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Full text of "Bulletin"

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BULLETIN 


DE    LA 


SOGIÉT£  D  AGRIGILTIRE. 


r 


BULLETIN 


DE  LA 


^        ^    iu  hltrC-i 


3nbmtfit,  ÔdtiHti  tl  2lrl« 


DU 


DÉPARTEMENT  DE  LA  LOZÈRE. 


TOME  XV«.   —    1864. 


MENDE 

IMPRIMKKIK  DE  C.  PRIVAT,  S'  de  J.-J.-M.  et  E.  IGNON, 
Maison  Rocliette,  rue  d'Aigues-Passes . 

1864. 


r 


CONSEIL  D'ADMINISTRATION 

DE  LA  SOCIÉTÉ. 


Président  d'honneur. 
M.  €b.  de  PEBEYRE  ^,  Préfet  du  (lépailomcnt. 

Bureau. 

Président M.  DELAPIERRE,  conseiller  do  pré- 
fecture, secrétaire  général. 
/M.  Tabbé  Vidal,  vicaire  général. 
VicePrésidenis ^M.  Rous,  propriétaire. 

Secrétaire  général, .  M.  Tabbé  Bosse,  aumôn.  de  i'Jiospice. 
M.  Laurens  (P.),  chefdediv.  àlapréf. 


Secrétaires  adjoints...  _,  ,    _  ., 

•^         (M.  ViiNCE.NS,  sous-chef  id 

Trésorier M.  Martinet,  propriétaire. 

Comité  de  questure. 

Bibliothécaire-archiv,  M.  Polget,  maître-adj.  à  l'éc.  norm. 
Conserv.  du  musée  des 

beaux  arts  et  des  ant,  M.  Ignon   (  Ed.) ,  propr.,  maire  de 

Badaroux. 
Conserv. des  coLd'hist, 

naturelle  et  de  phys.  M.  Tabbé  Bosse,  aumôn.  de  l'hosp. 
Conservateur  adjoint.  M.  Tabbé  Boissonade,  professeur. 

Comité  de  publication. 

MM.  L'abbé  Baldit,  archiviste  honoraire. 
Laurens  aine,  agent-voyer  en  chef. 
BouNioL  (C.],  chef  de  division  à  la  préfecUirc. 


—  fl  — 

Commission  de  la  pépinière. 

MM.  Martinet,  propriétaire. 
Rivière,  (U.),  id. 

Laurens  (P.),  chef  de  division  à  la  préfecture. 
Hermaintikr,  inspecteur  des  enfants  assistés. 


LISTE 

DES  MEMBRES  DE   LA   SOCIÉTÉ, 

AVEC  l'année  de  leur  NOMINATION. 


Membres  titulaires  résidant  à  Mende. 

MM. 
1820  Rots,  propriétaire. 
1829  De  Ligonnès  (Edouard)^,  propriétaire. 

Chevalier,  docteur-médecin,  membre  du  Conseil  gén. 
4834-  De  Chapelain  (Octave),  propriétaire. 
1836  Baldit  (rabbé),  archiviste  honoraire. 
18^2  Roussel  (Théophile)  ^,  pr.,  membre  du  conseil  gén. 
4843  De  Charpal  (Odilon)  ^,  not.,  id. 

1846  Laurens  aîné,  agent-voyer  en  chef. 
4849  BÉCAMEL,  avoué-licencié,  maire,  membre  du  cons.  d'ar. 

De  Lescure  (Edmond),  propriétaire. 

Laurens  (Paulin),  chef  de  division  à  la  préfecture. 

Second,  négociant,  président  de  la  chambre  consultative 
des  arts  et  manufactures. 

1850  Grousset  ^,  juge,  dir.de  laferme-éc,  m.  ducon.  gén. 
BouRRiLLON  (Henri),  propriétaire. 

1851  Monteils  (Amédée),  médecin  de  l'hospice. 
Delapierre,  conseiller  de  préfecture,  secrétaire  gén. 


—  7  — 
MM. 
1853  Coi  MOL L,  substitut. 

1855  BouRRiLLON  (Félix),  manufacturier. 
Bosse  (rabbé),  aumônier  de  riiospicc. 

BouNioL  (Charles),  chef  de  division  à  la  préfecture. 
ViNCENs,  sôus-chef  de  division  à  la  préfecture. 

1856  Brun  (Alexis),  négociant. 

Lefranc,  ingénieur  des  pont^  et  chaussées. 

JouRDAN,  négociant. 

FouLQLiER,  directeur  de  Técole  normale. 

Vidal  [Fabbé)  (Henri),  vicaire  général. 

KiviÈRE  (Henri),  propriétaire. 

PoLtiE  (l'abbé),  chanoine,  secrétaire  de  l'évéché. 

Sauvage,  directeur  des  postes. 

Poucet,  maître-adjoint  à  Técole  normale. 

1857  Martinet,  propriétaire. 

De  (^orsac  (Clément),  propr.,  lieutenant  de  louveterie. 

RniBAUD,  avocat,  conseiller  de  préfecture. 

Barbot  (Fernandj,  docteur-médecin,  adjoint. 

Bardol,  conducteur  des  ponts  et  chaussées. 

Andrb  (Jules),  greffier  du  tribunal. 
1*^58  De  Chambrun  ^,  député  de  la  Lozère  au  Corps  Légis. 
1859  Plagnes,  notaire. 

Hermantier,  inspecteur  des  enfants  assistés. 
18G0  HuGOi\,cond.desp. etchaus. en retr., maire  deServières, 

1861  Delacol'r,  directeur  des  contributions  indirectes. 
Ballon  ^,  ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaussées. 
BouRRiLLON  (Xavier),  propriétaire. 

Grénié,  vétérinaire. 

Grosjean,  sous-inspecteur  des  forêts. 

1862  Lahondès,  propriétaire* 
Creix  aîné,  maître  d'hôtel. 

Lombard,  secrétaire  particulier  du  Préfet. 
Malacrida-Fontana,  opticien,  lieutenant  des  pompiers. 
Manse,  maître  d'hôtel  et  de  poste. 


r 


—  8   — 
MM. 
J862  A^DKc  ^Eugène;,  commis-greffier  do  tribunal. 
1863  PmvAT  ^Camille';,  imprimeur. 

Bo!«>'EFOts,  manutacturier. 

De  Charpal  [Jules;,  propriélaire. 

Lavimolr  fils,  manu&cturier. 

Orfjl  ^,  sous-intendaDt  mililaire. 

De  La  Pierre  ^,  capitaine  de  gendarmerie  en  retraite. 

BouMOL  (Ferdinand,,  inspecteur  des  postes. 
486i  Ignoh  (Camille),  imprimeur. 


MMiibres  titulaires  résidant  hors  du  chef-lieu. 

MM. 

1810  De  Belviala,  propr.,  conseiller  d*arrond.,  à  Langogiie. 
De  Larochenéglt,  propr.,  à  Booz,  commune  d*Auxillac. 
18^2  Des  Molles  (Léon),  ancien  député,  propr.,  à  Langogne. 
48bb  De  Colombet,  propr.,  membre  du  conseil  gén.,  id. 
i8kS  Daudé,  propriét,  maire,  membre  du  conseil  général,  à 

Sl-Germain-de-Calberle. 
1849  Teissonmère,  prés,  de  chambre  à  la  c.  imp.  de  Nimes^ 

m.  du  conseil  gén.  de  la  Lozère,  propr.,  à  Florac. 
1830  De  Malafosse  (Paulin],  pr.,  au  Boy,  com.  de  Lanuéjols. 
De  Rouvîlle,  propr.,  maire,  à  Javols. 
De  Labastide,  propr.,  au  Crouzet,  com.  de  St-Denis. 
Charrier,  pr.,  maire,  vice-pr.  du  com.  agric,  à  Chirac. 
Planchon,  propr.,  maire,  au  Buisson. 
Monestier,  agent-voyer  en  retraite,  à  Manrejols. 
De  Framo.nd  (Auguste]  ^.propr.,  m.  du  conseil  gén., 

président  du  comice  agricole,  à  Antrenas. 
Brun  de  Villeret  (Alphonse],  propr.,  maire,  membre 

du  conseil  général  au  Malzieu- Ville. 
De  Rozière  (Eugène)  ^,  inspecteur  gén.  des  archives, 
mera.  du  conseil  gén.,  propr.,  au  Malzieu-Ville. 
1851  De  Chapelain  (Joseph),  propr.,  au  Champ,  com.  d'Allier. 


A'. 


—  9  — 
MM. 
1851  De  Prades,  propr.,  à  la  Vigne,  cora.  de  Barjac. 
CosTE,  juge  de  paix  à  I^ngogne. 
Ignon  (Edouard),  pr.,  maire,  à  Nojaret,  c.  de  Badaroux. 
1855  Gâche,  nég.,  maire,  m.  du  cons.  d'arr.,  à  St-Chély-d'Ap. 
Andhé,  doct.-méd.,  m.  du  cons.  gén.,  à  La  Canourgue. 
De  Beaumefort,  propr.,  à  Soulages,  com.  d'Auroux. 
Roussel  (Paulin),  doct.-méd.,  membre  du  cons.  gén., 

à  St-Chély-d'Apcher. 
Daudé  (Jules),  doct.-médecin,  à  Marvejols. 
Moulin,  substitut,  à  Alais,  propriétaire  à  Mende. 
1836  De  Chambrun,  propr.,  à  Mar\ejols. 

Monteils  (Eugène),  doct.-médecin,  à  Florac.    , 
De  Rozière  (Ern.),  pr.,  à  la  Caze,  com.  de  Laval-(j[u-Tarn. 
D*Espinassoux  (Henri),  pr.,  m.  du  c.  gén.,  à  Marvejols. 
MouRGUEs,  propr.,  maire,  lient,  de  louv.,  à  Rimeizc. 
Paradan  (Fabbé),  vicaire,  à  Ste-Enimie. 
Ollier  (Paulin),  manufacturier,  à  Marvejols. 
ViNCENs,  notaire  hon.,  secret.  ducom.agric.,àMarvejols. 
<8o7  Ablnal,  doct.-mcdecin,  à  la  Canourgue. 

De  Framond  (Alfred),  pr.,  lieut.  de  louv..  à  Antrenas. 
Duroc  de  Brion,  pr.,  m.  du  cons.  d'arr.,  à  Fournels. 
Mathieu,  juge  en  retraite,  à  Florac. 
GiRou  DE  BuzARLNGUEs  (Charlcs),  propr.,  au  Faltre.  com. 

de  St-Laurent-de-Muret. 
RoDiER,  percepteur,  à  St-Amans. 
Des  Molles  (Calixte),  propr.,  au  Malzieu-Ville. 
Maurin  ^,  juge  honor.,  propr.,  à  Meyrueis. 
De  la  Fare,  cons.  de  préf.,  secret,  gén.,  à  Melun,  propr. 

à  Arigès,com.  de  Bédouès. 
Chirac  (Adrien),  expert-géomètre,  au  Chambon. 
Delapierre,  notaire,  maire,  membre  du  cons.  général, 

à  St-Julien-d'Arpaon. 
Bouvière  (Jules),  greffier,  au  Bleymard. 
1858  Brun  de  Villeret  (Edmond),  cons.  à  la  cour  imp.  de 
Lyon,  propr.,  au  Malzieu-Ville. 


—   10  — 
MM. 

1858  ToYE  fCliarks),  propr.,  maire,  liout.   de   loiivelerie,  à 

St-Marlin-(l(i-].ansuscle. 
VAMUHorsi:,  notaire,  à  Meyrueis. 
Lapeyrk,  propr.,  maire,  à  la  Parade. 
CoNSTANs,  propr.,  au  Pouget,  com.  de  St-Germain-du-T. 
llAMADiEn,  notaire,  à  Serveretle. 

1859  PouoET  ll'abbé),  curé,  à  Fraissinct-de-Lozère. 
Maumin,  propr.,  maire,  à  laRouvièrc. 
Boisso.NAiiK  (rabbé),  profes.,  au  petit  sémin.  de  Chirac. 
Salanson,  juge,  memb.  du  cons,  d'arrond.,  présid.  du 

comice  agricole,  à  Florac. 
De  Graverol,  juge  de  paix,  à  Ste-Croix. 

1860  De  Fenouillet,  pro;)r.,  maire,  lieut.  de  louveterie,  à 

rilom,  com.  de  Bassurels. 
TrÉ.MOLET,  propr.,  adjoint,  à  la  Parade. 
lloLviÈRE  (rabbé),  desservant,  à  Ribennes. 
Talansier  (Camille],  manuf.,  cons.  d'arr.,  à  Manejols. 
Pi.ntard  (Albert],  propr.,  àSt-Roman,  com.  deMoissac. 
Mayran  ^,  propr.,  à  la  Baume,  com.  de  Prinsuéjols. 
De  Berms  (Hippolyle),  propr.,  à  Saïgas,  c.  de  Vebron. 
4861  Gibelin  (rabbé),  aumôn.,  àPineton,  com*.  de  Manejols. 
Benoit,  notaire,  adjoint,  à  Villefort. 
Badarous  ^Bruno),  notaire,  à  la  Canourgue. 
CoMBKT,  propr.,  à  la  Moline,  com.  du  Pompidou. 
LA3iARCHB,  avoué,  à  Florac. 
Laurans,  notaire,  maire  des  Balmelles,  à  Villefort. 
JoLY  atné,  admin.  des  mines  de  Bédouès  et  Cocurès,  à 

Meyrueis. 
1863  PoLGE  i>E  CoMBRET,  pr.,  mairc  de  Planchamp,  à  Villefort. 
ToYE  (Jules},  notaire,  maire  de  St-André-de-Lancize, 

à  Sl-Germain-de-Calberle. 
CoMBET,  propr.,  maire,  à  Sl-Michol-<le- Dèze. 
Bonnet,  notaire,  maire,  membre  du  cous.  d'arrondi>>.. 

à  Ch*teanuouf-de-Randon. 


—  11  — 

MM. 
4862  De  Fayet  de  Chabanes,  (C  ^),  génér.  de  brigade,  com. 
lasubdiv.  milit.  du  Gard,  memb.  du  cons.  général  de 
la  Lozère,  propr.,  à  St- Jean-la  Fouillouse. 
Laffitte,  direct.-méd.  de  Fàsile  d*aliénés  deSl-Alban. 
1863  PoRTAL,  desservant,  à  Sle-Hclène. 


Membres  associés. 

MxM. 

1850  Chevalier  (Fabbé),  dessenant,  à  Lanuéjols. 

Paparel,  percept.  de  St-Elienne-du-Vald.,  àMende. 

Granier  (André),  propr.,  à  Rieutorl-de-Randon. 

PoRTAL.  notaire,  maire,  à  Auinonl. 

Daudé  ^,  prés.  bon.  du  trib.  de  Marvejols,  à  Mende. 

BoiRAL,  agent-voyer,  à  Florac. 

MoNTEiLS  (Maurice),  propr.,  à  Brassac,  com.  de  St- 
Chély-d'Apcher. 

Baffie  (Etienne),  propr  ,  à  la  Panouse. 

Crouzet,  propr.,  maire,  à  Auroux. 

Brun,  juge  de  paix,  à  St-Amans. 

Malet,  agenl-voycr,  à  Marvejols. 

Gebelïn  (rabbé),  desservant,  à  St-Germain-du-Teil. 
4851  Lam ARCHE,  pasteur,  à  Barre. 

FiLHON  (Jules),  propr.,  au  Mazet,  com.  de  Fournels. 

De  Marnhac,  j.  de  paix,  m.  du  cons.  gén.,  à  Aumont. 

SiNÈGRE,  propr.,  à  Piagnes,  com.  de  Trélans. 

AsTRuc  (l'abbé),  aumôn.  à  Cheminades,  c.  de  Ribennes. 

De  Labarthe,  propr.,  maire,  à  Montrodat. 

Delaruelle,  notaire,  à  Chirac. 
1855  Valextin,  vétérinaire,  à  St-Chély-d'Apcher. 

GoTTY,  percepteur,  à  Aumont. 

Breschet,  propr.,  à  St-Chély-d'Apcher. 

Blanc  (Fabbé),  curé  de  la  cathédrale,  à  Mende. 

CosTE  (rabbé),  aumônier  de  Técole  normale,  à  Mende. 


—  12  — 

MM. 

1855  Paulkt  ^rabbé),  dessenanl,  à  Vcbron. 
Jaffard  (Lonis),  manufacturier,  à  Mende. 
Genuer,  chef  de  division  à  la  préfecture,  à  Mende. 
Charbonnfl  (rabbé),  desservant,  à  St-Amans. 
Roussel  (rabbé),curé,  à  Marvejols. 
Albaret,  propr.,  à  Rouges-Parcts,  c  de  la  Canourgue. 
Masse  (rabbél,  desservant,  à  St-Jeao-la-Fouillouse. 
Roche  (rabbé},  desservant,  à  Choisinets,  commune  de 

St-Flour-de-Mercoire. 
BoNNAL  (rabbé),  dessenant,  à  Trélans. 
RiGAL  (l'abbé),  desservant,  à  St-Pierre-dcs-Tripiers. 
FoLRNiER,  régisseur,  à  Malevieille,  com.  de  Chanac. 
Grousset  (rabbé),  dessenanl,  au  Besset,  commune  de 

Si-Pierre-de-Nogaret. 
ViALA,  propr.,  à  Naussac. 

GÉLY  (Fréd.),  pr.,  à  la  Blatte,  c.  de  St-Laurent-de-Muret. 
Ranvier  (Fabbé),  desservant,  à  Hures. 
DeMoré  (Emile),  propr.,  membre  de  plusieurs  sociétés 

savantes,  à  Ser>erette. 
Forestier  (l'abbé),  curé,  à  Châteauneuf-de-Randon. 
4  856  Dejean,  juge  de  paix,  cons.  d*arrond.,  à  Nasbinals. 
Vayssade,  notaire,  à  Nasbinals. 
Alméras,  agent-voyer,  à  Manejols. 
Odoul,  maître-adjoint  à  l'école  normale,  à  Mende. 
Magary,  propr.,  à  Chassagnes,  com.  de  Ribennes. 
Chapelle  (l'abbé],  dessenant,  à  Banassac. 
Tessier  (l'abbé],  vicaire  de  la  cathédrale,  à  Mende. 
Pages  (l'abbé],  bibliothécaire,  à  Mende. 
Paradis,  expert-géomètre,  à  Mende. 
Hermet  (l'abbé),  dessenant,  à  Blavignac. 
Bosse  (l'abbé),  dessenant,  à  Prinsuéjols. 
Favier  (l'abbé),  missionnaire  diocésain,  à  Choisinets, 

com.  de  St-Flour-de-Mercoire. 
OziOL  (Pierre],  propr.,  à  Crouzas,  com.  de  Mende. 


—  13  — 
MM. 

^856  Gaillard  (Jean),  propr.,  à  Albuges,  c.  d'Arzcnc-de-R. 

GÉLY  (Jean),  propr.,  à  Prévenchères. 

Pansier  (Fortuné),  propr.,  maire,  à  Prévenchères. 

CoMMANDRÉ,  cirier,  à  Mende. 

1857  RoDiER  (rabbe),  curé,  à  Chirac. 
Michel  (l'abbé),  curé,  à  Scr>'erette. 

Rey  (rabbé),  profes.  au  petit  séminaire,  à  Chirac. 
Alcher  (rabbé),  maître  de  chœur,  à  Mende. 
Pelatan,  vétérinaire,  à  Florac. 
Bresghet,  notaire,  maire,  à  Nasbinals. 
Zdzitowiecki,  docteur-médecin,  à  Fournels. 
GiMBERT,  brasseur,  à  Mende. 
Lacan  (l'abbé),  curé,  à  Rieutorl-de-Randon. 
Brajon,  propr.,  à  Changefège,  com.  de  Balsièges. 
Sagnet  (Fabbé),  curé,  à  Nasbinals. 
Michel-Ventoux,  propr.,  à  Mende. 
RuNEL,  employé  à  la  préfecture,  à  Mende. 

1858  DucEL  (Fabbé),  desservant,  à  Baijac. 
Favier  (l'abbé),  anciea  desservant,  à  Barjac. 

1859  Jacques»  propr-,  maire,  à  Laval-du^Tarn. 
Paradan,  juge  de  paix,  à  Ste-£nimie. 
Escalier,  propr.,  au  Travers,  com.  de  Vialas. 

1860  BoYER,  commis  de  Tinspection  académique,  à  Mende. 
St-Léger,  pr.,  maire,  suppl.  de  la  j.  de  paix,  à  Estables. 
GÉLY  (Fabbé),  vicaire,  à  St-Plerre-de-Nogaret. 
PoussiELGuc,  cond.  des.  ponts  et  ch.,  à  Villefort. 
MoNESTiER  (rabbé),  desserv.,  à  St-Préjet-du-Tarn. 
Ollter  (l'abbé),  vicaire,  à  Langogne. 

Buisson  (l'abbé),  vicaire  de  la  calhédr.,  à  Mende. 

Pantel,  notaire,  maire,  au  Pont-de-Montvert. 

Meynadier,  expert,  adjoint,  à  Molezon. 

Privât,  notaire,  à  Grandricu. 

Cordesse,  propr.,  maire,  à  Recoulcs-dc-F«mas . 

Favier,  expert,  à  Chapciniès,c.  de  Sl-Sanve«r-dc-Peyre. 


~  u  — 

MM. 
4860  Roche,  manufacturier,  s.-lieut.  des  pompiers,  à  Meiide. 
Planchon  (Jules),  employé  à  la  préfecture,  à  Mende. 

1861  Fabre,  agent-voyer,  à  Mende. 
Laurent  (Fabbé),  desservant,  à  Montbrun. 
RouviÊRE  (rabbé),  vicaire,  à  Fournels. 
Tardieu,  instituteur,  à  Chasseradès. 
Pelatan  (Fabbé),  desservant,  auFau-de-Peyre. 
Dardé,  professeur,  au  collège  de  Marvejols. 
Vernhet,  propr.,  maire,  à  St-George-de-Lévéjac. 
Chalvidan  (Fabbé),  desserv.,  à  la  Garde-Guérin,  com. 

de  Prévenchères. 
Maurin,  inspecteur  primaire,  à  Mende. 
Bargné,  propr.,  au  Vivier,  com.  de  Cassagnas. 

1862  Gachon,  propr.,  maire,  à  St-Julien-du-Tournel. 
QuiNTiN,  instituteiu*,  à  St-Saturnin. 
TouRGON,  ingénieur  des  mines,  à  Ispagnac. 
Yalgalier,  vicaire,  à  Quézac. 

Grousset,  desservant,  au  Chambon. 
Paradis  (Théodore),  négociant,  à  Mende. 
Sanguinède,  propr.,  àCros-Gamon,  com.de  Vebron. 
GuÉRiN,  not.,  suppl.  de  la  j.  de  paix,  au  CoUet-de-Dèze. 
Mathieu,  nég.,  maire  de  Pourcharesses,  à  Villefort. 
Gaillard  (Henri),  propr.,  à  Gabriac. 

1863  Fontes,  horticulteur,  au  Malzieu- Ville»- 
Chaughon,  propr.,  maire,  à  Fontanes. 

Albarbt  (Charles),  propr.,  à  la  Retournade,  com.  de  la 

Parade. 
DuMAZEL,  sous-chef  de  div.  à  la  préfecture,  à  Mende. 
De  Longeviale  (Jules),  inspect.  des  contrib.  directes  en 

retraite,  à  Âumont. 
De  Valmalette,  juge  de  paix  à  St-Jean-du-Gard,  propr., 

à  St-Etienne-V.-F. 
Fraisse,  huissier,  au  Collet-de-Dèze. 
Martin,  propr.,  maire,  à Cubières. 


-  15  — 
MM. 

1863  VoKS  (Juiês),  propr.,auMassegros. 

Gaillard  (Jacques),  propr.,  à  Froidviala,  c.  d'Estables. 
Vachin  (Amédée),  propr.,  maire  d*Hures,  au  Fraisse, 
corn,  de  Ste-Enimie. 

1864  Assenât  fils,  propr.,  au  Mas-d'Armand,  c.  de  Langogne. 
AvESQUE  (Salomon),  propr.,  à  Ribevenès,  c.  de  Meyrueis. 


Membres  correspondants. 
MM. 

1827  Des  IIermaux,  ancien  député,  à  Rochcfort. 
1830  Pelet  de  la  Lozère  (0^),  ancien  ministre,  à  Paris. 
Hedde  (Isidore),  ancien  délégué  de  commerce  en  Chine, 
à  St-Etienne. 
4836  D*HoMBREs  (Charles),  propr.,  à  Alais. 

De  Monseignat  ^,  président  de  la  Société  d'agriculture 
de  TAveyron,  à  Rodez. 
18V2  TtFFiER,  percepteur,  à  Guichen  (Ule-et- Vilaine). 
4849  Aymard,  membre  de  la  Société  académique,  au  Puy. 

1850  Lecoq,  naturaliste,  à  Clermont-Ferrand. 

1851  D'Acriac  (Eugène),  homme  de  lettres,  à  Paris. 
BouLANGiER  (Paul),  ingéuicur,  à  Lyon. 
D'Albignac,  prés,  de  la  Soc.  d'agriculture,  à  Avignon. 

1855  D'Aurelle  de  Paladines  (G  0  ^),  général  de  division, 

à  Marseille. 
DoNioL(Heari),  propr.,  à  Clermont-Ferrand. 
Pelatan  (Paul),  payeur,  à  Poitiers, 

1856  DcMAS,  notaire,  à  Paris. 

TotRRETTE,  architecte  départemental,  au  Puy,  chargé 

des  édifices  diocésains  de  Mendc. 
Grégoire,  professeur,  à  Paris. 
Bergeron  (Jules),  docteur-médecin,  à  Paris. 
GiROu  (l'abbé],  vicaire  à  St-Elienne-du-Monl,  à  Paris. 
ViA>NE  (Edmond),  ingénieur  du  draiuage,  à  Paris. 


—  16  — 
MM. 

1856  Cazalis  (Frédéric),  cons.  de  préfecture,  à  Montpellier. 

1857  De  RoQLETAiLL.iDE^,  cap.  en  retraite,  cons.  d'arrond., 

au  Cambon,  près  la  Cresse  (Aveyron). 
BoRiE  (Victor),  réd.  du  jour,  d'agric.  pratique,  à  Paris. 
Dumàs  (l'abbé),  vicaire  de  Notre-Dame,  à  Paris. 
De  Chanaleilles  (0  ^),  anc.  officier  sup.,  à  Paris. 
BouTEiLiiE  (rabbé) ,  vicaire  de  St-Marcel  de  la  Maison 

Blanche,  à  Paris. 

1858  De  Chateauneup-de-Randon-dl-Tournel-de-Joyeuse, 

propr.,  à  Moulins. 
D'Angles,  recev.  de  Tenregistr.,  à  Aubenas  (Ardèclie). 
Boucher-de-la-Villejossy,  doct.-médecin,  à  Paris. 
4859  Seguin,  vérif.  en.  chef  des  poids  et  mesures,  à  Nantes. 
KoTHEN,  homme  de  lettres,  à  Marseille. 
Dubois,  j.  de  paix ,  à  St-Etienne-de-Lugdarès  (Ardèche). 
Dorville,  sous-préfet,  à  Brioude. 
1860  Fraisse,  chef  du  service  médical  à  la  maison  centrale  de 
FontevrauU  (Maine-et-Loire). 
Riviêre-de-Larqoe,  maire,  à  Ghevagny,  près  Mâcon. 
Vidal,  principal  du  collège  du  Vigan  (Gard). 
RoussoN  (Louis-Ferd.),  honune  de  lettres,  à  Nîmes. 
Rampand  ^,  aBcieâ  préfet,  à  Paris. 
GuiLLEMON,  percept.,  membre  de  la  Société  de  statistique 

universelle,  à  Toulouse. 
De  Longeviale  (Charles),  propr.,  à  Langcac  (11  .-Loire). 
Lagrange,  ingén.  géologue  et  minéralogiste,  à  Bourges. 
KouTSOUDÈs  (Michel),  à  Hcrmopolis  de  Syra  (Grèce). 
Crespin  (l'abbé),  chanoine, à  L'Hay  (Seine). 
De  Rattier  (Paul-Eni.),  homme  de  lettres,  à  Bordeaux. 
Peyret  (Emile),  propr.,  à  la  Rochette,  com.  deSt-Ger- 

main-la-Prade  (H. -Loire). 
LouvRiER  ^,  cons.  hou.  à  la  cour  inip.,  à  Nimos. 
SÉNÉCLAUZE,  pépiniériste,  à  Bourg- Argental  ,Loirc;. 
DoRLHAc,  ingénieur  des  mines,  à  Laval  (Mayenne). 
De  Fages  de  Chail.nes  /Tabriel;, propr.,  au Puy. 


—    17  — 
MM. 

4860  GuiBBRT  ^,  propr.,  à  Paris. 

1861  Ailhaud-de-Brisis  ^,  ancien  député,  m.  du  cods.  gén. 

de  la  Drôme,  j.  de  paix  honoraire,  à  Nyons. 
Oklàib,  procureur  impérial,  au  Puy. 
186  D'Apchierle  Maugin  (Anatole],  propr.,  à  Paris. 

Db  Chat£auneuf-de-Randon-de-Jotelse,  propriétaire» 

au  Puy. 
PoMARET,  ingénieur  des  ponts  et  chaussées,  membre  da 

conseil  général  de  la  Lozère,  à  Alais. 
Paradan  ^,  avocat  à  la  cour  imp.,  maire,  à  Ntmes. 
Durand  (Charles)  fils,  propr.,  à  Monlpdlier. 
Mgr  Maret  (0  ^),  évéque  de  Sura,  doyen  de  la  Faculté 

de  théologie,  à  Paris. 
Benoit,  négociant,  à  Sillé-le-Guillaume  (Sarthe). 
MoNNiER,  propr.,  à  la  Falgouse,com.de  Sl-Pierre-de-N., 

régisseur  à  Temsalmet,  près  Oran  (Algérie). 
De  Constant-Rebecque,  président  de  la  Société  d'agri- 
culture de  Poligny  (Jura) . 
Bertherand,  secrétaire  perpétuel  de  la  Société  d'agri 

culture  de  Poligny  (Jura). 
Dumas,  géomètre,  à  Alais. 
Hubert,  archiviste  départemental,  à  Châteauroux. 
1863  Leras,  inspecteur  d'académie,  à  Auxerre. 

Cavène  fils,  horticulteur,  à  Bagnols-sur-Gèze  (Gard). 
HouRs,  juge  de  paix,  à  la  Grand'Gombe  (Gard). 
Rivière  ds  Larque,  avocat  à  la  cour  imp.  de  Paris, 

propr.,  à  Combettes,  com.  de  Ribennes. 
De  Pramond  (Adrien),  sous-insp.  des  forêts,  à  Lyona- 

la-Forét  (Eure). 
BoissiBB,  docteur*médecin,  à  Montpellier. 


—  18  — 

MembrM  hoaorairM. 

MM. 

De  Lestràde  ^,  ancien  préfet  de  la  Lozère,  président. 

Fleury  (0 1^),                          id.  id. 

Delon  ^,                               id.  id. 

Pages  ^,                                  id.  id. 

Guyot(C^),                           id.  id. 

Jourdain  ^.                             id.  id. 

Belurgey  de  Granvillk  (C  ^],  id.  id. 

Janvier  de  la  Motte  (0^),      id.  id. 

Db  Fleury  ^                            id.  id. 

TOURANGIN  ^,                               id,  id. 
Borrelly  de  Serres  ^,  ancien  maire  de  Mende,  vice-prés. 
Dr  Lamartine  ^,  de  TAcadémie  Française. 


SÉANCE  DU  iU  JANVIER  1864. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  DELAPIERRB. 

PRÉSIDENT. 

Présents  :  MM.  Rous ,  vice-président,  MiRTiNET, 
Laurens  ^Paulin),  Laviniole  et  Vincknb. 

—  M.,  le  Président  avait  adressé  a  S.  Exe.  M.  le 
Ministre  de  l'agriculture,  du  commerce  et  des  travaux 
publics  une  demande  à  l'effet  d'obtenir  que  la  Société 
d'agriculture  de  la  Lozère  fût  comprise  au  nombre  des 
associations  qui  reçoivent  de  son  ministère  un  abon- 
nement à  la  Revue  de  Sériciculture,  publiée  par 
M.  Guérin-Méneville.  Par  sa  dépèche  du  24  décembre 


—   19  — 

1863,  S.  Exe.  fait  coniiëitre  qu'ElIe  regrette  de  ne  pou- 
voir satisfaire  à  cette  demande,  le  très-petit  nombre 
d'abonnements  auxquels  son  administration  a  sous- 
crit ayant  tous  reçu  un  emploi. 

—  Lecture  d'une  circulaire  de  la  Société  Royale  de 
Flore  de  Bruxelles,  annonçant  qu*il  sera  ouvert,  dans 
cette  ville,  sous  les  auspices  du  gouvernement»  du  24 
avril  au  6  mai  1864,  une  exposition  universelle  de  tous 
les  produits  d'horticulture  et  des  objets  d'art  et  d'in- 
dustrie qui  s'y  rattachent. 

—  M.  Emile  Nourrigat,  propriétaire-éducateur  à 
Lunel,  adresse  un  prospectus  relatif  à  la  vente  :  1^  du 
Morus  Japonica,  dont  les  propriétés  auraient  un  avan- 
tage incontestable  sur  les  autres  variétés  de  mûriers 
au  point  de  vue  de  l'état  sanitaire  des  vers  à  soie  ;  2""  de 
graines  de  vers  à  soie,  exemptes  de  maladies,  confec- 
tionnées à  Lunel  pour  la  récolte  du  printemps  de  1 865. 

Par  un  autre  prospectus,  et  dans  le  but  de  procéder 
à  des  essais  précoces  et  gratuits  des  graines  de  vers 
h  soie,  le  même  éducateur  invite  les  intéressés  à  lui 
adresser  des  échantillons  de  graine  pesant  30  gram., 
accompagnésde  quelques  cocons  représentant  la  race, 
avec  indication  d'origine. 

—  Un  des  principaux  objets  de  la  séance  était  la 
distribution  des  médailles  décernées  par  la  Société 
aux  lauréats  des  divers  concours  de  1863.  Deux  seuls 
lauréats,  MM.  Laurens  (Paulin]  et  Fournier,  jardinier 
à  Bellesague,  s'étant  présentés,  M.  le  Président  a 
remis  à  chacun  d'eux  la  médaille  qui  lui  avait  été  ac- 
cordée. 

* 

—  MM.  Laurens  (Paulin),  Brun  et  Laviniole  sont 
nommés  pour  vérifier  et  arrêter  les  comptes  de  la  So- 
ciété pendant  l'année  1863. 


—  ÏO  — 

HOMINATIONS. 
Membre    tltolalre. 

iM.  Ignon  iCamille),  imprimeur  à  Mende. 

Membre  associé. 

M.  Assenât  (Pierre),  cultivj^eur  au  Mas-d'Armand, 
commune  de  Langogne. 


SÉANCE  DU  11  FÉVRIER  1864. 
-«^o^ 

PRÉSIDENCE  DE  M.  DELAPIEBRE, 

PRÉSIDENT. 

Présents  :  MM.  Vidal  (Henri),  vice-président,  Tabbé 
Bosse,  Martinet,  Laurens  (Paulin),  Hermantier, 
BoNNEFOUS,  Ignon  (Camille),  Odoul  et  Vincens. 

—  En  ouvrant  la  séance,  M.  le  Président  donne 
lecture  d'une  lettre  par  laquelle  M.  le  Préfet  l'informe 
que  M.  le  Ministre  de  l'agriculture,  du  commerce  et 
des  travaux  publics  vient  de  confier  à  M.  le  docteur 
Guyot  la  mission  d'étudier  sur  place  la  viticulture  de 
divers  départements,  parmi  lesquels  celui  de  la  Lo- 
zère. M.  le  docteur  Guyot  serait  dans  l'intention  de  se 
mettre  en  rapport,  dans  sa  tournée,  avec  les  associa- 
tions agricoles.  Notre  Société  est  invitée  à  lui  prêter 
son  concours.  * 

M.  le  Président  expose  que  cette  étude,  effectuée  par 
un  œnologue  aussi  autorisé,  sous  les  aupices  de  l'ad- 
ministration supérieure,  ne  pourra  avoir  que  d'avan- 


—  21   - 

Ugeux  résultats  pour  les  cootrées  vtticoles  de  la  Lo- 
zère; Une  culture  plus  judicieuse  de  la  vigne,  le  choix 
ootamroent  de  cépages  mieux  appropriés  au  cltmat, 
amèneraient  peut-être  une  compensation  à  la  situation 
ficheuse  occasionnée  par  l'insuccès  prolongé  de  rin- 
dutrie  sérigène. 

La  Société  prie  M.  le  Président  de  prendre  telles 
mesures  qu'il  y  aura  lieu,  afin  de  faciliter  le  plus  pos- 
sible à  M.  le  docteur  Guyot  les  moyens  d'accomplir  sa 
mission  dans  le  département. 

—  M.  le  Président  dépose  sur  le  bureau  plusieurs 
exemplaires  du  programme  des  prix  proposés  par  la 
Société  impériale  d'Emulation,  Agriculture,  Sciences 
et  Arts  du  département  de  l'Ain,  pour  être  distribués 
en  1864.  La  seconde  partie  de  ce  programme  fait  un 
appel  aux  communications  qu'on  voudra  bien  faire 
sur  toute  question  d'intérêt  général  ou  local. 

—  Les  récentes  études  sur  l'ancienne  topographie 
des  Gaules  ont  donné  lieu  à  d'intéressantes  publica- 
tions dont  Tune,  due  à  la  plume  de  M.  Alex.  Ber- 
trand, assigne  à  la  direction  de  la  voie  romaine  de 
Lyon  à  Toulouse,  dans  notre  département,  des  points 
qui  ne  concordent  pas  entièrement  avec  ceux,  re- 
levés sur  les  lieux  même,  qui  se  trouvent  dans  les 
Mémoires  et  le  Bulletin  de  la  Société,  et  qu'on  avait 
lieu  de  croire  définitivement  adoptés  par  le  monde 
savant. 

Le  travail  de  M.  Bertrand  est  communiqué  à  M.  l'ahbé 
Bosse,  qui  est  prié,  dans  l'intérêt  de  la  science  archéo- 
logique, de  signaler  les  indications  qui  paraîtraient 
devoir  être  contestées. 

A  cette  occasion,  M.  Hermantier  mentionne  la  dé- 
couverte récente,  dans  un  champ  du  village  de  Cha- 
zeaux,  commune  de  St-Bonnet-d'Auroux,  non  loin  de 


—  22  — 

la  voie  romaine  précitée,  de  plusieurs  pierres  portant 
des  inscripUoiis  qui  a'ont  point  encore  été  exami- 
nées. M.  Herinantier  est  prié  de  vouloir  bien  profiter 
4e  ses  prochaines  tournées  pour  recueillir  des  ren- 
sei^emeota  précis  à  œ  sujet,  et,  au  besoin,  de  foire 
prendre  les  empreintes  de  ces  inscriptions. 

—  M.  Tabbé  Bosse  lit  une  notice  dans  laquelle  il 
rend  compte  des  fouilles  qui  ont  été  récemment  exé- 
eutées  dans  le  Champ  de  VEglise,  à  Lanuéjols,  sous  la 
surveillance  de  M.  le  vicaire  Paris,  et  pour  lesquelles 
la  Société  avait  alloué  une  subvention  de  100  francs. 
Il  dépose  en  même  temps  sur  le  bureau  une  partie  des 
objets  trouvés,  parmi  lesquels  on  remarque  des  osse- 
ments retirés  d'une  tombe  de  deux  mètres  de  lon- 
gueur, les  perles  d'un  bracelet,  plusieurs  bagues  et 
boucles  en  bronze  d'une  remarquable  conservation, 
une  lame  de  couteau,  etc.  (Voir  au  Bulletin).  11  est  dé- 
cidé que  les  principaux  objets  trouvés  seront  reproduits 
par  la  gravure,  de  même  que  certains  de  ceux  qui  ont 
été  découverts,  l'année  dernière,  dans  les  fouilles  de 
Javols. 

—  M.  de  Lamelle,,  notaire  à  Chirac,  a  adressé  à 
M.  le  Président  une  notice  sur  le  château  de  Nogaret  et 
ses  dépendances^  en  lui  annonçant  un  prochain  en- 
voi de  documents  relatifs  aux  fossés  et  aux  remparts 
de  Chirac  et  dé  la  Canoui^ue. 

Cette  notice  consiste  dans  un  procès-verbal  d'arpen- 
tage de  la  masure  du  château  de  Xogaret  et  terrain  en 
dépendant,  du  bois  du  Roy  et  du  terrain  de  la  Galiosse, 
opéré  par  le  sieur  Bonncterre,  féodisle  arpenteur  de 
Chirac,  nommé  à  cet  effet  par  M.  Vital  Joseph  Fran- 
çois Toureille^  conseiller  du  Roy,  commissaire  député 
par  MM.  les  commissaires  de  la  chambre  des  comptes 
de  Paris,  députés  par  le  Roi,  pofir  procéder  aux  é^va- 


-  23  — 

luatioM  des  biefu  re$pect%o€nMnt  échangés  entre  Sa 
MuitUi  et  S.  M.  (?)  le  comte  d'Eu,  wioaint  Fordon* 
nance  rendue  par  le  sieur  Toureille,  eonw^issaire.  — 
1762. 

Ce  procès-verbal  se  termine  par  le  paragraphe  sui- 
Tant,  qui  offre  un  certain  intérêt  au  point  de  vue  de» 
rapports  existant  entre  les  mesures  locales  de  Tépoque: 

Et  en  tout  ce  dessus  rapportons  avoir  procédé  le 
plus  exactement  qu'il  nous  a  été  possible,  ayant 
observé  la  différence  de  la  mesure  du  pays  d'avec 
celle  de  Paris  laquelle  mesure  du  présant  pays 
est  composée  d'une  canne  faisant  6  pieds  9  lignes  et 
un  tiers  de  ligne;  qu'il  faut  4  cannes  quarrées  pour 
faire  un  dextre;  40  dextres  pour  faire  la  cartade  et 
320  dextres  pour  la  sesterée. 

La  Société  vote  des  remercîments  à  M.  de  Larocfifô 
pour  l'envoi  de  ce  document ,  qui  prendra  rang  parmi 
les  analogues  qu'elle  possède  déjà.  Elle  le  prie,  en 
même  temps,  de  continuer  de  la  gratifier  de  ses  inté- 
ressantes communications. 

NOMINATION. 
Membre  aesoelé. 

M.  AvfiSOUE  (Salomon),  propriétaire  à  Rirevenè», 
commune  de  Meyrueis. 

SÉANCE  DU  17  MARS  1864. 

PRÉSIDENCE  DE  ■    ROllS, 

VICE-PRÉSIDENT. 

Présents  :  MM.  Tabbé  Bosse,  Martinet,  Laurens 
aine ,  Hermàntier  ,  Layiniole  ,  Maurih  ,  Poucet  , 
BoTER,  IGNON  (Camille;  et  Vincens. 


—  24  — 

—  M.  le  Président  donne  lecture  d'une  circulaire  de 
.  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique,  annonçant 

que  la  distribution  des  récompenses  accordées  aux 
Société  savantes,  à  la  suite  du  concours  de  1863,  aura 
lieu  à  la  Sorbonne  le  samedi  2  avril  prochain,  à  midi. 
Cette  réunion  sera  précédée  de  trois  jours  de  lectures 
publiques  auxquelles  les  membres  desdites  Sociétés 
sont  invités  à  prendre  part. 

MM.  Eugène  de  Rozière,  Th.  Roussel,  l'abbé  Girou 
et  Guibert,  ont  été  priés  de  vouloir  bien  représenter  la 
Société  dans  ces  séances.  M.  Guibert  a  déjà  fait  con- 
naître qu'il  acceptait  la  mission  qui  lui  était  confiée. 

—  Le  Congrès  central  des  délégués  des  Sociétés 
savantes  et  des  Comices  agricoles  a  du  s'ouvrir  à  Paris 
le  15  de  ce  mois.  MM.  de  Rozière,  Th.  Roussel  et  l'abbé 
Girou  ont  également  été  priés,  au  nom  de  la  Société, 
de  la  représenter  dans  cette  réunion. 

—  M.  le  Président  met  à  la  disposition  des  mem- 
bres de  la  Société  plusieurs  exemplaires  du  pro- 
gramme du  Concours  régional  agricole  de  Grenoble, 
dont  la  circonscription  embrasse  le  département  de  la 
Lozère,  et  qui  doit  s'ouvrir  le  14  mai  prochain. 

—  II  est  donné  communication  du  programme  du 
Congrès  scientifique  de  France,  qui  tiendra  sa  3I** 
session  à  Troyes.  le  1*  août  1864. 

—  M.  Laurens  aine  a  fait  don  à  la  Société  de  quel- 
ques pétrifications  végétales  trouvées  dans  la  com- 
mune  de  Palhers,  sur  les  travaux  de  consiructiuD  du 
chemin  vicinal  de  Recouleltes  à  Marvejols. 

Des  remorciments  sont  adressés  à  M.  Laurens,  pré- 
sent à  la  séance,  pour  Tenvoi  de  ces  objets  qui  pren- 
dront plaiv  parmi  les  calltH*tîon?i  du  musiS?. 


~  56  — 

—  M.  le  Maire  d'Angers  a  fait  conoattre  à  M.  le 
Conservateur  du  musée  qu'une  exposition  nationale 
des  Beaux-Arts  doit  s^ouvrir  dans  cette  ville  le  20 
mai  prochain»  sous  le  patronage  de  l'autorité  munici- 
pale. Ce  Magistrat  fait  appel  au  concours  de  M.  le 
Conservateur  en  le  priant  d'inviter  les  artistes  lo- 
zériens  à  enrichir  l'exposition  d'Angers  par  lenvoi  de 
quelques-unes  de  leurs  œuvres. 

—  Un  Congrès  international  d'horticulture,  orga- 
nisé par  la  fédération  des  sociétés  horticoles  de 
Belgique,  doit  siéger  à  Bruxelles  les  24,  25  et  26  avril 
prochain,  en  même  temps  qu'aura  lieu  l'exposition 
universelle  d'horticulture  ouverte  par  la  Société  Royale 
de  Flore,  sous  les  auspices  du  gouvernement  belge. 
Le  programme  de  ce  congrès  est  déposé  sur  le  bureau. 

—  L'Académie  des  sciences.  Belles  lettres  et  Arts 
de  Clermont-Ferrand,  dans  sa  séance  de  novembre 
f  863,  a  mis  au  concours  pour  le  mois  de  décembre  de 
l'année  18C7  le  sujet  suivant  :  Travail  sur  la  langue 
eeUique parlée  par  nos  ancêtres,  avec  indication  des 
traces  qui  en  restent  dans  les  dialectes  aujourd'hui 
tnutage  dans  la  Haute  et  Basse- Auvergne. 

Le  prix  sera  une  médaille  d'or;  et  les  manuscrits 
devront  être  remis  avant  le  dernier  jour  du  mois  de 
juUlet  1807. 

—  M.  Prudhomme,  éditeur  du  Sud -Est,  journal 
d'agriculture  et  d'horticulture  qui  se  publie  mensuel- 
lement à  Grenoble,  se  propose  de  rechercher  ei  de 
propager  les  meilleures  semences.  A  cet  effet,  il  a  créé 
une  association  qui  a  pour  nom  la  Fourmilière;  nous 
reproduisons  textuellement  la  circulaire  qu'il  a  adres- 
sa à  M.  le  Présidont  : 


r 


-  M  -^ 

«  GreaoUe.  le  18  lérriw  IM4. 

Monsieur, 

€  Depuis  la  création  du  Sud-Est,  journal  agricole  et 
horticole,  j'ai  toujours  considéré  que  le  progrès  des 
cultures  ne  pouvait  être  rapide  que  par  raméitora- 
tion  des  semences.  De  là  naquit  ce  principe  :  Re- 
ekerche  et  propagation  des  meilleures  semences. 
C'est  ce  que  j*ai  fait  pendant  plusieurs  années;  j'ai 
tâché  de  me  procurer  de  bonnes  graines  et  je  les  ai 
distribuées  gracieusement  à  qui  les  a  demandées;  j*ai 
été  grandement  secondé  dans  cette  œuvre  par  les  dons 
nombreux  de  beaucoup  d*honorabIes  abonnés. 

Mais  ce  procédé  a  de  graves  inconvénients;  son  ac- 
tion reste  circonscrite  dans  un  cercle  très  étroit  qui, 
au  lieu  de  s  agrandir,tead  au  contraire  à  se  resserrer 
annuellement.  Beaucoup  d'abonnés  se  tiennent,  par 
discrétion,  sur  la  réserve  après  une  ou  deux  deman- 
des, et  un  plus  grand  nombre  encore  s'abstiennent 
absolument  :  à  plus  forte  raison,  ceux  qui  ne  sont  pas 
abonnés  au  Sud-Est  restent-ils  en  dehors  de  ce  centre 
d'action. 

A  ces  considérations  vient  se  joindre  un  autre  but 
que  je  crois  passible  d'atteindre  :  celui  de  faire  de  la 
France  le  grenier,  le  cellier,  le  jurdin  fruitier  de 
rAngfeterre.  Nos  immenses  ressources  territoriales, 
notre  excellente  situation  topographique,  lé/itiment 
cette  aspiration  :  d'ailleurs,  elle  ne  présente  aucun 
inconvénient  :  elle  sera  toujours,  au  contraire,  un 
puissant  excitant  pour  le  travail,  puisque  l'or  que  va 
chercher  dans  toutes  les  parties  du  monde  notre  com- 
merçante rivale  viendrait  alors  s'échanger  contre  nos 
pro^iuits  et  accroître  démesurément  nos  richesses. 

Os  vues,  qu'elles  soient  ou  non  réalisables  ou  même 


—  »7  — 

folles,  peu  importe  :  elles  ont  pour  but  une  ligue  droite 
à  parcourir:  chaque  pas  qui  se  fera  dans  cette  voie 
sera  une  amélioration.  Que  le  point  à  atteindre  soit 
donc  hors  de  notre  sphère,  ce  n*est  pas  la  question  ; 
si  Ton  améliore  toujours  et  qu'il  n'y  ait  pas  de  meil- 
leure direction  à  suivre,  on  est  dans  le  vrai,  on  fait  le 
possible  et  le  bien-être  s'étend  partout. 

Pour  aboutir,  j'ai  trouvé  un  moyen  aussi  faible  en 
apparence  qu'il  est  simple,  mais,  je  n*en  doute  pas, 
il  sera  des  plus  efRcaces  et  essentiellement  à  la  portée 
de  tout  le  monde,  et  il  fera  pour  l'œuvre  un  seul  fais- 
ceau de  tous  les  cultivateurs  :  c'est  une  association  k 
raison  d'un  franc  par  an,  qui  donnera  droit,  par  égales 
parts,  pour  chaque  abonnement,  à  4  ou  5  distributions 
de  graines  ou  tubercules  les  meilleurs  reconnus,  ache- 
tés dans  l'intérêt  commun  et  expédiés  franc  de  port 
par  la  poste  (1).  Chacun  aura  la  faculté,  pour  grossir 
sa  part,  de  prendre  autant  de  souscriptions  qu'il  le- 
voudra,  en  son  nom  ou  au  nom  de  toute  autre  per- 
sonne :  dès  lors,  accès  à  l'action  pour  toutes  les  bour- 
ses, sans  qu'il  y  ait  nécessité  de  dépenser  plus  d'un 
franc  par  an. 

Le  programme  de  cette  association,  qui  a  pour  nom 
la  Fourmiiière,  forme  le  i*  article  du  Sud-Est  de 
1864;  je  vous  prie  instamment,  Monsieur,  d'en  pren- 
dre connaissance,  et  si  vous  jugez  que  la  réalisation 
do  ce  projet  puisse  faire  quelque  bien,  veuillez  me 
prêter  tout  votre  honorable  concours  pour  sa  propa- 
gation. Jai  reçu  tant  de  lénio*gnc)ges  d'intérêt  au  sujet 
delà  direction  de  mon  journal,  que  je  crois  pouvoir, 
comme  ma  demande  est  dans  rintèrèl  général,  vous 
l'adresser  sans  trop  d'indiscrétion. 


moa 


(t)  Les  grainiert  de  Paris  cotent  leurs  paquets  de  frraîneeD  mini- 
na  95  eeot. 


—  M  — 

Le  fonctioDoemeot  de  cette  administration  exigera 
un  assez  nombreux  personnel  de  main-d'œuvre,  de 
couturières,  d'écrivains  pour  les  adresses,  et  d*un 
chef  pour  la  correspondance;  et  pourtant  il  ne  faudra 
prendre,  pour  couvrir  ses  frais,  que  quelques  cen- 
times sur  chaque  action.  Sera-ce  possible? 

J'espère  y  parvenir  avec  un  grand  nombre  de  socié- 
taires ;  les  encouragements  les  plus  bienveillants  que 
j'ai  déjà  recueillis  ne  me  laissent  pas  de  doute  sur  le 
succès  de  l'œuvre  ;  j'ai  pour  garant  l'existence  du  Sud- 
Est,  qui  a  conquis  tant  de  bienveillance  :  publié  dès  le 
principe  à  des  conditions  inconnues  jusqu'alors,  il 
court  aujourd'hui  sa  dixième  année. 

Ci-joint  une  liste  que  je  vous  serai  reconnaissant. 
Monsieur,  de  me  renvoyer  avec  les  noms  des  person- 
nes qui  voudront  bien  concourir  à  la  fondation  de 
cette  société. 

La  première  distribution  gracieuse  que  va  faire  la 
Fourmilière  est  annoncée  page  544  du  Sud-Est.  Elle 
comprendra  les  500  premiers  souscripteurs,  et  le  mois 
de  février,  qui  est  sous  presse,  donnera  les  noms 
des  sociétaires. 

Permettez-moi,  Monsieur,  de  vous  remercier  à  l'a- 
vance de  l'aide  que  vous  aurez  la  bonté  d'accorder  à 
cette  œuvre;  toute  petite  qu'elle  paraisse,  elle  con- 
tient les  éléments  d  une  amî'lioration  considérable  de 
notre  agMCultuie;  si  les  faits  restent  loin  de  celte  es- 
pérance, la  déception  ne  coûtera  pas  grand'chose,  si 
ce  n'est  des  regrets.» 

J'ai  rhonneur,  etc. 

—  M.  Benoit ,    notaire  à  Villefort ,   a    adressé  âi 
M.  l'abbé  Bosse,  qui  en  rend  compte,  deux  documents- 
relatifs  à  l'histoire  locale.  La  Société  vote  des  remer — 
ciments  à  M.  Benoit.  0*<^>r  ^u  Bulletin.' 


—  29  — 

—  M.  l'abbé  Bosse  donne  aussi  lecture  des  pre- 
mières pages  d'un  manuscrit  contenant  le  procës- 
▼erbal  des  faits  du  baron  de  Génaret,  gouverneur  du 
Gévaudan,  dressé  par  le  sieur  Destrictîs,  son  secré- 
taire, vers  le  milieu  du  xvi*  siècle. 

—  Sur  la  proposition  motivée  d'un  membre,  la 
Société  prie  M.  le  Président  de  vouloir  bien  prendre 
les  mesures  nécessaires  pour  qu'il  soit  établi,  à  la 
Pépinière,  un  cours  gratuit  de  taille  et  de  conduite  des 
arbres  fruitiers,  lequel  serait  professé  par  le  Pépinié- 
riste, en  fixant  l'heure  et  les  jours  où  il  pourrait  être 
le  plus  utilement  suivi  par  les  personnes  qui  désire- 
raient prendre  des  leçons. 

NOMINATIONS. 

nembre  titalaipe. 

M.  Beliben,  Inspecteur  d'Académie,  k  Mende. 
Membre  aeeoelé. 

M.  l'abbé  Paris,  vicaire  à  Lanuéjols. 


CONCOURS 

D*ÀNIMÀUI  DE  BOUCHERIE   A  AVIGNON, 
Le  15  Mare  flSOi. 

Dans  ce  concours,  un  propriétaire  du  département 
a  obtenu  un  prix  dont  le  compte-rendu  a  fait  la  men- 
tion suivante  : 

Kace  d'Aobrac.  —  B(Bufs  isolés 3«  prix,  une 

médaille  de  bronze  et  200  fr.  à  M.  Antoine  Vaîssade,  à 
Grandvals  (Lozère),  pour  le  bœuf  n*»  2,  de  la  race 
d  Aubrar.  âgé  de  5  ans,  né  chez  l'exposant. 


—  32  — 

lui  donna  l*abbaye  de  S.  Nicolas  dans  l'enceinte  de  la 
ville,  quoiqu'il  ne  fut  encore  que  dans  la  8*  année  de 
son  âge. 

La  grâce  de  sa  vocation  lui  fit  préférer  l'état  religieux 
au  rang  et  aux  avantages  que  ce  bénéfice  lui  donnait 
déjà  dans  le  clergé  de  Rome.  Il  se  consacra  à  Dieu  dans 
Tordre  de  S.  Dominique  ;  aussitôt  qu'il  eut  l'âge  né- 
cessaire, il  s*y  distingua  par  sa  vertu  et  par  les  progrès 
qu'il  fit  dans  les  sciences,  et  il  fut  digne  du  bonnet  de 
Docteur  à  la  sortie  des  écoles  de  Théologie. 

Après  que  le  P.  Serrony  eut  enseigné  quelques 
années  dans  le  couvent  de  la  Minerve,  le  P.  Michel 
Mazarin,  maître  du  sacré-Palais,  frère  du  cardinal 
Jules,  de  ce  nom,  premier  ministre  de  France,  le  prit 
pour  l'aider  dans  son  haut  emploi  ;  puis  ayant  éié  fait 
cardinal  et  nommé  archevêque  d'Aix  par  le  roi  de 
France,  il  le  pria  de  le  suivre  pour  l'aider  de  ses 
conseils. 

Le  mérite  du  P.  Serrony  fut  bientôt  connu  à  la  cour: 
de  sorte  que  quelques  affaires  l'ayant  obligea  retourner 
en  Italie,  le  roi,  le  rappelant  en  France,  le  nomma 
évèque  d*Orange,  au  mois  d'août  1646.  Le  pape  Inno- 
cent X  approuva  cette  nomination  le  28  mai  1647  et 
accorda  la  dispense  d'âge.  Il  fut  sacré  dans  l'église 
des  PP.  Dominicains  de  la  Minerve. 

Peu  après  son  arrivée  à  Orange,  le  pape  lui  confia  la 
charge  de  vicaire  apostolique  dans  la  province  de  Tar- 
ragone,  dont  tous  sièges  épiscopaux  étaient  vacants. 
Il  s'acquitta  pendant  5  ans  de  cette  commission  avec 
un  grand  zèle  et  à  la  satisfaction  de  tout  le  monde. 

Le  roi  le  fit  intendant  de  la  marine  et  de  la  province 
de  Provence  ;  il  Tenvoya  même  en  Catalogne  en  qua« 


—  3S  -^ 

lité-de  visiteur  g/méral  et  d'intendant  de  l'armée. 
U  Mgr  de  Serrony  procura  le  repos  des  peuples, 
tout  en  faisant  les  affaires  du  roi  et  entretint  la  disci- 
pline dans  les  troupes.  Après  une  suspension  d*armes, 
le  roi  le  désigna  avec  Mgr  de  Marca,  archevêque  de 
Toulouse,  pour  fixer  les  limites.  Il  acheva  cette  affaire 
tout  seul»  son  collègue  ayant  reçu  ordre  de  rester.  Il 
fit  aussi  admirer  sa  sagesse  à  la  conférence  de  St  Jean- 
de-Luz. 

Le  roi.  connaissant  de  plus  en  plus  son  mérite,  le 
nomma  h  Tévèchéde  Mende,  en  1661.  Il  établit  la  paix 
kMende,  comme  un  grand  homme  d'église  et  un  fidèle 
ministre  du  Seigneur.  Il  assoupit  d'abord  par  sa  pré- 
sence et  par  ses  manières  engageantes  un  grand  nombre 
de  procès  que  les  habitants  avaient  contre  son  prédé- 
cesseur. Il  refusa  la  jouissance  du  Droit  de  marque^ 
établi  sur  les  étoffes  qui  se  font  dans  le  diocèse,  dont 
l'évèque  retirait  annuellement  15,000  livres. 

Lorsque  Roure  souleva  une  partie  du  Vivarais,  il 
envoya  des  troupes  contre  les  rebelles.  En  récom- 
pense, le  roi  lui  donna,  le  11  octobre  1672,  l'abbaye 
de  la  Chai.«ie-Dieu.  Puis,  érigeant  Alby  en  métropole, 
il  Ten  fit  le  premier  archevêque,  1676  (7  aoùl). 

Il  a  fondé  et  fait  bâtir  un  collège  et  un  séminaire  à 
Mande,  dont  il  a  donné  la  conduite  aux  Pères  de  la 
Doctrine  chrétienne.  Il  a  aussi  établi  et  fondé  un  sé- 
minaire à  Alby,  dont  il  a  confié  la  direction  aux  Pères 
Jésuites  et  dont  sa  mort  lui  a  fait  laisser  le  bâtiment 
imparfait. 

Quant  à  l'église  de  la  Chaise-Dieu,  il  pu  agrandit  la 
nef,  embellit  les  chapelles  et  ajouta  un  grand  corps 
de  logis  à  la  maison  abbatiale. 


—  3*  — 

Comme  il  était  pénétré  de  cette  grande  maxime  que 
les  ecclésiastiques  ne  sont  que  les  dispensateurs  des 
biens  de  l'église,  qui  sont  le  patrimoine  des  pauvres,  il 
faisait  de  grandes  aumônes.  Chaque  année,  il  donnait 
une  somme  considérable  à  l'hospice  de  Mende,  puis 
plus  tard  à  celui  d'Alby.  II  faisait  aussi  de  grosses  au* 
mônes  aux  pauvres  honteux.  Il  «iccommodait  les  per- 
sonnes qui  étaient  en  procès,  payant  quelquefois  lui- 
même  les  frais  pour  obtenir  un  accomniodemeut.  Il 
faisait  encore  des  aumônes  à  l'étranger.  Plusieurs 
personnes  de  quali té xecevaient  de  lui  des  pensions.  Il 
aimait  à  assister  ses  amis.  Il  faisait  beaucoup  d'au- 
mônes secrètes,  outre  les  aumônes  régulières  à 
l'égard  des  pauvres  qui  se  présentaient  sur  ses 
pas. 

Le  grand  nombre  des  affaires  ne  l'ont  jamais  embar- 
rassé ni  détourné  de  ses  exercices  de  piété.  Quand  il 
était  en  santé,  il  disait  la  messe  chaque  jour,  même 
en  voyage,  faisait  la  méditation  et  récitait,  outre  l'office 
canonial,  celui  de  la  sainte  Vierge  et  celui  des  morts, 
ainsi  que  le  chapelet. 

Il  partageait  son  temps  entre  la  prière,  la  lecture, 
l'étude,  les  exercices  de  charité,  l'administration  du 
diocèse  et  le  service  du  roi.  La  grandeur  n'a  pu  jamais 
réblouir.  II  se  faisait  toujours  remarquer  par  sa  mo- 
destie, sa  douceur,  son  affabilité  et  sa  générosité  à 
rendre  service. 

Ses  œuvres  sont  : 

i""  Un  Eloge  funèbre  de  la  Reine-mère,  Anne  d'Au- 
triche, dont  il  était  le  premier  aumônier. 

2**  Des  Discours  en  plusieurs  assemblées  de  l'église 
de  France  et  aux  Etats  du  Languedoc,  universellement 


^ 


—  S6  — 

applaadis  et  pleins  d'un  attachement  inviolable  aux 
intérêts  de  l'église  et  du  roi. 

3**  Des  Exercices  spirituels  pour  huit  jours. 

4**  Les  entretiens  affectifs  de  rame  avec  Dieu  sur 
lesi50  Psaumes;  dvoLinS''.  (Biblioth.  Ste-Geneviève, 
D.  6573.; 

5*  La  Paraphrase  des  Psaumes  de  la  Pénitence. 
(Ihid.) 

&"  Une  histoire  ecclésiastique,  depuis  la  naissance 
de  N.'S.  J.'C. 

T"  Un  ouvrage  sur  les  Conciles  généraux,  nationaux 
et  provinciaux . 

8*  Plusieurs  sermons. 

9*  Quelques  dissertations  sur  des  cas  de  con- 
science. 

Il  est  mort  à  Paris  le  7  janvier  1687,  à  Tâge  de  70 
ans  et  à  la  suite  d'une  longue  maladie.  Il  se  prépara  à 
sa  dernière  heure  longtemps  à  Tavance  ;  il  se  confes- 
sait tous  les  soirs  et  il  fit  une  confession  générale  un 
mois  avant  sa  mort.  En  recevant  le  saint  Viatique,  il 
fit  une  profession  de  foi  si  vive  qu'il  déclara  qu'il  avait 
désiré  répandre  son  sang  pour  sa  fol.  M.  le  curé  de 
St-S  Jlpice  qui  l'administra  en  fut  si  édifié,  qu'au  prône 
suivant  il  donna  à  ses  paroissiens  toute  sorte  de  détails 
Sur  ce  qu'il  venait  d'admirer. 

MgrdeSerrony  avait  demandé  d'être  inhumé  sans 
pompe  dans  réglise  du  noviciat  des  Dominicains,  au 
faubourg  St-Germain.  M.  de  Camps  porta  son  cœur  à 
réglise  métropolitaine  d'Alby.  Le  chapitre  de  cette 
ville  hérita  de  ses  hiens. 

(Cette  notice  est  l'Ouvrage  de  M.  Tahhé  dé  Camps, 
secrétaire  de  Mgr  de  Serrony  et  nommé  alors  à  Tévèché 


r 


—  30  -- 
de  l*aniiers.  Elle  se  trouve  en  tête  des  Entretient 
affectifs  siir  les  Psaumes. 


DE  LA  DOMINATION  DES  ROIS  D'ARAGOR 

EN   GÉVAUDAN. 

NOTE  relatiTe  à  la  constPiictloii  de  ranelenne 
église  de  NOTRE- DAIIE  DE  l«â  CARCE, 
à  IlarTeJola. 

Les  rois  d'Aragon  n'ont  jamais  été  maîtres  de  tout 
le  Gévaudan,  comme  le  disent  certains  auteurs  mal 
informés  et  se  copiant  les  uns  les  autres.  Us  n'y  ont  eu 
que  la  vicomte  de  Grèzes  pendant  un  certain  nombre 
d'années  sous  la  suzeraineté  des  évoques  de  Mende. 
En  1208,  Innocent  III  excommunia  le  comte  de  Tou- 
louse, délia  tous  ses  sujets  du  serment  de  fidélité  et 
mit  ses  possessions  au  ban  de  la  chrétienté.  Comme 
cette  Bulle  atteignait  sans  doute  aussi  les  complices 
de  ce  comte  et  par  conséquent  Pierre  II,  roi  d'Ariigon, 
révoque  de  Mende,  Guillaume  II  (qui  prit  lui-même 
part  à  la  croisade  contre  les  Albigeois),  s*empara  de 
toute  la  vicomte  de  Grèzes  qui,  dès  lors,  resta  sous  la 
domination  exclusive  desévèques  de  Mende,  lesquels 
du  moins  la  regardèrent  comme  leur  appartenant  ex- 
clusivement. 

Vers  1222,  les  habitants  de  Milhau  (dont  le  comté 
avait  longtemps  subi  la  même  domination  que  la  vi- 
comte de  Grèzes),  prièrent  le  roi  Jacques  d* Aragon  de 
faire  exiger  des  évéques  de  Mende,  par  le  cardinal 
Conrad^  légat  du  pape,  la  restitution  des  vicomtes  de 


—  37  — 

Milhau  et  de  Gévaudan  (Grèzes).  Le  prince  leur  ré- 
pondit- qu1l  laissait  cette  affaire  à  leurs  sollicitations 
et  à  leurs  lumières  ainsi  qu'à  celles  de  Guillaume  II, 
évèque  de  Mende.  Ces  démarches  n'aboutirent  pas 
alors.  Cependant,  Tévêque  Guillaume  étant  mort,  le 
roi  Jacques  I  revint  à  la  charge  le  8  des  ides  d'octobre 
1225  ;  et  pour  être  mieux  écouté,  il  fil  hommage  pour 
la  vicomte  de  Grëzes  à  l'évêque  Etienne  II  et  la  confia 
à  sa  garde.  (Cet  hommage  existe  encore).  Mais  cette 
reconnaissance  du   prince  espagnol    fut  considérée 
comme  non  avenue  ;    les  possessions  du  roi  d'Ara- 
gon en  deçà  des  Pyrénées  avaient  été  d'ailleurs  enga- 
gées par  Pierre  II,  père  de  Jacques  I,  à  Raymond  VI, 
comte  de  Toulouse,  et  le  comte  Amauri  de  Montfort 
avait  cédé,  l'année  d'auparavant  (1224),  au  roi  Louis  VIII 
^tous  ses  droits  sur  la  vicomte  de  Toulouse.  Enefl'et, 
en  1226,  Tannée  même  de  son  avènement  au  trône, 
S.  Louis  donna  à  vie  à  Bcraud,  seigneur  de  Mercœur, 
la  vicomte  de  Grèzes.    L'évêque  de  Mende  prolesta 
contre  cet  acte  du  saint  roi,  se  plaignant  beaucoup  en 
outre  des  vexations  et  des  entreprises  des  magistrats 
royaux  ;  mais  cette  querelle  ne  se  termina  qu'en  1265, 
où  révêque  de  Mende,  Odilon  de  Mercœur,  céda  entiè- 
rem9ht  à  S.  Louis  la  vicomte  de  Grèzes,  recevant  de 
ce  prince  quelques  petits  fiefs  en  compensation  de 
Fhommage  de  fidélité,  que  bonnement  un  si  grand 
monarque  ne  pouvait  faire  à  un  petit  roitelet  tel  que 
révêque  de  Mende. 

Ce  qui  vient  d'être  dit  n'empêche  pas  de  croire  qui^ 
Jacques  I,  roi  d'Aragon,  a  été  Tauteur  de  l'ancien 
sanctuaire  de  N.  D.  de  la  Carce.  Mais  de  ces  données 
historiques,  il  résulte  que,   indépendamment   do  s:* 


—  38  _ 

piélé  envers  Marie,  sa  libératrice,  la  politique  n*a  pas 
été  étrangère  aux  générosités  de  ce  prince  envers  les 
habitants  de  Marvejols.  —  L'église  ancienne  de  cetto 
ville  a  dû  être  construite  de  1220  à  4225.  Elle  n'a  pu 
Tètre  du  temps  de  S.  Louis,  c'est-à-dire  à  partir  d^ 
1226.  Il  n'est  pas  croyable  que  le  roi  Jacques  I  ait 
cherché  à  déposséder  le  roi  de  France. 

Cette  histoire  de  la  domination  aragonaise  en  Gé* 
vaudan  se  trouve  aux  archives  de  la  préfecture  dana 
un  long  manuscrit  qui  fut  lu,  vers  1350,  à  Villeneuve 
d'Avignon  en  présence  du  pape  et  du  roi  de  France» 
à  Tappui  des  prétentions  des  évéques  de  Mende.  G^ 
manuscrit  est  intitulé  :  Partage  n'^135. 

L  abbé  CHARBONNEL. 

Paris,  le  20  janvier  1864. 


1^  Pro€ès-¥erl»al  d^adJadlcailiHi  de  levée  dr 
tailles,  151 1. 

%^  ¥ldlaiae  de  libertés  eoneédées  par  Galion 
Meschlq,  seigneur  da  Tournel,  aax  ha-* 
bitans  de  la  vallée  de  CCZARexCHA,  man-^ 
dément  de  Monlfort  (Villeforl).Coneesflon 
de  ItlO,  ¥ldinié  en  140J. 

Cet  envoi  est  de  H.  BENOIT,  notaire  i  Yillefort. 

La  première  partie  nous  fait  voir  quelle  était  la 
manière  de  procéder  pour  la  levée  des  lailk^s.  Au  chef- 
lieu  du  mandement,  on  faisait  annoncer  pjir  le  cricur 
public  (serviem)  que,  tel  jour,  on  donncrail  la  levée 
des  tailles  à  celui  qui  s'offrirait  à  le  faire  à  plus  bas  [urix* 


—  »9  — 

L'adjudication  était  faite  sur  la  place  publique  par  les 
syndics  ou  consuls,  en  présence  du  lieutenant  du  bailli 
(banillw). 

Dans  cette  pièce  il  s'agit  de  230 1.  8  s.  6  d.  tournois. 
La  première  offre,  qui  avait  été  de  20  1.  tournois,  des- 
cendit graduellement  à  10 1.,  et  la  levée  fut  adjugée  à 
ce  prix  à  Gastald,  qui  s'obligea  en  outre  à  faire  mar- 
cher et  à  entretenir  pendant  un  an  Thorloge  de  Vil- 
lefort  :  tenere  aptatum,  reparatum  et  sonantem. 
La  publication  des  enchères,  annexée  à  cette  pièce, 
nous  donne  une  idée  du  patois  parlé  à  cette  époque 
à  Villefort. 

La  seconde  pièce  nous  donne  les  libertés  concédées 
auxhabitans  de  la  vallée  de  Cezarencha,  nom  qui  a 
disparu  de  nos  jours  et  qui  semble  avoir  été  appliqué 
à  la  partie  de  la  vallée  qui  renferme  les  sources  de  la 
Cèze  caput  Ciceris,  Cezarencha).  Là  en  effet  se  trou- 
vent toutes  les  localités  désignées  dans  l'acte. 
Voici  le  sommaire  de  ces  libertés  : 
1°  Pour  les  successions  aô  intestat,  on  se  basera  sur 
k  droit  écrit  (jus  civile)  et  non  sur  le  droit  coutu- 
mier  (remotis  cornue tudinibus). 

2°  La  lille  dotée  soit  par  le  père,  soit  par  la  mère, 
ne  pourra  attaquer  le  testament  de  celui  de  ses  auteurs 
qui  Taura  dotée. 

3«  La  fille  qui  aura  douze  ans  à  l'époque  de  son 
mariage,  pourra  faire  sur  ses  biens,  avec  ses  père  et 
mère,  telle  convention  qu'elle  voudra;  lesquelles  con- 
ventions auront  leur  plein  effjt  quoiqu'elles  aient  été 
Ésiites au-dessous  de  lï)gc  de  vingt-cinq  ans;  pourvu 
toutefois  quil  n'y  ait  point  eu  surprise  ni  menace. 
4*"  Le  Seigneur  ne  pourra  pour  ses  chevauchées  (oc- 


—  40  — 

casione  cavalcare),  prendre  les  bétes  de  somme 
(saumerias)  sans  le  consentement  des  piopriétai- 
res. 

5^  Aucune  levée  de  subsides  ne  sera  faite  que  dans 
les  quatre  ca^  ordinaires,  qui  sont  :  1^  mariage  d'une 
fille  du  Seigneur;  2^  réception  du  Seigneur,  de  son  fils» 
ou  de  son  héritier  au  rang  de  chevalier /a^sumere  ho- 
norem  militareia);  3°  voyage  en  Terre-Sainte,  ou  pays 
d'outre-mer;  k""  pour  son  rachat  en  cas  de  captivité. 
Dans  ces  cas,  le  contingent  sera  de  douze  livres  tour- 
nois, à  répartir  sur  toute  la  vallée  par  deux  hommes 
probes  de  la  communauté.  La  taxe  ne  sera  due  qu'une 
fois  dans  Tannée,  quoiqu'il  arrive  que  plusieurs  des 
cas  ci-dessus  énoncés,  se  présentent  dans  le  courant 
de  cette  année. 

6**  Garantie  contre  Tabus  de  demandes  pour  servir 
de  caution  dans  les  contrats  du  Seigneur,  d'emprunts 
forcés  (muluum —  Du  Cange),  et  de  demandes  de 
gages  dans  les  transactions  ordinaires  (manule- 
rium,  id.  ). 

7**  Garantie  de  libre  circulation  pour  le  marché,  le 
moulin  et  le  four,  une  fois  sa  parole  ou  une  caution 
donnée,  de  sauvegarder  les  droits  du  Seigneur. 

8^  Dans  le  cas  où  ces  libertés  et  coutumes  seraient 
violées  par  le  Seigneur,  et  pour  ce  cas  seulement,  li- 
berté de  s'assembler  et  d'élire  des  syndics  pour  veiller 
à  leur  conservation. 

9**  Dans  le  cas  où  même  le  plus  grand  nombre  vien- 
draient à  renoncer  à  ces  libertés,  ce  sera  sans  pré- 
judice pour  les  autres  qui  continueront  à  en  jouir  à 
perpétuité. 

10'  ions  los  ans,  les  juges  ^X  li(nit«»n;ints  du  bailli. 


—  41   — 

jureront  de  rendre  la  justice  et  de  maintenir  ces  li- 
bertés, sans  exception  de  personne. 

11"  Concession  du  droit  d'usage  pour  les  carrières, 
et  du  droit  d*herbage,  d'affouage  et  de  coupe  dans  les 
forêts  du  Seigneur. 

12*  Enfin  le  droit  de  ne  pas  être  forcés  à  servir  de 
caution  pour  le  Seigneur,  si  celui-ci  ne  leur  en  fait 
connaitre  le  motif. 

L'abbé  BOSSE. 


I. 

Pro  providis  viris  Petro  Tsardi  et  Magistro  Jacobo 
Pauleti,  consulibus  sive  sindicis  Villefortis  nomine 
contribuentium,  in  talhiis  et  subsidiis  regiis  parochi^e 
Villefortis  ex  una. 

Et  provido  viro  Anthonio  Gastaldi,  filio,  predictse 
Villefortis  per  quem,  etc. 

Super  exactionnem  denariorum  regium  contente- 
rum  in  mandamcnto,  anno  présente  currente,  quod 
est  de  sumina  ducentum  trigenta  libraruin  octo 
solidorum  et  sex  denariorum  turonencium. 

Anno  Domini  millesimo  quingentesimo  duodecimo 
et  die  dominica,  intitulata  quinta  mensls  decembris, 
in  carreria  publica  ante  val  vas  Ecclesie  ejusdem  loci 
coram  provido  viro  Stephano  Rochelte,  locumtenente 
banilli  Villefortis,  dicti  Sindici  quo  supra  nomine, 
fecerunt  proclamari  alta  et  intelligibili  voce,  per  Ste- 
phanum  Mercerii,  Servienleiu  sub  his  verbis. 

Lon  vous  fay  assiibre  que  la  talha  et  cencedelan 
présent  octroyada  el  Rey  nostrc  Seigneur  ptT  las  gens 


—  42  — 

des  très  istats  in  Narbona  que  es  en  soma  de  dous  cent 
trenta  livras,  iiey  sols,  vi  deniers,  es  a  cotisa,  et  se 
baylara  el  jour  duey  a  persona  suffisenta  que  per  me- 
Ihor  merchat  la  voira  levar. 

Dictus  Ânthonius  Gastaldi  se  obtulit  levare  per 
vigenti  librarum  turonencium ,  Guillelmua  Vitalis, 
barberius,  per  decem  octo,  Gastaldus  per  xvi,  Vitalis 
per  XV,  Gastaldus  per  xiii,  Vitalis  perxii,  et  fînaliter 
fuit  tradita  ad  levandum  dicto  Anthonio  Gastaldi  ad 
summam  x  librarum  tur.  tanquam  per  minore  precio 
levare  offerenti. 

Qui  Gastaldus  promisit  per  se  et  suis  tam  suo  no- 
mine  quam  Pétri  Gastaldi  ejus  patris  per  quem  etc. 
dictam  summam  bene  et  débite  levare  et  per  dictam 
parocbiam  et  parochianos  acquitare  et  quietos  tenere 
erga  dominum  receptorem,  obligando  personam  et 
bona  etc.  viribus  curiarum  VillefortisDomini  uticensis 
cpiscopi  et  conventionum  regiarum  sedis  presidialis 
domini  senesclialli,  etc. 

De  quibus  dicti  sindici  et  Gastaldi,  etc. 

Aetum  in  carreria  in  tabulario  ra-c^gistri  Jacobi 
Pauleti  ante  ecclesiam,  presentibus  testibus  Domino 
Petro  Michaelis,  presbytère  de  Pougeto,  JacoboRebullî 
de  Goldio,  Antonio  Mercerii  de  Balmellis,  Guilelmo 
Golaberto,  Antonio  Chalboeii,  sarloris,  et  me  etc. 


Pio  dictis  siiidicis. 

Ibidem  dictus  Anthonius  Gastaldi  ad  coniplaeondum 
dictis  Syndicis  et  universitati  habitanlium  Villefortis 
promisit  et  conveuit  tenere  aptatum,  reparatum,  et 
sonantem   orlogium  dicti  loci,  seu  id  fieri  facere  suis 


^  48  — 

sumpUbus   per  ununi  annum  sub  obligatione  qua 
suprt.  Actum.  etc. 


Pro  eisdein  parochianis. 

Anno  quo  supra  et  die  duodecima  meusis  Decem- 
bris,  Petrus  Gastaldi  pater  dicti  Anthonii  Gastaldi, 
informatus  de  précédente  obligatione  per  cju3  filium 
factaerga  parochianos  Villefortis  dictum  obligatum 
et  coDtentum  in  eodcm  laudavit  ratificavii;  et  obligavit 
ut  Glius  et  juravit,  etc. 

De  quibus  Petrus  Ysardi  et  inagister  Petrus  Paulcti 
sindici»  etc. 

Actum  in  Villaforte  in  carreria  in  introitu  domus 
dicti  Gastaldi.  Tes.  près.  Vital.  Albi  de  Conzes  et  Bar- 
tholomœo  Golaberti»  et  me,  etc. 


II. 

Uliertiites  coacessae  per  magniflcam  baro* 
Miom  de  Tornello,  nnlTersIlatl  bomfnam 
4e  ¥alll«  de  CEZânEAICUA  maudameiiU 
■oBtIarorile. 

YIDIMUS   SIVE  TRANSCRIPTIO. 

In  nomine  Domini  nostri  Jesu  Christî,  amen.  Uni- 
versîs  et  singulis  presens  instrumontum  visuris  lec- 
tuiis  et  audiluris,  evidenter  pateat  et  sit  notum,  quod 
anno  ab  incarnatione  ejusdem  Domini  millésime  qua- 
driDgentesimo  nonîîgesimo  tertio,  dîeque  secunda 
mensis  Maii  chrislianissimo  principe  et  Domino  Do- 
mino Carolo  Dei  gratia  Rege  Francorum  régnante, 


—  44  — 

apud  Villamfortein  in  carreria  publica  ejusdem  locî, 
ante  diversorium  scutî  Francie,  intersigni  Anthonii 
Vigorosi  ejusflem  loci,  coram  que  provido  viro  Petro 
Yzardi,  banili  loci  ipsius  ac  mandamenti  et  ressortus 
Villefortis,  pro  strenuo  et  valde  potente  Domino  meo 
Domino  Armando,  vice  comité  Podopiniaci,  milite.  Do- 
mino baroniarum  de  cbalancone,  de  solopiniaco,  de 
de  randanis  et  de  randone,  ac  mandamenti  in  parte 
Villefortis,  ibidem  sedente  super  quodam  lapideo  sede 
et  curiam  ejus  ipsius  loci  Villerortis  tenente,  ad  jura 
unicujusque  reddendi  more  majorum  suorum  pro  tri- 
bunale  electo,  etiam  que  ad  actum  infrascriptum 
venîens,  comparens,  existens  que  personaliler  constî- 
tutus  probus  vir  Johannes  Vinhialis  loci  de  vetero 
vico  (1)  parochie  Sancti  Andrée  de  capile  ciceris  (2) 
uticensis  Diocesis,  procurator  et  procuratorio  nomine 
incolarum  et  habitantium  loci  montis  coculli  (3)  dicte 
parochie  Sancti  Andrée  de  capite  ciceris  ac  etiam 
mandamenti  Villefortis,  pro  ut  de  hominum  procu- 
ratione  sua  constat  sufïîcienter  in  actis  ejusdem  curie 
Villefortis  pênes  me  notarium  infrascriptum,  nec  non 
et  nomine  pariter  omnium  et  singulorum  incolarum 
et  habitantium  locorum  et  mahsorum  de  trolhaco  (4) 
de  nisdaussel  (5)  de  massaboria  (6]  de  bornaveta  (7) 


(I)  VieWic. 

(i)  Saint-André-Cspcèzc. 

(3)  MoolcouTiol.  c*  de  Sl-André-Capcèze. 

(4)  Troiilhac.  c«  de  PonleiU  (Oard) 

(5)  Nidaussel,  c*  de  PonleiU  (Gard/. 
'6)  La  Masseborîe  ; 

7)  BoiîTD»vellf .  f*>  de  Ponfeils 


—  io- 
de ^tratà  (1)  de  leruodo  (2j  et  de  briohi  (3j  dc  totius 
vallis  de  cesarencba  (4)  ejusdem  mandamenti  Vil- 
lefortiSt  in  testium  et  mei  notarii  infrascriptorum  pre* 
sentia  et  audiencia,  eidem  Domioo  banilo  exhibuit 
produxit  et  presentavit  quoddam  prima  faciepublicum 
iûstrumentum  in  pergameno  descriptum  continens, 
utdixit,  plures  libertates  dicte  universitati  hominum, 
incolarum  et  babitantium  dicte  valIis  de  cesarencba 
pertinentes  et  spectantes  et  valde  in  pluribus  affariis 
necessarias,  concessas,  datas,  pro  ut  dixit,  per  Domi^ 
num  quondam    bonne    meinorie   Dominum   Guigo^ 
nem  Meschini,  Dominum  de  Tornello,  dicens  ulte- 
rius   et   asserens,  ipsum   instrumentum    per  valde 
fore  antiqum,   notam  que   ipsius  in  istis  partibus 
minime  valere  reperiri.  Cumque  universitas  predicta 
et  comunitas  dictorum  hominum  de  cesarencba  dicto 
instrumento  in  pluribus  partibus  indigeat,  et  illud 
portare  et  exhibere  habeat,  et  propter  itinerum  et 
viarum  pericula,  latronum  depredationes,  ignis  com- 
bustionem,  murum  que  corrosionem,  seu  propter  ejus 
nimiam  vetustatem  dubitetur  de  ipsius  instrumenti 
corruptione,  perditioneet  destruclione;  ideo  preJictus 
Johannes  Vinhialis,  nomine  procuratorio  quo  supra, 
ac  nomiae  totius  universitatis  predicte  vallis  de  cesa- 
reocha  omnium  que  et  singulorum  babitantium  et 
incolarum  ejusdeiii,  petiît    ac    iustanter    rcq  iisivit 
ipsum  instrumentum,  per  dictum  bunilum  orJinari, 


(!)  L'Êslrade,  c'  de  Sl-Andre-Caprése. 
(2)  Le  Theroo,  c«  de  Ponleils. 
3;  BrÎM,  c'  de  Pooteih. 
.1.   Valîee  déê^igoeesujourd'hui  m>us  le  nom  de  Ccvennes. 


r 


—  46  — 

esse  per  dictum  banîlum  seu  per  me  Johanoem 
Rocherii  notarium  publicum  ejusdem  curie  cons- 
criptum  fore  legendi  et  explanandî  lingua  layca  sive 
materna,  in  presentia  testium  infrascriptorum,  te  pa« 
riter  fore  visilandi  et  palp^ndi  per  testes  indoneos  et 
8ufficienter  scientes  légère  et  scribere,  qui  de  ejud 
iotegritate  et  suspieionum  carontia  et  tabelliona- 
torum  ejusdem  valeant  dicere  et  deponere,  ipso  que 
sic  lecto,  explanato,  visitûto,  et  palpato,  et  de  super 
hujus  per  summariam  apreciam  fiendam  constito,  de 
hiis  quibus  cura  tota  c onstare  sunt  necessaria  ordî- 
nari  ipsum  instrumentum  per  me  notarium  infra- 
scriptum  registrari,  copiai!  et  transcribi  de  verbo 
ad  verbum,  et  de  punclo  ad  punctum,  per  modum  que 
vidimus  seu  transsumptî,  et  in  Ibrmam  publicam 
redigi  ;  demum  que  dici,  decerni  et  dedarari  et  per 
ipsum  dominum  banillumordinaridicto  tianssumpto, 
seu  copie,  seu  instrumento  per  modum  vidimus  sic 
extrato,  grossato  et  in  publicam  formam  redacto, 
tantam  Qdem  adhibendi  fore,  in  judicio  et  extra,  quanta 
adhibetur  et  adhiberi  potest  dicto  instrument©  ori- 
gînali  adhiberetur  si  in  judicio  vel  extra  produ- 
ceretur. 

Que  omnia  premissa  dixit,  exposuit  et  signîficavît, 
petiit  que  et  requisivit,  ipse  Johannes  Vinhialis,  quo 
supra  nomine,  in  presentia  providi  viri  Petii  Gas- 
taldi,  dicti  loci  Villeforlis  procuratoris  in  ipsa  curia 
Villeforlis,  pro  domi:ïo  seu  d^minis  (!eTornello,quem 
ad  hoc  speciaiiter  dixit  et  asseruit  evocaii  fecisse;  qui 
quidemGastaldus  ibiJem  presens  acquievit,  et  ejusdem 
instrumenli  produeti  et  exibiti  de  verbo  ad  verbum 
ténor  seqnitur  et  est  talis: 


—  47  — 

Anao  ab  incdrnalione  Domioi  millesimo  ducente- 
simo  septuagesimo.  scilicet  XII  Kalendorum  Julii, 
Ludovico  rege  Francorum  régnante  et  Domino  Ber- 
trando  Dei  gratia  episcopo  uticense,existente  ;  notum 
ait  omnibus  bominibus  tam  presentibus  quam  Tuturis 
quod  congregatis  omnibus  bominibus  iufrascriptis, 
exîstentibus  sub  bomatgio  et  juridictione  Nobilis  viri 
Domini  Guigonis  31escbini,  Domini  Turneili,  in  valle 
de  Cezarencba,  in  presentia  dicti  nobiiis  concedentis 
in  bac  causa  dumtaxat;  et  nos,  Petrus  Amati,  Geran- 
dusBodoni,  Bcrnardus  de  puteo,  GuillelmusBodoni, 
Jobannes  Bodoni,  Bertrandus  Vital,  et  Guillelmus 
Ferrandi  babitantes  mansi  de  puteo  (1)  et  Joliannes 
Jordanî  et  Peîrus  Jordan!  fiatics,  Jobannes  Fabri 
et  Petronilla  Fabresse,  habitantes  mansi  de  trolbia- 
co  2 ,  Bertrandus  de  nidaucel,  et  Slepbanus  Chape- 
lanî.babitatoresminsidenidaucel  3  et  Johannos  Ray- 
mondus  masseboris,  babitatoris  mansi  Chanalairel  -4} 
et  Petrus  de  Bornavetta,  et  Slephanusde  Bornavetta, 
babit<;tores  mansi  de  Bornavetta  [o  et  Slepiian^s  Be- 
derii,  Petrus  Bederii  et  Guil!elmu3  Taruriyris,  habita- 
tores  mansi  de  monte  coguUo  6  Guillelrnus  Bruni  et 
Johann<^s  Feljrassi,  habilalores  mansi  de  TEstrata  1] 
Guillelmus  del  T^^ron et  Guillelmus  Mathei,  de  Floren- 
saco,Bernardusdel  Collet,  Petrasdel  Collet,  Guillelmus 

(l;  Pu  Puech,  Pooteits* 
(2:  Trcalhac. 
.3,  NidauMel. 

%     "' 

5  BoarosTelte. 
*6  MonlcooTÎol 
rj:  L'Cslradc. 


r^ 


-  48  — 

Ermenartis  et  Guilelmus  de  Ranco,  habitatores  maasi 
de  Brini  (1)  et  Durantus  Romani;  nos  omnes  predicti  et 
singuli  pro  nobis  et  nostris  successoribus  et  pro  parei- 
riis  et  vicinis  nostris,  abscntibus,  constituimus  et  or- 
donaamus  et  creamus  Siadicos  nostros  Durantum  Er- 
mcnardi,Johannem  delTcron  et  StephanumAmati, pré- 
sentes, videlicet,  ad  recipiendas  libertateset  consuetu- 
dines  nomine  universitatis  et  singulorum  universitalis 
dicte  vallis  de  Gezarencha,  quantum  ad  partem  dioti 
nobilis  et  juridictionem  ejusdem  concedendas  per 
dietum  nobilem,  nobisdictis  sindicis,  recipientibus no- 
mine dicte  universitatis  et  singulorum  predictorum; 
dantes  et  coneedentes  cuilibct  nomine  in  solidum  pie- 
nam  potestatem  in  predictis;promittentes  nos  omnes  et 
singuli  supradieti  nobis,  dictis  sindicis  stipulantibus» 
quodquitquid  per  nos  in  prerlictisactum  et  gestum 
fuerit,  robur  et  firmitatem  perpetuo  habituros  et  ob- 
servaturos;dantesinsuper  et  coneedentes  nobis, sindieîs 
memoratiset  cuilibetnostrum  in  solidum,  potestatem 
plenariam  obligandi  nos  et  singulos  et  dictam  univer- 
sitatem  et  succe^sores  nostros  ad  observandum  ea  que 
in  ipsis  libertatibus  et  consuetudinibus  continebuntur 
etiamsi  jure  scripto  repugnarenl;  et  insuper  quod  vos 
sindici  predicti  et  quisque  vestrum  in  solidum  pos- 
sitis  libère,  nomine  singulorum  et  dicte  universitatis, 
promittereet  dare,  etiam  nos  obligare  et  dictam  uni  ver- 
sitatem  ad  dandum  et  faciendum  quit  quid  ordina- 
veritis  seu  promiseritis  eidem  nobili  in  subsîdium 
peregrinationis  quam  facere  intendit  in  partibus  ultra 
marinis;  promittentes  etiam  vobîs  dictis  sindicis  etcni- 

T  Brin. 


\ 


—  49  — 

libei vesiruai  in  solidum  stipulautibus,  vjs servare  in- 

dempnes  ab   omnibus  et  singulis  supradictis,  sub 

boooram  nostrorum  obligatione,  et  corporale  à  nobis 

prestito  juramento.  Nos  vero  supradictus  Guigo  Mes- 

chioi,  Dominus  Turnelli,  voleotes  prospicere  dicte  uoi- 

versitati  et  singulis  de  dicta  universitate  in  futurum, 

ad  booum.  statuni  dicte  universitatis  et  siiigulorum 

ejusdem,  ut  omnisoccasio  gravandi  dictam  universita- 

tem  et singulos  dicte  universitatis*,  tum  a  nobis,  quam 

a  successoribus  nostris,  penitus  rcmoyeatur;ad  requi- 

sitionem  dictorum  sindicorum,  habito  tractatu  et  plu- 

rima  deliberatione  habita  cum  eisdem;  et  etiara  ad  rer- 

quisitiouem  dicte  universitatis  et  singulorum  dicte 

oaiversitatis,  damus  inprimis  et  concedimus  ipsis  sin- 

tlicis,  recipienlibus  nomine   universitatis  predicte  et 

singulorum,  et  etiam  ipsi  universitati  et  singulis  ejus- 

dem,  per  nos  successores  que  noslros,  quod  si  aliquis 

iiabitaos  infra  juridictionem  nostram  vallis  de  Cezera- 

necha predicte  decesserit  sine  testamento,  succedeant 

€i  proxiiniores  secundum  Jura  civilia,  volentesque  pe- 

oitosjus  civile  in  eis  servetur,  remotis  omnibus  con- 

buetudiaibus  et  usibus,  et  si  in  contrarium  jus  civile 

reperiretur  quantum   ad  consuetudinem  predictam. 

Item  damus  et  concedimus,  sub  forma  qua  supra, 

food  filia  dotata  a  pâtre  sive  a  matre»  non  possit 

îinpugnare  testamentum  ejus  qui  eam  dotavit,  nec 

possit  ab   iptestato  succcdere  illi  qui  eim  dotavit. 

Item  concedimus  et  etiam  damus,  quod  puellc,  ma 

joretXII  aouis  tempore  quo  maritabuntur^  possint 

ftcere  pactiooes  et  conventiones  et  absolutionespatri 

et  matri,  vel  uni  tantum,  de  bonis  suis  vel  parentum 

earum;  et  si  eas  fecerunt  et  corroboraverunt  cum  reli- 

4 


—  50  — 

gione  juramenti,  quam  cpiam  sint  miiiori^s  XXV  aoDis, 
vaîeant  et  gaudeant  perpétua  firmîtate,  nîsi  dolo  vel 
ininis  scu  terroribus  fuissent  juridice  induete  dicte 
puelle.  Item  damas  et  concedimus  quod  nos.seu  succes- 
sores  nostri,  vel  aliquis  nomine  nostro,  non  possumus 
capere  bestias  séu  saumerias,  occasione  eavalcare,  ab 
hominibus  seu  singulis  vel  aliquibus  nostre  juridîc- 
tîonis  vallis  de  Cezarencha  predicte  née  îpsis  invîtis. 
Itemdamuset  concedimus,  quod pornos  et  successores 
iioslros,  non  fiât  talha  questa  infradictam  vallem  habî- 
tantibus  in  parte  nostra,  nisi  contingeret  nosvelfilium 
et  heredem  seu  successorem  nostrum  in  dicta  valle 
filiam  vel  filias  in  matrimonio  collocare,  aul  etiam  ne- 
poles  nostras,  scilicet  filias  nostri  heredisatquc  succes- 
soris  nostri  in  dicta  valle  futuri  ;  vel  nisi  contingeret 
Dominum  dicte  vallis,  partis  tamcn  nostre,  aut  suum 
filium,  heredem  futurum  in  dicta  valle,  assunierc  ho- 
norem  militarem;vel  nisi  contingeret  dictum  dominum 
aut  ejus  filium  et  heredem  futurum  in  dicta  valle,  in 
subsidîum  terre,  seu  partes  ultra  marmas  visitare  ;  vel 
ratîone  captionis,  pro  quo  se  deberet  et  opporteret 
redimere.  Quibus  singulis  casibus,  dum  venerint,  te- 
neantur  dare  homines  et  qui  erunt  de  commuuitate 
eorum  ejusdem  vallis,  habitantes  in  dicta  valle  sub  ju- 
ridictione  nostra,  XII  librarum  turonencium,  nobis  aut 
nostris  successoribus  predictis;  que  quidem  duodecim 
libre,  duni  casus  evenerit,  facta  tallia  per  duosprobos 
homines  electos  a  majore  parte  proborum  dicte  vallis 
juratos  dicte  vallis  et  per  no:^tram  curiam  seu  nostrum 
banilium,  debeant  levari.  Si  tamen,  nollent  eligereet 
taxare,  quoddominus  vel  banillus  ejus,  posseteoscom- 
pellere    ad  solvendum  dictam  summam;  eo  salvo, 


—  al  — 

<luod  nîsi  vcnient  in  anno,  et  do  teniiino  ad  tenni- 
uum,  Don  posset  levari  dicta  sumnia  etiam  si  casus 
predictus  contingeret   infra   dictuni  tenipus   sepius    , 
evenire,  Item  damus  et  concedimus,  modo  el  forma 
^pra  dictis,  quod  dos  dod  possumus,  uec  etiain  noslri 
successores  possint  compeilere  hominei  habitantes 
iofira  îuri^ctioDem  nostram  dicte  vallis  de  Cezeraaeu- 
cha,adobligaDdum  fidemissorio  Domine  vel  alio  modo 
ûîsi  in  taDtum  quantum  esse  debeat  de  censu,  vel  quan- 
tum venderent  suos  rcdditus  quos  sibi  debent  ;  nec 
mutuum  n2c  etiara  manulevium  facere,  invitishomini- 
bus  seu  contiadicentibus,  nisi  per  manulevio  rerum 
venalium  victualium  hominum  et  equorum,  traderen- 
tur  per  nos  et  successores  nostros  fidemissores  ydonei 
et  pignora  sufficientia,  quibus  traditis,  manulevio  facto 
ÏV  diebus  elapsis,  possent  distrahere  pignora  ubicum- 
que  voluerint  sine  licencia  et  requisitione  alicujus  per- 
sone,  et  quod  sacramenlo  vendentis  seu  illius  qui  dis- 
trahere fecerit,  stetur  et  ulterius  in  aliquo  non  teneatur 
super  re  dislracla  vel  precio  dicte  rei  nisi,  in   bec 
quod  per  ejus  sacramentum  appareret,  quod  supe^ 
resset  de  precio  solulo  dcbito.  Item  damus  et  conce- 
dimus quod  venientes  ad  nundinas  et  ad  forum  ville 
MoQtis  Fortis  et  ad  molendina  et  ad  furnum,  eundo  et 
redeuûdo,  per  nostram  curiam  vel  per  aliquem  alium 
nomioe  nostro,  non  impediantur-  aliquo  modo,  dum 
^naeft  valent  dare  fidemissores  aut  cautionem  jura- 
toriam,  quum  Cdemissores  dare  non  poterunt,  illis 
casibus  quibus  jure  conceditur  comitti  juratoria  cau- 
tione  de  preendo  cogitationem  curie  nostre.  Ibidem 
Jamus  et  coucedimus  quod  homines  sub  nostra  juri- 
ûictione  habitantes  in  dicta  valle  de  Cezarencha,  pro 


—   5*  — 

presentibus  eonsuetudinibus  et  Hbertatibus  custo- 
(liendis,  dumtarat  possint  in  simul  conTenîre  et  uni» 
a!iuiii  vocare,  et  sindicum  sea  sindicos  creare,  cum 
.-acramento  vel  sine  sacrameoto,  sine  Uceiicia  nostre 
curie  ;  dum  tamen  ipsi  sindici,  cum  creati  fueriut^ 
jurent  ad  requisitionem  nostram  vel  banilli  nostri, 
quod  pretextu  libertpiu'ii  et  consuetudinum  vel  ra- 
tione  alia,  jure  nostro  et  nobis  minime  se  opponant, 
uisi  allemande  et  defiendendo  libertates  et  consuetu- 
dînes  présentes  :  concedentes  etiam  quod  non  solum- 
modoper  sindicos  possent  prediota  fieri  sed  per  quem- 
libet  habitantem  in  dicta  valle  et  taxari  pecunia  cum 
ooncensu  nostro  vel  nostri  banilli  ad  defendendum  li- 
bertates predictas  per  dictos  sindi:os,  et  que  taxata 
fuerunt  de  consilio  virorum  electorum  a  majore  parte 
habitantium  dicte  vallis,  singuli.  per  nostram  curiam 
compellantur.  ubi  doniinus.  requisitusa  majore  parle* 
noilet  servare  libertates  et  consuetudines  présentes. 
Ibidem  damus  et  concedinius  quod  quam  quam  omnes 
vel  major  pars  jurisdictionis  nostrae  vallis  de  Ceia* 
rcncha,  vellent  iuf. ingère  seu  revooare  predictas  liber- 
tates seu  consuetuiiiues,  excepto  uno  vel  aliquîbus, 
quod  non  sit  preju.llcium,  quantum  ad  illum  seu  ad 
illos  qui  non  consentiuntur  in  prelictis.sed  gsudeant 
perpétue  consuetudinibus  vel  lîbertLt:bus  suprad!ctis. 
Ibidem  damus  et  cônoedimus  quod  sin^u  is  annis,  in 
presentia  prob^rum  hominum  judiees.  et  b.  nilli  qai 
pro  lempore  f  .i.>riat  in  di .la  valle  pro  nobis  et  succes- 
soribus  )ostrî> jur.:nlur,  teaeantur revMerejuscuîlibet, 
sine  distiu: tione  personnarum,  s-Aundum  ju  a  et  con- 
suetudines présentes:  et  in  mutatione  domini,  homa«^ 
gium  et  âdelitatem  et  jum  sua  et  usatgia  sit*ut  t^t 


—  53   - 

eonsuetuirn  recognoscere  ;  homines  sub  nostra  juri* 
dteUone   habitantes   et  dominici  juvare   hiis  autem 
libertatibus  et   consuetudinibus   gaudere    volumus 
illos  qui  infra  vallem  de  Cezarencha  Aub   juridic- 
ti6ne  Dostra  et  homagio,  nisi  de   concensu  nostro 
et  nostrorum  eis  foret  homagium  remissum,  in  dicta 
valle  habitabunt.  Ibidem  damus  et  concedimus  quod 
utantor   nenioribus  pro  calfagio  et  bastimentis  et 
pascQîs,  ut  consueverunt,  et  lapideis  seu  pereiriis,  salvo 
jure  ejus  qui  pereiriam  discooperuerat;  et  si  ab  aliquo 
impedirentur  nemoiibus  vei  pascuis  consuetis,  ipsi 
homines,  et  non    possent  eis  deffendere  pascua  et 
nemora  inquibushabent  habedimentum  nos  et  nostri, 
nos  super  predictis  deffendere  et  juvare  teneamur. 
Ibidem  quod  curia  debeat  dicere  et  certiricare  eos 
quare  petit  ab  eis  fidemissorem  prius  quam  fide  dicere 
compellantur.  Has  autem  consuetudines  servari  volu- 
mus par  nos  atque  successores  nostros  ;  volentes  quod 
contrario  usu  non  solvantur,  nisi  de  eodem  univers!- 
tatis  hominum  dicte  vallis  assensu  ordinaretur.  Ibi* 
dem  volumus  et  concedimus  quod  possint  fieri  de 
predictis  libertatibus  seu  consuetudinibus  publicum 
senpublica  instrumentum  seu  instrumenta,  et  reddi 
sindicis  et  unîversitate  predicto.  Et  sic  attendere,  ad 
sanctaDei  EvangeIiajuramus,sacro  sanctis  Evangeliis 
a  Dobis  corporaliter  tactis.  Et  homines  supradicti  et 
eorum  sindici  ipsorum   nomine  se  obligaverunt  ad 
omnia  predicta    et    singula    observanda,  licet  jure 
«cripto  répugnante;  rccognoscentes  ea  fore  dictata 
ordonnata  et  scripta  ad  requisitionem,  et  servare  pro- 
miserunt  nomine  uni versi tatis  predicte,   interposîto 
juramento,  et  quod  predîctîi  dîctentur  ad  regardum 


—  64  ^ 

Domini  Stephani  Atgerii  sine  facti  mutâtione.  Acta 
fuerunt  hase  apud  Villamfortem  in  doino  Jobannis 
de  Charnis,  notarii,  coram  istis  testlbus  convocatis 
spécialité!'  et  rogatis  Domino  Guilelaio  Messatgerii 
et  Raymundo  Atayria,  militibus,  Jobanni  de  Cbaroîs 
notarié,  Jobanni  Sabaterii  de  portis,  Gerundo  lieba 
sive  de  Sancta  Ifelena,  Matbeo  Glavelli,  et  coram  me 
Guilelmo  de  Charnis,  venerabilis  Domini  uticcnsis 
Episcopi,  notario  publiée,  qui  presens  biis  interfui  et 
mandate  partium  bec  sumpsi,  scripsi,  et  signe  meo 
signavi. 

Que  siquidem  instrumente  perinserlo  exbibito  et 
producto,  ut  dictum  est,  ipse  dictus  dominus  banillus 
concessitper  me  notarium  infra  scriptum  ejusdem  lec- 
turam  et  explanationem  fieri,  prout  et  facta  stetit;  qua 
facta,  illico  commisit  ad  illud  instrumentum  visitandi 
videndi  et  palpandi  discrètes  ac  providos  vires  Magis- 
trum  Jobannem  Decavatu,  notarium  publicum  Ville- 
fortis,  Glaudium  Rocherii  et  PetrumChardesii,  clericôs 
artem  notariatus  addiscentes,  Glaudium  Matbei,  Ville- 
fortis  mercatorem,  et  Anthonium  Mazelli,  clericôs 
ibidem  présentes  etjudicialiterrepertos,  qui  et  ipsorum 
quilibet,  eodem  instrumente,  vise,  lecto,  et  palpato  a 
oapite  que  usque  ad  finem  inspecto,  mediis  eorum 
juramentis,  ad  sancta  Dei  Evangelia  prestitis,  dixerunt 
et  deposuerunt  ipsum  instrumentum  esse  sanum, 
integrum,  non  viciatum,  neque  in  aliqua  sui  parte 
suspectum  ymo  grossatum,  et  tabellioaatum  et  signa- 
tum  prout  decet,  et  in  prima  facie  apparet. 

Qua,  si  quidem  summaria  apresia  facta,  per  dictum 
deminum  banillum,  ipso  que  iastrumeotoper  me  viso  ' 
elpalpatojQterrogavi  providum  virum  Potrum  Gastaldi, 


—  55  — 

proouRitorefii  dicte  curie  Villefurtis  pro  dicto  domino 
deTornelIo  se  dicentem,  si  vellet  aliquid  dicere;  qui 
Gastaldus  respondit  quod  non,  sed  concessit  fieri  super 
hiis  qu£  jure  erunt  et  sunt. 

Tuncque,  dictus  dominusbanillus,  ordinavitdictum 
instrumentumessecopiandum,  registrandum,ettrans- 
cribeodum  prout  copiari,  registrari,  et  transcribi  voluit 
ctjussit  per  me  notarium  infrascriplum,  ac  per  modo 
traosuinpti  sive  vidimus,  in  formam  publicam  redigi; 
demum  que  decrevit  et  declaravit  pariter  que  et  ordi- 
navltdii'to  trunsumpto,  scu  vidimus,  scu  transcripto 
dictiinslrumenti  grossati  et  in  formam  publicam  re- 
(iacli,  tantam  fidem  adhibendi  fore  ac  tantum  robur 
vimeteiBcacitatemobtinerein  judicioetquantam  dicto 
instrumento  originali  adhiberi  potest,  super  hiissuam 
auctoritatem  judiciariam  pariter  et  decretum,  requi- 
situs.interponendo;  et  dicto  Vinhialis,  nominequopro- 
cedil,  et  omnibus  quibus  interrest,  de  hiis,  instru- 
mentum  seu  instrumenta  unum  et  plura  concedendo. 
Ob  quibus  premissis  omnibus  idem  Johannes  Vi- 
nhialis, nomine  quo  procedit,  regratialus  fuit  eidem 
nobili  banillo  et  instrumentum  petiit  per  me  notarium 
infra  scriptum.  Acta  fuerunt  haec  in  Villaforte,  in  car- 
reria  publica,  ante  domum  providi  viri  Anlhonii  Vî- 
gorosi,  ibidem    presentibus  et  audientibus  providis 
virisdictis  Johannes Decavatu,  Glaudio  Rocherii,  Pctro 
Chardesii,  Anthonio  Mazeli,  Glaudio  Alathei,  supra  no- 
minah*s,nec  non  Anthonio  Planterii  de  Torretta,  Jacobo 
Charerii,  Guillelmo  Rocherii,  Johanne  Terucquerîi  et 
Prîvalo  Fernanli  (estihus  ad  premissa  vocatis  et  me. 


i 


;•'/*:; 


—  M  — 
PKIX  DES  GR4L\S.  PAK  HEaOLITRE. 

d'aPIÈS  LSS  ■EICCIIALES 

DES  ■IRCH£S  DU  DEPIRTEIERT  DE  Ll  LOZÈRE. 

Janvier  1864. 


UECX  DES  MàRCHCS 

NATURE  DES  GRAINS. 

Froment. 

Meieil. 

S«ifle. 

Ur^e. 

Avoine. 

Florae 

fr.     c 
20  20 

16  . 

17  * 

18  20 

» 

18  40 
20    . 

fr.     c. 
Î4  16 
14  50 

» 

> 

> 
> 

14  65 

fr.     c. 
12  58 
12  50 

14  50 
12     . 
11  70 
12-50 

11  37 

12  10 
12    > 

15  » 

fr.     c. 

10  50 

11  » 

10    » 

> 

10  04 
10  30 

» 

fr.     c. 
7  50 

■eyroeis 

7  50 

PoDt-ile-MoDt\ert 

La  Caoour^e 

9     > 
9    > 

Sl-Cbély-<l'Apcher 

HAn^j*  J^ 

Ser¥CfvUe 

» 

La'ieoLDe 

7  22 

■ende 

8    » 

TOIefort 

9    > 

Prix  huteti 

18  63 

14  44 

12  72 

10  37 

8  17 

cA...:. 

.r    i^J. 

Florae 

Mermeis 

PoDl-de-MoDtvert . . 

La  Canoargue 

St-Chêfy-d'Aprher . 

Maiwjols 

Scrvereite 

Lanpogne 

Meode 

Villefon 


Pau  MOTEX. 


20  35 
17  75 

17  > 

18  20 


18  45 
20    » 


18  79 


15  10 
14  12 


14  70 


14  64 


12  83 
12  25 

14         M 

12    > 

11  87 

12  50 
11  50 

11  75 

12  10 
15     * 


10  83 
lî 

10 


10  08 
10  30 


12  58  j  10  44 


Mars  I8(>4. 


Florac 

■fymeis 

Pont-de-Monlvprt . . 

La  Canoargoe 

Sl-Chèly-tJ'Apcher. 

^i^rreiols 

Ser»en»tle 

Langogne 

Uende 

Tillefort 


Prix  m^tk!*. 


17  50 

» 
17    * 

15     » 


17  97 
20    » 


17  97 


14  89 
13  75 


14  85 


14  5<) 


12  88 
12    > 

14  > 
12    » 

11  62 

12  » 

11  50 
:2  08 

12  3J 

15  - 


10  83 

11  > 

10    » 


10  11 
10  15 


12  54  i   10  42 


8  > 

7  50 

9  » 

8  50 


737 

8  > 

9  > 


8  20 


50 


32 


8  26 


,  ^Jl^ndi».  impr.  de  C    PRIVAT.  *u  frs<far  de  J.-J.-M   e!  K.  IGNON. 

9^ 


:\ 


SÉANCE  DU  31  MARS  1864. 

riISlDENGE  DE  M    ROUS. 

VICE-PRÉSIDENT. 

Présents:  MM.  l'abbé  Hosse,  Iaurens  Paulin;, 
Martinet»  Laurens  aîné,  Grénié  ,  Het^mantier  , 
Odoul,  l'abbé  Boisso?iADK,  Bonnefous,  Fontana, 
POUGET  et  Vincens. 

Pris  povr  la  race  boTine  d'Auiirnc  daiia 
lea  Caoeaara  régionaux.  —  I/attention  (le  la  So- 
ciélé  est  appelée,  |>ar  une  lettre  d'un  de  ses  membres 
dont  M.  le  Président  donne  lecture,  sur  la  réduction 
du  nombre  de  inintes  affectées  à  la  race  bovine  d*Àu- 
brac  daos  les  concours  régionaux. 

Cette  réduction  a  déjà  été,  à  l'occasion  du  concours 
de  Tulle,  Tobjet  d'une  réclamation  de  la  part  de  la 
Société  centrale  d'agriculture  d'un  département  voisin. 
Le  programme  du  concours  de  Grenoble,  dans  la  cir- 
conscription duquel  est  cor  prise  la  Lozère,  présente 
également,  pour  les  prix  aflfectés  à  cette  race,  une  di- 
minution qui  a  été  croissant  depuis  trois  ans.  Ainsi, 
les  deux  sections  de  mâles  qui  avaient  chacune  quatre 
prix  en  1862,  n'en  ont  eu  que  trois  en  1863  et  n'en  ont 
plus  que  deux  en  1864;  tandis  que  trois  prix  sont  en- 
rore  attribués  à  la  race  du  Mézenc.  Les  vaches  d'Au- 
brac  sont  aussi  réduites  à  deux  prix,  et  celles  du 
Mi'ienc  en  conservent  trois. 

Le  mérite  de  la  race  d'Aubrac  »îst  assurément  incon- 
testable au  double  point  de  vue  du  travail  et  de  la 

5 


^  58  — 

boucherie.  Elle  vient  de  figurer  avec  un  plein  siicc 
au  concours  d*aniinaux  gras  tenu  à  Avignon  le  15  < 
ce  mois.  Cest  elle  que  les  habitants  du  Mézenc,  qui 
préfèrent  à  la  leur  propre  pour  rengraîssement,  vie 
nent  acheter  en  quantité  considérable  aux  foires  de 
Lozèro,  notamment  do  la  Canonrgue. 

il  est  (le  la  plus  haute  importance  pour  les  trois  d 
partements  qui  forment  le  centre  de  production  de 
raoed'Aubrac,  et  pour  ceux  en  grand  nombre  où  s 
précieuses  qualités  la  font  rechercher  de  plus  en  plu 
de  voir  rétablir  en  entier  les  encouragements  doni  d 
a  été  en  possession.  A  cet  effet,  la  Société  invoqi 
respectueusement  la  bienveillance  de  Monsieur  le  il 
nî^trede  rAgrlcultare,  et  décide  Tenvoi  immédiat  d*i 
extrait  du  procès-verbal  de  la  séance  de  ce  jour. 

—  M.  le  Secrélaîrc  général  de  fa  Société  Impéria 
d'acclimatation  a  bien  voulu  adresser  à  M.  le  Présidei 
quelques  graines  de  vers  à  soie  du  mûrier  rapporté 
de  Chine  par  M.  Chartron.  Ces  graines  ont  été  divisé 
par  pe;its  lots  et  envoyées  à  M.  le  Président  du  Cotnf 
agricole  de  Marvejols  et  à  celui  de  Florac,  ainsi  q 
quelques  éducateurs  des  Cevcnnes,  avec  prière 
rendre  compte  des  résultats  quils  auront  obtenu^:. 

—  M.  Tabbé  Boissonade  fait  don  à  la  Société  c 
sements  et  autres  objets  trouvas  sous  un  dolf 
situé    aux  environs    de   Chirac,    et   dans   d'à 
localités.  Des  remerciments  sont  adressés  à  31. 
sonade,  qui  est  en  même  temps  prié  de  vouloi 
joindre  à  ce  don  une  notice  sur  l'origim^  et  la 
desdits  objets. 

—  .M*"  IVroul,  libniin»  à  Mende,  a  Éait 
la  Société  du  buste  en  plâtre  du  roi  Lou 
Des  rt^merrimenls  seront  adressi's  à  M*^  Pm 


—  59  — 

Veuvoi  de  ce.  bu»te,  en  pai^tàit  «éUtde  conservation, 
(|oi  .prendra  place  parmi  les  coUections  du  Musée. 

—  M.  le  Président  dépose  sur  le  bureau  plusieurs 
t^xemptaires  du  programme  d'un  concours  internatio- 
nal de  labourage  à  vapeur  organisé  par  les  trois  so- 
ciétés d'agriculture  du  département  de  la  Loire,  et 
qui  doit  s'ouvrir  à  Roanne  le  28  avril  prochain. 

—  M.  le  Président  communique  également  le  pro 
gramme  de  l'exposition   universelle  d'horticMllure, 
organisée  par  la  Société  royale  de  Flore  de  Belgique, 
dont  l'ouverture  aura  lieu  à  Bruxelles  du  24  avril  au 
6  mai  1864. 

HOMIHATIOH8. 

Memlire    titulaire. 

M.  PoRTALiÉ  (Antonînl,  manufacturier  à  Mende. 
■emlipe  correspondant. 

M.  le  docteur  Gotot  (Jules),  à  Paris. 


SCIENCES  ET  ARTS. 
LE  GÉVAUDAN 

PENDANT  LA  DEUXIÈME  GUERRE  CIVILE, 
BITS  EELIGIEUSS. 
Anée  1567  et  saWantes. 

H  nest  pas  de  pays  qui  ait  souffert,  comme  le  Ce- 
vaodaD.  de  tes  malheureuses  guerres.  On  recontre  a 


/ 


{ 


—  60   - 

chaque  pas  sur  soo  sol  les  ruiues  matérielles  quelles 
ont  laissées  après  elles:  que  devaient  donc  ètrejes 
ruines  morales!  Pour  nous  en  faire  une  idée,  nous 
avons  beau  chercher  dans  les  historiens,  ils  ne  tou- 
chent qu'en  passant  aux  affaires  du  Gévaudan;  très 
souvent  ils  n'en  font  aucune  mention,  et  nous  lais- 
sent dans  une  i(i;norance  presque  complète  sur  des 
iîvènements  qui  ont  tant  pesé  sur  le  pays. 

C'est  donc  au  pays  lui-même  à  s'interroger,  à  fouiller 
dans  les  dépôts  qu'il  possède  n'importe  à  quel  titre,  à 
produire  au  jour  les  matériaux  qui  feront  cesser  cet 
oubli.  Car  il  n'est  pas  téméraire  de  supposer  que 
chaque  époque  a  pu  avoir  son  Lonvreleul,  son  Res- 
corner,  son  Mingaud,  etc.,  mais  inconnus  encore  par 
nous,  l^e  Document  que  nous  offrons  aujourd'hui  en 
est  une  preuve. 

C'est  un  registre  in-folio,  de  346  pages,  qui  nous 
marque,  jour  par  jour,  tout  ce  qui  s'est  fait  en  Gé- 
vaudan, depuis  la  seconde  prise  d'armes  des  protestant 
jusqu'au  29  novembre  1569.  Les  feuillets  faisant  suite 
à  cette  date  ont  été  enlevés. 

Ce  registre,  appartenant  aux  archives  de  Thospice 
de  Mende,  provient  de  la  succession  du  notaire  Jean 
des  Estrets,  ou  Destrictis,  par  suite  de  l'usage  qu'on 
avait  alors  de  latiniser  les  noms  propres.  Ce  notaire 
avait  été  choisi  pour  secrétaire  par  le  baron  de  Cénaief 
peu  de  temps  après  sa  nomination  comme  gouverneur 
du  Gévaudan.  Il  eût  la  bonnepcnsée  de  transcrire,  pour 
son  usage,  tout  ce  qui  se  fesait  par  ordre  du  gouver- 
neur; el  c'est  ainsi  (|u'il  nous  est  donné  do  rattacher 
un  nouvel  anneau  à  la  chaîne  de  notn»  histoire. 

Nous  avions,  eu  la  pensée  de  n'en  donner  qu'une 


—  61    — 

analyse;  mais  nous  avons  craint  d'enlever  à  ce  do- 
cument, la  physionomie  qui  lui  est  propre,  e/^st-à- 
(lire, ce  cachet  de  vérité  qui  ressorts!  bien  d'un  jot/ma/ 
ou  mieux  encore  d'un  procès-vei^bal  (car  tel  est  le  titre 
qu'il  porte)  tenu  jour  par  jour,  hetire  par  heure»  pour 
ainsi  dire,  n'inscrivant  que  des  faits  à  mesure  qu'ils 
se  produisent,  sans  se  préoccuper  de  les  rattacher  à 
uo  plan  quelconque,  sans  parti-pris  d'aqcuser  ou  de 
défendre,  comme  il  n'arrive  que  trop  souvent. 

La  lecture  de  ce  Document  sera  intéressante  à  plus 
d'un  point  de  vue.  Elle  nous  fera  voir  surtout  de  quel 
poids  sont  certains  historiens  qui  ont  écrit  sur  ces 
temps  si  difficiles  sans  se  donner  la  peine  de  remonter 
jusqu'aux  véritables  sources  et  de  puiser  dans  les  ma- 
nuscrits contemporains.  Elle  fera  tomber  plus  d'un 
préjugé  ;  car  elle  montrera  qu'il  n'y  avait  rien  de  re- 
ligietus  dans  cette  guerre  dite  religieuse.  Le  pays  n'a- 
vait pas  eqcore  réparé  les  désastres  de  l'invasion  de 
1562;  s'il  s'impose  de  lourdes  charges  après  1567,  ce 
n'est  que  pour  se  prémunir  contre  une  nouvelle  inva- 
sion ;  s'il  s'arme,  ce  n'est  pas  pour  opprimer,  mais 
bien  pour  résister  à  l'oppression  qui  lui  vient  du 
dehors  et  sous  laquelle  il  ne  finira  que  trop  par  suc- 
comber en  1579. 

Pour  faciliter  les  recherches,  nous    intercalerons 
dans  le  t(^\ie  un  sommaire  des  faits  les  plus  saillants. 

L'abbé  BOSSE. 


r 


—  62  — 
PROCES  VER  BAL. 

Le  baron  de  Cciiarel  appelé  par  la  confiance  des  babilans  de  Mendc 
aux  fonctions  de  Couverneur  et  confirmé  par  Joyeuâe.  —  Orga- 
nisation de  la  dcfenie  dn  pajs  par  Joyeuse.  —  Philippe  De 
.Robert,  seigneur  de  Boiaverdvn,  bailli  do  Géraodan^  Bertrand 
de  Monstuéjols,  seigneur  de  La  Caze,  le  sieur  d'Ausan,  chefs  des 
troupes  en  Gévaudan.  —  Impositions  sur  le  pays,  le  clergé  et  les 
réformés.  —  Sommation  i  Cfaanacfde  se  rendre;  refns.  —  Nol/le 
François  de  Pierres,  écayer,  nomuié  comwisnîre.  et  AlbaHc, 
contrôleur  des  guerres.  —  Internement  de»  frères  Torrent,  Du- 
rand, Guériu,  Virgille,  reformés  de  Mende.  —  Plainte  des  ha- 
bitans  de  Sl-Jean-la-Foulhouse,  Chaslanier,  Pierrefiche,  St- 
Bonnet  et  Chaodeyrac  contre  les  impôts  frappés  par  ordre  du 
baron  d'Apchier.  —  Le  baron  d'Apchier  révoqué  de  ses  foncticoa 
de  goorerneur.  —  D'Ausan  envoyé  à  Ste-Enimie.  —  Forces  en- 
voyées contre  Chanac;   impuissantes  à  le  réduire. 

Lan  luil  cinq  ceus^^oiiaiite  septel  le  six/esoie  jourdu 
mois  de  décembre  en  la  ville  de  Mende  «t  dans  la  mai- 
son de  la  preuosle,  après  ce  que  nous  Bertrand  de 
Generet  sire  et  baron  dud.  lieu  fusmes  informe  de  la 
nouuelle  elleuation  que  les  ennemys  du  Roy  auoyent 
faicte  et  des  conspirations  que  faisoyent  pour  enuajûr 
et  mectre  hors  lobeyssance  de  sa  Mageste  tout  le  pays 
de  Giuaudan  et  quils  y  faisoyent  acheminer  les  Vicom- 
tes [1)  auec  leurs  forces,  estans  en  nombre  de  quatorze 

--T ,; ..    ii    . 

(1)  Ces  vicomtes  dont  il  est  ici  question,  et  qui  jouèrent  un  rôle 
assez  important  dans  cette  seconde  guerre,  depuis  Toulouse  jusqu'aux 
bords  du  Rhône,  étaient  :  Bernard-Roger,  deCommiogea,  vicomte  de 
Brun  quel  ;  Bertrand  de  Rabasiens,  vicomte  de  Paulin;  Antoine, 
%  icomte  de  \1onclar;  et  le  vicomte  de  Caumont.  Aussitôt  qu'ils  eurent 
reçu  le  mot  d'ordre  de  Coudé,  iU  ae  mirent  à  la  tète  des  révoltés  du 
Haut-Languedoc,  du  Querci  et  de  la  Guienue  Vers  la  fin  d  octobre, 
ils  se  dirigèrent,  par  le  Rouergue  et  le^  Cevennes,  vers  Anduze  et 
Aiai;;  pour  rejoindre  les  tioupes  que  le  vicomte  d'Arpajon  avait  levée» 


—  dâ  — 

àquinze  mil  bommes  taut  a  cbeual qua  pied;  et  estant 
maode  par  iiiessires  in"^  Pierre  Trupiii,  sieur  du  Roget, 
œcouome  ^1  ;  de  leuescbe  de  Meude  po.ur  leRoy,  les  bai- 
IlesduCbapître,  Consuls  et  Officiers  dud.  Meude,  venir 
en  lad.  ville  des  le  coininenceuient  du  mois  de  uouem- 
bre  dernier,  Nous  serions,  a  la  plus  grande  diligenqe 
que  aurions  peu,  jectezdes  le  quatriesniedud.  mois  de 
uouembre  dans  lad.  ville  de  Mende  auecque  le  plus  des 
forces  que  promptement  auryons  peu  assembler,  les- 
quelles, a  la  prière  et  instante  réquisition  tant  des  gens 
des  trois  Ëstats  dud.  pays  que  desd.  œconome,  baillas, 
ronsulz,  et  offii:iers  susd.,  aurions  employées  a  tous  les 
affaires  qui  se  seroyent  présentée^  pour  le  service  du 
Roy  et  conseruation  tant  de  lad.  ville  de  Mende  que 
aultres  villes  et  lieux  dud.  diocèse,  restans  en  lobeys- 
sance  de  sa  mageste,  pour  résister  aux  entreprinses 
desd.  Vicomtes  et  repousser  eulx  et  leurs  trouppes, 
estans  venues  aud.  mois  de  nouembre  y  mectre  le  siège 
de  manière  quils  auroyent  este  contraincts  sen  retirer 
a  leur  grand  perte  ei  courte  bonté  du  deuant  lad.  ville 
de  Mende,  ainsin  quappert  tant  par  les  lettres  a  nous 
enuoyees  délibérations  de  lad.  ville,  que  lettres  de 
nottoriete  despechees  par  les  Bailly  et  Juge  du  Giuau- 
dan,  de  teneur  : 
Pbilippes  etc. 


eo  Rouergujs  ^JJmI.  du  Long.)  La  coïncidence  de  la  réunion  de  ces 
cinq  chefs,  loos  vicomte»-^  ftl  que  l'oo  ne  désigna  le  corps  qu'ils  cum- 
mandaient  que  sous  le  nom  d'armée  des  vicomteê.  C^esi  en  passant  par 
les  Cevennes  qu'ils  (eolèrent  sur  Mende  le  coup  de  main  dont  il  est 
parlé  ici. 

(t)  Par  suite  de  la  mort  de  Nicolas  Dangu,  décédé  à   son  prieuré 
et  Juilly  dans  le  courant  de  1567. 


—  6\  — 

Va  donne  du  tout  aduerfissement  au  sire  de  Joyeuse, 
lieiitenent  et  gouuerneur  gênerai  au  pais  de  Langedoc 
en  absenredo  Monsri}»nenr  de  Dampuille  (i\  mareschal 
de  France,  de  ce  qiiestoit  passe  et  soy  presentoit  aud. 
pais  de  (Jiuaudan  pour  le  seruice  du  Roy.  Far  led.  sire 
de  Joyeuse  nous  auroit  este  eimoyee  commission,  ins- 
truction, onire  et  missiue  par  m'"  Jehan  Bastit,  notaire 
royal  dud.  Men^e,  p»r  lesquelles  nousdonnoîtpouuoir 
et  mendement  de  commander  au  pais  de  Giuaudan  et 
ville  de  Mende  pour  led.  seruice,  en  datte  du  dixneuf* 
uiesme  dui.  mois  de  nouemhre,  h^squelles  aurions  led. 
jour  (6  X**'*;  reeeues  auec  honneur  et  reuerance  requis» 
estant  de  teneur  : 

Monsieur  De  Ceneret,  jauois  este  bien  aduerti  par  le 
sieur  D*  f/»  Motte  du  debuoir  que  vous  et  lesaultreç? 
gentilshommes  qui  vous  ont  assiste  a  la  deffense  de  la 
ville  de  Mende  et  pais  de  Geuaudan,  auez  faict,  et  en  ay 
escript  ;i  saMageste,  et  vous  prie  de  voulloir  continuer 
et  ne  vous  lasser  point,  car  ne  pourriez  fere  plus  grand 
seruice  au  Roy  ni  au  pays.  A  ceste  cause  vous  enuoye 
ung  pouvoir  pour  commander  a  tout  le  pays  de  Giuau- 
dan auec  les  commissions  particullieres  que  mauez 
escrrpt;  vous  priant  de  remectre  en  lobeyssance  du  Roy 
tout  ce  que  vous  pourrez.  Les  bandes  que  voustenoyent 
assiégez,  sont  descendues  en  ce  pays  ou  jespere quelles 


[il  Henri  de  Monimerenci,  seigneur  de  DaniTille,  61s  puiue  du 
connétable  de  Monlmorenci^  élaîl  âgé  de  29  ans  quand,  le  12  mai 
1558.  il  fût  nomme  gouverneur  du  Languedoc.  Il  lui  fait  maréchal 
(le  France  le  10  février  1ff06.  Guillaume,  Ticomte  de  Joyeuse,  élaii. 
depuis  le  4  mars  1561^  lieuleaanl  générai  du  Roi  en  Languedoc,  sous 
l'autorité  et  en  l'absence  du  gouverneur.  r/él.«il  le  pèie  d'Anne  dp 
Joyeuse.  Hitt.  du  !.nn4f,  . 


—  «6  — 

profiiteront  aussi  peu  que  en  vos  quartiers,  sestant  de- 
puis quelques  jours  acheminées  du  couste  du  Saint 
Esprit,  la  plus  grande  partie  pour  aller  secourir  ceulx 
du  Daulpliine,  ou  on  a  p'rins  et  remys  en  lobeyssance 
du  Roy  la  ville  de  Vienne,  et  Valence  et  Romans  es- 
loyeiit  après  a  compositer,  le  Seigneur  de  Suzeauoit 
fermeté  passaige  du  Font  du  Saint  Ksprit  ;  et  a  mon 
aduis  ils  seront  la  arrestez  ;  si  ainsi  est,  ne  douiUe 
poinet  quils  ne  me  reuiennent  veoir.  Cependant  je  les 
vîsile  le  plus  souuent  que  mest  possible,  et  despuys 
deux  jours  ont  este  mys  au  fil  de  lespée  deux  cens  de 
leurs  gens,  et  deux  de  leurs  capitaines  faicls  prison- 
niers, nommez  les  sires  De  Tressan  et  DeSainct  Julian. 
Au  reste  je  vous  ay  enuoye  la  commission  des  Estats 
par  Bertrandy  du  Puy,  et  croy  que  vous  laurez  receue; 
et  si  par  aduenture  eHe  auoit  este  esgaree,  ne  vous 
fauldra  surceoir  de  tenyr  les  Etats  et  Assiette  eu  la 
forme  accoustuuiee  et  faire  semblables  impositions  et 
«lespartemens  des  deniers  du  Roy  qui  fut  faicte  lannee 
passée  ;  car  limposition  est  de  mesines  que  lad.  année 
passée.  Faites  moi  scauoir  le  plus  souuent  que  nous 
sera  possible,  de  vos  nouuelles  et  de  lestât  du  pais, 
comme  je  feray  aussi.  Et  eu  cest  endroict  me  recom- 
mande de  bon  cueur  a  voslre  bonne  grâce,  et  prie  Dieu 
qui  vous  ayt.  Monsieur  De  Ceneret,  toujours  en  sa 
garde.  Escript  a  Beziers  ce  XXVIIP  nouembre  1567. 
Vostre  plus  affectionne  voysin  et  amy  a  nous  servir, 
Jeyeuse.  A  Monsieur,  Monsieur  De  Ceneret,  com- 
mandant pour  le  Roy  au  pais  de  Giuaudan,  en  mon 
absence. 

Guillaume,  Vicomte  De  Joyeuse,  Cheualierde  lordre 
«in  Roy,  Capitaine  de  cinquante  hommes  darmes  de  ses 


~  66  ^^ 

ordonnances  et  Lieutenant  General  pour  sa  Mage^te  au 
pais  et  gouuernement  de  Languedoc,  au  Seigneur  de 
Oneret:  Comme  a  occasion  des  troubles  nouuellement 
suscitez  par  aulcuus  subjects  du  Roy,  de  la  uouuelle 
religion,  se  eommectent  journellement  plusieurs  inua- 
sions  ,  murtres  ,  piller ies  ,  occupaiions  des  villes  ,  et 
autres  crimes  de  Leze  Mageste,  et  mesme  au  pays  de 
(xiuaudan  ou  ne  pouuons  pouruoir  en  personne,  estant 
led.  pays  la  plus  part  occupé  et  entouré  de  ceulx  qui  se 
sont  rebelles  a  sa  Mageste,  et  seroyt  besoing  pour  le 
seruice  du  Roy,  bien  et  repoz  de  ses  subjects  et  les 
conseruer  en  lobeyssance  de  sad.  Mageste,  y  estal4ir 
ung  bon  ordre  et  y  depputer  personnaige  qui  ayt  le 
gouuemement  et  surintendance  de  tout  le^ict  pais.  Et 
confiant  du  bon  et  grand  zelle  quauez  au  seruice  de 
sad.  Mageste,  et  au  bon  et  grand  debuoir  que  y  auez 
faict ,  et  au  bien  et  soullagement  des  subjects  du  Roy, 
et  longue  expérience  que  auez  en  tels  affaires.  Pour  ces 
causes  vous  àuons  commis  et  ordonne,  commcctons 
ordonnons  par  ces  présentés  pour  auoir  la  surinten- 
dance et  legouuernement  de  tout  led.  pais  de  Giuaudan 
et  de  la  ville  de  Mande,  aux  pouuoirs  et  sellon  le  règle- 
ment, par  nous  faict ,  attache  aux  présentes  ;  et  tout 
ainsi  et  auec  semblable  pouuoir  que  nous  auons  de  Sa 
Mageste,  le  seruice  de  laquelle  et  conseruation  de  son 
Estât  vous  procurerez  en  tant  que  vous  sera  possible. 
Si  mandons  et  enjoignons  a  tous  gentilshommes,  jus- 
ticiers, officiers  et  subjects  du  Roy  aud.  pais  de  Giuau- 
dan  de  vous  recognoistre,  obeyr,  et  prester  toute  ayde 
et  Taueur  lorsque  par  vous  requis  en  seront  et  com- 
mandes. Pour  ce  fajrre,  vous  donnops  plain  poquoir, 
commission  et  mandement.  Donne  a  Beziers  soub^  nos 


-  67    - 

seing  et  neel  a  nos  armes,  le  vtngttieufaiesme  jour  de 
nouembre  ian  mil  cinq  eens  soixante  sept.  Joyeuse. 
Par  mond.  S',  Meysonac.  Leues,  publiées,  et  enregis- 
trées aux  Registres  de  la  Court  du  BaîUiaige  du  Gtuau- 
dan,  ouy  et  eonsenf  antle  procureur  du  Roy  en  ycelie, 
le  sixiesme  jour  du  mois  de  décembre,  Ian  mil  cinq 
cens  soixante  sept,  Albaric. 

SensuU  lordre  que  Monseigneur  le  Vicomte  de  Jo- 
yeuse, Cheualier  de  lordre  du  Roy,  Capitaine  de  cin- 
qnante  hommes  darmes  de  ses  ordonnances  et  Lieute- 
nent  pour  sa  Mageste  au  pays  et  gouuernemeut  do 
Languedoc,  entend  estre  garde  aux  villes,  bourgs  et 
bourgades  du  pays  de  Giuaudan  et  ville  de  Mende  : 

Premièrement  sera  commis  ung  gentilhomme  aud. 
pays  de  qiialite  requise  et  affectionne  au  seruice  de  sa 
Magesleet  au  bien  du  pais,  lequel  aura  le  gouuernement 
dycelly  en  absence  de  Monseigneur  le  Maréchal  De 
Dampuille  et  de  mond.  Sire  De  Joyeuse,  eh  considéra- 
tion que  lesd.  rilies,  bourgs  ,  et  bourgades  sont  enue- 
lopees  de  toutes  parts  de  ceulx  qui  ont  suscite  les 
nouueaulx  troubles  ennemys  de  sadicte  Mageste,  en 
telle  sorte  quelles  ne  peuuent  auoyr  secours  de  leurs 
voysinsny  daultres  quedeulx  mesmes,  ny  auoirrecours 
aux  occurrances  que  journellement  suruyennent  a 
mond.  S' de  Joyeuse. 

Et  pour  ceste  mesme  occasion  seront  esleuz  certain 
nombre  de  bons  et  notables  personnaiges  dud.  pais 
pour  seruir  de  conseil  aud.  gouuerneur,  tant  au  faict 
de  la  guerre  que  de  la  police,  selon  ce  que  sera  trouue 
expeJiant  pour  le  seruice  du  Roy  et  du  pays  jusqoes  au 
nombre  de  aix  outel  antre  nombre  que  sera  aduise  par 
ceulx  dud.  pays. 


—  fi8   ~ 

1^(1.  gouuerneur  aura  poouoir  de  prendre  les  armes 
el  (le  les  fere  prendre  a  tous  les  bons  subjects  du  Roy, 
faire  leiiee  de  gens  de  guerre  tanl  a  pied  que  a  cheua!, 
et  a  tel  nombre  quil  cognoistra  estre  besoing,  et  de  fere 
assembler  les  communes  et  tocquesain  lorsque  locea- 
sion  se  présentera,  estâblyr  garuisous,  et  y  ordonner 
rhefs  aux  lieux  qu(^  sera  aduise  pour  la  seurete  dud. 
pays,  fera  ses  efforts  de  le  conseruer  en  lobeyssanee  de 
sa  Mageste  ce  que  y  est  eucores,  et  de  remectre  en  lad. 
obeyssance  les  villes  et  lieux  occuppes,  et  eudomaiger 
et  courir  sur  ceulx  qui  se  sont  rebelles  et  ont  prias 
les  armes  comme  ennemys  du  Roy  et  du  repoz  pu- 
blic. 

Et  pour  lentretenement  et  soulde  desd.  gens  de 
guerre,  fera  nourrir  les  soldats  sur  ceulx  de  la  nouuelle 
religion  qui  ont  moyen  et  faculté  de  les  nourrir  et  sellon 
ce  quils  pourront  pourter  ;  procurant  toutes  fols  de 
fayre  viure  lesd.  soldats  le  plus  modestement  et  paysi- 
Mement  que  fere  se  pourra;  ou  bien  les  faire  viure 
sellon  les  munitions  ordinayres  en  laquelle  seront  em- 
ployés les  fruicts  et  danrees  de  ceulx  de  lad.  nouuelle 
religion  qui  sont  rebelles  a  sa  Mageste. . 

Lesquels  sera  permis  aussi  demprunter  et  prendre 
sur  eulx  telle  somme  de  deniers  que  leurs  facultés 
pourront  pourter  pour  les  conuertir  a  la  solde  desd. 
soldats,  en  laquelle  sera  eu  esgard  a  ce  quils  seront 
nourris. 

Et  ou  ce  dessus  ne  pourroit  satisfayre  pour  la  solde 
desd.  soldats,  sera  permys  aud.  gouverneur  imposer 
deniers  tant  sur  les  personnes  ecclésiastiques  que 
aultres  le  plus  esgallement  et  modestement  que  fayre 
se  pourra. 


—  «1>  — 

Et  pour  pouruoyr  a  ce  que  les  deniers  soyeut  bien 
dispenses,  led.  gouuerneur  fera  fayre  les  monstres  et 
eoroUements  des  soldats  de  mois  en  moys  ,  contenant 
les  rolles,  noms  et  surnoms  des  capitaines  et  soldats, 
doo  ils  sont  ;  et  pour  faire  les  reueues  et  monstres  y 
ordonneront  commissaires  etconterolleurs;  au  deifault 
daultres,  cest  les  olQciers  et  consuls  des  lieux  qui  si- 
gneront lesd.  roUes. 

Et  sera  faict  le  payement  par  le  receueur  qui  sera 
esleu,  quiseruira  de  payeur  au  deifault  du  trésorier  de 
lextraorUinayre  ou  de  son  commis,  a  la  charge  de  re- 
meetre  les  enrollements  au  pouuoir  du  conteroUeur 
des  guerres  ou  de  son  commis,  et  entre  les  mains  dud. 
trésorier  de  lextraordinayre  ou  de  son  commis,  et  en 
prandre  acquit  de  luy  pour  sen  rendre  led.  trésorier 
delextraoi*dinayre  comptable  au  Iloy. 

Pouiaioirront,  sur  toutes  choses,  led.  gouuerneur  et 
depputez,  que  lagriculture  et  trafficque  ne  soient  em- 
pêches, que  ne  soit  commis  aulçune  extortion  ni  ptil- 
lerie,  et  de  nemployer  au  faict  de  la  justice  ny  de  la 
police  aulcun  qui  soit  de  la  nouvelle  religion,  lesquels 
tacheront  de  desarmer  par  tous  moyens  que  fere  se 
pourra  ;  et  seront  faictes  deffenjes  a  tous  subjects  du 
Roy  sur  peyne  de  la  vie  et  destre  punys  comme  faul- 
leurs  des  ennemys  du  Roy,,  de  ne  porter  viures  ny 
munitions,  et  de  ne  contribuer  en  au4cune  sorte  que  ce 
soit  aux  villes  occupées  de  sa  Mageste  par  ses  ennemys; 
et  tout  ce  dessus  par  prouision  jusques  a  ce  que  aul- 
treinent  soyt  pourueu. 

Fait  a  Beziers,  soubs  les  seing  et  seel  des  armes 
de  mon^l.  Seigneur,  le  vingtneufuiesme  jour  de  no- 
iienibre,  lan  mil  cinq  cens  soixante  sept.  Joyeuse. 


-   7i>  — 

Par  moud.  Sire,   Meyssonac. 

Et  icelles  présentées  aux  eonsulz  dud.  Mende  et  aux 
officiers  de  la  court  comiDune  du  Comte  et  Bailliage  de 
Giuaudan,  qui,  a  nostre  requisitioo,  auroyent  leues  et 
enregistrées  lesd.  commission  et  instructions  en  leur 
siège  afin  que  nul  ne  peult  prethendre  ignorance  de 
nostre  pouuoir  ;  et  par  mesmes  moyens,  led.  Sire  de 
Joyeuse  nous auroitenuoyetroyscommissionsdressees» 
une  a  noble  Philippes  de  Robert,  Bailly  de  Giuaudan, 
pour  dresser  et  command;  r  a  une  compagnie  de  ce&t 
arcquebusiers  a  cheual  ;  et  les  aultres  deux,  lune  au 
capitaine  La  Gaze  et  Taultre  au  sieur  Dausan  pour 
dresser  et  commauder  chescun  a  une  compagnie  de 
deux  cens  hommes  de  guerre  a  pied  pour,  soubz  nous 
el  comme  par  nous  leur  seroit  commande,  employer 
lesd.  compagnies  pour  le  service  du  Roy  au  preaeat 
pays  de  Giuaudan.  Lesquelles  commission»  en  mesmes 
iqstans delliurasme»  auxd.  Bailly,  La  Gaze  et  Dausan, 
la  preseos,  leur  enjoignant  de  obeyr  et  satisfaire  a  ce 
que  par  icelles  leur  estoit  commande.  Ce  quils  au-* 
royent   offert  et  promis    fere  en    toute  dilligence. 

Kt  daultant  que  le  Sire  Dapchier  ;iuroit  faict  enten- 
dre tant  a  nous  que  auxd.  consuls  a uoir  commission 
du  Roy  pour  commander  aud.  pais(4Kpour  scauoir  la 
volonté  de  sa  magesle  et  de  mond.  Sire  U  Maréchal  De 

. _ ■■«..■     ■    ...  ■     ;   . ;r--  ■     ■       ■      ■    r.     • . 

(t)  Od  ne  Mit  pourquoi  le  baron  d'Apchier  ne  f'èt  ps  tioniioné. 
Nous  Terrons  plus  loin  que.  malgré  les  pouvoirs  conférés  au  baron  de 
Cénarel,  il  continua  h  agir  comoie  gouverneur  dans  le  Haut-GéTaodan. 
Il  avait  rendu  de  grands  services  à  la  cause  caUiolîque  pendant  la 
première  guerre  civile;  et  i|o  document  nous  le  montre.  1^  2  janvier, 
à  la  léte  d'un  contingent  gévaudanais  qu'il  avait  conduit  à  l'armée  du 
Roi  à  St-Germain-Lberm,  où  il  se  trouvait  avec  Saifut  Berem,  ihirfi, 
SaiM€i  Ckmumé  0t  afMltr$$  frmnds  99i§nmtrs. 


—  71  — 

Damuille,  lequel  de  uous  deux  voulloyent  que  demu- 
rast  eo  charge,  luy  aurions  suyuant  la  délibération  de 
lad.  Tîlle  enuoye  le  capitaine  Puechault,  et  icelluy 
adaertidela  vérité  du  faict  et  supplie  nous  commander 
M  volunte. 

Sur  ce,  attendant  responce,  afin  que  le  seruice  de  sad. 
Mageste  ne  demurast  en  arrière,  le  unziesmedud.  mois 
de  décembre,  dans  la  maison  de  la  preuoste  de  lad. 
ville  de  Mende,  enuoyasmes  quérir  lesd.  Truphi,  sei- 
gneur du  Roget,  Antoine  Duprat,  Philippe  De  Robert, 
sieardeBoysuerddn,  bailly,  Bertrand  de  Monstuejoulz 
seigneur  de  La  Gaze,  François  Du  Mas,  aduocat,  Jehan 
Malzac,  procureur  du  Roy,  Claude  Achard,  premier 
coQsul,  licencies,  habitansdud.  Mende,  et  en  leur  pré- 
sence fismes  fere  lecture  par  ni^  Guy  Albaric,  notaire 
et  greffier  en  lad.  court  du  Bailliaige,  de  notre  dite 
eommission,  ensemble  des  instructions,  et  suiuant 
icelles  leur  priasmes  nous  TouUoir  donner  fldelle  con^ 
seil  en  toutes  choses  qui  passeroient  cy  après,  concer- 
nant lexecucion  de  notre  dicte  commission,  le  seruice 
de  sa  Magesle,  bien  et  repos  du  public.  Tous  lesquels 
Truphi ,  Du  Prat ,  De  Moustuejoulz,  De  Boisuerdun  , 
IHi  Mas,  Mal^ac  et  Achard  unanimement  se  seroient 
offerts,  promis  et  jure  sur  les  Saints  Euangiles  de  Dieu 
de  nous  bien  et  ridellement  donner  aduis  en  toutes 
choses,  estans  de  no$tre  charge  et  ne  reueller  aulcune- 
ment  les  secrets. 

Ce  faict ,  fismes  commandement  aud.  Blalzac,  pro- 
eureur  du  Boy,,  de,  a  toute  dilligance  faire  procéder  a 
Itnformation  et  punition  des  excès  qui  journellement 
se  commectoyent  tant  pour  le  faict  de  la  guerre  que 
aultremeat  en  nostre  gouuernenient  a  peyne  de  priua- 


—  7i  —       . 

lion  de  sou  esCat,  et  eujoiuct  m*"  Gaspar  De  (]iout«  juge, 
et  aultres  oflSciers  dud.  Bailliaige  parlant  aud.  Albaric, 
leur  greffier,  de  y  vacquer  promptementsoubz  mesmes 
peynes.  Neantmoings,  daultant  que  pour  le  faict  de  la 
guerre,  est  très  necessayre  recouurer  deniers.  Nous 
estre  informes  auee  ledit  Du  Roget  et  Achard,  comme 
estans  deux  des  commis  des  gens  des  trois  Estats  dud. 
dioce^iie,  si  led.  pais  en  corps,  ou  bien  lad.  ville  de 
Mendeen  particullier,  auoit  auleuns  deniers  communs 
desquels  on  se  peult  ayder  pour  entretenir  lesd.  com* 
pagnies,  ou  aultre  moyen  sans  imposer,  et  nous  auoir 
aflSrme  non  y  auoir  auleuns.  Suyuant  led.  pouuoir  a 
nous  donne  par  led.  Seigneur  De  Joyeuse  et  lesd.  ins- 
tructions, par  laduiset  conseil  des  susd.  Du  Roget,  et 
Boisuerdun,  De  La  Caze,  Du  Mas,  Malzac  et  Acbard 
fust  aduise  estre  plus  que  necessayre  fayre  imposition 
de  la  somme  de  trente  cinq  mil  six  cens  cinquante 
troys  liures,  unze  deniers  tournois  sur  le  plat  pays,  de 
unze  mil  cinq  cens  vingt  une  liure,  dix  spuls,  quatre 
deniers  sur  les  ecclésiastiques,  et  emprunt  sur  ceulx 
de  lad.  religion  pretheudue  retirmee  du  présent  dio- 
cèse de  la  somme  de  trente  six  mil  quatre  cens  qua- 
rante liures,  seize  soûls,  deux  deniers  tournois;  ce  qui 
auroit  este  accorde  par  nous,  et  commis  aud.  bailly  de 
«iiuaudan  ensemble  et  auxd.  Du  Roget  et  Acluird , 
commis  dud.  pais,  en  Tayre  le  desparteuient  et  cottis^- 
lions  le  plus  e^g:îl'eme:lt  que  fj^ire  se  pourn^it;  et  aud. 
Ailiarte,  $a^ffier  daù.  B«iiiiaige  «liesser  les  relies  et 
mandements  desd.  impositions  et  emprunts;  appelés 
quant  a  eulx,  Antoin^^  V:u*heri  et  anltn^  nierchanset 
plus  DtO^bles  f>rrsMmnaiges  de  lad.  ville  «le  Mende, 
quils  aduiseriMent^  et  dont,  p;ir  t^uit^  nires^  se  pour- 


—  73  — 

rvMtta  2U  ^îw^  inlbniier  des  qualiles  el  laculles  do 
ceeli  et  bd.  religîoD  pour  ce  faict,  et  Icsd.  deniers 
raôllts  par  le  fteeeuetir  particulier  du  présent  diocèse 
qui  fo  sera  eompUble,  estre  mis  par  nos  mandemens 
et  ordoiiDaiices  ez  mains  du  trésorier  de  lextraordi- 
najre  des  guerres  et  employés  tant  pour  lentretcntv 
ment  desd.  companyes  que  aultres  choses  necessayres 
au  laiei  de  la  guerre  ;  saulf  en  tout  le  bon  plaisir  du 
&oy  et  de  mesd.  Sires  les  Maréchal  De  Damuille  et 
Mcomte  de  Joyeuse. 

Le  mesmesjourenuoyasmes  Guillaume  Bardct,  tam* 
bour,  auec  deux  de  nos  lettres  a  la  ville  et  chasteau  do 
Chanac,  lune  dressée  a  Uelye  Serre  qui  détient  et  oc- 
cuppe  lad.  ville  et  fort  de  Cbanur,  et  laultre  aux 
consuls  de  ladicte  ville,  ensemble  la  coppie  de  nostre- 
dicte  commission  en  bonne  Torme ,  les  sommant  par 
la  teneur  dycelles,  nous  rendre  lad.  ville  et  fort  de 
Chanac  en  lobeyssauce  du  Roy.  Lequel  Bardet,  le  len- 
demain, doutziesme  dud.  mois,  nous  auroit  rapporte 
req>once  contenant  le  reifuz  tant  desd.  consuls  que 
Serre,  estans  leurs  lettres  de  teneur  : 

Monsieur,  etc. 

Monseigneur,  etc. 

Led.  jour,  doutziesme  dud.  mois,  par  led.  Albaric 
flousfust  rapporte  auoyr  dresse  led.  rolle  demprunt 
luee  lesd.  Du  Roget,  Achard  ,  Vachery,  m*  François 
Eojaluin  el  aultres  ayant  cognoissance  des  personnes 
>  couchées  et  de  leurs  faculté/,  lequel  auroit  reaiys 
deoers  nous;  et  ycelluy  au  long  veu,  auryons  ordonne 
4|M  les  y  nommes  seroyent  constraincts  comme  pour 
les  propres  aflayres  du  Roy  a  payer  les  s^>mmes  sur 
chaeui    deulx    partieullieremeut    taxées    et    rxitti- 


i  4 


s**es ,   desenplfs    après    leurs    noms    et    suinouis. 

Ije  mesraes  jour,  certiffies  et  a  plain  inToriues  les 
commissaires  et  conterolleur  ordinayres  des  guerres 
estre  absens  du  présent  pais,  et  estre  besoing,  en  leur 
absence,  pourueoyr  de  personnaîges  Je  qualité  requise 
pour  faire  les  monstres  et  reueues  des  gens  de  guerre 
dans  notre  gouuernement  :  el  nous  confians  des  bons 
sens,  preudhomye,  fidélité  el  experiance  en  lart  milî- 
tayre  de  noble  Françoys  De  Pierres,  escuyer,  seigneur 
dud.  lieu,  et  Albaric,  greffier,  les  a uonsenuoyes  quérir 
en  nostre  logis,  et  heu  préalablement  leur  serment  et 
promesse  en  tel  cas  requis,  les  auons  ordonnes  en 
lad.  absence  :  cest,  led.  De  Pierres,  commissayre»  et 
led.  Albaric,  conterolleurdesguerres  en  nostredit  gou- 
uernement, aux  preheminences ,  honneurs,  chaînes, 
gaiges,  et  esmoluments  auxd.  estats  appartenans.  Et 
après,  le  dix  septiesmc  dud.  mois,  auons  a  chacun 
deulx  faict  despecher  lettres  necessayres. 

Le  quatorziesme  dud.  mois  de  décembre,  m.^  Jehan 
Martin,  Pierre  et  Raymond  Torrents,  fraires,  Pierre 
Durant,  Jehan  Guerin  et  Jehan  Vergille,  estans  de  lad. 
religion  quon  dit  reformée,  nous  presentarent  requeste; 
narrans  par  icelle  auoir  deniure  cinq  sepmaynesau- 
parauant  enfermes  dans  la  maison  desd.  Torrents  sans 
pouuoir  aller  par  la  ville  ny  entendre  a  leurs  affayres 
particullyeres,  concluans  a  ce  quils  fussent  mis  en 
plaine  liberté,  et  deffences  faictes  a  tous  soldats  et 
aultres  de  rien  entreprandre  ny  exécuter  contre  eulx, 
contre  la  teneur  des  Edicts  de  sad.  Mageste,  auxquels 
nont  contreuenu,  offrans  toute  obeyssance  etfidelle 
seruice  au  Roy  de  leur  pouuoir  et  comme  par  nous 
leur  seroit  commande.  Sur  laquelle  ordonnasmes  que 


—  75  — 

les  suplians  se  coniiendroyent  au  lieu  ou  estoieut,  sans 
sourtîr,  jusques  les  Estatz  tenus,  auec  deffences  ausd. 
Torrents  de  permectre  quil  en  vint  faulte,  en  suyuant 
les  réquisitions  dud.  procureur  du  Roy  descriptes  au 
pied  daultre  leur  précédante  requeste. 

Le  quinziesme  jour  dud.  mois  de  décembre,  dans 
lad.  maison  delapreuosle.leshabitansdeSainct  Jehan 
la  folhose,  du  Cbastanier,  de  Pierrefixe,  de  Sainct 
Bonnet  et  de  Chaldeyrac,  nous  ont  faict  reinonstrer 
comme  le  Seigneur  de  Beauregard,  disant  auoir  cha(||;|;e 
du  Seigneur  Dapchier,  les  constroignoit  a  payer  de 
grandes  sommes  de  deniers  pour  lentretenement  de 
quelques  gens  de  guerre,  dresses  et  leues  de  lauctorite 
dud.  Seigneur  Dapchier  ;  nous  requérant  comme  gou- 
uernear  et  représentant  sa  Mageste  au  presant  pays  de 
Giuaudan,  les  voulloir  releuer  de  telle  toile  et  sur- 
chai^e.  Sur  quoy,  aurions  faictes,  de  par  le  Roy,  def- 
fanées  ausd.  habitans  et*  a  tous  auitres  subjects  de  Sa 
Mageste,  estans  dans  le  district  de  notre  gouuernement, 
de  ne  payer  ou  obeyr  a  alcunes  impositions  faictes  par 
quelconques  personnes  que  ce  soit,  si  Ion  ne  leur 
(aisoit  apparoir  de  commission  expresse  du  Roy,  ou 
bien  de  mesd.  Seigneurs  les  Maréchal  de  Damuille  ou 
De  Joyeuse,  lieutenans  generaulx  de  Sa  Mageste  au 
pais  de  Languedoc,  sur  lespeynes  contenues  aux  or- 
dooDancesda  Roy.  Et  ordonne  que  de  ce  que  seroit 
faict  au  contraire,  serait  enquis  par  les  profliaius  ma- 
pslrats  des  lieux.  Auxquelles  lins  et  pour  faire  leMl. 
àdkntes  publiquement  a  son  de  trompe  par  toutes  ie^ 
Tilles  et  lieax  de  leurs  distroicts,  leur  aurions  faict 
de^fHfcber  on  enuoyer  commissions  par  led.  Albaric, 
aio  foe  personne  nen  f»eult  prethendre  ignorance. 


—  76   — 

Led.  jour,  despecheames  Jehan  Vigaii  pour  aller 
deuers  led.  Seigneur  de  Joyeuse  et  luy  pourler  nos 
lettres  par  lesquelles  luy  escripuions  des  affayres  qui 
se  passoyent,  et  comme  led.  Seigneur  Dapchier  nous 
voulloyt  empêcher  en  nostre  charge,  prethendantauoir 
commission  pour  commander  en  ce  pais  pour  le  seruice 
du  Roy,  le  priant  nous  aducrtir  de  ce  que  auryons  a 
fayre.  Et  le  vingt  Iroysiesme  dud.  mois,  receusmes  sa 
responce  du  dix  neufuiesme,  auec  coppie  des  lettres 
du  Roy,  contenans  reuocation  de  la  commission  des- 
pechee  au  Seigneur  Dapchier,  lesquelles  Sa  Hageste 
luy  auroit  envoyées,  comme  nous  mandoit  par  sa 
lettre  ;  et  aussi  que  nous  usissions  entièrement  de  la 
commission  qu'il  nous  auoyt  auparauant  enuoyee,  jus- 
ques  a  ce  que,  par  le  Roy  ou  mond.  Seigneur  le  Ma- 
reschal  De  Damuille  aultrement  y  fust  pourueu. 

Le  seiziesme  jour  du  mois  de  décembre,  informe  des 
entreprinses  faictes  par  lesd.  rebelles  pour  surprandre 
et  enuahir  la  ville  de  Saincte  Enymye,  estant  dans 
nostre  gouuernement,  pour  a  ce  obuyer,  auryons 
estably  en  garnison  led.  Seigneur  Dausan  et  sa  coni- 
pagnye  dans  ycelle  ;  et  a  ces  fins,  faict  despecher  com- 
mission a  icelly  par  led.  Albaric  ,  signées  de  nostre 
main,  pourtant  commandement  aux  consuls ,  oflBciers 
et  administrateurs  de  lad.  ville  de  le  recepuoir  auec 
sad.  companje  et  luy  pouruojr  de  logis  et  uiures  neces- 
sajres,  de  gre  a  gre,  en  payant  ;  neantmoings,  articles 
et  instructions  concernans  le  règlement  queentendions 
estre  tenu  sur  la  garde  de  lad.  ville  par  icelle  com- 
pagnie. 

Le  dîxseptiesmedud.  mois  de  décembre,  entendues 
les  toiles,  tyrannies,  rébellion,  et  desoheyssance  que 


-  77  — 

Ilelye  Serre  coinuiectoit  dans  lad.  ville  et  cliastcau  de 
Chauac  apartenant  au  Seigneur  Euesque  de  Mendt, 
qui!  occupoit  contre  lauctorite  du  Roy  et  dud.  Seigneur 
Euesque,  son  Seigneur  naturel,  et  que  lad.  ville  ser- 
uoit  de  retraicte  et  passaige  ausd.  séditieux  venâns  ou 
allans  du  Languedoc  a  Maruejols  et  pays  des  Ceuenes 
estant  hors  lobeyssance  du  Roy,  auryons  commande 
ausd.  De  Boisuerdun,  bailly,  De  La  Gaze,  et  Dausan, 
par  iaduis  de  aulcuns  de  nostre  dict  conseil,  daller 
sommer  led.  Serre,  consuls,  officiers  et  habitansdud. 
Oianac,  de  nous  rendre  lad.  ville  et  chasteau  pour 
dores  enauant  estre  tenue  en  et  soubz  lobeyssance  du 
Roy;  et,  en  leur  refius,  les  y'constraindre  par  rorce 
darmes,  et  aultres  moyens  accoustumes  en  faict  de 
guerre. 

Du  dix  huictiesme  jour  dud.  mois  de  décembre,  par 
nous,  assiste  de  aulcuns  de  nostre  dict  conseil,  auroit 
este  ordonne  que  led.  .Seigneur  De  Boisuerdun,  La 
Caze  et  Dausan,  capitaines  susdicts,  feroyent  etrap- 
pourteroyent  le  debuoyr  de  la  charge  par  nous  a  eulx 
donnée  sur  la  sommation  et  reprise  dud.  Ghanac.  Ge 
quils  auroyent  faict  et  rendu  leur  rapport,  signe  de 
leurs  mains,  du  lendemain,  de  telle  teneur  : 

Nous,  Philippes  De  Robert,  escuyer,  Seigneur  de 
Boiuerdum,  bailly  de  Geuaudan,  capitaine  de  cent 
arcquebusiers  a  cbeual,  sommes  este  mandes  par  le 
Seigneur  Baron  de  Generet,  lieutenant  pour  le  Roy  au 
pais  de  Giuaudan,  nous  acheminer  auec  nos  forces 
de  gens  de  guerre,  auec  aultres  deux  compagnies  de 
gens  de  pied ,  soubz  la  charge  des  Seigneurs  De  La 
Caze  et  Dausans,  a  la  ville  et  chasteau  de  Ghanac,  pour 
meclre  y  celluy  a  lobeyssance  du  Roy,  estant  détenu 


—  78  - 

par  les  ennemys  dml.  Seigneur,  ce  que  auons  faicl;  et 
illec  estans,  auryons  faict  entendre  a  Helye  Serre,  re- 
ceueur,  capitaine  soy  disant  dud.  chasteau  et  ville, 
rendre  led.  fort  en  lobeyssance  du  Roy ,  par  les  habi- 
tans  de  lad.  ville  ou  du  bourg  :  ausquels  auroit  fait 
responce ,  comme  nous  auroit  este  rapporte,  de  ne 
voulloyr  entendre  ;  usant  de  propos  et  parolles  inju- 
rieuses, tant  contre  led.  Seigneur  de  Ceneret  que  nous, 
en  semblables  paroles  :  ce  nest  pas  pièce  pour  vous; 
et  quil  ne  voulloit  rendre  le  chasteau  ne  ville  and. 
sieur  de  Ceneret  nj  a  nous ,  comme  ennemy  du  Roy. 
Et  de  faict,  incontinent  nous  auoir  aperceuz  et  ceuls 
des  trouppes,  se  seroit  mis  a  telle  animosite  et  force 
de  guerre  que,  auec  plusieurs  gens  de  guerre  forains 
quil  auoit  auec  luy  dans  led.  chasteau  et  ville  de 
Chanac,  auroit  tue  et  occis  aulcuns  de  lad.  compagnye 
et  plusieurs  aultres  blesses  de  coups  darcquebuzades. 
De  sorte  que,  veu  lesd.  murdres  que  se  commectoyent 
par  led.  Serre  et  ses  soldats,  auryons  este  constraincts 
nous  retirer  pour  obuyer  a  plus  grands  pertes,  voyans 
la  forteresse  du  lieu  que  nous  estoit  impossible  sans 
pièce  de  batterie,  estant  la  forteresse  hors  deschelle, 
de  sape  et  de  myne;  aussi  que  nauions  forces,  ny 
pièces  suffizantes  pour  le  battre.  Au  moyen  de  quoi 
led.  fort  et  \ille  de  Chanac  demure  au  pouuoir  dud. 
Serre  et  hors  robeyssance  du  Roy.  Ce  que  tesmoî- 
gnons  auoir  este  faict  en  nostre  présence  et  desd.  Sires 
de  La  Caze  et  Dausans  ciipitaines,  accompaigne  cha- 
cun de  ses  trouppes.  Et  en  foy  de  ce,  auons  signe  ce 
présent  procès  verbal,  et  yoelluy  riMiiys  ez  mains  de 
mond.  Seigneur  de  Ceneret  pour  y  pouruoir  et  en  ad- 
uertîr  Sa  .Majesté  du  Roy.  Faict  à  Meude  le  dixneuf- 


-  79  — 

uieMiie  décembre  mil  cinq  cens  soixante  sept.  Bois- 
vmiun,  bailly.  B.  De  Mostuejols.  G.  Daussan. 

Le  vingtiesme  du  mesme  mois,  led.  Seigneur  Oausan 
ayant  remonstre,  le  fourrier  de  sa  compagnye  luy  auoir 
rappourte  quon  luy  avoit  faict  reffuz  le  recepuoir  et 
sad.  compagnie  aud.  Saincte  Enymie,  et  requis  le  Sei- 
gneur De  La  Tour,  la  présent,  estre  arreste  et  détenu 
jusques  lad.  compagnye  logée  et  receue  aud.  Saincte 
Ënymie  ;  nous  serions  enquis  auec  jcelluy  De  La  Tour 
de  tel  reffuz  et  desobeyssance.  Lequel  nous  auroit  seul- 
lement  descouuert  et  remonstre  la  pauureté  de  lad. 
ville  ;  et  ouy,  sur  ce,  le  procureur  du  Roy  qui  aigroit 
adhère  aud.  capitaine  Daussan,  auons  ordonne  que 
led.  De  La  Tour  seroit  détenu  par  la  présent  ville,  jus- 
ques lad.  compagnye  logée  aud.  Sainte  Enymie;  et 
lequel  led.  Seigneur  de  La  Gaze  sest  charge  le  repré- 
senter et  tenyr  soubz  sa  garde. 


Sl-Renieie,  les  seigneurs  de  Thorns,  la  Mrade  et  Vareilhes,' parmi  lei 
réfurmés.  —  Occapation  des  cbàleaux  du  8oj,  La  Pradc  et  Va- 
reilhes   —  Poursuites  contre  Grégoire,  sieur  de  Lambraudès  et 

antres Nomination  de  Jean  Destrictis  comme  secrétaire,  et  de 

Claude  Achard  comme  maître  de  requêtes.  —  Défense  aui  troupes 
de  commettre  aucune  exaction.  —  ApproTisionnement  et  solde 
des  troupes.  —  Biaffreet  Pierre  de  Montesquieu  passent  aux  ré- 
formés: saisie  de  leur  terre  <lc  la  Parade,  contre  laquelle  proleste 
leur  sœur  Jeanne  ;  leur  oncle,  noble  de  Chappelo ,  se  porte  caul  ion . 
—Château  de  Redossas  occupé  par  les  réformés  de  Villcfort  qui.  de 
là^  raoçoDoent  ceux  qui  tiennent  la  route  du  Vivarais.  —  Jcjn 
Tifian  nommé  receTeur  du  diocéze  à  b  place  d'Uélie  Serre  qui  a 
passé  aux  réformés,  et  qoi  commande  à  Channc.  —  Lettres  pa- 
tentes de  Charles  IX,  qui  conGrment  le  baron  de  Céijaret  dans  sa 
charge  de  gouTenieur,  et  le  seignenr  de  La  Caze  comme  capitaine 
<le  troi»  cenh  ho.nraes  a  pied.  —  Sommation  aux  .sieurs  De  Rorn 


-   80  — 

et  Crécy  de  rendre  nn  Roi  la  ville  de  Marvejols  :  ils  refusent.  ~« 
Charles  de  Bompar.  seicneurdes  Salelles  icommune  de  Ranassac). 
charge,  avec  cent  hommes,  de  défendre  La  Cauoiirgue  contre  un 
coup  de  main  dont  on  a  aris.  —  François  de  Puchault,  »ire  de 
St-PrÎTal,  mis  à  la  tète  d'une  noavelle  compagnie  de  deux  cen» 
hommes.  — Pfîi  dn  foin,  de  la  paille  et  de  l'avoine  à  Meitde.  — 
Nouvelle  sommation  envoyée  à  Ma? vejols  ;  même  refus.  ^  Ordres 
pour  mettre  en  état  les  fortiGcations  de  la  ville;  approvisionne- 
ments de  chaui  par  les  habitans  de  Bramonas  et  du  Liearan.  — 
Rondes  et  sentinelles;  les  ecclésiastiques  fournissent  }eor  contin- 
gent; font  seolinelleè  l'un  des  clochers.  —  Garde  des  châieaax 
du  Champ  et  Planchamp.  —  Le  seigneur  de  Villate  et  Mas  Hagoa 
chargé  de  garder  Langogne  avec  quatre  vingts  hommes;  mais 
bientôt  les  habitans  demandent  à  n'avoir  plos  de  gurnison  et  s'en- 
gagent à  garder  la  ville,  ce  qui  est  accepté.  —  Réparations  aux 
murailles  de  Sle-Enimie  et  de  LaCanourgue.  —  Villefort  rattaché 
an  gonveincroent  du  Gévaodan.  —  Défense  aux  habitans  de  Brion 
de  payer  l'impôt  à  d'Apchier. 

Le  vingt  sestiesme  dud.  mois  de  décembre,  ouyes 
plusieurs  plainctes  a  nous  faîotes  des  excès  et  oppres- 
sions commises  par  Jehan  Gaspar  Guerin,  baron  du 
Tornel,  et  certains  soldats  de  lad.  prethendue  religion, 
quil  auoit  longuement  et  des  le  commencement.des 
presens  troubles,  tenus  dans  sa  maison  (1)  et  chasteau 

(1)  C'est  le  même  qui  est  désigné  par  les  historiens  sou<  le  nom  de 
St  Remèze  ou  Rtmizi.  Cette  branche  des  Randon  avait  pri»  ce  nom 
d'une  terre  qu'elle  possédait  en  Vîvarais,  et  qui  donnait  droit  d'entrée 
aux  Etats  de  Languedoc  (Hist.  du  Lang.J,  Th.  de  Bèze  (Hisi.  des  igl. 
réf.),  nous  dit  au  sujet  de  celle  famille  :  *  ....le  baron  de  St-Rcmezc 
et  son  fils,  le  baron  du  Tournel,  avaient,  suivant  la  permission  du  Roir 
dressé  des  belles  églises  dans  leurs  maisons.»  Avec  les  comtes  de 
Péjre,  ils  avaient  été  en  effet  des  premiers,  parmi  la  noblesse  do 
pays,  à  embrasser  le  parti  de  la  réforme  A  la  fin  de  1569,  le  fils 
commandait  l'attaque  du  chéteau  de  Mmes.  Il  paratt  qne  le  père  ne 
resta  pas  longtemps  parmi  les  réformés.  Le  15- août  1562,  il  se  jeta 
dans  Mende  avec  le  baron  d'Apchier  pour  conserver  la  ville  aux  ca- 
tholiques. Ce  qui  fe  passe  mainlemonl  au  Boy.  prouve  qu'il  avait  per— 
sôvoré  dans  lo  parti  catholique. 


-  81    ^ 

du  Boy,  y  tenu  fort  contre  lautorite  du  Roy  en  armes, 
et  sestre  retire  en  la  ville  de  Maruejols  aueo  le  seigneur 
de  Thoras,  tenans  lad.  ville  contre  lautorite  du  Roy  et 
hors  son  obeyssance  ;  pour  empêcher  dy  retourner  et 
obuier  a  la  continuation  de  tels  crymes,  aurions  donne 
en  mandement  aud.  seigneur  Bailly  de,  auec  snd. 
compagnye,  sacheminer  sur  le  lieu  et  remectre  en  lad. 
obeyssance  tant  lad.  maison  et  chasteau  du  Boy,  que 
des  chasteaux  de  La  Prade  et  Varelhes,  circumuoisins, 
possédées  par  les  seigneurs  desd.  lieux,  estans  de  lad. 
religion,  portans  les  armes  contre  sad.  Mageste,  et 
pour  cèst  effâiet  faire  les  sommations  et  aultres  actes 
nocessayres  et  accoustumees  pour  faire  obejnr  le  Roy, 
et  du  tout  nous  certiffier. 

Le  lendemain ,    led.   seigneur  Bailly  nous   auroit 
escript  comme  par  le  consentement  de  noble  Anthoine 
de  Ghasteauneuf,  seigneur  et  baron  de  Sainct  Remeze, 
père  dud.  Guerin  il  auoyt  remys  led.  chasteau  du  Boy 
en  lobeyssance  du  Roy,  ensemble  led.  chasteau  de  la 
Prade  et   de  Varelhes   qui    nestoyent  aulcunement 
flancques,  forts,  ne  tenables,  et  quil  sestoit  retire  dans 
led.  chasteau  du  Boy,  ou  auroit  treuue  Jehan  Vinhal 
ung  desd.  séditieux,  gardant  la  porte  auerques  une 
arcquebuze,  et  lauoyt  retenu  prysonnyer,  ensemble 
m.*  Anthoine  Mejan,  son  complice;  nous  requérant 
luy  onuoyer  aduertissement  de  nostre  volunte.  Auquel 
fisnies  responce  quil  nous  enuoyast  en  la  présent  ville 
lesd.  Vinhal  et  Mejan,   luy  commandant  de  bien  et 
duement  garder  led.  chasteau  du  Boysoubzlad.  obeys- 
sance; et  viure  et  fayre  viure  ses  soldats  des  prouisions 
y  estant,  modestement,  et  ne  faire,  ou  souffrir  estre 
faîct  dommî^ige,  ny  opprobre  aud.  soigneur  de  Sainct 


—  82  - 

Remezc,  père,  ny  aultres  domestiques  ny  en  ses  bieus; 
ains  les  niectre  en  inuentavre  afin  quils  ne  sesgarent 
et  perdent. 

Le  vingt  neuluiesnie  dud.  mois,  en  la  susd.  maîscu 
de  la  preuoste,  auryons  faict  rapporter  en  nostre  pré- 
sence et  a  lassistance  de  niessires  De  Boysuerdun, 
baiily,  Gaspard  De  Goût,  docteur,  jugedud.  bailliaige 
de  Giuaudan,  André  DeChalolliet,  lieutenant  du  bailly, 
François  Du  Mas  et  Guillaume  Fortis,  licencies,  et  le 
seigneur  De  La  Gaze,  capitaine,  les  inquisitions  et 
procédures  faictes  contre  lesdicts  séditieux  et  leurs 
laulteurs,  par  le  susd.  Achard,  par  lesquels  auroyent 
este  ordonnes  confrontemens  contre  Icd.  Gregoyre, 
seigneur  de  Lambi*andes,  et  prinse  de  corps  contre  les 
aultres  y  comprins;  et  après,  led.  De  Goût,  juge, 
sestant  volleu  excuser  a  raison  des  parentes,  alliances 
et  biens  quil  a  dans  la  ville  de  Maruejols,  de  signer 
lad.  ordonnance,  décrets,  ny  procédures  faictes  ou  a 
fayre  contre  lesd.  esleues  ;  aud.  De  Goût,  auryons  en- 
joinct  de  signer  et  fayre  toutes  procédures  concernans 
sa  charge  et  faict  de  la  justice  sans  res|)ecter  ny  re- 
doubter  personne,  singullierement  contre  lesd.  rebelles 
qui  se  sont  esleues  contre  lauctorite  du  Boy  et  reppz 
du  public,  le  tout  sellon  droiçt  et  l'aison,  sur  peyne 
de  priuation  de  son  office,  et  destre  puny  comme  fauU 
teur  desd.  rebelles:  et  commande  aud.  Albaric  den 
retenyr  acte  pour  en  advertir  Sa  Mageste. 

Led.  jour,  ou  que  dessus,  auons  mande  venir  m.* 
Jehan  Des  Estreicts,  notayre  royal  dud.  Mende,  et, 
entendu  le  bou  rapport  a  nous  faict  par  les  gens  de 
notre  dict  conseil,  de  s;)  souffizence  et  lidellite,  luy 
auons  faict  prester  serement  de  bien  et  lidellement 


—  83  - 

escripre  en  toutes  choses  coneernaus  nostre  estât, 
soubz  nous,  et  comme  par  nous  sera  ordonne  et  ad- 
uise,  et  ne  reueller  aulcunement  les  secrets  ;  lauous 
receu  pour  nostre  secretayre. 

Semblablement  auons  mande  venir  M."*  Claude 
Achard,  licencie  en  droits,  habitant  dud.  Mende,  a 
plain  informe  de  sa  souifizence,  ydoneite  et  preud- 
homye,  lui  auons  remonstre  que  pour  le  bien  du  public 
et  exécution  de  la  charge  a  nous  commise,  nous  estoit 
nécessaire  tenir  ung  maistre  de  requestes,  tant  pour 
nous  ferc  entendre  et  rapporter  toutes  et  chacunes  les 
requestes  que  nous  seroyent  présentées,  donner  aduis 
sur  le  faiet  de  la  police  et  justice,  fidellement  en  exer- 
certous  les  aultres  actes  aud.  estât appartenans,  lauoir 
treuue  de  bon  volloir  ;  et  receu  de  luy  le  serement  en 
ce  requis,  luy  avons  fait  expédier  lettres  de  commission 
aud.  estât  neeessayres. 

Le  dernier  jour  dud.  mois,  pour  pouruoir  au  soia* 
gement  du  panure  peuple  et  les  guarder  destre  foulles 
par  lesd.  capitaines  et  soldats  tant  a  pied  que  a  cheual 
estans  soubz  leur  charge,  auryons  faict  fayre  deffences 
a  son  de  trompe,  a  la  place  et  carrefours  publiques 
dud.  Mende,  a  tous  lesd.  capitaynes  et  soldats,  de  ne 
courir,  pilher,  ny  sacc^iger  rien  sur  les  vrays  subjets 
de  Sa  Mageste  dans  nostre  gouueraement  a  peyne 
destres  pendus  et  estrangles. 

Led.  jour,  ayant  par  led.  De  Goût,  juge,  fait  ouyr  et 
examiner  François  Gallabrun,  jeune  garson  de  Mende, 
lequel  moyennant  serement  auroit  soustenu  par  son 
audition  et  après,  face  a  face,  a  maistre  Pierre  Torrent, 
notayre  royal  dud.  Mende,  que  icelluy  Torrent  lauoyt 
onuoye  pourter  lettres  et  aduertissemens  aux  ennemys 


f 


-  84  — 

tenans  iad.  ville  de  Ghanac  et  luy  auoy  t  pour  ce  donne 
ung  soûl  ;  et  après,  ayant  déclare  de  sa  bouche  le  tout 
en  nostre  présence  et  dud.  juge  quil  auoyt  faulcemeot 
accuse  led.  Torrent  et  quil  en  estoit  innocent  ;  sur 
quoy  auons  ordonne  que  pour  punytion  et  réparation 
de  lad.  faulce  accusation,  quil  seroit  battu  de  veines 
et  bany  de  lad.  ville  pour  ung  an. 

Le  second  jour  du  mois  de  januyer  mil  cinq  cens 
soixante  huit,  voyant  la  nécessite  dentretenyr  les  troya 
companies,  par  led.  seigneur  de  Joyeuse  a  nous  ordon- 
nées pour  maintenir  le  présent  pays  en  lobeyssance 
du  Roy^  et  quil  y  en  auoit  une  de  cent  arcquebuziers  a 
cheual  soubsied.DeBoysuerdun,  bayllii  quinepouuoit 
bonnement  viure  et  soy  entretenyr  en  la  présent  ville, 
pour  la  rareté  des  foings,  pailles  et  auoynes  :  par 
laduis  desd.  seigneurs  du  Roget,  La  Gaze,  De  Boysuer- 
dun  et  Achard  assembles  en  nostre  dict  lotgis  de  la 
prenoste,  aurions  ordonne  que  les  paroisses  circum- 
uoysines  en  appourteroyent  au  magasin  quen  seroit 
faict  dans  les  maisons  episcopalles,  et  le  delliureroieat 
ez  mains  de  m.''  Michel  Baldit  qui  en  seroit  comptable 
en  payant  suyuant  le  taux  que  par  nous  y  seroit  mis  ; 
les  quantités  portées  au  rolle  sur  ce  iaict  par  lesd. 
commis  du  pays  et  despeche  par  ledict  Albaric  leur 
greffier. 

Le  troysiesmo  jour  dud.  mois  de  januyer,  a  nostre 
dict  lotgis,  led.  De  Boisuerdun  nous  auroit  de  la  part 
du  seigneur  de  Saint  Remeze  supplie  voulloyr  reduyre 
a  plus  petit  nombre  les  soldats  questoyent  en  garnison 
au  chasteau  du  Boy  pour  espargner  despence.  Sur 
quoy,  heu  laduis  desd.  seigneurs  Du  Roget,  et  de  la 
C.oze.  auryons  ordonne  que  led.  chasteau  du  Bov  seroit 


—  «5   - 

^Miarde  par  doutie  des  soldats  diid.  Bailly  tiu(|uei  a 
este  enjoinct  le  faire  fidellement  guarder  en  lad.  obeys- 
sance,  y  viure  auec  sesd.  soldats  modestement ,  et 
nous  fayre  conduyre  en  la  présent  ville  prisonniers 
lesd.  Vinhal  et  Mejan,  pour  fayre  procéder  contre  oUlx 
ainsi  quil  appartient.  Neantmoings,  iayre  inuontayre 
des  meubles,  utencilles,  bestial ,  grains  et  aultres 
choses  estans  dans  led.  chasteau,  suyuantaultre  nostre 
précédante  ordonnance,  au  saulf  dequi  appartiendra, 
afin  que  ne  sesgarent  ;  et  pour  entendre  dud.  seigneur 
de  sainct  Remeze,  si  durant  la^eduction  dud*  chasteau 
en  a  este  rien  addire  par  lesd*  capitaine  et  soldats, 
led.  Destrictis,  nostre  se^etayre,  se  transporteroitsur 
le  lieu. 

Et  comme  lesd.  c-appitaynes  commencent  desja  a 
demander  payement  et  monstre  pour  leurs  companyef  « 
Mnronseoofsre  auec  lesd.  I>aRoget,  Acbard,  commis, 
Mahac,  Do  Mas,  IHi  Prat,  et  aultres  de  nostre  conseil, 
fuel  payement  on  leur  debuoit  iayre  fere  pour  moys, 
pour  leur  solde  et  entretenement  afin  que  dyejtUe 
uusuii  moyen  se  nourrir  et  entretenyr,  sans  fouller  le 
iHA  liomme.  Lesquels  ayant  oppine  les  ongs  après  lifs 
«Ares,  et  admene  les  ordonoai^es  du  Roy,  Csiictes  nur 
leiUt  des  feos  de  guerre,  tous  dong  commun  accord, 
4iut  este  dadnys  que  leseompagnyes  susd*  soyent  payées 
il  lestai  que  par  leorsd.  adois  a  este  par  nous 
I  et  arreste  comme  seasuiel  : 
EsM  de  ce  qw  monsieur  le  trésorier  de  Sair^ffS- 
^an^  éa  pÊcnt^  do  comle  de  Piedmofil,  Ijjjouwm^ 
kid|4ae,  Prooeoee,  Laoïroedrir  et  Guyeafêe,  ou  «on 
^^■«i^  as*],  pans  ée  Gîoaodan,  paiera*  baillera  H 
«Hio^T»  an  roaipao^es  »  estaMîes  oo  que  f  tenmtfj 


^-  8G  — 

après  ordonnées  pour  ]e  seruice  du  Roy,  en  garnison, 
pour  chacun  mois  que,  de  nostre  ordonnance,  leur 
sera  faicte  monstre. 

Premièrement. 

A  la  compaignie  du  seigneur  De  Bois  uerdun,  baillj 
de  Giuaudan  estant  de  cent  arcquebuziers  a  cheual  : 
cest 

Audict  seigneur  Bailly,  cappitayne.  VII"  X  1.  t*. 

A  son  lieutenent LX  1« 

A  la  cornette XL  1. 

Au  mareschal  de  logis XXV  1. 

Et  a  quatre  vingts  seize  arcquebu- 
ziers a  cheual ,  a  raison  de  quinze 
liures  V  chacun XIIII*^XL  1.  V. 

Reuenant  led.  payement  chacun 
mois,  a  la  somme  de XVII'^XV  1.  t*. 

A  la  compagnie  du  cappitayne  La  Gaze,  estant  de 
trois  cens  arcquebuziers  a  pied  francois,  sera  paye  : 
cest 

Audict  capitayne CVI  1. 

A  son  lieutenent LVI  I. 

A  lenseigne XXXVI  1. 

A  deux  sergens  de  bande  a  raison  de 
vingt  liures  tournois  chacun XL  K 

A  deux  tambourins,  ung  fourrier  et 
ung  fiifre,  a  rayson  de  doutze  liures 
tournois  chacun XLVlll  1. 

A  quatre  capporalz  ,  a  raison  de 
seize  liures  tournois  chacun LXIIII  I. 

A  seize  lances  pessades  les  quatre 
morryonnes,  a  raison  de  seize  liures 
chacun LXIIII  1. 


—  87  — 

Aullres  quatre,  a  XVI.  chacun LX  i. 

Aultres  quatre  a  raison  de  quatorze 

liures  chacun  morryonnes LVI  1. 

Et  aux  aultres  quatre  aussi  morry- 
onnes au  feur  de  doutze  liures  chacun.  XLVIII I. 

Et  a  deuK  cens  soixante  unf^  arcque- 
buziers  a  rayson  de  neuf  liures  tournois 

chacun II"IIPXLVini  1. 

Montant  tout  le  payement  de  lad. 

companye  pour  chacun  mois II^IX^XXVII   I. 

Sera  aussi  paye  a  la  compaguyedu  capitayne  Dausan, 
estant  de  deux  cens  hommes  de  guerre  arcquebuziers 
a  pied,  sa  personne  et  officiers  en  uniuersel,  a  raison 

que  dessus II-CXVII  1. 

Et  a  mesmes  raysons  seront  payées  et  entretenues 
les  aultres  companyes  quil  nous  conuiendra  dresser 
pour  la  manutention  dud.  pays  de  Giuaudan. 
Aussi  sera  paye  au  commissayre  extraordinayre  qui 

fera  les  monstres  chacun  mois XL  1. 

Au  conterolleur  extraordinayre.. .  XXX  I. 
Et  a  nostre  maistre  de  requestes. . .  XL  1. 
Et  ce,  saulf  en  tout  le  bon  plaisir  du  Roy  et  de  mesil. 
sires  le  Mareschal  de  Damuille  et  De  Joyeuse  et  jusques 
a  ce  que  par  sad.  Mageste,  mesd.  seigneurs,  ou  nous, 
aultrement  sera  ordonne.  Faict  a  Mende  le  quatriesme 
jour  de  januyer  mil  cinq  cens  soixante  huict. 

Le  quatriesme  jour  dud.  mois  de  januyer,  dans  les 
maisons  episcopalles,  et  nous  assistans  lesd.  Du  Roget, 
La  Gaze,  Du  Mas,  Malzac,  procureur  du  Roy,  et 
Achard,  Damoyselle  Jehanne  De  Montesquieu,  nous 
auroitverballement remonstre  parled.De  Boysuerdun, 
ses  soldats  et  ung  Pierre  Durant,  sergent  de  Mende, 


-  88  — 

sa  maison  do  la  Parade  auoyr  este  voilée,  et  requis 
justice.  Le  dict  procureur  du  Roy  ayant  sur  ce»dict  et 
expose  que  les  biens  meubles,  bestial  et  grains  prias 
en  la  dicte  maison  par  led.  Bailly  lorsquil  la  remist  en 
lobeyssance  du  Roy  appartenoient  a  Maffre  et  Pierre 
de  Montesquieu,  qui  ordinayrement  portent  les  armes 
contre  le  Roy,  et  ont  faict  inûnys  excès  pendant  les 
presens  troubles,  et  comme  séditieux  ont  este  couches 
aud.  enprunt.  Si,  a  requis  afin  que  les  affayres  du  Roy 
ne  soyent  retardes,  lesd.  meubles,  grains  et  bestial 
estre  vendus  pour  le  payement  dud.  enprunt  ;  neant- 
moings  la  matière  criminelle  contre  lesd.  De  Montes- 
quieu estre  poursuiuye.  Ce  que  par  nous  a  este  ordonne 
estre  faict. 

Lecinquiesme  dud.  mois  dejanuyer,  led.  Destrietia, 
uostre  secretayre,  nous  auroit  rapporte  auoyr,  aoubz 
led.  Bailly  et  par  son  commandement,  escript  lînuea- 
tayre  susd.,  icelluy  communique  au  sire  de  S^Remeze 
qui  auroit  déclare  auîcuns  biens  meubles  ne  aultrea 
nauoyr  este  tires  de  lad.  mayson  par  lesd.  cappitayne 
et  soldats  despuys  quils  y  estoient  entres  jusques  aud. 
jour;  et  que  sond.  fils  ny  auoit  laysse  aultre  chose  que 
ce  qui  est  couche  aud.  inuentayre  lors  de  son  despar- 
tement  ;  et  quil  se  contentoit  très  bien  desd.  capitaine 
et  soldatz,  ne  luy  ayant  donne  aulcune  occasion  de 
mesconlentement. 

Led.  jour,  venues  a  nostre  notice  plusieurs  plainctes 
comme  au  chasteau  de  Rodossas  les  ennemys  qui  sont 
a  Villefort  se  y  retirent  et  couppent  le  passaige  aux 
mulatiers  et  aultres  passans  du  Viuarois  en  la  présent 
ville,  commectaus  plusieurs  volleryeset  meurdressur 
les  vrays  subjects  du  Roy  ;  par  laduis  desd.  De  Roget, 


—  89  — 

De  La    Gaze  et  Boys  verdun  ,    cappitaynes    auryoïis 
ordonne  et  faictdespecher  commission  a  Pierre  Marron, 
dict  Martinet,  de  Chamborigault,  pour  soy  jecter  dans 
la  tour  dud.  Rodossas  et  auec  tel  nombre  de  soldats 
de  la  companye  dud.  De  La  Gaze  quil  verroit  estre  ne- 
cessayre,  la  guarder  en  lobeyssance  du  Roy ,  et  rompre 
les  desseings  desd.  ennemys;  suiuant  en  tout  les  ins- 
tructions dud.  seigneur  De  Joyeuse;  heu  auparauant 
son  sereinent  et  promesse  de  bien  guarder  led.  fort 
en  lad.  obeyssance,  y  viure,  et  faire  viure  les  soldats 
quil  aaroit    uant  et  luy  modestement. 

Le  mesme  jour  se  présenta  Damoyselle  Jehanne  De 
Montesquieu,  et  elle  assistant,  noble  Baptiste  De  Chap- 
pelu,  seigneur  de  La  Vigne,  son  oncle,  laquelle  nous 
a  remonstre  que  a  la  requeste  de  nostre  receueur  et 
pour  lemprunt  faict  sur  nobles  Maffre  et  Pierre  De 
Montesquieu,  sesfrayres,  toutson  bestial  lanu,  grains, 
et  meubles  quelle  et  ses  frayres  auoyent  dans  le  cbas- 
teau  de  La  Parade,  auoyent  este  prins  par  led.  seigneur 
de  Bois  verdun  et  ses  soldats,  bajulles  et  traduicts 
tant  au  cbasteau  du  Boy  que  ailleurs  ou  bon  leur 
auroit  semble.  Nous  requérant  luy  en  ordonner  la  re- 
couurance  du  moings  en  payant,  en  se  obligeant  led. 
seigneur  de  La  Vigne  pour  la  somme  de  trois  cens 
liores  tournois,  en  Laquelle  sesd.  frayres  ont  este 
cottises  audict  enprunt.  Et  par  nous  auroyt  este 
ordonne  que  tous  et  chacuns  les  grains,  meubles  et 
bestial  estans  en  nature  prins  et  saysis  par  led.  De 
BoisYerdun  ou  ses  soldatz  et  Pierre  Durant,  sergent 
pour  led.  emprunt,  seroyent  rendus  a  lod.  De  Montes- 
qoieu  en  payant  reallement  lad.  somme  de  trois  cens 
liures  tournois.  Ce   que  led.  De  Cbappelu  auroyt 


—  90  — 

promys  fayre  pourlesd.  De  Montesquieu,  sesnepueus, 
dans  le  temps  contenu  en  son  obligation  retenue  par 
led.  Albaric.  Et  après,  furent  lesd.  bestial,  grains  et 
meubles,  rendus  a  lad<  De  Montesquieu  qui  sen  seroit 
contentée  en  nostre  présence  comme  appert  par  acte 
retenu  par  ledict  DestrictiSi 

Leseptiesmejourdud.  mois  dejanuyer,  pourreigler 
les  cappitaynes,  soldats  et  aultres  qui  soubz  prétexte 
de  la  guerre  foullent  les  vrays  et  fidelles  subjects  du 
Roy,  aurions  ordonne  deffences  estre  faictes  a  tous 
cappitaynes  tant  de  gens  a  cheual  que  a  pied,  estans 
dans  le  pais  de  Giuaudan  pour  le  seruice  du  Roy,  en 
garnison  ou  discourant  par  icelluy ,  de  ne  faire  aulcu- 
nés  impositions  ny  leuees  de  deniers,  quantités  de 
grains,  bestial ,  foing  et  paille ,  pour  la  nourriture 
desd;  soldats ,  ny  aultrement  rien  prendre  que  de  gre 
a  gre,  en  payant  ;  courir ,  piller  ny  saccager  sur  les 
panures  paysans  et  vrays  subjects  du  Roy,  ny  permec- 
tre  estre  faict  par  les  membres  et  soldatz  de  leurs 
dictes  companyes  sans  exprès  commandement  et  sceu 
nostres;  ains  viure  et  soy  contenter  de  la  solde  a  eulx 
ordonnée,  a  peyne  ausd.  cappitaynes  den  respondre 
en  leurs  propres  et  priues  noms,  et  tant  eulx  que 
leursd.  soldatz,  destre  punys  des  peynes  de  droict  et 
contenues  ez  ordonnances  dud.  seigneur,  faictes  sur 
le  règlement  de  sa  gendarmerie.  Et  en  oultre  est  en^- 
joinctausd.  capitaynes  nous  rendre  rayson  de  ce  que 
par  leurs  membres  et  soldatz  sera  prins  sur  lennemy 
du  Roy  pour  y  estre  prouueu  ainsin  que  verrons  estre 
a  fayre  suiuant  lintention  de  Sa  Majesté.  Et  nostredicte 
ordonnance  auons  faict  publier  publicquement  a 
lassemblee  de  la  companye  dud.  La  Ca/e,  faisant  re- 


—  91  — 

uteuele  mesnie  jour,  et  pat  les  carrefours  dud.  Mende 
et  de  Saidcte  Enymye,  comme  appert  par  icelle  estant 
de  teneur  :  De  par  le  Roy,  etc. 

Le  huictiesme  dud.  mois  de  januyer,    duement 

aduerty  de  la  reuolte  de  m.*  Helye  Serre,  receueur  par- 

ticullier  du  Diocèse  de  Mende,  lannee  dernière  escheue 

mil  cinq  cens  soixante  sept,  et  comme  il  sest  retire 

dans  la  ville  et  fort  de  Chanac  quil  occupe  contre  lauc- 

torite  du  Roy;  et  quil  y  a  plusieurs  deniers  du  Roy 

restans  encores  a  payer  en  plusieurs  et  diuers  lieux 

do  présent  diocèse,  lesquels  on  pouuoit  pourter  ez 

mains  dud.  Serre,  et  par  ce  moyen  lennemy  de  Sa 

Mageste  en  seroit  fortiffie.  Pour  a  quoy  obuyer,  aurjons 

ordonlie  que  tous  et  chacuns  lesd.  deniers  du  Roy 

restans  a  payer  de  lannee  dernier  passée  seroyent 

pourtes  en  la  présent  ville  de  Mende.  ez  mains  de  m.*^ 

Jehan  Yiuyan,  receueur  moderne  dud.  pais,  qui  en 

feroit  recepte  et  ôen   reûdroit  comptable  ;   et  que 

deflences  seroyent  faictes  a  tous  les  débiteurs  de  ne 

les  mectre  en  aultres  mains  que  dud.    Viuyan,   ou 

lung  de  ses  eommys,  a  peyne  de  les  payer  aultre  fois 

et  destre  punys,  comme  faulteurs  des  ennemys  de  Sa 

Mageste. 

Et  le  mesme  jour,  en  nostre  présence  auons  faict 
publyer  uostre  dicte  ordonnance  a  son  de  trompe  en  la 
place  publieque  de  Mende,  et  ordonne  que  le  sembla- 
ble seroit  faict  ez  aultires  villes  et  lieiix  dud.  pays 
estans  soubz  lobeyssancc  du  Roy,  atin  que  nuUy  nen 
pealt  prethendre  causé  dignorance. 

Le  mesme  jour,  huictiesme  dud.  mois  de  januyer, 
receusmes  des  mains  dud.  De  Puchault  auec  honneur 
et  reuerance  requis,  Lettres  Patentes  du  Roy,  a  nous 


—  9-2  — 

dressées,  coiiteiiaus  coiiiraission  et  pouuoir  de  nous, 
inectre  et  teuyr  en  ladiete  ville  de  Meude,  et  pais  de 
Giuaudaii,  et  en  absence  desd.  seigneurs  Ue  Damuille 
et  de  Joyeuse,  commander  et  ordonner  pour  son  ser- 
uice,  pourueoir  et  donner  ordre  a  tous  affayres  el 
choses  necessayres  pour  cest  effect,  résister  aux  des- 
seîngd  et  entrepriuses  desd.  esleuez,  appeler  et  assem* 
hier  la  noblesse  et  aultres  ses  loyaulx  subjects,  comme 
verrons  estre  necessayre,  et  généralement  fayrc  tout 
ainsin  qung  bon  chef  de  guerre»  et  son  lieutenenl, 
doibt  fayre  ;  Données  a  Paris  le  vingt  deuxiesme  dé- 
cembre dernier,  signées  :  Par  le  Roy,  Robertei,  et 
scellées  du  grand  seel  a  simple  queue  de  cire  jaulne  ; 
lesquelles  le  mesme  jour  furent  présentées  ausd.  Bailly 
et  Juge,  qui  les  firent  lire  et  enregistrer  en  leur  siège 
estans  de  teneur  : 

Charles,  par  la  grâce  de  Dieu,  Roy  de  France,  â 
nostre  a  me  et  féal  le  seigneur  De  Ceneret,  salot  et  di- 
lection.  Scauoir  faisons  que  nous,  desirans  pourueoir 
a  ce  que  eeulx  qui  se  sont  esleues  en  armes,  auec 
grande  trouppe  et  assemblée  contre  nostre  auctorite  et 
seruice,  ne  semparentde  nostre  ville  de  Mende,  ou  exé- 
cutent sur  icelle  aulcuns  de  leurs  sinistres  desseings 
etentreprinses,  mays  la  contenir  et  conseruer  en  seu- 
rete  auec  nos  subjects  habitans  dicelle  et  le  pais  da- 
lenteur  en  nostie  deue  obeyssance;  et  confians  a  plain 
de  vos  personne,  sens,  vaillance,  dextérité,  experiance 
au  faict  des  armes,  bonne  conduite  et  dilligence,  en- 
semble du  bon  zelle,  fidellite  et  affection  que  vous 
auez  a  nous  el  a  nostre  seruice.  Pour  ces  causes  et 
aultres  bonnes  considérations  a  ce  nous  mouuans, 
vous  auons  commis  et  commectons  par  ces  présentes. 


-   93  — 

auec  plain  pouuoir,  auctorite,  commission  et  mande- 
ment spécial  pour  vous  mectre  et  tenir  en  nostre  dicte 
ville  de  Mende  et  pays  de  Giuaudan,  et  la,  en  labsence 
de  nostre  très  cher  et  a  me  cousin  le  seigneur  de  Dam- 
uille,  raareschal  de  France,  gouuerneur  et  nostre  lieu- 
tenant gênerai  en  Languedoc ,    et  du    seigneur  De 
Joyeuse,  aussi  nostre  lieutenant  gênerai  audict  gou- 
uernement,  en  labsence  de  nostred.  cousin,  estant 
lad.  ville  de  Mende  et  pays  de  Giuaudan  dud.  gouuer- 
iiement,  commander  et  ordonner  pour  nostred.  seruice 
a  loccasion  desusdite,  pourueoir  et  donner  ordre  a 
toutes  choses  requises  et  nécessaires  pour  cest  effect; 
résistant  au  demurant  par  tous  moyens  possibles  tant 
au  dedans  que  dehors  lad.  ville  et  pays  dalentour  ausd. 
(iesseings  et  entreprinses  desd.  esleues;  appelant  et 
assemblant  a  ceste  fin  telle  force  des  gentils  hommes 
du  pays  et  aultres  nos  loyaulx  subjects  de  ce  coste  la 
que  jugera  estre  necessayre  et  le  besoîng  le  requérir  : 
vous  ayant  ordonne  pour  la  guarde  de  lad.  ville  une 
bande  de  trois  cens  hommes  de  guerre  a  pied  soubz  la 
charge  du  sire  De  La  Gaze,  lequel  nous  voulions  y 
estre  vostre  lieutenant  et  commander  en  vostre  ab- 
sence en  lad.  ville  et  pays,  et  generallement  fayre  en 
ceste  dicte  occasion  tout  ainsi  que  ung  bon  chef  de 
guerre  et  nostre  lieutenant  doibt  faire  selon  lentiere  con- 
fiance que  en  auons  en  vous  ;  jacoit  que  le  cas  requist 
mandement  plus  spécial  quil  nest  contenu  eu  cesd. 
présentes  par  lesquelles  nous  auons  recocgnu  et  recoc- 
giK)ns.le  semblable  pouuoyr  que  auons  adresse  pour 
mesmes  effect  au  sire  Dapchier  et  dont  nous  lauons 
descharge  et  deschargeons,  si  donnons  en  mandement 
au  Bailly  dud.  Giuaudan*  ou  son  lieutenant,  magis- 


—  94  — 

trats,  juges  ctaultres  nosoiSçiers,  eseheuiiis,  consulz» 
manans  et  habitans  de  uo^tred.  ville  de  Mande  et  pays 
dud.  Giuaudan  que  en  tout  ce  que  leur  sera  par  vous 
corninande  et  ordonne,  et  en  vostre  absence  par  led. 
sire  De  La  Gaze,  pour  leflect  et  occasion  des  susdictes, 
et  en  labsence  desd.  Maréchal  De  Dampuille  et  Sei- 
gneur De  Joyeuse,  ils  ayent  a  obeyr  et  entendre,  et 
layre  obeyr  et  entendre  de  tous  ceulx  et  ainsi  quil 
appartiendra  comme  a  nous  mesmes;  car  tel  est  notre 
plaisir.  Donne  a  Paris  le  vingtdeuxiesme  jour  de  dé- 
cembre, lan  de  grâce  mil  cinq  cens  soixante  sept  etd  e 
nostre  règne,  le  huictiesme.  Par  le  Roy  :  Roberiat. 
Lueues,  publiées  en  la  court  du  baîUiaigede  Giuaudan 
el  enregistrées  aux  registres  dycelle,  présent  et  con- 
sentant le  procureur  du  Roy  en  ladicte  court,  le  huic- 
tiesme jourdu  mois  de  januyer,  mil  cinq  cens  soixante 
huict.  G.  Albarie. 

Peu  après  led.  seigneur  de  La  Ca/e  nous  présenta 
aultres  lettres  patentes  de  Sa  Mageste  par  lesqueU^ 
luy  estoit  donne  compaignye  de  troys  cens  hommes  de 
guerre,  gens  a  pied,  pour  demeurer  en  garnison  dans 
lad.  ville  de  Meade  et  aultres  lieux  de  lenteur,  de 
mesuras  date  ,  signature  et  seel  que  nostre  dicte  com- 
mission, de  teneur  :  Charles,  etc.  ;  nous  requérant  le 
fayre  jouyr  de  leffcct  dycelles ,  ce  que  luy  auons  oflGurt 
fayre  en  tant  questoyt  en  nous,  et  que  commandement 
estoit  faict  aux  officiers,  consuls  et  habitans  de  lad. 
ville  et  tous  aultres  ,  le  recognoistre  et  obeyr  en  sa 
charge,  suyuaut  la  volonté  de  sad.  Mageste,  a  peyne 
destre  punys  exemplayrement. 

Led.  jour,  escripuimes  aux  officiers  et  consuiz  de 
lad.  villo  de  Maruejols  et  leur  enuoyasmes  c/ippiedo 


~  9ft  ^ 

lad.  commission  du  Roy  a  nous  dressée,  deueaient 
coUationnee  et  signée  par  ledr  Albaric,  aiiee  nos  lettres 
de  sommation,  par  Guillaume  fiardet,  tambour  de  la 
compaignye  dud.  oapitayne  La  Gaze,  de  nous  rendre 
et  remectre  en  maîq  lad.  ville  de  M aruejols  soubz  lo- 
beyssance  du  Hoy,  chasser  lei^  soldats  estraingiers  de 
lad.  ville,  et  nous  y  recepuoir  ppur  y  fairç  obeyr  le 
Roy  et  guarder  sa  volupt^.  A  laquelle  sommation  fai^te 
tant  par  led.  Bardet  qye  su  moyen  de  ngstre  dicte 
lettre,  parlant  a  Pierre  De  Born,  magistrat  et  Pierre 
Crecy,  consul  dud.  Afaruejols,  copime  led.  tambour 
nous  auroit  rapporte,  ny  auroit  eue  aulcupe  obeys- 
sance.   Ains  nous  aurpyent  l^sd-  Borp  et  Crecy  tous 
deux  ensemble  et  led.  Born  aussi  en  particulier,  en- 
uoye  deux  missiues  par  led.  Bardet,  d^ttees  du  lende- 
main, par  eulx  signées,  plaines  dung  douU  lauguaige, 
mays  point  dobeyssance.  Preseps  m.^  Jehan  Gayrel, 
prebtre,  Jehan  De  Presles,  de  Preuenchieres,  et  nostre 
dict.  secretayre. 

Du  un^çiesme  dud.  mois  de  januyer,  pour  a^U^ut 
qoe  la  companya  dud.  sejgneur  De  Bpf s  yerdun^  estant 
dargQtets  a  chenal,  npus  faisojt  besoipg  pour  tenir 
l^Dpemy  plus  subjept  a  h  camp^igne,  aurions  adui^e 
aiiec  no^tre  djct  conseil  estfe  boii  tirer  du  (Boy  Jps 
soldats  de  lad-  compagQye  que  y  e/sto^enf;  en  ga^nisop 
et  y  en  mectre  daultres  de  pied  jusques  au  nombre  de 
huict,  soubs  la  charge  de  Anthoine  De  I^ercuret»  9Pi- 
goeur  dud.  lieu,  et  Ipy  aurionSi  pour  c^st  effect  faîfit 
deip^her  coniipission  ;  pt  pour  ce  que  auryons  esjte 
informes  led.  chasteau  pestr^  muny  de  viur^s  pppr 
leatretenement  et  pourriture  des  soldats  en  cas  de  né- 
cessite ;  auryons  ordonne  que  y  seroît  mys,  froment 


—  96  - 

trente  deux  cestiers  et  emyoe,  huict  cestiers  seigle« 
vingt  six  cestiers  auojne,  trente  sept  wottons  et  hujfCt 
gellynes  par  les  villaiges  eircuniuoisins,  et  dont  nous 
auryons  baille  le  relie  aud.  De  Mercuret,  par  nous 
signe  ;  a  la  charge  de  les  y  conseroer  et  fayre  payer, 
suyuant  le  taux  que  par  nous  y  seroit  fiiîct ,  par  lesd. 
De  Mercuret  et  soldatz. 

Le  mesme  jour  aur}'ons  prins  aduertisseuieut  et 
aussi  certains  jours  aupârauant  comme  les  compal- 
Knyes  questoient  tant  dans  la  ville  de  Maruejols,  Me-. 
Ihau  et  aultres  lieux  en  Rouergue,  projectoient  sur- 
prendre la  ville  de  La  Canorgue,  qui  est  une  clef  du 
présent  pais  de  Giuaudan,  et  a  la  frontière  dud. 
Rouelle.  Pour  rompre  et  obuyer  a  telle  entreprinse, 
aurions  par  laduis  des  susd.  cappitaynes  que  pour  cest 
effect  auryons  fait  assembler  en  nostre  dict  lotgis, 
ordonne  que  dans  la  ville  de  La  Canorgue  seroient  mis 
cent  arquébuziers  a  pied  soubz  la  charge  de  Charles 
de  Bompar,  escuyer,  seigneur  des  Salelles,  auquel 
pour  cest  effect  auryons  faict  despeclier  commission. 

Led.  jour,  sur  la  réquisition  faicte  par  led.  seigneur 
Dausan,  cappitayne,  par  nous  fust  despechee  commis- 
sion aux  ordinayres  dud.  Sainte  Enimye  pour  taxer 
modérément  les  viures,  afin  que  les  soldatz  y  puissent 
viure  plus  commodément  et  sansf  fouller  le  peuple. 

Le  doulziesme  <lud.  mois  de  januier,  estant  bien  cer- 
tlffie  les  forces  de  lennemy  estre  plus  grandes  que  les 
nostres,  et  nauoyr  suffizent  nombre  de  gens  de  guerre 
pour  distribuer  aux  garnisons  necessayres,  aurions 
aduise  par  laduis  des  susd.  cappitaynes  et  daulcuns 
aultres  de  nostre  dict  conseil,  de  fayre  dresser  une 
aullre  rompaynye  de  deux  cens  hommes  a  pied:  et  a 


—  97  — 

ces  fins,  despeche  commission  a  Francoys  De  Pu- 
chault  {1\  sîrc  de  St  Prîuat. 

Le  mesme  jour,  auryons  de  rechief  enaoye  missîae 
(le  sommation  aux  susd.  officiers  de  Maruejols  de  nous 
remectre  en  main  lai.  ville  en  lobeyssance  du  Roy, 
par  le  susd.  Bardet,  tambour,  qui  nous  auroit  rap- 
porte lettres  dud.  De  Rom,  contenant  mesme  reffuz 
en  datte  dud.  jour,  de  teneur  :  Monsieur,  etc. 

Le  tretziesme  dud.  mois  de  januyer,  sur  la  requeste 
yerballe  a  nous  faîcte  par  led.  De  Roisverdun,  bailly, 
et  cappitayne  susd.,  que  les  soldatz  ne  pouuoyent 
trouner  foings,  pailles,  ny  auoynes  en  la  présent  ville 
que  a  bien  grande  difficulté  et  a  si  hault  prix  que  leur 
solde  ne  seroit  suffizente  pour  la  nourriture  de  leurs 
chevaulx;  et  que,  si  nous  ne  leur  en  faisions  deliiurer 
de  la  munition  en  payant  raysonnablement,  ils  se- 
royent  contraincts  soy  retirer  et  quicter  la  présent 
ville.  Sur  quoy  auryons  mande  venyr  les  susd.  Achard, 
m.*  Jehan  Rastit,  notayre,  et  Jehan  Grassin,  merrhant, 
et  plusieurs  aultres  merchans  et  principaulx  habitans 
de  la  présent  ville  de  Mende,  auec  lesquels  nous  se- 
rions informes  de  la  vraye  et  commune  valleur  des 

(1  II  htbilait  Serfières.  D'après  Th.  de  Bèze  (Bitt.  det  égl.  réf. 
1. 1,  p.  125),  «  Pucbault  aurait  pillé,  fers  le  commencement  de  jan- 
vier 1563,  les  protestanti  de  St-Légernie-Peyre,  >  oà  il  n'y  a  que  de 
panTres  gens.  «  De  là,  il  serait  allé  à  Chirac»  piller  encore  la  maison 
da  sire  d'Entraygaes  qui  n'élait  encore  de  la  religion,  et  pour  sa 
sàreté.  ne  se  voulant  mêler  de  ses  affaires,  se  tenait  à  Maruejols.  Mais 
ajiBt  entendu  rontrage  à  lai  fait  par  Pnchault,  et  s'étant  mieui  in- 
formé de  la  doctrine  de  ceux  de  la  religion,  il  l'embrassa.  Dés  lors  il 
lertit  de  Marrejols  a?ec  le  capitaine  Rouzier  et  trois  cens  hommes 
poor  avoir  sa  revanche  de  Puchault.  »  11  fut  piller  tout  ce  que  Pu- 
HmqIi  sTait  à  Serviéres,  sans  épargner  le  reste  des  habitants. 


Foing,  paille  et  aaoyne,et  si  les  soldatz  estans  a  cheoal 
sa  pourroyent  nourryr  et  entretenyr  aoec  leurs  che- 
uaulx  de  la  solde  a  eulx  par  nous  cy  dessus  ordonnée. 
Et  par  leurs  dires  moyenant  serement  nous  estre  ap- 
pareu  le  quintal  Toing  estre  vendu  en  la  présent  ville 
communément  vingt  soûls;  le  quintal  paille,  huict: 
et  le  cestier  avoyne,  de  quaraute  cinq  a  cinquante 
soûls;  et  que  a  ce  prixestoit  impossible  auxd.  soldatz 
soy  entretenyr  de  leur  solde,  et  quils  y  auoyent  encore 
assez  a  fayre  quant  le  cestier  auoyne  ne  se  vendoyt  que 
vingt  cinq  soûls,  huict  soûls  le  quintal  foing,  et  quatre 
soûls  le  quintal  paille.  Et  la  mesnies,  auons  le  tout 
faict  entendre  aux  aulcuns  de  nostre  d.  conseil,  et  pgr 
leur  aduis  ordonne  que  m.""  Michel  Baldit,  reçepueur 
de  lad.  munition  distribueroit  a  chacun  soldat  a  che- 
val, estant  soubz  la  charge  dud.  Boisverdun,  de  huict 
en  huit  jours,  ung  quintal  foing,  ung  quintal  p^iUe, 
et  de  vingt  quatre  en  vingt  quatre  joqrs  un  cestier 
auoyne,  a  la  mesure  de  Mende,  en  payant  et  non  aul- 
trement,  scauoir,  vingt  cinq  soûls  pour  le  cestier 
auoyne,  huit  soûls  pour  le  quintal  foing  et  quatre 
soûls  pour  le  quintal  paille,  ce  a  quoy  nous  l^uyons 
(axe,  enjoignant  aud.  Baldit  de  nen  bailler  daoantage 
ny  a  moindre  prix,  a  peyne  den  estre  tenu  en  son 
propre  nom,  et  de  f^yre  registre  de  ce  quil  baiileroit 
pour  luy  estre  passe  en  ses  comptes  ;  et  a  ces  fins  le 
mesme  jour  luy  auryons  delibure  nostre  dicte  ordon- 
nance. 

Le  quatorziesme  jour  dud.  mois  de  januyer,  auons 
enjoinct  ausd.  consuls  de  a  toute  dilligence  vaequer 
a  fayre  reparer  les  murailles  et  tours,  faulces  brayes, 
murettes  et  faussez  de  lad.  ville  de  Monde,  a  peyne  do 


—  99  — 

aous  en  prendre  sur  eulx  des  inconueuients  quen 
pourroyent  adaenir;  peur  a  quoy  pourueoir,  a  la  ré- 
quisition desd.  consuls,  procureur  et  ouvrier  de  lad. 
villa  de  Monde,  auroit  este  despeche  par  nous  mande- 
ment aux  habitans  de  Bramonas  et  du  Lieuran  de  ap* 
porter  a  la  munition  de  lad.  ville  et  ez  mains  de  An- 
ihoine  Cayrel,  ouurier  susd.,  dans  liuictayne  pro- 
chayne  la  quantité  de  cent  charges  achaulx,  en  payant 
par  led.  ouurier  aux  susd.  habitans  raysonnablement 
ou  aultrement  suyuant  le  taux  que  par  nous  en  seroit 
faicl.  Ausquels  consuls  aaons  faict  commandement  de 
foumyr  de  boys  et  de  chandelles    neoessayres  aux 
corps  de  guarde  quon  faiet  tant  a  la  porte  que  sur  les 
iQuralhes,  competement  et  a  suffizance,  et  lesd.  chan- 
delles dellinres  a  celluy  qui  commandera  chacun  soyr 
a  lad.  porte,  et  des  lors  quelle  sera  fermée  les  despartir 
entre  tous  lesd.  corps  de  garde,  et  en  fournyr  aux 
lances  pessades  et  aultres  pour  fayre  les  rondes  et 
remuement  des  sentinelles,  et  comme  ils  se  y  achemy- 
iieronl;  faisons  deflfences  aux  cappitaynes,  membres  et 
soldats  de  nen  prendre  auleunes  pour  aultre  usaige  a 
peyne  de  priuation  de  leur  solde. 

Le  mesme  jour  quatorziesme  de  januyer,  a  este 
expédiée  commission  a  m.^  Pierre  Monnier  de  Mende, 
en  absence  du  susd.  conteroUeur  ordinayre  des  guer- 
res, ensemble  du  susd.  Albaric,  pour  tenyr  le  conte- 
rolle  des  monstres  et  renoues  qui  se  feroient  en  nostre 
gouuernement  par  lesd.  cappitaynes  ou  aultres  ;  heu 
le  serement  de  luy  en  tel  cas  requis. 

Le  quinziesme  dud.  mois  de  januyer,  avons  despeche 
estât  a  m.*  Jerosme  De  Bragelongue,  conseiller  du 
Eoy  et  trésorier  de  lextraordinayre  des  guerres  au  pais 


r 


—  100  — 

de  Languedoc,  pour  taire  ou  fera  fayre  par  son  commis 
aud.  Giuaudan,  le  payement  desd.  companyes,  scanoir 
est,  a  celle  dud.  Boysverduo,  estant  de  cent  arcque* 
buziers  a  cheval,  pour  les  mois  de  décembre  et  présent 
de  januyer,  la  companye  du  cappitayne  Dausan,  estant 
de  deux  cens  hommes,  celle  du  capitayne  La  Gaze, 
estant  de  trois  cens  hommes,  et  celle  du  cappitayne 
Salelles,  estant  de  cent  hommes  de  guerre  a  pied 
francoys,  pour  lesd.  mois  de  januier,  ensemble  la 
taxation  de  noble  Francoys  de  Pierres,  comroissayre, 
Guy  Albaric  et  Pierre  Monnyer,  conterolleurs  extraor- 
diuayres,  et  m/  Claude  Achard,  nostre  maistre  de 
requestes,  a  rayson  de  ce  quest  contenu  cy  dessus  en 
lestât  gênerai,  reaenant  en  somme  uniuerselle  les 
payemens  susd.  a  la  somme  de  neuf  mil  huict  cens 
soixante  dix  liures  tournois. 

Le  mesme  jour  quinziesme  dud.  mois  de  janayer,  a 
la  réquisition  tant  dud.  Claude  Achard,  consul,  que 
de  m.^  Anthoine  Du  Pi*at,  baille  du  Chappitre,  auons 
ordonne  pour  le  reiglement  des  susd.  rondes  qui  se 
feront  dores  en  aaant  en  la  présent  ville  de  Mende 
comme  cy  après  : 

Premièrement,  que  toutes  les  septmaynes,  ity  aura 
cinquante  six  hommes  de  la  ville,  ecclésiastiques  ou 
aultres,  qui  seront  esleus  et  enrolles  par  lesd.  Achard 
et  Du  Prat,  estans  toutes  fois  non  suspectz  et  de  qua- 
lité requise,  qui  passeront  par  tour,  huict  chacune 
nuict,  a  fayre  lesd.  rondes  et  aux  heures  que  leur  sera 
mande  par  oelluy  deulx  ou  aultre  a  qui  sera  baille  le 
mot  du  guet,  se  accommodant  auec  les  lances  pessa- 
des  de  la  companye  dud.  De  La  Caze  et  aultres  soldatz 
de  la  companye  dud.   hailly  qui  seront  commandes 


—   101   — 

pour  fayre  rondes.  Et  a  ce  ne  fauldroiit  ceulx  de  lad. 
ville  a  peyne  de  cent  soulz  toui'nois  pour  la  premyere 
foys,  el  lesd.  soldatz  de  priaation  de  leur  solde  et  aul- 
très  peynes  contenues  aux  ordonnances  du  Roy  et  dis- 
positions de  droict  ;  et  ce,  par  pronision,  et  jusques  a 
ce  que  aultrement  par  nous  y  sera  proneu  et  ordonne. 
Le  deiziesme  dud.  mois  de  januier,  les  consuls  et  ha- 
bitans  de  la  ville  et  paroisse  de  Sainte  Enymie  nous 
ont  présente  requeste  concernant  les  réparations  et 
fortifficalions  des  muralhes  de  lad.  ville  ;  sur  laquelle 
leur  auons  permys  mectre  et  faire  leuer  de  gre  a  gre 
par  homme  soluable  la  somme  de  six  cens  liures  tour- 
nois,  le  fort  pourtant  le  faible,  et  qualité  guardee, 
pour  lemployer  aux  réparations,  utillites,  et  neces- 
sayres  de  lad.  ville,  pour  la  manutention  dycelle  en 
lobeyssance  du  Roy  ;  comme  seront  veriffiees  par  mas- 
sons qui,  a  ce,  seront  commis  par  les  ordinayres  du 
lieu;  a  la  charge  den  rendre  bon  compte  el  reliqua. 

Le  dix  septiesme  dud.  mois  de  januyer,  entendu  que 
les  trouppes  des  ennemys  questoyent  passées  devant 
lad.  ville  de  Mende,  sen  estoyent  descendues  du  quar- 
tier des  Ceuenes,  et  craignant  que  semparassenf  des 
chasteaux  Du  Champ  et  Plan  Champ,  escripirimes  aux 
seigneurs  dud.  lieu  du  Champ  et  deMorengifTsestans 
aud.  cbastaulx  de  sy  bien  tenyr  sur  leurs  giiardes  ef 
prendre  auec  eulx  et  retirer  ez  dicts  lieux  dix  soldatz 
expérimentes  au  faict  de  la  guerre,  pour  la  consern»- 
tion  dyceulx  en  lobeyssance  du  Roy,  tenyr  le  passaige 
de  Viueroys  libre,  et  prester  la  main  a  h  cuilhette  et 
leoee  des  deniers  du  Roy,  et  guarder  doppression  ses 
subjects  estans  aux  enuirons;  soubz  promesse  de  fayre 
payer  lesd.  soldatz  de  leur  solde  et  entretenement. 


—   102    - 

Le  dixneufuiesme  dud.  moisde  januyer,  en  vertu  de 
la  requeste  présentée  par  les  faabitans  de  la  Gham,  le 
quatorziesme  du  présent  mois,  appelles  les  habitahs 
de  Chanac(l),  Liraozes,  Le  .Mazel,  Sejas  et  Sages,  disans 
estre  contribuables  en  toutes  tailhes  a  Montrodat,  ei 
les  supplians,  remonstrans  que  limposition  par  nous 
faicte  pour  la  manutention  de  la  présent  ville,  de  foing, 
paille  et  auoyne,  auoir  este  faicte  par  parroi^se  non 
par  talliabilite,  etquelesd.  assignes  nauoyenteste  en 
rien  cottises  pour  icelle  aud.  Montrodat;  a  (este  dp- 
poinete  quil  est  permis  aux  supplians  de  despartir  les 
quantités  contenues  au  mandement  entre  tous  les  par- 
roissiens  de  la  paroisse  de  La  Champ  qui  seront  tenuz 
y  contribuer ,  le  fort  pourtant  le  foible  et  qualité 
gardée;  nonobstant  le  contredict  des  susd.,  actendu 
ce  dont  sagist,  et  afiin  que  le  sernice  du  Roy  ne  soit 
retarde;  et  a  ce  constraindre  les  reffusans  comme  pour 
les  propres  deniers  dud.  Seigneur,  a  la  charge  destrc 
après  rembourcez  par  le  Receneur  de  ladicte  munition 
au  taux  par  nous  y  mis. 

Le  mesme jour,  ayant  prins  aduertissement  que  aul- 
cunes  trouppes  desd.  ennemys  auroyent  faicte  entre- 
prinse  de  surprendre  la  ville  de  Lengonbe,  pour  a  ce 
les  empêcher,  auryons  ordonne  que  le  Seigneur  de 
Villate  et  du  Mas  Hugon,  lieutenant  de  la  companye 
dud.  Boisverdun  sacbemyneroit  aud.  Lengonbe  aaec 
quatre  vingts  arquebusiers  a  cheval  ;  et  pour  cest  ef- 
fect  ly  auryons  estably  en  garnison  et  despeche  com- 
mission. 

Le  vingtiesme  dud  mois  de  januier,  receusmes  des 


(1)  Aujourd'hui  Chaonac. 


•>    <03   - 

maios  de  Jehan  Vigan,  une  letfreque  le  Sire  de  Joyeuse 
nous  dressoil,  par  luy  signée,  en  datte  du  dixseptiesme 
du  présent  mois,  nous  exoriant  de  fere  commande- 
ment a  ceulx  qui  ont  leue  deniers  au  nom- et  par  com- 
mandement dud.  sire  Dapcbier  de  les  remectre  entre 
les  mains  du  commis  de  lextraofdinayre  des  guerres 
et  les  y  constraindre,  nous  donnant  en  oultre  pouuoir 
semblable  que  celluy  que  auons  en  Giuaudan  contre 
ceulx  de  Villefort,  combien  ne  soyent  de  nostre  gou- 
uernement. 

Le  mesmes  jour,  par  les  habitans  de  parroisse  de 
Brjon  nous  fust  présentée  requeste,  lyee  a  la  coppie 
de  certain  mandement  de  sept  vingt  quatre  livres,  a 
eulx  enuoyee  par  le  Seigneur  Dapcbier  pour  soy  des- 
partir entre  eulx;  et  sur  icelle  appoincte  que  deffences 
estoyent  faictes  ausd.  suppliàns  de  n6  payer  aulcuné- 
ment  la  partie  contenue  aud.  mandement,  ny  aultres 
impositions  cy  devant  faictes  ou  a  fayre  par  aultres 
mandemens  que  du  Roy  et  des  Seigneurs  de  Dampuille, 
De  Joyeuse  ou  nous,  a  peyne  de  confiscation  de  corps 
et  de  bien,  et  aultres  peynes  contenues  aux  edictz  de 
Sa  Majesté. 

Le  vingtungiesme  dud.  mois,  a  este  par  nous  or- 
donne, afin  de  tenir  la  guarde  de  la  présent  ville  plus 
asseuree  et  euiter  a  suprinse,  que  six  hommes  ecclé- 
siastiques de  ceulx  qui  sont  en  la  présent  ville,  estran- 
giers  ou  aultres,  tels  que  seront  enrolies  et  comman- 
des par  le  susd.  Du  Prat  ou  m.**  Pierre  La  Gcnte,  baille 
du  Cierge  de  lesglise  calhedralle  de  Mende,  demure- 
ront  chacun  jour  en  sentinelle  a  lung  des  clochiers 
pour  descouurir  les  aJueuues,  scauoir  est  :  les  deux 
despuis  le  matin  quon  ouurira  la  porte  de  la  ville  jus- 


—  104  — 

ques  a  dix  heures;  autlresdeux,  desjiiiis  lad.  heure  de 
dix  heures  jusques  a  deux  heures  après  inydy;  et  les 
aultres  deux,  de  lad.  heure  de  deux  heures  jusques  a 
ce  que  la  guarde  sera  posée  de  soir  ;  lesquels  seront 
charges  aduertir  de  ce  quils  descouuryront  a  toute 
delligencecelluy  qui  commandera  la  guarde  de  la  porte; 
et  obeyront  aud.  Du  Prat  et  La  Geate,  ou  lung  deulx« 
et  en  leur  absence  ou  occupation  legittime  a  leur 
commis,  a  peyne  de  dix  liures  pour  le  premyer  reffuz, 
et  pour  le  second,  de  bannyssement  de  la  présent  ville 
et  amande  arbilrayre.  En  quoy  faisant  est  prohibe  et 
deffendu  au  Libérateur  ;1)  de  lad.  Kglise  cathedralle  ne 
mectre  aulcunement  en  poinctsceulx  qui  seront  em- 
ployés a  lad.  sentinelle  durant  les  jours  que  y  seront, 
aius  leur  bailler  leurs  distributions  comme  sils  fe- 
soyent  actuellement  le  seruice  en  lad.  esglise.  Et  au 
surplus  auryous  ordonue  que  les  quatre  de  la  ville 
ou  de  lesglise  qui  feront  les  rondes  suyuant  aultre 
nostre  précédente  ordonnance,  de  douant  mynuictt 
demureront  en  garde  a  lad.  porte  le  lendemain  deslors 
que  .sera  ouuerte  jusques  a  midy,  et  si  se  trouueront 
a  louuerture  dycelle;  et  les  aultres  quatre  qui  seront 
de  ronde  après  la  mynuict,  se  tiendront  a  lad.  porte  et 
y  demureront  despuys  mydi  jusques  a  ce  quelle  sera 
fermée  du  soir,  oour  soy  prendre  guarde  a  ceulx  qui 
entreront  etsourtiront  et  lad.  ville,  et  feront  laysser 
les  armes  a  ceulx  qui  entreront,  et  nous  aduertiront 
ou  bien  led.  sire  De  La  Gaze  de  toutes  choses  cou- 


Ci)  De  liber,  lirre  oa  Catalogne  sur  lequel  on  inscrirail  ao  chœar 
ceox  qui  élaient  ahseus  el  qui  perdaient  par  là  le  droit  de  parlicîp«r 
aoK  distributions  dites  quotidiennes. 


—   165  — 

raiites  ei  saus  quil  leur  soil' aulcuiieiuent  loysihle 
abandoiiner  lad.  porte  saos  causp  Ipgittime  ou  nostre 
expressjQ  licence,  ny  eootreaenir  a  ce  dessus  a  peyne  de 
i\\\  Imre^  a  chacun,  .qjuî^,  faillirait  pour  la  premyere 
fojs  que, sera.  exiecutteç;jSfn3.  deppoct  ;  et  tant  ycelle 
que.aiiUres  9U9d.  ^pplicquees  moystte  aux  répara- 
tions de  la  yille  <'trjaultre  nioytie  aux  chef  et  soldat/ 
qui  S€;rQnt^e  guarde.  : 

Le  vingt  {trçisiesmctdud.  mois  4P  j^nvyer,  daQs.-Ja.,^ 
salle  haalte  de  la  maison  de  la  pr^voste  dud.  Mend^,.  . 
led.  De  Boysverdun  nous  àeroit  veneu  trouner  et  re-)^.. 
monstre  auoyr  depuis  la  pr^usi^  du  susd.  chasteau  du 
Boy  icelluy  guarde,  auei*  ses  soldatz  quil  a  délibère,.  ^. 
suynant  aultre  nostre  ordonnance  tirer,dud,  lieu  e^- 
les  joindre  anec  le  reste  de  sa  trouppe  ;  par.jqiuoy  nous 
asupplye  le  luy  voulloyr  permettre,  noipj^  .remectant 
eo  main  et  a  i|ostre  pouooir  ycelly.:Qhasteao  paur 
pouraeoir^çomipjB  J)on  nous  sembleroit  sjur  laguarde 
dicelluy  en  lad.  obeyssance.  Sur  quoy  avons  ordonne  . ., 
que  led.  bailly  remectroit  led.  chasteau  ez  ipains  et  ' 
pouooir  du  susd.  siennDe  Mprcuret  pouf.Ieguarder 
suy?ant.la  commission  a  luy  despecbee.Xe  que  icelluy 
De  Mercure! ,  Cfstant  présent  nous  auroit  promis  et 
jure  fayre:en. toute  ffidellite«  enuers  tous  et  contre 
tous.  Et  pour  veriffier  sil  a  este  rien  tire  dud.  chasteau 
parles  soldatz  dud.  bailly  depuy  leur  entrée  en  ecel- 
luy,  Dv  faiete  aulcune  maluersation,  auons  commande    . 
a  Dostre  secretayre  soy  transporter  aud.  chasteau  et 
nous  en  certifBer.  Presons,  noble  Fran;*ois  De  Pieres, 
seigneur  dud.  liev,  et  Jehan  De  Presles  et  plusieurs 
aaitres. 

Leoiesme  jour,led.  DesEstreicts,  nostre  secretayre, 

8 


—  106  — 

nous  auroit  sur  le  soir  rapporte  auoyr  este  atid.  chas, 
teau  du  Boy  et  veriffie  linueDtayre  des  meubles  dontcy 
dessus  a  este  parle,  et  communique  auec  led.  seij^neur 
de  SaioctRemeze.  et  Bertraud  De  Ghasteauneuf,  son 
fils  bastard,  suyoant  la  charge  que  luy  auons  donnée» 
Lesquelz  luy  auroyent  dict  et  declayre  lesd.  sol- 
datz  naqoir  eu  rien  maluerse,  mais  quil  se  contentoit 
bien  deulx,  nayans  faict  acte  que  de  gens  de  bien  ;  et 
que  tous  les  grains,  meubles,  bestial,  proaisions  et 
aultres  choses  que  les  susd.  Guerin,  Baron  da  Tomd 
et  fils  dud.  Seigneur  De  Saint  Remeze,  lors  de  soo 
despart  dud.  lieu,  y  aooyt  laysses,  y  sont  encore  pour 
le  jourdhuy,  et  nen  a  rien  este  substraict  ne  displaee» 
du  moings  quils  sen  soyent  aperceus  ;  ou  seroyent 
quelques  proaisions  qui  ont  este  consommées  pour  la 
despence  et  nourriture  diceuls  soldatz  et  des  domea- 
tiques  de  lad.  mayson,  dont  il  auroit  retenu  acte  a  ht 
réquisition  et  pour  la  deseharge  de  lad.  ganii80ii«  a 
laquelle  plus  a  plain  sen  remectoit. 

Led.  jour,  par  les  habitans  de  Valescure  nous  fut 
présentée  requeste  a  ce  quils  fussent  déclares  exempts 
de  contribuer  a  lad.  munition  de  la  présent  ville  ;  a 
laquelle  respondismes  que,  actendu  lineouuenient.  du 
feu  suruenu  a  leur  villaige,  ils  estoyent  exempts  de 
contribuer  a  lad.  munition,  etdeffendu  aux  procureurs 
et  collecteurs  de  parroisse  Saint  Jean  du  BleymaT  de, 
a  rayson  dycelle,  leur  rien  demander. 

Le  vingtquatriesme  dud.  mois  de  januyer,  ayant 
prins  aduertissement  que  aulcunes  des  companyes 
desd.  rebelles  estoyent  en  delliberation  soy  rassembler 
au  quartier  des  Ceuenes,  ramonter  en  la  présent  ville 
et  ruyner  le  plat  pays;   par  laduis  desd.  Seigneurs 


> 


—   107   - 

cappitaynes.  Du  Rogel,  Achardet  aultres  de  nostrc  dict 
conseil,  aut70ns  adaise  estre  bon  pour  veoyr  de  com- 
bien nous  pourryons  renforcer  nos  forces  au  moyen  de 
la  noblesse  de  ce  pays  subjecte  a  larrîere  ban ,  pour 
rompre  les  desseings  desd.  rebelles,  demander  lar- 
riere  ban  en  la  présent  ville  au  premier  jour  du  pro- 
chain mois  de  fearier;  et  pour  cest  effect,  faict  despe- 
cher  lettres  a  tous  justiciers  et  officiers  du  Roy  pour 
les  fayre  publyer,  comme  auroyt  este  faict  chacun 
endroict  soy,  afin  que  lesd.  de  la  noblesse  en  fussent 
informes. 

Le  vingtcinquiesme  dud.  mois  de  jannyer,  nous 
ayans  les  gens  des  trois  Estaz  du  pays  de  Ginaudan 
accordé  la  somme  de  cing  cens  liures  tournois  tant 
poar  nostre  estât,  despence,  que  entretenement  des 
gentilshommes  estans  de  nostre  suytte  auxquels  nous 
conuenoit  donner  moyen  sentretenyr,  nous  seruant  de 
garde  en  la  ville  de  Monde  et  aultres  lieux  quil  nous 
conuiendroit  achemyner  pour  Je  service  de  Sa  Majesté, 
auryons  expédie  mandement  aud.  Seigneur  trésorier 
de  lextraordinayre,  ou  son  commis,  pour  delliurer  a 
m.*  Jehan  Carel,  nostre  dispensier,  la  somme  de  cinq 
cens  lînres  tournois  a  nous,  comme  dict  est,  accordée 
pour  le  présent  mois  de  januyer. 

Le  vingt septiesme  dud.  mois,  auons  euuoye  lettres 
par  tous  les  endroictz  du  présent  pays  de  lobeyssance 
du  Roy,  aux  officiers  des  lieux,  pour  chacun  endroict 
soy  fere  appourter  en  la  présent  ville  et  mectre  deuers 
nous  tous  et  chacuns  les  mandemens  des  cottisations 
etdespartemens  faicts  sur  eulx  depuis  le  commence- 
ment du  mois  doctobre  dernier,  ensembles  les  acquit/ 
des  sommes  payées  en  uertu  dyceulx  par  quelques 


( 


-   108  — 

personnes  ou  aultremeot  que  ce  l'usl;  pour  aprc*s,  pa 
uous  estre  proueu  au  soullaigeiueut  du  peuple  et  pu 
nylion  des  deliav|uans ,  rouime  verrons  a  fere  pa 
raison;  au  moyen  de  quoy,  des  la  publication  de  nosd 
lettres,  faicte,  auroyent  este  reuiy^  deuers  nous  pa 
plusieurs  et  dioerses  {personnes  certain  nombre  d 
mandemens  des  impositions  faicles  tant  par  le  Sire  d 
Thoras  que  |Mir  led.  Sire  Dapdiier. 

Le  trentiesme  dud.  mois  de  jano'.er,  auons  delliur 
nostre  ordonnance  et  descharge  a  Jehan  De  Maurice 
pour  prendre  et  rejepuoir  du  trésorier  de  lextraordi 
nayre,  ou  de  son  commis  en  Giuaudan»  la  somme  d 
trente  six  liures  tournois,  pour  sou  rembourcemen 
de  semblable  somme  par  luy  fournye  pour  îachept  é 
cinq  quintaulx  demy  et  dixneur  liures  fer  de  baudaigi 
quil  a  faict  pourter  en  la  présent  ville,  ieelluy  liure  e 
employé  entièrement  en  nostre  présence  a  ferrer  Içj 
rouues  et  affjstz  de  la  pièce  bastarde  et  du  faulcoi 
estans  au  magazin,  dont  nous  auons  la  clef  pour  nou 
en  ayder  en  temps  et  lieu  pour  le  seruiee  du  Roy. 

Le  quatriesme  du  mois  de  feurier,  par  les  habita 
de  la  ville  et  mandement  de  La  Canor^ue,  nous  a  e 
présentée  requeste  sur  laquelle  leur  avons  permys 
coequer  et  desparlir  entre  les  vouUans  et  fayre  le 
sur  les  coutribuables  dyeeulx,  le  fort  pourtant  le  fe 
et  qualité  ganlee,  la  somme  de  trois  cens  liures  t 
nuis,  a  la  charj^e  de  lemployer  aux  réparations  u 
et  ntnressajres  et  Ibrliffications  de  bd.  ville  de  J 
uorfîue,  et  den  rendre  bon  compte  et  reliqua. 

Led.  jour,  sur  aulliv  lequtsîe  présentée  p 
parrji»ieiis  Nostre  Dame  de  (jraiid  Val,  s:'  yh 
de  quelquo  pretteudui^  inquisitions  ^ur  culx 


—  fOO  — 

par  les  Soigneurs  Dapchier  et  de  Tlioraa,  a  esfe  pjT 

noQs  appoincte  que  seroyent  faicles  inhibitions  et  def- 

fensés  aux  snpplians  de  ne  rien  payer  des  impositions 

snr  eulx  faictes  par  lesd.  Seigneurs  de  Thoras  et  Dap- 

chier,  et  a  tous  reeeueurs,  collecteurs  et  aultres  de  ne 

rien  demander,  vexer,  ne  molester  lesd.  supplians  en 

personne,' ne  biens,  au  moyen  desd.  impositions;  à 

pêjne  de  confiscation  de  corps  et  de  biens,  et  destre 

punys  dés  aultres  peyties  contenues  en  lordonnance 

du  Roy  f  enjoignant  aux  supplians,  dedans  trois  jours, 

appourter  deuers  nous  tous  les  mandemens  et  quie- 

tancesquils  ont  desd.  impositions  a  peyne  de  mil  liures 

et  aultres  arbitrayres. 

Led.  jour,  a  este  despechee  commission  a  Pierre 
Heilhac  pour  garder  en  Ibbeyssance  du  Roy  le  chas- 
teauet  fortde  Sainct  Saturnin,  a  rayson  des  entre- 
prinses  faictes  sur  icelluy  par  les  ennemys,  auec  dix 
soldats  de  là  compaigriye,  et  soubz  la  charge  du  cap- 
pitâyne  Sal elles,  estably  en  garnison  a  la  ville  de  I.n 
Caborgue,  qui  à  preste  le  sérement  a  ce  necossayre. 

Le  cinqaicsme  du  mois  de  feurîer,  auant  le  despart 
delà  companye  dud.  De  Boysuerdun  de  la  ville  de  Lan- 
^  I  g^c,  les  habîtans  de  lad.  ville  se  seroyent  soubmiz 
ferc  la  garde  dycelle  en*  lobeyssance  du  Roy,  comme 
plusa  plain  appert  par  lacté  signe  par  la  plus  grande 
partie  desd.  habitans  deuers  nous  remise  par  led.  De 
BoysverduD,  bailly,  de  teneur  :  Par  commandement,' 
etc. 

Leseptiesme  dud.  mois  de  feurîer,  auons  expédie 
mDeBragelongue,  trésorier  susd. ,  lestât  pour  payer 
lescompaiiiesdud.  De  Boisuerdun,  estant  de  centar- 
luehusîers  a  cheval,  montant  la  somme  de  dix  sept 


i 


--   110  - 

cens  quinze  livres  tournois;  la  companye  dud.  L 

Gaze  estant  de  trois  cens  hommes  arcquebusiers 

pied,  reuenant  a  la  somme  de  trois^mil  dix  sept  Hure 

tournois  ;  la  companye  du  cappitayue  Puchault  estai 

de  deux  cens  hommes  de  guerre  a  pied  francois,  mon 

tant  la  somme  de  deux  mil  cent  dix  sept  liures  ;  et  1 

companye  dud.  cappitayne  Sallelles»  estant  de  çei 

liommes  de  guerre  aussi  a  pied,  la  somme  de  unze  cen 

vingt  six  liures  tournois  ;  le  tout  à  raison  de  lestât  g( 

ueral  cy  dessus  couche,  pour  leurs  solde,  estatz-  i 

entretenement  du  présent  mois  de  feurier  ;  et  au  susd 

De  Pierres ,  commissaire,  quarante  liures  tournois 

[  aud.  Monnyer,  conteroUeur,  la  somme  de  trente  liurc 

\  tournois;  a  m/  Guy  Albaric,  conteroUeur  aussi  ei 

i  traordinayre,  aultres  trente   liures  tournois;   et  a 

I  susd.  Âchard,  nostre  maistre  de  requestes,  la  somm 

•1  de  quarante  liures  tournois,  pour  leurs  taxations  dud 

^  moys  ;  le  tout  reuenant  à  la  somme  de  dix  mil  deu 

ij  '  cens  trente  deux  liures  tournois.  Et  semblablemec 

^  ordonnance  pour  payer  Jehan  Bonduran  de  la  somm 

de  quatre  liures  quatre  soûls  tournois,  en  solution  d 

troys  cartayrons  huict  liures  fer  de  bandaige  par  lu 

fournys  pour  ferrer  les  roues  de  lartillerie  estant 

Mende,  deliure  eu  nostre  présence  au  magasin. 


Le  tambour  Bardet  enroyé  a  Marrejoli,  y  est  retenu  prisonnier. 
BoiflTerdun  somme  Florac  et  Ispagnac  d'avoir  à  se  aoumettr 
refus.  —  Les  chanoines  «le  Quéiac  déchargés  du  dernier  imp4 
—  Visite  des  ruines  du  couTent  des  Carmes.  —  Pncbanl  enTO 
àAuroont  pour  couper  les  communications  des  gens  de  MarTejo] 
n  ne  s'y  croit  pas  en  sûreté^  et  se  dirige  Ters  le  Malzien  ;  onire  \ 
reTcnir  à  Aumont.  —  Ordre  de  raser  los  ruines  du  couvent  à 
Carmes.  —  Réparations  des  murailles  de  la  Tille.  —  Ordre  < 


r  ' 
•Urt: 


—  lit  — 

Joueuse  poar  démaoteler  les  pl«0M  qu'on  ne  ptul  dt^feudre.  — 

Avis  à  réTèfoe  dn  Poj  de  l'approche  d*on  pttli  de  l'ermée  de« 

▼îconiles,  el  demande  dé  secourt.  —  Ordonnance  qui  enjoint  aui 

conuBanes  de  t'armer  et  courir  toi  ani  rebellef  ;  défeoie  de  oom- 

nvniqoer  avec  eni(  de  leur  payer  ancon  impôt  ;  d'ootrefer  h$ 

ecdéslutîquef ,  etc.  —  Proltçlion  accordée  an  commerce  el  à 

l'agriculture.— EnToi  au  baron  d'Apchier  d'une  lettre  de  Joyeufn. 

Ijb  beron  de  Cénaret  f engage  à  empéeher  que  la  monUgne  ne 

CMimiiae  des  TÎvrea  à  Mertéiol».  —  NonToUe  MMBination  à  Florac 

el  Itpegoac  ;  refus.  --  Mirandol  occupé  per  U  Gielle.  BoisTerduo 

est  envoyé  pour  l'en  chasser  et  Caire  soumettre  Villeforl   II  bat 

uu  parti  qui  occupe  le  Tillage  de  Chazeaui,  et  force  La  lîielle  à 

.  11  raiilaHIe  Mhrandel,  en  eas  de  noufelle  attaque.  — 

i  Espamyer,  seignew  de  Blmàrea,  élu  eomnendeol  par  les 

hehitanU  de  Laegogne.  —  L'exemption  de  tooi  impôt,  obtenue 

par  le  cardinal  d'Armagnac,  publiée  en  Géreoden.  —  8t-Hereni. 

IMnaïueui  de  f  AnvergM.  enroie  sii  eompegoles  en  eeotonoe- 

■anI  aux  eafinma  de  Cbêleeraeiif;  proleaUiion  do  bereii  de 

GiMiet.  —  UherenrApchi0r  empêche  In  leréedrs  impôU  eiii 

•■vveM  de  Sl-Chély.  —  U  rece? enr  VÎTiM  oUigé  de  se  réfugier 

«■  Mnee  qri  tel  terme  ses  portea  ;  il  fe  relire  à  %êu§ue§,  é'ob 

aêniianlamdeCtenC. 

U  Bcofieiaie  dsdd.  oioift  defeurier,afin  que  lei^  An- 
do  Roy,  de  ses  aides,  oclroy,  fuisent  payen  eu 


te  I  ^  ^3k  de  Mznqois^  aaryons  eovoje  aox  cx^Dsub  de 
iK.  TîBe  le  anodesieot  a  quoj  se  mootoit  la  part  de 
^  TiBc,  des  «ydci  et  oetroy«  poor  eo  fe  jre  le  detipir- 
''«Met  kaee,  lor  Guilbaoïe  Bardet«  taflolKMir  iu*d.: 
^^*^  ^oroycot  R&eao  kd.  Bardet  pmmiuier. 
^^i^^f^eÊêtSÊût  du  mois,  fuiit  donne  fn  fliand^ 
«acaul  De  Kosnerdon  soj  traosporier  deuant  le» 
^  Âenone  et  lifoigBae  et  leaioauD^  de  ieeU^rt 
^^e» •««■»«•  «tpoaooir,  pour  jfere  cAeyrle 
^  ^  l*cne  dotie  puDji  coiDiM  rebellea  a  Sa 


dal  MMw  a^Kfftf  ftti^  k4    ft^rlet. 


.     _   112— 

tambouç^  .aft(}4;>  este,  eejteiiu  prisonnier    aurl.   Mar- 

.4iej^ulzi)4s(Tifmi6nies<p<irftay monde  Brolhete,  femme 

'  àm:^àrdéiH\xsd.  offiî'iers  et  consuls  de  Maruejolz, 

les' admonestant  etieuf  commandant  mectreen  liberté 

net  nous  renuoyeMed.   Bardet,  leur  remonstrant  la 

'  -fàulte  qu'ils  allouent  commise  le  retenant.  A  laquelle 

^iejsusd.  Deàprn  nous  fist  responce  par  missiue  du 

(loutziesme  du,  présent  mois,  ou  accorde  que  ledict 

tambour  est  relfenu  en  allant  demander  les  tailles  du 

Roy  et  declhre  quil  ne  sera  eslargi  synon  en  mectant 

par  nous  en  liberté  certains  aultres  prisonniers  de 

guerre  que  détenons  des  leurs. 

Le  treitziesme  dud.  mois  de  feurier,  Jehan  Forgnat, 
'  merchant  (Jc^  pourceiaulx  de  Ugnhac,  au  dioceze  de 
(]ahors,  nous  auroit  présente  requeste  narratiue,  quil 
avoit  preste  a  Guillaume  Perier,  Anthoine  Bonafe,  et 
Pierre  Hugonnet,  la  somme  de  sept  vingts  onze  liures 
tournois,  pour  lachept  de  certains  pourceaulx  prins 
aux  susd.  pÀi  autëàiis  soldatz  de  la  compaignie  du 
cappitayne  Lii^Vël'  au  éh^nin  de  Maruejolz,  quont 
esie^'V6ndtis,^'èft  les  deniers  de  la  vente  mys,  soyoant 
nostre  ordonnance  pJrecèdanté,  entre  les  ^ains  de 
Jehan  LatëînetAntht^ineSazy;  concluant  que  vëu  ^uil 
faisoit  apparoir  lad.  sdmme  lui  ëstre  deae  par  obliga- 
tion, et  que  les  susd.  Peryer,  Bonafe,  et  Hugonnet 
nont  aûltre  bien,  la  recreandé  dy celle  luy  estre  baillée 
jusqués  tf  la  concurrance  de  son  obligation,  nonobstant 
)a  laulce  accusation  contre  Uuy  dressée  par  ung  An- 
thoine Recopia,'  veu  que  par  les  ac^tes  quil  auoyt  en 
main,  elle  dcmuroit  attaincte,  et  led.  Rocepla,  ca- 
Idmpniateur,  son  action  pour  la  c^Iumpnie  reser- 
(lee;  sur  laquelle  requeste  aurions  ordonne  que  veu 


r\ 


l:i  dcclamtion  faîete  par  Piore  Saiianyer  dauoir  recon- 
nut, par  le  moyen,  dud.  Forgnat  la  jument  dont  Ion 
accusoit  led.  Forgnat  aaoîr  emmenée,  tenant  la  main  a 
celltij  qui  laaôit  desrobei  que  le 'suppliant  estabsolt 
et  relaxe  de  lad.  accusation  eif  eslargi  ;  par  tout  a  lûy 
reseruee  son  action  pour  ses  injure,  despens,  dommni- 
{Çf»s  et  interetz  contre  qui  appartiendroit  ;  et  en  oultre 
(|ue  les  sommes  estans  au  pouuoyr  dud.  Lalein  et  Sazi, 
prouenuesdela  vente  desd.  pourceaulx,  seront  baillées 
et  delHurees  aud.  suppliant  en  tant  moihgz  de  la  susd. 
obligation,  en  faisant  par  luy  quictance  dycelles  au 
profBct  de  sesd.  débiteurs.  Ce  que  fust  après  exécute 
comme  nous  appareust  par  instrument  de  quictance 
retenu  par  m.*  Jehan  Gay,  notaire. 

I^  quatbrziesme  dud.  mois  de  feurier,  par  les  Doyen 
pt  Chanoynesde  lesglise  collégiale  de  Quezac  nous  Tust 
présentée  requéste  tendant  a  ce  que,  actendu  quils  ont  ' 
e8teexpolyes(1)  de  tous  leurs  biens,  chasses  de  leurs 
maisons  collégiales,  ycelles  bruslees  et  mises  en  ruy- 
nr^s,  et  eulx  c^intraîncts  prophaner  leurs  vies,  soy  ren- 
dre foytifs;  quil  nonspleust  les  descharger  de  la  somme 
de  deux  cens^cinquante  liures,  en  laquelle  se  monte 
leurquottitede  la  susd.  imposition  faicte  sur  les  ecclé- 
siastiques dud.  diocèse.  A  laquelle  Fust  respoudu  que, 
attendu  quil  est  nottovre  quils  ne  jonvsFent  de  leurs 
biens,  que  lad.  partie  de  deux  cens  cinquante  liures 
tournois  demureront  en  surceance  jusques  a  ce  que 
auUrement  par  nous  seroit  ordonne.. 

Le  quinziesnie  dud.  niois,'par  nous  fust  donne  man- 
dement aux  susd.  De  Boysuerdun,  De  La  (!aze  et  Pii- 

I)  U  19  joillet  1M2. 


~  114  - 

chault,  cappitaynes,  aller  visiter  les  muralhes»  volte 
et  cachots,  restans  de  la  ruyoe  du  Gouuent  jadis  des 
Carmes,  et  aduiser  si,  par  moyen  dy celles,  lennemy 
pourroit  nuyre  a  la  présent  ville;  pour  après  nous  en 
certiflSer.  Et  le  mesme  jour  ont  remys  leur  rapport 
deuers  nous  par  escript;  lequel  veu,  aurions  auec  lesd. 
Du  &oget.  De  La  Gaze,  et  De  Boysuerdun,  dresse  me- 
moyre  de  ce  questoit  necessa\refayie  pour  la  fortif- 
fication  de  lad.  ville,  et  icelluy  memoyre baille  au  susd. 
Achard,  premier  consul,  pour  le  communicquer  au 
conseil  de  lad.  ville,  et  nous  rendre  promptement  leur 
aduis  du  contenu  dycelluy. 

Le  dixneuiiesme  dud.  mois  de  feuriervpour  empê- 
cher le  passaige  des  montaignes  aux  ennemys  qui  oc-» 
cupent  la  ville  de  Maruejoiz,  aurions  despeche  com- 
mission aud.  De  Fudiault  pour  se  gecter  auec  sad. 
companye  et  demurer  en  garnison  en  la  ville  Dal- 
mont,  et  la  garder  et  conseruer  en  lobeissance  du  Roy; 
ensemble  les  villaiges  et  lieux  des  enuyrons,  ou  fismes 
incontinent  acheminer  sa  dicte  companye;  leur  ei^oi- 
gnant  viure  modestement,  sans  foller  le  peuple,  et  de 
gréa  gre,,eten  payant  suyuant  les  ordonnances  du 
Roy,  sur  les  peynes  y  contenues.  Ce  que  led.  de  Pu- 
rhault  auroit  promis  fere. 

Le  vingtiesme  dud.  mois  de  feurier,  les  habitansde: 
la  ville  et  mandement  de  La  Canorgue  nous  ont  pré- 
sente requeste  pour  estre  rembources  de  la  dépense 
jusques  audictjourfaictepar  les  soldatz  de  la  companye 
du  cappitayne  Salelles;  sur  laquelle  a  este  appoincte 
que,  a  la  prochaine  monstre,  seroit  proueu  aux 
supplians  sur  le  rembourcement  de  leurs  fourni- 
tures,  ot    que   cependant,  lesd.    soldatz  viuroyent 


—   115  — 

de  gre   a  gre  et  en  payant   raysonnablement. 

Led*  jour,  receusmes  lettres  dud.  De  PucbauU,  es- 
criptesau  Malzieu,  par  lesquelles  nous  aduertissoit  les 
muralhes  dud.  Almont  estre  emantellees  et  ruynees, 
les  portes  brusiees,  et  la  ville  sansaulcuns  viures,  par 
ainsin  non  tenable.  Et  que  ayant  prins  aduertissement 
que  lennemy  le  y  venoit  treuuer,  auoit  este  contrainct 
soy  retirer  auee  sa  companye  a  leutour  de  la  ville  du 
Malzieu.  A  laquelle  lettre  fismes  responce  le  lendemain 
matin  par  le  mesrae  pourteur,  par  laquelle  comman- 
dions aud.  PucbauU  soy  remectre  dans  la  dicte  ville 
dAlmont,  ne  tenyr  plus  les  champs,  et  fere  fayre  les 
portes,  racoustrer  les  muralbes,  et  meetre  viures  dans 
lad.  ville,  a  peyne  de  nous  en  prendre  a  luy. 

Le  vingt  ungiesme  dud.  mois  de  feurier,  fust  par 
nous  despecbee  ordonnance  et  descharge  aud.  De  Bra- 
gelonge  pour,payer  a  Antboine  Geymar,  mareschal  de 
Mende,  la  somme  de  vingt  une  liure  cinq  solz,  six  de- 
niers tournois,  tant  pour  auoir  ferre  les  roues  des  char- 
riots  desd.  pièces  bastarde  ei  faulcon  estans  aud.  Mende, 
que  pour  la  fourniture  par  luy  faiete  de  demy  quintal 
huict  liures  fer,  poyse  et  employé  a  ce  dessus  en  nostre 
présence. 

Le  vingt  deuxiesme  dud.  mois,  le  susd.  Achard, 
consul,  nous  rappourta  auoyr  communique  les  susd. 
memoyres  concernant  les  réparations,  et  ce  qupstoit  de 
besoingfere,  a  la  présent  ville,  au  conseil  de  lad.  ville; 
ou  auoit  este  oppine,  conclud  et  résolu  comme  eu  lacté 
quil  en  auoit  remys  deuers  nous,  ou  lesd.  memoyres 
sont  insérées,  de  teneur  :  Du  vingtungiesme,  etc.  Veu 
lequel,  et  le  rapport  desd.  cappitaynes,  fust  par  nous 
ordonne  comme  sensuit:  Nous  ,  Bertrand  De  Ceneret, 


t 


~   116  - 

Seigneur  el  Baroïi  dud.  lieu,  lieuleiient  pour  le  Roy  au 
pays  de  Giuaudanen absence  de  Monseig»eur  le  Mares- 
chal  de  Dampuille  et  du  Sire  de  Joyeuse»  a  plaîn  in- 
forme des  eotre|)rinses  faîctes  |)ar  les  rebelles  et  sédi- 
tieux enncihys  du  Roy,  son  Estât  et  du  repoz  publique, 
en  dernier  lieu  esleues,  mesmes  pour  enuabir  la  pré- 
sent ville  de  Mende  et  la  mectrc  hors  lobeyssanre  dpd. 
Sire,  et  que  poury  cuyder  paruenyr,  se  pourroyent  venir 
retirer  au  derrière  des  niuralhes  qui  restent  au  Ueu  ou 
esloit  le  Couuent  etjlesglise  des  Carmes,  aux  premiers 
troubles  ruynes,  lesquelles  muralhes  sont  joignant  lad. 
ville  au  port  de  larequebuze,  comme  y  ceult  enneniys 
ont  cy  déuaht  faict  aux  autres  camps,  mys  par  eulx, 
tant  au  mois  de  nouembre  dernier  que  aux  premyers 
troubles,  faisant  dillec  grandissime  préjudice  a  ladicte 
ville,  jusques  a  la  mectre  en  dangîer  destre  prinse  et 
mise  en  leurs  mains;  leur  seruant  les  muralbes,  trans- 
uersans,  voultes  et  cachots  que  y  demeurent  encores*, 
d'»  retràicte  et  ramparl,  combien  que  dallieurs  demu- 
rent  inutiles  auxd.  Carmes.  Pour  a  ce  obuyer,  a  la  ré- 
quisition et  remonstrance  de  plusieurs  des  habitans  de 
lad.  ville,  et  veu  la  conclusion  sur  ce  dessus  faicte, 
arresteeenla  maison  consullayre  dycelle,  duvingtun- 
giesmedu  présent  mois,  et  le  rapport  que  nous  a  este 
faict  par  les  seigneurs  De  La  Caze,  De  Boys  verdun  et 
De  Puchault,  cap|)itaynes,  qui  ont  visite  de  nostre  man- 
dement lesd  muralhes,  voltes  et  cachots,  restans  aud. 
lieu  ou  estoit  led.  Couuent  et  esglîse  des  Carmes  ;  et  le 
tout  mis  en  auant  et  faict  veoyr  aux  gens  de  nostre  dict 
conseil  et  aultres  soûbzsignes;  suyuant  lesd.  rapports 
auons  ordonne  et  ordonnons,  que  les  muralbes  restans 
droîrles  <le  lad.  ruyne  et  brusiemont  desd,  Couuent  et 


—   117  — 

esglise  des  C;irme.^,  ruyiies  par  lesd.  enneiiiys  d(^s  Ic^sd 
preinjers  troubles,  comme  inutilles  et  inhabitables  aux 
Religieux  dud.  Gouuent,  f;randemeDt  propice  a  len- 
Demy  et  dommageables  a  lad.  ville,  seront  abbatues, 
r&zees  et  myses  en  estât  que  ne  puyssent  nuyre  a  lad. 
ville,  ny  proflBteraud.  ennemy;  et  affin  que  la  pierre 
desd.  murailles  ne  puisse  proffiter  a  icelly  ennemy  pour 
byre  bastions  6u  renforts  sur  le  lieu  pour  offencer  lad. 
ville,  auons  permis  et  permectons  ausd.  consuls,  pro- 
cureur et  ouuryer  dycelle,  de  prendre  lad.  pierre  pour 
raconstrer  et  redresser  les  muralhes  et  fere  les  aultres 
réparations  par  nous  ordonnées  et  a  ordonner  jpour  la 
fortiffication  de  lad.  ville  qui  est  capitalle  de  tout  U* 
diocèse  et  en  lobeyssance  du  Roy  ;  actendue  lurgenle 
nécessite  desd.  n^parations.  Faict  et  prononce  a  Mende 
et  dans  les  maisons  de  la  precentorye,  le  vingtroysiesme 
dud.  mois  de  feurier.  Âinsin  signes  :  Ceneret  ;  Truphi  ; 
De  Piirhault;  Achard,  consul. 

Le  vingt  troysiesme  dud.  mois  de  feurier,  iust  arresle 
et  prononce  en  noitre  dict  conseil  lordonuance  que 
îH?usuyt:  Nous  Bertrand  De  Ceneret,  Sire  et  Baron  dud. 
lien,  lieutenant  etc,  deueuient  informe  des  monopolles, 
assiunblees  et  congrégations  que  les  nouuellement  es- 
Icues  ennemys  du  Roy,  son  estât  et  du  repoz  publicque 
font  aud.  pays  de  Giuaudan  puur  ehuahir  les  villes, 
rhastaulx  et  places  y  restans  a  lobeyssance  du  Roy,  sin- 
gulièrement la  ville  de  Mende,  capitalle  de  lout  le 
»lioce/.e;  désireux  de  tout  nostre  pouuoir  de  les  y  em- 
pesL'her  et  conseruer  lad.  ville  de  Mende  et  ses  citadins 
en  lad.  obeyssanee  ;  ayant  faict  descouurir  et  visiter 
les  inunilbcs,  tours,  fosse/-  et  aullres  forteress(»sdc 
lad.  ville  par  les  Seigneurs  Dr*  La  (>aze  et  De  Boys- 


—  118  — 

Verdun,  bailly  de  Giuaudan  et  De  Puehaut,cappitaynes 
y  establys  soubz  nous  par  le  Roy  et  led.  Seigneur  de 
Joyeuse,  et  ouy  leur  rapport  sur  les  réparations  quils 
ont  trauue  estre  bon  y  fayre,  en  nostre  conseil  suyuant 
laduis  dicelln  et  des  aultres  soubzsignes,  auons  or- 
donne et  ordonnons  que  la  grand  muralhe  et  seincture 
de  lad.  ville  sera  haulsee,  en  icelle  faicts  de  trauersins 
et  mantellets  ez  lieus  et  endroicts  neccssayres,  les  bol- 
leuardsdes  portes  dangiranetdu  sobeyran  haulsses, 
les  faulcesbrayes  et  muralhesdela  terrasse  redressées, 
et  tant  ieelles,  que  la  grande,  et  tours  reuestues;  et  les 
aulcunes  desd.  tours  percées,  et  faicts  les  planchiers 
ez  lieux  que  par  lesd.  Seigneurs  cappitaynes  sera 
aduise.  Au  surplus  les  fosse;s  seront  vuydes  et  mjs  a 
fondsdecuue,  leurs  excluses  réparées  et  mises  en  lestât 
ancien,  ou  bien,  faict  en  3 celles  des  inoyueaulx  en 
voulte  auec  cannonyeres  pour  battre  de  tous  eoustes 
le  long  des  fossez,  et  lesd.  fossez  remplysdeau  ;  don- 
nant en  mandement  ausd.  cappitaines  De  La  Gaze,  De 
PuchauU  et  De  Boysuerdun  de  visiter  les  portes  tant 
de  la  ville  que  des  faulcesbrayes,  les  munitions  des 
viures  et  de  la  guerre,  et  aussi  ta  montagne  de  Sàinct 
lipide,  maison  et  église  de  Sainct  Priuat,  lesd.  mu- 
ralhcs  et  tours,  pour,  entendu  leur  rapport,  estre 
proueu  au  surplus  des  réparations  et  aultres  choses 
que  seront  necessayres  a  lad.  ville,  ainsin  -quil  appar- 
tient. Et  pour  fournir  et  contribuer  ausd.  réparations, 
ordonnons  que  tous  ceulx  qui,  pour  ce,  seront  a  cons- 
traindre,  seront  constraincts y  contribuer  pour  cottite, 
et  tant  les  villaigeoys  des  paroisses  circonuoysines  que 
les  manans  ethabitans  de  lad.  ville  aux  maneuures, 
comme  se  y  trouueront  estre  tenus  par  contract,  cous- 


—  119  — 

tume  ou  disposition  de  droict  par  les  voyes  accoustu- 
mees,  commepour  lespropresaifdyres  du  Roy.  Actendii 
lurgente  nécessite,  enjoignant  aux  consuls,  procureur 
etouurier  de  lad.  ville  de  vacquer  et  entendre  a  toute 
diligence  et  fere  fayre  lesd.  réparations  a  peyne  de  nous 
en  prendre  a  eulx  et  des  despens,  dommaiges  et  interests 
que  lad.  ville,  a  faulte  de  ce,  en  pourroyt  souffrir.  Et  en 
oultre  leur  enjoignons  faire  mectre  incontinent  et  sans 
déliai  six  meulles  des  molins  plus  prochains  dans  lad. 
ville,  |>our  seruir  a  promptement  redresser  lesd.  mo- 
lins en  cas  que  par  lesd.  ennemys  seroyent  rompus;  et 
ce,  en  lieu  asseure,  saulf  aux  proprietayres  de  les  pou- 
uoir  recouurer  incontinent  après  les  troubles  passes. 
Et  aussi ,  de  fayre  tenyr  nect  et  ouster  les  immondices 
et  femyers  de  lentour  de  lad.  muralhe,  dans  la  volte; 
et,  a  ce,  constraindre  chacun  des  habitans  a  lendroict  de 
leurs  maisons  et  habitations,  a  peyne  de  cinq  cens  liures 
tournois,  en  leurs  propres  et  prives  noms  ;  et  ausd.  ha- 
bitans et  villaigeoys,  reffusans  faire  ce  dessus,  de  cent 
soûls  tournois  pour  la  premyere  foys,  et  pour  la  se- 
conde de  dix  liures  tournois  et  de  prison  que  sera 
executlee  sans  depport,  le  jour  passe,  et  employé  ausd. 
réparations  ;  et  pour  la  troysiesme  foys,  du  fouet,  et 
destre  bany  de  lad.  ville.  Faict  et  arreste  en  la  ville  de 
Mende  led.  jour  vingt  troysiesme  de  feurierlan  mil 
cinq  cens  soixante  huict,  dans  les  maisons  episcopalles 
de  Mende.  Presens  les  seigneurs  De  La  Gaze  et  De  Boys 
ucrdun,  bailly  de  Giuaudan,  capitaines,  Messieurs  Du 
Roget,  régent  en  leuesche  de  Mende,  François  Du  Mus, 
Jehan  Malzac,  Claude  Âchard  ,  licencie  et  premyer 
consul,  ainsin  signes:  Ceneret ,  De  Mostuejols,  De 
Puchault.  etc. 


—   120    - 

Le  vingt  quulriesmedud.  iiioysde  leurier,  receusmes 
une  lettre  que  led.  Seigneur  de  Joyeuse  nous  escripuit 
du  présent  nioys  de  fempter,  contenant  entre  aultre^ 
choses,  que  si  nous  tenyons  aulcuns  lieuz  pieca(l)  oc- 
cupes par  les  ennemis,  sils  nestoyent  comipodes  pour 
delïence,  de  les  fayre  demanteller  et  mectrç  hors  de  - 
toute  deffe^ce  ;  nous  enuoyoit  aussi  certaines  atiltres 
lettres,  mesn)es[uhc  a  cachet  voulant  pour  féreteoyr 
au  Seigneur  Dapchier,  lesquelles  lettres  sigoejss  par, 
led.  Seigneur  lune  en  original  et  laultre  par  extraict, 
sont  de  teneur  :  Monsieur,  etc.  Monsieur,  etc. 

Le  vingt  sixiesme  du/1,  mois  de  feurier,  par  nous 
furent  delli urées  ordonnances  aud.  trésorier  de  lextra- 
ordinayrc  ou  son  commis,  pour  bailler  et  deijiurer  a  ^ 
Anthoine  de  Beauregard,  sieur  de  La  Rode,  trente  six 
liures  pour  ses  despens,  destre  venu  a  Mende,  et  après, 
estre  aile  aduertir  le  SL'igneur  de  Sainct  Heran  du  siège 
questoit  douant  la  dicte  ville  ;  semblablement  pour 
delliurez  a  m.®  Jehan  Carcl,  pour  nostre  estât  du  pré- 
sent mois,  cinq  cens  liures;  a  Guerin  Fontunyede 
Saignes,  la  somme  de  dix  liures  seize  soûls  tournois,  ' 
pour  ses  peynes,  vaccations  et  despences  exposées  ,au 
voyage  faict  par  nostre  commandement  et  du  comniys 
du  présent  diocèse,  en  Vellay  pour  informer  le  Seigneur 
Euesquedu  Puy,  de  la  venue  des  Vicomtes  de  Borni- 
quel,  Paulin  et  leurs  trouppesdeuantla  ville  de  Mende, 
et  le  prier  nous  secourir  de. ses  forces. 

Le  lendemain  vingt  septiesme  jour  dud.  mois  de 
feurier,  furent  arrostees  |)ar  nous  et  en  nostre  conseil 
idusieurs  ordonnances  concernans  le  reiglement  des 


,1    Peu  auparavaul  ^Du  C. 


—   121    ^ 

affayres  qui  se  presentoyent,  estans  de  teneur  :  Nous, 
Bertrand  de  Generet,  seigneur  et  baron  dud.  lieu,  lieu- 
tenant etc.fdeuement  informe  des  monopoles,  assem- 
blees  et  congrégations  que  aulcuns  seigneurs,  gentils 
hommes,  etaultres  nouuellement  esleues,  rebelles  et 
desobeyssans  aux  commandements  de  Dieu,  du  Roy  et 
de  justice,  font  et  entreprennent  fayre  journellement, 
tantdejourquedenuictezyillesdeMaruejolz,Chanac, 
Florac,  Ispaignac  et  aultres  lieux  quils  tiennent  dans 
nostre  gouuernement  hors  lobeyssance  du  Roy,  pour 
enuahir  et  saysir  les  villes  et  chasteaux  restans  dans 
ycelluy  en  lad.  obeyssance,  tenus  par  les  vrays  catho- 
liques et  subjects  dud.  Seigneur,  et  se  rendre  forts  et 
rebelles  dans  iceulx  ;  ensemble  des  pilheryes,  brusle- 
mens,  saccaigemens  et  ruynes  des  églises,  temples  et 
maisons  tant  des  ecclésiastiques  que  des  aultres  fidelles 
subjects  du  Roy,  meurdres  et  massacres  de  leurs  per- 
sonnes, impositions  et  leuees  de  deniers  que  yceulx 
rebelles  et  séditieux  font  sur  lesd.  subjects  de  Sa  Ma- 
geste  ;  pour  subuenir  a  leurs  dampnees  entreprinses 
au  nom  suppose  du  Roy  et  soy  disant  protecteurs  dud. 
pais  de  Giuaudan,  combien  que  au  contrayre  ils  tra- 
uaillent  a  le  ruyner  et  destruyre  par  tous  moyens  ; 
pour  a  ceobuyer,  conseruerlesd.  villes,  chasteaulx  et 
aultres  lieux  a  lobeyssance  du  Roy,  guarder  lesd.  sub- 
jects doppression,  viollance,  et  tirannye,  par  laduis  de 
nostre  conseil,  veues  en  ycelluy  les  inquisitions  sur  ce 
dessus  faictes  et  original  de  certain  mandement  de 
saysir  les  fruîcts  de  tous  les  beneffices,  et  de  despartir 
etfayreleuee  de  deniers  imposes  par  le  Seigneur  de 
Thoras,   chef  et  aucteur  desd.  entreprinses,  par  luy 

signées,  et  aultres  pièces  touchant  lesd.  affayres,  auons 

9 


f 


-   I-22  — 

ordonne  et  ordonnons  ce  que  sensuit,  par  prouisioa 
et  jusques  a  ce  que  par  le  Roy,  ses  courts  de  parlement, 
ou  lieutenant  de  Sa  Mageste  aultrement  y  sera  proueu 
et  ordonne  :  Premièrement,  quil  est  enjoînct  a  tous 
baillifs,  seigneurs,  gentilshommes,  consuls,  magistrats 
et  aultres  bons  et  fidelles  subjects  du  Roy  de,  en  cas 
quils  trouueront  auleuns  des  nouuellement  esleues 
contre  lauctorite  du  Roy  qui  se  sont  empares  des  villes 
de  Maruejols,  Ghanac,  Florac,  Ispaignac  et  aultres 
lieux  du  présent  diocèse  de  Monde  et  y  tiennent  fort 
contre  la  mageste  dud.  Seigneur,  de  se  assembler  en- 
semble les  communes  a  son  de  tocquesein,  se  mectre 
en  armes,  leur  courir  sus,  les  tailher  et  mectre  en 
pièces  comme  deffyes  ennemys  du  Roy  et  du  repoz  pu- 
blique ;  et  ce,  a  peyne  destre  punys  comme  faulteurs 
desd.  rebelles  et  séditieux.  Aussi  prohibons  et  deffen- 
dons  a  tous  hostelliers,  cabarettiers  et  aultres  habitans 
dans  nostre  ditgouuernement,de  ne  recepuoir,  loger, 
ny  héberger,  de  jour  ni  de  nuict  en  leurs  maisons  et 
habitations  telle  manyere  de  gens,  leur  donner  ny  ad- 
ministrer pain,  vin,  ne  aultres  viures,  exercer  auec 
eulx  aulcun  commerce,  pourter  ausd.  villes  ne  lieux 
rebelles  aulcunes  merchandises,  viures,  ne  deniers, 
leur  ayder,  fournyr  darmes,  moyens,  ne  aultres  choses 
sur  la  peyne  que  dessus;  auxquels,  en  tant  que  besoing 
est,  enjoignons  sur  mesmes  peynes,  les  reueller  et  dé- 
noncer incontinent  aux  seigneurs  des  lieux,  magis- 
trats, officiers  et  consuls  dycelluy,  et  ayceulx,  lad.  dé- 
nonciation faicte,  de  y  pourueoyr  diligemment  incon- 
tinent par  les  moyens  et  forces  comme  dessus,  a  ce 
que  Ihonneur  en  demeure  a  Dieu  et  la  force  et  obeys- 
sance  au  Roy  et  a  sa  justice. 


—  123  — 

Demesmes  prolûbousetdeffenilonsatous  seigneurs, 
gentilshommes,  et  aultres  de  quelque  qualité  et  eondi- 
tioQ  quils  soyent,  imposer,  eottiser  ou  tailher,  ny  fere 
fayre  ieuees  daulcuns  deniers  sur  les  subjects  du  Roy 
aud.  pays  de  Giuaudan'soubs  quelque  prétexte  que  ce 
sojft,  assembler  ny  tenyr  Estats  ou  Assiettes  particu- 
lyeres  sans  exprès  mandement  ou  commission  dud. 
Seigneur  ou  de  ses  lieutenans  generaulx,  desquels  le 
pouuoyr  a  este  veu  et  enregistre  en  lad.  court,  a  peyne 
destre  dicts  et  declaires  crimineulx  de  lèse  mageste, 
tant  ceulx  qui  imposeront,  cotiseront,  loueront  et  exi- 
geront, que  ceulx  qui  sciemment  bailleront  et  paieront 
les  sommes  cottisees  ou  qui  se  cottiseront  par  iceulx 
séditieux  et  rebelles. 

Semblablement  faisons  inhibitions  et  deffence^  a 
peyne  de  confiscation  de  corps  et  de  biens  a  toutes 
personnes  de  quelque  estât,  condition  et  religion  quils 
soyent  de  ne  offenser  directement  ou  indirectement  les 
prebtres  et  personnes  ecclésiastiques,  ne  aultres  ca* 
tholiques  en  leurs  personnes,  ne  yceulx  troubler  en  la 
perception  des  fruicts  decimaulx  et  droicts  a  eulx  ap- 
partenans  a  cause  de  leurs  bénéfices  et  aultres  leurs 
biens  et  propriettes»  sans  donner  ausd.  ecclésiastiques 
aulcuns  empeschemens  a  la  continuation  du  diuin  ser- 

uice  suyuant  leglise  catholique  et  romayne ,  ainsin 

quils  faisoyent  auparauant. 
Leur  prohibons  en  oultre  sur  les  mesmes  peynes 

procéder  cy-apres  a  aulcunes  démolitions  et  ruynes  des 

temples,  fractions  et  abbattemens  de  croix,  ymaiges  et 

oraioyres,  volleryes  dy celles  ny  des  maisons  tant  desd. 

ecclésiastiques  que  vrays  subjects  du  Roy. 
En  oultre,  afin  que  lagriculture  et  labouraige  de  la 


—   12V  — 

terre  ne  demeurent  en  arrière  et  (|ue  le  commerce  sôit 
continue,  auons  mis  et  mectons  soubs  la  protection  et 
sauuegarde  du  Roy  tous  et  chacuns  ses  vrais  subjects 
trauaillant  a  lagriculture,  laboureurs,  semans  et  fe- 
cueillans  les  fruicts  de  la  terre,  tant  personnes  que 
leurs  betes,  ensemble  tous  merchans,  mullactyers, 
voictufyers,  trafficquans  et  aultres  conduisans  en  la 
présent  ville,  et  aultres  villes,  lieux,  bourgs  et  bour- 
gades dud.  pays  de  Giuaudan,  estans  a  lobeyssance  du 
Roy,  merchandises,  victuailles  et  aultres  choses  neces- 
siUyres  a  lentt'etenement  de  la  vye  humayne  et  quoti- 
diane. 

Prohibons  et  deifendons  aussi  a  toutes  personnes  de 
quelque  estât,  qualité  ou  condition  quils  soyent,  de 
par  le  Roy,  nempecher  lesd.  laboreurs  audict  labou- 
raige ,  agriculture  et  recollection  des  fruicts  de  la 
terre,  moings  lesd.  merchans,voicturiers,  viuandiers 
et  aultres  de  la  qualité  que  dessus  en  leur  traflScque  et 
negotiation,  les  vexer,  ne  molester  en  leurs  personnes 
propres  ny  de  leurs  seruiteurs,  bestes,  fruicts  et  mer- 
chandises en  manyere  que  ce  soit,  les  retenyr  ne  aul- 
trement  empêcher,  sur  peyne  destre  punys  comme 
infracteurs  de  lad.  sauuegarde,  et  de  la  vie;  enjoignant 
soubz  mesmes  peynes  a  tous  gentilshommes  seigneurs 
des  places  et  juridictions  du  présent  pays,  oflSciers, 
consuls  et  aultres  subjects  dud.  Seigneur  et  quil  ap- 
partiendra en  chacun  endroiet  soy  tenyr  les  chemins 
libres,  francs  et  asseures,  et  euiter  que  lesd.  merchans 
ne  soyent  aulcunement  retardes,  molestes  ou  empêches 
en  leur  passaige  et  de  leurs  dictes  merchandises,  val- 
lets  et  bestes. 

Pareilhement, désireux  de  pouruoir  au  soullaigement 


-    126  ^ 

du  pauure  peuple  et  ie  garder  doppression  nuons  cy 
deuant  faict  et  faysons  de  rechef  inhibition  et  deffence 
a  tous  capitaines,  leur  lieutenans,  enseignes  et  soldatz 
tant  a  pied  que  a  chenal,  estans  soubz  nostre  charge 
pour  le  seruice  du  Roy  au  présent  pays  de  Giuaudan, 
de  ne  rien  prendre  que  de  gre  a  gre  en  payant,  courir, 
piller,  saccaiger,  concuter,  ny  esctorquer  sur  les  pan- 
ures paysans  et  vrays  subjectsdu  Roy,  ains  viure  mo- 
destement et  soy  entretenir  delà  solde  a  eulx  ordonnée, 
de  laquelle  se  entretiendront  de  tous  viures,  eux, 
leurs  vallets  et  cheuaulx,  soit  quils  demurent  en  gar- 
nison, marchent  par  pays,  allant  ou  venant  a  lad.  gar- 
nison ou  en  aultre  manyere  que  ce  puisse  estre,  sans 
que  lesd.  subjects  du  Roy  soyent  tenus  en  aulcune 
fourniture  desd.  viures  ;  et  ce,  sur  les  peynes  conte- 
nues ez  ordonnances  du  Roy  sur  ce  faictes  ;  et  de  ce 
que  pourroit  auoir  este  faict   cy  deuant  et  que  se 
fera  contre  ce  dessus  au  contraire,  enjoignons  a  tous 
ceulx  qui  se  treuueront  ou  estimeront  folles»  conçûtes, 
extorcques  ou  aultrement  maltraictes  en  leurs  per- 
sonnes et  biens  le  nous  dénoncer  incontinent  et  sans 
dellay  et  en  fayre  enquérir  par  les  bailly  et  juge  de  Gi- 
uaudan,  ou  aultre  premier  magistrat  sur  ce  requis, 
auquel  mandons  ainsin  le  faire  pour,  lad.  inquisition 
faicte  y  pouruoir  et  en  aduertir  sa  mageste  pour  y  or- 
donner comme  son  bon  plaisir  sera.  Faict  a  Monde  et 
dans  nostre  logis,  presens  les  soubssignes:  De  Ceneret. 
De  Monstuejols.  De  Puchault. 

Le  vingt  septiesme  dud.  mois  de  feurier,  nous  enuo- 
yasmes  au  seigneur  Dapchier  certaync  lettre  missiue 
que  monsieur  De  Joyeuse  luy  escripuoit,  par  Ânthoine 
Pons,  merchant  et  m.*  Francoys  Enjaluin,  notaire  de 


r 


-    12G  —  ' 

M(*ndt\  aiisquels  doniiasines  charge  dire  aiid.  Sei- 
gneur quil  empêchât  que  ses  subjects  ne  pourtassent 
aulcuns  viures  aux  ennemys  qui  tenoyent  Maruejols. 
Qui  nous  rapportarent  le  premyer  jour  du  mois  de 
mars  ainsin  lauoir  faict,  et  baille  lad.  lettre  aud.  Sei- 
gneur Dapchier,  trouue  en  lad.  ville  de  S.*  Chely. 

Led.  jour  vingt  septiesme  dud.  mois  de  feurier  ,  le 
seigneur  De  Boys  verdun,  bailly,  nous  a  rapporte  que 
suyuant  notre  susd.  mandement,  il  se  seroil  achemyne 
auee  sa  trouppe  des  les  setziesme  et  dix  septiesme  du 
présent  mctis  douant  la  ville  dlspaignac  et  enuoye  aul- 
cuns des  soldats  de  sad.  compaignye  auee  son  trom- 
pette sommer  tant  les  officiers,  consuls  et  habitans  de 
lad.  ville  d'Ispaignac  que  de  Florac  rendre  lesd.  villes 
en  nos  mains  soubz  lobeyssance  du  Roy  ;  que  nauroyent 
volleu  respondre  aulcune  chose ,  ains  auroyent  tire 
contre  les  soldats  plusieurs  arquebuzades  et  se  se- 
royent  mys  en  debuoyr  de  les  fayre  mouryr.  Quoy  vo- 
yant et  sa  trouppe  foible  pour  forcer  lesd.  villes , 
auroyct  este  contrainct  se  retirer  auee  sa  compaignye 
dans  la  présent  ville. 

Le  dernier  jour  du  mois  de  feurier  fismes  prohiber 
a  son  de  trompe  a  tous  habitans  de  lad.  ville  de  Mende 
de  ne  empourter  aulcunes  pierres  de  la  démolition  de 
ce  que  restoit  des  murailles  et  ruyne  dud.  couuent 
jadis  des  Carmes  ;  comme  appert  par  lexploict  de  la 
publication  descripte  au  pied  du  mandement  par  nous 
donne  au  trompette,  de  teneur  :  De  par  le  Roy,  etc. 

Le  premier  jour  du  mois  de  mars  aud.  an,  par  les 
religieux  dud.  couuent  des  Carmes,  nous  fust  présentée 
requeste  pour  leur  estrc  permis  retirer  la  pierre  taillée 
des  ruynes  do  leurd.  couuent;  sur  laquelle  auryons 


—   127  — 

appoincte,  comme  au  pied  dyeelle  esteseript,  eoppio 
de  laquelle  en  auryons  faict  retenyr  par  notre  secre- 
tdyre,  estant  de  teneur  :  a  hault  et  puissant  etc. 

Le  quatriesme  dud.  mois  de  mars,  a  la  réquisition 
du  susd.  Malzac,  procureur  du  Roy,  en  nostre  logis,  les 
ordonnances  susinserees  du  vingt  cinquiesme  du  mois 
de  feurier  dernier,  ont  este  inthymees  a  Francoys  de 
Fabregues,  seigneur  dud.  lieu,  Pierre  de  Vergessac, 
seigneur  de  La  Brosse,  Jehan  de  Fonbesses,  seigneur 
de  Rocheuallyer ,  Jehan  De  Granlac,  seigneur  dud. 
lieu,  Pierre  Crespin  de  Maruejols,  Anthoine  Gastelnau 
dud.  Greze ,  et  parlant  a  eulx  ,  a  tous  leurs  subjects  , 
comparrochiens  ou  cytoyens  et  des  enuyrons  ,  faictes 
les  injonctions  de  y  obeyr  sur  les  peynes  y  contenues, 
voyre  chacunen  sa  juridiction  les  fayrepublyer  et  nous 
en  certifier.  Presens  François  de  Pierres,  seigneur 
dud.  lieu,  Jehan  Presles  efplusieurs  aultres. 

Le  septiesme  dud.  mois  de  mars,  pour  t'ayre  cesser 
les  pilleryes  ,  concutions ,  extortions  ,  meurdres  et 
aultres  excès  que,  ung  nomme  La  Gîelle  et  aultres 
desd.  séditieux,  tenans  la  maison  et  fort  de  Myrandol 
hors  lobeyssance  du  Roy,  commectoyent  journelle- 
ment, eue  conféra nce  et  laduys  de  nostre  dict  conseil, 
auryons  donne  en  mandement  aud.  De  Boysuerdun, 
capitaine,  de,  auec  sa  compaignie  se  transporter  aud. 
Myrandol,  sommer  et  requérir  les  occuppateurs  dy- 
celluy  a  le  remectre  en  nos  mains  et  pouuoyr  pour  le 
tenyr  en  lobeyssance  du  Roy,  et,  en  cas  de  reffuz,  uzer 
des  forces  et  constrainctes  accoustumees  en  lart  milli- 
Uyre  pour  fayre  obeyr  tels  rebelles  et  séditieux  ;  suy- 
uant  quoy  ,  Icd.  De  Boysuerdun  auroyt  prins  son 
chemin  vers  led.  Myrandol. 


^   128  — 

Le  unzicdine  jour  dud.  uiois^  auryons  aussi  enuoye 
commission  aud.  Bailly  pour  sommer  ceulx  qui  occu- 
pent Villefort  de  le  rendre  en  lobeyssance  duRoy«  et, 
en  cas  de  reffuz,  le  y  constraindre  par  mesme  force 
que  dessus,  contenant  aussi,  pour  cest  effect,  puis- 
sance de  fere  assembler  les  communes,  et  pour  joindre 
a  sa  companye,  luy  auryons  aussi  enuoye  les  corn- 
panyes  des  cappitaines  La  Cazeet  Daussan. 

Le  tretziesme  dud.  mois  de  mars,  a  la  requeste,  no- 
mination ,  ellection  et  présentation  des  consuls  et 
principaulx  habitans  de  la  ville  de  Lengonhe,  de  la 
personne  de  Loys  Esparnyer,  seigneur  de  Blazere,  en 
chief,  pour  commander  et  auec  lesd.  habitans,  guarder 
lad.  ville  en  lobeyssance  du  Roy  et  ayant  faict  prester 
serement  aud.  Esparnyer,  qui  nous  auroit  promys  a 
peyne  de  sa  vie  entendrealad.  guarde  et  conseruation 
de  lad.  ville  en  lad.  obeyssance  et  comme  ung  bon  et 
fidellesubject  du  Roy  est  tenu  fayre,auxgaiges  de  cin- 
quante liures  tournois  le  mois,  quauons  ordonne  estre 
prinses  de  la  somme  de  trois  cens  liures  tournois  que 
cy  deuant  leur  auons  permys  coucher  et  leuer  sur  eulx 
pour  les  réparations  de  lad.  ville,  que  seront  leuees  en 
ce  que  reste  ;  et  pour  ce  dessus  fayre  et  constraindre 
lesd.  habitans  a  se  armer  et  fayre  lad.  guarde  par  tous, 
lui  auryons  despeche  commission  le  lendemain. 

Le  quinziesme  dud.  mois  de  mars,  led.  seigneur 
bailly  nous  a  rapporte,  le  septiesme  du  présent  mois, 
estre  aile  auec  sa  trouppe  a  Myrandol,  et  en  chemin, 
auoyr  rencontre  une  partie  des  soldats  que  y  estoyent 
en  garnison  au  lieu  de  Chazals,  pillans  le  peuple,  et 
leur  auoir  faict  courir  sus,  comme  ennemys  du  Roy  et 
perturbateurs  du  repoz  publie,  rompu  une  partie  dy- 


—  129  — 

ceulxet  les  autres  mys  en  roulte;  et  après  estre  aile 
aud.  Myrandol  et  escript  par  son  trompette  a  ceulx  qui 
estoyent  dedans  de  luy  rendre  le  fort  soubs  lobeyssance 
du  Roy.  A  quoy  un  nomme  La  Gelle,  leur  chief,  luy 
auoit  faicte  responee  de  re£fuz  et  que  Ibonneur  ne  le 
luy  permectolt.  Quoy  voyant,  auoyr  approche  aud. 
chasteau  auec  les  trouppes  des  cappitaynes  De  La  Gaze 
et  Daussan  que  luy  auyons  enuoyees  pour  son  renfort; 
et  de  rechief  faict  sommer  par  lesd.  trompettes  ceulx 
qui  estoyent  dedans  led.  fort.  Pour  tous  lesquels  led. 
La  Celle  auroit  demande  tresues  pour  troys  jours  ;  et 
le  lendemain  ,  huictiesme  dud.  mois ,  douant  jour, 
auroit  quicte  le  fort,  duquel  îcelluy  bailly  se  seroit 
saysi  et  lauroit  mys  en  lobeyssance  du  Roy.  Et  le  un- 
ziesme  jour  dud.  mois  suyuant  aultre  nostre  lettre, 
auoyt  laysse  Vidal  de  La  Volte,  caporal,  de  la  compai- 
gnye  dud.  La  Gaze,  auec  vingt  soldats  de  lad.  compai- 
goye  dans  led.  chasteau  pour  le  guarder,  nous  a  rendu 
led.  chasteau  afin  que  par  cy  après  par  nous  soyt  pour- 
oeu  a  la  guarde  dycelluy  ,  comme  verrons  a  fayre  pour 
le  seruice  du  Roy  ;  suyuant  quoy  aurions  enuoye  com- 
mission aud.  La  Volte,  pour  auec  lesd.  soldats,  fayre 
lad.  guarde. 

Le  dix  septiesme  dud.  mois  de  mars,  informe  par 
led.  bailly  comme  dans  led.  fort  de  Myrandol  ny  auoyt 
aalcuns  viures  pour  la  nourriture  desd.  soldats,  en  cas 
quil  adaiendroit  ung  siège  ou  aultre  nécessite,  auryons 
ordonne  que  les  parroissyens  de  Ghasserades,  circum- 
aoy^nsdud.  Myrandol,  leueroyent  entre  eulx  et  feroyent 
mectre  ez  mains  de  Vidal  Chaluidan,  Vidal  Brunel  et 
Jehan  Velayc,  procureurs  dud.  parroîsse,  dans  led.  fort 
de  Myrandol,  la  quantité  de  vingt  cestiers  seigle,  me- 


—  130  — 

sure  (le  Meiulc ,  vingt  charges  vin  ,  de  cinq  ccstiers  1 
cbai^ge,  vingt  niottons,  huict  quintaulx  lard  ou  poui 
ceau  salle,  et  vingt  liures  tournois  en  achept  de  chai 
bouyne  et  ung  quintal  chandelles,  et  conseruees  le 
dictes  quantités  pour  la  munition  dud.  fort,  a  la  charg 
de,  par  led.  Chaluidan,  Brunel  et  Vellayc  nous  en  rec 
dre  bon  compte  et  reliqua  ;  saulf  a  en  fayre  rembource 
lesd.  paroissiens  au  prix  que  par  nous  sera  taxe. 

Le  mesme  jour,  par  monsieur  leuesque  de  Rodez  c 
le  sire  de  Bennac,  nous  fust  enuoye  le  vidimusfaict  pa 
le  juge  De  La  Vernhe  de  certaines  lettres  dexemptlon 
octroyées  par  le  Roy  a  monsieur  le  Cardinal  dArmai 
gnac,  pour  nestre  cottise  pour  la  solde  des  gens  d 
guerre  a  pied  ny  a  chenal,  ny  aussi  pour  la  guardc 
réparation  et  fortiffication  des  villes  et  places  du  pay 
de  Languedoc  et  Guyenne,  donnes  a  Paris  le  cinqaiesm 
januyer  dernier,  dont  en  auons  rettenu  le  registre 
de  teneur:  Jacques  Hebrard,  etc.  et  rescript  ausc 
seigneurs  ne  voulloir  empêcher  que  led.  seignei 
Cardinal  ne  jouyt  de  lad.  exemption  suyuant  la  volon 
du  Roy. 

Ayant  le  seigneur  de  Chausines  fourny  pour  la  no 
riture  des  compaignyes  susd.  pendant  le  siège  d 
Myrandol,  quinze  quintaulx  de  foing,  neuf  sacsauo; 
faisant  trois  charges,  et  doutze  mettons  lanus  ; 
requeste  verballe,  et  nous  ayant  atteste  de  lad.  f 
nyture  led.  De  Boys  verdun,  ordonnasmes  le  m 
jour  dix  septiesme  mars,  quil  en  seroyt  remboun 
les  habitans  du  parroisse  de  Luc,  prochains  \t 
dud.  Myrandol  et  seressentansdela  réduction  dyr 
auxquels  a  ceste  fin  et  pour  le  soy  desparlir  € 
louer  sur  culx,  leur  auryous  enuoye  mandemer 


minées,  pour  lesfayre  vuyder,  ou  employer  pour 
raire  du  Roy  contre  les  ennemys  de  sa  Mageste 
is  ai  ce  présent  pays  ;  et  pour  cesl  effect  y  auons 
i«e  le  seigneur  De  La  Gaze, 
ai.  jour  de  soyr,  led.  seigneur  De  La  Gaze  nous  a 
estre  aile  suyuant  nostred.  mandement  a 
de  Randon  auec  certains  soldats  de  sa 
^  et,  par  son  dire,  entendu  que  ez  parroisses 
\  y  auojt  aultres  six  compaignyes  den- 
\  soubz  la  charge  du  seigneur  deS^  Heran 
pour  le  &oy  en  Aubuergne,  lesquelles 
.  Il  T«oes  par  son  commandement  et  du  Set- 
ta  Pvy,  anec  deffences  de  nen  bonger  quils 


—   132  — 

neussent  deulx  ou  lung  deulx  mande  ment  de  ce  ;  et  lui 
auoir  remonstre  que  lesd.  seigneurs  ny  eulx  ne  pou- 
uoyent  ne  debuoyent  les  fayre  mectre  en  Giuaudan 
sans  licence  nostre,  ains  se  debuoyent  retirer  hors  led. 
Giuauldan  ou  bien  se  y  employer  pour  le  seruice  du 
Roy;  lequel  luy  auoyt  respondu  comme  dessus  quils 
auoyent  commandement  de  ne  bouger  dillec,  et  que 
si  leur  estoit  par  lung  desd.  seigneurs  de  Sainct  Heran 
ou  du  Puy,  qui  les  auoyent  empruntes  ,  commande 
daller  contre  les  villes  rebelles  du  présent  pays,  le 
feroyent,  non  aultrement.  Que  auoit  este  cause  quil 
auoit  proteste  contre  lesd.  de  Sainct  Ileran,  seigneur 
du  Puy  et  Dachon  de  lentreprinse,  ensemble  de  la  folle, 
despens,  dommaiges  et  interests  que  le  pays  en  a 
souffert  et  pourroit  souffryr. 

Led.  jour,  Estienne  More,  commys  du  susd.  Vluyan 
en  la  ville  de  Mende,  et  au  tablier  de  la  bottique  de 
Anthoine  Gleyze,  merchant,  nous  fist  entendre  comine 
led.  Vuyian,  certains  jours  auparavant,  estoit  aile  a 
Sainct  Chely  et  aulires  terres  du  Sire  Dapchier  circum- 
uoysines,  pour  leuer  tant  les  denyers  de  layde  et  oc- 
troy  des  deux  premyers  quartiers  de  la  présente  année, 
que  les  impositions  par  nous  ordonnées  estre  faictes 
pour  la  solde  et  entretennent  des  guerres  :  lequel 
Vluyan  luy  auroyt  escript  auoyr  parle  aud.  Seigneur 
Dapchier,  qui  luy  auoyt  deffendu  de  ne  constraindre 
aulcunement  ses  subjects  ny  leur  donner  despense  a 
faulte  de  payer  nosd.  impositions,  a  peyne  de  sa  vye; 
et  a  présent  faict  diligence  enuers  les  collecteurs  par- 
ticullyers  et  habitans  desd.  terres  de  recepuoir  lesd. 
denyers  du  Roy  et  de  la  solde  desquels  quant  estoit 
question  de  parler  de  lad.  solde  disoyent  quils  nen  pa- 


\ 


—    133    - 

ycroyent  rien  leur  ayant  este,  comme  disoyent ,  def- 
fendu  par  led.  Seigneur  Dapehier  ,  et  que  plustot  leur 
cousteroyt  la  vie  et  a  ceulx  qui  les  en  vouldroyent 
forcer;  en  sorte  quil  auroyt  descouuertes  plusieurs 
assemblées  en  armes  desd.  habitans  pour  couryr  sur 
luy;  qui  lauroyt  constraînct  soy  retirer  dans  la  ville  du 
Malzieu  pour  la  seurete  de  sa  personne  et  des  denyers 
du  Roy,  dont  il  noseroyt  entreprendre  partir  a  présent 
sans  escorte,  de  peur  destre  surprins  en  chemin  par 
la  companye  du  cappitayne  Fontanilhes  et  aultres  de 
lad.  ville  de  Maruejols ,  estans  de  lad.  prethendue 
religion  qui  courent  tous  les  jours  aud.  endroict  et 
admenent  aud.  Maruejols  prisonnyers,  et  que,  si  cella 
aduenoyt  lesd.  ennemys  luy  feroyent  fayre  la  recepte 
desd.  denyers  dans  lad.  ville,  et  sen  renforceroyent,  et 
le  Roy  et  nous,  nous  en  afToiblirions;  nous  requérant 
y  voulloyr  pouruoyr.  Et  nous ,  attendu  ce  dessus  , 
voullant  prester  la  main  aud.  recepueur  tant  pour  la 
leueeque  asseurance  desd.  deniers  et  de  sa  personne, 
auoDS  commande  au  cappitayne  Villatc,  lieutenant  de 
la  companye  dud.  bailly  et,  auec  luy,  aultres  trente 
hommesa  cheual  de  lad.  compaignye,  aller  trouuer  led. 
receueur  au  Malzieu,  ausd.  fins  ;  et  icelluy  faict  ache- 
miner incontinent  auec  une  lettre  que  auryons  dressée 
aux  consuls  de  lad.  ville  de  leur  bailler  lentree,  logis 
etviures  raysonnables  pour  leur  retraite,  en  payant 
pour  quelques  jours.  Et,  arriue  led.  Villate  douant  lad. 
ville  du  Malzieu  auec  sa  dicte  compaignye,  la  porte  leur 
fust  fermée,  et  ne  voullurent  les  consuls  et  habitans 
de  lad.  ville  obeyr  a  nostre  dicte  lettre  qui  leur  fust 
delliuree  en  aulcun  poinct  ;  ains  firent  coucher  lad. 
irouppe  de  dehors,  faysans  grands  pluyes  si ,  quils 


r 


—   134  — 

auoyent  este  constrainctssoy  retirer  auec  led.receueur 
du  quartier  de  Salgues,  comme  led.  Villatte  nous  es- 
cripuist  le  vingt  sixiesnie  dud.  mois,  ensemble  lesd. 
consuls  ;  desquelles  lettres  appert  lad.  rebeliy (»n  et  de- 
sobeyssance,  ensemble  la  prohibition  et  deffence  faicte 
aud.  recepueur  par  led.  seigneur  Dapchier ,  et  comme 
ses  subjects  se  bandent  pour  se  guarentir  de  payer 
Icsd.  deniers  du  Roy,  estans  de  tel  teneur  :  Monsieur, 
etc..  Monseigneur,  etc.  Presensa  ce  Guillaume  Gleîze, 
merchantde  Mende,  m.*  Jehan  Carel,  prebtre,  Jehan 
Presle,  de  Preuenchieres,  François  de  Pierres,  escuyer, 
sire  dud.  lieu. 

Pourrrecouurer  du  susd.  De  Bragelongue,  ou  son 
commis  aud.  Giuaudan  ,  la  somme  de  cinq  cens 
liures  tournois  a  nous  accordée  par  les  gens  des 
Estats  du  pays  pour  nostre  estât ,  et  despeuse  des 
gentils  hommes  estans  en  nostre  suytte ,  leur  don- 
ner moyen  sentrete  nyr  pour  le  seruice  du  Roy , 
et  nous  seruh*  de  guarde ,  pour  le  présent  mois  de 
mars,  auryons  mande  aud.  De  Bragelongue,  ou  son 
commis,  delliurer  lad.  somme  au  susd.  Garrel,  nostre 
despencier. 

Le  vingtneufuiesme  dud.  mois  de  mars,  en  ceste 
ville  de  Mende,  et  dans  la  maison  de  la  precentorie, 
sur  le  différent  questoit  entre  le  susd.  cappitayne 
Salelles  et  le  seigneur  de  Malevielhe  son  lieuteneut  et 
enseigne,  a.rayson  de  quelques  dementyes  et  soufflets 
prethendus;  et  ieeulx  respectiuement  ouys,  afin  que 
le  seruice  du  Roy  ne  fust  reUirde  ou  empêche  au  moyeu 
de  leur  différent  et  question,  leur  auons  faict  deffence 
de  ne  soy  questionner  ne  quereler  ensemble  en  sorte 
que  led.  seruice  puisse  estre  reculle,  a  peyne  de  leur 


—  Î35  — 

vie.  Presens  led.  seigneur  Bailly,  Pierre  de  Grisolz, 
seigneur  de  Manhac. 

(La  suite  au  prochain  Bulletin,) 


ERRATA. 

Pa^e  lignf  Au  lieu  de  Litex 

38      24  la  première  partie  la  première  pièce 

^      19  manulerium  manulevium 

41        2  sans  exception  de  personne  sans  acception  de  personne 


REVUE  AGRICOLE, 

Par  M.  DELAPIERRE,  président. 


■■iportance  da  chemin  de  fer  de  Brlonde 
à  Alal0. 

Nous  sommes  heureux  de  voir,  dans  le  Journal  d'agricul- 
ture pratique,  la  prompte  ouverture  du  chemin  de  fer  de 
Brioade  à  Alais,  réclamée  par  un  de  nos  économistes  les  plus 
autorisés,  M.  Léonce  de  Lavergne,  comme  devant  exercer  une 
influence  décisive  sur  la  régularisation  du  commerce  des  grains 
et  du  prix  des  céréales  dans  tout  le  Centre  et  le  S.  E.  de  la 
France. 
Voici  comment  s'exprime  Téminent  publiciste  : 
«  On  se  plaint  plus  spécialement  du  prix  des  grains  dans  le 
centre  de  la  France,  et  ce  n'est  pas  sans  motif.  Quand  je  con- 
sulte les  tableaux  publiés,  je  trouve  que  le  Centre  est  la  région 
oîi  le  blé  se  vend  le  moins  cher.  Quand  le  prix  courant  à  Nîmes 
est  de  as  fr.  50  c.  le  quintal  métrique,  le  prix  courant  à  Bourges 
est  de  20  fr.  50  c.  ;  8  fr.  d'écart  entre  deux  points  qui  ne  sont 


—   136  — 

pas  lUoignésTun  de  l'autre  de  500  kiloiu.  !  !  Ces  différences  s'é- 
levaint  autrefois  beaucoup  plus  haut;  les  canaux,  les  chemins 
de  fer,  les  routes  de  toute  sorte  les  ont  sensiblement  réduites, 
il  en  reste  encore  trop.  Ce  que  le  Centre  doit  désirer  avant 
tout,  c'est  Inachèvement  du  chemin  de  fer  de  Brioude  à 
Alais,  qui  lui  outrira  une  voie  directe  vers  la  région 
Méditerranéenne  ;  le  blé  devra  alors  monter  à  Bourges  et 
baisser  à  Nîmes,  ce  qui  aura  pour  effet  de  réduire  Timporta- 
lion,  car  quand  le  Sud-Est  pourra  s'alimenter  à  un  bon  prix  des 
blés  de  rintérieur,  il  n*aura  aucun  intérêt  à  en  faire  venir  du 
dehors.  » 

La  Talenr  commerciale  des  fwnîtu  en  présence 
des  chemins  de  fer. 

Dans  un  article  de  M.  Charles  Baltet,  intitulé  les  Friches 
converties  en  vergers,  le  Journal  d'agriculture  pratique 
fait  ressortir  par  quelques  chiffres  la  nouvelle  importance  et  la 
valeur  considérable  données  à  la  production  des  fruits  par  les 
débouchés  que  leur  offrent  les  chemins  de  fer. 

A  St-Bris  (Yonne),  100  hectares  de  côtes  inaccessibles  à  la 
charrue  ont  été  converties  en  cerisaies  ;  en  1861 ,  on  a  récolté 
pour  50,000  fr.  de  cerises;  en  1863,  le  chiffre  a  dépassé 
80,000  fr.  C'est  une  rente  de  800  fr.  Thectare.  L'espèce  cul- 
tivée est  la  Royale  d'Angleterre  hâtive,  vulgairement  cerise 
anglaise.  Les  sujets,  greffés  sur  Mahaleb,  sont  tenus  en  buisson, 
de  sorte  que  la  cueillette  s'opère  sans  échelle  ;  le  fruit  est 
acheté  par  des  marchands  de  Paris  et  de  Londres,  ces  deux 
gouffres  insatiables. 

Auprès  d'Avignon ,  un  champ  de  2  heclares  de  chasselas 
rapporte  à  son  propriétaire  10,000  fr.  annuellement,  clause 
d'un  traité  conclu  avec  un  marchand  parisien. 

Bar-sur- Aube,  en  Champagne,  expédie  maintenant  le  raisin 
vers  la  capitale,  trouvant  ce  procédé  plus  lucratif  que  la  fabri- 
cation du  vin. 


—  137  — 

Un  village  du  Monan,  St-Prix,  se  fait,  avec  se^  châtaignes, 
m  revenu  annuel  de  plus  de  60,000  fr. 

Les  fraises  arrivent  de  la  vallée  d'Hyères  à  Marseille  par 
quantités  incroyables.  La  statistique  de  Toctroi  déclare  qu*en 
1863  il  en  est  entré  318,696  pots  de  400  grammes.  Les  pre- 
imers  se  sont  vendus  4  fr.  50  c.  ;  le  prix  est  successivement 
descendu  à  0  fr.  35  c.  En  évaluant  la  moyenne  à  0  fr.  50  c, 
on  obtient  une  somme  de  160,000  fr. 

Dans  cette  lo'calité  privilégiée,  un  clos  de  pêchers  francs, 
Ptvie  et  alberge,  rapporte  20,000  fr. 

Le  déi^artement  de  Maine-et-Loire  a  expédié  sur  Paris,  de 
juilleH86l'à  mars]lS62,  5  millions  de  kil.  de  pommes,  dont 
les  2/3  par  chemin  de  fer,  l'autre  tiers  par  bateau,  et  formant 
pourries  vendeurs  une  somme  totale  de  500,000  fr.  En  no- 
vembre, la  seule  gare  d'Angers  a  reçu  jusqu'à  40,000  kil.  de 
pommes  par  jour.  Les  poires,  quoique  moins  nombreuses,  y 
figurent  pour  un  chiffre  considérable:  1,400,000  kil.  de  poires 
pour  une  valeur  de  420,000  fr.  Les  poires  de  choix,  dites  poires 
de  luxe,  telles  que  William  ,  Louise-Bonne  d'Avranches,  du- 
chesse d'Angouléme ,  Beurré  Diel ,  Beurré  d'Hardenpont , 
Doyenné  d'hiver,  ont  pris  la  route  du  Havre  par  la  grande 
vitesse,  pour  être  ensuite  dirigées  vers  l'Angleterre  et  la 
Russie.  Parmi  toutes  les  autres  poires,  dites  à  la  pelle,  un 
cinquième  seulement  est  de  première  qualité  :  vingt  bonnes 
poires  sur  cent. 

Il  a  été  déposé  à  la  gare  d'Angers,  au  printemps  de  1862  : 

PRODUITS.  POIDS.  PRIXDE  VENTE. 

Cerises 79,000*      —      23,970' 

Fraises 65,400        —      27,206 

Choux-fleurs.  785,227  —  102,897 
Petits  pois...  < 20,000  —  2V,000 
Haricots  verls.  25,000  —  8,750 
Pissenlils  . . . .  300,000  —  75,000 
Se  serait-on  jamais  douté  que  les  parisiens  fissent  venir  d'ime 
di5>tancc  de  340  kil.  pour  75,000  fr.  de  pissenlits,  donnant  lieu 

10 


—  138  — 

h  un  prix  de  transport  de  30,000  fr.?  Cette  plante  qui  croît 
dans  les  prés,  dans  les  terrains  inoccupés,  ou  elle  est  ramassée 
par  des  familles  pauvres,  est  consommée  à  Pans  comme 
épinarà,  ou  entre  dans  les  salades  comme  barbe-de-capucin. 
On  sait  du  reste  à  quel  important  commerce  donnent  lieu 
les  chasselas  de  Tomery,  les  pêches  de  Montreuil,  les  pru- 
neaux d'Âgen  et  de  Tours,  le  cassis  et  la  framboise  de  Dijon, 
la  groseille  de  Bar-le-Duc,  la  mirabelle  de  Metz,  les  noix  du 
Dauphiné,  les  figues  d'Ârgenteuil,  les  bigarreaux  du  Languedoc, 
les  amandes  et  noisettes  de  Provence,  les  abricots  du  Puy-de- 
Dôme,  etc.,  etc. 

Danger  de  la  diète  prolongée  ehex 
reapèce  lioTine. 

Le  Journal  d'agriculture  progressive  rend  compte  d'ob- 
servations faites  par  M.  Mottet,  vétérinaire  à  Soisssons,  d'après 
lesquelles  il  serait  dangereux  de  soumettre  à  une  diète  ab- 
solue les  animaux  de  l'espèce  bovine,  dès  qu'ils  sont  malades, 
sans  se  préoccuper  d'ailleurs  ni  du  degré,  ni  du  siège,  ni  de 
la  nature  de  leur  maladie.  C'est  surtout  après  la  parturi- 
tion  qu'une  semblable  pratique  serait  préjudiciable.  M.  Hottet 
cite  à  ce  sujet  l'exemple  d'une  vache  qu'il  iiit  appelé  à  traiter, 
deux  jours  après  son  vêlage,  et  pour  laquelle  il  prescrivit  l'a- 
limentation ordinaire,  quoiqu'elle  fût  atteinte  d'une  paraplégie 
(paralysie),  parce  que  l'appétit  était  d'ailleurs  conservé* Aucun 
changement  ne  se  manifesta  après  le  premier  repas  ni  le  len- 
demain. Le  traitement  accoutumé  en  pareil  cas  ayant  été  ad-^ 
ministre  conjointement  avec  la  continuation  du  régime,  la 
rumination  ralentie  se  réveilla;  en  cinq  jours  la  vache  était 
debout,  elle  marchait  bien,  et  la  digestion,  chose  essentielle, 
n'avait  éprouvé  aucune  interruption  dans  ses  fonctions. 

(^e  fait  s'accorde  avec  le  principe  posé  par  M.  Colin,  que  la 
rumination  ne  peut  s'établir  et  se  continuer  qu'autant  que  l'es- 
tomac est  rempli  d'une  grande  quantité  d'aliments,  ceux  qu^ 
sont  en  dépôt  étant  d'ailleurs  insuffisants  pour  la  rétablir. 


-   139  — 

A  la  suite  de  la  parturitioii  simple»  suivie  ou  non  de  déli- 
vnnce,  il  ne  faudrait  donc  pas  mellre  les  animaux  à  une  diète 
absolue  pendant  cinq  ou  six  jours,  comme  le  recommandent 
CMtains  praticiens,  ni  les  cloîtrer  dans  une  étable  à  parL  Ce 
sont  là  pour  la  vache  des  causes  d'irritation  qui  ont  les  plus 
funestes  suites  et  pour  l'animal  lui-même  et  pour  sa  progé- 
niture. 

Dans  un  autre  ordre  de  faits,  M.  Mottet  a  traité  un  grand  nonv 
hredebœiifeattaquésdefluxionsde  poitrine.  Quand  Tappétitétait 
tant  soit  peu  conser>é,  il  a  maintenu  Talimentation  pour  entre- 
tenir ou  provoquer  la  rumination,  presque  toujours  abolie  dans 
ces  circonstances,  et,  presque  toujours  le  retour  de  celle  fonc- 
tion, généralement  reconnue  pour  constituer  les  premiers  pas 
vers  la  guérison,  est  venue  donner  raison  à  la  pratique  em- 
ployée. 

Maïs  Cozco. 

Une  nouvelle  espèce  de  maïs,  qui  se  recommanderait  par 
des  qualités  toul-à-fait  exceptionnelles,  vient  d'être  introduite, 
ainsi  que  l'annonce  le  Journal  d'agriculiurt  pratique,  de 
Cozco  (Pérou),  par  M.  le  docteur  Baud.  (Les  grains  ditfèrent 
notablement,  par  leur  grosseur  et  leur  forme  aplatie,  des  maïs 
coonus  en  France.  Essayés  sur  plusieurs  points,  ces  grains  ont 
Icvéaveclaplus  grande  facilité  et  fourni  une  végétation  her- 
bacée puissante.  Quelques-unes  des  liges  ont  mesuré  8  mètres 
de  bauteur  et  0»30  de  circonférence.  Partout  les  animaux  ont 
accepté  avec  satisfaction,  non-seulement  ses  feuilles  tendres  et 
soccolentcs,  mais  encore  ses  volumineuses  tiges  remplies  d'une 
pulpe  sucrée  et  de  goût  très  pur.  On  a  généralement  obtenu 
pwir  chaque  pied  un  poids  moyen  de  5  kil.,  feuilles  et  liges. 

Semés  à  une  distance  de  0»50,  ces  grains  donneraient  donc 
purhecure  une  récolte  de  100,000  kil.  d'un  fourrage  de  pre- 
Mw  ordre  offrant,  en  outre,  des  conditions  spécialement  favo- 
'•Wcs  de  dessiccation  et  d'emmagasinage. 


—   140  — 

Désireux  de  vulgariser  cette  intéressante  plante,  M.  Baud 
a  confié  à  la  maison  Vilmorin-Andrieux  et  C»«  de  Paris,  le  soin 
de  pourvoir,  au  prix  de  125  fr.  rheclol.,  Il  fr.  le  décal.  et 
1  fr.  50  le  litre,  aux  demandes  de  graines  qui  lui  seront  faites. 
Notre  Société  en  a  fait  venir  1  litre  à  titre  d'essai. 

La  première  quinzaine  de  mai  est  Tépoque  la  plus  favorable 
lour  celte  scmaille.  Les  grains  doivent  êlre  semé?  par  deux  ou 
trois,  de  O^SO  en  0'»50,  soit  au  sillon,  soit  au  plantoir,  à  ime 
profondeur  moyenne  de  O'^IS.  Un  buttage,  pratiqué  comme 
pour  les  autres  mais,  ne  pourra  ^tre  que  très  avantageux.  La 
récolte  se  fera  par  arrachage  vers  le  commencement  d*octobre. 

La  haute  valeur,  comme  fourrage,  du  maïs  coupé  en  vert 
est  bien  connue.  Le  journal  que  nous  citons  émet  l'avis  que, 
s'il  était  possible  de  se  procurer,  chaque  année,  des  grains  en 
quantité  suffisante  et  à  un  prix  abordable  pour  la  grande  cul- 
ture, la  variété  qui  nous  occupe  serait  probablement  la  plus 
intéressante  et  la  plus  productive  en  fourrage  vert  que  nous 
connaissions  jusqu'à  présent. 

Procédé  pour  mettre  en  Tégétatlon  le»  arl^re» 
récemmeiit  plantés  qnl  tardent  h  ponaaer. 

Il  arrive  que  de  jeunes  arbres,  après  avoir  été  plantés, 
tardent  trop  à  se  mettre  en  végétation,  ce  qui  doit  avoir  le  plus 
souvent  pour  résultat  de  les  laisser  sécher  et  périr.  M.  Ober- 
dieck  indique,  dans  le  recueil  Monastcrift  fur  pomologie,  un 
procédé  pour  remédier  sûrement,  en  peu  de  jours,  à  cet  état 
de  choses.  Il  faut  déplanter  de  nouveau  Tarbre  qu'on  veut 
obliger  à  entrer  en  végétation,  en  rafraîchir  les  racines,  le 
remettre  en  terre  immédiatement  après  celte  opération,  enfin 
lui  donner  jensuite  un  fort  ariosement.  En  effet,  les  jeunes 
arbres  qui,  après  leur  plantation,  tardent  a  pousser,  sont  ceux, 
en  général,  dont,  pour  une  cause  quelconque,  les  petites  ra- 
cines, agent  essentiel  de  la  reprise,  ont  plus  ou  moins  souffert 
à  leur  extrémité  déjà  une  fois  rafraîchie.  Dans  cet  état,la  sec- 


-      141  — 

lion  des  racines  se  trouve  au  milieu  de  la  terre  iiuniide  comme 
un  corps  inerte  qui  ne  peut  en  absorber  l'humidité.  11  faut 
donc  enlever  cette  extrémité  sèche  et  inaclive  ,  et ,  on  for- 
mant une  nouvelle  section  fraîche,  permettre  aux  racines  d'in- 
troduire dans^rarbre  Teau  sans  laquelle  il  ne  peut  végéter. 

Coltore  de  l^abricotier  en  plein  Yeut. 

M.  I^iurent,  jardinier  au  château  de  la  Muetle,  donne,  dans 
k  Journal  de  la  Société  Impériale  et  centrale  d* horticul- 
ture, les  détails  suivants  sur  la  culture  de  cet  arbre  précieux. 

Tabricotier  franc  est  celui  dont  le  fruit  est  le  plus  estimé 
pour  les  conserves.  Ce  genre  d'arbre  étant  d'une  vigueur  ex- 
traordinaire dans  la  pousse  de  ses  premières  années,  on  ne 
taille,  pour  éviter  la  production  des  branches  gourmandes,  que 
les  plus  vigoureuses,  abandonnant  les  autres  à  leur  essor 
naturel.  L'arbre,  cultivé  en  plein  vent  et  disposé  en  forme  de 
vase,  exige  d'abord  nne  taille  longue  :  on  se  borne  à  suppri- 
mer l'œil  supérieur  à  bois  sur  les  plus  fortes  pousses,  et  l'on 
méDage  l'œil  secondaire  toujours  plus  faible  et  plus  tardif,  ce 
qui  favorise  le  développement  des  branches  faibles  d'abord, 
lesquelles  n'auront  pas  été  taillées;  aussi  ces  branches  ne  tar- 
deront-elles pas^à 'égaler  les  dimensions  des  autres. 

Viennent  ensuite  les  pincements  méthodiques  qui  favorisent 
et  assurent  la  pousse  des  scions  de  la  base  des  branches;  de 
préférence  on  doit  les  pratiquer  dans  le  courant  de  mai,  a  six 
pouces  de  l'extrémité  de  ces  scions.  Poiur  retrancher  les  gour- 
mands, s'il  s'en  trouve,  il  faut  se  garder  de  les  couper  rez  la 
branche-mère,  car  il  se  produirait  des  chancres  mortels  à  cette 
espèce  d'arbres  ;  on  doit  ménager  un  œil  à  la  base  qui  pro- 
duira de  faibles  brindilles,  et  celles-ci  suffiront  pour  amortir 
la  sève.  Quand  les  arbres  en  chef  de  file  sont  déjà  d'une  cer- 
taine hauteur,  on  se  sert  de  Téchenilloir  pour  pratiquer  les 
pincements  en  temps  utile.  En  entretenant  toujours  un  bois 
égal,  les  brindilles  s'aoùtent  aisément;  les  fleurs  résistent 


—  U2   - 

U\\o{[\  aux  ;5cléos  ilu  priulcinps,  el  Ton  peut  compter  sur  les 
IVuils. 

Si  Ton  se  conlenle  de  la  taille  d'hiver,  si  Ton  ne  retranche  pas 
soigiieusemoiit  les  gourmands,  ou  si  Ton  ne  les  prévient  pas 
par  les  pincements  sus-mentionnés,  on  voit  souvent  les  fruits 
tomber  avant  leur  entier  développement,  privés  de  sève,  pour 
peu  qu'un  changement  subit  de  température  se  fasse  sentir,  ou 
qu'une  grande  abondance  de  pluie  succède  à  la  sécheresse. 

Le  pix)fesseur  d'Albret  formait  ses  abricotiers  en  têtards, 
qu*il  soignait  comme  il  est  ci-dessus  indiqué  ;  seulement  Far- 
bre,  au  lieu  d'être  évidé  en  vase,  se  garnissait  à  rintérieur  de 
briudilles  à  fruits  depuis  la  base  des  branches  jusqu'à  leurs 
extn^mités.  Au  printemps,  on  abrite  ces  arbres  avec  quelques 
IK)ignées  de  fanes  de  pois  liées  par  petites  touffes,  ce  qui  em- 
|H?che  que  les  fleurs  ne  soient  brûlées  par  le  soleil,  Iorsqu*ont 
sévi  les  gelées  du  printemps.  On  assure  ainsi  la  récolte. 

Li  fonue  en  têtard  donne  des  abricots  blancs  préfërés  par 
les  confiseurs,  tandis  que  sur  ceux  en  vase,  ils  se  colorent  et 
sont  meilleurs  pour  la  table.  L'abricot-péche  et  Talberge  de 
Toui*s  doivent  être  préférés  dans  ce  dernier  cas. 

Wm  poirier  greIK  «vr  asl^éplnc. 

D'après  les  obsenations  publiées  par  M.  Tabbé  Dupuy  dans 
le  BulUùn  de  la  Sociefé  d'agriculiure  du  Gers,  le  poirier 
greffé  sur  aubépine  se  comporte  à  peu  près  comme  tous  les 
3urbres  greffés  sur  cognassier  et  même  sur  firanc.  Il  serait  tou- 
tefois encore  plus  fructit^re  que  ceux  greffés  sur  cognassier. 

M.  Jules  Deschamps  émet  à  sou  tour,  dans  la  Retue  Aor- 
hcole  de*  Bouckes-tlu-Rhône,  Topiniou  que  Taubépioe  pour 
pour  pi>irier  est  plus  rustique,  plus  propice  à  la  fructificatk» 
et  plus  durable  que  le  cognassier,  EUe  a,  en  outre,  pour  cer- 
tains sols,  ra\antage  de  venir  mieux  sur  un  terrain  léger, 
pierreux  et  sec 


^ 


—  143  — 
P^Mte  dem  povles  en  liiTer. 

M.  de  Schodt  expose,  dans  le  Journal  d'agriculture  pro- 
gressive, les  avantage?  qu'il  y  a  à  faire  pondre  les  poules 
pendant  la  mauvaise  saison,  alors  que  les  œufs  sont  chers, 
et  indique  les  moyens  d'obtenir  ce  résultat.  Pour  cela,  il  faut 
les  tenir  dans  un  milieu  qui  soit  à  l'abri  des  froids,  et  leur 
donner  à  la  fois  une  nourriture  végétale  et  animale. 

Une  bonne  méthode,  simple  et  économique,  pour  leur  pro- 
curer cette  dernière,  consiste  à  faire  des  espèces  de  gâteaux 
avec  les  débris  de  viandes  cuites,  les  matières  grasses,  les 
intestins  de  volailles  ou  de  gibier,  etc.,  que  généralement  on 
jette  ;  tout  cela  haché  bien  menu  et  mélangé  avec  un  peu  de 
ikrine,  du  petit  lait  ou  du  lait  caillé,  etc.,  et  bien  pétri  ensem- 
ble. On  leur  donne  lous  les  jours  un  peu  de  cette  nourriture 
animale,  indispensable  aux  oiseaux,  et  on  a  soin,  afin  que  tous 
en  aient,  de  l'émietter  en  la  dispersant. 

Il  est  bon  de  donner  aussi,  le  plus  souvent  possible,  des 
jeunes  verdures  aux  poules,  telles  que  feuilles  de  salade,  de 
clioux,  jeune  trèfle,  etc.  On  complète  leur  nourriture  par  un 
peu  de  grain,  principalement  du  blé  noir  ou  de  l'avoine. 

liéee««lté  de  novrrir  les  alieillee 
au  printeaipe. 

Au  début  du  printemps,  lorsque  s'épanouissent  les  pre- 
mières fleurs,  les  abeilles  s'occupent  plus  particulièrement  de 
la  cueillette  du  pollen,  nécessaire  pour  alimenter  leur  nom- 
breux couvain.  Faisons  observer  en  passant  qu'elles  opèrent 
ainsi  en  secouant  le  pollen  des  étamines,  et  le  faisant  tomber 
ou  le  portant  sur  les  nectaires,  un  mariage  entre  ces  organes 
de  sexe  différent,  et  contribuent  pour  une  large  part  à  acmer 
i       la  fécondation  des  plantes.  Aussi  plus  les  abeilles  visitent  les 
I      ûenrs,  mieux  on  peut  espérer  que  ces  fleurs  fructifient. 
&         Au  sujet  de  la  récolte  du  pollen,  le  journal  V  Apiculteur  fait 


—  iU  — 

observer  que  cette  opération  ne  peut  être  faite  par  les  abeilles 
qu'en  ayant  du  miel  pour  le  pétrir  et  en  faire  des  pelotes 
qu'elles  attachent  à  leurs  pattes  postérieures.  Or,  la  sécrétiOD 
du  miel  éLint  peu  abondante  en  mars  et  en  avril,  il  s'ensuit 
que  les  abeilles  n'en  trouvant  pas  encore  dans  les  fleurs,  sont 
obligées  ;d'en  porter  de  leur  ruche  pour  picorer  le  pollen.  Il 
est  donc  indispensable,  en  ce  moment  précieux,  d'alimenter 
les  colonies  à  bout  de  provisions;  il  faut  ne  pas  les  laisser 
manquer  de  miel,  si  on  veut  les  voir  s'adonner  grandement  à 
la  cueillette  du  pollen  ,  partant  à  l'éducation  d'un  nombreux 
couvain  qui  les  rendra  prospères.  On  constatera  sur  ces  colo- 
nies une  consommation  très  grande  :  i  kil.  de  miel  donné 
pourra  être  absorbé  au  bout  de  cinq  ou  six  jours,  si  la  popu- 
lation est  forte  et  la  mère  vigoureuse.  Il  vaut  mieux  en  donner 
deux  qu'un,  fit  recommencer  au  bout  de  quelques  jours,  afin 
d'être  assuré  du  succès.  C'est  une  avance  placée  à  gros  intérêt. 


;  -c.  r;    ■_  -  ,        «il 


Mendc,  impr  de  C  PRIVAT,  successeur  de  J.-J  -M.  cl  E.  IGNON. 


—   145  — 
SÉANCB  DU  10  MAI  1864. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  DELAPIERRE 

PRÉSIDENT. 


Pf 


Présents  :  MM.  l'abbé  Vidal,  vice-président,  Tabbé 
Rosse,  Martinet,  Laurens  [Pauliu],  Laurens  aine, 
BouNiOL  ^Charles),  Grénié,  Portaliê  et  Vincens. 

—  M.  le  Président  donne  lecture  de  la  dépèche  sui- 
vante, qui  lui  a  été  adressée  par  S.  Exe.  M.  le  Ministre 
de  l'agriculture,  du  commerce  et  des  travaux  publics, 
en  réponse  à  la  délibération  prise  par  la  Société,  dans 
s;i  séance  du  31  mars  dernier,  relativement  h  la  réduc- 
tion du  nombre  des  primes  attribuées  à  la  race  d'An- 
brac  dans  les  concours  régionaux. 

Paris,  le  13  avril  1864. 

Monsieur  le  Président, 

Vous  m'avez  transmis  un  extrait  du  procès-verbal  par  lequel 

la  Société  d'agriculture  de  la  Lozère  exprime  le  vœu  que  les 

prix  affectés  à  la  race  bovine  d'Aubrac,  dans  les  concours  agri- 

^    eoles  régionaux,  soient  rétablis  à  leur  ancien  nombre.  Cette 

I diminution  des  récompenses  offertes  se  manifesterait  à  Tulle 
ei  k  Grenoble. 
3'ai  l'honneur  de  vous  annoncer  que  le  nombre  des  prix 
affectés  par  les  programmes  des  concours  est  mis  en  rapport, 
adulant  que  possible,  avec  celui  des  animaux  présentés,  et  cal- 
oAé  de  manière  à  ce  qu'il  y  ait  une  lutte  sérieuse. 
Or,  en  1863,  au  concours  de  Clermont,  le  nombre  des  ani- 
ttttftRdela  race  d' Aubrac,  présentés  par  onze  propriétaires,  ne. 


—   lie  — 

s'est  élevé  qu'à  32,  alors  que  pour  la  race  de  Salers,  par  exem- 
ple, le  chiffre  des  animaux  élail  de  130.  De  même,  à  Valence, 
on  ne  comptait  que  27  têtes  de  la  race  d'Aubrac  appartenant  à 
dix  propriétaires,  tandis  que  le  total  des  animaux  de  la  race  du 
Mézenc  s'élevait  à  49. 

Ces  considérations  ont  dicté  les  dispositions  de  mes  arrêtés 
de  Tulle  et  de  Glermont,  et  j'ai  dû,  en  prenant  pour  base  les 
chiffres  de  Clermont  et  de  Valence,  restreindre  le  nombre  des 
récompenses  offertes  à  la  race  d'Aubrac,  et  les  mettre  plus  eu 
rapport  avec  le  chiffre  des  concurrents.  Mais  ces  dispositions 
pourront  être  modifiées  les  années  suivantes  si  les  propriétai- 
res d'animaux  présentent,  dans  nos  exhibitions  agricoles,  un 
nombre  de  sujets  assez  considérable  pour  quMl  y  ait  lieu  d'a- 
jouter des  prix  aux  récompenses  offertes  jusqu'à  présent. 

Je  ne  terminerai  pas  sans  ajouter  que  la  décision  que  j'ai 
prise>  cette  année,  n'implique  aucunement  Tinrériorité  de  ta 
race  d'Aubrac,  dont  je  me  plais  à  reconnaître  toute  la  valeur. 

Recevez,  Monsieur  le  Président,  l'assurance  de  ma  considé- 
ration distinguée. 

Le  Ministre  de  l'Agriculture,  du  Commerce 
et  des  Travaux  publics, 

Armand  BÉHIC. 

—  M.  Th.  Roussel  écrit  à  M.  le  Président  pour  lui 
accuser  réception  de  la  médaille  d'argent  qu'il  a  obte- 
nue l'année  dernière  pour  le  reboisement  de  son  do- 
maine d'Orfeuillette. 

—  M.  le  Docteur  Jules  Guyot  a  adressé  à  M.  le  Pré- 
sident une  lettre  de  remeroîménfs  pour  sa  nomination 

'omme  membre  correspondant. 

—  Comme  les  années  précédentes,  S.  Exe.  le  Mi- 
nistre de  ragriculture,  du  commerce  et  des  travaux 
publics  a  bien  voulu  accordera  la  Société  une  sub- 
vention de  1 ,500  fr. 

Par  décision  du  13  avril  dernier,  S.  Exe.  M.  le 

Ministre  de  rinstructîon  publique»  a  également  accordé 


(' 


^r. 


—    U7   -^ 

à  la  Société  une  somme  de  300  fr.  à  titre  d'encourajjc- 
nient  pour  ses  travaux. 

—  En  lui  adressant  le  programme  des  primes  à 
distribuer,  cette  année,  aux  meilleures  cultures  four- 
ragères, M.  le  Préfet  invite  M.  le  Président  à  faire  pro- 
céder par  la  Société  à  l'appréciation  des  demandes 
produites,  lesquelles  sont  au  nombre  de  10  (7  pour 
l*arrondissement  de  Florac  et  3  pour  celui  de  Marve- 
jols).  La  visite  des  exploitations  des  concurrents  est 
confiée  aune  commission  composée  de  MM.  Lapeyre, 
maire<le  la  Parade,  Vachin,  maire  d'Hures,  et  Albaret, 
propriétaire  à  Rouges-Parets ,  commune  de  la  Ca- 
nourgue. 

—  M.  le  Président  fait  connaître  que,  par  une  autre 
décision,  M.  le  Préfet  a  bien  voulu  mettre  à  la  dispo- 
sition de  la  Société  et  des  Comices  agricoles  de  Mar-  . 
vejols  et  de  Florac,  la  somme  allouée,  chaque  année, 
par  le  Conseil  général  pour  primes  aux  animaux  re- 
producteurs 

—  M.  le  Préfet  a  envoyé  à  la  Société  quelques  exem- 
plaires, dont  il  avait  fait  la  demande  au  Ministre,  de 
trois  rapports  sur  la  viticulture  par  M.  le  D'  Jules 
Guyot.  Ce  savant  œnologue  a  fait  espérer  à  M.  le  Pré- 
sident qu^il  lui  adresserait  prochainement,  pour  être 
inséré  au  Bulletin,  le  compte  rendu  de  sa  visite  dans  le 
département. 

—  M.  Th.  Roussel  a  aussi  envoyé  un  exemplaire 
de  son  rapport  sur  la  prime  d'honneur  du  concours 
régional  agricole  tenu  à  Valence  on  1863.  (Voir  au 
Bulletin.) 

Dépôt  du  programme  de  Texposition  des  produits 
d'horticulture,  etc.,  qui  doit  avoir  lieu  à  Grenoble  les 
18,  49,  20  et  21  mai,  k  l'occasion  du  concours  régional 
agricole. 


\ 


—   UB  — 

—  Lu  Soriélé  d'agriculture  du  (^hei*  a  également  tait 
parvenir  le  programme  d'un  concours  de  moîssonnea- 
ses  à  tenir  dans  un  lieu  et  à  une  époque  qui  seront  ul- 
térieurement fixés. 

—  M.  le  Président  rend  compte  du  résultat  des 
fouilles  qui  ont  été  exécutées,  Tan  dernier,  à  Javols, 
avec  le  concours  des  fonds  de  la  Société.  (Voir  au 
Bulletin.) 

—  M.  Tabbé  Jérôme  Charbonnel  a  adressé  à  M.  le 
Président  un  mémoire  intitulé  :  Dissertation  histo- 
rique sur  Sainte  Enimie,  vierge,  fille  de  Clotaire  IL 
(Voir  au  Bulletin.) 


NOMINATIONS. 

Membre»  associés. 

MM.  Cathjilan,  expert-géomètre,  à  Mende. 

Bancilhon,  propriétaire  au  Vergougnoux,  com- 
mune de  Barre. 


EXTRAIT 
DU  RAPPORT  DE  M.   TH.  ROUSSEL» 

SUR  LA  PRIME  d'hONNEUK 

DU  CONCOURS  REGIONAL  DE  VALENCE. 


M.  Th.  Roussel  a  bien  voulu  adresser  à  la  Société 
un  exemplaire  de  son  rapport,  présenté  au  nom  de  la 
commission  chargée  de  la  visite  des  exploitations  agri- 
coles qui  concouraient,  en  1863,  pour  la  prime  d'hon- 
neur dans  le  département  de  la  Drùme. 


—   U9   - 

Ce  remarquable  travail,  que  tout  propriétaire  ami 
(l'UD  sage  progrès  consultera  avec  fruit,  contient,  au 
sujet  du  domaine  de  Flandaine,  appartenant  à  M. 
Rollet,  lauréat  de  la  prime  d'honneur,  des  considéra- 
tions dont  nous  croyons  devoir  reproduire  quelques 
extraits,  dans  l'intérêt  de  Tindustrie  séricîcole  et  po- 
mologique  de  la  Lozère. 

Après  avoir  traité  la  question  relative  à  la  culture 
fourragère  de  ce  domaine,  M.  Th.  Roussel  s'exprime 
ainsi  : 

Le  ver  à  soie  faisait  k  fortune  de  la  vallée  de  St-Jeau  au 
moment  des  débuts  de  M.  Rollet  :  «  aussi,  dit-il,  tout  le  monde 
voulait  être  éducateur  et  ceux  qui  n'avaient  pas  de  mûriers 
achetaient  la  feuille  qui  se  vendait  de  10  à  15  fr.  les  50  kilogr. 
dans  les  derniers  jour  de  Téducation.  »  M.  Roilel  Ot  lui-même 
ses  pépinières  de  mûriers,  greffant,  de  ses  mains,  tous  les 
sujets  et  les  soignant  de  manière  à  avoir,  à  la  4"*«  année^  des 
plants  magnifiques  à  meUre  en  place.  Il  destina  à  cette  plan- 
lation  ses  meilleures  terres  à  céréales  dans  la  pailie  haute  du 
domaine.  «  Au  moyen  d'une  forte  charrue,  dit-il,  je  fis  ouvrir 
des  fossés  il  9  mètres  de  distance  les  uns  des  autres,  afin  d'avoir 
par  hectare  le  nombre  de  160  mûriers.  Les  attelages  firent  une 
partie  du  travail  qui  fut  terminé  par  les  domestiques...  Les 
mûriers  furent  placés  dans  le  fossé  à  7  mètres  de  distance 
entr^eux.  »  En  attendant  la  croissance  des  plants,  M.  Rollet 
utilisa  les  larges  espaces  qui  séparaient  les  lignes  et  y  sema 
de  la  luzerne.  Toutes  les  bonnes  terres  arables  de  Flandaine 
se  trouvèrent  ainsi,  à  un  moment  donné,  en  luzerne,  et  il  fut 
possible,  comme  je  l'ai  dit,  de  vendre  de  grandes  quantités  de 
fourrage  tout  en  nourrissant  désormais  dans  le  domaine  au 
moins  42  têtes  de  gros  bétail  de  travail  ou  d'engrais,  50  à 
60  bêtes  à  laine,  un  cheval  et,  pendant  un  certain  temps,  trois 
^ons. 

Après  avoir  ainsi  profité  pendant  deux  ans  de  la  luzerne  de 


r 


—   loO  — 

ses  plantations,  M.  HoUel,  jugeant  que  les  racines  des  jeunes 
mûriers  avaient  besoin  de  s'étendre,  fit  creuser  à  la  charme 
un  large  sillon  de  chaque  côté  des  lignes  plantées.  Le  fond 
de  ce  sillon  fut  retourné  à  la  bêche  pendant  l'hiver  et  tout  le 
fumier  des  étables  disponible  y  fut  enfoui  ;  la  même  opératloo 
fut  répétée  les  hivers  suivants  jusqu'à  la  destruction  complète 
de  la  luzerne  par  le  défoncement  des  bandes  qui  séparaient 
les  lignes  de  mûriei's. 

Je  rapporte  les  renseignements  donnés  par  M.  Rollet  à  cet 
égard,  avec  une  confiance  d'autant  plus  grande  que  nulle  part, 
dans  la  Drôme,  la  Commission  n'a  vu  une  plantation  de  mûriers 
aussi  bien  faite  ni  aussi  prospère.  Nulle  part  nous  n'avons  vu 
des  arbres  aussi  bien  dirigés  et  ofi'rant  dans  toutes  leurs  parties 
un  équilibre  aussi  parfait.  M.  Rollet  attribue  ce  résultat  à  un 
système  de  taille  qu'il  définit  ainsi  :  tailler  court  les  grosses 
branches  et  laisser  un  plus  grand  nombre  d'yeux  etdera-* 
milles  sur  les  branches  faibles  qu'on  veut  développer.  Il  nous 
semblait,  au  premier  coup  d'œil,  que  la  taille,  à  Flandaine, 
était  un  peu  longue  ;  mais,  sur  ce  point  encore,  M.  Rollet  nous 
a  montré  que  toutes  ses  opérations  sont  raisonnées  :  on  re- 
marque dans  la  vallée  de  St-Jean  que  les  arbres  tendent  à  se 
développer  en  hauteur  plutôt  qu'en  laideur  et  M.  Rollet  s*est 
aperçu  qu'en  voulant  forcer  les  mûriers  à  s'étendre  horizonta- 
lement par  une  taille  trop  sévère,  on  compromet  leur  venue  et 
on  s'expose  à  les  faire  périr. 

On  a  Ml  que  la  sériciculture  faisait  la  richesse  de  la  vallée 
de  St-Jean  lorsque  M.  Rollet  entreprit  ses  plantations.  Mais, 
conmie  toute  chose,  la  culture  a  ces  révolutions  qui  trompent 
les  meilleurs  calculs.  Lorsque  les  mûriers  de  Flandaine  fu- 
rent au  point  de  produire  la  quantité  de  feuille  sur  laquelle 
M.  Rollet  avait  compté  pour  la  vente,  le  prix  de  cette  feuille 
était  en  baisse  croissante  cl,  pour  en  tirer  parti,  il  ne  resta 
qu'un  moyen,  celui  de  se  faire  éducateur.  M.  Rollet  con- 
sacra, s;ms  |H?rdre  un  moment,  tomes  ses  ressources  ù  la 
construction  d'une  magnanerie  qui  lui  permit  de  montrer 


r\ 


—   131  — 

bieotôl  eonuueDl  un  obsens^eur  sagace  et  un  praticien  acUr 
peat  irourer  ue  occasion  de  gain  là  où  d'autres  n'auraient 
trouvé  que  leur  mise. 

Mais  malgré  les  ei^cellentes  dispositions  de  la  magnanerie 
de  Flandaiue,  et  après  des  succès  très-brillants  dont  M.  Rollet 
profita  pour  se  livrera  la  fabrication  et  à  la  vente  de  la  graine, 
la  gatioe  pénétra  chez  lui  et,  en  trois  ans,  détruisit  une  belle 
race  qui  avait  admirablemenr  réussi  jusque  là.  Mais  cette  fois 
eocorc  l'adversité  n'a  pas  été  sans  leçons  et  c'est  pendant  ces 
épreuves  que  M.  Rollet  a  fait  des  observations  qui  permettent, 
à  ce  qu'il  prétend,  de  prévoir  le  développement  de  la  maladie 
dans  les  chrysalides  et  les  papillons,  et  de  distinguer,  à  un 
QHHneut  donné,  la  bonne  graine  de  la  mauvaise.  Il  n'y  a, 
(faprès  M.  Rollet,  de  papillons  sains  que  ceux  qui  pondent 
mmédiatement  après  qu'ils  sont  découplés  et  il  n'y  a  de  bonne 
graine  que  celle  qui  est  pondue  pendant  les  premières  heures. 
Ceile-d,  quelle  que  soit  sa  couleur,  se  conserve  sans  altération 
jasqu'ao  pnutemps  suivant.  Elle  réussit  sans  déchet  et  elle 
oire  eette  particularité,  de  prendre  une  teinte  bleue  cendrée, 
de«i  jours  avant  l'éclosion.  C'est  par  ces  remarques  que  M. 
Rollet  affirme  qu'il  est  panenu  dans  ses  éducations  à  faire 
cboix  d'une  graine  qui  lui  assure  des  succès  ininterrompus  au 
milieu  des  revers  de  ses  voisins.  Il  n'appartient  pas  à  ce  rapport 
de  Juger  leur  valeur  ;  mais  les  témoignages  recueillis  par  la 
Comoûssion  dans  le  pays  même,  et  d'autre  part  les  preuves 
de ittceès  fournies  par  les  écritures  de  M.  Rollet,  et  confirmées 
par  la  prospàilé  sans  égale  de  la  chambrée  que  nous  avons 
vie,  MMS  faisaient  un  devoir  de  signaler  à  la  sérieuse  attention 
desiénciadteurs  les  indications  données  à  cet  égard, sans  aucun 
■vnèfe,  |kar  le  propriétaire  de  Flandaine. 

L'abarîoilure,  chez  M.  Rollet,  ne  se  borne  pas  au  mûrier. 
Les  arivtt  a  fruit  et  le  frêne  y  sont  l'objet  d'une  culture  inté- 
et  très- soignée. 

a  été  jusqu'ici  l'arbre  fruitier  par  excellence  du 
>  ;  le  développement  de  cet  arbre  y  est  magnifique  et 


—  162  — 

ses  produits  sonl  aussi  abondants  qu'estimés-  M.  Hollet  en  a 
perfectiODDé  la  culture  dans  ses  terres  en  greffant  lui-même, 
avec  les  meilleures  espèces  de  noix  de  dessert,  la  plupart  de 
SCS  sujets,  qui  commencent  à  entrer  en  rapport. 

Le  frêne,  remarquable  par  sa  très-rapide  venue  dans  ht 
vallée  de  St-Jean,  est,  dans  ces  conditions,  un  arbre  précieux 
pour  le  chirronnage.  Nous  avons  vu  à  Flandaine  des  pentes 
trop  abruptes  pour  être  cultivées,  plantées  de  frênes  de  la  pin» 
belle  venue,  destinés  à  fournir  des  bras  de  charrettes  lorsqu'ils 
auront  une  tige  de  6  mètres  avec  une  circonférence  moyenne 
de  0  m.  50. 

Mais  ce  n'est  là  qu'un  objet  secondaire.  Les  arbres  les  plus- 
importants  à  Flandaine,  après  le  mûrier,  sont  le  poirier  et  sur- 
tout le  pommier  dont  la  culture  a  été  combinée  d'une  manière 
ingénieuse  avec  celle  du  mûrier. 

Les  mûriers  étant  parAcnus,  chez  M.  RoUet,  au  plus  haut 
degré  de  leur  production,  il  y  avait  lieu  de  prévoir  leur  décrois- 
sance et  de  pounoir  à  les  remplacer  utilement.  Les  résultats 
d'une  plantation  iaite  en  1836,  de  pommiers  de  la  Tariété  ap- 
pelée reinette  du  Canada,  frappèrent  M.  RoUet.  La  plupart  de 
ces  arbres,  que  la  Commission  a  vus  dans  les  prés  de  Flan- 
daine, ont  donné,  après  leur  dixième  année,  au  moins  un  hec- 
tolitre d<;  pommes  et  plusieurs  sont  arrivée  à  produire  jusqu'à 
k  hectolitres.  L'importance  de  ce  produit  se  juge  aisément, 
s'il  est  vrai  que  depuis  le  débouché  ouvert  par  le  chemin  de 
.  fer,  les  reinettes  du  Canada  de  Flandaine  se  payent  0  fr.  05 
la  pièce.  Pour  M,  Rollet  la  conclusion  de  ce  fait  a  été  la 
création  d'une  pépinière  de  pommiers,  tous  greffés  par  lui,  et 
qu'il  transporte  dans  les  plantations  de  mûriers  à  mesure  que 
celles  ci  manifestent  de  l'épuisement.  Déjà  environ  750  pieds 
de  l'espèce  précieuse  en  question  sont  en  place,  au  milieu  des 
bandes  de  9  mètres  qui  séparent  les  lignes  de^  plus  ancienne^ 
plantations  de  mûriers. 

Le  rapport  de  M.  Th.  Roussel  est  suivi  du  procès- 


—  163   - 

verbal  de  la  distriJjution  des  prix  et  médailles  décernés 
au  concours  régional.  De  ce  document  il  résulte  que 
les  exposants  de  la  Lozère,  en  ce  qui  concerne  l'espèce 
bovine*  notamment  la  race  d'Aubrac,  ont  obtenu,  avec 
les  prix  correspondants,  5  médailles  d'or,  9  médailles 
d'ai^ent  et  1  de  bronze.  Ce  sont  MiM.  Ch.  Durand, 
Talansier,  Grousset  etClavel  (Gilles). 

Parmi  les  serviteurs  ruraux  auxquels  des  récom- 
penses ont  été  attribuées  au  même  concours,  on 
remarque  trois  lauréats  de  la  Lozère  :  le  sieur  Che- 
minât, employé  chez  M.  Talansier;  le  sieur Hugonet, 
chez  M.  Durand  ;  le  sieur  Grousset  (Auguste),  chez 
M.  Grousset. 


SCIENCES  ET  ARTS. 


UN  CIMETIÈRE  ANCIEN  A  LANUÉJOLS. 


Rapport  par  M.  l'abbé  BOSSE. 

Un  propriétaire  de  Lanuéjols  ayant  voulu  améhorer 
une  partie  d'un  champ  qu'il  venait  d'acquérir,  mit  à 
découvert  trois  tombes  qui  excitèrent  l'intérêt  de  M. 
l'abbé  Paris,  vicaire  de  cette  paroisse.  Il  nous  donna 
avis  de  cette  découverte,  et,  le  27  novembre  1863,  nous 
ffous  tranportàmes  sur  les  lieux.  La  forme  de  ces  tom- 
bes, les  débris  de  briques  à  rebords  que  nous  trouvâmes 
en  les  fouillant,  nous  firent  espérer  que  des  recherches 


—  loi  — 

faites  dans  cette  propriété  ne  seraient  pas  sans  résultat. 

Dans  un  rapport  verbal  fait  à  la  Société  dans  sa 
séance  du  mois  de  décembre,  nous  lui  fîmes  part,  et 
de  la  découverte  et  de  nos  impressions.  Elle  voulut 
bien  nous  accorder  une  somme  de  cent  francs  pour 
faire  faire  quelques  fouilles. 

Nous  venons  aujourd'hui  lui  rendre  compte  des  ré- 
sultats  qui  ont  été  obtenus,  par  les  soins  de  M.  Tabbé 
Paris,  qui  mérite  tous  les  éloges  de  la  Société  pour  Tin- 
telligence  et  le  dévouement  avec  lesquels  il  a  dirigé 
ces  fouilles. 

La  propriété  est  à  100""  à  ])eine  du  village  de  Lanué- 
jols,  sur  la  gauche  du  chemin  de  ce  village  à  Mende,  et 
est  contiguë  du  côté  de  TEst  à  la  propriété  des  Cla$tre$, 
sur  laquelle  se  trouve  le  tombeau  romain.  Elle  est  en 
plan  incliné  du  Nord  au  Sud,  et  porte  le  nom  de  Champ 
de  VEglise  ;  elle  a  une  contenance  d'environ  77  ares. 

Les  premières  tombes  découvertes  se  trouvant  dans 
la  partie  supérieure  de  la  propriété ,  les  fouilles  de- 
vaient nécessairement  rayonner  autour  d'elles.  Elles 
amenèrent  la  découverte  d'environ  une  cinquantaine 
d'autres  tombes,  occupant  à  peu  près  la  moitié  de  la 
partie  supérieure  de  la  propriété,  sur  une  diagonale 
dont  la  partie  la  plus  large  se  trouve  au  S.  0.  se  diri- 
geant au  N.  E. 

Ces  tombes  avaient  toutes  la  même  direction  :  du 
couchant  au  levant,  elles  étaient  diverses  et  quant  à 
leurs  formes  et  quant  aux  matériaux  qui  les  compo- 
saient. 

Elles  avaient  la  forme  d'une  bière  ;  mais  les  unes* 
avaient  les  deux  extrémités  égales:  tandis  que  d'autres 
•  étaient  un  peu  plus  rétrécies  aux  pieds.  Un  certain 


—  155  — 

Qooibre  étaient  doubles ,  séf»arées  dans  toute  la  lou- 
gueur  par  une  pierre  taillée  de  0*  15^  d*épaiâseur  ; 
leurs  parois  étaient  formées  avec  des  pierres  plates 
dégrossies,  garnies  au  foud  avec  des  parties  de  briques 
a  rebord,  le  rebord  tourné  à  lintérieur  de  la  tombe. 
Parmi  les  autres  qui  étaient  simples,  les  unes  étaient 
construites  en  pierres  plates,  quelquefois  non  dégros- 
sies, les  autres  en  tuf  enduit  d*une  couebe  fine  de 
mortier  ;  beaucoup  en    briques  à   rebords.  Toutes 
«taient  recouvertes,  à  part  deux  ou  trois,  et  dallées  ; 
une  même  dalle   en  schiste    recouvrait  les  tombes 
iloubles. 

F^ur  longueur  variait  entre  I"  4(K,  1"  75*"  et  2"  ;  la 
hauteur  à  l'intérieur  variait  entre  0"  35*^  et  0"  40*^. 

Les  briques  avaient  0"  40^  d'un  rebord  à  l'autre  ,  et 
0"35*  dans  l'autre  sens  ;  et  0*2^  d'épaisseur  ;  le  rebord 
avait  en  sus  0*  3^.  Elles  avaient  toutes  une  marque  ou 
estampille  sur  la  face  entre  les  rebords,  composée  de 
quatre  traits  entrelacés,  et  qu'on  ne  peut  mieux  com- 
parer qu'à  une  ganse  simple  sans  nœuds.  Cette  marque 
était  quelquefois  entière  sur  la  brique  ;  d'autres  fois 
elle  commençait  sur  une  brique  pour  se  continuer  sur 
la  suivante.  (Voir  ci-après  la  figure  N°  26  qui  donne 
une  brique  à  proportions  réduites.) 

Nous  avons  pu  voir  nous-même  une  tombe  intacte 
de1»40«  de  longueur,  construite  entièrement  en  bri- 
ques ;  une  plantée  à  chaque  bout,  et  quatre  à  la  suite 
Tune  de  l'autre  sur  chaque  paroi.  Les  rebords  pour 
celles  des  côtés  étaient  en  bas  et  en  haut  ;  pour  celles 
qui  servaient  de  couverture,  les  rebords  allaient  d'une 
paroi  à  l'autre. 
Un  mouvement  de  terrain,  qui  a  dû  se  produire  de- 


156  — 


o 


N.  4. 


N.  8. 


N.  2. 


N.  6. 


N.  8. 


N.  il.  N.1Î. 


f 


—  158  — 

puis  la  lonnation  de  ca)s  tombes,  leur  aviût  <lonné  à 
toutes  une  inclinaison  dans  le  sens  de  la  peote.  Nous 
n'avolis  pas  trouvé  de  brique  (|ui  ait  résisté  à  ce  mou- 
vement (1).  Celles  qui  recouvraient  la  tombe  dont  nous 
venons  de  parler,  rencontrant  la  résistance  de  celles 
descôtés,  8*étaient  affaissées  et  présentaient uneornière 
égale  comme  celle  que  produirait  une  roue  brisant 
de  la  glace. 

L'intérieur  de  ces  tombes  a  été  visité  avec  le  plus 
grand  soin.  Malheureusement,  tomme  elles  étaient 
dans  un  terrain  marneux,  les  infiltrations  les  avaient 
complètement  remplies  d*une  terre  fine,  bien  mieux 
tamisée  que  celle  des  potiers;  cette  terre  formait  conmie 
un  ciment  dans  lequel  étaient  noyés  les  sqfûelettes. 
C'est  ce  qui  n'a  pas  i)ermis  d'extraire  un  squelette  en 
entier  ;  aussitôt  qu'on  les  touchait,  les  os  ne  venaient 
qu'en  parcelles.  Un  moment  nous  avions  espéré  ex- 
traire le  squelette  d'une  tombe  qui  avait  2"  ;  mais 
pendant  que  les  ouvriers  étaient  à  prendre  leur  repas, 
les  enfants  du  village  Teurent  mis  en  pièces. 

Le  fémur  et  le  tibia  que  nous  présentons,  sont  tout 
ce  qui  a  pu  être  sauvé.  La  Société  pourra  les  envoyer 
h  M.  le  Ministre  selon  la  demande  qui  en  a  été  faite 
pour  les  collections  du  musée  anthropologique. 

Dans  la  pose  des  squelettes ,  nous  avons  remarqué 
ceci  :  la  face  était  toujours  tournée  vers  TOrient  ;  la 
tête,  relevée  à  la  hauteur  des  épaules,  ce  qui  suppose 
une  belle  taille  au  squelette  de  la  tombe  de  deux 
mètres  ;  un  des  bras  était  allongé  dans  le  sens  du 


(t)    Depais  la  lecture  de  ce  rapport,  fâ.  Tabbé  Paris  dous  a  fait 
parTenir  deax  briques  entières. 


—  169  — 

corps,  l'autre  était  ramené  sur  la  poitrine ,  tantôt  le 
droit,  tantôt  le  gauche. 

Dans  un  grand  nombre  ,  même  dans  les  tombes 
doubles,  se  trouvaient  deux  squelettes;  dans  une, 
entre  autres,  il  y  en  avait  jusqu'à  quatre.  On  aurait  dit 
toute  une  famille  ensevelie  presque  en  même  temps; 
le  grand  squelette  occupait  toute  la  longueur  de  la 
tombe;  un  peu  au-dessous  de  Tépaule  gauche  com- 
mençait le  second  ;  par  l'empreinte  des  vertèbres  sur 
la  terre,  on  voyait  que,  pour  faire  place  au  second,  on 
avait  infléchi  le  premier  sur  la  droite;  enfîn,  aux  pieds, 
et  au-dessus  des  autres  deux,  se  trouvaient  les  sque- 
lettes de  deux  enfants,  mais  la  face  tournée  au  cou- 
chant. 

Certains  crânes  mesurés  nous  ont  donné  plus  de 
hait  millimètres  d'épaisseur  ;  en  général,  les  dents 
étaient  saines  et  l'émail  bien  conservé. 

Ce  grand  nombre  de  tombes  fouillées  ne  nous  a  pas 
roorni  beaucoup  d'objets  que  nous  puissions  mention- 
ner. Il  y  a  eu  : 

l""  Des  agrafes,  ou  fragments  d'agrafes  (voir  les  figu- 
res qui  précèdent,  N'^'l ,  2, 3, 4, 5, 6, 7et8),  aunombrede 
huit  et  de  différentes  formes;  une  surtout  est  bien  con- 
servée, N**8,  il  y  a  jusqu'aux  boutons  à  jambe  perforée. 
Elles  devaient  servir  pour  serrer  une  ceinture,  car  c'est 
dans  cette  région  du  squelette  qu'on  les  a  trouvées. 
7?  Quatre  bagues  de  dimension  peu  ordinaire  ;  l'une 
est  un  simple  anneau,  N''  9  ;  le  chaton  manque  à  une 
autre,  N""  10,  dont  l'anneau  est  plat  ;  sur  le  chaton  de 
b  troisième  se  trouve  une  croix,  N^  Il ,  à  base  divisée; 
D3osn*avoo8  pu  déterminer  les  traits  qui  se  trouvent 
MIT  le  chaton  de  la  quatrième,  X°  12. 


—   I«0  — 


N.  26 


N.  25. 


—  161   — 

3®  Deux  débris  on  fer  d'instruments  creusés  en 
gouttière. 

4"  Une  lame  de  couteau  pointu,  N°  13,  semblable  à 
nos  couteaux  de  table. 

5«  Huit  grains  de  bracelet,  N~  14, 15, 16, 17,  18, 19, 
20,  21 ,  et  la  moitié  d'autres  deux ,  de  diverses 
lormes  :  rondelles,  rosaces,  tubes  ;  il  y  en  a  en  corne 
et  en  verre;  ces  derniers  ont  des  traits  qui  dessinent 
des  losanges  sur  lesquels  s'est  conservé  uit  enduit 
jaunâtre. 

&*  Une  pierre  taillée  en  losange,  N**22,  et  de  couleur 
verte  au-dessus,  blanche  au-dessous  ;  on  y  remarque 
les  trous  pratiqués  pour  la  monter. 

7*»  Des  débris  nombreux  de  poterie,  N**  23,  24,  25, 
dont  nous  n'avons  gardé  que  trois  fragments  qui  por- 
tent une  ornementation  différente. 

8*  Une  brique  entière,  N**26. 

Tous  ces  objets  ont  été  reproduits  dans  leur  gran- 
deur naturelle,  excepté  la  brique  dont  les  proportions 
sont  indiquées. 

Quelle  est  l'origine  de  ce  cimetière? 

L*orieDtatioo  uniforme  des  tombes  ,  la  présence 
d'une  croix  sur  le  chaton  d'une  bague,  semblent  ne 
laisser  aacun  doute  que  ce  cimetière  ne  soit  un  cime- 
tière chrétien  dont  il  n'est  pas  facile  de  préciser 
Tépoque.  Peut-être  même  a-t-il  appartenu  à  plusieurs 
époques.  Ne  devrait-on  pas  le  conclure  de  ce  mélange 
de  tombes  en  briques  et  en  pierres  ;  de  ces  débris  de 
briques  plantés  à  côté  de  pierres  plates  et  empruntés 
îdes  tombes  anciennes  ;  de  ces  squelettes  juxta-posés 
et  superposés  dans  des  tombes  qui  n*avaient  pas  au- 

12 


—  162  — 

delà  de  O^AO^  de  hauteur  et  de  largeur,  et  qui,  pour  le 
plus  grand  nombre,  appartenaient  à  des  adultes  ? 

D*un  autre  côté,  si  ces  tombes  sont  toutes  chrétien- 
nes, il  n'est  pas  sans  intérêt  de  remarquer:  1*"  celles  qui 
sont  entièrement  en  briques  avec  une  marque  particu* 
Hère  ;  2^  la  présence  et  la  forme  des  agrafes  ;  J*  les 
poteries  dont  l'ornementation  pourrait  donner  quel- 
ques lumières  et  qui  ne  sont  pas  sans  analogie  pour 
la  matière  et  le  travail  avec  celles  qui  ont  été  décou- 
vertes à  Javols. 

Il  est  à  regretter  que  l'insuffisance  de  fonds  ne  nous 
ait  pas  permis  de  suivre  ces  tombes  jusque  .dans  la  pro- 
priété voisine,  c'est-à-dire  celle  à  l'extrémité  de  laquelle 
se  trouve  le  monument  romain.  Celui-ci  porte  à  1^ 
dernière  ligne  de  son  inscription  :  cum  œdifictù  ctr- 
cutr^acentibtu.  Ces  mots,  rapprochés  des  tombes  dont 
nous  venons  déparier,  ne  sembleraient-ils  pas  indiquer 
qu'entre  les  tombes  et  le  monument  des  fouilles  ne 
seraient  pas  infructueuses?  Ne  serviraient-elles  qu'à 
mettre  à  jour  cette  belle  table  en  pierre  posée  sur  un 
pavé  dont  les  joints  sont  en  plomb,  et  que  M.  De  Mala- 
fosse  a  vue  dans  son  enfance,  il  n'y  aurait  pas  lieu  à 
regretter  une  nouvelle  allocation  de  fonds. 

Mais  comme  les  ressources  de  la  Société  sont  très- 
bornées,  nous  l'engagerons  à  faire  un  appel  à  la  bien- 
veillance de  M.  le  Ministre.  On  ne' peut  pas  lui  signaler 
de  localités  où  les  fouilles  promettent  plus  de  résultats 
qu'à  Lanuéjols.  L'importance  du  monument  romain 
rindiquerait  à  elle  seule;  et  nous  ajouterons,  pour  ne 
parler  que  des  débris  d*ossements,  que  le  sol  en  est 
littéralement  jonché.  On  ne  creuse  pas  à  une  petite 
profondeur  sans  en  amener  en  quantité  à  la  surface. 


—  163  — 
Dans  le  village  même,  il  y  a  peu  d'années,  en  prolon- 
geant une  écurie  qui  est  en  contre-bas  du  terrain,  la 
traache  de  ce  terrain  présentait  ces  débris  aussi  nom- 
breux que  les  cailloux. 

Labbé  BOSSE. 


LE  GÊVAUDAN 
PENDANT  LA  DEUXIÈME  GUERRE  CIVILE, 
DITS  BBLIOIBU8B. 

(Aiié«  1M7  et  MiTtites.) 

Suite  (1). 

Paix  de  Longjameau  (23  mm),  franchemeot  exécutée  par  le  gou- 
Teroear. — ElargiisemeDt  de  Footagoe,  protettaot  de  SerTerette, 
et  soCret  — La  garnison  de  Bedoisat  retirée  à  la  prière  d'Antoine 
de  Nerbonne  qui  l'engage  à  j  tenir  bon  pour  le  Roi«  —  Siège  de 
Tillefort  oli  conunande  le  Bastard  de  Bruit.  Affaire  du  pont  de 
Bajard.  —  Glande  du  Bojs,  fournisseur  det  balles  et  boulets.  — 
Malgré  la  paix,  inTation  des  proteslans.  —  Enqnéle  sur  le  cbAleau 
de  Bramonai.  —  Publication  de  la  paix  de  Longjumeau  et  ins- 
tmctions  tnr  ses  conséquences.  —  Licenciement  des  troupes  ca- 
tboliqnes  ;  précautions  pour  qu'elles  se  retirent  sans  causer  du 
désordre.—  La  paix  notifiée  aux  Tilles  occupées  par  les  réformés  ; 
eUei  n'en  tiennent  aucun  compte.  Le  gouTorneur  en  donne  aiis  à 
iojeoie,  à  DamTille  et  au  procureur  général  à  Toulouse.  Celui-ci 
dit  part  d'une  lettre  close  du  roi  qui  porte  quon  ne  doit  rendre 
lef  prisonniers,  laisser  rentrer  les  absens,  etc.,  que  lorsque  les  pro- 
testant aoront  exécuté  les  clauses  du  traité,  c  est-à-dire  rendu  les 
▼illet  qv'ib  occupaient,  etc.  (déjà  en  Gévaudan  la  liberté  aTaitété 
reodae  anx  prisonniers,  etc.).  —  Rentrée  au  Boy  de  la  dame  de 
St-Renèxe.  —  Ordre  au  sergent  Lafont  d'aller  surprendre  Ispa- 
gnae.  —  Lettre  de  lojense  aux  officiers  et  consuls  de  Manrejôls, 
el  an  beron  de  Cénaret.  Copie  de  cette  dernière.  —  Ordre  deux 

(1)  Yoir  le  Bulletin  d'arril,  page  59. 


-  164  — 

fois  lionne  à  La  Gaze  d'aller  occaper  Marrejols;  deai  fois  il  refbte, 
jusqu'à  ce  que  la  paie  d'avril  soit  doonée  à  sa  compagoie.  —  Lt 
baron  de  Cénaret  part  pour  faire  exécuter  Tédit  de  paciGcalioQ  à 
Chauac  et  Marrejols.  Il  réunit  les  troupes  de  Boîsrerdan,  La  Csie 
et  Salelles;  prend  les  officiers  du  bailliage  et  autres  penooiMges 
notables;  on  lui  ferme  les  portes;  curieux  incidents  de  cette 
expédition.  —  Il  reçoit  une  lettre  du  roi  et  du  maréchal  de  Dam- 
Tille  lelatire  an  désarmement.  Délibération  à  ce  sujet.  —  Le  bâton 
de  Cénaret  s'absente  et  désigne  La  Oze  pour  le  remplacer.  Il  loi 
recommande  de  bien  Teiller  sur  Là  Çanourgue  ;  il  charge  le  sieor 
de  Mercuret  de  la  garde  du  Boj  et  Louis  CbeTalier  de  celle  de 
Mende.  —  Atis  d'Antoine  de  Planchamp  que  les  réformés  re- 
prennent les  armes  dans  le  Cérennes. 

Le  trentiesmc  dud.  mois  de  mars,  André  Fontunye, 
de  Serueyrette,  prisonnier  pour  le  faîct  de  la  religion 
en  la  ville  de  Mende,  nous  auroit  présente  requeste 
pour  jouyr  du  beneflSce  des  Edicls  du  Roy  (1).  Actendu 
la  déclaration,  jurement  et  promesse  par  luy  faicts 
deuant  m/  André  DeChalolbet,  lieutenentaubailliaigé 
de  Giuaudan,  de  ne  pourter  jamays  les  armes  contre 
le  Roy,  ains  luy  estre  et  demurer  très  fidelle  subject 
et  obeyssant,  dont  nous  auroit  fait  apparoyr,  ensemble 
du  consentement  du  procureur  du  Roy,  au  pied  de 
laquelle  auons  ordonne  que  le  supplyant  jouyroît  de 
la  remission  et  grâce  octroyée  par  le  Roy  en  ses  edicts 
et  ordonnances;  et  ce  faysant,  seroy t  eslargi  et  mys  en 
playne  liberté,  faisant  les  submissions  a  ce  requises, - 
et  aux  charges  et  conditions  pourtecs  par  lesd.  Edicts 
et  ordonnances  ;  luy  deffendant  de  ne  jamais  ne 
prendre  les  armes  contre  lauctorite  du  Roy,  fréquenter 
les  ennemys  de  sa  Mageste  en  dernier  lieu  esleues 
contre  son  Estât  et  repoz  publie,  leur  adberer,  admi- 
nistrer ny  pourter  viures,  ny  aultrement  leur  ayder 

(1)  Entre  autres  krlicles  elle  accordait  amnistie  générale  aux  religion- 
«aires. 


—  166  — 

ou  fauoriser  de  ses  personne  et  biens,  ny  moyens,  di* 
rectement,  ny  indireetnment*  a  peyne  destre  pendu 
et  estrangle. 

Le  premier  jour  du  mois  dapuril,  aud.  an,  despe- 
chasmes  ordonnance  a  m.""  Bernard  Renard,  geollier 
etguante  des  prisons  de  Mende,  pour  estre  rembource 
paried.  trésorier  de  lextraordinayre  de  la  somme  de 
vingt  liures  tournois,  par  luy  fournye,  pour  la  nourri- 
ture de  Blaize  Verdyer,  Guillaume  Vayssier,  Antboine 
Salimyer,  Guillaume  Guy,  dict  Daulias,  Jehan  Du 
Gua,  Pons  Kiuiere  et  m/ Michel  Malefosse,  prisonniers 
de  guerre,  durant  le  temps  quils  ont  este  ausd.  prisons. 

Le  second  jour  dud.  mois,  ayans  enuoye  quérir 
Aothoine  de  Nerbonne,  seigneur  de  Rodossas,  pour 
luy  iayre  entendre  les  causes  et  raysons  au  moyeu  des- 
quelles nous  auryons  mys  la  susd.  garnison  dans  sa 
tour  de  Rodossas,  il  nous  auroyt  supplie  la  luy  vouUoir 
rendre,  se  offrant  la  guarder  en  lobeyssance  du  Roy 
et  nostre,  auec  soldatz  catholicques,  et  la  nous  re- 
mectre  en  main  toutes  foys  que  nous  len  requerryous. 
Ayans  mys  ce  faict  en  delliberation,  par  laduis  de 
Qostre  susd.  conseil,  pour  obuyer  aux  frays  que  le 
pais  souffre  pour  lentretenement  de  lad.  garnison,, et 
nous  confians  de  la  preudhomye  et  légalité  dud.  de 
Nerbonne,  dont  le  seigneur  de  Maurengiers  nous 
auroyt  acteste  par  plusieurs  missiues,  auryons  relaxe 
et  relaxons  lad.  tour  de  Rodossas,  et  ce  quen  dépend, 
entre  les  mains  dud.  de  Narbonne,  seigneur  dycelle,  a 
la  charge  de  y  tenir  soldats  catholicques,  vrays  subjects 
du  Roy  pour  resisterauxentreprinses  que  les  ennemys 
dud.  seigneur  et  sond.  Estât,  pourroyent  enlreprendn; 
sur  lad.  tour  ;  et  la  rendre  a  sa  Mîi^^esto,  ou  a  nous. 


—  166  — 

toutes Ibys  et  quantes  en  sera  requis  en  lad.  obey$8ance; 
et  ce,  sans  aucune  dillation.  Et  ordonne  que,  peur 
cest  effect,  lad.  garnison  vuydera,  et  nostre  dicte  or- 
donnance inthimee  aud.  de  Nerbonne,  lequel  a  prdoiis 
la  guarder  de  poinct  en  poinct  comme  y  est  contenu  ; 
m.®  Jehan  Malzac,  procureur  du  Roy  susd.,  illec  pré- 
sent et  stipullant  pour  led.  seigneur,  et  aulfres  que  y 
pourroyent  auoyr  intherests  pour  laduenir.  Et,  de  ce 
fayre,  encores  dabondance  led.  de  Narbonne  a  présente 
noble  Anthoine  de  Ghauaîgnac,  seigneur  du  Pin  et  de 
Gorssac,  en  caution;  lequel,  a  sa  prière,  sest  constitue 
pleige  pour  luy  jusques  a  la  somme  de  mil  escuz  dor 
sol,  payables  promptement  pour  tous  despens,  dom- 
mai$:es  et  intherests  que,  par  faulte  dud.  Narbonne, 
led.  pays  en  pourroit  souffrir.  De  quoy  icelluy  de  Nar^ 
bonne  a  promys  le  releuer  indemne  et  les  siens,  es* 
semble  de  tous  les  aultres  despens,  dommaiges  et  in- 
therests que  led.  de  Gorssac  en  pourroit  succumber, 
y  présent  pour  luy  et  les  siens.  Et,  pour  ce  fayre,  se 
sont  soubmis  comme  pour  les  propres  affayres  du  Roy 
auec  jurement,  renunciations  necessayres,  mesmes 
led.  seigneur  du  Pin,  a  lordre  de  droict  et  discussions 
de  biens.  Presens  a  ce,  m.«*  Anthoine  Du  Prat,  cht- 
noyne  de  Mende,  Anthoine  de  Lobeyrae,  sire  de  Murets 
Pierre  de  Vergessac,  sire  de  La  Brosse.  Et,  pour  realle- 
ment  ferevuyder  lad.  garnison  et  exécuter  nostre  dicte 
ordonnance,  en  auryons  escript  au  seigneur  de  Mau- 
rengiers,  qui  y  s^roit  satisfaict,  comme  appert  par 
lacté  retenu  par  m.*  Pierre  Rochette,  notayre,  qui 
nous  auroyt  enuoyee,  de  teneur  :  Lan  mil.  etc. 

Le  sixiesmc  dud.  mois  dapuril,  auons  baille  nostre 
ordonnance  et  estât  aud.  trésorier  de  lextraordinayre 


—  167  — 

pour  payer  les  susd.  conipaoyes,  es  tans  dans  nostre 
goummement,  suyuant  lestât  gênerai,  par  nous  cy 
deoaiit  faict  ;  cest,  a  la  companye  du  cappitayne  Boys- 
uerdao,  estant  de  cent  arcquebuziers  a  cheual;  dix 
sept  cens  quinze  liures  tournois  ;  a  la  companye  du 
cappitayne  La  Gaze,  estant  de  trois  cens  hommes  de 
goerre  a  pied,  trois  mil  dix  sept  liures  tournois  ;  a  la 
companye  du  cappitayne  Daussan,  estant  de  deux  cens 
hommes  de  pied,  deux  mil  cent  dix  sept  liures  tournois; 
a  celle  du  cappitayne  Salelles,  estant  de  cent  arcque- 
buziers  a  pied  unze  cens  trente  cinq  liures  tournois, 
pour  leurs  soldes,  estats  et  entretenenient  du  moys 
commence  le  premyer  de  mars  et  fini  le  dernier  jour 
du  mesmes  moys.  Et  au  susd.  De  Pierres,  commis- 
sayre,  quarante  liures  tournois;  aud.  Monnyer,  conte- 
roUear,  trente  liures  tournois;  et  au  susd.  Achard, 
nostre  maistre  de  requestes  et  conseil,  quarante  liures 
tournois,  pour  leurs  taxations  dud.  moys,  reuenans 
toutes  lesd.  sommes,  en  somme  uniuerselle ,  a  la 
somme  de  huict  mil  cent  vingt  quatre  liures  tournois. 
Led.  sixiesme  jour  dud.  mois  dapuril,  le  seigneur 
De  Boysuerdun,  bailly,  nous  a  rapporte  comme  il  se 
seroit  achemine  en  la  ville  de  Villefort,  suyuant  la 
commission  a  luy  baillée,  auec  le  nombre  des  gens 
de  guerre  quil  auoit  et  les  trouppes  que  luy  auoyent. 
este  par  nous  enuoyees  des  compagnyes  des  seigneurs 
De  La  Gaze  et  Daussan  ;  et  y  estre  arriue  et  enuoye  son 
trompette  auec  le  cappitayne  Villate,  son  lieutenent, 
lesquels,  par  deux  foys,  auroyent  somme  ung  nomme 
Le  Bastard  De  Brizis  qui  commandoit  pour  lors  en  lad. 
ville,  ensemble  les  officiers  et  consuls  dycelle,  de  re- 
mettre led.  Villefort  en  lobeyssance  du  Roy,  luy  pro- 


-   168  — 

uiectantluyfayre  bonne  guerre,  ensemble  a  ses  soldats. 
Ce  quils  auroyeiit  retfuze  fayre,  disans  quils  vouiloyent 
plustot  mouryr  la  dedans.  Quoy  voyant,  auroyt  e.l  faict 
semblant  de  assiéger  lad.  ville,  et  tire  plusieurs  coupa 
darcquebuzades  a  croq  contre  les  gabions  dycelle  ville, 
et  ycelle  enuyronner  de  tous  coustes  pour  inihimider 
les  habitans  dycelle,  rebelles  et  ennemys  du  Hoy,  auiL 
fins  de  les  fayre  rendre,  ensemble  lad.  ville,  en  lol^eya* 
sance  de  sad.  Mageste.  Et  pour  cest  effect,  auroît  il 
faict  tous  efforts  et  actes  de  guerre  a  luy  possibles 
par  quelque  espace  de  temps  et  jusques  a  ce  que  de 
tous  coustez  et  endroicts,  tant  du  pays  des  Ceueones 
que  dallieurs ,  seroit  suruenu  grand  secours  ausd. 
ennemys,  et  tant  de  gens  a  cheual  que  de  pied,  lequel 
ayant  faict  recognoistre  diligemment,  et  treuue  estre 
de  plus  grand  nombre  que  ses  forces  ;  non  obstant  ce, 
encores  auroit  jl  faict  tous  efforts  possibles  de  leur 
coupper  chemin.  Voyant  nauoir  moyen  aulcun  pour 
leur  résister,  fust  il  constrainct  soy  retirer  en  combat- 
tant auec  lesd.  ennenpiys  qui  seroyent  sourtis  de  lad« 
ville  en  grand  nombre  et  bon  equipaige,  et  se  seroyent 
ramasses  et  joincts  auec  ceulx  dud.  secours  jusques 
estre  sur  le  pont  de  Bayard.  Auquel  lieu  auroyt  il  faict 
renger  ses  gens,  et  tenu  icelluy  pont  et  passaige  jusques 
a  ce  que  la  nuict  lauroit  surprins.  Et  lors  fist  il  auec 
ses  trouppes  telle  charge  sur  et  contre  lesd.  ennemys 
quils  furent  rambarrez  jusques  aux  portes  dud.  Ville- 
fort  ;  et  après,  se  seroyt  il  retire  auec  ses  gens  a  La 
Guarde  Guerin,  distant  de  lad.  ville  dune  demye  lieue 
seuUement;  auquel  lieu  les  auroyt  il  attendu  actenti-- 
uement  le  lendemain  jusques  a  Iheure  de  mydi  ou  en^ 
uiron.  Et  voyant  que  lesd.  ennemys  ne  faisoyent  aul- 


:\ 


—  169  — 

cunsaproches  de  lUy,  et  quii  nestoyt  niuuy  daulcunes 
pièces  de  batterye,  et  ses  forces  nestre  suffiseotes  pour 
foreer  lad.  ville,  se  seroit  il  retire  auec  sa  trouppe, 
prins  le  chemin  qui  ineyne  dud.  La  Garde  a  Myrandol» 
et  en  ceste  ville  de  Meode.^ 

Le  diiiesme  jour  dud»  mois,  en  absence  dud.  sei- 
gneur de  Pierres,  commissayre  extraordinaire  par 
nous  deppute,  a  este  baillée  commission  aud.  De  Pu- 
chault  pour,  comme  commissayre,  fayre  les  monstres 
et  reueues  aux  companyes  en  bonne  forme. 

Et  le  quinziesme  jour  du  mois  dapuril,  auryons 
aussi  delliure  aultre  commission  a  m.''  Jean  des 
Estreitz,  notayre  royal  de  Mende,  pour  tenyr  le  conte- 
roUe  desd.  monstres  en  absence  du  conterolleur  ordi- 
nayre  des  guerres,  et  eu  de  luy  le  serement  en  ce  ne- 
cessayre. 

Le  dix  septiesme  jour  dud.  mois,  Claude  Du  Boys, 
fondeur  et  fayseur  de  balles  et  boletz  ayant  remys 
deuers  nous,  puys  ung  mois  et  en  ça,  et  au  înagazin  de 
ceste  ville  de  Mende,  la  quantité  de  troys  quintaulx  et 
demy  balles  ou  boUetz  pour  lartillerye ,  lui  auons 
baille  nostre  ordonnance  et  mandement  au  susd.  De 
Bragelongue,  ou  son  commis,  de  le  payer  de  la  fonte 
desd.  bolletz,  suyuant  le  pris  faict  et  accorde  entre 
nous  de  la  somme  de  trente  cinq  liures  tournois,  a 
rayson  de  dix  liures  par  quintal. 

Le  vingt  sixiesme  dud.  moys  dapuril ,  aduerty 
comme  lesd.  de  la  religion  faisoyent  plusieurs  courses, 
volleryes,  saccaigemens  et  bruslemens  desglises  ;  et 
par  nostre  recepueur,  que  aulcuns  des  habitans  de 
nostre  gouuernement  estoyent  retifs  payer  les  deniers 
des  aydes  et  oclroy deubz  au  Roy  et  aultresde  la  solde, 


r 


\ 


—  170  - 

que  retournoitau  recullement du  seruicedesaMageste; 
auryons  despeche  commission  aud.  Seigneur  de  Boya* 
uerdun  et  De  La  Roche  Sainct  Paulhan  pour  fiiyre 
garder  les  edicts  et  obeyr  aud.  Seigneur,  chasser  a 
force  darmes  les  volleurs  et  vagabonds  faisans  imposi^ 
tions  et  leuees  de  deniers  sur  le  peuple,  contraindre 
ceulx  quappartiendra  payer  auxd.  recepueurs  les 
sommes  que  leur  apparaistra  ils  estre  redeuables  aud. 
Seigneur  ou  des  impositions  faictes  pour  lentretene- 
ment  des  gens  de  guerre  de  nostre  gouuernement  ; 
leur  enjoignant  fayre  viure  les  soldats  modestement 
et  suyuant  les  edicts  dud.  seigneur. 

Led.  jour,  auons  despeche  nostre  mandement  aud. 
De  Bragelonguepour  payera  m. ""  Jehan  Garel,  nostred. 
despencier,  la  somme  de  cinq  cens  liures  tournois» 
pour  nostre  estât  et  entretenement,  accorde  par  lesd. 
des  Estats  du  pays  et  pour  le  présent  mois  dapuril. 

Le  vingt  neufiesme  jour  dud.  mois  dapuril^  au 
dehors  de  la  porte  de  lad.  ville  de  Mende  appelée  day- 
guespasses,  assistant  a  nous  led.  seigneur  Du  Roget, 
ayant  mande  venyr  deuant  nous  les  habitans  du  lieu 
de  Bramonas  pour  entendre  deulx  lestât  du  Ghasteau 
quest  aud.  lieu  ;  sont  compareus  Estienne  Pessade, 
Jean  Geruays,  Estienne  Melhac,  Jacques  Bon,  Jehan 
Golrin,  Estienne  Rodier  et  Guillaume  Galdy,  dud.  lieu: 
lesquels  tant  en  leur  nom  propre  que  des  aultres  habi- 
tans, nous  ont  remonstre  led.  Ghasteau  leur  apparte- 
nir et  estre  en  estât  que,  si  lennemy  sen  amparoit, 
difficilement  en  pourroit  estre  tire,  et  dune  grande 
consequance  au  pays;  noussupliant  voulloyr  ordonner 
quil  sera  guarde  aux  despens  dud.  pays;  bien  offrent 
fayre  tout  ce  que  sera  en  eulx  pour  le  bien  garder  en 


—  171  — 

lobeyssance  du  Boy.  Quoy  entendu,  et  eu  laduis  dud. 
seigneur  Du  ftoget,  auons  commande  aux  susnommés 
et,  parlant  a  eulx,  a  tous  les  aultres  habitans  et  domy- 
cillyans  aud.  Bramonas,  de  bien  et  fldellement  guarder 
led.  chasteau,  ou  le  mectre  bors  de  deffence  et  en  estât 
que  les  ennemys  de  Sa  Mageste  ne  si  puissent  aulcu- 
nement  fortiflSer  au  préjudice  de  son  service.  Ce  quils 
ont  promis  et  jure  fayre  de  tout  leur  pouuoir,  a  peyne 
den  respondre  en  leurs  propres  et  priues  noms.  Et 
aud.  effectt  ont  soubzmis  leurs  personnes  et  biens 
comme  pour  les  propres  afi^yres  du  Boy.  Presens, 
m.*  Anthoine  Du  Prat,  chanoine,  Claude  Achard , 
premier  consul  de  Mende  et  Pierre  Meilhac,  nostre 
procureur  dofficea  Sainct  Saturnin. 

Le  dernier  jour  dud.  mois  dapuril,  sur  le  soir, 
heure  de  compiles,  en  lad.  ville  de  Mende,  douant  la 
maison  de  la  precentorie,  ou  faisons  nostre  habitation, 
estreuenu  Jehan  Vigan,  dict  Blanchon,  de  la  ville  de 
Saincte  Enymie,  que  nous  auyons  enuoye  deuers  le 
seigneur  de  Joyeuse  pour  auoir  nouvelles  de  lecdict 
de  pacification  des  troubles  dernièrement  esleuez. 
Qui  nous  auroit  rendu  et  delliure  ung  pacquet  dud. 
seigneur  de  Joyeuse,  a  nous  dressant;  dans  lequel 
auous  tre.uueletranscript  dud.  edict,  signe  et  colla- 
tionne  par  Preuost,  secretayre  dud.  seigneur,  et  une 
missiûe,  signée  par  led.  seigneur  De  Joyeuse,  en  datte 
du  vingt  cinquiesme  dud.  moys,  an  présent,  affin  dç 
entre  aultres  choses  fayre  publyer  led.  edict;  et,  le 
faysant  entretenyr,  nous  fayre  remectre  entre  nos 
mains  les  villes  occupées  par  ceulx  de  la  religion  pre- 
thendue  reformée,  avec  les  artîlleryes ,  pouldres  et 
toutes  aultres  inanitions  de  guen  e,  y  estaMir  garnison; 


—  172  — 

et  en  cas  de  rébellion  ou  reifuz  desd.  de  la  religion 
prethendue,  len  aduertir  ;  comme  plus  a  plain  appert 
par  lesd.  lettres  et  transcript ,  estans  de  teneur  : 
Charles,  etc.  Monsieur,'  etc. 

Le  mesme  jour,  escripuismes  aux  officiers  et  consuls 
dud.  Maruejols  la  réception  dud.  edict,  et  desliure  cinq 
ou  six  plus  notables  personnaiges  dentre  eulx,  pour 
sen  venir  a  toute  dilligence  nous  treuuer  en  la  présent 
ville,  pour  conférer  sur  lentretenement  dud.  edict. 
Lesquels,  le  lendemain  matin,  nous  firent  responce 
quils  esperoyent  le  lendemain  recepuoir  semblable 
pacquet,  et  fayre  publyer  led.  edict  aud.  Maruejols.  Et, 
au  reste,  nauroyent  aulcunementvolleu  obeyr  ;  comme 
appert  par  leur  responce,  signée  De  Nismes,  leur  se- 
cretayre,  de  teneur  :  Monsieur,  etc. 

Le  lendemain  sabmedy,  premier  jour  du  mois  de 
may,  fismes  assembler  dans  nostre  lotgis,  messires 
Pierre  Truphi,  régent  pourleRoy  enleueschedeMenJe, 
noble  Bertrand  de  Monstuejols,  seigneur  de  La  Gaze, 
cappitaine,  François  Du  Mas,  Jehan  Malzac,  licenciet 
Anthoine  Du  Prat,  chanoyne,  Anthoine  Gerbauld,  sei* 
gneur  dOrcyere,  habitant  dud.  Mende,  et  en  leur  pré- 
sence faict  fayre  lecture  dud.  pacquet;  par  laduis 
desquels  fust  arreste  que  led.  edict  seroit  publye  par 
toutes  les  villes  et  lieux  de  nostre  gouuernement  ;  afin 
que  nul  nen  peult  prethendre  ignorance,  mesmes  ce 
jourdbui  en  la  présent  ville  de  Mende,  en  plain  marche, 
par  les  officiers  de  la  court  commune  du  Comte  et 
Bailliaige  de  Giuaudan  ;  auxquels  est  enjoinct  enuoyer 
les  commissaires  aux  lieux  necessayres  et  nous  certi- 
ffier  de  lobeyssance  ou  rébellion  que  a  ce  sera  faicte, 
pour  y  pouruoyr  après  ain.sin  quil  appartient.  Ce  qua 


—  173  — 

asteinthime  a  m.*  Gaspar  De  Gouf,  juge,  et  Jehan 
Malzac,  procureur  du  Roy  audict  baîlliaige,  qui  ont 
offert  y  enuoyer  ;  mays  dy  aller  en  personne,  ne  peu- 
uent,  sans  dangfer  de  leurs  vies. 

Et  le  mesmes  jour,  fismes  despartir  m.®  Jean  Diuet, 
lieutenant  lay  au  bailliaige  de  Giuaudan,  et  maistre 
Anthoine  Auret,  substitut  du  greffier  de  lad.  court, 
auec  commission  expresse  que  luy  delliurasmes  pour 
aller  publier  led.  edict  en  la  ville  de  Chanac,  et  fayre 
la  sommation  au  susd.  Serre,  consuls  et  officiers  de 
lad.  ville  de  nous  remectre  en  main  ou  de  nos  enuoyes 
lad.  Yîlle  ensemble  les  artilleryes,  pouldres  et  muni- 
tions de  guerre,  suyuant  la  teneur  dud.  edict. 

Et  le  lendemain,  second  jour  du  mois  de  may,  ledict 
Diuet  estant  de  retour  dud.  Chanac,  a  remys  la  procé- 
dure par  luy  faicte  sur  la  publication  dud.  edict  aud. 
Chanac,  de  teneur  :  Procès  verbal  :  lan  mil,  etc. 

Le  mesme  jour,  despechasmes  et  enuoyasmes  ausd. 
De  Boys  uerdun  et  La  Roche  Paulhan ,  cappitaynes, 
lettres  par  Jehan  Chalmont ,  dict  Gibrat,  leur  fesant 
entendre  la  réception  et  publication  dudict  edict,  et 
quîls  se  retirassent  auec  leurs  trouppes  chacun  chez 
soy,  et  se  gardassent  bien  dy  conlreuenyr  et  fouUer  le 
peuple,  a  peyne  de  leurs  vies. 

Led.  jour,  second  jour  du  mois  de  niay,  enuoyasmes 
quérir,  en  nostred.  logis  de  la  preceotoyre, m. •Guil- 
laume Pages«  lieutenentde  juge  aud.  bailliaige,  auquel 
fust  baillée  pareille  commission  pour  aller  fere  publier 
led.  edict  en  la  ville  de  Maruejols,  et  aultre  commis 
sion  a  Jehan  Serre,  seigneur  du  Montet,  pour  faire 
lesd.  sommations  aux  officiers  et  consuls  de  lad. 
Tille. 


—  174  — 

Et  le  lendemain,  troysiesniejourdud.  mois  de  may, 
estant  de  retour  dud.  Maruejols,  nous  ont  rapporte 
auoyr  exécute  nostre  dicte  commission,  tant  que  auoir 
este  en  eulx  ;  comme  et  ainsin  quest  a  plain  contenu 
en  leurs  procès  verbauix  quîls  auroyent  remys  deuers 
nous  en  forme  originelle,  par  eulx  signes,  et  par  m/ 
Anthoine  Gortusson  qui  auolt  escript  soubz  eulx.  de 
teneur  :  Procès  verbal.  Lan  mil  etc. 

Le  mesme  jour,  fust  despechee  aultre  commiasion 
aud.  Diuet,  lieutenent,  pour  mesmes  effects,  soy  ache- 
miner ez  villes  dlspaignac  et  Florac. 

Le  quatriesme  jour  dud.  mois  de  may,  en  nostred. 
lotgis,  fust  par  nous  monstree  aud.  seigneur  RalUy  la 
susd.  dernière  lettre  dud.  seigneur  De  Joyeuse,  defifendu 
suyuant  icelle,  tant  a  luy  que  a  ses  soldats  en  sa  per- 
sonne, de  ne  teayr  leschampset  fereaulcunescoursses, 
ny  contreuenir  aud.  edict.  Et  neantmoings  ordonne, 
questoyent  faietes  deifençes  a  tous  capitaines,  lieute- 
nens,  enseignes  tant  a  pied  que  a  cheual,  ordonnes 
tant  par  le  Roy,  le  seigneur  De  Joyeuse  que  nous,  et 
estans  dans  nostre  gouuernement,  soy  retiransou  aul- 
tremem,  de  ne  fere  aulcunes  coursses ,  pilleryes,  sac- 
caigements  ,  toiles  ,  oppressions  ,  viollanoes  sur  le 
peuple,  tenir  les  champs  ny  empêcher  la  commerce 
permise  par  leedictdu  Roy,  faict  sur  la  paciiBcation  des 
derniers  troubles,  ny  aultrement  conireuenyr  aicellay 
etaultres  edicts  et  ordonnances  dud.  Seigneur,  a  peyne 
de  la  vie. 

Et  le  mesme  jour,  atin  que  nul  nen  peult  prethendre 
ignorance,  auons  faict  publyer  nostre  dicte  ordonnance 
a  son  de  trompe  en  la  place  j)ublicque  dud.  Monde, 
par  Aymard  Brugiere,  trompette;  comme  et  ainsin  qoe 


—  176  — 
par  icelles  est  contenu  et  porte,  de  teneur  :  De  par  le 
Hoy,  etc.  Lan,  etc. 

Le  cinquiesme  jour  dud.  mois  de  may,  le  sasd.  Diuet 
nous  auroyt  rapporte  soy  estre  achemyne  en  la  ville 
dkpadgnac  ou  il  auoyt  procède  a  la  publication  dud. 
^ct,  comme  est  porte  par  son  procès  verbal  et  confir- 
mation dycelly  quil  a  remys  deuers  nous,  de  teneur: 
lan  mil,  etc;  desquels  en  auonsenuoye  extraict  en- 
semble de  tout  ce  dessus  par  le  seigneur  de  Cbambonas 
aud.  seigneur  De  Joyeuse,  et  ycelly  informe  du  peu  de 
lobeyssance  que  lesd.  de  la  religion  auoyent  a  lendroict 
de  leur  &oy  et  Prince,  en  ce  pays;  aflSn  dentendre  am- 
plement commeendebuyons  user,  et  scauoir  la.volunte 
du  lHoy.  Neantmoings,  auons  enuoye  semblable  des- 
peche  et  pacqaet  a  sire  Claude  Farmier,  merchant  du 
Poy,  pour  le  pourter  à  Lyon,  et  par  la  voye  de  la  poste, 
te  byre  tenyr  a  mond.  Sire  le  Mareschal  ;  et  aussi  au- 
îjonsescript  a  Monsieur  le  Procureur  General  du  Roy 
a  TMose,  le  priant  nous  informer  comme  la  Court  de 
Parlement  en  Gatysoit  user  aud.  Tholoze,  et  nous  fere 
^^«rtaîn  de  sa  volunte.  Lequel,  pour  responce,  nous 
«ûooya  extraict  de  la  lettre  cloze  enuoyee  par  le  Roy  a 
lad.  Court,  dattee  du  quatorziesme  auril,  et  ung  arrest 
^  lad.  Court  du  vingtsixiesme  dud.  mois  que  nous 
'««Mines  le  XIU«  may,  de  teneur  : 

De  par  le  Roy,  Nos  amez  et  feaulx,  vous  estant  este 
^ooyeleedictsur  la  paciffication  des  aullres  troubles, 
«a  XHIP mars  dernier,  pour  le  fere  publyer  et  enie- 
P"*"'  laat  en  nostie  Court  de  Parlement  de  Tholoze 
'■•«■itrcs  lieux  necessayres  de  vostre  ressort,  le 
*»■•«  de  nostre  pays  <|e  Languedoc  nous  a  remonstre 
qaeeBhoinil  V'LXUl,  après  la  publication  de  sem- 


—  176  -^ 

hiable  edict  de  paciffication  des  troubles  auparatiant 
aduenus,  ceulx  des  villes  et  lieux  de  nostre  dict  pays, 
qui  auroyent  este  tousjours  durant  lesd.  troubles  soobz 
nostre  obeyssance,  obeyrent  incontinent  a  îceUy  edict, 
niectant  en  liberté  ceuix  de  la  religion  prethendué  re- 
formée, lesquels  il  detenoyent  prisonnyers,  et  a'c^lx 
qui  estoyent  absens  et  fuy tifs  leur  fust  penmys  rentrer  ' 
librement  en  leurs  maisons  et  en  lexercice  de  leurs 
estats  et  ofBces.  Au  contrayre,  ceulx  xle  la  pretheûdue 
religion  de  nos  villes  de  Montpellyer,  Nismes,  Allex^ 
Castres  et  aultrespar  eulx  occupes,  auroyent  résiste  et 
tenu  fort  après  led.  edict  de  paciffication,  faisans  desh 
puis  la  publication  dicelly  infinys  murtres ,  démoli-^ 
tions,  pilleryes,  et  saccaigemens,  telles  que  nostre  dict 
pays  de  Languedoc  en  receut  dommage  de  plus  de  deux 
millions  dor  ;  se  tenans  tousjours  saysis  de  nosd.  villes 
jusques  au  moys  de  nouembre  en  suyuant,  que  nostre 
très  cher  et  ame  cousin  le  Sire  Dampuille,  maresehal 
de  France  arriua  en  nostre  dict  pays.  Nous  supplysnt 
led.  deppute,  de  tant  que  telles  choses  nous  doibuent 
seruir  dexemple  pour  laduenyr ,  voulloyr  la  dessus 
ordonner  ce  que  bon  nous  semblera.  Sur  quoy,  nous 
vous  prohibons  et  deflendons  très  expressément  que, 
quant  a  ceulx  de  lad.  religion  prethendué  reformée  qui 
ont  este  f»icts  prisonnyers  despu}S  le  commencement 
de  ces  derniers  troubles,  de  ne  procédera  leureslar- 
gissement.  Et  pour  le  reguard  des  aultres  qui  sont 
absens  et  fugitifs ,  ne  leur  permettre  aulcunement 
entrer  en  leurs  maisons,  biens,  estats  et  offices  jusques 
a  ce  que  nos  villes  ])ar  eulx  possédées  contre  nostre 
auctorite  en  nostre  dict  pays  de  Languedoc,  soyent 
entyerement  remises  en  nostre  obeyssance,  et  que  tous 


\ 


^  17Î  — 

nos  sufajacts  de  la  ireligioii  catholique  ayaas  maisons 
«sdkes  villes  et  lieux,  y  soyent  effectuellement  f  ein- 
tegres  et  remys  eu  leuts  £9tat$  et  offices  ;  tellement 
4106,  dune  paft  etdaultfe,  nostne  intention  pouitee 
pamoatre  dici  dernier  ediiCt4d  p^ciffîcation  soyt  en- 
Wj^aye,  Abseraee  et  guajrdee.  A  quoy  vous  tiendres  la 
main,  comipe  nous  auons  de  ce  en  vous  parâicte  et 
entyeM  confiaiiee.  Donne  k  Paris  le  XliP  jour  daurti 
1568.  Et  au  desaimbs,  signe:  Gbaries  Koberlet.  Lettres 
du  Roy  enuoyaeft  a  messieurs  de  la  Court  de  Parlement 
de  IlholoKe^  Seoeschaula,  (Gouuemeur.s,  Consuls  et 
Cappitayiii^iAapivakfi  et  fiort64ad.  ressort  de  Tbolo;[^. 
Extraiot  de  ftegiatrc^,  etc. 

Le  unziesMe  jour  dod.  mois  de  may,  £usmes  requis 
pardaiPoyaetteMagdaleiie  Be  Broquiesluy  permectre 
reaBtnar  eo  l|iin(|aisoa4afion  mary  du  Boy,  et  fayre 
vujMler  la  garaison.  à  laquelle  tusl  respondu  p^r  nous 
comme  eolaoteaurice  retenu  pd/rm-''  Jacques  Rayasanc, 
notaire,  jde  ieneur  •:  Acte,  etc,  Lan,  etc. 

Le  4|iia|orzie8me  jour  dud.  mois  de  may ,  en  lad. 
iriUe jde  Menée,  et  dan^  la  maison  de  la  precentorye,  eu 
aduenliaaemeDt  cAmm  la  plus  grand  partie  de  }a  gar* 
niaoB  dLspaignacaen  es^itaUee  à  Florac,  baillasmes 
comaûsaion  a. Jacques  La  Font „sergent  de  la  companyiC 
du  .cappii^yiie  La  Caze  pour,  auec  les  intelligences 
quauyqDfiâuecaukuns  des  habitans,  aller  surpr^eadre 
en  diligence  la  porte  de  Mtd.  ville, 6e  gecter  dan^  y.celle, 
eiauecemquante,lMunine94e.lad.  coinpanye,  la  garder 
salobeyaattece  du  j&oy,  y  Cayre  guai^er  Aed.  edict,  fayi;e 
wneeliçe  lee  «ii^es  en  Ûeu  asseure,  auec  les  pouidres, 
artiUerore*^  joaunitions  jde  guerriC.  Qui  aurpit  promis 
et  jure  .y  fayve  bien  son  Aébkxo^r.  Présents,  m/  Jehap 

13 


—  178  ~ 

Quarante,  prebtre  de  La  Canourgue  ;  Francoy8  De 
Puchault,  escuyer  ;  Jehan  Presle;  le  susd.  De  Boys 
uei*dun  ;  Symon  Clément;  Noël  La  Garde. 

r^  quinziesme  jour  dud.  mois,  receusmes,  des  mftios 
dud.  Chambonnas,  pacquet  dud.  seigneur  De  Joyeuse 
ou  auoyt  lettre  et  commission  dud.  Seigneur  a  nous 
dressans,  pour  fere  entretenyr  led.  edict  ;  et  mission 
aux  officiers  et  consuls  de  Maruejols  pour  la  leur  fayre 
tenyr,  estant  lad.  commission  de  teneur  : 

Guillaume,  Vicomte  de  Joyeuse,  Cheualierdelordra 
du  Roy,  Gappitayne  de  cinquante  hommes  darmes  de 
ses  ordonnances,  et  Lieutenant  gênerai  pour  sa  Bfagette 
au  pays  et  gouuernement  de  Languedoc,  au  Soignour 
De  Generet,  salut.  Nous  vous  auons  commis,  deppute» 
commectons  et  depputons  par  ces  présentes  de  vous 
transporter  ez  villes  de  iMaruejols,  Ispaignac,  Chanac» 
Florac,  et  aultres  lieux  du  pays  de  Giuaudan,  faisant 
commandement  a  ceulx  qui  les  ont  tenues  occupées 
despuys  les  derniers  troubles,  et  aux  consuls  et  habi- 
tans  dycelles,  de  mectre  bas  les  armes  et  laysser  lesd. 
villes  en  lestât  et  commerce  quelles  estoyent  anant 
lesd.  troubles,  les  remectanten  lobeyssance  du.&oy, 
et  ce,  sur  peine  de  rébellion,  suyuant  en  tout  leedict 
dud.  Seigneur  faict  sur  la  paciffication  des  derniers 
troubles  ;  le(iuel  nous  ordonnons  de  faire  guarder  et 
entretenir  en  tous  les  poincts  y  contenus.  Et  pour  ce 
mesme  effect,  de  mettre  en  garnison,  en  icellQS  villes 
et  lieux,  les  companyes  de  gens  de  pied  que  uous  ad- 
uiseres  estre  necessayres,  estans  présentement  aud. 
pays  de  Giuaudan,  pour  y  demurer  jusques  que  aul- 
trement  y  soict  proueu.  Et  tenir  a  lexecution  de  ce 
dessus  la  main  forte,  si  besoing  est,  et  a  fayre  viure  les 


_  1Ï9   - 

subjects  a  sa  Mageste  en  toute  pacifficaiion  et  seurete; 
procurant,  sur  toutes  choses,  de  vous  saysîr  de  toutes 
les  armes,  fors  que  des  espees,  et  les  mectre  en  lieux 
asseures  a  la  guarde  de  certains  pefsonnaiges  suffizans 
pour  en  respondre,  et  qui  ayent  demures  en  lobeys- 
saoee  de  Sa  Mageste  ;  et  a  fere  viure  vos  soldats  paysi- 
blement  sansoffencer  les  babitans  desd.  lieux  en  leurs 
personnes  et  en  leurs  biens.  De  quoy  fayre,  vous  don- 
nons commiasion^plain  pouuoyr  et  mandement  par  ces 
présentes;  mandons  et  commandons  aux  officiers,  con- 
suteathabitansdesd.  lieuxde  vous  recognoistreetobeyr 
en  tout  ce  dessus,  et  a  ce  que  leur  sera  par  vous  com- 
mande pour  le  seruice  de  Sa  Mageste,  et  de  vous 
recepuoir  auec  lesd^  companyes,  et  fournir  de  lotgis 
et  viures  raysonnablement  et  a  la  moindre  folle  du 
peuple  que  fere  se  pourra.  Donne  a  Beziers  soubz  nos 
seing  et  seel  a  nos  armes,  le  dixiesme  jour  de  may,  lan 
mil  cinq  cens  soixante  huict.  Joyeuse.  Par  mond.  sei- 
gneur, Turgis. 

Et  en  mesmes  instant,  auryons  communique  lad. 
commission  aud.  seigneur  De  La  Gaze,  et  a  ycelluy 
commande  de  incontinent  sachemyner  a  Maruejols 
auec  sad.  companye  pour  y  demeurer  en  garnison ,  y 
fere  obeyr  le  Roy,  et  entretenyr  son  edict  de  paciffica- 
tion.  Qui  auroyt  respondu  quil  ny  iroit  poinct,  nysa 
companye,  quelle  ne  fust  payée  premièrement  pour  le 
moys  dauril  quelle  a  seruy.  Présents  lad.  seigneur 
Bailly,  Jacques  Du  Pinet,  Symon  Clément  de  Retour- 
naguet,  en  Vellay,  Noe  De  La  Guarde,  seigneur  dud. 
Chambonnas. 

Le  lendemainf  dimanche,  setziesme  jour  dud.  mois 
de  may,  dans  la  bassecourt  de  lEuesche  de  Mende 


—  180  --- 

auons  faiet  semblable  commandement  que  dessus  aud. 
De  La  Caze  ,  requérant  monstre  ;  et  auquel  auons  re- 
monstre quil  se  debuoit  retirer  pour  estre  paye  aa 
Receueur  des  deniers  que  le  Roy  a  ordonne  estre  leues 
pour  lentretenement  et  solde  de  sad.  companTe»  oa 
aux  commissayres,  a  ce*  par  le  Roy  deputtes  ;  nous 
offrant,  sil  a  fonds,  incontinent  luy  fere  fayre  monstre; 
et  quant  ny  en  auroit  poinct,  lauons  asseure  que  sit 
voulloit  obeyr  a  nostre  commandement,  le  lendemain 
quil  seroit  dans  lad.  ville  de  Maruejols,  nouisluy  feriona 
desd.  deniers  ou  aultres,  fayre  payer  sad.  comparnye  ; 
quoy  veu,  rïauoit  il  rayson  reculler  le  séruièe  dn  Boy, 
estant  si  urgent  que  eelluy  qui  se  présente.  Ledlet  De 
La  Gaze  a  persiste  a  son  reffuz  comme  dessus.  Presens 
les  susd., ensemble  lesd.  Du  Roget,  Achard,  consul,  et 
Albaric,  greffier  et  plusieurs  aultres. 

Led.  jour,  veu  en  nostre  dict.  conseil,  en  la  salle 
haulte  de  lEuesche,  lad.  commission  et  pacquet  dud. 
Sire  De  Joyeuse ,  a  este  arreste  que  nous  debttiond 
prendre  toutes  nos  forces  et  nous  achemyner  esd.  villes 
de  Chanac  et  de  Maruejols  pour  exécuter  nostred.  com- 
mission. 

Et  aduenu  le  mardy  dixhuictiesme  jour  dud.  mois  de 
may,  pour  procéder  au  Met  de  lad.  commission,  nons 
sommes  achemines  en  la  ville  de  Ghanac  ;  partant  de 
eeste  ville  de  Mende,  distant  par  deux  lieues  ou  enny- 
ron,  accompaigne  de  Philippes  De  Robert,  seigneur 
de  Boys  uerdun,  Bailly  de  Giuaudan,  cappitayne  de 
cent  arquebusiers  ^cheual,  du  seigneur  De  La  Caze, 
cappitayne  de  trois  cens  hommes  de  pied,  establyaen 
garnison  aud.  pays,  des  seigneurs  De  BressoTes  et  De 
Ghambonas,  des  officiers  de  la  Court  du  bailUaige  de 


—  182  — 

officiers  et  habîtans  de  la/t.  ville,  auroyt  dict  lesd* 
consuls  et  led.  Serre  ,  cappitayne  de  lad.  vilïe  ny 
estoyent  poinct,  ains  estoyet  a  Maruejols  ou  a  La  Ca- 
norgue,  et  quil  nestoyent  a  sa  puissance  fayre  ouuertùre 
des  portes  de  lad.  ville.  Et,  ce  faict,  seryons  arriae 
auec  lesd.  companyes  aux  faulx  bourgs  dud.  Chanae 
ou,  par  nosd.  enuoyes  ,  auryons  este  informes  de  ee 
dessus,  et  quils  auoyent  descouuert  les  inuralhesestre 
bien  aecompaignees  dhommes,  par  les  canonnières  et 
petites  brèches  que  y  sont,  et  par  Pierre  Palmier  et' 
Jehan  Cheminât  dEsclanede,  qui  la  estoyent,  ayant  este 
par  nosd.  enuoyes  ,  mandes  des  auant  leur  arriuee 
ausd.  consuls,  officiers  et  Serre,  dans  lad.  ville  de 
Ghanac,  pour  les  fayre  venyr  parler  a  eulx  et  a  uons 
aux  fins  de  nostre  commission,  ausd.  faulx  bourgs, 
quils  auoyent  faicte  leur  charge  et  légation  parlant  a 
JacquesDu  Brueil,  lung  desd.  consuls,eta  m.*CIeùient 
Ghabrit  lung  des  soldats  que  y  demure  en  garnison*;  et 
que  led.  Du  Brueil  les  auoyt  charges  dire  quils  ne 
lauoyent  poinct  treuue,  les  aultres  consuls,  ny  led. 
Serre  ;  et  que  des  lors  que  lesd.  Palmyer  et  Ghemikiat 
auoyent  este  sourtis  hors  lad.  ville  ,  on  auoyt  ferme  la 
porte  dycelle.  Lesquels  ensemble  Pierre  Torrelhan, 
Durant  Pozols,  Pierre  Vanmalle,  Guy  Piccard,  Gérait 
Kouy,  Estienne  Amat,  Guillaume  Hours  et  Estienne 
Du  Brueil,  habitans  desd.  faulx  bourgs,  quauyons  illec 
faict  interroger  a  quelle  occasion  lesd.  portes  de  la 
ville  demuroyent  fermées,  qui  les  tenoyt  ainsin  fer- 
mées, et  qui  estoit  dans  lad.  ville ,  nous  auroyent 
respondu  quils  ne  scauoyenl  qui  les  tenoit  fermées. 
Bien  disoyent  que  led.  Serre,  cappitayne,  sesd.  soldats, 
et  les  consuls  nommes  Jehan  Du  Mas  et  Jacques  Du 


—  188  - 

Bnieiih,  quils  presupposoyent  questoyent  de  présent 
dans  lad.  ville,  auoyent  icelle  guardee  pendant  les  der- 
niers troubles,  oomme  faysoyent  encores  ;  et  que  lad. 
porte aoojrtdemure  ouuerte  jusques  a  Udeseouuerte 
de  nosire  venue  quon  lauoit  fermée.  Quoy  voyant  » 
parlant  aux  personnes-  des  susd.  Torrelian ,  Pozols, 
VaaaaUe,  Picard,  Rous,  Amat,  Hours,  et  Brueil, 
auryona  foiei  commandement  ausd.  Serre,  consuls, 
officiers  et  habitans,  de  par  le  Roy,  a  peyne  de  rébellion 
et  desobeyssanee  a  sa  Mageste ,  de  incontinent  ouurir 
lea  portes  de  lad.  ville,  poser  les  armes,  remectre  ycelle 
ville  en  nostre  pouuoir ,  souffrir  la  garnison  que  nous 
estions  illec  prêts  y  mectre  et  ordonner,  pour  la  main- 
tenyr  en  lobeyssance  du  Roy  et  y  fayre  guarder  son 
e^ct  de  paciffication  ;  et,  a  ces  fins,  nous  perniectre 
lentree  aoyuant  nostred.  commission,  de  laquelle  au- 
1701M  baille  coppie  aud.  Torrelian  pour  la  communic- 
(pierausd.  Serre,  consuls  et  habitans  afin  quils  ne 
puissent  prethendre  ignorance  de  nostre  pouuoyr.  Et 
enoarea,  dabondant  auryons  enuoye  nostre  trompette 
deuani  la  porte  de  lad.  ville  les  sommer  de  reckief  de 
obeyr  au  Roy  et  souffrir  lexecution  dud.  edictet  de 
Doatre  dicte  commission.  Ce  que  led.  trompette  nous 
auroyt  rapporte  auoyr  foict  a  sou  de  trompe  et  a  haulte 
voix,  par  troys  foys  ;  mais  personne  ne  luy  auoyt  rien 
respondu,  bien  quil  eust  veu  plusieurs  gens  aux  mu- 
râlhes  par  les  fentes  des  canonyeres,  sinon  quelques 
femmes  qui  sestoyent  présentées  et  luy  auroyentdict 
lesd.  cappitaynes  et  consuls  estre  absens. 

Ce  &ict,  nous  sommes  achemines,  aeeompaigaes  des 
sosd.  gens  de  nostre  suytte  et  au\  fins  dexejuter  lad. 
commission  et  pouuoyr  a  nous  donne  par  la*l.  M^igeste 


—  184  — 

et  pour  son  seruice  vers  lad.  ville  de  Mâruejob,  dislmfc 
par  deux  lîeb^;  et  joinct  a  nos  forées  MltM  eotapwajé 
dé  cent  hommes  de  guerre  a  piedy  estaiis  soubx  la 
charge  du  capitayne  Salelles,  quaurjrons  fàicte  ache- 
miner et  remontrer  en  chemîli.  Et  estans  approdieé 
dycelle  ville  ,  enuiron  la  pailrtee  de  lareqoebdMde , 
enuoyasnies  led.  seigneur  De  Chamboimte  qsi  seua 
auoyt  pourte  nostre  commisaîefn  et  lettre  mtsâiiM  dod. 
seigurar  Dd  Joyeuse,  dressante  aux  ma^trats  et  ooil- 
suis  dud.  Mairuejols  ;  et  aussi*  pour»  de  nostre  put* 
suyuant  nostre  pouuoyr,  et  pour  le  seruice  dU  Boy  atd. 
Mageste,  les  sommer  et  requérir  nous  fayre  eauertote 
de  lad.  ville  pour  en  icelle  nous  reoepuoir,  et  de 
mesmes  auec  led.  seigneur  De  Ghambannaa»  et  qaant 
et  luy,  y  enuoyasmes  lesd«  officiers  dud«  baillaige  é» 
GiuaudaUi  led.  seigneur  Du  Mazel,  le  soindio  dud* 
pays  et  Des  Estreicts ,  nostro  sôcretayre.  Qui  y  estaos 
arriudz  et  audeuant  \èl  porte  de  lad.  ville  apf^Uee  du 
teron,  firent  seauoyr  par  ceulx  quils  trounarent  a  lad» 
porte,  mesmes  par  ung  nomme  Antboine  Bermont  diel 
Phalipet,  nostre  arriuee  et  comme  suyuant  noetre pou*- 
uoyr  auryons  dellibere  y  establir  garnison  de  par  le 
Roy  pour  y  fayre  ehtretenyr  ses  edicts  et  ordonnanees; 
et  quils  fissent  venyrlesd.  magiitratset  consuls  parier 
aud.  seigneur  De  Ghambonnas»  enuoye  de  nostre  part 
pour  recepuoir  led^  pacquet  et  lettres  »  et  pliiaieura 
aultres  aussi  pour  entendre  sa  créance  et  commande* 
ment.  Neantmoings,  bien  que  a  lad.  porte  fussent  es* 
semblés  de  vingt  a  vingt  cinq  hommes  de  lad»  ville»  et 
dont  les  aulcuns  se  chargearent  aller  donner  les  aver- 
tissements auxd.  magistrats  et  consuls  quils  disoyeut 
estre dans  lad.  ville,  ne  fus(  possiblrenobtenyr  aulcune 


—   185  — 

miK^oce  ;  reserue  que  led.  Bermont  et  aulires  pstans 
alid.  porte  auoyent  dict  que  lad.  ville  naiioyt  moyen 
entreteoyr  garnison  et  que  nen  recepuroyent  auleune 
qoilnfeQSt  exprès  mandement  du  Roy.  Ains  furent  les 
barryeres  tirées  et  fermées,  comme  aussi  lad.  porte 
teUement,  et  lesd.  habitans  retires,  appellei  par  auleun 
de  ceuliL  qui  estoyent  dedans  qui  leur  disoyent  telles 
paroles  :  retires  vous  dedans  la  ville  comme  vous  mande 
Moo»eur«  Et  après,  ny  suruint  personne  pour  rendre 
rayson  auleune  de  ce  que  leur  auoyt  este  charge  dire 
ausd.  magistrats  et  consuls  ;  fors  que  sur  la  murailbe 
suruinst  ung  certain  personnaige,  incogneu^  qui  a 
haulte  voix,  diet  aud.  seigneur  De  Ghambonnas  :  qui 
ra  lai  et  que  demandes  Vous.  Auquel  par  icelluy  de 
Chambonaas  fust  declaire  quil  estoit  illec  venu  expres- 
sément apporter  ausd*  magistrats  et  consuls  une  lettre 
missioe  dud*  seigneur  De  Joyeuse  et  aultre  nostre»  et 
leur  fere  entendre  sa  créance  ;  et  comme  nous  estions 
la  de  par  le  Roy  pour  entrer  dans  lad.  ville,  pour  y 
fayre  entretenyr  guarder  et  obseruer  ses  edicts  et  or- 
donnances ,  et  exécuter  le  debuoir  de  nostre  charge. 
Qui  aeroit  dict  aud.  De  Ghambonnas  que  lesd.  consuls 
et  ofllci^v  nestoyent  poinct  dans  lad.  ville»  sestans 
ailes  pooroiener  en  leurs  possessions  et  mecteries.  Et 
tenant  led.  De  Ghambonnas  lesd.  lettres  en  main,  pria 
biiin  affeetioneement  led.  incogneu  de  luy  fayre  venyr 
quelcnn  desd.  consuls  ou  magistrats  pour  veoir  recep- 
uoir  iceUes  lettres,  et  entendre  sad.  créance  ;  ou  bien, 
que  luy  mesuies  les  vint  recepuoir  du  guichet  de  la 
porte,  si  icelle  ne  vouUoit  ouuryr,  pour  les  fayre  fere 
tenyr  ,  et  luy  faire  responce.  Led.  homme  se  seroyt 
Ttire  du  mantellet  ou  il  estoit,  disant  qucm  attendit; 


--  186  — 

quil  alloit  parler  uusd.  oiBL'icrs.  Et  au  mesmes  instant, 
sans  Terc  aulcuii  séjour,  ny  descendre  de  la  muraille, 
se  tourna  présenter  aud.  mantellet  de  la  muralhOi  et, 
ahaulte  voix,  parlant  par  laduis  et  conseil  daulcuns 
questoycnt  derrière  luy  a  lad.  muralhe,  la  teste  des- 
quels on  voyoit,  cria  :  Gentilhomme  de  Joyeose,  ptr 
reyterees  foys,  les  consuls,  magistrats,  ny  oflBeiers  ne 
sont  poinct  a  la  ville  ;  car  le  gouuerneur  de  lad.  ville 
deMaruejolz  sen  estoyt  aile  deuers  le  Roy,  etlungdesd; 
consuls  vers  led.  seigneur  de  Joyeuse  pour  mesmes 
effeet.  Et  quelques  prières  que  led.  De  Chambonnas 
luy  fist,  led.  personnaige  nauroit  voullu  recepuoir  lesd. 
lettres.  Âins  luy  auroit  crye  et  aux  aultres  de  sa  trouppe 
par  ti  ois  foys  :  retires  vous  ,  retires  vous,  retires  vous 
pour  ceste  nuict.  Et  pour  ce  quils  auoyent  veu  la  mu- 
ralhe  et  tours  fournys  de  beaucoup  de  gens  et  enten- 
dirent que  ceulx  qui  y  estoyent  y  remuoyent  quelques 
ferrements,  craignant  estre  offences,  veu  lad.  responee 
rigoreusemênt  faicte  ,  se  seroyent  retires  ,  et  nous 
auroyent  faîct  entendre  ce  dessus,  pour  y  pourueoyr 
suyuaht  la  volunte  du  Roy.  Au  moyen  de  quoy,  et  pour 
plus  amplement  entendre  la  volunte  desd.  habitans  de 
lad.  ville  deMaruejols,  auryonsenuoyenostred.  trom- 
pette auec  le  seigneur  De  Grand  Champ  audeuant  la 
porte  de  lad.  ville  pour,  de  rechîef,  leur  présenter  lad. 
lettre  dud.  seigneur  De  Joyeuse,  leur  fere  scauoir  la 
volunte  du  Roy,  et  les  sommer  de  nous  fere  ouuerture, 
et  nous  recepuoir  et  recognoistre  aux  fins  susd.  Ce 
que  led.  trompette,  auec  le  seigneur  De  Grand  Champ 
auroit  faict ,  et  nous  auroy t  rapporte  auoyr  este  au- 
deuant lad.  ville  et  porte  dyccUe,  et  somme  par  troys 
foys,  a  haulte  voix  et  cry,  les  magistrats  et  consuls 


-  187  — 

dycelle  nous  fere  ouuerture  auxd.  fins.  Mays  personne 
neseseroyt  présente,  ny  volleu  tenyr  compte  de^d. 
sommations,  fors  eertain  personnaige  incogneu  qui  leur 
dieC  delà  maraillequi  estoyt  bien  fort  garnyedhommes, 
mesmes  propos,  assauoyr  :  retires  vous,  retires  vous, 
retires  vous,  ou  Ion  vous  tirera.  A  quoy  par  led.  seî- 
gneur  De  Grand  Champ  auroit  este  remonstre  aud. 
personnaige  que,  pour  le  moings,  veu  que  les  habi- 
tons de  lad.  ville  ne  nous  voulloyent  recepuoir,  quils 
nous  permissent  de  passer  auprès  de  lad.  ville  pour 
prendre  nostre  chemin  auec  nostrouppes  et  nous  re- 
tirer a  Monde.  Sur  quoy  led.  personnaige,  estant  au- 
dessus  lad.  muralhe ,  auroyt  respondu  quil  nestoyt 
besoing  prendre  nostre  passaige  aud.  lieu  ;  et  que  sy 
lentreprenyonis,  nous  feroyent  demurer  le  premier  a  la 
place  auec  nostred.  trouppe. 

Quoy  voyant,  et  actendu  lesd.  desobeyssances,  nous 
en  seryons  retournes  aud.  Mende  et  ordonne  que  tout 
ce  dessus  seroit  couche  par  liostred.  secretayre  en 
uostre  procès  verbal,  pour  estre  enuoye  deuers  sad. 
Mageste ,  dud.  seigneur  De  Joyeuse ,  et  ailleurs  ou 
besoing  seroit,  pour  y  estre  proueu  comme  son  bon 
plaisir  sera.  Presens,  qui  dessus. 

Led.  jour  dixhuictiesme  de  may,  fust  par  nous  des- 
peche  estât  aud.  De  Bragelongue  pour  payer  ou  fayre 
payer  par  son  commys,  la  companye  du  cappitayne 
Boysuerdun,  estant  de  cent  arcquebuziers  a  cheual 
montant ,  ce  payement ,  la  somme  de  dix  sept  cens 
quinze  liures  tournois  ;  et  a  la  companye  du  susd.  De 
La  Caze  estant  de  troys  cens  hommes  de  guerre  a  pied, 
unze  cens  trenle  cinq  liures  tournois  :  et  aud.  De 
Pierres,  commissayre,  quarante  liures  tournois,  a  m.' 


e 


—  188  — 

Guy  Albaric,  conterolleur,  trente  liures  tournois,  pour 
leurs  solde,  estats^  appoiDCtemensi  taxations  et  entre* 
tenement  dumoisdapuril  dernier;  reuenanten  aoiniiie 
uniuerselle  led.  payement  cinq  mil  neuf  cens  8oixaBt6 
dix  sept  liures  tournois  suyuant  lestât  gênerai  cydesaua 
insère. 

Le  dixneufuiesme  jour  dud.  mois  de  inay ,  nobto 
François  De  Pierres,  nous  pourta- et  présenta  lettres 
missiues  du  Roy  et  de  mond.  Seigneur  le  mareschal  De 
Dampuille,  daltees  du  unziesme  et  doutziesme  dud. 
mois ,  estans  de  teneur  :  Â  Monsieur,  etc.  A  Mon- 
sieur, etc. 

Le  vingt  deuxiesme  jour  dud.  mois  de  may ,  en  U, 
salle  haulte  des  maisons  episcopalles  dud.  Mende,  asn 
semblez  illec  lesd.  seigneur  Du  Rouget,  DeBoysuerduOt 
bailly,  De  Goût,  juge,  Jehan  Malzac»  De  Chalolhet« 
François  Du  Mas,  Claude  Achard,  premier  consul,  leur 
auons  remonstre  et  faict  fayre  lecture  dud.  pacquet,  et 
demande  aduys  si  ne  debuyons  retenir  cent  cinquante 
hommes  pour  la  garde  tant  de  la  présent  ville,  Ispai* 
gnac,  que  chasteau  de  Myrandol  et  aultres  lieux.  El 
eu  cas  Ion  ne  vouldroit  recepuoyr  garnisoa  de  cin- 
quante hommes  en  la  présent  ville,  des  maintenant 
lauons  baille  et  commande  en  garde  aud.  consul  an 
lobeyssance  du  Roy,  a  peyne  de  sa  vie.  Quoy  entendu^ 
par  led.  Achard  nous  fust  respondu  quil  ne  pouuoit 
aulcunement  accepter  telle  charge  ny  bailler  aduys 
quil  neust  communicque  auec  le  consul  de  la  ville.  Ce 
que  ne  se  pouuoyt  bonnement  fayre  jusques  a  jeudy 
prochain,  obstant  labsence  des  principaulx  conseillier$ 
qui  ne  seront  jusques  alors  de  retour  de  la  foere  des 
Rogaysonsdu  Puy.  Mays  lors,  il  se  uiectroit  en  delli- 


^ 


—   189  — 

hention  et  nous  en  donnerolt  responee. 

Le  Tingt  sixiesme  Jour  dud.  mois  de  may  ,  auons 
despeehe  nostre  mandement  aud.  tresoryer  delextra^^ 
ordlnayre  pour  delliurer  au  susd.  Câyrel,  nostre  des- 
pencier,  la  somme  de  cinq  cens  liures  tournois»  pour 
lestât  a  nous  accorde  par  led.  pays,  du  présent  mois 
de  may»  pour  nostre  entretenement  et  nostre  train 
de  suytte. 

Le  premyer  jour  du  moysde  juing.enlad.  ville  de 
Mende,  et  dans  la  basse  court  des  maisons  episcopalles, 
illec  estant  le  susd.  seigneur  De  La  Gaze,  luy  auons  re- 
monstre  y  auoyr  quelques  raisons  nous  esmouuans 
auee  le  semiee  du  Roy,  de  nous  exempter  de  la  préàent 
yllle  et  pays  de  Gluaudan ,  pour  quelque  temps.  Et 
daultaot  que  ne  vouldryons  laisser  la  garde  de  lad. 
?ille  sans  chefs ,  sen  pouuant  aultrement  ensuyure 
betocoup  dineonueniens,  auons,  en  tant  que  besoiùg 
sereyt ,  commande  icelle  ville  en  garde  aud.  Delà 
Caze  auee  cinquante  soldatz  et  estraingiers,  etitiMenuz 
parles  habitans  de  lad.  ville,  par  tour.  Le  quel  a  prè^ 
mis  et  jure  fayre  en  lad.  obeyssance,  et  la  nous  rendre 
tOQtesfoys  et  quantes  en  sera  requis  ;  et  y  verser  tout 
ûnsln  que  ung  vray  chef  et  cappitayne  de  ville,  bon  et 
(iéelle  subject  du  Roy  doibt  fayre,  et  a  la  moindre  folié 
du  peuple  que  fayre  se  pourra,  soubz  les  submissions, 
jareoients  et  renonciations  necessayres.  Et,  de  ce  fayre, 
sest  seubmiz,  personne  et  biens,  comme  pour  les  pro- 
pres aftiyres  du  Roy  ;  luy  défendant  de  ne  eontreuenyr, 
aias  commande  fayre  guarder  leedict  de  pacifBcatlon 
et  lettres  de  Sa  Mageste  du  quatorziesme  auril  dernier, 
ay  souffipir  y  estre  contreuenu  en  aulcune  manyero. 
El,  ansd.  fins,  luy  auons  despeche  commission  neces- 


/ 


—  190  — 

sayre,  et  commande  sacheminer  a  la  ville  de  La  Ganor- 
gue,  et  enjoindre  de  nostre  part  aux  officiers  et  consuls 
de  soy  maintenyr  en  lobeyssance  du  Boy ,  ensemble 
lad.  ville ,  y  fere  fayre  bonne  guarde  .  de  nuict  et  de 
jour ,  et  aultrement  y  pourueoyr  en  nostre  absenee, 
sellon  les  occurrences  et  nécessitez.  Presens  les  sud»* 
De  Roget»  Gaspar  De  Villate,  Symon  Clément  et  plu^ 
sieurs  aultres. 

La  mesmes  aussi,  auons  baille  en  garde soubz lobeys- 
sance du  Roy  le  cbasteau  et  maison  du  Boy  au  susd. 
De  Mercuret,  seigneur  dud.  lieu,  par  nous  cy  deuant 
estably  en  garnison  aud.  cbasteau,  auec  buict  soldats 
arcquebuziers  a  pied,  entretenuz  et  soldoyes  pour  ung 
mois  procbain,  a  la  cbarge  y  fayre  guarder  led.  edict 
et  voUoir  du  Roy,  contenu  en  sa  lettre  close  du  quxtor- 
ziesme  apuril  dernier,  que  luy  a  este  donnée  a  entendre. 
A  quoy  fayre  enuers  tous  et  contre  Itous  led.  De  JMer- 
curet  sest  soubmiz,  personne  et  biens,  comme  pour 
les  propres  affaires  du  Roy.  Presens  lesd.  Du  Roget  ; 
Antboine  Gerbaud,  seigneur  dQrciere;  Estienne  More» 
et  led.  Symon  Clément. 

Peu  après,  auous  mande  venyr  Loys  Cbiuallier ,  cy 
deuant  esleu  en  cbief  aux  babitans  de  la  présent  ville 
de  Monde,  auquel  auons  faict  entendre  la  nécessite  de 
nostre  despart  de  ce  pays,  et  comme  auyons  laisse  là 
guarde  de  la  présent  ville  soubz  lobeyssance  du  Roy  au 
cappitayne  La  Caze,auec  cinquante  soldatz  estraîngiers, 
et  les  babitans  de  lad.  ville  questoit  de  besoing  luy 
obeyssent  a  cest  eifect,  et  quil,  comme  cbief,  leur  fist 
obeyr,  et  de  sa  part  obeyst  aud.  De  La  Caze,  et  se  print 
bien  guarde  quil  ny  escbeust  aulcuue  surprinse.  Ce  que 
led.  Cbiuallier  a  promys  et  jure  fayre  sur  les  Saincts 


—  191  — 
Eaatigîlles  Nostre  Seigneur,  et  de  bien  et  fidellement 
exercer  sa  charge  et  le  seruice  du  Roy.  Presens  a  ce, 
les  susd.  Gaspar  De  Villate,  Dn  Roget»  Sy mon  Clément 
et  plusieurs  aultres. 

Le  second  jour  dud.  mois  de  juing,  Antboine  De 
Piancfaamp ,  escuyer,  aeigneur  dud.  lieu ,  régent  pour 
Monsieur  le  Comte  dÀllez  a  Sainct  Estienne  de  Valfran- 
cisque,  nous  est  venu  trouuer  dans  la  maison  de  maistre 
Estienne  De  Sabran,  baille  du  Tornel,  dud.  Meûde  ; 
00  nous  a  remonstre  comme  plusieurs  de  la  nouuelle 
rdigion  prethendue  reformée  depuys  la  publication  de 
leedict  de  paciffication  des  derniers  troubles»  ont  re- 
prins  au  quartier  des  Geuenes,  mesme  aud,  Sainct 
Estienne  et  des  enuyrons,  les  armes  «  faict  plusieurs 
assemblées,  larrecins,  battemens,  pilleries,  conçus- 
Mons,  leuee  de  deniers,  imposes»  comme  disent,  par 
leSeigneor  de  Thorasquils  nomment  leur  chief,  brusle 
«0i8es,  icelles  ruynees  et  faicts  infinys  aultres  excès 
contre  le  panure  peuple  et  vrays  subjects  du  Roy;  a  la 
punytion  desquels  ny  a  nul  officier  qui  oze  entreprendre 
en  enquérir  de  peur  de  sa  vie  ;  tenans  lesd.  sedicieux 
M  si  grand  crainte  tout  le  pauure  peuple  que  si,  par 
nous  ne  y  est  remedye,  ni  aura  aulcun  qui  soyt  en 
seurte  de  sa  personne  et  biens;  nous  requérant,  sur  ce, 
luy  YouUoxr  octroyer  prouision  necessayi'e.  Sur  quoy, 
auons  ordonne  quil  sera  enjoinct  ausd.  de  la  religion 
de,  incontinent  et  sans  dellay,  se  desarmer  et  retirer 
chacun  en  sa  maison  ;  prohibe  et  deffendu  de  ne  pro- 
céder a  aulcune  leuec  de  denyers,  imposes  par  led. 
seigneur  de  Thoras,  ne  aultres  que  par  lettres  patentes 
du  Roy  et  de  lauctorite  du  seigneur  De  Joyeuse  ny  aul- 
trement  lontreuenyr  aux  edits  et  volunte  du  Roy  ,  sur 


—  192  — 

pêjne  de  la  vye.  Et  des  contreventions  faictes  despuyt 
led.  «dict,  ou  quils  pmirpojent  fayre  cy  apres^,  est 
commys  auK  officiers  ordinayres,  ou  aultre  magistrat 
des  lieux,  den  enquérir  socrettement»  diligeaiinent,|et 
bien  pour,  linquisition  faicte  et  rapportée  deuers  nous, 
estre  jprocede  contre  les  coulpables,  ou  Sa  Magest» 
aduertie;  comme  verrons  ee  feyre  par  rayson.  Eajoi-^ 
gnaiU  a  (eus  gentilshommes  et  a^iltres  subjects  dud^ 
Sei^^ieur,  prester  la  main  en  ce  a  la  jostiee.  Presem 
m**  ÂnChoine  Du  IPrat,  chanoynedud.  Menée;  Pmncojfs 
De  Pierres;  Bertrand  De  flionstuejoiz,  seigoeju*^  De  La 
Gaee  ;  Fi^mooîs  Se  Puekault,  et  plusieurs  auUres. 


Le  baron  de  Céiui-el;  sccoinps|[|ié  ,de^  sîegrp  de  ViUs^^  jffi  Pnehn^t 
et  Dn  Prst.  se  rend  à  Psrîs  pour  rendre  compte  s^  roi  des  a.ftiref 
êa  GéTtndan.  Il  j  «rriTO  en  huit  jours.  GonfirmsUon  de  tes  poU- 
^oîrs^  Mtre  4eC)l|«ries  1%.;  elle/estsotîQée,à«eaxde  IfsrvefDb 
gni  ;ç^f«!VQ|yt d'iMiTjîr Jieors  ^le^.  rr  A^Jf  ep  es tdçuq^é  ^  A^Jffm 
qui  autorise  le  bai^on  à  faire  jine  lerée  de  trqps  cens  hommei^  doot 
deux  cens  «eroni  placés  à  Bfanrejols  et  cent  à  ^lono.  —  tnèCtue- 
lioiis  >de  Xoyeuse  el  copie  .de.oeUes  contenues  dans  uœ  i^Ure  idu 
^î  ^U^aoig,^Toj^4iMaf7iejofs^t(à|Fif^raç.~  9e4pfB,|C|r^ 
f^t  JouTC,  apportât  la  soumission  de  ,MarTejols,  et  Etienipe  Bou- 
niol  et  Jean  de  Mons  celle  de  Florac,  où  Je«n  Brunenc ,  seigneur 
4ie  la  Gornilbade  est  chargjé  de  commander  pour  le  .oi  avec  s!x 
homi^s.  -^  ^  t>strpq  fiB  .prendre  .pcfsession  de  llarfe|o|a  au  nom 
du  roi.  Incidens  de  cet^  .prj^e  de  pos»es^iop.  ]Le  a6i|^ne)qr  de 
Tboras,  qui  se  trouTC  à  Marvejols,  en  sort  arant  FarriTée  au 
baron  de  Cénaret.  Aucune  trace  de  représailles  ;  au  contraire, 
mesures  pour  le  maintien  du  hoa  ordre  et  que  personne  ae«Josl 
moUtté  ni  fycké,  Déclar^ation  et  détail  des  aru^  et  prpTÎsio^  de 
guerre,  transportées  dans  deux  tours,  Tune  dite^a  P^yra^  l'*l>M^ 
four  ntuve  près  réglise  Notre-Dame.  Boulets  d'un  trop  faible  eali- 
Into,  doublés  en  plomb.  —  Ordre  aux  étrangers  de  aorlir  date 
les  vifigtnqiMitrp  libres.  —  Sfges  i)ègMiyilf  pour  prémuîribm 


—  193  — 

conflit  entre  les  soldais  et  les  hsbitans.  —  Les  réroroiés  de  Mar- 
▼ejolf  recommenceat  leurs  menées  ;  mesures  rigoureuses  pour  les 
arrêter. 

Le  troisiesme  jour  dud.  mois  de  juing,  sommes  des 
partis  de  la  présent  ville  de  Mende  auee  nostre  train, 
iccompaigne  desd.  De  Villate,  De  Pierres,  Puchault  et 
Du  Prat  pour  aller  Ireuuer  Leurs  Magestes,  rendre» 
rayson  de  nostre  charge  et  recepuoir  leurs  comman- 
lemens.  Et  arriuez  en  la  ville  de  Paris  le  unziesmc 
lud.  moys»  nousseryons  présente  a  leurs  d.  Magestes, 
lans  le  Louure,  en  leurs  chambres  ;  leur  auryons  faict 
entendre  comme*toutes  choses  sestoyent  passées  pour 
eur  seruice  au  pays  de  Giuaudan  durant  les  derniers 
Toubles  ,  etf  nostre^  procédure  telle  que  dessus  ;  et 
lemore  a  leur  suytte  jusquesau  vingtungiesme  dud. 
noys  que  Leursd.  Magestes  nous  auroyent  faict  des- 
)echer  et  delliurer  commission  de  teneur  : 

Charles,  par  la  grâce  de  Dieu,  Roy  de  France,  a 
)ostre  ame  et  féal  le  seigneur  De  Generet,  cheualyer 
le  oestre  ordre,  nostre  lieutenent  et  gouverneur  par 
loas  estably  en  la  ville  de  Mende,  Maruejolz  et  pays 
le  Giuaudan,  en  labsence  de  nostre  très  cher  et  ame 
louBÏn  le  Sire  De  Dampuille,  mareschal  de  France, 
<ouaemeur  et  nostre  lieutenent  gênerai  en  Languedoe, 
tt  du  Seigneur  De  Joyeuse,  aussi  nostre  lieutenent  gè- 
lerai aud.  gouuernement  en  labsence  de  nostre  d. 
roosm.  Scauoyr  faysons  que,  entendu  le  bon  rapport 
{ue  nous  a  este  faict  du  zelle ,  fidélité ,  affection  , 
lebuoir  et  dilligence  que  vous  avez  heu,  pendant  ces 
lemiers  troubles,  a  nostre  service,  et  a  exécuter  la 
liarge  par  nous  a  vous  commise  par  nos  lettres  pa- 
antes  du  XXIP  décembre  MV^^LXVII,  et  nous  confians 

n 


^-   194  — 

a  plain  de  vos  personne,  sens,  et  experiance  en  lart 
militayrc,  bonne  conduyte  et  dilligence.  Pour  ces 
causes,  et  aultres  bonnes  considérations  a  ce  nous 
inouuans,  vousauons  confirme  et  continue  aud.  estât, 
et  en  tant  que  de  besoing  seroit,  de  nouueau  commys 
et  commectons  par  ces  présentes  auec  plain  pouuoyr, 
auctorite,  commission  et  mandement  spécial  pour,  en 
labsence  de  nostred.  cousin  et  dud.  seigneur  de 
Joyeuse,  suyuant  la  commission  qui!  vous  a  enuoyee» 
de  remectre  et  fayre  rendre  en  nostre  obeyssance  pre- 
mière, liberté  et  commerce,  les  villes  de  Maruejolz, 
Florac,  Ghanac  et  aultres  villes,  forteresses  et  lieux 
dud.  pays,  détenues,  et  occuppees  par  ceulx  de  la 
religion  prethendue  reformée,  leur  fayre  poser  les 
armes,  icelles  mectre  en  vos  mains  et  pouuoyr,  auec 
lartillerye,  pouldres  et  munitions  de  guerre,  leuer  et 
ouster  les  garnisons  qui  y  sont  encores  ou  pourroyent 
estre  de  leur  part  ;  retenir,  y  establyr,  remectre  et 
ordonner  telles  compagnies  de  gens  de  guerre  de  nos 
bons  et  fidelles  subjects  en  garnison  que  verrez  estre 
de  besoing  pour  nostre  seruice,  et  tant  ezd.  villes 
et  lieulx  que  aultres  de  vostrd.  gouuemement  ; 
entretenyr  et  fayre  guarder  nostred.  edict  de  poinct 
en  poinct,  comme  y  est  contenu  en  suyuant  la  forme 
que  de  nostre  part  et  dud.  Sire  De  Joyeuse  cy  deuant 
auez  receu,'  en  datte  du  XIIIP  apuril,  et  X"**  may 
derniers  ;  faisant  viure  lesd.  soldatz  paysiblement, 
sans  offencer  les  habitans  desd.  lieux  en  leurs  per- 
sonnes et  en  leurs  biens,  en  faysant  au  surplus  def- 
fences  a  toutes  personnes  quil  appartiendra,  de  ne 
leuer,  exiger,  ou  cottiser  aulcuns  deniers  sur  les 
villes  et  plat  pays  de  vostred.  gouuemement  sinon 


—  195  — 

mlx  qui  ont  este  cy  deuant  ordonnes  par  nos  lettres 
atentes,  et  de  lordonnance  du  Sire  De  Joyeuse, 
i  reiglement  par  luy  a  vous  enuoye,  desquels  ne 
)uIIons  la  leuee  estre  retardée.  Si,  donnons  en  nian- 
sment  a  nos  gouuerneur  et  juge  dud.  Maruejolz, 
lagistrats,  juges,  et  aultres  nos  officiers,  consuls, 
tanans  et  habitans,  tant  de  nostred.  ville  de  Mar- 
ejolz  que  de  Florae  et  pays  de  Giuaudan  que,  en  tout 
;  que  leur  sera  par  vous  commande  et  ordonne, 
s  ayent  a  obeyr  et  entendre,  et  fayre  obeyr  et  enten- 
de de  tous  ceulx  et  ainsi  quil  appartiendra  comme  a 
3us  mesmes,  pour  leffect  et  occasion  des  susdicts  ; 
de  vous  recepuoyr  auec  lesd.  companyes,  et  fournyr 
3  logis  et  viures  raysonnablement ,  a  la  moindre 
>ulle  et  oppression  de  nos  subjects  que  fere  se 
3urra.  Et  en  leur  reffuz  ou  dilay,  mandons  et  enjoi- 
Qons  a  nos  lieutenens  et  gouuerneurs  des  prouinces 
àuuergne,  Velay,  Rouuergue,  Viueroys  et  a  tous 
àppitaynes,  tant  de  gens  a  cheual  que  de  pied  et 
Liltres  nos  subjects  vous  prester  la  main  et  secourir 
e  leurs  forces  et  artillerye  pour  fayre  obeyr  lesd.  ré- 
elles ;  en  sorte  que  la  force  et  obeyssance  nous  en 
emeure  ;  car  tel  est  nostre  plaisir.  Donne  a  Paris  le 
XI*  jour  de  juing,  lan  de  grâce  mil  cinq  cens  soi- 
ante  buit,  et  de  nostre  règne  le  huictiesme.  Charles, 
ar  le  Roy  :  Fizes.  Leues,  publiées  et  enregistrées  ez 
^istres  de  la  Court  du  Comte  et  Bailliaige  de  Gi- 
audan,  ouy  sur  ce,  et  consentant  le  procureur  du 
oy  en  icelle,  le  cinquiesme  jour  de  juillet,  mil  cinq 
ms  &oi%znte  huict.  G.  Albaric. 
Et  commande  nous  achemyner  aud.  Giuaudan  exc- 
iter le  contenu  dycelle,  et  fayre  en  toutes  choses 


-  196  — 

leur  service  uu  plus  grand  soullaigement  de  leurs 
subjects  que  fere  se  pourroyt  ;  et,  de  toutes  choses 
aduertyr  led.  Seigneur  de  Joyeuse,  et  nous  reigler 
par  les  instructions  que  par  leursd.  Magestes  luy 
auoyent  este  enuoyees,  et  comme  par  luy  nous  se- 
royt  ordonne.  Pour  quoy  fayre  auryons  prins  la 
postlie. 

Le  vingt  huictiesme  jour  dud.  mois  de  juing,  auous 
despeche  nostrë  mandement  aud.  trésorier  pourdel- 
liurer  aususd.  Carel,  nostre  dispencier,  la  somme  de 
cinq  cens  liures  tournois,  a  nous  ordonnée  par  Icsid. 
Estatz  dud.  pays,  pour  nostre  entretenement  et  de 
nostre  frain  et  suytte  durant  le  présent  mois. 

Et  arriue  en  nostre  maison  de  Lode,  le  quatriesme 
juillet  en  su.vuant,  dillee  fismes  despartir  nostre  se- 
crétaire pour  aller  a  Mende  delliurer  au  seigneur  De 
Bressolles  les  lettres  closes  que  escripuyons  aux 
officiers  et  consuls  de  la  ville  de  Maruejolz,  auec  le 
vidimus  de  nostred.  commission,  faictpar  les  officiers 
du  bailliaige  de  Giuaudan,  ou  fust  enregistrée,  pour 
les  fayre  tenyr  ausd.  officiers  et  consulz,  et  les  aller 
sommer  de  nous  remectre  lad.  ville  de  Maruejolz  en 
mnin,  soubz  lohoyssanco  du  Roy,  et  aux  fins  con- 
tenues  vu  nostred.  commission.  Ce  que  par  led.  De 
Bressolles  depuis  auroyt  este  exécute.  A  quoy  lesd. 
officiers  et  cousuI/m  le  sixiesme  dud.  mois,  par  led. 
De  Bressolles,  nous  enuoyarent  leur  responce  i>ar 
lettre,  disans  auoyr  receu,  de  mond.  Seigneur  leMa- 
reschal,  lettres  par  lesquelles  leur  commandoit  de^ 
ne  reeognoistre,  veu  leedict  de  paciffication,  aultre 
lieutenant  pour  le  Roy  en  Languedoc  que  le  Sei— 
j^neur  de  Joyeuse;  ou  leur  escripuoit  que  leur  enu(^— 


—   1»7    - 

ycroit  garoison,  et  par  aiosin  que  nous  nous  debuyons 
déporter  de  leur  bailler  aultre  garnison,  et  cella  leur 
debuojrt  seruir  dexcuse  de  nen  prendre  aulcune  de 
uostre  auctorite.  Mays,  entendu  la  volunte  dud.  sei- 
gneur De  Joyeuse,  y  obeyroyent,  comme  est  contenu 
en  leurd.  missiue,  de  teneur  :  Monsieur,  etc;  laquelle 
les  susd.  Achard  et  Des  Estreicts,  nostre  secretayre, 
nous  apportarent  en  nostred  maison  de  Lode. 

A  rayson  de  quoy,  et  pour  informer  led.  Seigneur 
de  Joyeuse  de.la  commission  et  charge  susd.  a  nous 
par  sad.  Mageste  donnée,  et  auoyr  de  luy  reigle- 
nient  pour  lexecution  dycelle,  et  luy  fayre  entendre 
la  responce  desd.  de  Maruejolz,  le  huictiesme  jour 
dud  mois,  enuoyasmes  deuers  luy,  et  fismes  partir 
dud.  Lode  led.  Achard  et  Des  Ëstreicts.  Lesquels  le 
dixseptiesme  dud.  mois  furent  de  retour  ;  et  nous 
apportèrent  responce,  en  la  ville  de  Mende,  dud.  Sei- 
gneur, auec  commission  pour  leuer  troys  cens  hommes 
de  guerre  a  pied,  et  lesestablyr  en  garnison,  sauoir  : 
deux  cens  dans  lad.  ville  de  Maruejolz,  et  cent  a  la 
ville  de  Florac,  pour  y  effectuer  led.  edict  de  paciflS- 
cation  et  nostred.  commission.  Et  que  lesd.  de  Mar- 
uejolz bailleroyent  la  somme  de  doutze  cens  liures 
tournois;  les  habitans  de  Florac^  six  cens,  pour  la 
solde  duDg  mois  desdictes  garnisons  ;  et  instruction 
auxd.  ofiBciers  et  consuls  desd.  lieux  nous  recepuoir 
auec  lesd.  garnisons,  recognoistre  et  obeyr  ;  et  aussi 
lordre  et  reiglement  quil  entendoit  estre  entretenu  en 
la  ville  de  Mende  pour  la  guarde  dycelle  en  la  susd. 
obeyssance;  et  semblablement  coppie  des  instructions 
par  sad.  Mageste  a  luy  enuoyees  pour  nous  en  seruyr 
et  reigler,  estans  de  teneur  : 


—  198  — 

Guillaume,  Vicomte  De  Joyeuse,  Cheualier  de  iordre 
(lu  Roy,  Cappitayne  de  cinquante  hommes  darmes  de 
ses  ordonnances,  et  Lieutenent  General  pour  Sa  Ma- 
geste  au  pays  et  gouuernement  de  Languedoc  «  au 
Seigneur  de  Ceneret ,  Cheualier  de  Iordre  du  Roy, 
salut.  Comme  après  la  publication  faicte  de  lecdict  do 
Roy  sur  la  paciffication  des  derniers  troubles,  nous 
eussions  mande  de  sommer  ceulx  de  la  ville  de  Mar- 
uejolz  et  aultres  villes  -encores  occupées  au  pays  de 
Giuaudan,  de  se  soubzmectre  a  lobeyssance  du  Roy, 
mectre  bas  les  armes,  recepuoyr  la  garnison  que,  par 
vous,  leur  seroit  ordonnée  ;  auxquelles  sommations 
ceulx  dud.  Maruejolz  nauroyent  voleu  obeyr  soubz 
prétexte  de  quelques  friuolles  occasions.  Et  le  tout 
entendu  par  Sa  Mageste,  et  par  ses  lettres  patantes 
du  vingtungiesme  jour  de  juing  dernier,  vous  auriez 
este  continue  au  mesme  pouuoyr  que  auiez  heu  de 
nous  ;  et  par  ses  lettres  closes  du  XX"^  dud.  mois, 
sad.  Mageste  nous  auroit  mande  de  vous  bailler  troys 
cens  hommes  de  guerre  des  bandes  que  auyons  pour 
son  seruice,  ou  bien  vous  permectre  et  donner  ccoh 
mission  de  fere  leuer  desd.  trois  cens  hommes,  ainsi 
que  est  plus  amplement  contenu  esd.  lettres.  Ensuy- 
uant  lesquelles  ceulx  dud.  Maruejolz  auroyent  este 
encores  sommes  et  requis  par  vous  ;  lesquels  auroyent . 
offert  de  obeyr  après  auoyr  entendu  le  commande- 
ment que  leur  en  vouldryons  fayre.  Et,  désirant  sur 
toutes  choses  que  lecdict  de  paciffication  soit  entretenu 
et  gnarde,  et  les  villes  occupées  soyent  remises  en 
lobeyssance  de  sad.  Mageste,  et  au  premier  estât  et 
commerce  ;  et  acomplissant  ses  voulloir  et  intention, 
vous  îuions  commis  et  deppute,  rommeotons  et  dep- 


—  200  - 

(lelayement  ;  et  ce,  sur  peine  destre  procède  contre 
ciilx  comme  rebelles  a  sa  Mageste,  ses  ennemys  et 
perturbateurs  du  repoz  publique  et  infracteurs  de 
ses  edicts  ;  bailler  logis  et  administrer  viures  ausd. 
gens  de  guerre,  raysonnablement  et  a  la  moindre 
foulle  du  peuple  que  fere  se  pourra.  Et,  de  tout  ce 
dessus  fere,  vous  donnons  commission,  et  plaîn  pou- 
uoyr;  mandons  et  commandons  a  tous  gentilshommes, 
officiers  et  subjects  du  Roy,  de  vous  obeyr,  donner 
ayde,  faueur  et  force,  si  besoing  est  en  ce  dessus. 
Donne  a  Beziers  soubz  nos  seing  et  seel  a  nos  armes, 
le  XIIP  jour  de  juillet,  lan  mil  cinq  cens  soixante 
huict.  Joyeuse.  Par  mond.  seigneur,  Meysonae. 

Encores  que  bien  souvent  par  les  despeches  ordi- 
nayres  que  Sa  Mageste  faict  en  Languedoc,  le  seigneur 
de  Joyeuse,  cheualyer  de  lordre,  et  lieutenent  gênerai 
pour  le  Roy  aud.  pays  en  labsence  de  Monsieur  le 
Maresehal  Dampuille,  soit  aduerti  de  lintention  de 
sad.  Mageste,  si  est  ce  que  pour  tousjours  len  rendre 
plus  capable  il  luy  a  semble  quil  nestoit  que  très  a 
propos  de  leselarcir  et  aduertir  bien  amplement  de 
ce  quil  a  affayre  par  le  contenu  en  ce  présent  Me- 
moyre  et  Instruction  : 

Or,  saichant  led.  Seigneur  de  Joyeuse  combien  Sa 
Mageste  désire  et  entend  que  ses  subjects  viuent  en 
repoz  et  puissent  jouyr  du  beneffice  de  leedict  do  pa- 
ciffication,  elle  sasseure  quil  y  tient  de  son  couste  la 
main  suyuaut  plusieurs  lettres  et  despeches  a  luy, 
pour  cest  effect  adressées  depuis  deux  mois  en  ca, 
dont  et  (lo  lordre  quil  y  a  donne,  sad.  Mageste  désire 
(lue  led.  Seigneur  De  Joyeuse  laduertisse  souuent. 
El  comme  lung  des  moyens  <|ui  ayt  semble  pouuuyr 


—  201  — 

aultont  seruira  fere  cesser  tous  (roubles  et  remue- 
meus  par  les  prouinces  soit  de  laysser  entrer  ceulx 
de  la  religion  prethendue  reformée  dans  leurs  mai- 
sonst  biens  et  possessions,  leur  leuant  par  ce  moyen 
toute  colleur,  argument  et  escuse  de  tenyr  les  champs 
et  sassembler,  sad.  Mageste  ne  faict  doubte  que  led. 
De  Joyeuse  nayt  en  cest  endroict  entièrement  satis- 
Taict  a  son  intention  assez  déclarée  et  exprimée  par 
led.  edict  de  paciffication,  et  par  lesd.  despeches 
sur  ce  faictes.  En  quoy,  sil  y  restoit  quelque  chose 
a  fayre,  Sad.  Mageste  désire,  par  led.  Sire  De  Jo- 
yeuse y  estre  proueu,  faisant,  comme  dict  est,  rentrer 
ceulx  de  lad.  religion  en  leursd.  maisons  ;  auec  toutes 
foys  la  preuoyance  requise  en  tel  cas,  tant  pour  se 
rendre  icelluy  seigneur  De  Joyeuse  bien  asseure  quils 
ne  pourront  rien  attempter  ny  entreprandre ,  que 
pour  les  rendre  semblablement  asseures  de  pouuoyr^ 
en  toute  seurete.  et  soubz  lobseruation  des  edicts  de 
sad.  Mageste,  viure  et  demeurer  paysiblement  en  leurd. 
iiiaysons. 

Et  pour  le  reguard  de  ce  dernier  poinct,  estant 
lintention  de  sad.  Mageste,  très  bonne  et  très. sincère, 
bien  cogneue  a  tous,  ses  lieu tenens  généraux  etgou- 
uerneurs  de  prouinces  qui  la  scauoyent  très  bien  en- 
suyure  suyuant  le  commandement  quils  en  ont  de 
sad.  Mageste,  elle  veult  encores  que  ceulx  de  la  reli- 
gion se  confians  de  tout  en  icelle  et  en  la  naturelle 
clémence  et  boute  de  leur  prince   assez  déclarée  et 
tesmoignee  par  infmys  eifects,  et  par  le  debuoyr  et 
dilligence  dont  uzeront  les  lieutenans  generaulx  et 
gouuerneurs  a  les  fayre  jouyr  du  benefQce  de  leedict, 
nauroHt  aulcuneinont  diffère  a  se  retirer  en  leursd. 


—  302  — 

maisons,  auec  intention  dy  demeurer  et  sy  contenyr 
eu  toute  modestie  etrepoz;  et  comme  dictest,  ils 
seront,  en  ce  faisant,  guardes  et  maintenus. 

M ays  quant  a  laultre  poinct,  y  ayant  beaucoup  plus 
a  craindre»  pour  les  estranges  effects  cy  deuant  ad- 
uenus,  il  fault  que  led.  Sieur  De  Joyeuse  y  regarde 
de  près*  empêchant  de  tout  son  pouuoyr,  par  tout 
led.  gouuernement  de  Languedoc,  les  soubdaines  esle- 
uations,  reprinses  darmes,  saysissemens  de  Tilles  et 
places  fortes,  que  Ion  a  veu  par  cy  deuant  fayre  a 
ceulx  de  lad.  religion,  auec  telle  desterite  et  souday* 
nete  quil  a  este  malayse  de  sen  pouuoir  guarder.  Et 
cest  a  quoy  il  fault  maintenant  obuyer  et  pouruoyr. 

Et  pour  faire  entendre  aud.  Sieur  De  Joyeuse  les 
choses  quont  semble  a  sad.  Mageste  les  plus  neces* 
sayres  a  fere  en  cest  endroict,  et  quelle  veult  et  entend 
que  led.  Sieur  face  et  exécute,  cest,  tout  ainsi  comme 
il  fera  entretenyr  et  obseruer  led.  eedict  de  padffica- 
tion,  aussi  fera  il  exactement  exécuter  le  désarmement 
de  ceulx  qui  rentrent  dans  les  villes  que  sad.  Mageste 
luy  en  a  cideuant  escript  et  mande  fayre  par  le  rei- 
glement  dresse  pour  ce  faict,  et  reguardera  souuent 
de  descouurir  et  aprendre  ce  que  ceulx  de  la  religion 
traicteront  par  assemblées,  empêchant  de  tout  son 
pouuoyr  toutes  les  allées  et  venues  par  les  champs, 
quils  font  ordinayrement  en  armes,  les  aduertissant 
de  sen  abstenir  et  de  se  contenir  et  viure  doulcemeot; 
mesmement  ceulx  de  la  noblesse  dud.  pays,  leur  fty- 
sant  entendre  la  charge  quil  a  de  les  conseruer  pourueu 
quils  viuent  doulcement ,  et  nentreprendre  telles 
choses,  vouUant  semblablement  et  entendant,  sad. 
Mageste,  que  led.  Seigneur  De  Joyeuse  leur  face  de 


V 


—  203  — 

sa  pari  très  exprès  commandement  et  deffence  de  ne 
se  armer  et  partir  dud.  pays,  ny  sassembler  en  icelluy 
par  quelque  commandement  que  ce  puisse  estre,  si  ce 
«est  par  lexpres  commandement  du  Roy  quils  rece- 
uront  de  luy,  ou  de  son  lieutenent  gênerai,  qui  leur 
fera  apparoistre  par  les  lettres  de  sad.  Mageste,  sur 
|)eyne  a  ceulx  qui  y  contreuiendront  destre  déclares 
rebelles  et  de  la  confiscation  de  leurs  biens. 

Et  sil  aduenoit  daduenture,  cy  après,  que  aulcuns 
(le  lad.    religion    se  voulussent  tant  oblyer  que  de 
reprendre  les  armes,  et  pour  cest  efiect,  sassembler 
en  ung  instant  comme  ils  ont  faict  aultresfoys,  led. 
Seigneur  De  Joyeuse  reguardera  promptement  de  lem- 
pecher  auec  toutes  les  forces  tant  de  cheual  que  de 
pied  quil  mectra  soubdainement  ensemble.  Et  pour 
ce  que,  peult  estre,  il  ne  pourroit  lors  si  prompte- 
quil  seroit  besoing  assembler  la  gendarmerye,  Sad. 
Mageste  désire,  que  des  a  présent,  il  face  discussion 
par  le  menu,  de  toute  la  noblesse  du  pays  et  gou- 
uernement  de  Languedoc.  Et  pour  cest  effect  se  poura 
ayder  des  rolles  qui  sont  ez  bailliaiges  et  seneschau" 
eees,  pour  scauoir  ceulx  qui  sont  subjects  au  ban  et 
arrière  ban.  Et  fera  le  semblable  de  tous  les  aultres 
bons  subjects  dud.  pays,  dont  il  se  pourra  seruyr 
et  preualloyr  pour  empêcher  que  ceulx  de  hd.  re- 
ligion ne  puissent  reprendre  les  armes ,  ny  sourtyr 
hors  dud.  pays  pour  se  joindre  auec  leurs  chiefs. 
Et  soubdain  que  led.  Seigneur  de  Joyeuse  en  verroyl 
aulcuns  assembles  en  armes,  pour  cest  effect,  sad. 
Mageste  entend  quil  leur  coure  sus,  en  quelque  petit 
nombre  quils  soyeiit  et  puissent  estre,  et  les  tailler  en 
pièces  sans  leur  donner  le  loysir  de  se  fortiffier  aulcu- 


—  20i  — 

nement.  Saydaut,  a  ceste  fin,  de  tous  moyens,  soUde 
son  de  tocquesein,  assemblées  de  communes,  etaultres 
bonnes  prouisions  et  remèdes  dont  sad.  Mageste  sas- 
seurera  que  led.  Sire  De  Joyeuse  scaura  très  bien  user. 
Et  sera  preuoyant  a  tenyr  net  le  plat  pays  de  sond. 
gouuernement.  Aussi  pour  le  reguard  des  villes  et 
places  fortes  dycelluy  ,  se  gardera  de  toute  surprinse, 
en  aduertira  sad.  Mageste  afin  quelle  voye  et  cognoisse 
de  quelle  force  dud.  pays,  oultre  celles  qui  sont  a  sa 
solde  en  icelluy  ,  elle  pourroit  fayre  estât  en  ung  be- 
seing.  Faict  a  Paris  le  XIIIP  jour  de  juiugmil  V^LXVIIL 
Signe ,  Charles.  Et  plus  bas ,  Fizes.  Extraict  de  son 
propre  original  deueument  collationne  par  moy  soubz-r 
signe,  secrétaire  de  Monseigneur  le  Vicomte  de  Joyeuse 
lieutenent  pour  le  Roy  en  Languedoc.  Meyssonat. 
Sensuyt,  etc. 

Et  pareillement  certaines  lettres  elozes  par  led.  Sei- 
gneur De  Joyeuse  particuUierement  enuoyees  ausd. 
officiers  et  consuls  de  Maruejols  et  Florac  ,  lesquelles 
enuoyasmes  le  mesmes  jour  ausd.  de  Maruejolz  par  led. 
seigneur  DeBressoUes,  et  ausd.  de  Florac,  par  led.  sei- 
gneur De  La  Gaze,  accompaignees  daultres  nos  lettres 
de  sommation  de  nous  prendre  et  recepuoyr  esd.  villes 
auec  lesd.  garnisons,  aux  fins  esd.  commissions  y  con- 
tenues. Lesquels  De  La  Gaze  et  Bressolles  sestans 
achemines  esd.  lieux,  a  leur  rcrtour  nous  auroyent 
apporte  responce  desd.  de  Florac  et  Maruejolz  :  voul- 
loyr  obeyr  au  Roy,  et  que  pour  cest  efiect  nous  vien- 
droyent  treuuer  aud.  Mende ,  le  lundi  ensuyuant  ; 
demandans  lesd.  de  Maruejolz  asseurance  de  nous 
par  escript  pour  se  pouuoyr  présenter  deuant  nous 
sans  difficulté.  Laquelle  asseurance  leur  auryons  faicte 


i.' 


—  905  — 

teoyr  des  le  lendemain  [par  m."  Jehan  Certain,  duJ. 
Namqolz. 

Le  lundy,  dixneufuiesroe  jour  dud.  mois  de  juillet , 
en  lad.  ville  de  Mende,  et  dans  la  salle  de  la  maison  de 
ia  precentorye,  Pierre  De  Born,  gouuerneur  pour  le 
iaict  de  la  justice  en  la  ville  de  Maruejolz,  Pierre  Crecy, 
procureur  du  Roy  et  premier  consul,  et  Pierre  Jouue, 
dict  Florentin ,  merchant,  enuoyes ,  comme  disoyent , 
des  aultres  habitans  de  lad.  ville  de  Maruejolz ,  se 
presentarent  deuant  nous.  Auxquels,  et  parlant  a  eulx, 
a  tous  les  aultres  officiers ,  consuls  et  habitans  de  lad. 
fille,  fismes  discours  de  la  teneur  de  nostred.  commis- 
sion et  pouuoyr  a  nous  attribue,  leur  commandant  y 
obeyr  de  poinct  en  poinct,  faisant,  a  ces  fins,  realle 
eûbition  dycelle  ;  et  ce  faisant,  nous  fere  ouuerture  de 
lad.  ville  de  Maruejolz,  icelle  nous  rendre  auec  les 
clefz  des  portes,  ou  a  celluy  ou  ceulx  que  per  nous 
leur  serojent  enuoyes,  recepuoir  dedans  auec  la  gaiîii- 
son  y  mentionnée,  obeyr  et  prester  la  main  a  lexecution 
et  effect  desd.  commissions,  a  peyne  de  rébellion  et 
desobeyssance,  et  destre  procède  contre  eulx  comme 
rebelles  et  ennemys  du  Roy.  Qui  nous  auroyent  res- 
pectiuement  offert  obeyr  et  fere  obeyr  le  Roy,  a  leur 
pouuoyr,  comme  ses  vrays  et  fidelles  subjets,  sans  y 
espargner  ne  corps  ne  biens;  ainsin  quils  lauroyent 
asseure  et  de  ce  proteste  deuant  nous.  Presen.^  en  tout 
ce  dessus  Anthoine  Gerbauld,  escuyer,  seigneur  dOr- 
cyeres  ;  Priuat  Jnard ,  merchant  de  Mende ,  Symon 
Clément  de  Retornaguet  ,  en  Vellay  ;  et  plusieurs 
aultres. 

Le  lendemain  vingtiesme  jour  dud.  mois  de  juillet , 
ou  que  dessus,  se  sont  présentes  deuant  nous  m/*  Es- 


—  206  — 

tienne  Bonyol,  juge  ,  et  Jehan  De  Mons ,  premyer 
consul  de  la  ville  de  Florac  ,  les  ayant  mandes  venyr. 
Ausquels  auons  remonstre  le  pouuoyr  quauons  du  ftoy 
et  du  Seigneur  De  Joyeuse,  pour  remectre  lad.  ville  de 
Florac  en  son  obeyssance  premyere,  liberté  et  com- 
merce, et  y  ordonner  garnison  pour  y  fere  entretenir 
leedict  de  paciffication  des  derniers  troubles  et  volunte 
dud.  Seigneur.  Et  a  iceulx  faict  commandement,  de 
par  le  Roy,  de  incontinent  obeyr,  et,  ce  faisant,  nous 
rendre  lad.  ville  aux  fins  contenues  en  nostred.  com- 
mission. Lesquels  ont  offert  ce  fayre  lorsquil  nous 
plaira  enuoyer  lad.  garnison  en  lad.  ville.  Et  noble 
Jehan  Brunenc,  seigneur  de  La  Cornilhade,  la  estant, 
a  leur  prière  sest  chaîne  de  ,  jusques  a  ce  que  y  enuo- 
yerions  lad.  garnison  garder  lad.  ville  de  Florac  eo 
lobeyssance  du  Roy  et  obseruation  de  sesedicts;  luy 
baillant^  lesd.  juge  et  consul,  ou  faysant  bailler  les 
clefz  dycelle.  Gequils  ont  promis  fayre  respectiuement 
a  peyne  de  leurs  vies^  et  destre  punys  comme  et  ainsin 
que  le  démérite  pourtera.  Auxquels  juge  et  consul 
auons  cependant  enjoinct  et  commande  fere  apprester 
viures  et  logis  necessayres  pour  lentretenement  de  lad. 
garnison  ;  poser  les  armes  ;  fayre  vuyder  tous  les  es- 
trangiersqui  pourroyentestre  de  présent  danslad.  ville; 
obeyr  et  non  contreuenyr,  ny  souffrir  estrecontreuenu 
aud.  edict  a  peyne  de  nous  en  respondre  en  leurs 
propres  et  priues  noms  ;  et  soubz  mesmes  peynes  ,  ne 
permectre  lentree  a  aulcuns  suspects  en  lad.  ville  en 
armes,  ains  les  faire  laisser  a  lentree  ;  et  obeyr  aud. 
De  La  Cornilhade,  en  ce  que  par  luy,  pour  leffect  que 
dessus  leur  sera  commande  ;  luy  donnant,  de  ce  fayre, 
pouuoyr,  et  de  prendre  les  armes  et  jusques  a  six 


—  Î07  — 

soldats  caUiolicquesauecqueluy,que  seront  entretenus 
aux  despens  des  habitans  de  lad.  ville  jusques  a  ce  que 
par  nous  y  sera  enuoyce  lad.  garnison ,  ou  aultrement 
en  sera  ordonne.  Âusquels  respect! uement  auons  baille 
en  garde,  les  ecclésiastiques  et  catholicques,  et  defifendu 
ne  leur  meffayre,  ny  souffrir  estre  mesfaict  en  leur 
personnes  et  biens  ;  troubler  ny  empêcher  lesd.  ecclé- 
siastiques en  la  cellebration  du  seruice  diuin  et  perce- 
ption des  fruicts  de  leurs  benefBces,  sur  les  peynes 
contenues  aud.  edict.  Presens  Vidal  Rochebaron,  tiers 
consul  ;  m*  Pierre  Monnyer,  prebtre  de  Mende. 

Le  mercredy  vingtungiesmejourdud.  mois  de  juillet, 
ayant  faict  aduancer  les  seigneurs  De  La  Gaze  et  De 
BressoUes  auec  leur  companyes,  nestant  lors  plus  de 
sept  a  huict  vingts  hommes  de  guerre  a  pied  »  nous 
prismes  chemin  pour  aller  aud.  Maruejolz.  Et  comme 
fusmes  dessus  le  molin  de  Recolletes,  suruint  illec 
Grinhon  Girbal,  uierchant  et  Anthoine  Recolin,  second 
consul  dud.  Maruejolz,  auec  une  lettre,  pour  nous 
fajre  reculler  et  actendre  de  uenyr  jusques  au  lende- 
main ,  ou  vendredy  ensuyant ;  disant,  aulcuns  de  la 
populasse  de  lad.  ville  estre  esleuez  pour  empêcher 
nostre  entrée.  Quoy  entendu,  fismes  passer  douant  les 
seigneurs  De  La  Vigne  et  De  Pierres  pour,  de  nostre 
part,  aller  remonstrer  aux  officiers,  consuls  et  seigneur 
DeThoras  (1)  qui  estoyt  dans  ycelle  ville,  nostre  uenue; 


(i)  Le  Seigneur  de  Thoias,  dont  il  aétédéjàqueslton  plusieuts  fois, 
êuit  le  au  aîné  du  comte  de  l*ejre.  Th.  de  Béze  ne  nous  laisse  aucun 
doole  à  cet  égard.  Au  l.  UI,  p  44  de  VHUtoire  des  égl.  réf.,  il  dit  : 
«  le  siear  de  Thoias  (on  Marchaslel)  GU  atné  du  comte  de  Hejre...» 
Défigaé  dans  notre  Document  sous  le  nom  de  seigneur  de  Thoras,  il 
n'est  eonno  ailleurs  que  sous  le  nom  de  Marchastel.  La  seigneurie  de 


—  208  — 

et  que  nostre  intention  nestoit  aultre  que  de  remectre 
lad.  ville  en  sa  premyere  liberté  et  commerce,  y  fayn' 


Thoras  ,  canton  de  Saugues  ,  renaît  de  passer  de  la  famille  d'Apcbier 
dans  celle  de  Peyre.  Celle  de  Marcbastel,  canton  de  Naabioals»  a  tou- 
jours appartenu  à  cette  dernière  famille.  On  Toîi  encore  les  mines 
du  château  an  sommet  d'un  piton  basaltique,  rrai  nid  d'aigle  où  Tou 
ne  pon?ait  pénétrer,  à  cette  époque,  que  par  la  trahison  ou  la  famine. 

Ce  fils  du  comte  de  Pêjrc  a  joué  un  râle  assez  important  dans  nos 
guerres  religieuses.  Nous  avons  dit  que  la  famille  de  Peyr«  arait  été 
une  des  premières  à  embrasser  le  parti  de  la  réforme  dans  le  GÔTaa- 
dan.  Dés  le  commencement  des  troubles,  on  h  voit  en  relation  arec 
les  réformés  des  Cévenncs.  Peu  après  la  première  in?ation  dn  pays 
par  le  baron  d'Alaîs,  les  catholiques  araient  repris  le  dessus.  Les  ré- 
formés de  Mar?ejols  craignant  de  ne  pouvoir  leur  résister  <  firent  tant 
envers  le  sieur  de  Peyre,  leur  voisin  et  grand  seigneur  en  ces  quartiers- 
là,  favorisant  tellement  à  la  religion,  en  laquelle  Marchasiel,  son  fils, 
s*était  embarqué  bien  avant,  que  cependant  jusques  alors  il  ofi  s'était 
nullement  déclaré,  qu'il  leur  bailla  lettres  de  créance  envers  cens  des 
Cévennes  pour  en  avoir  secours  (Hist.  des  égl.  riforj.  >  Cest  ainsi 
que  fût  provoquée  la  seconde  invasion  par  Gabriac  à  la  léte  de  quinze 
cents  hommes,  auxquels  vinrent  se  joindre,  devant  Chirac,  le  comte 
de  Pejre  avec  son  fils  à  la  tète  des  réformés  de  Marvejob,  le  93  aoàt 
1562.  Oniait  comment  fût  traité  Chirac,  qui  u'était  défendu  que  «  par 
vingt-cinq  hommes  d'armes,  quelques  prêtres  malavisés,  et  le  lont 
conduit  par  un  gentilhomme  de  peu  d'expérience  nommé  Salebruste, 
et  les  habitans,  opiniâtres  entretenus  par  leur  Coré  qui  fût  la  aowte 
de  tout  leur  mal  (lh%d.).r>  Mais  il  faut  dire,  à  leur  honneur,  qu'ils  ne 
prirent  aucune  part  aux  alrocités  qui  s'y  commirent.  Le  comte  de 
Pejre  voulait  seulement  qu'on  chassât  les  ecclésiastiques,  qu'on  établit 
l'exercice  de  la  réforme,  et  qu'on  donnât  aux  soldats  quelque  clKMe 
pour  se  racheter  du  pillage.  C'est  ce  qu'il  Ht  proposer  à  ceux  de  Chirac 
par  le  sieur  d'Enlraigucs,  leur  compatriote,  chargé  de  leur  faire  com- 
prendre qu'ils  n'étaient  pas  en  état  de  résister:  ce  que  celui-ci  fit  «  voire 
même  «vec  larmes,  et  jusques  à  leur  offrir  de  leur  faire  puis  après 
refaire  leurs  images  à  ses  dépens  »  (Ihid.)  lorsque  Gabriac  se  serait 
retiré. 

Au  mois  do  novembre  suivant,  il  fût  nommé  gouverneur  du  Gévan- 
dan  par  le  comte  de  Crussol.  Do  là  ses  levées  d'imp6t  dont  se  plai*- 
gnent  encore  les  paroisses  au  baron  de  Cénaret. 


—  209  — 


viuie  Jes  subjects  du  Roy,  taut  dune  religion  que 
daultreen  la  liberté  accordée  par  lesd.  edicts  de  paci- 


Ce  lî&tlQi  ^i  commeiiça  les  hosUlîlét  au  mois  de  féfrîer  1563,  tous 
préteste  û^  quelque  pillige  commis  sur  ses  terres.  A  la  tèle  de  eenx 
^  Msr^cjols  et  aidé  par  deux  compagnies  de  CéTenols,  conduits  par 
les  capitmioea  Saint-Jean  de  G:irdonenches  et  Fontenailles  ,  il  prit  à 
covpoaîlion  le  ebàleau  de  Marcbastel,  chassa  les  catholiques  de  Re- 
^^^1^^'Attbrac  et  de  St-4Jrcise,  où  il  en  péril  de  soixante  à  aoixante 
et  dix,  dMcendii  jusqu'à  Anmont  et  Ser?erette,  que  Th.  de  Bése  écrii 
HammÊni  <f  Samiontes,  et  se  fit  reconnaître  comme  gou Ter neur  dans 
ce  qtti  eil  désigné  comme  Montagne  d'Aubrae  et  Terre  de  Peyre, 

Hait  bieaiùl  il  se  trouva  sur  un  champ  plus  taste.  D'Oi  léans,  Ceadé 
envoie  des  ordres  pour  qu'on  s'organise  et  qu'on  fasse  des  levées  le 
pltts  promptenent  possible.  Il  réunit  deux  compagnies  et  part  pour 
Age»  oè  il  reocontre  Arpajon  qui  pousse  vers  Orléans  ;  pour  loi  il  se 
dirige  a«r  MonUnban.ll  sét  y  inspirer  tant  de  confiance  qu'il  fài 
<*<MMûé  proêÊCieiàr  dee  églisei  riforméee  de  ce  colloque.  Le  tt  mai,  Arpajoo 
VaTaii rejoint  à  Montanban.  Le  11,  les  catholiques  de  Toulouse  avaient 
Teprîa  In  Maison  commune  sur  les  proiestans.  Ceux-ci  firent  prier 
mstaaim— t  Arpajon  et  Thoras, autrement  dit  Marchaste],de  Tenir  à 
Icnr  aeeoofa  ;  mais  ils  ne  se  crurent  pas  assez  forts  pour  tenir  la  route. 
Lca  Blontalbaoais,  plus  ardents,  voulurent  marcher  malgré  l'avis  des 
deux  ^efa  ;  mal  leur  en  prit  ;  ils  rentrèrent  poussés  l'épée  aux  reins. 
Cependant  le  iB,  ils  se  décidèrent  à  partir  ;  Arpajon  commandait 
U  cavalerie  et  Marehastel  les  gens  de  pied,  il  avait  sous  lui  trois  ca- 
pitaines; leurs  troupes  formaient  en  tout  deux  mille  hommes.  Ils  ne 
fi»Ml  que  jusqu'à  Rabasteins  •  parce  que  là ,  ils  apprirent  qu'U  n'j 
*^>îl  rien  à  faire  à  Toulouse.  Ils  se  replient  sur  Montauban  menacé 
H*  Menllnc  et  Tenrides.  mais  non  avec  l'intention  de  s'y  enfermer. 
Aacanlratre,  ilscberobentà  persuader  aux  babiUna  que  les  murailles 
M  peuvent  résister  ..u  canon,  que  leurs  soldats  ne  sont  pas  assez  ex,- 
T^ràMaléspoar  soutenir  un  siège,  qu'ils  sont  sans  approvisionnements» 
«*a.;^pil  vaut  aïeux  ceo<iuire  leurs  forces  au  secours  de  Coudé;  que 
^  rictarieux,  il  serait  Cscile  de  reprendre  aux  catholiques  ce  qo*iU 


^vncat  occapé,  laodis  que  tout  serait  perdu  si  le  chef  éuit  battu, 
m  illiisat  se  retirer,  nuiis  à  l'instant  on  annonça  d'Agen  qu'un  parti 
^  VnirsattlIehomaMs  n'attendait  que  l'ordre  de  se  mettre  en  marche, 
^^tnxchai^  laissant  dans  la  ville  nne  partie  de  leurs  troupes,  fuient 
'"''^''■t  te  seeaurs  annoncé.  Bans  l'intervalle  MonUuc  avait  investi 

15 


-  210  — 

lioation,  H  les  fayre  entretenir  do  poinet  en  poinct,  et 
on  pour  molester  ny  Tacher  personne.  Et  nous ,  auec 


Monlauban,  mais  il  se  retira  bienlAt  sur  la  nonrelle  de  l'approebede 
Marehastcl  et  Arpajon.  A  soo  retour.  Marchasiel  troara  qoe  aea  sol- 
dats s'étaient  lirrés  au  meurtre  et  au  pillajçe  dans  h  TÎHe.  <  BtccmM- 
déraot  là  où  les  choses  en  Tiendraient  s'il  n'usait  de  sérérité  à  ces 
commencements,  après  avoir  fait  à  tous  de  ^andes  remonirkiieefl  d« 
TÎTre  selon  Dieu  et  de  s'abstenir  de  larcins  et  pillages  illégiliflBef,  tt  ' 
pendre  et  étrangler  deux  habitans  de  la  rille  pour  avoir  mit  one  eèrde 
an  col  à  la  chambrière  d'un  prêtre  de  St-Etienne  pour  lui  faire  dé- 
celer quelques  reliques  et  autres  biens  (Ibid.J.  »  Mais  le  grand  eoo- 
pable  élait  un  de  ses  capitaines»  St-Nichel,  qui  arait  même  ea  faodaee 
d'aller  piller  le  château  deMontbreton,  appartenante  un  parentde  Var- 
cbastel.  Il  le  met  aux  arrêts  et  lui  fait  rendre  gorge.  Irrité,  celoinn  rtmî 
se  retirer  ayec  sa  compagnie.  Marcbastel  leprie  d'attendre  ao  aMim  hail 
jours  afin  d'obserrer  l'ennemi  qui  menace  de  re\-eDir;  il  réfute.  Il  lot- 
demaode  de  laisser  au  moins  sa  compagnie  ;  il  réfute  encore.  Su» 
sergent,  Du  Pont,  ajoute  même,  au  refus,  l'iotoleaee  ;  mait  il  la  paie 
à  rinttant  de  sa  yie.  La  compagnie  de  St-Micbel  est  consignée  et  les 
portes  de  la  rille  fermées.  Il  essaie  d'en  forcer  une,  tourne  même 
contre  la  Tille  les  deux  pièces  qu'il  arait  amenées  ;  mais  il  est  bientôt 
cerné  par  les  gens  de  Marcbastel  qui  ont  ordre  de  le  lai  amener  mort 
on  TÎf.  Il  se  déci«2e  à  les  suirre  arec  son  frère.  Marcbastel  a  soin  de 
leur  faire  poser  les  armes  sur  une  table  ;  puis,  s'adressant  an  capitaine, 
il  lui  rappelle  les  méfaits  commis  pendant  son  absence,  son  aodaea  à 
lui  désobéir  :  il  lui  reproche  même  d'être  un  traître^  de  ne  Tonlnîr  le 
quitter  que  pour  passer  à  l'ennemi,  et,  sans  lui  donner  le  tempe  de 
répondre  ,  il  lut  décharge  en  plein  ia  pistoie.  St-liichel  n'en  est  i|ne 
blessé  ;  en  un  clin  d'œil  il  se  saisit  de  son  épée  et  «  se  me  d'un  eœnr 
merreilleux  sur  Marcbastel.  et  lui  donne  d*un  coup  d'estoc  dans  Tes» 
tomac.  Mais,  parce  qu'il  était  armé  ,  le  coup  glissant,  porta  entre  le 
rentre  et  la  cuisse,  dont  Marcbastel  fèl  en  danger  de  mort  et  démente 
longtemps  malade  (J6td.>.  >  Les  gens  de  Marcbastel  ne  lui  donoenl- 
pas  le  temps  d'aller  plus  loin  ;  ils  se  jettent  sur  les  deex  8t-Mîebel. 
les  écbarpeni  et  vont  les  placer  snr  une  potence. 

Marcbastel  remit  le  commandement  de  Montauban  au  capitaine 
Laborie  et  se  retira,  le  24,  cbex  une  tante  à  Vieulle  pour  s  j  reaMitre. 
Après  sa  giiérison.  il  se  joignit  à  St-Aotonin  arec  Duras,  an^nal  il 
amena  deux  enseignes  ou  compagnies;  il  prit  part  an  siège  de  Gayins» 


—  211  — 

Qustre  train,  nous  acheminasmes,  au  pas,  jusques  prcs 
lad.  ville,  dung  deuiy  quart  de  lieue  ;  ou  led.  seigneur 
be  La  Vigne,  les  susd.  De  Born,  gouuerneur,  Crecy, 
cousiU,  Florentin,  et  certains  aultres  des principaulx 
de  lad.  ville  nous  vindrent  deuant;  offraos  obeyssunce, 
ëisans  led.  Seigneur  De  Thoras  sestre  relire  auec  sa 
femme ,  et  que  personne  ne  nous  doneroit  aulcun  em- 
pêchement a  lentree  ;  ains  nous  seroit  faicte  toute 
obeyssance.  Comme  de  laict  nous  accompagnarent  jus- 
qoes  a  la  maison  dud.  Born,  gouuerneur,  estant  dans 
lad.  ville  quils  nous  rendirent  soubz  lobeyssance  du 
Roy.  Et  led.  Crecy,  premier  consul,  nous  bailla  et  del< 
liura  les  clefz  de  la  porte  dyoelle,  appelée  del  iheron; 
disant  les  aultres  deux  portes  de  lad.  ville  estre  fermées 
et  la  grille  baissée.  Desquelles  luy  fismes  commande- 
ment nous  rendre  les  clefz  ensemble  des  tours  et  mu- 
railles. Ce  quil  offrist  fere  le  lendemain,  estant  pour 
lors  heure  tarde. 

où  foreol  rotssacrés  cent  viagi  ecclésiastiques  (Th.  de  Bèze).  Il  Toulait 
aller  rejoindre  Crassol  en  Langaedoc  ;  mais  il  tourna  Ters  Orléans, 
appelé  par  bo  La  RochefoucauU  au  nom  de  Condé.  C'est  ce  qui  le  fit 
aaiiitar,  rera  la  10  octobre,  à  une  grande  affaire  on  Buraa,  Bordet  et 
astres  chefi  réformés  forent  défaits  par  Monlluc  et  Borie. 

Noos  le  Toyons  plus  tard,  en  1566,  assister  aux  Etals  du  Langaedoc, 
teoos  à  Beaucaire,  comme  Baron  de  tour  pour  le  Géraudan.  Nous  ne 
trouTona  plaa  sea  traces  jusqu'en  I5S0.  H  est  à  croire  qu'il  continua 
à  prendre  ooe  part  actire  dans  ces  guerres  malheureuses.  Après  la 
prise  de  Maryejols,  Joyeuse  fut,  le  4  septembre ,  l'assiéger  dans  son 
chàteaa  de  Peyre,  dont  on  Toit  encore  les  ruines  au  midi  du  rocher  de 
Si-SattTear~de-Peyre,  et  les  fondations  du  donjon,  au  sommet  du  ro- 
cher. Forcé  de  se  rendre  après  on  siège  soutenu  arec  une  quarantaine 
dliommes  contre  toute  une  armée  qui  y  laissa  cinq  cens  hommes,  il 
«  fàt  liTré  aux  habitans  de  Mende,  ses  ennemis,  qui  le  firent  mourir 
pour  se  venger  de  ce  qn'il  les  avait  extrêmement  fatigués  par  ses 
«oar>es.>'  (EûUdu  Lang,  —  Hisl.  des  iglii,  réfor,  panim.J 


~  212  -^ 

Incontinent  après  nostre  entrée ,  fismes  fayre  com- 
mandement,  de  par  le  Roy  et  nous,  a  son  de  tabourins, 
a  la  place  et  carrefours  acoustumes  de  lad.  yille  de 
Maruejolz,  a  tous  soldatz  et  aultres  estransgiers  de 
ladicte  ville,  dans  vingt  quatre  heures,  a  peyne  dauoir 
troys  coups  destrapade,  que  seroit  exécute  sans  déport 
incontinent  led.  terme  passe  a  faulte  dauoyr  obey,  et  a 
tous  les  habitans  de  lad.  ville,  tant  dune  religion  qoe 
daultre,  de  ne  pourter  aulcunes  armes  a  feu,  ne  aultres 
deffendues  par  les  edicts  du  Roy,  sans  nostre  exprès 
mandement,  a  peyne  de  la  vye;  et  deffences  sotfte 
mesmes  peynesa  tous  les  soldatz,  estans  soubz  la  charge 
des  Seigneurs  De  La  Gaze  et  De  Bressolles,  et  a  nostre 
suytte,  de  viui*e  paysiblement  les  ungs  auec  lesaultres^ 
sans  se  rechercher  ne  prouocquer,  de  faict  ne  de  pah 
rolles  ;  uzer  daulcuns  placars  ne  conuices  pour  le  faict 
de  la  religion  ,  ny  a  raison  des  troubles  passez  ;  ne  se 
troubler  ou  empêcher  a  la  jouyssance  de  leurs  biens; 
ny  aultrement  contreuenyr  aux  edictz  de  pacifBcation 
en  aulcuns  de  leurs  poinctz  et  articles  ;  et  enjoindre 
ausd.  soldats  de  viure  sur  leurs  hostes  modestement 
et  en  toute  quiétude,  et  se  contenter  raysonnablement 
des  viures  que  leur  seront  administrez  par  iceulx,  sans 
rien  extorquer  deulx,  sur  peyne  de  la  vie. 

Le  vingt  deuxiesme  jour  dud.  mois  de  juillet,  auons 
baille  ordonnance  a  m.*  Claude  Achard  pour  le  fere' 
remboureer  par  le.susd.  trésorier,  ou  son  commis,  de 
la  somme  de  quarante  liures  tournois,  par  luy  fournye 
aususd.  voiaige  faict,  de  nostre  mandement,  deuers 
led.  Seigneur  De  Joyeuse  par  luy  et  nostred.  secretayre, 
pour  leurs  despens  de  bouche  et  aultres  choses  neces- 
sayres. 


ïment,  de  par  le  Roy,  de  noa&decldirer  et  deHi- 
icontinent  et  sans  detay^  trates  et  chacune»  leurs 
,  artillerye,  poàldred^t  nmoitions  de  guerre,' et 
eMùB  a  lad.  viHe  de  Marnêjolz ,  estënis  ^  lenfs 
jtB  on  daultmy,  a  peyne  de  rébellion  et  deso- 
mee  ,  et  destre  punys  comme  infîracteurs  de  ses 
Le^aels  tous  trois  ensemble,  sur  leursd.  sere- 
^  Mellite quils  doivent  au  Roy,  ont  dict  et  declaire 
noir  quil  y  ayt  aultres  armes  communes  a  lad. 
tie  trois  faatconneaux,  deux  faulcons  montes  sur 
(Ms,  et  quatre  mosquets  de  bronse,  estans  dans 
(ambre  bàssle  du  chasteau  de  lad;  ville  ;  que  nous 
Jlea  exiber ,  'et  lesd.  Bom  et  Crecy  nous  ont 
la  clef  de  lad.  chambre,  déclairans  y  auoyr  dans 
hier  aultre  faulcon  appartenant  au  Seigneur  De 
Btpour  leregùard  des  pouldres  ettnunitions  de 
r,  sont  a  la  tour  appelée  de  Peyre ,  et  dans  la 
1  dé  la  Ville,  quils  sercberoyent  les  clefls  et  nous 
idroyeni. 

ingttroysiesmedud.  moisde  juillet^notis  sommes 
ortez  auec  led.  Recolîn  dans  lad.  tour  de  Peyré, 
aelle  nous  a  baille  les  clefz  etexibe  a  la  chambre 


_  au  - 

sur  uug  canalhet.  que  le  susé.  FlorenUa  «  diatiuyl 
partenyr,  et  aussi  aultre  mortyer  de  fer  appartaiiaii 
lad.  ville.  Et  de  la,  uous  sommas  acheiBines  ^uee  let 
Recolin  et  Crecy,  qui  nous  ont  faict  ouuerture  4e.dei 
chambres  ;  luue  haulte,  ou  auons  treuue  et  oooi»  o 
rendu  vingt  six  bolletzde  fer,  comme  disoyent,cQaue] 
de  plomb,  et  que  iceuLc  bollets  aiiojent  este  foioto  po 
aulti*e  plus  grosse  pièce  qui  sest  creuee,  quauoit  ec 
mise  a  la  fonte  des  susdicts.  Pins,  trente  septboUi 
.  destines  pour  les  susd.  faulcons,  et  cent  vingt  peur  1 
faulconueaux  ou  mosquets.  Ensemble  certaine  auU 
«luautite  de  petits  boitez  pour  arcquebuse  ou  pistol] 
dans  une  mesure  ou  coffet ,  quauons  faict  pQttw  Ai 
lad.  tour  de  Peyre,  ou  auons  ordonne  que  toutetl 
ai*cquebuses  et  aultres  armes  que  serçyent  rendues  p 
les  particuUiers  habitans  de  lad.  villei  suyuantlav 
lunte  du  Roy,  seroyent  remises  auec  deu  et  loyal  JAvei 
tayre,  pour  y  estre  conseruees  et  guardees  par  homi 
capable  et  suflSzant  qui  en  seroit  responsable.  Etji 
susd.  chambre  bassedelamaysondelad.  ville,  ODtc 
treues  aultres  six  diceulx  mortiers  de  fer  quauons 
donne  estre  remis  auec  lad.  artillerye  dans  la  I 
Mufue,  prochaine  de  lesglise  Nostre  Dame,  pour 
aussi  le  tout  estre  conserue  soubz  la  main  du  Roj 
Le  mesme  jour  de  nostre  ordonnance,  fut  fai( 
cryee  et  proclamatiou  par  son  de  tambourin,  a  la 
et  carrefours  dud.  Maruejolz,  de  par  le  Roy  et  no 
teneur  :  Est  faict  commandement  a  tous  estrai 
qui  ne  sont  enroUes  soubz  la  charge  des  seigne 
Bressolles  et  La  Gaze,  ou  de  nostre  suy  tte,  et  qr 
sont  habites  dans  la  présent  ville  synon  desf 
premyors  troubles,  de  vnyder  par  tout  le  jourdi 


—  215  — 

y.  ville  et  faulx  bourgs  dycelle,a  peync  destre  pendus 
et  estraîngles  ;  laquelle  est  donne  en  mandement  au 
preuost  des  mareschaulx  ou  premyer  magistrat,  passe 
lejour,  fayre  exécuter  sans  depport. 

Estfoict  commandement  et  instruction  a  tous  soldats 
esUns  soubz  la  charge  desd.  Sire  De  La  Gaze  et  Bres- 
solles  et  a  nostre  suytte,  de  yiure  paysiblement  auec 
leshabitans  de  lad.  ville  et  aultres  subjects  du  Roy,  y 
aUans  etvenans  pour  Icxercice  du  commerce,  sans  les 
questionner,  provocquer,  ne  injurier  pour  le  faict  de 
la  religion,  ny  occasion  des  troubles  passes;  moings, 
les  molester  en  personne  ne  biens,  denrées,  merchan- 
dises,  fruicts  de  leurs  possessions ,  jardins  ;  ny  entrer 
en  iceulx  sans  le  gre  et  consentement  de  leurs  posses- 
seurs, tirer  aux  pigeons  de  leurs  pigeonnyers,  mectre 
la  main  aux  armes  dans  la  ville  pour  querelles  party- 
cuUyeres,  a  pejne  de  lestrappade  et  aultre  arbitrayre, 
sellon  lexigence  du  cas.  Est  aussi  prohibe  a  tous  ne 
byre  aulcunes  assemblées,  si  nest  en  la  forme  portée 
par  les  premier  et  segond  edictz  faicts  par  sa  dicte  Ma- 
geste  sur  la  paciffication  des  troubles  :  de  mectre  bas 
les  armes,  et ,  par  bon  et  loyal  inuentayre  les  nous  re- 
mectre,  a  peyne  de  la  vie  ;  est  deifendu  a  tous  les  habi- 
tans  de  lad.  ville  de  ne  aller  auec  les  armes  ne  sans 
armes,  de  naici,  et  la  guarde  posée  parmy  les  rues  de 
lad.  ville  sans  lumyere,  a  peyne  de  prrson,  quant  a 
ceulxqui  seront  treuues  sans  armes;  et  quant  a  ceulx 
qui  seront  treuues  en  armes,  destre  punys  exemplay- 
Y^  l       rement,  suyuantles  edicts  du  Roy  et  comme  infracteurs 
^  I       dtceulx. 

ï^  vingt  quatriesme,  vingt  cinquiesn)e,  et  aultres 
jours  ensuyuans,  fismes continuer  les  crycespublicques 


le^ 


/ 


—  216  — 

de  nous  rendre  les  armes,  sur  les  peines  contenues 
aux  edictz  ;  et  donnasmes  «n  mandement  aa  seigneur 
De  BressoUeset  au  sire  de  Boysuerdun,  bailly  deGi- 
uaudan,  de  fayre  perquisition  ,  recherche  et  saysie  des 
armes  ez.  mains  de  ceulx  de  lad.  religion  ,  pour  estre 
mises  a  lad.  tour,  auec  loyal  inuentayre.  A  quoi  fiwt 
procède,  comme  a  linuentayre  dycelliiy  deuers  nous 
remis,  de  teneur  :  Inuentayre,  ete. 

Le  vingt  sixiesme  jour  dud.  mois  de  juillet,  aaans 
faict  publyer  en  la  ville  de  Maruejols  lordonnance  su;- 
uante  :  De  par  le  Boy,  et  monseigneur  De  Generet»  eto« 

Le  vingt  septiesme  dud.  mois,  auons  baille  nostrt 
ordonnance  au  susd.  Carel,  nostre  dispensier  |»oor 
recourer  dud.  trésorier  de  Textraordinayre,  la  somme 
de  cinq  cens  liures  tournois ,  a  nous  accordée  par  les 
Estats  dud.  pays ,  pour  nostre  entretenement  et  de 
nostre  train  et  suytte  du  présent  mois  de^uillel. 

Le  mesmes  jour  estant  informe  que  aulcuns  de  lad. 
religion,  faignant  aller  a  Campaignac,  a  certain  marche, 
et  a  leurs  mecteryes  et  possessions ,  sestoyent  rendus 
fuylifs  et  absens  de  lad.  ville  pour  se  rassembler  et 
monopoller  contre  la  volunte  du  Boy  ;  pour,,  a  ce, 
obeyr,  fismes  publyer  publicquement  la  cryee  que  ses- 
suit  :  De  par  le  Boy  et  monseigneur  De  Generet,  chluak 
lier  de  son  ordre,  et  leutenent  pour  Sa  Mageste  au  pays: 
de  Giuaudan  en  labsence  de  monseigneur- te  MarescUal' 
De  Dampuille  et  du  Sire  De  Joyeuse,  est  faict  très 
exprès  commandement  et  46âence  a  tous  ceulx  de  la 
religion  |irethendue  reformée,  vrays  et  anciens  habitans 
de  la  présent  ville  de  Maruejolz,  de  ne  bouger  de  leufs 
maisons  ,  ou  de  lad.  ville ,  ne  partir  dycelle,  sourtir 
dud.  pays,  ne  sassembler  en  ycelly,  ne  allieurs  en 


—  2^7  — 

iirrocA  ,  par  quelque  comiiriandoment  que  ïte  puisse 
estre,  sans  exprès  mandement  de  Sa  Magcste  ou  desd. 
seigneurs  Mareschal  et  De  Joyeuse,  ou  De  Ccneret,  a 
peyne  de  confiseation  de  leurs  biens  ;  et  quil  sera  pro- 
cède contre  ceulx  treuues  en  armes  comme  rebelles  et 
turbateurs  du  repoz  publicque.  Mays,  est  eujoinct  a 
ceulx  de  la  prethendue  religion,  estans  vrays  et  anciens 
habitans  dud»  Marui^jol^  de  se  contenir  en  leurs  dictes 
maisons,  viure  paysiblement^  modestement  auec  leurs 
familles  en  tout  repoz,  de  ne  habandonner  lad*  yille,  ou 
le  Roy  et  led.  seigneur  De  Ceueret  entendent  les  con- 
leruer  et  maintenyr  en  la  liberté  a  eulx  accordée  par 
les  edictz  de  Sad»  Mageste,  y  ayans  obey  et  rendu  les 
armes  au  susd.  De  Ceueret.  Ce  que  leur  est  commande 
Tayre  chacun  endroiet  soy  promptementet  sans  aulcune 
dilation,  sur  mesmes  pcynes.  Aussi  est  enjoinct  a  tous 
de  la  qualité  que  dessus  que,  puys  lentree  dud.  Sire 
De  Geoeret  en  lad,,  ville,  sans  son  congie  ne  mande- 
ment auroyent  layssé  lad.  ville,  leurs  maisons  et  fa- 
milles, de  se  y  remectre  dans  troys  jours  prochains,  y 
viure  comme  dessus  ;  aultrement  sera  procède  a  la 
saysie  de  leurs  biens  et  domaynes ,  régime  et  adminis-^ 
tration  dyceulxa  la  main  du  Roy,  et  contre  eulx,  comme 
rebelles  et  turbateurs  du  repoz  publicqne.  En  quoy 
faisant,  est  faict  commandement  a  tous  cappitaynes  et 
soldatz,  par  led.  seigneur  De  Cenaret,  establys  en  gar- 
nison en  lad.  ville,  de  viure  auec  lesd.  de  la  religion  et 
aultres  de  lad.  ville,  respectiuement  en  toute  fraternité 
et  douleeur*  modestie  et  paciffication  ;  ne  les  injurier, 
vexer»  ne  -molester  en  leurs  personnes  et  biens,  de 
Ciict  ni  de  parolier  ains  les  conseruer  et  laysser  viure 
en  la  liberté  a  eulx  accordée  par  les  edictz  ;  lesquels 

16 


—  818  — 

pour  cet  eff«ct  sont  mys  sous  la  protection  et  sauve- 
garde du  Roy  et  dud.  seigneur  de  Cenaret;  et  ce,  a 
peyne  de  la  hart. 

(La  suite  au  prochain  Bulletin.) 


REVUE   AGRICOLE, 

P.ir  M.  DELAPIERRE,  président. 


Vlttalgre  de  To|ilttiinib««r. 

Si  la  betterave  a  régénéré  Tagriculture  du  Nord,  un  rOle  de 
premier  ordre  ne  semblerait-il  pas,  au  même  titre,  devoir  être 
assigné,  dans  les  cultures  de  notre  sol  montagneux,  au  topi- 
nambour, moins  exigeant  et  plus  rustique?  Plus  ridie  d'ail- 
leurs que  la  betterave  en  matière  sucrée  et  alcoolique,  de 
même  qu'en  principes  nutritifs,  il  alimenterait  comme  elle  une 
florissante  industrie  sucrière  et  de  distillation,  tout  en  réser- 
vant à  la  ferme  de  précieux  résidus  pour  Télevage  et  Vengrais- 
sèment  du  bétail.  La  distillation  pourrait  du  reste  s'étendra  a 
d'autres  productions  de  D0U*e  sol,  telles  que  le  seigle,  dont 
elle  augmenterait  notablement  la  valeur. 

Un  nouveau  produit  extrait  du  topinambour  a  attiré,  d*ODe 
manière  toute  spéciale,  au  concours  général  de  1860,  Tatten- 
tion  du  jury  ;  c'est  le  vinaigre  exposé  par  M.  Lequin,  directeur 
de  la  ferme-école  de  Lahayevaux,  près  Neufch&teau  (Vosges). 
D.après  le  rapport  présenté  au  nom  du  jury  par  MM.  Becquerel 
et  Bouchardat,  la  préparation  de  ce  vinaigre  otRre  une  grande 
importance  au  point  de  vue  agricole.  Elle  se  fait  en  grand 
dans  les  fermes  au  moyen  de  racines  telles  que  les  betteraves 
ei  les  topinambours,  et  peut  rendre  autant  de  services  que  les 
distilleries  rurales.  La  production  d'un  hectol.  de  vinaigre  exige 


—  819  — 

de  3S0  à  400  kil.  de  racines  ;  )cs  flrais  de  toute  nature,  y  com- 
pris famortissement  des  conslnictions  et  du  matériel,  Hunl 
d'environ  6  fr.  par  hect.  livré  au  commerce,  ce  (|ui  donne  un 
prix  moyen  de  90  fr.  Thect.  Cette  industrie  peut  payer  à  l*n- 
gricuUure  35  fr.  les  1,000  kil.  de  racines,  tout  en  lui  aban- 
dommni  des  résidus  dont  la  valeur  nutritive  égale  celle  des 
rsidtts  des  sucreries  et  des  distilleries. 


■•■«•■•  ClllM#l»  (f  ). 

1?i  bélier  et  une  brebis  de  la  race  chinoise  Ong-Ti  ayant 
m  e»més  par  S.  Exe.  M.  Ronher  an  jardin  d'acclimatation, 
le»  TtaseienemeDts  ont  été  demandés  an  consul  de  France  k 
sor  cette  intéressante  race,  d'une  fécondité  ex- 
e,  déjà  introdmle  en  48S5  dans  FéUt  de  Pensylvanie. 
(krqiptrtdi  Moniteur  unirerset,  les  renseigne' 
mm  PIM  1  mil  lonhaini  amplement  la  prodigieuse  féamâHé 
%  «es  wÊÊÊmL  Les  brebis  prodoiseni  2, 3, 4  et  6  agneanx  k 
hliktficBfHsraii^iimileTestoasi  mie  permets  Vm 
ttmBimÊÊk.  ■iinMf  an  doeteor  Emerson,  amA  àmmé 
,  et  deux  aoires  en  Mrenbre  de  b 
■te  «Bfc.  Le  mbÊt  sois,  ses  den  ^pMMs  f breUi}  de 

kteBiiHriebbRiÉs  mère  à  sept  iCl«i  e«  i 

t  dene  ds  Mflribre^  lev  cnik 
»  de  la  WÊÊÊÊÊt  WÊtsikf^  90f(fWm  €Êt$(^ 


—  220  — 

sânce,  tons  les  agneaux,  moins  ceux  que  l'on  juge  la  mère  ca- 
pable d'élever  seule,  et  leur  peau,  préparée,  fait  une  excellente 
fourrure. 

La  viande  de  mouton,  Ong-Ti  ou  Shang-Hài  serait  partieu- 
lièrement  succulente  et  d'un  goût  agréable,  supérieure,  d*après 
M.  Emerson,  à  la  viande  de  mouton  de  tout  autre  pays.  Elle 
ne  possède  point  ce  goût  laineux  qui  affecte  désagréablement 
chez  beaucoup  de  races  ;  en  Chine  elle  est  préférée  à  toute 
autre  viande,  même  au  gibier. 

En  somme,  le  mouton  chinois  réaliserait  de  la  manière  la 
plus  heureuse  la  solution  du  problème,  particulièrement  désî' 
rable  pour  les  populations  nombreuses  et  condensées,  de  la 
production  économique  et  améliorée  du  maximum  de  nourrH 
ture  animale  dans  un  temps  donné. 

La  laine  de  cette  race,  courte  et  lustrée,  plus  légère  que 
celle  de  la  plupart  des  races  ordinaires,  serait  utile  pour  la 
fabrication  des  tapis,  des  feutres  et  autres  grosses  étoffes.  La 
peau  en  serait  particulièrement  estimée. 

Le  bélier  chinois,  croisé  avec  des  brebis  de  race  anj^sCi 
par  exemple  celle  de  Leicester,  donnerait,  d'après  les  mêmes 
renseignements,  un  produit  remarquablement  beau,  supérieur 
peut-être  aux  animaux  pur  sang.  Sa  taille  serait  plus  grande 
et  sa  toison  bien  meilleure,  pas  très  fine,  mais  lourde. 

La  fécondité  de  la  race  croisée,  quoique  inférieure  à  celle 
de  la  race  pure,  l'emporterait  encore  de  beaucoup  surceHe 
des  races  ordinaires.  Les  animaux  de  ce  mélange  ont  obtemi 
des  prix  dans  tous  les  concours  agricoles  d'Amérique. 

Du  reste  le  Moniteur  universel  prévient  les  éleveurs  que  le 
bélier  envoyé  au  jardin  d'acclimation  est  à  la  disi)Osition  de 
tous  ceux  qui  voudront  envoyer  des  brebis. 

Ele¥ac^  écottomiqae  dem  porc*. 

Le  Bulletin  de  la  Société  d'agriculture  de  l'Ardèche  fait 
observer  que,  pour  nourrir  les  truies  qui  n'ont  pas  de  petits, 


—  221    - 

pour  les  porcs  qui  soniau  quart,  à  la  moitié  ou  aux  trois  quarts 
de  leur  eroissaoce,  pour  ceux  qui  sont  à  leur  grandeur  natu- 
relle ou  qui  sont  déjà  gras,  le  trèfle,  la  luzerne  sont  les  meil- 
leures substances  et  celles  qui  produisent  le  plus  ;  mais  il  faut 
les  leur  (aire  manger  tendres,  autrement  ils  eu  laisseraient 
une  partie.  Le  meilleur  moyen  serait  d*avoir  le  champ  semé 
en  trèfle  ou  en  luzerne  près  de  la  maison  où  les  porcs  seraient 
eofermés  par  des  clôtures  mobiles  qu'on  changerait  de  place 
tous  les  jours.  En  faisant  ainsi,  par  exemple,  sept  portions  du 
champ  de  fourrage,  et  en  changeant  tous  les  jours  de  place  le 
pare  où  sont  enfermés  les  porcs,  au  septième  jour  le  trèfle  ou 
la  Inzeme  auraient  assez  repoussé  pour  recommencer  le  même 
ordre  de  pacage.  Les  cochons  arrivés  à  leur  grandeur  natu- 
relle, surtout  les  bonnes  races  anglaises,  pourraient,  sans 
astre  nourriture,  être  engraissés  pour  la  charcuterie,  pendant 
Tété.  Il  n'e^t  pas  à  craindre  que  la  rosée  ou  la  pluie  qui  tom- 
bent sur  le  trèfle  puissent  météoriser  les  porcs  ;  c*est  alors  que 
ce  fourrage  les  engraisse  d'avantage,  et  il  convient  de  les 
mener  paitre  à  la  fraîcheur  des  matinées. 

Qs  peuvent  être  ainsi  nourris  depuis  le  mois  de  mai  jusqu'à 
fia  septembre  et  même  au  delà.  Toutefois  le  fourrage  peut  leur 
éu^  administré,  également  bien  tendre,  à  l'écurie. 

En  hirer,  en  place  de  trèfle  et  de  luzerne,  c'est  le  topinam- 
bour qui  peut  fournir  au  porc  l'alimentation  la  plus  écono- 
mique. Cette  plante  résiste  aux  froids  les  plus  rigoureux  et 
supporte d*étre laissée  en  terre  durant  toute  la  mauvaise  saison. 
On  peut  alors  se  servir  du  parc  à  trèfle  pour  faire  consommer 
les  topinambours  :  les  porcs  travaillent  avec  ardeur  à  extraire 
du  sol  une  nourriture  dont  ils  sont  très  avides  et  qui  les  en- 
graisse rapidement. 

ClaMiflcatioB  de«  Poire*. 

On  a  pu  remarquer,  dans  lÀlOum  du  Congrès  [H)uiologique, 
reçu  par  la  Société,  que  les  divers  fruits,  parmi  les  poires,  pc- 


—  2SS  -^ 

ches,  etc.,  s'y  trouvent  rattachés  à  des  groupes  distincts.  Voià, 
d'après  le  Journal  de  la  Sociéié  de  pomologie  de  la  Prunee^ 
quels  sont  pour  les  poires  ces  diSërents  groupes  et  à  qoels 
signes  on  peut  les  reconnaître.  Les  variétés  citées  sous  chaque 
groupe  ne  sont  que  des  exemples  et  non  le  catalogue  comirtel 
de  toutes  celles  qui  peuvent  s'y  rapporter. 

GENRE  POIRIER. 

PREMIER  GROUPE. 

Bon-Chréliens  ou  Cydonif ormes  (forme  de  Coing). 

Fruit  toujours  plus  haut  que  lai^e,  généralement  très-bos- 
selé,  obtus  aux  deux  extrémités,  étranglé  au  tiers  de  sa  lon- 
gueur, à  partir  du  pédicelle;  plus  renflé  du  cdté  de  Poeil. 
PÉDicELLE  inégal  dans  ses  dimensions,  implanté  dans  Taxe  du 
fruit  ou  de  côté,  mais  jamais  à  fleur  (rarement  quelques  excep- 
tions] ;  Œil  toujours  enfoncé,  environné,  comme  le  pédicelle» 
de  bosses  ou  de  mamelons.  Pépms  occupant  le  milieu  de  la 
partie  renflée,  de  forme  variable,  ainsi  que  les  loges. 


Bon-Chrétien  d'hiver. 
Bon-Chrétien  d'Espagne. 
Bon-Chrétien  de  Rancé. 
Bon-Chrétien  Napoléon. 
Bon-Chrétien  William. 
Duchesse  d'Angouléme. 


Triomphe  de  Jodoigne. 
Beurré  Diel. 
Fondante  des  Bois. 
Beurré  d'Hardenpont. 
Beurré  Dumortier. 
Bon-Chrétien  d'été,  etc. 


DEUXIÈME  GROUPE. 

Colmars  ou  Turbiniformes  (forme  de  toupie). 

Fruit  généralement  aussi  large]  que  haut,  formant  une 
pyramide  à  base  large  et  terminée  en  pointe  obtuse  au-dessus 
de  laquelle  est  placé  le  pédicelle,  qui  est  variable  dans  la 
longueur,  mais  toujours  implanté  dans  l'axe  du  fruit,  au  milieu 
de  plusieurs  petit«f  gibbosités,  plus  ou  moins  marquées,  <kil 


—  fis  - 

jamais  à  fleor,  mus  le  plus  souvent,  au  contraire,  logé  très- 
profondémeDl  dans  le  fruit  dont  ia  surfine  est  parfois  inégale, 
c'est4-dife  bosselée,  mais  jamais  aussi  régulièrement  qne  le 
bon-ehrétien  ;  pépins  en  général  gros,  longs  et  Irréguliers, 
placés  pins  près  de  Tmil  que  des  pédicelles,  c'est-à-dire  dans 
le  centre  de  la  partie  la  plus  renléa. 

Cûlmar  ou  Manne. 
Colmar  d'Arcnberg. 
Beurré  Bachelier, 


Bouvier  Bourgmestre. 
Beurré  Sterckmans. 
Théodore  Van-Mons,  etc. 


TROISIÈME  GROUPE. 

Doyenné  ou  Doliformes  (forme  de  tonneau). 

Fruit  ovoïde,  mais  obtus  à  ses  deux  extrémités,  rarement 
très  irréguliers;  pinicBLLE  court,  parfois  légèrement  implanté 
dans  Taxe  du  fruit,  au  milieu  d*une  couronne  formée  par  un 
petit  bourrelet  peu  saillant;  parfois  placé  dans  une  cavité  assez 
profonde,  irrégularisée  par  des  plis  qui  se  prolongent  en  bosse, 
comme  dans  le  doyenné  d*hiver  ;  obil  ordinairement  placé  dans 
une  cavité  moins  profonde  que  celle  des  deux  premiers  grou- 
pes ;  on  observe  aussi  que  les  bosselures  sont  moins  pronon- 
cées ;  PÉPINS  plutôt  moyens  que  petits  ou  gros,  variables  dans 
leur  forme,  placés  au  centre  du  fruit,  c'est-à-dire  aussi  éloignés 
du  pédicelle  que  de  rœil. 


Doyenné  blanc. 
Doyenné  roux. 
Doyenné  d*hiver. 
Doyenné  du  Comice. 
Doyenné  Boussoch. 


Doyenné  de  juillet. 
Urbaniste. 
Nec  plus  Mûris. 
Délices  d'Hardenpont  d'An- 
gers oamiâuFondante  Pariselleetc. 


QUATRIÈME  GROUPE. 

Bcrgamottes  ou  Sphériformes  (forme  de  boule). 

Fruit  ventru,  plus  large  ou  aussi  large  que  haut  ;  la  princi- 
pale largeur  est  dans  le  milieu  ;  pédicelle  plutôt  long  que 


—  »l  — 


eotft,  géaéraleiiieil  miiioe,  rweaeil  îaqibBié  à  Icv  ^ 
aaisptaitdidais  «le  emtépbB  m  ammbs  pcofMiie  (o 
eontiv  qodqiies  eieeptioBi  à  ces  dire»  cuitftères);  an^ 
jaoubàlear;  rirois  inégàËtn  éaas  Itmr  kmt^  ftàtéi  ému 
des  loges  presque  toojovsspKîevses  et  oeopaat  le  eeilredt 
la  partie  h  plus  renflée  du  finrit 

Les  bergamottes  sont  assez  régolières;  elles  porlem  raie- 
m^Dt  des  bosses  bioi  saOlantes;  on  en  compte  mêflM  sor  le»- 
qoelles  il  n'en  existe  pas. 


Crassanne. 
Bergamotte  Espéren. 
Bergamolle  Cadette. 
Belle  sans  pépins. 
Broom  Parck. 


Bergamotte  Fortimée. 
Bergamotte  d'Angleterre. 
Bergamotte  d'été. 
Bergamotte  Sjlrange,  élc 


CIlfQOIKME  GEOUPe. 

Calebaues  ou  Claviformes  (forme  de  massme). 

De  toutes  les  poires,  les  calebasses  sont  les  plos  fiiciles  i 
reconoallre  ;  elles  sont  toujours  plus  hautes  que  larges,  tou- 
jours renflées  ou  arrondies  du  côté  de  l'oeil  qui  n'est  jamais 
bien  profond,  mais  parfois ,  au  contraire ,  saiUant  ;  pkdicbllb 
courbé,  plutôt  long  que  court ,  placé  obliquement  ou  vertica- 
lement, tantôt  à  fleur,  tantôt  dans  une  cavité  peu  profonde  ;  sa 
base  est  très-souvent  accompagnée  d'une  substance  diamue, 
qui  ressemble  assez  à  un  bec  d'oiseau.  La  calebasse  se  termine 
par  une  pointe  allongée  du  côté  du  pédicelle,  ce  qui  lui  d<mne 
la  forme  d'une  massue  ;  péplns  plutôt  longs  et  étrmts  que 
courts  et  renflés,  placés  dans  des  loges  étroites,  très-rapproÂés 
de  l'œil. 

On  remarque  sur  ces  sortes  de  poires  des  bosses  et  des 
luameloDs  :  ces  inégalités  e.\istent  le  plus  souvent  sur  la  partie 
la  plus  renflée  du  fruit,  cependant  on  en  observe  parfois  sur 
foute  ^  surface. 


—  235  — 


Bcorré  d*Apremon(. 
Certon  d'Automne. 
GridMOseToiigard. 


Belle  Angevine. 
Van-Moruni,  etc. 


SIXIKMB  CROUPS. 

Soénts^ermains  ou  pyriformes  (forme  de  poire). 

FmiT  plus  haut  qoe  large ,  allongé ,  obtus  du  côté  de  l'œil  ^ 
poiHnou  conique  du  c6té  du  pédicelle,  et  un  peu  renflé  dans 
son  milieo,  particulièrement  du  côté  de  Toeil  ;  les  autres  carac- 
tères sont  ceux  des  calebasses  et  des  bésys. 

Les  saim-germain  diffèrent  des  calebasse  par  leur  volume 
plus  petit;  ils  se  rapprochent  des  bésy  par  leur  renflement,  qui 
est  plus  sensible  dans  le  milieu  qu'à  la  base. 


Saint-Germain  d*hiver. 
Looise-Bonne-d'Avrancbe. 
Figue  d'Alençon. 
Jalousie  de  Fontenay. 
Beurré  Capiaumont. 


Beau-Présent. 
Beurré  Duval. 
Doyen-DiBen. 
Beurré  Giffard,  etc. 


SEPTIÈME  GROUPE. 

Be'sys  ou  Otiformes  (forme  d'ceuf). 

Fruit  plus  haut  que  large,  ovoide,  allongé  et  obtus  des  deux 
bouts,  terminé  parfois  en  pointe  droite  ou  courbée.  Pédicelle 
plutôt  long  que  court,  arqué,  souvent  accompagné  à  sa  base 
d'une  substance  charnue,  changeant  de  forme,  affectant  tantôt 
ceOe  d'une  tête  d'oiseau,  tantôt  celle  d'un  bec  seulement.  L'im- 
plantation a  lieu  à  fleur  du  fruit,  d'une  manière  oblique,  rare- 
ment droite  ou  dans  un  cavité  ;  si  toutefois  la  cavité  existe, 
elle  e9t  peu  sensible.  Pépins  rarement  gros  placés  dans  des 
loges  plutôt  moyennes  que  grandes  qui  occupent  toujours  le 
centre  de  la  partie  la  plus  renflée  du  fruit.  Œil  habituellement 
saillant  ou  placé  dans  une  cavité  très-|  eu  profonde. 

Bésy  Echassery.  |     Yirgouleuse,  etc. 


HUITIÈME  GROUPE. 

RousseUts  micropyres  (petites  poires). 

Fruit  plutôt  petit  que  moyen ,  turbioé,  arrondi  du  côté  de 
Tœil,  aminci  du  côté  du  pédicelle,  régulier  dans  sa  forme  unie 
ou  trës-lëgèrement  bosselée. 

Les  rousselets  empruntent  leur  caractères  des  bésy  el  des 
bergamotte  ;  ils  tiennent  des  premiers  par  leur  pédicelle  et  leur 
œil,  et  des  seconds  par  leur  renflement,  qui  est  toujours  du 
côté  de  l'œil  généralement  à  fleur.  Pédicelle  long,  mince, 
arqué,  implanté  à  fleur  dans  Taxe  du  fruit  ;  pépins  petits  ou 
moyens,  placés  dans  des  loges  peu  spacieuses  et  assez  régu- 
lières. 

Les  fruits  qui  constituent  ce  groupe  se  rapprochent  le  plus 
du  type  sauvage,  leur  chair  est  presque  toujours  musquée , 
relevée  et  assez  rarement  fondante. 

Rousselet  de  Reims.  |     Blanquet-le-6ros,  etc. 

Inclinaison  des  asperges. 

La  Revue  d'économie  rurale  indique  un  moyen  simple  et 
d'exécution  facile  pour  abréger  considérablement  le  temps  né- 
cessaire ,  ordinairement  de  quatre  ans ,  à  un  développement 
suffisant  des  asperges.  A  mesure  que  croissent  les  tiges  et 
lorsqu'elles  sontsufRsammentaoûtées  pour  ne  pouvoir  se  rom- 
pre, il  faut  les  coucher  sur  le  sol.  On  remarque  alors  que^  sue- 
cessivement,  à  mesure  qu'on  les  couche,  la  sève  gênée  dans 
sa  marche  ascensionnelle  et  refoulée  vers  la  souche,  fait  déve- 
lopper des  asperges  de  plus  en  plus  grosses. 

Une  plantation  ainsi  traitée,  faite  le  25  avril  1863,  a  pu  être 
forcée  à  partir  de  décembre  4864,  ce  qui  fait  plus  de  deux 
années  de  gagnées.  C'est ,  comme  on  voit,  un  avantage  assex 
grand  pour  qu'on  essaie  le  procédé,  d'autant  plus  qu'il  n'occa- 
sionne aucune  dépense  et  à  peine  du  travail.  En  effet,  en  quel- 


—  2*7  — 

ques  minutes,  on  peut  abaisser  les  tiges  sur  le  sol,  où  on  lès 
H\e  à  l'aide  de  petits  crochets  de  bois.  Cette  opération  doit  se 
faire  aussitôt  que  les  tiges  sont  suffisamment  résistantes  pour 
ne  point  se  casser  ;  car,  si  on  attendait  trop  longtemps,  la  sère 
serait  montée  dans  ces  tiges,  de  sorte  que  n*étant  plus  refoulée 
vers  le  pied,  celui-ci  ne  produirait  plus  de  bourgeons,  absolu- 
ment comme  lorsque  l'on  abandonne  les  choses  à  elles-mêmes. 
Toutefois ,  comme  il  est  rare  qu'on  puisse  impunément  sur-^ 
exciter  continuellement  un  végétal,  ce  système  d'inclinaison  ne 
parait  devoir  être  pratiqué  que  pendant  les  premières  années, 
c'est-à-dire  pendant  le  temps  nécessaire  pour  constituer  la 
souche  ;  passé  ce  temps,  il  pourrait  peut-être  nuire  à  celle-ci 
en  la  forçant  à  végéter  continuellement.  Les  asperges  seraient 
d'ailleurs  moins  belles  et  viendraient  plus  tardivement. 

Bssaloiage  ai*ilflclel. 

Celte  opération  ne  se  urouvant  décrite  que  d'une  manière  très 
succincte  dans  la  plupart  des  traités  sur  la  matière,  nous  cro- 
yons devoir  réproduire  les  détails  très-circonstanciés  que  donne 
à  ce  sujet,  dans  son  numéro  d'avril,  le  journal  Y  Apiculteur. 

L'article  dont  il  s'agit  constate  d'abord  les  nombreux  incon- 
vénients de  l'essaimage  naturel  :  on  est  obligé  de  surveiller 
assidûment  le  départ  des  essaims  durant  plus  de  six  semaines; 
malgré  cette  surveillance ,  il  s'en  échappe  un  grand  nombre , 
.qu'on  ne  peut  arrêter;  le  petit  propriétaire  d'abeilles  est  astreint 
9  b  même  garde  que  s'il  était  grand  propriétaire  ;  le  grand  pro- 
priétaire voit  souvent  plusieurs  essaims  sortir  à  la  fois,  se  mêler 
ensemble  et  former nnmeting  monstre  regrettable;  un  temps 
froid,  pluvieux  empêche  ordinairement  les  essaims  ae  sortir  ; 
s'ils  se  décident  au  départ,  la  présence  ailleurs  serait  peut-être 
ulUe  ;  ils  vont  quelquefois  se  poser  dansdes  lieux  innacessibles. 
Toutes  ces  raisons  et  bien  d'autres  doivent  faire  préférer  l'es- 
saimage artificiel. 

D'après  le  journal  précité,  une  rucbe^  pour  donner  un  essaim 


—  328  — 

artiBciel,  doit  réonir  les  conditions  suivantes  :  ses  rayons  doi- 
vent être  achevés  ;  elle  aura  du  poids^  une  population  nom- 
breuse; ses  abeilles  travailleront  activement;  la  températore 
sera  tiède,  pas  trop  s6che  ;  il  y  aura  des  faux  bourdons  éclos 
ou  près  d*éclore  ;  les  rayons  contiendront  des  œufs  et  du  cou 
vain  d'ouvrières  ayant  moins  de  trois  jours.  L'existence  des 
faux  bourdons  se  révèle  pendant  les  ébats  des  abeilles,  et  eeUe 
du  couvain  d'ouvrières  par  l'apport  du  pollen.  L'inspection  de 
la  ruche  la  révèle  également. 

On  procède  ainsi  pour  l'extraction  de  l'essaim  :  on  prend  une 
ruche  vtde,  mesurant  à  peu  près  le  même  diamètre  que  la  mche 
pleine  ;  on  la  renverse  sur  un  objet  qui  la  tienne  immobile,  par 
exemple  sur  un  seau ,  un  pot  à  fleurs ,  un  cercean  attaché  à 
l'extrémité  de  trois  ou  quatre  piquets  de  trois  pieds  de  long 
plantés  en  terre.  On  enfonce  dans  son  dôme  un  petit  bftton 
long  de  quatre  ou  cinq  pouces,  aiguisé  à  un  bout  pour  pénétrer, 
fendu  à  l'autre  pour  pincer  un  bout  de  corde  ou  de  chifibn 
mouillé.  On  met  encore  à  sa  portée  soit  de  la  corde,  soit  une 
bande  de  toile  de  trois  ou  quatre  pieds  de  long  sur  trois  OQ 
quatre  pouces  de  laj^e,  quelques  fortes  épingles  et  un  canevas» 
ou  un  tablier  noir,  de  trois  ou  quatre  pieds  carrés.  Le  momeal 
le  plus  favorable  pour  opérer  est  entre  neuf  heures  du  matin 
et  trois  heures  du  soir;  alors  le  tiers  ou  le  quart  des  abeilles 
sont  aux  champs.  On  décolle  ensuite  la  ruche  à  forcer,  à  Taîde 
d'un  couteau  long  et  mince  ou  d'une  petite  truelle.  On  reste 
tranquille  une  minute  ou  deux  pour  laisser  les  abeilles  se  cal- 
mer. Après  ce  court  instant,  on  prend  la  niehe  à  deux  miûns, 
sans  hâte,  sans  secousse,  mais  résolument,  et  on  la  pose  sur 
la  ruche  vide  renversée,  du  fond  de  laquelle  monte  une  légère 
fumée  produite  par  la  corde  ou  le  chiffon  préalablement  allumé. 
On  passe  la  corde  ou  la  bande  de  toile  autour  des  deux  ruches, 
à  l'endroit  de  leur  jonction,  et  on  la  fixe  avec  les  épingles.  On 
retourne  sens  dessus  dessous  les  deux  ruches,  de  sorte  que  la 
pleine  est  maintenant  en  bas  et  la  vide  en  haut.  Cela  fait,  on 
prend  deux  baguettes  et  Ton  tambourine  sur  la  ruche  inférieure, 


—  82»  — 

en  commençant  par  le  dôme  et  en  continuant  progressivement 
en  montant.  Bientdi  se  fait  entendre  un  Tort  bourdonnement 
de  bas  en  haut  ;  ce  sont  les  abeilles  qui  émigrent  dans  la  ruche 
supérieure.  Au  bout  de  dix  minutes  de  tambourinage  on  détache 
la  toile,  on  enlève  la  ruche  supérieure  avec  ce  qu'elle  contient, 
et  Ton  secoue  vivement  sur  le  tablier  étendupar  terfe.  La  ruche 
qd  doit  recevoir  Fessaim  est  posée  à  une  extrémité  du  tablier 
et  est  légèrement  soulevée  par  devant.  On  prend  avec  un  petit 
bftton  quelques  abeilles  que  Ton  pose  à  rentrée  de  la  ruche,  oii 
elles  se  mettent  à  battre  des  ailes,  pour  avertir  la  masse,  qui 
accourt  sur  le  champ.  Pendant  cette  marche  bruyante,  on 
chenJie  à  découvrir  la  mère»  Si  elle  se  trouve  avec  Fessaim^ 
la  réussite  est  assurée,  sinon,  il  faut  remettre  la  souche  en  place^ 
et  tout  est  à  recommencer  un  autre  jour.  Pour  la  mise  en 
ruche.  Il  vaut  mieux  un  lieu  à  Tombre  qu^en  plein  soleil  ;  les 
abeilles  sont  moins  portées  à  prendre  leur  vol.  On  aura  dû 
poser  une  ruche  vide  provisoire  sur  la  place  de  la  souche,  afin 
d*amnser  les  abeilles  revenant  des  champs  durant  Topération 
précédente. 

L'essaim  étant  mis  en  ruche,  on  le  place  à  l'endroit  ou  était 
la  soodie,  et  où  se  trouve  à  présent  la  ruche  provisoire  qu'on 
supprime,  n  se  voit  renforcé  de  toutes  les  abeilles  de  sa  souche 
qui  étaient  aux  champs.  On  doit  se  garder  de  toucher  à  l'es- 
saim les  deux  ou  trois  jours  suivants.  Si  l'on  veut  alors  se 
rendre  compte  de  la  construction  des  rayons,  on  lève  la  ruche 
verticalement,  on  pose  un  miroir  sur  le  plancher,  on  tient  la 
roche  eo  dessus  du  miroir^  qui  reflète  l'image  des  rayons  et 
de  tours  ouvrières. 

Omni  à  la  souche,  après  qu'on  la  enlevée  de  dessus  la  ruche 
renfermaDt  l'essaûn,  on  la  porte  à  un  lieu  quelconque  du 
nicher.  On  la  tient  bouchée,  sans  la  priver  d'air  totalement, 
pendant  les  deux  nuits  suivantes  et  le  jour  entier.  Le  surten- 
demafai  au  matin^  on  ouvre  la  ruchCi  les  abeilles  s'élancent 
dehors  »  voltigent  en  l'air,  tourbillonnent  et  rentrent  paisible- 
ment. Durant  leur  réclusion,  tantôt  c'était  une  plainte  lamen- 


-  230  -^ 

table,  tâulôt  un  silence  de  mort.  Hais,  ayant  dû  prendre  leur 
parti,  elles  se  sont  mises  à  construire  des  cellules  maternelles 
avec  du  couvain  d'ouvrières.  I>es  mères  en  naîtront  ;  Tune 
d'elles  remplacera  l'ancienne  mère. 

D'après  M.  Edward  Seudamore,  qui  a  vulgarisé  cette  mé- 
thode en  Angleterre,  lorsqu'on  désire  récolter  le  miel  d'une 
souche  déjà  vieille  qui  a  essaimé  artiOciellement,  on  attend  que 
tout  le  couvain  soit  éclos,  ce  qui  a  lieu  vingt  ou  vingt-quatre 
jours  après  l'extraction  du  premier  essaim.  Alors  on  fait  un 
deuxième  essaim,  formé  cette  fois  de  toutes  les  abeilles  et  de 
la  jeune  mère  ;  puis  on  récolte  le  miel.  De  cette  manière,  on 
obtient  du  miel  sans  mélange  de  débris  de  couviiin.  La  quantité 
est  moindre  que  s'il  eût  été  récolté  en  automne,  mais  Fessaim 
artificiel  secondaire  a  le  temps  de  construire  de  beaux  rayons 
et  d'amasser  des  provisions  pour  l'hiver. 

Préserratlon  des  chiens  contre  la  rage. 

Le  Bulletin  de  la  Société  zoologique  (T acclimatation 
contient  l'exposé  fait  par  M.  Vinet,  chef  de  bataillon  en  retraité, 
d'une  découverte  dont  il  serait  l'auteur  et  qui  aurait  pour  effet 
de  préserver  les  chiens  de  la  rage,  d'une  manière  certaine,  au 
moyen  d'une  opération  qu'il  appelle  Yévèrement. 

Cette  opération  consiste  à  faire  avec  une  lancette  une  incision 
longitudinale  de  2  ou  3  centimètres  de  longueur  et  quelques 
millimètres  de  profondeur,  au  milieu  et  sous  langue  du  chien, 
que  l'on  a  eu  soin  de  bâillonner. 

Avec  un  poinçon  de  bois,  on  cherche  un  tendon  qui  ressemble 
à  un  ver  blanc.  On  en  fait  la  section  de  manière  à  ôter  une  loii- 
gueur  de  1  ou  2  centimètres,  suivant  la  fbrce  du  chien.  L'ani- 
mal n'est  nullement  mcomuKKlé  des  suites  de  Popération.  Les 
chiens^de  3  ou  &  mois  sont  les  plus  faciles  à  opérer. 

Moyen  de  contention  pour  ferrer  les  ekcTanx 
dinellee. 

Le  Bulletin  de  la  Société  protectrice  des  animaux,  s'& 


^  S3I   - 

levant  contre  les  moyens  plus  ou  moins  barbares  dont  ou  se 
sert  pour  maîtriser  les  chevaux  difficiles  à  Terrer,  rapporte  le 
procédé  suivant  employé  par  M.  Naudin,  vétérinaire  au  train 
d'artillerie  de  la  Garde  Impériale,  et  qui,  tout  en  étant  exempt 
du  caractère  tortionnaire  des  méthodes  usuelles,  aiorait  obtenu 
un  plein  succès. 

Il  consiste  à  jeter  sur  la  tête  de  l'animal  une  couverture,  de 
manière  à  l'empéchei  de  voir  ce  qu!  Fenvironne  ;  ensuite  à  lui 
appKquer,  pendant  qu'un  aide  tient  l'extrémité  du  bridon,  une 
vigoureuse  paire  de  souflels  sur  les  joues  et  à  y  laisser  les 
mains  appliquées  avec  force.  Si  ranimai,  quand  on  essaie  de 
lui  lever  le  pied,  fait  mine  de  vouloir  se  défendre,  il  faut  re- 
nouveler l'application  des  soufRets. 

Ce  moyen  aurait  été  mis  en  pratique  non  seulement  par  M. 
Naudin,  mais  par  d'autres  vétérinaires  à  qui  il  l'aurait  commu- 
niqué. Tous  auraient  obtenu  les  meilleurs  résultats. 

HcstracMon  des  ckardona. 

D'après  la  Revue  d'économie  rurale,  lorsqu'une  terre  est 
infectée  de  chardons,  il  faut,  pour  s'en  débarrasser,  les  couper 
avec  une  faux  très  tranchante  par  un  temps  pluvieux.  L'eau  qui 
pénètre  dans  les  racines  de  ces  plantes,  fraîchement  et  nette- 
ment coupées,  les  fait  mourir  presque  instantanément. 


^.^^T^s^sy"^"*^ 


i 


—  2â3  - 
MllX  DES  GRAINS,  PAU  HECTOLITRE. 

I>^ArftftS  LES  lIBiCtJltULBS 

DES  IIIRCH£S  DU  DEPIRTEMENT  DE  Ll  LOZÈRE. 
Avril  1864. 


LIRUX  HKS  MARCHÉS. 


Plorae. 

Meynieis 

Pont-de-Montvert . . . 

La  Canoargue. 

St-Chély-d*Apcber.. 

Marvejols 

Serverette. 

Langogne 

Mende 

TiUefort 

PlIX  lloTBIf . . 


NATURE  DES  GRAINS. 


Froment 


fr.  c. 
fiO  32 
17  25 

16*  » 

15    > 


17  48 
20    » 


17  67 


Mëteil. 


fr.  c 
15  35 
13  75 


14  91 


TTef 


Seifle. 


fr.  c. 
12  d2 
12    * 

14  » 
11     » 

11  37 

12  » 

11  50 

12  04 
12  45 

15  » 


12  43 


Orge. 


fr.     c. 
11     » 
10    » 


10  04 
10  06 


10  28 


Avoine 


7  13 
754 
9    » 


806 


Mai  1864. 


Florac 

Meynieis 

Pont-de-Mont\ert . . 

La  Canourm 

Sl-ChéljMl  Apcher . 

Maivejols 

Senerette 

Laogognc  

Mende 

tillefort 

Paix  iioye:!. 


17  » 
15  66 
15*  » 


17  50 
19    - 


lo^ 

lî     » 
10*  > 


10  06 
10  50 


17  47 


15  62 
13  75 


14  22 


14  53 


13  22 
12    » 

14  » 

10  66 

11  22 

12  » 

11  50 

12  » 
12  17 
14    - 


12  28 


10  42 


8    » 
750 


7  17 
862 
9    > 


805 


V  ^ 


•  \ 


lilMe,  iaiFr.  de  C.  PRIT  AT,  saccesscvr  de  J.-J.-M.  et  E.  IGNON. 


^' 


^ 


•23.1  — 


SÉANCE  DU  2  JUIN  186^i. 

PRÉSIDENCE  DE  H.  DELAPIERRE, 

PRÉSIDENT. 

Présents  MM.  Rous,  vic&-président ,  Tabbé  Bosse  , 

MiRTINET,  MONTEILS,  CREYX,  IGNON,  PoRTALIÊ,  PAPA- 
RKL  et  VlNCENS. 

M.  le  Président  dépose  sur  le  bureau  une  circulaire 
de  la  Société  du  Crédit  des  halles  et  marchés  de  Paris, 
instituée  pour  faciliter  les  transactions  en  gros  et  en 
détail  auxquelles  donnent  lieu  les  produits  agricoles, 
les  denrées  alimentaires  et  les  bestiaux  sur  les  halles 
et  marchés. 

—  Le  principal  objet  de  la  réunion  était  la  nomination 
des  membres  des  jurys  chargés  de  la  désignation  des 
sujets  dignes  d'obtenir  les  primes  à  décerner  dans  les 
concours  de  Monde  et  de  Chàteauneuf,  au  moyen  des 
fonds  départementaux  mis  à  la  disposition  de  la  Société 
par  M.  le  Préfet. 

MM.  Delapierre^  président, 

Maurin,  maire  de  la  Rouvièro, 
Coumoulf  sul)Stitut  a  Mende, 
Brun,  juge  de  paix  à  St-Ânians, 
Rouviëre,  greffier  au  Bleymard, 
sont  nommés  pour  procéder  aux  opérations  du  concours 
de  Mende»  qui  doit  avoir  lieu  le  15  juin. 

MM.  Bonnet,  maire  de  Chàteauneuf ,  .,^^nv.\ 


Gaillard^  propriét.àFitoid-Viala,  c.  d'EsIrtl 

17       i,^/  5    -    — 

/    •»         e-      -.      ^ 


'.ù-v 


—  234  — 

MM.  Pansîer,  maire  de  Prévendières, 
Chauchon,  maire  de  Fontanes, 
Lahondës,  propriétaire  à  Mende, 
sont  nommés  pour  composer  le  jury  du  concours  de 
Chàteauneuf,  fixé  au  8  juin,  lequel  sera  présidé  par 
M.  Bonnet. 

M.  Grénié,  vétérinarre  a  Mende,  est  appelé  par  l'ad- 
ministra tion  préfectprale  à  assister  les  deux  jurys  avec 
voix  consultative. 

— Sur  la  proposition  de  M.  le  Président,  la  Société  dé- 
cide  qu'il  y  a  lieu  de  faire  racquisition  de  frai  d'anguille» 
à  Teffet  de  repeupler  les  cours  d'eau  de  la  Lozère,  d'oii 
cette  espèce  de  poisson  tend  à  disparaître,  notamment 
le  Tarn  et  ses  affluents. 

—  M.  le  Président  prie  ceux  de  MM.  lesmembresde  fe 
Société  qui  ont  participé  à  la  distribution,  faite  Tannée 
dernière,  des  graines  envoyées  par  la  Société  Impériale 
d'acclimatation,  de  vouloir  bien  rendre  compte  des  ré- 
sultats qu'ils  ont  obtenus.  A  cette  occasion»  M.  le 
Président  rappelle  que  la  Société  d'acclimatation  at- 
tache un  très  grand  intérêt  à  connaître  les  résultats  de 
ses  envois  gratuits. 


NOMINATIONS. 


membres  tltnlalres. 

MM.  Donnàdieu,  docteur-médecin,  à  Mende. 
Andrë,  archiviste,  id. 

Màssàdor,  pharmacien ,  adjoint  au  maire  de  la 
Canourgue. 
>  SiAU,  expert-géomètre,  à  Villefort. 


^-  \ 


\ 


v. 


—  235  — 

nembres  Associés. 

MM.  Saix,  propriétaire  à  Bougezet,  c.  <leCa«sagiias. 
Buisson,  propriétaire,  inarch.  de  fers,  à  Mende. 
Roux,  exp.-géom.  aux  Combes,  c.  de  Chaudeyn 
Lamàrche,  greffier  de  la  justice  de  paix,  à  Barre. 

Membres  eorrespondants. 

MM.  CouRiNUT,  profes.  au  collège  de  Lons  le-Saunier. 
Chalkil  de  Vàreilles,  receveur  de  renre^i^istre- 
iiient  à  Oran  (Afrique^ 


SCIENCES   ET  ARTS. 


LE  GÉYAUDAN 

PIvNDANT  LA  DEUXIÈME  GUERRE  CIVILE. 

BITB  RBLIOIBUSB. 

(Allée  1567  et  saiyaates.) 

SuUe  (1). 

La  Caxe  eorojé  à  Florac,  Itpagnac  et  Sainte-Ëoimie  pour  faire  (*ié- 
coter  redit  de  pacification.  — Règlement  pour  la  garde  de  la  vilK* 
de  Meode,  et  aaiemblée  des  notables  à  ce  sujet.  —  Nouvel fos 
menées  des  réformés.  —  On  s'attend  i  un  siège  ;  les  habitans  doi- 
Te0t  se  poonroir  de  farine  pour  trois  mois.  —  Claude  Acbanl  et 
Gerbaod  envoyés  vers  Joyeuse.  Ils  en  rapportent  l'ordre  de  Je- 
omateler  Marrejols,  Florac,  Ispagnac,  Chanac,  Chirac  et  Aumoiil 
—  Ordre  de  Teiller  sur  la  conduite  des  soldats  et  de  sévir  contre 

1    Voir  te  Bulletin  d'avril,  p.  59,  de  mai,  p.  163. 


—  236  — 

les  (Jélioquanls.  —  Recensement  des  forces  que  pourrait  fournir 
le  pays  en  cas  de  nécessité  ;  Ban  et  Arrière  Ban  convoqués  pour  le 
12  septembre^  —  Atîs  est  donné  au  Baron  et  â  l'ETèque  Renawl 
De  Beanne  que  les  réformés  reprennent  les  armes.  —  iTenue  des 
Etals  présidés  par  Renaud  De  Beaone.  Le  Baron  j  rend  compte 
de  la  situation  du  pajs.  —  Requête  des  Syndics  des  Cordelîen, 
Augustins  et  Jacobins  de  MarTejols  pour  rentrer  en  potsesaion  des 
biens  enlcTés  par  les  réformés.  —  Les  réformés  de  Meyraeis  ren- 
ient surprendre  Sainte-Ënimie.  —  Abjuration  de  fcaa  Vigan , 
teinturier  de  Marrejols. —  Saisie  des  récoltes  de  ceux  des  réformés 
de  MarTejols  qui  sont  allés  prendre  part  aux  nouToaux  troubles.  — 
Frais  payés  pour  faire  aTertîr  l'Evéque  de  Rodei,  le  Sire  ifEstain» 
et  M.  De  Rochebonne,  au  Puy  ,  de  Tapproehe  de  d'Acier.  —  par 
l'ETéque,  le  Baron  en  donne  encore  aris  au  Roy ,  et  demande  du 
renfort,  surtout  de  la  caTalerie.  —  Il  en  écrit  encore  k  Joyeuse, 
qui  est  à  Béziers.  —  Plainte  des  habitans  deSt-Pierie-dc-Nogaret 
contre  les  exactions  faites  par  Simon  Coliard,  cbâtelain  des  He- 
.    maui,  pour  le  Comte  d'Alais,  sous  le  nom  du  Marquis  de  Canilbac. 
Alise  en  séquestre  des  biens  de  ceux  qui  sont  allés  rejoindre  les 
rebelles  ;  précautions  pour  que  les  autres  réformés  ne  soient  pu 
molestés  par  les  soldats. 

Le  vingt  huictiesnie  dud.  mois,  auons  despeche  com- 
mission aud.  seigneur  De  La  Caze  pour,  en  nostre  aln 
sence,  commander  ez  villes  de  Florac  et  Ispaignac,  y 
fayre  poser  les  armes,  vayder  les  est?aingiers  et  exécuter 
lesd.  edicts  ;  et  aussi  en  la  ville  de  Saincte  Enymie. 

Le  mcsmes  jour  auons  delliure  nostre  ordonnance  et 
estât  au  susd.  trésorier  de  lextraordinayre,  pour  payer 
a  cent  hommes  de  guerre,  a  pied,  franeois,  estaos  en 
garnison  esd.  villes  de  Mende  et  Ispaignac  ,  soubzla 
charge  dud.  La  Gaze,  pour  leur  solde  et  entreteneroent 
des  mois  de  juing  et  juillet  derniers,  montant  deux  mil 
deux  cent  quatre  liures  tournois,  a  rayson  que  dessus 
est  contenu  en  lestât  gênerai  ;  et  aud.  De  Pierres,  com- 
missayre,  quarante  liures  tournois,  et  aud.  Albaric, 
conterolleur ,  la  somme  de  trente  liures  tournois  ;  et 


—  237  — 
aususd.Acbard«ii08tre  inaistredrrê(|iir8l(*8ji«Hoiiim<' 
de  quatre  vingts  livres  tournois,  pour  leurs  taxations 
desd.  deux  mois  ;  le  tout  reuenant  a  deux  mil  troys 
cens  cinquante  quatre  liures  tournois. 

Led.  jour,  eii  lad.  ville  de  Maruejolz,  a  este  faict  et 
baille  règlement  pour  la  guarde  de  la  ville  de  Mende, 
de  tenmir  :  De  par  le  Roy  et  monseigneur  De  Ceneret, 
chiudllier  de  etc.  Est  faict  commandement  a  tous  les 
habitans  de  la  vitledeMende,  tant  ecclesiasticques  que 
auItreSf  de  obeyr  au  chief  que,  en  labsencedud.  Sei- 
gneur De  Ceneret,  a  este  laysse  ou  enuoye  pour  com- 
mander pour  la  guarde  de  lad.  ville,  tant  de  nuict  que 
de  jour,  et  comme  il  Tes  emploiera  ;  et  aussi  a  leurs 
dixainniers  qui  respondront  el  obeyront  aud.  chief. 

Lequel  chief  fera  passer  par  tour  a  lad.  guardf  tous 
les  catholiques  habitans  de  lad.  ville,  aptes  a  cefaryre, 
qui ,  pour  cest  efiect ,  pourront  prendre  les  armes  ; 
Scanair  :  toutes  le»  nuicts  entreront  en  guarde  vingt 
hommes  de  la  ville  et  dix  ecclésiastiques,  tels  que  seront 
enrolles  par  les  consuls  et  viccayres  du  Sire  Euesque  de 
Mende,  appelé  le  baille  du  Cierge  de  lad.  ville,  tant  de 
lesglise  cathedralle  que  aultres ,  que  leur  est  enjoincl 
fayre  et  desliurer  chasque  jour  a  leur  dixainnier,  poui 
lès  assembler  le  soir  pour  entrer  en  guarde,  a  peyne 
de  dix  liunes  contre  celluy  qui  faillira  a  ce. 

GeollB  qui  seront  mandes  pour  entrer  en  garde  ,  se 
treuueront  a  six  heures  de  soir  a  la  place  auec  leurs 
armes,  preeizement,  et  ce,  a  peyne  de  dix  sols  pour  la 
premyere  foys  chacun  qui  y  faillira,  pour  le  payement 
de^tiels seront  exécutes,  sans  déport,  des  lelendemain 
au  matin,  ou'ce  seroit  quils  eussent  le  soir  aduerty  led. 
chief  (kexcuçie  ouempechommf  légitime  ,  applicables, 


—  238  — 
inoylie  au(i<  chier,  et  laultre  aux  réparations  de  lad. 
ville.  Et  ou  ils  nauroyent  de  quoy  pour  payer  lad. 
somme,  seront  mys  en  prison  au  pain  et  a  leau  pour 
trois  jours,  sans  que,  pour  ce ,  le  geolyer  puisse  prêt- 
hendre  ny  demander  sur  eulx  aulcung  droict  de  geoUe, 
entrée  ny  ysseue  ;  ou  bien  mys  au  carcan  pour  y  de* 
murer  despuys  les  sept  heures  du  matin  jusques  aux 
dix  heures  auee  toute  ignomynye.  Et  pour  la  seconde 
foys  quils  faillyront  n  ce  dessus,  ou  a  ce  que  cy  après 
sera  ordonne,  seront  exécutes  chacun  pour  vingt  soulz 
tournois;  etou  nauroyentdequoy  payer,  seront  chasses 
hors  lad.  ville  ,  a  eulx  delfendu  de  y  habiter,  a  peyne 
du  fouet,  que  sera  exécutée  sur  eulx  en  cas  quils  se 
roniectroyent  après  dans  icelle. 

Ceulx  qui  auront  este  de  guarde  la  nuict,  aussi  gar- 
deront la  porte  de  lad.  ville  le  jour  du  lendemain,  et* 
ne  pourront  habandonner  icelle  sans  licence  dud.  chief» 
lequel  aduisera  congédier  des  moings  aptes  de  la  ville 
jusques  a  dix,  et  jusques  a  cinq  do  lesglise.  Et  ou  se 
tteuuera que  aulcuns des  (juinxe  retenus,  cest  dix  <te  la 
ville  et  cinq  eeciesiasticques,  auront  habandonne  lad. 
porte,  seront  punys  comme  dessus. 

Oultre  lesquels,  seront  tenus  lesd.  consuls,  ou  lung 
deulx  et  par  tour,  demurer,  ensemble  aultre  notable 
personnaigo  du  Chapitre  ou  Cierge  ,  a  lad.  porte  tout 
le  jour  ;  et  en  cas  de  maladie  ,  absence  ou  occupation 
légitime  desd.  consuls,  seront  ils  tenus  en  leur  lieu 
mectre  aultre  homme  de  robe  longue,  bourgeois^  ou 
merchant  de  lad.  ville  pour  se  tenyr  a  lad.  porte,  pour 
rescercher  tous  ceux  qui  vouldront  entrer  en  lad.  ville, 
inditferemment,  sans  exception  de  personne  ny  de  re-- 
ligion.  Lesquels  seront  enquis  de  loccasion  de  leur 


i 


—  339  — 
venue,  de  leors  noms,  surnoms,  qualités,  et  lieux  de 
leurs  demurances,  et  quels  affayres  ils  auront  a  nego- 
Lier,  avant  que  leur  permectre  lentree  dycelle  ville, 
9u,  leur  feront  laysser  leurs  armes  pour  leur  estre 
rendues  lorsquils  sourtiront  de  lad.  ville  ;  dont  feront 
registre  quils  rendront  chacun  soyr  a  celluy  qui  com- 
mandera, et  se  informeront  de  leurs  hostes  auxquels 
les  bailleront  en  garde. 

Ne  permectront  queceulx  de  la  prethendue  religion, 

aultres  que  les  vrays  originayres  et  anciens  habitans 

qui  se  y  sont  habites  despuis  le  commencement  des 

premyers  troubles,  puissent  rentrer  dans  lad.  ville  pour 

f  demurer  et  habiter,  dont  ils  senquerront  deulx  le 

plus  dextrement  et  modestement  que  fere  se  pourra  ; 

ne  aussi  lesd.  vrays  habitans,  synon  satisfaisant  aud. 

edict  et  rendant  les  armes  quils  ont  pourtees  a  lentree 

pour  estre  mises  auec  loyal  inuentayre  dans  la  maison 

u)nsulayre  de  lad.  ville. 

Ne  permectront  aussi  lentree  en  lad.  ville  a  aulcuns 

ourtans  armes  a  feu    qui   nont  permission  de  les 

>urter ,  ny  pareillement  a  aulcuns  vagabonds  ,  gens 

n  aduouez,  et  aultres  personnes  suspectes  au  repoz 

blicque  ;  lesquelles  armes  leur  feront ,  comme  dict 

;  laysser  aux  portes. 

*t  ne  souffriront  estre  faicte  aulcune  extortion  a  la 

e,  sur  peyne  de  sen  prendre  ausd.  consulz  et  prin- . 

^jx  susd.,  lesquels  pouruoyrront  auec  led.  chief  et 

z  lauctorite  dycelluy  en  labsence  dud.  seigneur 

meret,  a  fayre  vuyder  de  lad.  ville  les  estraingiers 

qualité  susd.  qui  se  seront  habites  en  ycelle  des- 

e  commencement  desd.  premyers  troubles  ;  en- 

»  tous  va^rahonds  et  p(MS(>niios  non  ::diiouees  a 


—  240  - 

fere  garder  les  edicts  de  pacifiiciitioD,  crities  et  procb- 
inatioDs  faictes  en  lad.  ville  ;  et  tout  ce  dessus  par 
prouision,  jusques  a  ce  que  aultrement  y  soyt  pourueu* 
Faict  a  Maruejolz  le  XXVIII''  jour  de  juillet,  laD  mil 
cinq  vens  soixante  huict.  Ceneret.  Par  mond.  Sm» 
Des  Estreicts.  Pul)liees  en  la  place  publique  de  Mmàiet 
a  voix  de  trompe,  et  cry  public,  par  François  Clauel « 
sergent  dud.  Monde.  Presens  ,  m.^  Jehan  Oéuet  liei^ 
tenent  de  bailly  de  Giuaudan;  Jehan  Grassio*  Sjeoond 
consul  de  Monde  ;  niessires  François  Du  Mas»  licencie 
et  Jehan  De  Sabran,  docteur  ;  et  plusieurs aultres  tuiH 
bitans  dud.  Mende.  M""  Jehan  Bastit,  requérant  pour  Ici 
procureur  du  Roy  acte  ce  XXVIIP  juillet  M.  V*  LXVIU, 
rooy  présent  G.  Albaric.  Aussi  auons  faict  publier  en 
lad.  ville  de  Maruejolz  lordonnance  que  sensuyt  :  De 
par  le  Roy  et  le  Seigneur  De  Ceneret,  etc. 

Le  trentiesme  jour  dud.  mois  de  juillet,  au^ns  or-^ 
donne  que  la  somme  de  doutze  cens  liures  tournois  par 
led.  seigneur  De  Joyeuse  mandée  estre  prinse  sur  Ud. 
ville  de  Maruejols,  seroit  baillée  ez  mains  de  m.*  Jehan 
Vîuyan,  receueur  du  présent  diocèse,  pour  estre  em- 
ployée et  tenyr  lieu  ausd.  de  Maruejolz,  suyuant  la 
susd.  ordonnance  et  commission  dud.  Sire  de  Joyeuse. 
Presens  Anthoine  Gerbauld ,  escuyer,  seigneuv  dOr- 
cieres  ;  Anthoine  De  Mercurel,  seigneur  dud.  lieu. 

Le  second  jour  du  mois  daoust,  ou  que  dessus,  auona 
delliure  aud.  seigneur  De  Bressolles  la  commission  qui 
luy  auyons  accordée  le  dix  huictiesme  du  présent  aieés 
de  juillet,  contenant  establissement  de  deux  cens  honh 
mes  en  garnison  en  la  ville  de  Maruejobe,  aoubz  luy 
en  nostre  absence  ;  auec  puissance  de  y  commander 
comme  nostre  lieutenent  ;  et  au  seigneur  De  Viliate, 


—  241    - 

nostre  enseigne,  et  tenant  lieu  de  lieutenent  aud.  De 
Bressolles  pour  fere  poser  les  armes,  exécuter  lesd. 
edicts^cryeesetproclamations.Etneantmoingsauryons 
baille  en  garde  lad.  ville  soubz  lobeissance  du  Roy  et 
nostre,  et  delliurer  aud.  De  Bressolles  les  clefz  des 
portes,  tours,  ensemble  de  lartillerye,  pouidres,  mu- 
nytions  et  armes,  plus  a  plain  speciffiees  au  susd.  in- 
uentayre.  Lequel  De  Bressolles,  ensemble  led.  Villate, 
uous  ont  promis  guarder  lesd.  artilleryes  ,  armes, 
pouidres,  et  munitions,  et  nous  en  rendre  bon  compte 
et  reliqua,  et  aussi  de  guarder  lad.  ville  en  lobeyssance 
que  dessus,  enuers  tous  et  contre  tous,  la  rendre  au 
Roy  ou  a  nous  toutesfoys  et  quantes  en  seront  requis, 
a  peyne  de  leurs  vies  ;  et,  de  ce  fayre,  auroyent  faict 
les  promesses,  juremens  et  submissions  en  tel  cas 
requis  et  necessayres.  Presens  m  ••  Ânthoine  Du  Prat, 
chanoine  de  Mepde  ;  Antoine  De  Mercuret ,  religieux, 
habitans  dud.  lieu  ;  Hercules  De  Flammarens,  nostre 
semitevr  ;  et  plusieurs  aultres. 

Le  troystesme  jour  dud.  mois  daoust,  en  lad.  ville 
de  Mende  et  dans  la  salle  haultc  des  maisons  episco- 
palles,  ayant  heti  aduertissement  de  plusieurs  et  diuers 
lieux,  des  assemblées  et  entreprinscs  que  les  ennemys 
du  Roy  font  pour  surprendre  lad.  ville  de  Mende,  auons 
faict  assembler  lesd.  Du  Roget,  œconome  aud.  Euesche, 
François  Malian  archidiacre  et  baille  du  Chapitre , 
André  €k)ironeaa,  Jehan  De  Miremont,  Anthoine  Du 
Prat,  chanoines,  pour  le  Chappitre  ;  Pierre  La  Gente, 
baille,  Jehan  Nigri  et  Jean  Rossai,  conseillers  du  clergé 
de  leflgiise  cathedralle  dud.  Mende  ,  et  pour  ycelluy  ; 
Qaade  Aehard,  licencie  et  premier  consul  dud.  Mende, 
assiste  de  messîres  m.*"  Jehan  De  Sabran,  Anthoine 


—  2*2  — 

Moret,  docteurs  en  médecine,  François  Du  Mas,  Jehan 
iMalzac,  licencies,  Jehan  De  Chazalmartin,  bachellier 
ez  droicts,  Pierre  Issartel,  Vidal  Chiuallier,  Claude 
Garryer,  LoysFontunye,  merchans,  Antoine  Gerbauld, 
seigneur  dOrciere,  Jehan  Gay,  Jehan  Bastit,  notayres; 
Loys  Baldit  ,  Priuat  Inard ,  Vidal  BardoD ,  aussi 
raerchans;  et  m^  André  De  Chalolhet,  licencie,  scindic 
du  diocèse,  et  François  Enjaluin,  procureur  de  lad. 
ville  ;  ausquels  auons  faict  entendre  lesd,  aduertisse- 
mens  et  demande  leurs  aduys  si  les  habitans  de  lad. 
ville  de  Mende  sont  assez  suffizans,  sans  aultre  gar- 
nison estraingiere  pour  guarder  lad.  ville  suyuant  le 
reiglement  quil  leur  en  a  cy  douant  baille  ;  ou  bien  sil 
y  fâult  establyr  aultre  garnison  jusques  a  ce  quon  verra 
lyssue  desd.  assemblées;  en  quel  nombre,  et  sur  quoy 
on  les  pourra  entretenyr.  Lesquels  unanymement , 
après  que  les  voix  ont  coreu,  ont  estedaduis,  attendu 
la  nottoriete  et  proximité  desd.  asseniîblees  et  entre- 
prinses  desd.  ennemys,  estre  besoing  et  plusque  ne- 
cessayre  de  pourueoyr  a  lasseurance,  non  seullemeot 
de  lad.  ville,  mays  do  tout  le  pays,  mectre  garnison  de 
cinquante  soldatz  estraingiers  aud.  Mende  ;  et  anx 
aultres  lieulx,  tel  nombre  que  seroit  aduise  par  nous 
estre  neceasayre.  Lesquels  seroyent  souldoyes  et  entre- 
tenus des  deniers  que  restent  des  impositions  faictes 
tant  par  commission  du  Boy  que  du  Sire  De  Joyeuse, 
ja  leuees  ou  restans  a  leuer,  veu  quil  plaist  a  Sad.  Ma- 
geste  la  leuee  estre  continuée  ;  actendu  que  la  présent 
ville  seruoyt  de  boleuard  a  tout  le  présent  diocèse,  et 
que  si,  ycelle  estoit  une  foys  surprinse,  facillement 
lennemy  se  rendroit  maistre  de  tout  le  reste  du  présent 
pays.  Quoy  entendu,  et  a  la  réquisition  que  a  mesme 


-  243  — 
rflecl  nous  a  este  faicte  illec  par  iesd.  De  Chalolhet  et 
RojaUiia,  scindic  et  procureur  susd.,  auoDs  ordonne 
que  cinquante  soldatz  de  la  companye  du  cappitayne 
La  Gaze  tiendront  garnison  en  lad.  ville  de  Mende 
durant  la  nécessite,  et  jusques  que  aultrenient  y  sera 
proueu  et  ordonne  ;  qlie  seront  entretenus  comme  le 
reste  de  lad.  companye  sur  les  denyers  que  dessus, 
jusques  aultrement  par  nous  y  estre  ordonne. 

Le  cinquiesme  dud.  mois  daoust,  auons  baille  or- 
donnance au  trésorier  de  lextraordinayre  pour  delli- 
urerauxd.  Achard  et  Gerbauld,sire  dOrciere,  lasomme 
de  soixante  Hures  tournois  pour  fournir  a  la  despense 
et  frays  de  voiage  quils  sen  vont  fayre  pour  le  seruice 
du  Roy  et  affayres  dud.  pays  deuers  led.  Seigneur  de 
Joyeuse. 

Led.  jour  auons  baille  et  delliure  aud.  trésorier  de 
lextraordinayre  aultre  ordonnance  pour  payer  a  Ray- 
mond Mai^uesin,  sarrurier  dud.  Mende,  la  somme  de 
sept  liures  dix  soûls  tournois,  pour  auoyr  reffaict  les 
clefz  des  portes  de  la  ville  de  Maruejolz  et  aultres 
ferremens  aux  pièces  de  lartillerye,  estans  dans  lad, 
ville  ;  et,  lesquelles  clefz  a  remises  deuers  nous,  et  en 
nostre  présence  employés  le^.  ferremens  aux  affeuts 
de  lad.  artiUerye. 

Le  huictiesmn  dud.  mois  daoust,  auons  arreste  et 
Guet  publier  en  la  ville  de  Mende  par  tous  les  carre- 
fours acoustumes,  lordonnance  suyuante  :  De  par  le 
Roy  et  monseigneur  De  Generet,  chiuallier  de  lordre, 
etc;  est  de  rechieffaict  commandement  a  tous  estrain- 
giersde  quelque  estât,  qualité  ou  condition  uilssoyent, 
qui  ne  sont  originayres  et  habitans  de  lad.  ville  de 
Mende  auant  les  premiers  troubles,  de  partout  le  jour- 


—  2U  — 

dbuy  precizeiiient  vuyder  lad.  ville  et  se  retirer  au  liieo 
de  leurs  uaissances  et  demeures  sur  peyne  du  foriet 
et  de  banissement. 

Par  mesme  moyen  est  enjoinct  a  tous  les  mananè 
et  habitans  de  lad.  ville  ne  receller  aulcuds  âesè. 
estraingiers  ny  sen  seruir  en  faeon  et  manyere  cjue  é8 
soyt,  ains  les  déclarer  tout  a  linstant  aud.  Sire  et  tes 
despartir  de  leur  seruice  et  leur  bailler  promptement 
congé,  a  peine  de  mil  liures  et  de  prison. 

Aussi  est  inhibe  et  deffendu  soubz  mesme  peyiie  t 
tous  hostelliers  et  cabareltiers  ne  receuoir  en  léuts 
logis  aulcuns  de  la  qualité  susd.  Ains  rendre  compte 
aud.  Seigneur  De  Ceneret,  et  en  son  absence,  a  eelluy 
qui  commandera  en  lad.  ville,  tous  eeulx  qtii  seront 
loges,  par  noms  et  surnoms,  et  les  lieux  de  leurs  de* 
murances  ;  et  de  mesmes  a  tous  les  habitam  de  lad. 
ville  de  Mende  et  mecteryes  des  enuirons,  ne  receueir 
en  ycelles,  ne  aux  champs  en  leurs  mecterye»  6« 
granges,  aulcuns  desd.  estraingiers  qur  par  verttfM 
exécution  de  ceste  dicte  ordonnance  vuyderont. 

En  oultre  sont  faictes  delFenees  reyterees  a  ttmtés 
personnes,  dequelque  estât,  qualité  et  condition  q^nis 
soyent,  non  exceptées  par  les  edicts  et  ordonnancos 
de  Sa  Mageste  et  qui  ne  sont  de  la  guarde  de  Ia4é 
ville,  et  aultres  par  kd.  Sire  De  Ceneret  tenues  swbz 
lobeyssance  du  Roy,  et  portes  dyeelles,  de  pourter  attl^ 
cunes  armes  a  feu  et  prohibées  par  lesd.  edicts  et 
ordonnances  en  lad.  ville  ne  aux  champs,  mesmes 
ceulx  de  la  religion  prethendue  reformée,  nonobstans 
tous  congés  ou  licences  de  les  pourter  que,  par  im-* 
portunite  et  faulx  donner  a  entendre,  pouuoyent  suo^r 
cy  deuant  extorquées  dud.  Sire  De  €eneret;  auxquels 


—  245  — 

^e  veultrt  entend  estre  heu  aulcung  esgard,  être, 
»eyne  de  la  vye. 

iLsi  faict  commandement  a  tous  les  liabitans  de  lad. 
ville,  de  quelque  estât  ou  condition  que  soyent  de  in- 
continent et  sans  dellay  fere  mouldre  grains  et  fcre 
farines  pour  troys  mois,  a  peyne  destre  chasses  de 
lad.  ville.  Et  aux  marchands  et  aultres  ayant  grains 
en  quantité,  et  plus  que  pour  leurs  prouisions,  de  les 
exposer  et  mectre  en  vente  a  prix  honeste  aux  vrays 
originayres  et  habitans  non  aforains,  a  peync  de  con- 
Gseation  desd.  grains  et  damande  arbitrayre  appli- 
cables moytie  au  Roy,  et  moytie  au  denunciateur. 

Le  dixiesme  dud.  mois,  auons  despeche  aud.  tréso- 
rier lestât  et  ordonnance  pour  payer  a  neufs  vingts 
qainze  hommes  de  guerre  a  pied,  estans  en  garnison 
esd.  villes  de  Mende,  Florac  et  Ispaignac  soubz  led. 
De  La  Gaze,  deux  mil  trois  cens  liures  tournois;  a  deux 
cens  cinquante  hommes  de  guerre  arquebusiers  a  pied, 
estans  en  garnison  aud.  Maruejolz  soubz  la  conduyte 
dud.  De  BressoUes,  le  tout  suyuant  lestât  gênerai  sus 
ineere,  la  somme  de  deux  mil  cinq  cens  soixante 
quatre  liures  tournois,  pour  leurs  solde  et  entretene- 
ment;  et  aud.  sieur  De  Pierres  ,  cominissayre  extra- 
ordinayre,  quarante  liures  tournois,  a  m.^  Jehan  Des- 
treicts ,  centerolleur  extraordinayre  ,  la  somme  de 
trente  liores  tournois;  et  aususd.  Acbard,  noslre 
OMÛstredes  requestes,  quarante  liures  tournois,  pour 
laws  ta  atioDs  et  entretenement  dud.  mois  daoust  ; 
reMoana  lesd.  sommes  en  uniuersd,*  la  somme  de 
foalK  mil  six  cens  soixante  sept  liures  tournois. 

La  qoatorziesme  dud.    mois  ,  sont  reuenus  lesd. 
Aehanl  ei  Gerbauld,  qui   nous  ont  apporte  lettres  de 


—  246  — 

commission  pour  fere  ouvrir lesmuraillesdeMaruejolz, 
Florac  et  aultrcs  villes  ;  ensemble,  responce  dud.  sei- 
gneur De  Joyeuse  des  memoyres  que  luyauionsenuoyes 
par  eulx  ;  estans  de  teneur  : 

Guillaume,  Vicomte  de  Joyeuse,  chiuallierde  lordre 
du  Roy,  cappitayne  etc.,  au  seigneur  De  Ceneret,  chi* 
uallier  de  lordre  etc.,  salut.  Il  est  expédiant  au  bien  dû 
seruice  du  Roy  et  pour  conseruer  ses  subjects  en  son 
obeyssance  et  ouster  les  moyens  des  rebellyons  et  de- 
sobeyssances  faictes  tant  durant  les  troubles  que  ded- 
puys  la  publication  des  edicts  de  paciffication,  de  (àyré 
ouuryr  les  murailles  de  plusieurs  villes  et  villaiges  da 
présent  pays  ;  et  entre  aultres,  des  lieux  de  Maruejolz, 
Espaignac,  Chanac,  Almont,  Chirac  et  Florac,  situas 
au  pays  des  montaigneset  de  Giuaudan,  qui  nont  serai 
durant  tous  les  troubles  que  de  retraicte  aux  pertur- 
bateurs du  repoz  publicque  ;  et  depuis  la  publication 
desd.  edicts  de  paciffication,  ont  este  par  longtemps 
tenus  et  occuppes  au  préjudice  du  seruice  du  Roy;  et 
désirant  soullaiger  les  subjects  de  Sa  Mageste  desdes* 
penses  quil  conuiendroit  fayre  a  lentrctenement  des 
garnisons  esd.  lieux,  et  nous  confians  du  bon  zelle  et 
affection  quauez  au  seruice  du  Roy,  et  de  vostre  expe^ 
riance  au  faict  de  la  guerre  et  des  armes  ,  vous  auons , 
pour  ces  causes,  commis  et  deppute,  commectonset 
depputous  par  ces  présentes  de  vous  transporter  ausd. 
lieux  de  Maruejolz,  Espaignac,  Chanac,  Almont,  Chirac 
et  Florac ,  et  de  fayre  abattre  les  fortiffications  faictea 
en  iceulx,  et  ouurir  les  murailles  de  chacun  desd.  lieux» 
en  telle  sorte  quils  ne  puissent  desormays  seruir  daul- 
cuiie  retraicte  et  asseurance,  a  ceulx  qui  vouldroyent: 
entreprendre  nouueaulte  et  sesleuer  en  armes,  treu— 


-  247  — 

blans  le  repoz  publicque.  Et,  a  ce  mesme  eflfect,  vous 
auons  donne  commission  et  pouuoyr  de  contraindre 
tous  et  chacuns  les  villaiges  proches  des  susd.  lieux, 
de  vous  bailler  maneuures  et  terriallons  munis  et 
équipes  des  ustils  necessayres,  sellon  lestât  et  roolles 
que  vous  ferez,  a  la  moindre  incommodité  que  fere  se 
pourra  des  habitaos  desd.  lieux  et  villaiges,  auxquels 
mandons  et  commandons  de  vous  obeyr  en  ce  dessus, 
sur  peyne  de  rébellion  et  de  desobeyssance.  De  quoy 
fayrevous  donnons  commission  et  pouuoyr  parcesd. 
présentes.  Donne  a  Montpellier  soubz  nostre  seing  et 
seel  de  nos  armes,  le  dixiesme  jour  daoust  mil  V°  soi- 
xante huit  :  Joyeuse.  Par  moud,  seigneur:  Preuost. 

Le  vingtiesme  jour  dud.  mois  daoust,  en  lad.  ville 
de  Mende,  dans  le  porjol  episcopal,  ayant  illec  treuues 
m.*  André  De  Chalolhet,  lieutenent^  et  Jehan  Malzac, 
procureur  du  Roy  au  baillaige  de  Giuaudan,  auxquels 
8uyuans  aultres  precedens  inOnys  commandemens  a 
eux  par  nous  faicts  et  a  m.*  Gaspar  De  Goût,  juge  dud. 
baillaige,  leur  auons  de  rechief  faict  commandement 
de  par  le  Roy,  nostre  Sire,  et  nous,  de  enquérir  le  plus 
exactement  et  diligemment  que  fere  se  pourra,  des 
larrecins,  concussions ,  pilleryes  et  aultres  excès  et 
maluersations  que  les  soldats  font  journellement , 
allans,  venans,  ou  bien,  estans  et  demeurans  sur  les 
lieux  en  garnison;  et,  attendue  labsence  du  Preuost  des 
marechaulx,  procéder  contre  ceulx  quils  treuueront 
coupables  sellon  lexigence  des  cas,  et  nous  en  certiffier, 
a  peyne  de  prination  de  leurs  offices.  Qui  nous  ont 
responduquilssinformeroyentsilyauoytaulcunsexces, 
et  enquerroyent,  et  feroyent  au  surplus  leur  debuoyr 
en  toutes  choses  qiiil  nous  plairoit  leur  commander. 


—  248  — 
Tresens  les  siisd.  De  Pierres  et  (^leineiil. 

Le  vingt  cinquiesme  dud.  mois,  auoos  despeche  nuoi- 
dément  aud.  trésorier  de  lextraordinayre  pour  delliurer 
au  susd.  Garel ,  uostre  despencier  »  la  somme  de  cinq 
cens  liures  tournois,  a  nous  ordonnées  par  lesd.  des 
Estais  dud.  pays  ,  pour  nostre  eutretenement  et  de 
uostre  train  et  suytte. 

Letroysiesmejour  du  moys de  septembre  ensujudnt, 
satisfaisant  au  contenu  des  instructions  par  le  Roy  en- 
uoyees  aud.  Sire  De  Joyeuse,  cy  dessus  insérées,  auons 
despeche  commissions  au  Seigneur  De  Breugeyres 
pour,  en  toutes  ses  terres  et  juridictions,  ctauSeigneur 
De  Beauregard  ez  villes  de  Salgues  et  du  Malzieu,  et 
aux  officiers  de  la  baronnye  de  Tkoras  en  tous  les  lieux 
du  mandement  et  juridiction  de  lad.  baronnye  de 
Thoras  et  ses  deppendances  «  au  seigneur  De  Mongon 
pour  toutes  ses  terres  assizes  en  Giuaudan,  et  a  toutes 
les  aultres  villes  et  lieux  de  uostre  gouuernement,  aux 
tins  de  enroller,  fere  fayre  monstre  et  reueue  des  ha- 
bitans  desd.  lieux,  chacun  endroict  soy  de  quelque 
qualité  que  soyent,  scauoir  en  quel  equippaige  ilssont^, 
et  quel  nombre  dhommes  y  a  cappables  pour  pourter 
armes  si  laffere  se  présente  ;  et  nous  appourter  ou  en- 
uoyer  le  roolle  ,  sur  ce ,  a  fayre  dans  troys  jours  ,  auec 
injunction  de  soy  tenyr  pi*est  pour  marcher  a  toutes 
occasions  daffayres,  et  lorsque  par  nous  leur  seroyt 
mande. 

Le  quatriesmejour  dud.  mois  de  septembre,  par  nous 
fust  mande  par  toutes  les  villes  et  lieux  de  lobêyssance 
du  Roy,  de  nostre  gouuernement,  lordonnance  que 
sensuyt  :  De  par  monseigneur  DeCenerelest  enjoînct, 
etc. 


—  249  — 

L'  nicsmes  jour  (1)  ,  ayant  receu  aducrtig^ement 
comme  les  cnoemysdu  Roy,  de  lad,  religion,  auoyent 
reprins  les  armes,  tant  au  pays  de  France  que  du  couste 
des  Ceuenes,  qui  se  prcparoyent  pour  se  aduencer  dans 
nostred.  gouuernement,  mesme du  couste  de  f^ngonhe, 
pour  surprendre  les  villes  et  offencer  les  subjects  du 
Roy  ;  comme  aussy  Messire  Regnaud  De  Beaune , 
Euesque  de  Mende,  auoyt  roceu  pareil  aduertissement 
des  seigneurs  de  S^  Heran»  De  Rochebonne  et  Montaze, 
f^ouuerneurs  ez  pays  dAuuergne,  Vellay,  et  For^sM» 
auryons  mande  lassemblee  des  Estais  dud.  pays  pour, 
par  leur  aduis  a  toute  diligence  pouruoyr  a  la  conser*- 
nation  desd.  villes  et  pays. 

Le  cinquiesme  jour  dud.  mois,  suyuant  laduis  et  dé- 
libération des  quatre  commis  represantans  le  corpa 
mictioDue  dud.  diocèse,  auryons  despecba  commission 
a  Philippes  De  Robert,  seigneur  de  Boysuerdun  pour, 
le  plustot  quil  pourroit,  mectre  sus  une  companye  de 
deux  cens  bommes  arcquebusiers  a  pied,  pour  les  ex- 
ploicter  a  la  guarde  et  seurete  dud.  pays,  e^  lieux  et 
endroicts  ou  par  nous  seroit  ordonne  ;  a  la  charge  de 
les  fayre  viure  le  plus  modestement ,  dressant  lad. 
companye  w  la  conduisant  deuers  nous  comme  fere 
se  pourroit,  a  peyne  de  nous  en  prendre  a  luy. 

Le  septiesme  dud.  mois  de  septembre ,  pour  les  oc- 
casions que  dessus,  et  nous  preualloyr  di*s  forces  de 
la  noblesse  pour  le  souUaigement  du  commun  peuple^ 

■  ■  Il  ■  ■  ■  '     !■ 

(1)  Celte  date  nous  fait  Toir  qu'il  était  biep  serri  par  les  émissaires 
qvll  iTail  soin  d'entretenir  pour  surTeiller  les  mouTements  de?  ré- 
tormèê.  1l*Aeler  n'aTait  reçu  que  le  8S  aoAt  le  manifeste  de  Condé  ; 
et  dés  le  •  ieplembre  snifant,  le  Baron  de  Céoaret  étair  informé  des 
leTées  de  troupes  que  d'Acier  fesait  dans  les  CeTennes. 

18 


-  250  — 
auons  ordonne  que  tous  gentilshommes ,  nobles  et 
aultres  tenans  fiefs  nobles  et  subjects  au  seruice  du 
Roy  en  ses  ban  et  arrière  ban  dud.  pays  de  Giuaadan» 
se  presenteroyent  deuant  nous  en  ceste  ville  de  Mende 
le  doutziesme  jour  du  présent  mois,  en  lestât  et  eqoi- 
paige  qu'ils  sont  tenus  suyuant  les  ordonnances  du  Roy, 
et  les  derniers  reiglemens,  pour  fayre  seruice  a  Sa  Ma- 
geste,  la  part  comme  par  nous  leur  seroyt  commande, 
sur  peyne  de  confiscation  de  leurs  fiefs  et  de  desobeys- 
sance  a  Sad.  Mageste.  Et  enjoinct  a  m/  Guy  Albaric« 
greffieraubailliaigedeGiuaudanetdesEstatsdud.pays^ 
fayre  tenir  et  publyer  nostred.  ordonnance  par  tous  les 
lieux  et  endroicts  accoustumes  de  nostrc  gouuerne- 
ment.  Lequel  le  lendemain,  huictiesmedud.  mois,  nous 
auroit  atteste  ainsin  lauoir  faict. 

Le  dixiesmedud.  mois  de  septembre,  assembles  lesd. 
des  Estats  a  la  maison  episcopalle  dud.  Mende,  par 
deuant  led.  Seigneur  Euesque,  auryons  remonstre  lesd. 
auertissemens  ;  et  prie  lassemblee  aduiser  les  moyens 
par  lesquels  lesd.  villes  et  pays  de  Giuaudan  puissent 
estre  retenus  en  seurete  et  repoz  soubs  lobeyssance  de 
Sa  Mageste  ;  et  les  moyens  et  expéditions  plus  propres 
pour  dresser  les  forces  necessayres  ;  et,  affin  que  ung 
chacun  fut  informe  et  ne  fist  plus  difficulté  du  pouuoir 
que  nous  auons  de  commander  aud.  pays  pour  le  ser- 
uice du  Roy,  auryons  faict  fayre  lecture  en  pleine  as- 
semblée tant  de  la  commission  a  nous  dressée  par  Sa 
Mageste  du  mois  de  décembre  mil  cinq  cens  soixante 
sept,  que  daultre  commission  par  Sad.  Mageste  a  nous 
baillée  en  jung  dernier,  et  des  impositions  faictes,  au 
moyen  desd.  pouuoirs  a  nous  donnes,  tant  sur  te  plat 
pays  que  sur  les  ecclesiasticqnes,  et  emprunt  sur  ceulx 


—  2£l  — 

de  la  nouuelie  religion,  et  aussi  des  munitions  quau- 
rions  ordonne  estre  pourtees  en  la  présent  ville  pour 
ientretenement  des  cheuaulx  sur  aulcunes  parroisses 
et  mandemens  plus  prochains  dud.  Mende«  en  payant 
neanlmoings.  Leur  auryons  discoreu  la  despence  desd. 
deniers  et  munitions  faicte  pour  le  seruice  de  Sad.  Ma- 
geste,  et  la  difficulté  que  aulcuns  faysoyent  de  payer 
les  restes  desd.  impositions  et  emprunts  soubz  prétexte 
de  leediet  de  paciffication,  combien  fust  effiace  par  Li 
déclaration  faicte  par  le  Roy  en  sad.  dernière  commis- 
sion de  juing,  les  prians  voulloyr  ouyr  les  comptes  des 
Recepueurs,  pour  scauoyr  sil  y  a  fonds  en  leurs  mains 
pour  continuer  la  fopmiture  quil  conuiendra  fere  pour 
lextraordinayre  de  la  guerre  cy  après,  veu  la  aottoyre 
esleuation  des  ennemys.  Et  ou  ny  auroit  fonds,  nous 
donner  moyen  fere  payer  dallieurs  ou  des  restes  desd. 
impositions  et  emprunts  les  gens  de  guerre  quil  nous 
conuiendra  cy  après  entretenyr  ;  et  aduys  en  toutes 
choses  necessayres  pour  le  bien  dud.  seruioe,  soulai- 
gement  dad.  pays,  la  conseruation  dyoelluy  et  police 
fflilitayre. 

Et  le  lendemain,  unxiesme  dud.  mois,  en  lad.  as- 
semblée ,  ouys  par  led.  Seigneur  Euesque  et  depputes 
dyeelle  les  comptes  desd.  recepueurs ,  auroyt  este 
rapporte  ny  avoyr  aulcun  fonds  ;  et  nous  auroyent  prie 
?ouloyr  continuer  nostre  charge,  et  leur  iayre  un  estât 
des  gens  de  guerre  questoit  besoing  entretenyr  aud. 
pays,  pour  nous  donner  après  aduis.  Ce  que  leur  au- 
ryons offert  fayre,  en  délibération  employer  nostre  vie 
et  biens,  les  exortant  chacun  de  son  couste  se  mectre 
en  debuoyr  pour  le  seruicç  de  Sad.  Mageste.  Neant- 
moings  leur  auryons  baille  lestât  des  compagnies  des 


—  252  — 
gens  de  pied  quil  nous  conuenoit  entretenyr  de  teneur: 
Establissementdes  lieux,  ou  entreront  en  garnison  les 
companyes,  etc.  Ce  faict,  serions  sourti  de  lad.  as- 
semblée. 

Et  peu  après  nous  auroit  este  rapporte  ce  que  par 
lesd.  des  Estats  auroit  este  résolu  et  délibère  ce  jour  la, 
de  teneur  :  Le  samedi  unziesme  dud,  mois,  etc. 
Le  doutziesme  dud.  mois  de  septembre,  les  Scindiez- 
.  des  Gordellyers,  Âugustins,  et  Jacopins  de  la  ville  de 
Maruejolz ,  nous  ont  présente  requeste,  et,  sur  icelle, 
obtenu  ordonnance  qui  faict  adueu ,  monstre  et  veri- 
fBcation  des  meubles,  et  ustencilles  dont  ils  ont  ete 
expolyes,  par  douant  le  Juge  de  Maruejolz  ou  son  lieu- 
tenent,  leur  seront  recredes  ;  et ,  pour  ce  iayre»  cons- 
trains  tous ceulx  qui ,  pour  ce,  seront  a  constraindre 
par  toutes  voyes  deues  et  raysonnables. 

Led.  jour  a  este  baille  et  delliure  a  m.®  Jehan  Imbert, 
docteur,  piemier  consul  de  la  ville  du  Malzieu,  reigle- 
ment  pour  la  garde  de  lad.  ville,  de  teneur  :  De  par  le 
Roy,  etc.;  luy  enjoignant  le  fayi*e  guarder  et  entretenyr 
de  poinct  en  poinct  sur  les  peynes  y  contenues  et  de 
desobeyssance. 

Le  tretziesme  jour  dud.  mois,  m.""  Jehan  Viuyan, 
receueur  particuUyer  dud.  diocèse  et  Estienne  More, 
son  commis,  nous  ont  remonstre  nauoyr  moyen  leuer 
les  impositions  et  tailles  du  Roy,  des  aydcs  et  octroy , 
pour  lextraordinayre  de  la  guerre  ,  mises  et  cou- 
chées sur  les  villes  du  Malzieu,  Sainct  Ghely ,  terres 
d  Apchier,  deRochebaron  et  de  Monseigneur  deMercuer. 
Si,  nous  a  requis  enjoindre  aux  consuls  et  officiers  des 
lieux  les  fayre  payer.  Ayant  appréhende  dans  la  salle 
de  la  maison  episcopalle  m.""  Jehan  Imbert,  docteur  et 


•  —  263  - 
premier  consul  de  lad.  ville  du  Malzieu,  François  Poget, 
seignear  de  Fosses,  procureur  dud.  Sainct  Ghely,  le 
seigneur  De  La  Rode,  procureur  des  consuls  deSalgues, 
monsieur  AnthoineAinargier,  seigneur  DeBeauregard, 
eauoye  ausd.  Estats  partnond.  Seigneur  De  Mercueur, 
parlant  a  eulx,  a  tous  les  aultres  de  lad.  assemblée, 
aaons  faict  commandement,  de  par  le  Roy,  de  tenyr  la 
main  chacun  endroict  soy  que  lesd.  deniers  soyent 
leues  el  payes  ausd.  recepueur  ou  son  commises  peyne 
de  respandre  des  inconveniens  et  du  recullement  que 
pourroit  aduenir  au  seruice  du  Roy.  Lesquels  ont  res*^ 
pondu  quils  y  feroyent  leur  debuoir.  Presens  a  ce, 
messires  Jacques  Macel,  docteur  ee  droicts  ;  Jehan  De 
Stbran,  docteur  en  médecine  ;  Albert  De  Chappeleu,  * 
sire  Du  Grozet  ;  De  Fredault,  jeune. 

Le  quttorzîesme  jour  dud.  mois  de  septembre,  ayant 
eu  aduertissement  de  certaine  assemblée  que  les  enne*' 
mys  du  Roy  fayseyent  a  Meyrueis  pour  siirprendl*e, 
eoniM  fiysoyent  courir  le  bruict»  la  ville  de  Saincté 
Enymye,  enuoyasmes  aux  officiers  et  consuls  dud.  Ireu 
adoerlissement  de  ce,  pour  se  renforcer,  se  tenir  en 
cenieUe  et  empêcher  les  desseings  desd.  ennemys,  et 
nous  en  dernier  aduis ,  comme  les  entendroyent,  pour 
lew  enuoyer  des  soldatz  et  forces  dauantaige,  et  auN 
trement  y  pooruoyr  comme  seroy t  de  besoing. 

Leqaianesiiie  jour  dud.  mois  de  septembre,  auons 
despedie  ordonnance  and.  trésorier  de  lextraordinayre 
povh^Uer  eldellinrer  ausd.  Claude  et  Charles  De 
XMHa,  sngneor  de  Maurengiers  et  de  Felgeirolles,  la 
stNHtte  de  cent  liures  tournois  par  nous  a  eulx  ordon- 
née, tant  pour  leur  estât  que  entreteneroent  et  solde 
<leéix  iMHDipes  d^  îMierrc  a  pied,  francois,  «'stans  en 


^/nandemeni  ausd.  cliasteaulx 

^A^/'/'^,,//?,  estans  frontières  aux  enne- 

f^KgMf^^  Villeîoifi^  et  maintenyr  le  passaigc 


^^^^^^'^5  Languedoc,  pour  venir  au  présent 
jg  V'^'^^lud^ût  libre,  et  conseruer  lesdiets  lieux  en 

lo^^f^^mdnA.  mois,  en  la  ville  de  Maruejolz,  et 

^  mafeon  de  Pierre  Born,  a  este  par  nous  ordonne 

vo^f  la  guardc  et  conseruation  de  la  ville  et  fort 

^^^j^iiac,  le  eappitaine  Bressolles  gecteroit  et  tien- 

.^;iiîn  garnison,  dans  iceulx,  trente  sold^tz  arcque- 

fciifiers,  soubz  la  charge  de  lung  de  ses  ofiieiers  ou 

membres;  promptement  est  enjoinct  aud.  De  Bressolles 

de  ce  fayre.  Ce  quil  a  promis  fere,  soy  chargeant  con- 

seruer  en  lad.  obeyssance  lesd.  ville  et  fort ,  a  peyne 

de  la  vie.  Presens  noble  François  De  Pierres,  seigneur 

dud.  lieu  ;  Symon  Clément  de  Retornaguet. 

Le  mesme  jour,  Jehan  Vigan,  tincturier,  habitant  de 
la  ville  de  Maruejolz,  sest  présente  deuant  nous,  audîct 
Maruejolz  et  a  la  porte  appelée  du  Theron ,  lequel  a 
renunce  a  Iheresie  quil  a  cy  deuant  tenue  au  moyen 
des  persuasions  des  ministres  et  aultres  principaulx  de 
lad.  ville,  promis  et  jure  viure  doresenauant  catholic- 
quement  en  bon  et  fidelle  subject  du  Roy,  et  suyuant 
les  conditions  et  ordonnances  de  lesglise  catholicque, 
apostolicque  et  romayne,  en  laquelle  veult  viure  et 
mourir  a  peyne  de  relaps.  Neantmoings  a  promis  viure 
paysiblement  en  sa  maison  sans  prendre  les  armes  aul- 
cunement,  sinon  par  commandement  de  leurs  Ma- 
gestes,  ou  de  Messeigneurs,  frère  du  Roy,  ou  lieutenant 
de  Sa  Mageste,  de  nabandonner  aulcunement  lad.  ville 
quelque  paix  ou  guerre  que  se  puisse  présenter,  ains 


—  S56  — 
rtSuiu  a  la  eoùmsriutr  m  lour  utHtfimnt'tt, 
ctt  oultre,  et  sujrur*  Uttt  «ilitfl»  «i 
é^a^L  Ua(seÊUi.  Fr«Mm«,  utthUt  UêpUnlê 
de  La  Vi«ai«;  imiut»  M^m, 

éÊtkàâÊàiÊàâËÊt 


—  256  — 
grains  aplicables  ,  moylie  au  Roy  ,  et  nioytie  pour  len- 
(retenement  des  soldatz  y  estans  en  garnison;  aasciuels 
habitans  et  soldats  respectiuement  est  enjoinet  se  com- 
porter les  ungs  auec  les  aultres  suyuant  anltres  précé- 
dentes instructions  en  toute  quiétude,  tranquillité  et 
modestie,  et  auM  soldatz  oentrer,  nesotirtir  et  prendre 
aulcuns  fruictï  ded  vignes^  jardins,  terres,  possédions 
et  propriétés  dieeulx  habitans  oultre  leur  gre  et  per- 
mission, a  peyde  de  lestrapade  ;  et  a  iceulx  habitans, 
de  no  habandonner  lad.  ville  a  peyne  de  saysie  de  leur» 
biens  et  réduction  dieeulx  a  la  main  du  Roy,  priuatyon 
des  priuilliegeB  apartenans  aux  vrays  citoyens,  et  que 
en  leur  lieu  et  a  leurs  despens  seront  entretenus  soldatz 
pour  fere  le  seruice  quils  sont  tenus  fere.  Faict  a  Mar^ 
uejolz  et  publie  a  la  place  ei  carrefours  de  lad.  Ville  ce 
XVII*  septembre  mil  cinq  cens  soixante  buict. 

Semblablement  informe  comme  plusieurs  habitans 
de  lad.  ville  estans  de  la  religion  prethendue  reformée 
sestoyent  absentes  dycelles,  reprins  les  armes,  assem- 
bles et  joincts  auec  les  rebelles,  et  lesquels  pour  le 
jourdhuy  ont  plusieurs  bleds  et  grains  en  lad.  ville  ; 
desquels  bleds  lênnemy  se  pourroit  (ortiflfier  au  préju- 
dice du  seruice  du  Roy,  auons  ordonne  que  loua  et 
chacuns  les  grains  appartenans  ausd^  de  la  religion, 
fuitifs  ou  sestans  rendus  absens  auec  les  eunemys  et 
ez  villes  et  lieux  par  eulx  occupes,  seront  prins  et 
saysis  soubz  la  main  du  Roy,  et  portes  en  la  présent 
ville  de  Maruejolz  ez  mains  dbomme  asseure  et  respott^ 
sable,  ou  du  clauayre  de  lad.  ville,  pour  les  conseruer 
illec,  ou  fayre  reduyre  trois  cens  cestiersenfarynepour 
sen  ayder  en  une  nécessite,  si  y  escheoit,  et  comme  par 
nous  seroit  ordonne  pour  le  seruice  du  Roy,  saulf  a  er^ 


—  267  — 

fayre  rembourcer,  si!  est  treuuc  faisable,  les  proprié- 
taires. 

Le  vingt  ungiesme  jourdud.  mois  de  septembre,  en 
la  ville  de  Meudc,  et  dans  la  maison  de  la  precentoire, 
nostre  maison  dhabitation,  sest  présente  lIlayreBrugas, 
consul,  accompaigne  Je  Jehan  Salanson,  lung  des  con- 
seillers, et  de  m.*  Jacques  Du  Brueil,  particullier,  ha- 
bitant de  la  ville  de  Chanac,  qui  ont  remonstre  pour 
et  au  nom  de  lad.  ville  nauoyr  moyeu  nourrir  les  soldatz 
par  nous  ordonnes  en  garnison  en  lad.  ville  et  chasteau 
de  Chanac,  sans  ayde  ;  nous  requérant  y  pourueojr 
pour  le  soulaigement  des  habitans  dicelle.  Sur  quoy, 
aurions  ordonne  que  lesd.  soldatz,  comprins  le  chief 
qui  leur  commande,  soubz  la  charge  du  cappitayne 
Bressolles,  estans  en  nombre  de  vingt  cinq  et  cinq 
montures,  seront  nourris  aux  despens  de  lad«  ville, 
faulx  bourgs  et  aultres  lieux  de  la  taliiabilite,  mande- 
ment et  paroisse  dud.  Chanac,  des  munitions  ordinayres 
que  pour  cest  effect  seront  faictes  par  les  consuls  et 
depputes  par  eux,  a  la  moindre  folle  despense  que  fere 
se  pourra,  auec  les  paroisses  du  Villar,  Salelles,  Le 
Brueil,  et  leurs  deppendences,  que  leur  auons  baillées 
en  aydes.  Cest,  Le  Villard,  pour  viogt  cinq  soûls  ;  Les 
Salelles,  pour  aultres  vingt  cinq  soûls  ;  et  Le  Brueil, 
pour  Tiogt  soûls  tournois ,  chacun  jour  ;  attendant 
quajons  moyen  leur  fere  fayre  monstre,  et  jusques  a  ce 
que  par  nous  aultrement  y  sera  proueu  et  ordonne. 
L^qu^s  habitans  et  aydes  seront  cottises  etcontraincts 
au  payement  chacun  de  sa  cottite,  comme  pour  les 
propres  affayres  du  Roy,  jusques  a  la  somme  de  dix 
lianes  loumots  pour  jour,  pour  lo  plus  ;  le  fort  pour- 
tant le  foible,  egualite  gardée. 


—  258  — 

Led.  jour,  auons  baille  noslre  ordonnance  aud.  tré- 
sorier pour  payer,  a  Pierre  Pujol,  la  somme  de  troy» 
liures  dix  soûls  tournois  que  luy^  auons  ordonnée  pour 
aller  de  la  ville  de  Mende  dcuers  Messires  de  Boddcz  et 
De  Lestaing,  pour  les  aduertir  de  larriuee  en  Giuauldan 
des  seigneurs  Dassier  et  Montuans  (1) ,  auec  leurs 


(t)  En  exécution  du  Manifeste  de  Gondé,  trois  corps  de  troop» 
(Languedoc,  Provence,  Daupbiné]  avaient  été  concentrés  à  Alais,  et  de 
là,  deraient  aller  le  rejoindre  à  La  Rochelle.  Ceux  do  Daophiné 
étaient  conduits  par  le  sieur  De  Montbmn,  ceux  de  ProTence  par  Paul 
Richelieu  .  sieur  De  MouTans  (Ifonliiotit)  et  ceux  du  Lunguedoe  par 
Beaodiné,  frère  d'Acier.  Ils  étaient  en  tout  Tingt-deux  mille  hommes 
de  pied,  et  araieot  de  douze  à  quinze  cents  cheTaux.  Jacques  De 
Cmstol,  seigneur  d'Acier,  était  à  leur  tète. 

L'histoire  de  Languedoc  nous  dit  que  ces  troupes  prirent  leur  roule 
par  le  Géraudan  ,  pillèrent  en  passant  Pradelles  et  Langogne  el  arri- 
Tèrent  en  cinq  jours  à  Milhau.  Le  passage  de  ces  troupes  en  GéTaadan 
dût  s'effectuer  du  SO  au  25  septembre.  Elles  suirirent  l'ancienne  Toie 
romaine ,  dite  rc^ardafia ,  jusqu'à  Langogne  ;  de  là ,  prenant  sur  levr 
gauche,  elles  durent  remonter ,  par  les  plateaux ,  la  rifîère  au  Im^ 
ifouyroUy  trarerser  la  plaine  de  Montbel  et,  par  les  environs  eu  Blvj- 
mard  rattraper  le  chemin  du  faite  de  la  Lozère  qui,  par  le  col  de  Mont- 
mirât  et  le  Causse  les  menait  en  droite  ligne  à  Milhau.  Le  docameat 
qui  ne  mentionne  aucun  fait  d'armes  par  suite  du  passage  de  oea 
troupes,  ne  laisse  pas  supposer  la  possibilité  d'une  autre  voie. 

Si  ces  troupes  n'avaient  eu  d'autre  but  que  de  se  porter  d'Alais  sur 
Milhau,  cette  pointe  poussée  sur  Langogne  et  Pradelles  serait  inex- 
plicable. Elles  auraient  dû  en  effet  quitter  la  regardanê  avant  d'entrer 
en  Gévaudan  pour  suivre  la  voie  d'arête  (ciroya^  qui  ,  au-dessus  de 
Concoules  les  conduisait  sur  le  faite  de  la  Lozère.  Ne  peut-oo  paa 
supposer  qu'elles  crojait  trouver  le  Gévaudan  endormi  et  faire  en 
passant  un  facile  pillage?  De  Langogne  à  Milhaa  la  voie  était  d'ailleurs 
toute  indiquée  par  Marvejols^  une  de  leurs  bonnes  villes.  Si  elles  chaft- 
gèrent  leur  route  ne  faut-il  pas  l'attribuer  à  la  vigilance  du  Baroa 
DeCénaret,  aux  prudentes  mesures  que  nous  loi  voyons  prendre  pour 
n'être  pas  surpris  par  le  passage  de  ces  troupes  ? 

Nous  aurons  occasion  de  voir  que  bon  nombre  de  réformés  de  Mar- 
vejols  et  des  environs  furent  les  rejoindre  à  Milhau. 


_  259  — 
trolippes  ;  et  aultre  pour  payer  a  Jacques  Hebrard,  la 
somme  de  soixante  soûls  tournois,  pour  estre  aile  dud. 
Mende  au  Puy  deuers  Monsieur  De  Rochebonne,  aux 
mesmesfins. 

Le  vingt  deuxiesme  jour  dud.  mois  de  septembre, 
auoDs  baille  commission  a  François  de  Pucbault,  pour 
leuer  cinquante  soldalz  ,  les  gecter  dans  la  ville  de  La 
Canorgue  pour  la  conseruer  en  lobeyssance  du  Roy, 
craignant  le  passaige  desd.  Seigneurs  Dassier,  Mou- 
tuans  et  leurs  trouppes  ;  a  la  charge  de  conférer  en 
toutes  choses  et  se  renger  par  laduis  du  seigneur  De 
Grand  Lac,  habitant  dud.  lieu. 

Led.  jour,  auons  baille  et  delliure  commission  a 

Jehan  Brunenc  ,  seigneur  De  La  Cornilhade  ,  pour  se 

rendre  dans  le  chasteau  de  Prades,  lez  la  riuiere  de 

Tam^eianec  les  habitans dud.  lieu,  et  son  mandement, 

fere  h  gvde  ({icelluy,  le  mainteny r  en  lad.  obeyssanre, 

'  le  passaige  aux  esleues  venans  du  couste  des 

D ce  pais;  auec  pouuoir  de  contraindre  lesd. 

hibitaBS  a  y  faire  guarde  par  tout  en  armes,  et  aussi  de 

laj  iMnûr  de  toutes  ustencilles  requises  par  lordon- 

naiiee  ém  Wiaj  ,  raysonnablement ,  le  fort  pourtant  le 

feiblecftfvalîte  guardee.  Ce  que  led.  De  La  Cornilhade 

sesl  ekar^  et  a  promis  fere  par  serement  preste  sur 

iei  amcts  Eoangilles  Nostre  Seigneur. 

Lefinft  iroysiesme  jour  dud.  mois  de  septembre, 
lii  fK  le  smiice  du  Roy  fut  mieux  laict,  mesmes 
le  patssaige  desd.  troupes  desd.  seigneurs  Das- 
et  Movtoans,  et  fere  tenir  les  gens  de  guerre 
I  soâtred.  gouuemement  mieulx  en  ceruelle 
et  fOÊÇti  t^Ênr  résister  et  nuyre  aa^l.  ennemys,  aucHis 
n  'bôrt  «ieiliurer  rommis^ion  a  Gabriel  Du  Boy*^, 


—  260  — 
escuyer,  sei^'iieur  dud.  lieu,  pour  commander  pour  le 
seruicc  du  Roy  ausd.  companies  et  aultres  qui  seront 
dressées  par  nostre  mandement  cy  après,  comme  ser- 
gent majeur,  et  fayre  tous  les  actes  aud.  estât  de 
sergent  majeur  appartenans  et  requis. 

Le  mesmes  jour  auons  escript  et  delliure  lettres  aud. 
Seigneur  Euesque  de  Mende  pour  fere  tenir  au  Roy  et 
a  la  Reyne,  contenans  aduertlssement  de  passaige  que 
iesd.  trouppes  faisoyent  par  le  Giuaudan,  du  peu  de 
forces  et  de  moyens  quauyons  de  leur  résister  a  la  cam- 
paigne  et  de  guarder  tant  de  villes  ;  leur  suppliant 
vouUoir  augmenter  nos  forces  de  quelque  caualleriie^ 
pour  guarder  la  campaigne  de.loppression  desd.  en- 
nemys;  nous  remeetant  plus  amplement  a  la  suflBzence 
dud.  Sire  de  Mende. 

Le  vingt  quatriesme  jour  dud.  mois  de  septembre^ 
en  lad.  ville  de  Mende,  et  au  deuant  de  la  porte  prin- 
cipalle  de  la  grand  esglise  •  se  sont  présentes  Gilibert 
Malian  ,  sire  De  Grand  Lac  ,  et  Pierre  De  Roquefùeil  ^ 
Sire  De  Pinet,  lesquels  ont  remonstre,  la  ville  de  L% 
Canorgue  les  auoir  pries  voulloir  prandre  la  chatte  de 
garder  lad.  ville  en  lad.  obeyssance,  auec  cinquante 
soldatz  jusques  a  la  prochaine  assemblée  des  Estats, 
et  saulf  a  leur  estre  pourueu  sur  leur  remboursement 
par  Iesd.  des  Etats  sur  led.  pais,  sil  est  treuue  que  fere 
se  doibue,  protestans  quils  ne  demandent  ny  veuDent 
aulcung  estât  pour  leur  entretenement.  Soubz  les- 
quelles conditions  et  heu  le  serement  desd.  De  Grand 
Lac  et  De  Roquefùeil,  en  tel  cas  requis,  et  faîctes  les 
submissions,  a  ce  necessayres,  leur  auons  expédie  et 
delliure  la  commission  par  eulx  requise.  Presens  Iesd. 
Du  Rogel,  et  Clément,  et  Pierre  Chieuraud  du  Puy. 


—  263  — 

Le  vingt  ciiiquiesme  jour  dud.  mois,  en  lad.  ville  de 
Mende,  et  dans  la  maison  de  la  precentoyre,  ou  faisons 
nostre  habitation,  y  ayant  faict  assembler  les  susnom- 
més Du  Rogct,  Du  Mas,  Malzae,  Achard,  Gerbaud  et 
Du  Prat,  leur  auoir  propose  y  auoyr  plusieurs  de  la 
nouuelle  oppinion  qui  sestoient  absentes  et  auoyr 
reprins  les  armes  ou  sestoyent  retires  ez  villes  et  lieux 
occuppes^  et  laisse  leur  biens  sans  conduite  aulcune. 
Et  après,  par  laduis  des  Susnommés,  auons  ordonne 
qui!  sera  enquis  desd.  absens,  reprinse  des  armes,  et 
retirement  desd.  de  la  religion  ez  villes  et  lieux  oc- 
cupes, par  lesbaillyetjuge  de  Giuaudan,  juge  royal 
de  Maruejolz  ,  ou  aultre  premier  magistrat  requis  ; 
et  que  les  biens  desd.  absens,  consistans  en  meubles, 
seront  mis  par  inueiltayre,  et,  tant  iceulx,  que  les 
immeubles,  reuenuset  fruicts  diceulx  régis,  gouuernes 
et  administres,  tant  en  recepte  que  despence  par  main 
de  commissaires  et  séquestres  qui  en  saichent  rendre 
bou  compte  et  reliqua,  quant  et  a  qui  par  Sa  Mageste 
ou  nous  sera  ordonne.  Et  pour  cest  effect,  lesd.  biens 
tant  meubles  que  immeubles  seront  mis  en  leurs  mains 
et  pouuoir  auec  deu  et  loyal  inuentayre.  Neantmoings, 
que  Jehan  Serre,  dict  Le  Montet,  sera  contrainct  rendre 
compte  du  troysicsme  des  fruicts  des  biens  de  son  feu 
payre ,  appartenant  icelluy  troysiesme  ,  a  m*  Helye 
Serre  ,  son  frère  ,  lung  desd.  séditieux  et  absens  ;  en- 
joignant aud.  iMalzac,  procureur  du  Roy,  fere  les  pour- 
suittes  a  ce  necessayres  pour  le  dcu  de  sa  charge,  et 
ausd.  magistrats  chacun  cndroict  soy  y  vacquer ,  tous 
aultres  affayres  postposes,  afin  que  lesd.  biens  ne  se 
perdent  ou  esgaront  ;  a  peyne  de  rospondre  en  leurs 
propres  et  priues  noms  et  de  mil  liuresdamando  enuers 


—  264  — 
le  Roy.  Et  pour  oost  cffect,  auons  mis  tous  et  chacun 
lesd.  biens  des  absents  soubz  la  main  du  Boy. 

Le  vingt  huictiesme  jour  dud.  mois  de  septembre, 
auons  escript  en  recharge  a  Leurs  Magestes ,  leur 
donnant  mesmes  aduis  que  a  la  despeche  précédente 
du  XX!!!""""  du  présent  mois,  et  delHure  le  pacquet  a 
Symon  Darlier,  pourteur. 

Le  mesmes  jour,  auons  escript  a  mond.  Seigneur  De 
Joyeuse  estant  dans  la  ville  de  Beziers,  des  affayres 
dud.  pays,  concernans  le  seruice  du  Roy,  et  du  pas- 
saige  des  trouppes  des  Seigneurs  Dassier  et  Moutuans 
en  Giuaudan,  par  Jehan  Vigan  ,  pourteur  de  Saincte 
Enymye.  Auquel,  pour  led.  voiaige,  auons  ordonne 
estre  paye  par  led.  trésorier  ou  son  commis  la  somme 
de  dix  sept  liures  doutze  sols  tournois ,  et  sur  ce  a  luy 
despechee  notred.  ordonnance. 

Le  mesmes  jour,  auons  baille  aultre  mandement  aud. 
trésorier  de  Icxtraordinayre  pour  delliurer  ez  mains 
de  m.®  Jehan  Carel,  nostre  despencier  ,  la  somme  de 
cinq  cens  liures  tournois  pour  nostre  estât  et  entrete- 
nement  de  nostre  train  et  suytte,  accordée  par  lesd. 
des  Estais  dud.  pays  pour  le  présent  mois  de  sep- 
tembre. 

Le  quatriesme  jour  du  mois  doctobre  ensuyuant, 
nous  sommes  achemine  en  la  ville  de  Maruejolz  pour 
pourueoir  a  lexecntion  de  nostred.  ordonnance  du  vingt 
cinquiesme  septembre  dernier  ;  et  aud.  faict,  auons 
mande  venir  dans  la  maison  du  susd.  Born  gouuern^ur, 
m**  Pierre  Crecy  et  Raymond  Prieur  ,  premier  et  der- 
nier consuls  de  lad.  ville,  auxquels  auons  onjoincl  nou^ 
bailler  par  déclaration  etroolle,  les  absens  de  lad.  ville, 
estans  de  lad.  prethcnduc  religion  ,  et  nous  nommer 


-  S65  -- 
|ui  8ont  ceulx  de  la  religion  catbolicque  dud.  Manie* 
dU  qui  sont  cappables  pour  estre  séquestres  et  eom- 
(lisaaires  pour  le  régime  et  administration  des  fruiots 
t  meubles  appartenans  ausd.  absent.  Le^uels  ont 
ict  et  affirme  Geruavs  et  aultre  Geruays  Polailhonsi 
ode  et  nepueu  i  Guy  Vaehery,  Jehan  Certain,  Dodon 
louain,  Pierre  Crespin,  Robert  De  LaRiuyere,  m/ 
kQthoine  Crecy«  Jehan  PrJm,  Pierre  Robin ,  seigneur 
teRessoucbes,  Jean  Ghiualier ,  beaufils  de  Pagesete  « 
ehan  Rocagel ,  Raymond  Baldin  «  Jehan  Laurens , 
Istienne  Meilhac  ,  Anthoine  Cheyroux ,  Anthoine  Pe 
«as  Cols,  m.""  Pierre  Meyssonnyer  et  Guillaume  Baldin, 
oushabitans  de  la  religion  catbolicque  dud.  Marue- 
olZi  estre  les  plus  suffizans  responsables  do  lad»  ville* 
esquels  auons  mande  venyr  deuant  nous  ;  et  compa* 
ans  \e%  aulcuns  leur  aiaoas  faict  entendre  nos(red« 
rdonnance,  et  la  nomination  faite  de  leurs  personnes 
•ar.lesd.  consuls.  Lesquels  se  seroyent  voUeus  excuser, 
hacuA  en  son  particulier  de  prendre  led.  séquestre. 
It,  la  estans,  m/  Jehan  Basçle»  juge  royal  dud.  Mar- 
lejolz,  luy  auons  enjoinct  procéder  a  lexecution  dud. 
équestre,  et  de  mesmes  aux  cappitaine  BressoUes  et 
ousuls  susd.  luy  tenir  la  main,  ensemble  aux  seques- 
res  comme  par  luy  seront  ordonnes,  et  dempecher 
ue  les  soldats  estans  en  garnison  en  lad.  ville  ne 
icent  aulcun  trouble  ausd.  séquestres. 
Le  mesmes  jour  auons  ordonne  et  faict  publier  par 
3us  les  carrefours  de  lad.  ville  lordonnance  que  sen- 
uyt  :  Lon  faict  a  scauoyr  a  tous  en  gênerai  que,  par 
rdonnance  dud.  Seigneur,  tous  et  chacuns  les  biens 
leubles  et  immeubles  appartenans  a  ceulx  de  la  nou- 
elle  prethendue  religion  qui  se  sonts^bscntes  et  rendus 

19 


—  206  — 
fuitifs  de  la  présent  ville  de  Maruejolz  et  retires  purj 
pourter  les  armes  contre  le  Roy,  ou  pour  donner  j 
moyen,  fdueur  et  conseil  aceulxqui  sesontdenOBVMl 
(^sleves  contre  La  Mageste  du  Roy  ,  sont  priiis ,  M}d|l 
et  mis*  a  la  main  dud.  Seigneur.  Desquels  sera  fdàl 
inuentayre  quant  aux  meubles  ;  et-quant  aux  imMif^i 
hles,  seront  mis  entre  mains  de  commissayrea  flélrl 
iceulx  régir  et  administrer  jusques  a  ce  que  aaltrâM  \ 
y  soit  pourueu  ;  faisant  inhibition  et  deffencea^toosîï 
peyne  delà  vie,  de  rien  non  prendre,  ny  touch6ir,lB7 
empêcher  lesd.  commissayres  en  ladministratMir« 
jouissance  dycculx.  '^ 

Aussi  est  faict  commandement ,  sur  sémblaMei 
peynes,  a  tous  manans  ethabitans  de  lad.  ville  de Maf- 
uejolz  de  ne  tenyr  caches,  ny  receler  aùleuiia  bietts 
appartenans  aux  susd.  de  la  religion  fiouuetledaiÉ 
ftualite  susd.  ;  et  ceulx  qui  en  auront  retire,  lësvenyr 
déclarer  et  exiber  par  deuant  mond.  Seigneur,  ou  jftot 
deuant  lesd.  commissayres  que  seront  a  ce  depputes  ; 
a  peyne  destre  punys  comme  Taulteurs  des  séditieux  et 
riebellesauRoy. 

Dnuantaige  sont  Taicles  inhibitions  et  defteuces  a  tous 
manans  et  habitans  de  la  présent  ville  de  Maruejolz, 
de  quelque  religion  quils  soyent,  ne  faire  aulcune  as- 
semblée particulière,  ny  tenir  conseil  sans  y  appellèr 
le  cappitayne  par  led.  Seigneur  estably  en  garnison  en 
lad.  ville  ;  aultrement  seront  punys  comme  monopol- 
leurs  et  séditieux. 

En  oultre  est  deflfendu  a  tous  soldatz  estans  en  la 
garnison  de  Maruejolz,  de  ne  prendre,  piller,  ny  sac- 
caiger  aulcun  bien  appartenant  ausd.  habitans  de 
Maruejolz,  de  quelque  religion  quils  soyent,  ne  iceulx 


j  —  267  — 

molester  eu  leurs  personnes;  ny  biens  ;  et  ce,  a  la 
pejne  de  la  hart. 

Le  cinquiesme  jour  dud.  mois  doctobre,  auons  ex- 
pédie commission,  a  m/  Gaspar  De  Goût,  juge  de  la 
court  commune  du  bailliaige  de  Giuaudan,  et  Jehan 
Bascle,  juge  de  la  court  royalle  de  Maruejolz,  et  a 
chacun  deulx;  pour  mectre  a  deue  et  entière  exécution 
nostred.  ordonnance  du  vingt  cinquiesme  septembre 
dernier,  appeleaùec  eulx  le  cappitayne  qui  commandera 
CD  nostre  absence  en  lad.  ville  ;  leur  donnant  pouuoir 
deconstraindrepour  le  faictdud.  séquestre  commepour 
les  propres  affoyres  du  Roy,  auec  injunction  dy  pro- 
céder a  toute  diligence^  et  nous  ccrtiiBer  dans  quin- 
zaine precizement  ;  a  peyne  de  nous  en  prendre  a  eulx 
et  de  respondre  en  leurs  propres  et  priues  noms  de  la 
perte  que  pourroit  aduenyr  desd.  biens  ;  et  ausquels 
auons  baille  le  rolle  desd.  absens,  a  nous  delliure  par 
lesd.  consuls  ;  et  enjoinct  denquerir  diligemment , 
secrettement  et  bien,  de  la  reprinse des  arme's  et  crymes 
commis  et  qui  se  commectent  journellement  par  lesd. 
absens  et  aultres  de  la  nouuelle  oppinion  ;  et  procéder 
contre  les  coulpables  ainsin  quil  appartient  ;  et  a  m.* 
Jehan  Malzac,  procureur  du  Roy  y  tenir  la  main  pour 
le  deu  de  sa  charge. 


Eleclion  consotaire  à  Mar? ejols.  —  frocédore  pour  toI  contre  le  soldai 
Loois  Du  Serre.  —  Réunion  des  notables  pour  le  dénia n tellement 
de  plosieurf  places.  Ordre  que  l'on  suit  pour  accueillir  les  afia. 
Vq  la  proi imité  des  ennemis,  on  surseoit  au  déman tellement.  — 
Jojeuae  est  informé  de  ce  qui  a  été  fait  dans  le  pajs.  —  Plaintes 
des  habitana  du  Blejmard  contre  les  courses  des  soldats  de  l'une 
et  l'autre  religion.  —  Pons  Des  Estreicts  chargé  de  faire  rccneiltir 
du  salpêtre  le  long  du  Tarn,  depuis  Ste-Eniroie  jusqu'aux  Vignes. 


—  i08  — 

^  Stisie  àeê  nmmw  de  BartiiélMij  Malaebaiie  ^  iBruiêr  ^  h 
chapellenie  de  St-Loop  et  qoi  porte  les  armet  «Tee  lea  rebeljea,' 
Jean  Vigan,  Pierre  Pujol,  Jacques  Hébrard,  eoTojés  en  Boaeq[M 
pont  obsenrer  les  eonemis.  —  Taie  du  paîn,  TÎn,  Viande,' aTwine 
à  Cbanao.  —  AntoiDe  Du  Prat  enroyé  à  la  Gonr  pour  flbire  tppron- 
Ter  lea  inpoèiciona  Tolées  aux  Etats.  -^  Abjuration  de  GniUaMM 
EojaWin  ,  notaire  de  Rieotort.  ~  Meurtre  de  Jean  de  Vivaiae. 
Actirité  dans  les  recherches  de  la  part  du  gouTemeuf.  Sentence 
rendue  i  la  porte  d'Ajgoespasses.  —  Lettres  de  Montfno  tranemim 

•  nn  IhÊf  et  en  Aurergne.  —  Abjoratîon  de  Jaoqnee  Dn  Braeîl, 
praticien  de  Chaoac.  —  i^otoine  De  Narbonne  antorisé  à  BMtlvt 
garnison  à  Redossas.  —  Lettres  de  Joyeuse  pour  la  réduction  de 

'  Tlllefert. —  Ordonnance  pour  le  désarmement  à  Varrejola. —  M- 
diretion  de  Pierre  Joare.  cnpiiatne  des  réiorniéi  dn  llar?efob.*- 
M  oooipegqie  de  Bressqlles  réduite  à  deux  cent  bomnaoe.  -^  Ab- 
juration de  Durand  Barthélémy  ,  charpentier  de  Martejoliu  — 
Découverte  d'échelles  et  poudres  cachées  dans  la  maison  de  Pterre 

'  '  "De  Bom.  —  Anrette  De  Gassaigees  et  Claude  Grégeire  an  dut gnnt 
dé  In  garde  dn  château  de  Aoebebla?^.  -  Le  Baron  reonit  avli  de 

:  l'élection  consulaire  df  Flerac ,  qui  a  ét  double  :  eathoUqne  et 
protestante.  Arant  de  prononcer,  il  conroque  les  anciens  et  les 
noureanx  consuls  et  deux  conseillers.  Sur  l'a? ia  des  derniers  ,.il 
'  aaainlf eni  lea  consuls  catholiqnea.  —  Ordonnance  qni  ixe  an  jenr 
.,  iKMir  fsire  baptiser  à  l'éfliae  catholique  de  Marrejols  lea  enfants 
des  protestans.  —  La  compagnie  de  Bressolles  enrojée  à  Florae^ 
et  celle  de  La  Caxe  à  Marrejols.  Défenses  sérères  contre  les  Tels 
des  soMaU  à  leurs  bétea.  Remise  dn  comme ndeaaent  pnr  Im  eMt, 
maius  touchées,. etc.  —  Pierre  Verdier  enwjé  ponr  snnreiUer  ka 
réformés  en  Ce? ennes  et  ailleurs.  —  Visite  des  armes  et  munitions 
de  Marrejols.  —  Jacques  Rouet,  enrojé  à  Paris  auprès  do  Maréchal 
de  DamTille. 

Le  sixiesme  jour  dud.  mois  dootobre,  en  lad.  ville 
de  Maruejolz  et  dans  la  maison  consulayre.  par  deuant 
nous  a  este  procède  a  lelection  et  création  des  consuls 
de  lad.  ville,  pour  lannee  prochaine,  présent  et  assis- 
tant le  susd.  Malzac  procureur  du  Roy.  Et  ayant  este 
esleus  Geruays  Polalhon,  Guillaume  Fortis,  et  Pierre 
Metihac,  en  consuls,  leur  auons  faictprester  leserement 
en  tel  cas  requis,  et  ordonne  quils  seroyent  installes  le 


-  269  — 
lefiileiiiaiu  su>uanl  la  coustuina,  concilie  plus  auiplc- 
meut  appert  par  la  procédure  sur  ce  faicte  et  receue 
par  m/  Jehan  Des  Estreicts  ,  nosire  secrétaire ,  et 
Pierre  Meyssonnier,  notayre,  de  teneur  :  lao  mil  cinq 
ceofi»  etc. 

Et  îUec  mesnies  sans  diuertir,  auons  faict  comaiander 
ausd.  Crecy  et  Prieur,  consuls  de  l^nnae  passeOi  de  pauf 
le  Roy,  de  par  tout  le  jour  inectre  deueirs  nous  toi^af^t 
chacuDs  les  roUes  des  impositions  faictepr  durant  lanniQa 
de  leur  consulat*  tant  par  euix  que  par  le  Sire  Dm 
Tboras  et  aultres  ,.  aultremeni  a  ce  seroieqt  ils  con^ 
traincts  par  eorp^;  ^t  semblable  comnianden)ent,auon3 
faict  a  m.^  Jacques  Fabry  et  Guillaume  Gralle,  consuls 
de.  laonee  précédente.  Lesquels  ont  offert  fere  leui^ 
debuoir,  disans  lesd.  roUes  estrepour  le  jour  dbuy  az 
mains  et  pouuoir  du  clauayre  de  lad.  ville.  Et  au  com- 
mencement de  son  libre  y  est  lestât  de  toutes  lesd.  inir 
positions  faictes  durant  leur  année.  Presens  m^  Jehan 
Crecy,  chanoyne  ;  Jeban  Laurans  ;  Pierre  Crespin  ; 
Oodon  Cousin  et  Guillaume  Baldy,  dud.  Maruejolz. 

Le  septiesme  jour  dud.  mois  doctobre,  aduerty  Loys 
Du  Serre^  natif  de  Beaumont  en  Viueroys  et  marié  au 
Monastier,  aoldat  de  la  companye  du  eappitayne  Eres- 
soUes,  estre  accuse  auoyr  desrobe  une  arcquebuse  a 
Pierre  Brunel,  aultre  a  Guillaume  De  Coblador,  et  nng 
roet  a  ung  soldat  de  Lengounheet  ung  manteau  a  Jebai) 
Traueheseps,  tous  soldats  de  lad.  companye  ;  auons 
enjoioct  aud.  eappitayne  Bressolles  nous  représenter 
etadflaener  led.  Du  Serre,  soldat  ;  ce  quil  auroit  faict. 
£t  estant  deuant  nous ,  laurions  înteroge  sur  lesd, 
larrecias;  que  déprime  facelesauroitentyerementnyes; 
et  luy  ertans  soustenus  constamment  par  lesd.  com- 


—  270  — 

paignons  soldatz^  luy  auryons  faict  cxiber  lestrapade. 
Laquelle  veue,  auroit  confesse  auoyr  desrobe  larcque* 
buzedud.  DeConblador ,  peult  auoyr  ung  mois,  delà 
boticquedungmercbantdud.MaruejoIz,  appelé  Baldin; 
et  quelque  temps  auparauant,  auoir  desrobe  a  ung 
aultre  soldat,  au  corps  de  guarde  de  la  porte  de  lad. 
Tille,  ung  pistollet,  lequel  auoyt  despuis  vendu  a  Jehaa 
Daluernhe,  bornhedud.  Mende,  le  prix  de  deuxliures 
tinq  soûls  tournois;  et  aussi,  auêyr desrobe  led.roet 
dune  arcquebuze  estant  aud.  corps  de  guarde  de  noict, 
appartenant  a  ung  soldat  quil  na  seeu  nommer»  et 
icelluy  après  auoyr  vendu  a  ung  aultre  soldat  le  pris 
de  trente  soûls  tournois.  Mays  naucût  il  desrobe  aultre 
chose  ;'nous  prians  Itiy  pardonner  lesd.  fouîtes.  Veu 
son  jeune  eaige  de  vingt  quatre  ans,  et  que  pour  lad- 
uenyr  il  se  retireroit  et  seroit  plus  saige,  pour  panitton 
desquels  larrecins,  auons  ordonne  quil  auroit  trois 
coups  de  lad.  estrapade,  que  luy  auons  faicteincon* 
tinent  reailement  exécuter  en  sa  personne  en  la  place 
publicque  dud.  Maruejolz  par  m/  Arnauld,  exécuteur 
des  haultes  œuures,  a  lassistance  dud.  De  Bressolles, 
cappitayne  et  des  soldatz  de  sad.  companye.  Et  au  sur- 
plus, quil  rendroit  lesd.  choses  desrobees  t  qui  appar- 
tenoyent  ;  et,  jusques  ce  faict,  tiendroit  prison  ,  luy 
deffendant  et  a  tous  les  aultres  soldatz  tant  de  lad. 
companye  que  aultres  estant  establyes  en  nostre  gou- 
uernement  de  ne  doresenauant  user  de  semblables 
actes  et  larrecins  a  peyne  destre  pendus  et  estraingles. 
Le  lendemain,  huictiesme  jour  dud.  mois  doctobre, 
en  la  ville  de  Mende ,  et  dans  la  salle  de  la  maison 
de  la  precentorye,  auons  iliec  faict  assembler  Mes- 
sieurs Du  Roget,  Jehan  Bonyol,  preuost,  et  Raymond 


"^ 


—  271  — 

Clsàusire^   baille  du  Chapilre ,  Anthoiue  Du  Pi^at  « 
ehanoyiie,  Jehan  RoasaU  baille  du  cierge,  et  iehan 
Nigri,  conseillier  dud.  cierge  de  lesglise  cathedralle 
de  M^ide;  Christofle  De  Pinedoo,  substitut  du  commis 
des  uables ,  Claude  Acbard ,   premier  coûsul  dud. 
Meode,  Ajmar  De  Rochemeure^  seigneur  Du  Bessetet 
Du  Boys  du  Mont,  Claude  De  Molette,  seigneur  De 
Maarengiers,  Bertrand  DeMoustuejouls;  seigneur  De 
La  €aze,  François  Du  Mas,  licencie,  Jelian  Malzac, 
prociîreur  du  Boy  aud;  bailliaige  de  Giuaudan  et  Andrc 
DeChalôlbet,  scindic  dud.  pays;  auxquels auons  faict 
fayre  lecture,  par  nostred^  seoretayre  de  la  commission 
a  nous  eouéyee  par  ledy  Seigneur  De  Joyeiiae,*  du> 
djxiesme  jour  daoust  dernier  pour  faire  abattre  etdeé^ 
molyr  les  forteresses  et  ouurir  tes  murailles  des  villesi 
de  Mamejolz,  Ispaignaè,  Chanac,  Almont,  Chirac  et| 
Florac;  a  lexecution  de  laquelle  ne  vouldrionsipre^ 
céder  sans  auoyr  sur  ce  leur  aduys,  comme  represen- 
tans  le  coi^  mixticque  dud.  pays.  Et  poar  cèst  eifect ,' 
le  suad*  De  Ghalolhet ,  sdndic ,  entenduela  teneor  de' 
lad.  commission  ,  pour  les  causes  y  contenues,  a  reqfuis- 
Icelle  cstre  eiLecutee  sellon  ses  formes  et  teneur.  Et  sur 
ce,  ayant  fsict  courir  les  voix  : 

Led.  Du  Roget  a  este  daduys  que  débutons  procéder 
a  labbatement  des  villes  mentionnées  en  lad.  commis- 
sion le  plus  tôt  fere  se  pourroit  pour  le  soullaigement 
du  pais. 

Led.  Seigneur  Preuost  et  Claustre  ont  dict  que  le 
Chapitre  nest  aulcunement  expérimente  au  faict  de  la 
guerre»  et  ne  scauroit  donner  aduis  si  le  desmantelle- 
ment  desd.  villes  est  necessayre.  Toutesfois ,  veu  la 
pauorete  du  pays  qui  na  moyen  tenir  garnison  en  tant 


—  278  — 
de  lieux ,  sur  lexccution  do  lad.  commissioB;  v  aen 
remeetoit  a  loppinlon  des  genlilshoinines  de  nostre 
conseil,  exporimentes  au  feict  de  la  guerre. 

Led.  Du  Prata  este  daduys  quon  doibt  attendre  pour 
le  reguard  de  Marnejqlz  et  Florac  le  commaAdemeiit 
du  Eoy  et  quant  aux  aultres  villes  mentiouMes  en  lad: 
commission,  lesmantellement  doibt  estve  exécute. 

Lesd.  Rossai  etNigrionteste  dopinion  exeoalerJadt 
commission  en  ce  qui  concerne  Florào  el  Ispaignaè,  et 
quant  au  surplus,  nous  debuyonb  attendre  la  Tcilonta 
et  oommandement  du  Roy. 

Le  susd.  De  Pinedon  a  dict  quon  ne  peult  garder 
lesd.  villes  sans  ai^nt  et,  veu  leur  rebelKen,  que  ddn 
uioUssuyuref  et  exécuter  la  commission;  toute foiSt 
pour  le  regard  de  Alar uejolz  qui  est  lune  dm  pnifiei*^ 
pâlies  villes  du  pais,  quil  serait  fort  hon  daUcndi«  la 
volupté  du  Roy. 

La  sued.  Achard  a  renM)nstre  auoyr  este  deuers  led. 
Seigneur  De  Joyeuse,  pourter  lad.  commission  et  e»-- 
tendue  la  volonté  que  led.  Seigneur  a  au  bien  public  et 
soullaigement  du  panure  peuple;  et  veu  quon  na 
moyen  soffirir  la  deapence  dentretenir  tant  de  gamieeno 
esd.  villes,  est  daduis  lad.  commission  dud.  Seigneinr 
De  Joyeuse  debuoyr  estre  exécutée ,  veu. que  les  villes 
y  mentionnées  uonl  este  que  une  retraiete  des  ennémys 
du  Roy. 

Led.  De  Rocbemeure  a  este  daduis  que,  veu  quf  le 
pays  ne  peult  souffrir  la  garnison  quil  conuîent  enlie- 
ttnir  ez  villea  occupées  cy  douant,  et  quil  aum  aaacai 
a  fayre  entretenir  la  garnison  ordonnée  pour  les  villei^ 
de  Monde  et  de  MaruejoU ,  aans  pour  ce  entendte  iwti 
treîndre  ny  interpréter  lad.  commission,  quil  luy  seoH 


—  871  — 

Claustre  5  baille  du  Chapilre  ,  Anthoine  Du  Prat  « 
chanoyae,  Jehan  Rossai,  baille  du  cierge,  et  lehan 
Ni^ri,  conseillier  dud.  cierge  de  lesgUse  cathedralle 
de  Mende;  Christofle  De  Pinedon,  substitut  du  commis 
des  nobles  ,  Claude  Acbard ,    premier  coûsul  dud^ 
Mende,  Ajmar  De  Bochemeure^  seigneur  Du  Bessetet 
Du  Boys  du  Mont,  Claude  De  Molette,  seigneur. De 
Maurengiera,  Bertrand  De  Moustuejouls;  aeigneut  De 
La  Caze,  Franco»  Du  Mas,  licenpie,  Jehan  Malzac, 
procateurdu  Boy  aud;  bailllaige  de  Giuaudan  et  Andvf 
DeChalôlbet,  scindic  dud.  pays;  auxquels auonsfaict 
fayre  lecture  par  nostred*  seoretayre  de  la  commission 
a  noua  eauéyee  par  led^  Seigmeur  De  Joyeûae,*  du) 
dixieame  jour  daoust  dernier  pour  faire  abattre  etdea^ 
molyr  les  forteresses  et  ouurir  les  murailles  des  villesi 
de  Mamejole,  lapaignibe,  Chanac,  Alinont^  CSiiraè  eti 
Florac;  a  lexecution  de  laquelle  ne  vouldrionsippe^ 
céder  sans  auoyr  sur  ce  leur  aduys,  comme  represen- 
tans  le  corps  mixticqfue  dud.  pays.  Et  poar  cèsteffiect  ,^ 
le  sutd^  De  Chalolhefc ,  scindic ,  entendue  la  teAeor  dei 
lad.  commission  ,  pour  les  causes  y  contenues,  a  reqluis' 
iceile  cetre  exécutée  sellon  ses  formes  et  teneur.  Et  sut 
ce,  ayaoè  faict  courir  les  voix  : 

Led.  DuRpgeta  estedaduys  quedebuions  procéder 
a  labbatement  des  villes  mentionnées  en  lad;  oommis-' 
sion  le  plus  tôt  fere  se  pourroit  pour  le  souliaigement; 
du  pais. 

Led.  Seigneur  Preuost  et  Claustre  ontdictquele 
Ch^^re  nest  aulcunement  expérimente  au  faict  de  la 
goerret  et  ne  scauroît  donner  aduis  isr  le  desmautelle- 
meat  désd.  villes  est  nccessayrc.  Toutesfois,  veu  la 
paaorele  du  pays  qui  na  moyen  tenir  garnison  en  tant 


—  274  — 
resclial  ;  plus  tost  toutes  foys  si  les  susd.  Seigneurs  dé 
la  noblesse  trcuuent  bon  quoh  doibue  procéder  and. 
esmantellenient  et  [que  le  pays  ne  puisse  porter  la 
charge  dy  entretenyr  garnisons,  sen  remectoit  a  leurs 
oppinious. 

Entendues  lesquelles  oppinions,  et  veu  que  nous 
auona  les  ennemys  a  lenteur  de  nous,  tant  du  coaste 
desGeuenes  que  du  Rouergue,  joinet  lé  passaige^es 
susd*  Seigneurs  Dassier  et  Moutudns,  au  moyen  des- 
quelles nous  seroit  impossible  pour  le  présent  prociéder 
aud.  esmantellement  sans  mectre  lesd:  villeè*  a  ilég 
dangier  destre  perdues  et  surprinses  par  lennemy  qui 
sen  pourroit  fecillement  amparer  des  lors  qtieanffotas 
ftict  OQurir  en  aulcuns  endroicts  les  muralhes  dyeellesr, 
attendu  le  peu  de  forces  quauons  assemblées  qui  "ne 
pourroyent  soustenir  aulctinemént  les  brecfaesét  otf- 
uertures,  auons  ordonne  quil  sera  sureis  a  lexeciMK>n' 
dud.  esmantellement  jusques  acequelesd.  empeclie- 
mens  seront  tolIu8|et  aurons  aduerty  le  Roy  et  moiid. 
Seigneur  le  Mareschal  de  lad.  commission,  et  sur  eêr, 
entendues  leurs  vol untes. 

Lé  doutziesme  jour  dud.  mois  doctobre,  le  seindiè 
des  manans  et  habitans  du  Bleymard  nous  ont  présente 
requeste  faisant  mention  de  plusieurs  coursses  que* 
auleuns  soldatz  tant  dune  religion  que  aultre  journel- 
lement fontisur  led.  lieu  Jet  enuyrons  ;  sur  laqueHe 
auons  ordonne  quils  sont  faictes  deffences  aux  nommés 
en  la|requeste  et  aultres  de  quelque  religion  que  soyent, 
ne  commectre  ou  entreprendre  tels  et  si  dampnables 
actes  sur  les  yrays  et  fidelles  subjects  du  Roy  a  peyne 
destre  pendus  et  estraingles.  Et  ou  par  eulx  seroit 
aHenipte  le  contrayre,  est  enjoinct  a  fous  catholicques 


—  276  — 
et  fidelles  subjeets  de  Sa  Mngoste  se  assembler  a  son 
de  tocquesain  ou  aultrement  pour  rompre  les  desseings 
de  tels  volleurs  et  perturbateurs  du  repos  public,  les 
prendre  et  saysir  au  corps,  yceulx  nous  admener  a 
bonne  et  seure  garde  pour  estre  punys  de  lad.  peyne, 
ou  aultre  sellon  lexigence  des  cas. 

Leqoinziesmejourdud.  mois  doctobre,  pour  fournir 
aux  munitions  de  guerre,  necessayres  pour  le  seruice 
du  Roy  en  la  présent  ville  de  Mende  et  pays  de  Giuau- 
dan,  anons  commis' et  deppute  Pons  Destreicts,  mer- 
chant  dud.  Mende  pour,  aux  fins  de  faire,  ou  fere  fayre, 
la  salpêtre  le  long  de  la  riuyere  de  Tarn,  scauoyr  : 
depuis  la  ville  de  S.^  Enymye  jusques  au  lieu  des 
Vignes.  Lequel  Destreicts,  pour  ce  reguard,  ne  pourra 
employer  aultres  que  personnes  catholiques,  bons  et 
Gdelles  subjeets  du  Roy  ;  desquels  il  sasseurera  et  en 
respondra  en  son  propre  et  priue  nom.  A  la  chaîne  de 
pourter  ou  fere  pourter  en  lad.  ville  de  Mende  toutes 
lesd.  salpêtres  en  toute  asseurance,  pour  y  estre  de- 
bittees  pour  le  seruice  du  Roy  suyuant  nos  mandemens 
et  ordonnances.  Et  pour  cest  effect,  prendra  terres  et 
aultres  choses  necessayres  ez  enuirons  a  la  moindre 
folle  des  propryetaîres  des  terres  que  fere  se  pourra. 
Luy  faisant,  et  a  ses  commis,  ou  ayans  de  luy  charge, 
inhibitions  et  deffences  de  .ne  bailler  ny  débiter  Icsd. 
salpêtres  aux  ennemys  de  Sa  Mageste,  ny  aulcunement 
maluerser  pour  la  confection  dycelles  en  façon  quel- 
conque. Semblablement  est  deffendu  a  toutes  personnes 
de  quelque  qualité  quelles  soyent  dans  nostred.  gou- 
uemement  nentreprendre  la  confection  desd.  salpêtres 
sans  préalablement  nous  fere  apparoyr  de  leurs  pou- 
uoîrs  ou  obtenir  de  nous  semblable  commission,  sur 


—  276  — 
les  peyaes  que  de  droict  et  contenues  aux  ordonnances 
royaulx*  Enjoignant  aud.  Destreiots  et  a  tous  aultres 
qui,  de  sou  commandement ,  y  trauaillepont  de  ce  que 
sera  faict  en  cest  endroict,  nous  certifier  de  quinzaine 
eq  quinzaine,  soubz  mesmes  peynes»  et  aultres  arbi-» 
trayres. 

1.6  me3mes  jour,  se  serait  présente  deuant  nousl^. 
Pons  De^reicts,  lequel  acceptant  lad.  charge,  «iliroît 
pring(ie  qous  le  serenen^  de  fidellite  de,  bjen^dei^ 
ment  et  eu  sayne  conscience^  verser  en  lad.  charge»  (^ 
poy^  cest  effect  obseruer  et  faire  observer  de.poinctiei^ 
poiqç^le  couteau  en  nostred.  ordonnance.  Pre^ns  m»^ 
Jehaa  Garel,  ^et  Jehan  Quarante,  prebtre  de  La  Car 
norgue. 

Le  mesmes  jour,  auons  baille  a  Jehan  Vigan,  pQur- 
teur  de  Saiqcte  Enymye,  nostre  ordonnance  pour  estra 
paye  par  le  susd.  trésorier  de  la  somme  de  vingt  Uure^i 
tournois  pour  ses  despens,  journées,  et  vaccations  du 
voiaige  quil  sen  va  présentement  faire  de  la  villa  de 
Mçnde  a  Tholoze,  deuers  Monsieur  De  Joyeuse  pouTjt 
ay  moyen  de  nos  despecbes,  linformer  de  lestât  Qt 
afiayres  du  pays,  importuns  le  $eruice  du  Roy  et  faict 
de  la  guerre  ;  ayant  este  led.  Vigan ,  ces  jours  pass<^  «, 
destrousse  et  deualise  par  Içs  ennemys  près  Ânduze^ 
pourtant  semblable  despeche.  Et  semblablement  »  ^ 
Jacquets  Pojol,  a  este  delliuree  aultre  ordonnance»  sur 
led.  trésorier  pour  le  fere  payer  de  la  somme  dç  six 
liures  dix  soûls  tournois  pour  sa  despence,  journées  et 
vaccations  de  deux  voiaiges  par  luy  faicts  au  lieu  de 
Monstuejouls  et  Seuerac  pour  descouurir  les  desseings 
des  ennemys  qui  les  occupent  contre  led.  sçruice  du 
Roy. 


—  27Î  — 
Le  setziesme  jour  dudi  mois  doctobre,  en  lad.  ville 
de  Mende  et  dans  ladite  de  la  maison  dé  )a  preceirtorye 
oa  fesoii$  liostne  habitation  ,  aduerty  comme  m.*  Bar- 
thélémy Malachane,  rentier  de  la  Chappellenie  de  Sainct 
Loap  porte  ordinayrement  les  armes  et  tient  le  parti 
des  rebelles  au  Roy,  a  faic te  procuration  a  Pierre  Blanc 
dAUeoc  pour  leuer  trente  cestier  froment  et  quinze 
AoTge  des  fruiets  de  lad.  Ghappe/Henie  ;  Acte  receu  par 
m.«  Anthoine  Blanc,  notaire  ;  auons  faict  commande- 
meot  aud.  Blano  de,  au  moyen  de  lad.  procuration. 
Taire  la  ouillette  et  leuee  dud.  bled  le  plus  diligemment 
que  fere  se  pourra  ;  et  ce  fiaict^  luy  auons  deffendu  de 
Be  séti  dessaysir  aulcunement,  ains  le  conseruer.soub^ 
la  main  du  Roy,  jusques  a  ce  qm  autrement  par  nous 
en  seroit  ordonne.  A  quoy  led.  Blanc  a  offert  ohéyr. 
Presens^  m.""  Jehan  Daude,  de  Lauberc,  et  Estienne 
lodet  dAllenc» 

Peu  après,  aduerty  du  peu  de  debuoir  que' m'.*'  Jehan 
Viuyan,  receueur  particullièr  do  présent  diocèse  et  ses 
commis  font  pour  la  cuilletteet  leuee  tant  des  deniers 
des  ayde  et  octroydu  Roy  que  aultres  couches  ou  mys 
par  manyere  dempruntsur  ies  habitans  du  pays,  pour 
son  service  et  entretenement  des  gens  de  guerre  qui  y 
sont  en  garnison  ;  auons  ordonne  que  led.  VMiyan 
remectroit  deuers  nous  les  dilligences  quil  pretendoit 
auoyr  faictes  ou  ses  commis  a  leuer  les  restes  desd. 
impositions  et  emprunts,  par  tout  le  jour,  aultrement 
descbeu  de  leffeet  dycelles,  et  sans  y  auoir  aulcung 
reguard,  les  parties  qui  se  treuueront  restans  a  leuer, 
luy  seront  passées  comme  deniers  receus;  et  que  luy 
seroit  inthime  par  nostre  Secretayre.  Qui  nous  a  rap- 
porte ainsin  lauoir  faict  le  mesmos  jour;  et  que  led. 


—  878  — 
Viuyan  luy  auroit  respondu  âuoir  lesd.  diligences 
deuers  Estienne  More,  son  commis,  et  quil  les  recon- 
ureroyt  le  lendemain  ;  et  aussi  en  feroit  il  de  plus  im- 
pies. Presens  le  susd.  Seigneur  Du  Rogetetaultres. 

Led.  jour  auons  faict  despechcr  au  susd.  trésorier 
aultre  ordonnance  pour  payer  a  Claude  Du  Bojs, 
fondeur,  la  somme  de  vingt  cinq  liures  tournois,  tUnt 
pour  la  fourniture  de  certain  fer,  que  pour  la  fac^B  et 
fonte  de  certains  bollets  fer,  par  luy  faicts  et  remys  au 
ipagazin  de  la  ville  de  Mende,  pour  la  munytion  dad. 
pays,  et  entre  nos  mains  ;  ny  ayant  aultre  guarde. 

Le  dixseptiesme  jour  dud.  mois  dootobre,  pour  les 
despens,  journées  et  vaccations  du  voiaîge  que  Pierre 
Pojol  son  alloit  fayre  présentement  a  Meyrueis,.liilhau 
et  Capdenac  pour  recognoistre  les  forces  de  leonemy 
eiaultresparticullarites  seerettes  concernans  leseruice 
du  Roy,  auons  ordonne  et  faict  delliurer  nostre  ordon- 
nance aud.  Pojol  pour  recouurer  dud.  trésorier:  la 
somme  de  quatorze  liures  tournois.  Et  le  mesmes  jour 
auons  delllure  aultre  nostre  ordonnance  a  Jacques 
Hebrard,  pourteur,  pour  recouurer  dud.  trésorier  la 
somme  de  dix  liures  tournois  pour  ses  dépens,  journées 
et  vaccations  du  voiaige  que,  par  nostre  commande- 
ment, sea  alloit  présentement  fere  ez  villes  de  Milhao, 
Seuerae,  et  Bertholenc  pour  affayres  secrets  importans 
led.  seruiee. 

Le  dix  neufuiesme  jour  dud.  mois  doctobre  le  susd. 
Jehan  Viuyan  ,  receucur  ,  nous  a  présentée  requesie 
attachée  auec  ses  prethendues  diligences  ;  sur  laquelle 
auons  ordonne  que,  sans  aulcunément  approuuer  les- 
dictes  diligences,  les  nommes  ez  exploicts  et  aultres 
quappartiendra,  seront  contraincts  au  payement  des 


—  Î79  -^ 

5U>iiimes  deueâ,  coirnne  pour  les  pmpres  deniers  et 

affayres  da  Roy  ;  et  le  suppliant,  a  fere  plus  amples 

diUigences  dans  buiclaine  prochaine,  a  peyne  den  res- 

lK>ndreeB  son  propre  et  priuenom  des  despens,  dom- 

maiges  et  intérêts  ;  et  a  tous  justiciers,  ofiieiers  et 

subjets  du  Roy,  en  ce,  luy  tenyrla  main  et  a  ses 

commis  et  enuoyesa  peyne  de  rébellion  et  desobeys- 

sanee. 

Le  vingt  deuxiesme  dud.  mms,  le  susd.  Malzac,  pro- 
cureur du  Roy,  nous  a  présente  aultre  requeste  pour 
faire  eoqitôrir  de  certaines  impositions  et  leuees  de 
deniers  4fueauleuns  gentilshommes  font  sifrlefif  sabjects 
du  Roy  du  presenlpays^  etempech6meritquilsdoM>ent 
a  la  ieuee  des  deniers  du  Ro?,  et  de  la  solde,  a  laquelle 
a  este  appoiocte  estre  feict^  ^les  inhibitions  requises 
sur  les  pef  nés  contenues  aux  edicts  du  Roy  ;  et  des 
contreuentions  et  contenu  en  lad.  requeste,  enquispar 
les  bailly  et  juge  de  Giuaudan  et  de  Mende,  ou  teurs 
lieutenans  et  premier  magistrat  sur  ce  requis  pour 
linquiftition  faicte ,  deuers  nous  remise  ,  estre  proueu 
ainsin  quil  appartient. 

Le  vingt  quatriesme  jour  dud.  mois  doctobre,  sur  les 
plaînctes  a  nous  faictes  tant  par  les  soldats  tenans 
garnison  en  lad.  ville  de  Ghanac ,  que  par  les  consuls 
de  lad.  ville,  comme  lesd.  soldatz  ne  pouuoyent  bon- 
nement se  nourrir  de  la  solde  a  eulx  ordonnée,  veu  la 
charle  des  viiires,  et  estre  hesoing  y  pourueoir  dung 
taux  honeste  ;  heue  sur  ce  conferance  auec  lllayre 
Brugas,  consul,  Guillaume  Jaifre,  Jehan  Salanson  et 
Jehan  Mazet,  conseilliers,  Jeban  Vanmale,  dict  Boscas; 
m.«  Guillaume  Pages,  prebtre,  Anthoine  Clemens,  de 
iessouches  ,  Estienne  Chauzoyn  ,  Anthoine  Cortial , 


Estieime  Gazanheet  Jacques  Pods,  dud.  Chaaae,  auoM 
taxe  et  aduallue  pour  la  nourriture  desd*  soldats  «  par 
prouisioD/et  jusques  a  ce  que  tultremeat  en  soit  or^ 
donne»  Scauoir  est  :  la  pinte  vin  vieulx,  mesure  dud. 
lieu  commune,  dix  huict  deniers  tournois  ;  la  pinte  du 
vingt  nouueau,  un  soûl  ;  la  liure  pain  froment,  trois 
deniers  ;  la  liure  motton,  ung  soûl  ;  la  liure  beuf  oo 
vache,  six  deniers  ;  le  quintal  foing,  six  soûls  tournais; 
le  qinintal  paille,  trois  soûls  ;  It  liure  du  lard  ou  bacdon 
salle,  dix  huict  deniers  tournois  ;  la  liure  de  la  hrebîs^ 
huict  deniers  tournois  ;  et  lauoyne,  â  trente  soûls  le 
cestier,  pour  quatre  cheuaulx,  sil  y  en  a  en  lad.  gai^ 
maoo.  Lesquels  consuls  feront  pourueoyr  ausd.  soMtli 
desd.  viures  a  eulx  necessayres,  rayaooliabfement,  par 
le  pourueoyeur  et  viuandier  quils  pourront  aud.  efiéct 
•slire  et  choisir,  en  payant  suyuant  lad.  taxe.  Deffon- 
dant  ausd.  soldatz  de  ne  rien  prendre  dud.  viuandier 
ny  aultre  desd.  habitans,  sinon  ce  que  leur  sera  neces- 
swre  pour  leur  nourriture  raysonnablement,  et  en 
payant  comme  dessus ,  a  peyne  destre  incontinent 
casses  de  lad.  companye. 

Lad.  jour,  ayant  este  faicte  imposition  des  deniers 
aux  derniers  Estats  dud.  pays,  tenus  en  septembre  der- 
nier, saulf  le  bon  plaisir  de  Sa  Mageste  et  de  mond. 
Sire  le  Mareschal  ;  pour  auoyr  permission  fere  leueè 
des  deniers  de  lad.  imposition,  auryonsenuoyeen  eourt 
m.*  Antlioine  Du  Prat,  et  a  luy  ordonne  pour  sesdes-^ 
peiia,  journées  et  vaccations  dud.  voiaige  deux  eeB& 
liures  tournois;  comme  plus  a  plain  appert  en  lonkm — 
nonce  sur  ce  despeehee  aud.  trésorier,  aux  fins  de  ItS'^ 
delliuror  lad.  somme. 

Le  vin^t  sixiesuie  dud.  mois  doctobre,  m.^Guilbui»^^ 


-  281  — 
Enjaluîii,  notayre  de  Rieutort,  ayant  tenu  le  parti  de 
ceulx.  de  la  nouuelle  oppinion,  sest  présente  deuant 
nous  aud.  Meade,  en  la  salle  haulte  de  la  maison  de 
la  precentorie,  ou  faisons  nostre  residance,  lequel  a 
remis  deuers  nous  ung  dire  escript  et  signe  de  sa  main, 
de  teneur  :  Je  Guillaume  Enjaluin,  notayre,  efc,  nous 
suppliant  le  vouUoir  remectre  et  continuer  en  la  bonne 
grâce  de  Sa  Mageste,  et  le  tenyr  doresenauant  du 
nombre  de  ses  ires  humbles,  loyaux  et  fidelles  subjects, 
et  en  (ère  acte  en  nostre  procès  verbal.  Et  lors,  veue 
par  nous  lad.  abjuration,  luy  auons  faict  commande^ 
ment,  de  par  le  &oy,  de,  doresenauant,  viure  catholic* 
quement  et  suyuant  les  ordonnances  et  constitutions 
delesglise  catholicque,  apostolicqueetRomayne«  et  en 
boa,  loyal  et  fidelle  subject  du  Roy,  a  peyne  de  la  vie. 
NeanUnoings,  lauons  renuoye  a  lEuesque  de  Monde, 
ou  son  Viccaire  General,  pour  faire  lad.  abjuration  en 
la  forme  obserueeenlad.  église,  suyuant  la  teneur  des 
saincts  décrets  et  concilies,  obtenir  absolution  de  sad. 
beresie,  et  se  fere  réintégrer  et  remectre  a  lunion  de 
lad.  église,  dans  trois  jours  prochains,  a  peyne  de 
relaps.  Presens  Anthoine  Gerbaud,  sire  dOrciere  ;  m.* 
Jehan  Carel,  prebtre  de  La  Ganourgue  ;  et  nous  secret- 
tayre  escripuant. 

Led.  jour,  auons  ordonne  estre  delliure  par  le  tré- 
sorier, a  noble  Guabriel  Du  Boys,  sergent  majeur,  cy 
deuant  par  nous  ordonne  en  la  ville  de  Monde  ,  la 
somme  de  quarante  liures  tournois  pour  son  estât  et 
LO^  I      ^^^^teûement  comme  sergent  majeur  durant  le  pre- 
I       sent  mois  doctobre. 

ted.  jour  vingt  sixiesme  octobre,  en  la  ville  de  Monde 
^^^^ûslamaysondelaprecemptorie,  ou  faysonsnostre 
■  20 


—  282  — 
demiire  et  habitation  ,  se  sont  présentes  deuant  nous 
Pol  et  Jacques  De  Viuazan,  frères,  escuyers,  seigneurs 
dud.  lieu,  soldatz  de  la  companye  du  cappitayne  La 
Gaze,  lesquels  se  sont  plaincts  et  nous  ont  requis 
justice  de  ce  que  Guillaume  Gonuers,  soldat  de  la  com- 
panye du  cappitayne  Boysuerdun,  a  thue  et  meurdride 
guet  a  pens  dung  coup  despee  Jehan  De  Viuazan,  leur 
frère,  dans  la  présent  ville  et  en  la  rue  publicque,  près 
la  fontaine  du  griffon  (1).  Et  lors,  en  dilligenee,  nous 
sommes  achemine  a  une  des  portes  de  lad.  ville  appelée 
dayguesparsses,  et  enjoinct  a  Gabriel  Du  Boys,  sergent 
majeur,  et  Guillaume  Escurette  ,  sergent  de  bande  de 
la  companye  dud.  La  Gaze ,  se  mectre  en  queste  et 
dilligenee  pour  appréhender  led.  Gonuers,  le  saysir  au 
corps  et  nous  ladmcner.  Lesquels,  faicte  diligence  le 
treuuer  dans  la  ville,  nous  ont  rapporte  auoir  entendu 
par  les  soldais  quiestoyent  en  guarde  a  lad.  porte  quil 
estoyt  sourty  dehors.  Lauons  faict  suyure  par  lesd. 
sergens  et  aulcuns  desd.  'soldatz;  et  nous  mesmes  afin 
de  euiter  toute  dissimulation  ,  nous  y  sommes  aussi 
achemyne.  Et  estant  a  une  ruelle  près  ungpredes  hoirs 
a  feu  m.*  Anthoine  Du  Mas,  entre  les  jardins  qui  sont 
prochains  daultre  porte  de  lad.  ville  appellee  du  chas- 
teau ,  auons  treuue  cache  led.  Gonuers  dans  un  cachot 
questoit  dans  une  muraille  a  ung  riere  coing  dung  pre. 
Et  auquel  auons  faict  commandement  de  incontinent 
sourtir;  et  ayant  diffère  ce  fere  de  prime  abordée,  après 
plusieurs  et  reitteres  commandemens  a  luy  de  nostre 
part  faicts,  est  sourty  dud.  cachot  arme  de  ses  espce, 

{!)  Qui  eiisle  «ncore  arec  m  forme  gracieuse.  Le  bassin  était  octo. 
gooe;  OQ  lui  a  donné  la  foi  me  ronde  en  le  reconstruisant  il  n  j  a  qae 
quelques  années. 


—  â83  — 
dugue  et  dung  plastron,  luy  auons  commande  nous 
suyure,  et  aux  soldatz  qui  nous  assistoyent  sasseurer 
de  sa  personne  afin  quil  neuadast.  Et  estans  retourne 
a  lendroict  de  lad.  porte  dayguesparsses,  a  la  barrière 
dicelle,  ou  auons  enquis  led.  Conuers  qui  lauoit  esniu 
roectre  la  main  aux  armes  dans  lad.  ville,  quest  ville 
de  guarde,  et  ou  toutes  personnes  habitent  soubz  la 
protection  et  sauueguarde  du  Roy  et  nostre,  et  de,  aucc 
aduentaige  agreder  de  guet  a  pens,  blesser  et  thuer 
led.  Jehan  De  Viuazac.  A  quoy  led.  Conuers  a  respondu 
que  le  jour  dhier,  luy  se  trouuant  a  lad.  porte,  certains 
soldatz  de  la  companye  du  cappitayne  La  Gaze  lagre- 
derent  et  blessarent  en  sa  teste,  comme  il  en  a  monstre 
les  blessures  ;  il  recogneust  entre  lesd.  soldatz  le  sud. 
Jehan  De  Viuazan  qui  luy  donna  une  poussée  de  son 
arcquebuse  par  le  derrière.  De  quoy  marry  et  fâche,  ce 
jourdhuy  le  treuuant  dans  lad.  ville  et  près  la  fontaine 
du  griffol,  luy  a  baille  ung  coup  despee,  son  corps 
deffendant,  non  en  intention  de  le  thuer  ;  et  na  il  op« 
pinion  que,  de  ce  seul  coup,  il  en  soit  mort  ;  et  sil 
lestoyt,  il  en  seroit  marry  et  très  desplaisant.  Mais  quoy 
quil  en  soit,  recognoissant  sa  faulte,  sest  prosterne  a 
deux  genoulx  deuant  nous,  requérant  pardon  et  grâce. 
PresensAnthoineGerbaud,  seigneur  dOrciere  ;  Jehan 
&odier  ,  texerant;  frère  Pierre  Pautard  ,  cordellier 
de  Mende  ;  Michel  Pautard,  de  Murât  ;  Anthoine  Lon- 
gon,  cousturier  du  Puy  ;  et  plusieurs  aultres. 

El  lors  auons  commande  a  m.*  Jehan  De  'Sabran  , 
docteur  en  médecine^  et  Jehan  Quarante,  prebtre  de 
S^  Saturnin,  aller  veoir  led.  De  Viuazac,  et  nous  rap- 
porter en  quel  estât  il  estoit.  Lesquels  De  Sabraii  vt 
Quarante  peu  après  sont  reuenuset  nous  ont  rapporte, 


—  284  — 
en  la  présence  dud.  Conuers,  auoyr  este  veoir  led.  De 
Viuazac,  et  icelluy  treuue,  dans  la  maison  de  la  preuoste 
dud.  Mende,  trespasse  mercredy  dun  coup  despeequil 
auoyt  receu  en  son  couste  gauche,  lequel  auoît  pénètre 
jusques  au  siège  du  cueur  et  icelluy  blesse,  et  que  le 
commun  bruictestoit  que  led.  Conuers  le  luy  auroit 
donne. 

Ce  entendu  par  led.  Conuers,  de  rechief  sest  mis  a 
genoulx  deuant  nous,  et  supplye  le  vouUoyr  pardonner 
telle  faulte.  Et  luy  auoir  remonstre  que  luy  qui  estojrt 
vieulx  et  ancien  soldat  ne  pouuoit  ignorer  les  ordon- 
nances du  Roy  faictes  sur  la  police  des  gens  de  guerre 
et  la  faulte  quil  auoyt  commise  en  cest  endroict. 

Led.  Conuers  nous  auroit  prie  de  rechief  voulloyr 
auoyr  pitié  de  luy  et  de  ses  eofans. 

Quoy  entendu  ,  et  veu  quil  nous  apparessoit  dud. 
meurdre,  tant  par  euidence  que  par  la  confession  et 
fuy  te  dud.  Conuers,  et  quil  auoit  este  treuue  arme  dud. 
plastron,  et  auoir  agrede  de  guet  a  pens,  auec  auan- 
taige,  blesse  et  thue  led.  De  Viuazac,  dans  lad.  ville  de 
Mende,  ville  de  guarde,  auons  ordonne  quil  seroit  passe 
par  les  armes,  suyuant  lordonnance  du  Roy  Henry,  de 
Fontainebleau,  du  vingt  troisiesme  décembre  mil  cinq 
cens  cinquante  trois  ;  et  incontinent  led.  Conuers  del- 
liure  aux  soldatz  pour  exécuter  nostred.  ordonnance. 
Ce  qua  este  despuis  reallement  faict.  Presens  qui 
dessus. 

Le  vingt  sopliesine  dud.  mois  doctobre,  auons  or- 
donne a  Jac(|ues  llebrard  la  somme  de  cinquante  soûls 
pour  ses  journées  et  vaccalions  daller  de  la  présent 
ville  au  Puy ,  douers  lo  Sire  De  Rochebonne,  pour  luy 
pourter  certaines  Icilres  du  Soigucur  Di*  Montluc  ;  et 


—  28&  — 
a  Pierre  Roux  la  somme  de  sept  Hures  dix  soûls  tour- 
nois,' aussi  pour  ses  journées  et  vacoations  daultre 
Yoiaige  quil  sen  va  fayre  en  Auuergne  deuers  messire 
De  S^  Ueran  et  Grand  Prieur  dud.  Auluergne,  leur 
pourter  lettres  dud.  Sire  De  Montluc,  a  nous  dressées 
pour  les  luy  fayre  tenyr  concernans  le  seruice  du  Roy. 

Le  mesmes  jour  auons  baille  mandement  aud.  tré- 
sorier pour  payer  au  susd.  m."*  Jehao  Garel,  nostre 
despensier,  la  somme  de  cinq  cens  Hures  tournois, 
pour  lestât  a  nous,  comme  dict  est,  accorde  par  lesd. 
des  Estats,  et  pour  le  présent  mois  doctobre. . 

Le  vingt  huictiesme  dud.  mois  doctobrCi  auons  baille 
nostre  ordonnance  aud.  trésorier  de  lextraordinayre, 
pour  payer  aux  trois  cens  hommes  de  pied,  estansen 
garnison  ez  villes  de  Maruejolz  etCbanac  soubz  la  con- 
duite dud.  cappitayne  Bressolles,  la  somme  de  trois 
mil  dix  sept  liures  tournois;  a  deux  cens  aultres 
hommes  de  guerre  tenans  garnison  aud.  Mende,  soubz 
la  chaîne  dud.  cappitayne  Boysuerdun,  deux  mil  cent 
dix  sept  liures  tournois  ;  et  a  aultres  deux  cens  quatre 
vingts  hommes  de  guerre  a  pied ,  demeurans  en  garni- 
son ez  villes  de  Mende,  Ispagnac  et  Florac,  aussi  soubz 
la  chaire  dud.  La  Gaze,  deux  mil  huict  cens  trente 
quatre  liures  tournois,  pour  leur  soldé,  estât,  appoinc- 
tement  et  entretenement  du  présent  mois  doctobre  ; 
et  aussi  pour  payera  François  De  Pierres,  commissayre, 
quarante  liures  tournois  ;  et  a  Jehan  Dorlhac,  conte- 
rollenr  extraordinayre  des  guerres,  trente  liures  tour- 
nois ;  et  a  m.^  Claude  Achard,  licencie,  nostre  maistre 
desrequestes  et  conseil ,  la  somme  de  quarante  liures 
tournois,  pour  leurs  taxations  et  estats  dud.  mois, 
reuenans  lesd.  parties  en  somme  uniuersellc  a  huict 


—  286  — 
mil  soixante  dix  buict  liures  tournoid. 

Led.  jour  m.*  Jacques  Du  Brueil,  praticien  de  la  ville 
de  Chanac  sest  présente  deuant  nous^  et  recognoissant 
la  faulte  quil  auoit  cj  deuant  faicte,  tenant  le  party  de 
ceulx  de  la  religion,  quon  prethend  reformée,  a  re^ 
nunce  a  son  hérésie,  declaire,  proteste,  promis  et  jure 
comme  est  contenu  en  son  dyre  signe  de  sa  main,  qua 
remis,  de  tenaur  ;  Je  Jacques  Du  Brueil ,  etc.  Noua 
suppliant  le  vouHoir  remectre  et  continuer  en  la  bonne 
grâce  de  Sa  Mageste«  et  le  tenyr  doresenauant  da 
nombre  de  ses  très  humbles,  loyaulx  et  fidelles  subjects, 
et  en  fere  acte  en  nostre  procès  verbal.  Et  lors  veoe  lad. 
abjuration,  luy  auons  faict  commandement,  de  par  le 
Roy,  de  doresenauant  viure  catholicquement  et  suyuant 
lesconstitQlionsde  lesglisecatholicque,  apostolicqae  et 
romayne,  et  en  bon,  loyal,  et  fidellesubjet  du  &07,  a 
peyne  de  la  vie.  Neantmoings  lauons  renuoye»  lEaeaque 
de  Mende,  ou  son  viccayre  gênerai,  pour  fayre  lad. 
abjuration  a  la  forme  obseruee  en  lad.  egUse,  suymnt 
les  saincts  décrets  et  concilies,  obtenir  absolution  de 
sad.  hérésie,  et  se  fayre  remectre  et  rentegrer  a  lunyoo 
dycelle  esglise,  dans  trois  jours  prochains,  a  peyne  de 
relaps.  Presens  messieurs  m.*  Jehan  Bonyol ,  preuost 
en  iesglise  cathedralle  dud.  Mende,  Imbert  Lallier, 
docteur  en  théologie  et  chanoine  de  Clermoni  en 
Auluergne. 

Le  vingt  neufiesme  jour  dud.  mois  doctobre,  auons 
ordonne  estre  baille  par  le  susd.  trésorier  a  Pierre 
Bernard ,  minusier ,  la  somme  de  vingt  cinq  liures 
tournois  pour  ses  peynes  et  vaccations  dauoir  faict  et 
repare  dix  aysseaux,  pour  les  pièces  dartillerye,  et  pour 
auoyr  redresse  au  mois  de  septembre  dernier,  sur  le 


—  287  — 
renouuellement  des  troubles,  lad.  artillerie  ,  rouaiges 
et  affusiz  dycelle,  etaud.  Bernaid,  a  ces  fins,  baille 
descharge. 

Le  troysiesnie  jour  du  mois  de  nouembre,  Anthoine 
De  Narboone,  seigneur  de  Trolhas,  nous  a  remonstre 
oauoyr  moyen  prendre  les  armes,  ny  mectre  soldatx 
cathoUcques,  ny  aultres  dans  sa  maison  de  Radossas, 
pour  satisfayre  a  la  promesse  quil  nous  auoyt  faicie  de 
la  bien  guarder  soubz  et  a  lobeyssanee  du  ftoy,  sans 
nostre  permission  ;  requérant  ycelle.  Et  la  dessus  luy 
auons  faict  despecher  lettres  de  permission,  de,  pour 
kd.^uarde,  prendre  les  armes,  et  auec  luy,  des  soldatz 
catholicques  et  fidelles  subjects  du  Roy  ;  et  les  y  entre- 
tenyr  a  ses  despens,  suyuant  son  offre. 

Led.  jour,  troysiesme  dud.  mois  de  nouembre,  auons 
receu  pacquet  de  mond.  Seigneur  De  Joyeuse,  ouestoit 
incluse  la  commission  pour  nous  saysir  et  remectre-a 
lobeyssance  du  Roy  le  lieu  de  Villefort.  Par  laquelle  est 
commande  aux  consuls  et  babitans  dud.  lieu  nous 
recepuoir  auec  la  garnison  que  par  nous  leur  sera 
ordonnée,  a  peyne  destre  tenus  comme  ennemys  et 
rebelles  a  Sa  Mageste,  et  comme  tels,  leur  estre  coureu 
sus  et  aultrement  comme  est  pourte  par  lad.  commis- 
sion du  XXVIII*  octobre  dernier,  de  teneur:  Guillaume, 
Vicomte  de  Joyeuse,  Chiualier  de  lordre  du  Roy,  cappi- 
taine  de  cinquante  hommes  darmes  de  ses  ordonnances 
et  Lieutenent  gênerai  pour  Sa  Mageste  au  pays  et  gou- 
aemement  de  Languedoc,  au  Sire  DeCeneret,  Chiualier 
de  lordre  du  Roy  et  commandant  en  noslre  absence  au 
diocèse  de  Mende:  Nous  vous  auons  commis  et  deppute, 
commectons  et  depputons  par  ces  présentes,  de  vous 
saysir,  et  remectre  en  lobeyssance  du  Roy,  le  lieu  de 


Villefort,  au  diocèse  de  Uzes  ou  de  Nismes,  sdta^mi 
pied  de  la  montaigne  dud.  diocèse  de  Mende;  flihaill 
commandement,  de  par  le  Roy  et  nous,  aux  consuls  el 
babttans  dycelluy  lieu  ,  de  vous  recepuoir  auec  la  gar- 
nison que  par  vous  leur  sera  ordonnée,  et  ce,  stin 
peyne  destre  tenus  comme  énnemys  et  rebelles  â  Si 
Mageste,  et  comme  tels,  leur  estre  coureu  sus  ;  a  h 
charge  aussi  destre  maintenus  et  conserues  en  la  pre- 
teetion  du  Roy-,  en  guardant  et  obseruant  ses  ediels  ; 
ce  que  nous  vous  mandons  aussi  fere,  et  detett3rr  hi 
main  rayde  a  ce  que  les  soldatz  y  viuent  doulcemeiil. 
Et  en  leur  reffuz  que  lesd.  habitans  ne  vouluss^it 
obeyr,  vous  donnons  pounoir  de  les  contraindre  pat 
force  et  main  mtlitayre.  Mandons  et  commandons  a 
tous  subjeels  du  Roy  que  a  vous,  en  ce  faysant,  obeys- 
sent.  Donne  a  Tholoze  le  XXVIII''  jour  doctobre  mil 
cinq  cens  soixante  huict.  Joyeuse.  Par  mond.  seigoew: 
Preuost. 

Le  septiesme  jour  dud.  mois  de  nouembre,  m  h 
ville  de  Maruejolz,  auons  despecbe  et  faict  publier  ei 
la  place  publicque  et  carrefours  de  lad.  ville,  Icnrdor 
nance  que  sensuy t  :  Suyuant  aultres  proclamations  i 
douant  faictes,  est  faict  très  exprès  commandemmf 
tous  habitans  de  la  présent  ville,  estans  de  la  nouua 
et  prethendue  religion,  de,  par  tout  le  jour  dhuy  p 
cisement,  venir  déclarer  et  remectre  deuers  noustov 
et  chacunes  leurs  armes ,  que  aultres  quils  onl 
guarde,  par  emprunt  ou  anltrement  en  leurs  j 
uoirs  ;  et  ce,  a  peyne  de  Leze  Mageste  et  punys  de 
fiscation  de  leurs  corps  et  biens. 

Est  deffendu  a  tous  habitans  de  la  présent  ville 
catholtcques  que  de  la  religion  prethendue  reform 


—  289  — 
tiereceller»  cacher  ou  latiter  aulcuns  biens  meubles, 
papiers,  utencilles,  armes,  ne  aultres  choses  apartenans 
a  ceulx  de  la  religion  prethendue  reformée,  tant  de 
ceuU  qui  se  sont  absentes,  retires  ez  villes  rebelles  a 
Sa  Mageste  et  joincts  a  ceulx  qui  en  dernier  lieu  se 
sont  esleues  en  armes,  leur  ont  aydc,  fauorise  et  se- 
coureu  deparollQ,  conseil,  faneur,  biens  ou  moyens  en 
quelque  manyerc  que  ce  soit,  que  aultres.  Et  ou  en 
auroyent  aulcunes,  les  reueller  par  tout  led.  jour  pré- 
cisément, sans  attendre  aultre  dellay  ,  a  peyne  destre 
punys  comme  larrons  et  contempteurs  des  mandemens 
et  ordonnances  de  Sa  Mageste. 

De  mesmes  est  faict  commandement  a  tous  les  habî- 
tansde  la  présent  ville,  estans  de  la  religion  catholic- 
que,  de  dans  le  mesme  delay,  venyr  declairer  au  vray 
tontes  et  chacunes  les  armes  a  feu  et  autres  quelsconques 
quils  ont  en  leurpouuoyr  ou  daultruy,  a  peyne  de  mil 
linrcs  et  destre  punys  comme  desobeyssans. 

Le  dixîesme  dud.  mois  de  nouembre,  aduerty  que 
Adrian  Honnille,  du  lieu  dAujon,  diocèse  de  Vallcnce, 
soldat  de  la  companye  du  cappitayne  Bressolles  estoit 

accuse  du  crime  de  s ,  auons  despeche  et  faict  del- 

linrer  commission  a  m.*  Jehan  Bascle  ,  docteur  ez 
droicts,  juge  royal  dud.  Maruejolz,  pour  enquérir  de 
la  vente  dud.  cryme  et  ses  circonstances,  fayre  et  îns- 
tniyre  le  procès  contre  luy  jusques  a  sentence  exclusi- 
uement,  pour,  ce  faict,  et  sa  procédure  deuers  nous 
remise,  estre  par  nous  proueu  et  ordonne  sur  le  juge- 
ment dud.  procès  comme  auons  a  fere  par  rayson. 

Le  doutzîesme  dud.  mois,  en  lad.  ville  de  Maruejolz, 
fust  par  nous  donnée  ordonnance ,  et  icelle  faicte 
publyer  en  lad.  ville  et  carrefours  dicolle  :  de  la  quelle 


—  290  — 
ordonnance  la  teneur  sensuyt  :  Est  enjoinct  a  tous 
habitanSf  etc. 

Le  quinziesme  jour  dud.  mois,  auons  faict  commâD- 
denient  a  Pierre  Jouue,  dict.  Florentin,  cappitayne  de 
la  ville  de  Maruejolz  durant  les  precedens  troubles  et 
auparauant  leedict  de  paciffication,  de  nous  rendre  et 
remectre  le  roolle  des  soldatz  quil  auroit  soubz  luy, 
estant  en  charge,  tant  de  lad.  ville  que  estraingiers  ;  et 
nous  decïairer  qui  luy  auoit  donne  ceste  puissance  de    -^ 
commander  aud.  Maruejolz,  et  quel  estat«  pour  raison 
de  ce,  il  en  prenoit.  Lequel  nous  a  faicte  responce  qœ, 
par  délibération  du  conseil  de  lad.  ville,  il  fust  esleu 
capitaine  pour  commander  aux  hommes  de  guerre, 
habitans  dicelle;  pour  la  guarder  sur  le  commencement 
des  derniers  troubles.  Et  le  Seigneur  de  Thoras,  après, 
sen  voullant  aller  au  Languedoc,  luy  augmenta  son 
pouuoyr  de  leuer  et  commander  a  deux  cens  arque- 
busiers a  pied  estranges,  soubz  Pierre  De  Born,  gou — . 
uerneur  dud.  Maruejolz,  quil  layssa  aud«  lieu  pour  ^ 
commander,  comme  son  lieutenent.  Lequel  De  Bora::^ 
eust  toute  la  surintendance  de  la  garde  de  lad.  ville  ^^ 
police  de  la  guerre,  ordonnant,  commandant  et  faisa^s^^ 
fere  les  monstres  et  réparations ,  et  distribuer  Sà^^^ 
soldatz  les  deniers  des  monstres,  et  les  autres  part.iL«i^ 
regardans  tant  lextraordinayre  de  la  guerre  que  A^    "^ 
ville  ;  et  croyt  que  cestoit  des  deniers  propres  de  \q^^ 
ville,  sans  que  jamays  il  luy  payast  rien  pour  son  e^%.: 
et  entretenement  ;  reserue  le  dernier  mois,  que  \^, 
Seigneur  De  Thoras  se  trouvant  de  retour  aud.  Hsiir  vm 
jolz,  bailla  lestât  et  fist  fere  le  payement  de  la  deirK^%c 
monstre  a  Barthélémy  Tardieu,  sire  de  Sejas«  ett.  1 
deliurer  cinquante  liures  tournois ,  quest  tout  c^    q' 


—  291  — 
a  receu  pour  le  seruice  quil  a  faict  a  lad.  ville.  Et  quant 
au  rolle  des  (isibi tans  etestraingiers  auxquels  comman- 
doit ,  pour  le  reguard  desd.  estraingiers ,  nen  scauroit 
bailler  aulcun,  nayant  retenu  aulcun  cojitrolle;  bien 
baillera  il  le  rolle  de  ceulx  de  la  ville,  confère  quil  aye 
auec  tes  centeniers  et  dixeniers  quil  auoit  soubz  luy  ; 
ce  que  a  faict  le  mesmes  jour.  Presens  m.*  Imbert 
Lallier,  docteur  en  théologie,  chanoine  de  Clermont 
dAluergne ,  Aothoine  Gerbaud  ,  seigneur  dOrssiere  ; 
Aothoine  Gibilin,  seigneur  de  Laldounes  ;  Bertrand 
Boyer  dud.  Maruejolz. 

Le  mesmes  jour  aûons  faict  fere  cryer  et  commander 
a  voix  de  trompe  a  la  place  publicque  et  carrefours  dud. 
Maruejolz,  a  tous  les  habitans  de  lad.  ville  estans  de  la 
nouuelle  oppinion  de,  par  tout  le  jour,  nous  venir  de- 
clairer  et  rendre  toutes  et  chacunes  les  armes  quils  ont 
en  leur  pouuoir  a  eulx  appartenansDU  en  guarde  daul- 
truy,  a  peyne  destre  censés  et  punys  comme  rebelles 
et  desobeyssans  a  la  vol  unie  du  Roy.  Les  aulcungs 
desquels  y  ont  satisfaict ,  comme  est  contenu  au  rolle 
a  part,  de  teneur  :  etc. 

Le  setziesme  dud.  mois  de  nouembre ,  en  lad.  ville 
de  Maruejolz ,  pour  soullaiger  le  pays  et  retrencher 
daultant  la  despence  de  lextraordinayre  de  la  guerre, 
auons  ordonne  que  la  companie  dud.  cappitaine  Bres* 
selles  seroit  réduite  a  deux  cens  hommes,  compris  la 
garnison  dud.  Chanac,  et  inthime  nostred.  ordonnance 
aud.  Bressolles  dans  la  maison  du  susd.  De  Born.  Pre- 
sens m."  Gilibert  et  Jacques  Fabrys:  GeruaysPQlalhon; 
Guillaume  Fortis  ;  et  Pierre  Melhac,  consuls  de  lad. 
ville  de  Maruejolz. 

Le  dix  septhesme  jour  dud.  mois  de  nouembre,  en 


—  292  — 
lad.  ville  de  Maruejolz  et  dans  la  maison  dud.  Born, 
gouuerneur,  sest  présente  Durant  Barthélémy  ,  char- 
pentier de  lad.  ville,  lequel  reeognoissant  la  faulte 
quil  a  faiete  ey  deuant  de  se  desuoyer  de  la  religion 
catholieque  et  romayne  pour  adhérer  aux  persuasions 
et  hérésies  des  ministres  de  la  nouuelle  oppinion,  a 
declaire  quil  sen  repent,  désire  se  remectre  et  reincor- 
porer  en  lunyon  de  lesglise  catholieque,  et  on  la  bonne 
grâce  du  Roy  ,  satisfere  a  tous  ses  commandements  et 
vouUoirs ,  et  de  la  Reyne ,  et  Messeigneurs  ses  Frères, 
et  lieutenens  generaulx  et  particuUiers,  comme  leur 
très  humble  et  très  fidelle  subjet;  et  ne  prendra  jamays 
les  armes  sans  leur  bon  voulloyr,  ains  exposera  ses  vie, 
biens,  et  de  ses  enfans  pour  soustenir  lestât  de  sa  cou- 
ronne et  de  sa  maison;  nabandonnera  oncqueslesvilles 
et  lieux  ou  il  sera  obey  ,  quelque  paix  ou  guerre  quil 
aduienne,  ains  les  maintiendra  et  conseruera  en  lobeys- 
sance  de  leurs  Magestes  et  y  fera  guarder  et  entretenyr 
ses  edictz  et  ordonnances  et  de  sa  justice  enuers  tous 
et  contre  tous,  a  son  pouuoyr  au  péril  de  sa  vie;  et  leur 
fera  au  demurant  tout  le  seruice  que  Leurs  Magestes 
désirent  de  leurs  fidelles  subjects.  Et  ainsin  la  promys 
et  jure  sur  les  Saincts  Euangilles ,  touches  en  nos 
mains.  Ce  quauons  faict  escripre  en  nostre  présent 
verbal  pour  luy  seruir  comme  de  rayson  ;  et  enjoinct 
aud.  Barthélémy  de  doresenauant  guarder  sad.  pro- 
messe sans  infraction,  y  vîure  catholicquement  et  eim. 
bon  et  Gdelle  subject  du  Roy  a  peyne  de  sa  vie.  Et  aficm 
dobtenir  absolution  de  Iheresie  quil  a  tenue  et  remis  fe^ 
reîncorpore  en  lad.  église  catholieque,  lauons  renuoy« 
a  lEuesque  de  Monde  ou  a  son  viccaire  gênerai.  Préserva 
le  susd.  cappitaino  Rressolles;  Claude  De  Molette,  si 


—  293  — 
de  Maureugiers  ;  Jehan  Bascle,  docteur,  et  juge  duel. 
Maruejolz. 

Le  dix  huictiesiKie  jour  dud.  mois,  auons  faict  com- 
mandement au  susd.  De  Born  nous  exiber  et  delliurer 
toutes  et  chacunes  les  armes  et  munitions  de  guerre 
quil  a  en  son  pouuoir.  Qui  nous  a  monstre  certaines 
arquebuzes,  partuzanes,  hallebardes,  et  une  pièce  de 
fonte  de  campaigne,  nous  affermant  nauoyr  aulcunes 
auUres.  Quoy  faict,  auons  faict  perquisition  de  tous 
coustes  en  sa  maison,  et  treuue  dans  le  charnier  cer- 
taine quantité  deschelles  de  boys  et  corde ,  aptes  a 
surprendre  et  escheller  villes  ;  e;  a  son  cabinet,  cer- 
tayne  quantité  de  pouldres  dans  une  cube  et  deux  sacs; 
et  le  tout  en  présence  dud.  Born  qui  a  este  incontinent 
après  ouy  sur  ce,  comme  est  pourte  par  son  audition, 
de  teneur  :  Audition,  etc. 

Le  vingt  ungiesme  jour  dud.  mois,  auons  ordonne 
que  la  companye  du  cappitaine  Bressollês  estant  de 
deux  cens  hommes  de  guerre  en  garnison  aud.  Mar- 
uejolz  seroit  remuée  ez  villes  de  Florac  et  Ispaignac  ; 
et  la  compagnie  du  cappitaine  La  Gaze,  estant  aussi  de 
deux  cens  hommes-,  en  garnison  ezd.  villes  dispaignac 
et  Florac,  seroit  aussi  remuée  pour  certaines  considé- 
rations a  lad.  ville  de  Maruejolz  ;  et  que  Icsd.  compa- 
nyes  respectiuement  seroyent  payées  de  leurs  gaiges, 
solde  et  entretenement,  et  faicte  monstre  pour  le  pro- 
chain mois  de  décembre,  suyuant  nostre  précédant 
estât  gênerai.  Donnant  en  mandement  aux  susd.  De 
Pierres  et  dOrlhac,  commissayre  et  conteroUeur,  fere 
fayre  lesd.  monstres,  et  aud.  trésorier  le  payement 
(lesd.  companyes  pour  led.  mois,  montant  quatre  mil 
deux  cens  vin^'t  huicL  liures  tournois  ;  et  aussi  payer 


—  294  — 
aud.  De  Pierres,  coinmissayre,  quarante  liures  tour- 
nois; aud.Dorlhac,  conterolleur,  trente  liures  tournois; 
aud.  Achard,  maistre  de  requestes,  quarante  liures 
tournois,  pour  leur  estât,  taxations  et  en  tretenenaent 
dud.  mois,  comme  plus  amplement  est  contenu  en 
nostre  ordonnance  et  estât  après  despeche  le  sixiesme 
dud.  mois  de  décembre  ;  reuenant  le  tout  a  quatre  mil 
trois  cens  trente  huict  liures  tournois. 

Le  vingt  troysiesme  dud.  mois  de  novembre,  Aurette 
De  Cassaignes ,  Damoyselle  de  Rocbeblaue ,  nous  a 
enuoye  acte  receu  par  main  publicque,  par  lequel,  elle 
et  Claude  Gregoyre  dict  De  Lambrandes,  se  soubz- 
mectent  de  conseruer  le  chasteau  et  maison  de  Rocbe- 
blaue soubz  lobeyssance  du  Roy  et  nostre,  et  le  rendre 
toutes  loys  en  seront  requis  ;  comme  appert  dud.  acte 
retenu  par  Estanyeres ,  notayre,  dud.  jour,  de  teneur  : 
lan  mil  etc. 

Le  vingt  quatriesme  dud.  mois  ,  aud.  Maruejolz,  et 
dans  la  maison  dud.  De  Born  ,  auons  mande  venir  le 
cappitaine  Bressolles,  auquel  auons  faict  commande- 
ment de  rendre  entièrement  les  clefz,  armes  et  pouldres 
de  lad.  ville  quil  auoyt  en  son  pouuoyr  et  luy  auroyent 
este  baillées  en  garde,  ez  mains  du  cappitaine  La  Caze; 
et  aprester  sa  companye  pour  sacheminer  et  saller 
gecter  dans  Florac  et  Ispagnac  ,  pour  les  conseruer  en 
lobeyssance  du  Roy.  Lequel  a  respondu  quil  obeyroit, 
ayant  faict  payer  ses  soldatz  de  leur  monstre.  Preseus 
les  susd.  De  Molete,  Pierres  et  Symon  Clément. 

Le  vingt  cinquiesme  dud.  mois  de  nouembre,  le  cap- 
pitaine Grimaud,  lieutenant  dud.  La  Caze,  estant  aud. 
Florac  nous  a  enuoye  acte  delection  consulayre  faicte 
en  lad.  ville  le  vingt  troysiesme  dud.  mois.  Laquelle 


—  295  — 
vcue,  auant  procéder  a  lapprobation  de  lad.  élection , 
auons  ordonne  que,  tant  les  consuls  vieulx,  que  les 
catholicques  esleus,  et  deux  conseilliers  ou  plus  ap- 
parans  de  lad.  ville,  se  treuueroyent  dimanche  prochain 
en  la  ville  de  Mende,  deuant  nous  ,  pour  eulx  ouyr  et 
estre  pourueu  ainsin  quil  appartiendroit. 

Le  mesme  jour,  par  nous  a  este  faicte  aultre  ordon- 
nance; laquelle  auons  faict  publier  a  voix  de  trompette 
'  en  la  place  publicque  de  Maruejolz  et  faulx  bourgs 
acoustumes,  dont  la  teneur  sensuyt  :  Sont  faictes  def- 
fences  a  tous  soldatz  de  la  companie  du  cappitaine 
Bressolles,  de  ne  prendre,  ne  emporter  aulcuns  ardes, 
meubles,  ustencilles,  acoustremens,  or,  argent,  ne 
aultres  choses  appartenans  a  leurs  hostes  et  aultres 
habitans  de  la  présent  ville.  Et  si  aulcune  chose  en 
auoyent  ja  prins  de  leur  auctorite  ou  par  emprunt,  le 
leur  rendre  promptement  et  auant  partir  a  peyne  de  la 
vie.  Et  soubz  mesmes  peynes ,  leur  est  aussi  deffendu 
de,  allant  aux  lieux  par  nous  a  eulx  ordonnes  en  gar- 
nison, de  rien  prendre  sur  les  habitans  dès  lieux  ou  ils 
passeront,  que  de  gre  a  gre.  Ains  viure  paysiblement 
et  modestement  suyuant  la  volunte  du  Roy  prescripte 
en  ses  ordonnances  ,  et  enjoinct  aud.  cappitaine  y 
tenir  la  main  a  peine  den  respondre ,  ensemble  ses 
lieutenens  et  enseignes  en  leurs  propres  et  priues 
noms. 

De  mesmes  auons  ordonne  suyuant  aultres  nos  pre- 
cedens  commandcmens,  tous  subjects  du  Roy  de  lad. 
ville  et  de  nostre  gouuernement ,  feroyent  baptiser 
leurs  enfens  qui  nauroyent  receu  encores  le  sainct 
Sacrement  de  baptesme  ,  par  tout  demain  ,  en  leglise 
catholicque  et  parles  prehhos  a  ce  ordonnes,  suyuant 


—  296  — 
la  forme  anciennement  obseruee  en  lad.  église.  Aus- 
quels  est  deffendu  aussi  de  doresenauant  ne  garder 
leurs  enfens  plus  dung  ou  deux  jours  sans  les  fayre 
baptiser  en  lad.  église,  suyuant  les  edicts  et  volunte  da 
Roy,  a  peyne  de  confiscation  de  corps  et  de  biens.  Et 
afin  que  nul  ne  peut  prethendre  ignorance  de  nostred. 
ordonnance,  quelle  seroit  publiée,  comme  a  este  faict 
led.  jour  par  Anthoine  Delherm  ,  trompette  de  lad. 
ville,  comme  nous  a  rapporte.  Et  neantmoings,'auons 
donne  en  mandement  a  tous  magistrats  ,  justiciers  , 
officiers,  tant  royaulx  que  ordinayres ,  de  chacun  en- 
droict  soy  fayre  exécuter  nostred.  ordonnance,  enquérir 
des  contrauentions,  punyr  les  contreuenans  des  peynes 
y  contenues,  sans  dissimulation  ,  a  peine  de  priuation 
de  leurs  estats  ou  ofiîces.  Presens  m.**  Guy  Albaric, 
greffier  au  bailliaige  de  Giuaudan;  Anthoine  Gleyse, 
merchant  de  Mende  ;  Jehan  Issarnyt,  de  Rieutort 
dAlbrac. 

Le  mesmes  jour,  auons  commande  a  m.*  Jehan  Des 
Estreicts,  noslresecrctayre,  allerrecognoistre  les  armes 
et  munitions  de  guerre  baillées  en  garde  aud.  De  Bres- 
solles,  et  quil  a  deuers  luy,  ou  en  sa  charge.  Lequel 
Dés  Estreicts,  peu  après,  nous  a  rapporte  auoyr  este 
auec  led.  De  Bressolles  et  Claude  Vaysse,  fourrier  et 
commis  par  led.  De  La  Gaze,  scauoyr  :  a  la  tour  quest 
dessus  la  porte  du  theron,  ou  luy  a  este  monstre  et 
exibe  deux  mosquets;  a  la  tour  appelée  de  Peyre, 
aultre  mosquet ,  cinq  arcquebuzes  a  croq  a  lanticque 
et  ung  pétard  ;  a  la  chambre  du  millieu,  a  este  treuue 
pouldre,  une  demye  barricque,  une  cacque  entyere , 
aultre  entamée,  et  aultre  que  y  pouuoit  faillyr  trois 
quartz  de  palin  dhaulteur,  et  oultre  ce,  six  ou  sept 


~  297  — 
iringts  Hures  dans  ung  megier  (1)  de  grenier  ;  certaine 
luaniite  de  boUetz  de  fonte  et  aultres  de  plomb;  deux 
irbalestres,  deux  pétards,  uueespeeadeux  mains,  une 
lallebarde  ,  et  les  armes  de  Jacques  Gerbail ,  estaus 
lans  une  balle  de  bien  peu  ou  de  nulle  valleur  ;  a  la 
chambre  basse  de  lad.  tour,  a  este  treuue  sept  pétards, 
lin  tronson  de  mosquet  de  fonte ,  sept  picques ,  six 
bastons  ferres  et  ung  archepic.  Dillec,  estre  ailes  a  la 
;our  quest  sur  la  porte  appelée  de  Ibospital,  ou  a  este 
;reuue  seullement  ung  petit  mosquet.  Dilleca  la  grande 
;our  neufue,  et  au  dessus  a  este  treuue  et  exibe  deux 
)eiits  mosquets  ,  et  a  la  chambre  basse  dycelle ,  deux 
aulcons»  faulconneaux  et  mosquets.  Apres,  estans  a  la 
chambre  haulte  du  clochier ,  a  este  treuue  et  exibe 
lultre  faulcon,  tous  lesd.  faulcons  montes  sur  char- 
'iots.  Dillec»  entres  dans  la  maison  de  lad.  ville,  a  este 
reuue  et  exibe  par  led.  De  Bressolles  seullement  ung 
^nd  mosquet;  et  pour  le  reguard  du  reste  de  la 
)Ouldre  questoyt  dans  laultre  megier  de  grenier  et  dans 
esd.  cacques,  quelle  auroit  este  despendue  et  employée 
omme  led.  Bressolles  luy  auroit  dict  pour  fayre  tirer 
]uelques  pièces  dartillei^e  en  entrées  dud.  Seigneur 
Suesque  et  nostres  ;  et  quant  aux  aultres  armes  a  luy 
laillees  en  garde,  portées  par  linuentayre,  de  ce,  faict, 
uy  auoir  déclare  auoyr  baille  et  delllure  neuf  arcque- 
)uses  a  m.*  Anthoine  Crecy,  cappitaine  de  lad.  ville  de 
^laruejolz. 

Ce  faict,  nous,  estans  en  la  place  de  lad.  ville  et  au 
louant  la  maison  de  Pierre  Jouue,  dict  Florentin,  led. 

{1}  JfcyMT ,  compartiment  de  grenier  fait  en  forme  d'armoire.  Ce 
lot  est  resté  dans  le  patoii  dp  pays. 

21 


—  298  — 
Bressolles  estant  deuant  nous,  sestre  preallablement 
purge  par  serement  nauoir  en  son  pouuoir ,  ny  aultre, 
par  son  moyen,  aulcunes  armes,  pouldres,  ny  muni- 
tions de  guerre  proprement  appartenans  a  lad.  ville 
que  celles  quil  auoit  exibees  a  nostred.  Secretayre,  en 
toute  obeyssance  a  rendu  et  mis  entre  nos  mains  toutes 
les  clefz  des  portes  de  lad.  ville  et  tours  dycelle,  auec 
lesd.  armes  et  munitions  de  guerre,  en  présence  de  m/ 
Guillaume  Fortis  et  Estienne  Meilhac,  consuls  de  lad. 
ville,  lesquels»  pour  sa  descharge  ,  auroyt  requis  luy 
declayrer  douant  nous  si,  pendant  le  temps  quil  a  de- 
mure  en  garnison  en  lad.  ville,  aulcunshabitansdycelle 
auoyent  receu  de  luy,  de  Villate,  son  lieutenent  la 
présent,  et  soldatz  de  sa  companie  ,  aulcung  mafuays 
traitement,  commis  en  leur  endroict  aulcunes  forces, 
vioUances,  pilleryes,  larrecîns,  meurdres,  ny  aultres 
cas  dignes  de  reprehention  ;  offrant  leur  en  fayre  fere 
réparation  auantquelad.  companie  desparte.  Lesquels 
consuls  sur  ce»  par  lorgane  dud.  Fortis  ,  ont  dict  quils 
estoyent  nouueaulx  et  nauoyent  encores  exerce  leur 
charge  de  consulat  que  quelques  jours,  durant  lequel 
temps  leur  ont  ils  veu  bien  fere  leur  debuoyr  pour  la 
guarde  de  lad.  ville,  et  nauoyr  receu  aulcunes  plainctes 
contre  eulx,  et  ne  leur  demandoient  rien  pour  leur  par- 
ticullyer.  Ce  entendu,  a  la  réquisition  dud.  Bressolles, 
et  pour  sa  descharge ,  et  dud.  Villate,  auyons  faict  es- 
cripre  ce  dessus  en  nostre  présent  procès  verbal  pour 
leur  seruir  ainsin  quil  appartient.  Prescns  m."  Guy 
Albaric  ;  Jehan  Presle  ;  Hercules  Sobyra. 

Le  lendemain  vingt  sixiesmedud.  mois  de  nouembre, 
en  la  salle  basse  de  la  maison  dud.  Born,  led.  cappi- 
taine  La  Gaze  estant  deuant  nous  ,  a  icelUiy  auon^ 


—  299  — 

rendu  et  delliureeffectueliement  lad.  ville  de  Marue- 

jolz  en  garde,  et  commande,  par  tradition  de  toutes 

les  clefz  des  portes  et  tours  dicelle  ;  lesquelles  par  luy 

receues,  a  promis  et  sest  charge  par  touchement  de  nos 

mains«  en  toute  fidellite  ycelle  guarder  et  entretenvr 

soubz  lobeyssance  du  Roy,  tant  que  plaira  a  Sa  Ma- 

geste  et  a  nous  ;  et  en  tout,  fayre  et  rendre  le  debuoyr 

de  vray  et  loyal  cappitaine,  a  laduaneenient  du  seruicc 

de  Sa  Mageste  soullaigement  et  repoz  de  ses  bons  et 

loyaulx  subjects;  confessant  auoir  receu  et  estre  en  son 

pouuoyr  les  pièces  dartillerie,  pouldres  et  autres  mu- 

aitions  de  guerre  dessus  specifiBees,  estans  dans  lesd. 

tours  et  maisons  de  lad.  ville  «  lesquelles  il  auoyt  ce 

mesme  jour  faict  recognoistre  par  led.  Vaysse,  son 

Tourrier  et  despuis  veriffiees;  et  le  tout  a  promis  rendre 

a  Sad.  Mageste,  a  nous,  ou  auitres  toutes  et  quantes 

foys  il  en  sera  requis  Et  pour  cet  effect  a  faictcs  toutes 

les  submissions  requises  comme  pour  les  propres  af- 

fayres  du  Roy.  Presens  noble  Baptiste  De  Ghappelu, 

sire  de  La  Vigne;  led.  Fabris  ;  m."  Loys  Prim,  prebtre, 

Raymond  Prieur,  et  plusieurs  auUres. 

Et  la  raesmes,  auons  enjoinct  aud.  cappitaine  Bres- 
solles  faire  battre  aux  champs  et  acheminer  sad.  corn- 
panyeesd.  villes  dispaignac  et  Florac  pour  les  conscruer 
soubz  lobeyssance  du  Roy  ;  qui  nous  a  dict  sad.  coiii- 
panye  estre  preste  a  desloger  promptement ,  et  quil 
enuoyoitle  susd.  Villate,  son  lieutenent,  aud.  Florae, 
et  Estienne  Boschet,  dit  La  Riuyere,  sergent  de  bande 
de  sad.  companyo  aud.  Ispaignac,  pour  se  gecter  dans 
lesd.  villes,  se  fyant  de  leurs  preudhomyc  et  fidellite, 
et  que  par  leur  moyen  ny  viendroit  aulcune  faultc  ;  et 
nous  respondant  toutjours  desd.  villes  proueu  que  le 


—  300  — 
cappitaiue  Grimaud  »  lieutenent  de  la  companye  dud. 
La  Gaze,  leur  rende  icelles  auec  les  clefz  ;  et  de  ce  fayre 
et  bien  guarder  soubz  lad.  obeyssance  du  Roy,  fideUe- 
ment  et  en  bon  seruiteur  de  Sa  Msigeste  lesd.  villes, 
onuers  tous  et  contre  tous,  et  les  rendre  quant  et  a  qui 
par  sad.  iMageste,  ou  nous,  sera  ordonne,  en  lad. 
obeyssance,  a  faictes  les  submissions  et  serement  en 
tel  cas  requis  et  necessayres.  Presens  qui  dessus. 

Led.  jour,  vingt  sixiesme  dud.  mois,  auons  baille 
mandement  au  susd.  trésorier,  pour  delliurer  au  susd. 
Garel,  nostre  dispensier,  la  somme  de  cinq  cens  liures 
tournois  pour  nostre  estât  et  entretenement  de  nostre 
train  et  suytte  du  présent  mois. 

Le  vingt  septiesme  jour  dud.  mois  de  nouembre, 
arriue  en  la  ville  de  Mende»  auons  ordonne  que  tous 
ceulx  qui  doibuent  antennes  restes  de  la  munition  de 
foing,  paille  et  auoyne,  par  nous  ordonnée  estre  pourtee 
en  lad.  ville  pour  le  seruice  du  Roy,  porteront  lesd. 
restes  dans  huict  jours  prochains  ez  mains  de  m.' 
Michel  Raidit,  recepueur  de  lad.  munition,  a  peynede 
desobeyssance.  Neantmoings  que  ceux  qui  auoyent  ja 
paye  lad.  munition,  se  viendroyent  rembourcer  deaers 
led.  Baldit,  de  jour  en  jour,  suyuant  le  taux  que  par 
nous  y  auroy  teste  mis.  Laquelle  ordonnance,  le  mesmes 
jour  auons  faict  publyer  a  la  place  et  carrefours  de  bd. 
ville  de  Mende,  en  plain  marche  et  ieelle  afficher  au 
porche  episcopal  par  Aymar  Brugiere ,  trompette  de 
lad.  ville,  qui  la  ainsin  rapporte.  Presens  m.*  Vidal  De 
S^  Rauzille,  prebtre  de  Sainct  Bauzille  ;  Jehan  loard, 
aussi  prebtre;  JeanFilhol,  merchant  ;  Anthoine  Auret; 
et  Astorg  Coustans,  praticiens  de  Mende. 

1^  mesme  jour,  ayant  receu  la  prck^edure  faicte  par 


—  301   — 
II)/ Jehan  Bascle  ,  juge  royal  de  la  ville  de  Maruejolz, 
contre  le  susd.  Adrian  Honnille,  prisonnier,  accuse  de 
crime  de  s ,  auons  renuoye  et  renuoyons  lad.  pro- 
cédure, auec  led.  prisonnier,  actendu  quil  est  soldat  de 
lad.  companye ,  au  Seigneur  Du  Mazel ,  lieutenent  de 
preuost  des  mareschaulx  en  Giuaudan.  Auquel  auons 
mande  reprendre  les  arrements  de  lad.  procédure,  faire 
et  parfaire  le  procès  criminel  aud.  Honnille,  prisonnier, 
jusques  a  sentence  deffinitiue,  et  exécution  d'ycelle  in- 
clusiuement,  suyuant  lexigence  du  cas,  et  comme  il 
treuuera  estre  a  faire  par  raison  et  disposition  de  droit, 
auec  conseil;  et  faict,  sur  ce,  despecher  notred.  ordon- 
nance aud.  lieutenent  Du  Mazel. 

Et  le  vingt  neuûesme  jour  dud.  mois,  par  m.''  Jehan 
Des  Estreicts,  notre  secretayre,  a  este  baillée  et  delli- 
urée  lad.  procédure  aud.  Du  Mazel ,  lequel  sen  est 
charge  comme  est  pourte  par  son  receu ,  estant  de 
teneur  :  Nous  soubzsigne  etc. 

Le  vingt  huictiesme  jour  dud.  mois  de  nouembre,  ^ 
auons  ordonne  a  Gabriel  Du  Boys,  pour  son  estât,  solde 
et  entretenement  dud.  mois  de  nouembre,  comme 
sergent  majeur,  la  somme  de  quarante  liures  tournois, 
et  baillée  et  delliuree  nostre  ordonnance  aud.  trésorier. 

Le  vingt  neufiesme  dud.  mois  de  nouembre,  suyuant 
nostre  présente  ordonnance  du  vingt  cinquiesme  dud. 
mois,  François  Agulhon,  teysserant,. et  Jehan  Fornyer, 
coasturîer,  principaulx  habitans  de  la  ville  de  Florac, 
et  enuoyes  par  les  consuls  et  autres  habitans  de  lad. 
yille  comme  ont  dict,  nous  sont  venus  treuueraud. 
Mende,  et  en  la  maison  de  la  precemptorye  ;  ou,  nous 
ont  remonstre  cydeuant  lesd.  habitans,  tant  de  la  re- 
ligion catholicque,  que  de  la  nouuelleoppinion,  auoyent 


—  302  — 

procède  a  double  élection  des  consuls  pour  lannee  pro* 
chaîne,  aduenir;  cest  :  Aldebert  Pelissier  et  Bernard 
Dide,  catholicques  ;  et  Anthoîne  Michel,  sire  de  Collas, 
et  Claude  Bombe,  de  lad.  oppinion,  comme  appert  par 
leleetion  deuers  nous  remise  ;  et  nous  ont  requis  Toul- 
loir  desd.  quatre  esleuz  en  choisir  les  deux,  pour  estre 
premier  et  second  consuls  de  lad.  ville  de  Plorac  »  et 
recepuoir  deulx  le  serement.  Et  auoyr  faict  leoer  la 
main  ausd.  Agulhon  et  Fornyer,  les  auons  enquis  mo- 
yennant serement  lesquels  desd.  esiuz  estoyent  les  plus 
sufBzens,  ydoyneset  capables  pour  exerser  lad.  char^ 
consulayre.  Nous  ont  dict  et  acteste  que  lesd.  Pelissier 
et  Dide,  comme  catholicques,  bons  et  fidelles  subjects 
du  Roy,  leursembloit  debuoyr  estre  receusen  consuls 
plus  tost  que  les  susd.  Michel  et  Bombe,  vtu  qaib 
sont  de  lad.  oppinion.  Et  lors,  auons  mande  Tenir  le 
susd.  Pelissier  auquel,  comparant  douant  nous,  auons 
remonstre  lellection  et  nomination  faicte  de  sa  per- 
sonne pour  estre  premier  consul  de  lad.  ville  de  Florac, 
le  deu  et  importance  de  lad.  charge,  la  vigiliance,  fidel- 
lite  et  dilligence  quil  luy  falloit  avoyr;  lequel  a  promis 
et  jure  en  nos  mains  de  bien  verser,  et  user  auec  fidel- 
lite  et  dilligence  requis  en  lad.  charge  et  en  bon  et 
fidèle  subject  et  seruiteur  de  Sa  Mageste;  ei  ce  moyen- 
nant, lauons  ordonne  suyuant  lad.  ellection,  en  pre- 
mier consul  de  lad.  ville,  et  a  icelluy  faict  commande- 
ment, de  par  le  Roy,  de  fayre  tous  les  actes  dnng  bon, 
loyal  et  Gdelle  subject  de  Sa  Mageste  en  lad.  chai^ 
consullayre  ;  résister  et  donner  tous  les  empechemens 
possibles  aux  desseigs  et  entreprinses  de  ses  enoemys, 
et  toute  &ueur  et  police  a  ses  bons  subjects  et  tout 
aultrement  fayrs  comme  ung  >Tay  consul  et  adminis- 


_  303  — 
trateur  de  republique  doibt  et  est  tenu  ;  GomuiecUnt 
au  cappitaiue  De  Bressolles,  Gaspar  De  Viltate,  et  De 
Malbo8c«  seigneur  de  Mirailh,  et  a  chacun  deulx,  la  re^ 
ception  dud.  Dide»  et  installation  tant  dud.  Pelissîer 
que  dycelluy  Dide  en  lad.  charge  consulaire.  Présent 
Pierre  Chieuraud,  tailleur  du  Puy  ;  m.*  Jehan  Quarante, 
prebtre  de  S*  Saturnin. 

Le  dernier  jour  de  nouembre  ,  auons  ordonne  estre 
paye  a  Pierre  Verdyer ,  pourtour  secret  »  la  somme  de 
trente  liures  tournois,  pour  ses  peynes,  despens  et  vac-* 
cations  ei^osees  depuis  le  quinziesme  octobre  dernier 
jusques  au  jour  présent,  a  descouurir  ordinayrement 
les  entreprinses  faictes  ez  Ceuenes  et  villes  occupées 
par  les  ennemys  du  Roy,  et  nous  en  donner  aduertisse- 
ment  ;  et  pour  luy  fere  delliurer  lad.  somme  luy  auons 
baille  descharge  sur  le  trésorier  susd. 

Led.  jour,  le  susd.  cappitaine  Grimaud,  lieutenent 
de  la  companje  dud.  La  Gaze ,  pour  monstrer  comme 
il  avoit  delliure  aud.  De  Villatte,  lieutenent  dud.  Bres- 
serolles,  Ie&  clefz  de  lad.  ville  de  Florac  et  par  mesmes 
moyens  lad.  ville,  suyuantque  par  nous  luy  auoit  este 
escript.  a  remys  lacté  de  lad.  delliurance,  ensemble  des 
pièces  de  fonte  et  munitions,  estant  en  lad.  ville,  du 
vingt  septiesme  dud.  mois,  receu  et  signe  par  Albaric, 
notayre^  de  teneur  :  Lan  mil ,  etc.  Et  la  mesmes,  a 
mis  deuers  nous  aultre  acte  receu  par  m.*  Estanyeres, 
notayre,  du  vingt  huictiesme  dud.  mois,  par  lequel 
i^^sulte,  eomme  il  delliure  la  ville  dispagnac  par  tra- 
dition des  clefz  et  des  armes  et  pouldres  ,  y  estant ,  a 
lobeyssance  du  Roy,  entre  les  mains  de  Estienne  Bos- 
thet,  sergent  de  bande  de  la  companye  du  cappitaine 
BressoUes,  led.  acte  estant  de  teneur  :  lan  mil  etc. 


—  304  — 

Le  cinquiesnie  jour  du  mois  de  décembre,  les  habi- 
tans  de  lad.  ville  de  Florac,  pour  policier  les  soldatzy 
tenans  garnison,  pour  le  regard  de  leurs  lotgis  et  nour- 
riture»  sur  laquelle  auons  ordonne  quil  est  enjoinctaux 
officiers  et  consuls  dud.  Florac  de,  incontinent  et  a 
toute  dilligence  «  pouruoir  de  lotgis  et  ustencilles  aux 
soldatz  de  la  companye  du  cappitaine  BressoUes,  par 
nous  y  estabye  en  garnison,  et  pour  cet  effect  contrain- 
dre tous  les  habitans,  tant  de  lad.  ville  que  de  sa  tallia- 
bilite,  estans  de  la  religion  prethendue  reformée  a  y 
contribuer  pour  eottite  et  qualité  guardee,  comme  pour 
les  propres  afTayres  du  Roy  ;  aueo  lesquelles  uttncilles 
lesd.  soldatz  se  contenteront  actendu  quils  ont  pris 
monstre  sans  pouuoir  prethendre  nj  demander  aultre 
chose  sur  lesd.  habitans  que  de  gre  a  gre»  et  en  payant 
suyuant  les  ordonnances  loyaulx  auxquelles  leur  est 
très  expressément  deffendu*  a  peyne  de  la  vie,  contre- 
venir en  aulcune  manière. 

Le  septiesme  dud.  mois  de  décembre,  auons  ordonne 
a  Jacques  Rouet  de  Lode,  la  somme  de  vingt  cinq  liures 
tournois  pour  ses  pejnes,  journées  et  vaccations  dung 
voyaige  quil  sen  va  présentement  fere,  de  la  présent 
ville  de  Monde  a  Paris,  pourter  certains  nos  pacquets 
a  mond.  Sire  le  Mareschal ,  pour  laduertir  comme 
toutes  choses  passent  au  présent  pays,  et  pour  luy  fere 
payer  lad.  somme,  delliure  descharge  aud.  trésorier. 

(La  suite  au  prochain  Bulletin.) 


305  - 


DISSERTATION  HISTORIQUE 

SUR 

SilHTE  ÉHUUE,  VIEB6E.  FILLE  DE  CLOTAIRE  II, 

Par  M.  1  abbé  JÉaÔMB  GHÀABONNEL. 
I. 

Dans  leur  travail  sur  S**  Enimie  (Ad.  Sanctarum,  Tome 
IIP  d'octobre^  page  406],  les  anciens  Pères  BoUandistes  s'ex- 
primeot  ainsi  : 

«  La  Yie  de  cette  Sainte  est,  dit-on,  à  la  Bibliothèque  royale 
c  de  Paris.  Mais  nousn*avonsvu  ni  cette  vie,  ni  aucune  autre, 
«  et  nous  sommes  empêchés  d'en  avoir  du  regret  par  les  dires 
«  de  D.  Mabillon.  Cet  auteur,  qui  sans  doute  avait  eu  cette  vie 
«  sous  les  yeux,  nous  apprend  qu'il  a  lu  trois  vies  de  S^  Enimie, 
«  pleioes  de  fautes  et  d'erreurs  :  cujus  vitas  très  legimus 
«  MBNDis  ET  ERRORiBus  REFERTAS.  Il  dônuc  Seulement  l'a- 
^  brégé  de  la  première  des  trois,  peut-être  ,  parce  que  les 
m  autres  lui  avaient  paru  mendosiores  pluribusque  errori- 
«  bus  conspersm.  Il  commence  ainsi  :  In  primé  vitd  hmc 
m  Uguntur  :  Enimia,  %n  provincia  illa  Germanim,  quœ 
«  Francia  nuncupatur,  oriunda  exiitit  scilicet  progenita 
m  de  Paire  rege,  nomine  Clodovmo,  filio  Dagoberti,  cujus 
A  atatmt,  eodem  nomine  Clodovœus,  inier  Francorum 
«  reges  primus  siucepit  fidem  :  »  Là-dessus,  D.  Mabillon 
«  s'écrie  :  «  Mais  Clovis  II  a  eu  trois  fils  et  point  de  filles  I 
«  Ensuite,  continuant  son  abrégé,  il  dit:  euju^  corpris  (nempè 
m  filiolœ  S^  Enimiœ) ,  Dagobertus ,  Enimiœ  germanus, 
•  scilicet  Dagobtrtm  II,  Sigeberti  Austrasiœ  régis  filius, 


—  aoG 


«  noininis  errore  deceptus ,  in  Franciam  pro  germanm 
«  corpore  delulit,  »  Mais  en  faisant  remarquer  que  Clovis  II 
«  n'a  eu  que  trois  fils,  D.  Mabillon  aurait  dû  obsener  lui-même 
«  qu'aucun  de  ces  trois  princes  ne  s'est  appelé  Dagobert ,  et 
«  que  le  Dagobert  de  la  vie  de  S**  Enimie,  ne  peut  être  Dago- 
«  bert  II,  fils  de  Sigebert  II,  roi  d'Austrasie,  puisque  ce  dernier 
«  Dagobert  n'aurait  pas  été  le  frère  germain,  mais  seulement 
«  le  cousin  germain  de  la  Sainte,  qu'il  suppose  fille  de  Clovîs  n.» 

OBSERVATIONS. 

I.  —  Il  y  a  réellement  à  la  Bibliothèque  impériale  de  Paris 
un  cahier  en  parchemin,  relié,  qui  a  pour  titre  :  (Officium  S. 
Enimiœ,  lat.  913.;  Ce  cahier  contient:  !<>  l'office  entier  de- 
là Samle,  noté.  (Les  Antiennes  et  les  Répons  sont  en  vers  rimes, 
délicieux]  ;  2^  une  vie  assez  longue  de  S^  Enimie  ;  9^  rhistoim 
de  l'invention  de  ses  reliques  ;  4^  le  récit  d'un  grand  nombre 
de  miracles  ;  5«  deux  autres  ^ies  plus  courtes  ;  et  e^»  un  petit 
poème  en  mauvais  vers  hexamètres  et  pentamètres. 

II.  —  D.  Mabillon  a  eu  é\1demment  sous  les  yeux  le  manus- 
crit dont  il  est  question  ci-dessus.  Le  texte  qu'il  donne  de  la 
vie  qu'il  abrège,  est  exactement  conforme  au  texte  correspon- 
dant de  la  première  vie,  dans  le  manuscrit. 


Texte  de  D.  Mabillon. 

Enitnia  in  provincia  illa 
Gerrnaniœ,  qx^Francianun- 
cupatur  ,  oriunda  extitit , 
scilicet  progenita  de  pâtre 
.rege,  nomine  Clodoveo,  filio 
Dagoberti  cujiis  atavtis,  eo- 
demnomineClodoveuSyinter 
Francorum  regesprimussus- 
cepit  fidem. 


Texte  de  la  1^  viK  du  MS*. 

(Enimia)  inprofDincia  HUm. 
Germaniœ,  quœ  Francianun^- 
eupatur ,  oriunda  extiti-M 
scilicet  progenita  de  patr^^ 
rege,  nomine  Clodoveo,  fili 
Dagoberti,  cujus  atavus,  fc 
demnomine  Clodoveus^int* 
Francorum  reges  veri  do^ 
matis  Christi  primus  susc 


—  307  — 

m.  —  D.  Mabillon  s'est  contenté  d'analyser  la  première  vie 
deS^  Enimie  ;  et  il  a  pu  s'en  contenter.  Les  deux  autres  vies, 
qui  sont  plus  courtes,  ne  sont  ni  plus  fautives,  ni  plus  erronées, 
mais  elles  ne  contiennent  aucun  fait  de  plus  ou  de  moins. 

IV.  —  On  a  de  la  peine  à  concevoir  comment  un  auteur  du 
tnérile  de  D.  Mabillon,  a  pu  trouver  ces  trois  vies  menais  et 
erroribus  refertas. 

n  y  a  cerlalnement  beaucoup  de  lapsus  plumœ,  comme  c'est 
l'ordinaire  des  manuscrits.  Ainsi  dans  un  des  opuscules  quj 
composent  le  cahier  de  S*»  Enimie,  il  y  a,  fol.  58,  asinos  saU 
honoratos,  pour  asinos  sale  oneratos. 

Mais  il  n'en  est  pas  de  même  des  erreurs  historiques  qu'on 
lui  reproche.  Il  n'y  en  a  absolument  qu'une  seule,  qui  consiste 
à  avoir  écrit  Clodoveo,  filio  Dagoberti,  pour  Clotario  paire 
Dagoberti, 

Cette  erreur  n'est  pas  le  fait  des  copistes  ;  car  elle  se  trouve 
dans  les  trois  vies,  et  dans  tous  les  endroits  de  chaque  vie,  ob 
il  s'agit  du  père  de  S^  Enimie.  Elle  vient,  on  doit  l'avouer,  de 
Tauteur  mène  de  la  première  vie . 

Maintenant  cette  erreur  n'acquiert  pas  une  plus  grande  gravité 
en  étant  reprodmte  par  les  auteurs  des  deux  vies  plus  courtes; 
parce  que  leur  travail  n'est  qu'une  copie  abrégée  de  la  pre- 
mière vie. 

Enfin,  après  avoir  lu  l'ensemble  du  travail  de  l'auteur  de  la 
Pfcsiû^  m,  tout  ce  qu'on  peut  en  conclure  rigoureusement, 
c'est  qoe  cet  écri\'ain  et  ceux  qui  auraient  dû  le  reprendre, 
ii*élaiem  pas  bien  instruits  sur  l'histoire  des  rois  de  la  première 
«ce,  Ceftainement,  leur  ignorance  leur  a  fait  lire,  dans  les 
titres  plos  anciens  qu'eux,  le  nom  de  Clodoveus  pour  celui  de 
ClùîmTWM.  Comme  ces  deux  noms  commencent  par  la  même 
syllabe ,  ei  qoe ,  dans  les  anciens  manuscrits  on  ne  donnait 
sooreat  que  les  lettres  initiales  des  princes  et  des  prélats , 
'  "*iK  beaucoup  d'actes  du  moyen-âge  de  nos  archives  on  lit  : 
^   ^^   mim^ii,  ^MïStephanm,  epûs  mimatensis  ;  O. 


—  308  ~ 

epûs,  pourOdilo,  episcopus,  W.  epûs ,  pour  Willelmm 
episcopmj  il  va  sans  dire  que  les  bons  moines  du  monastère 
de  S^  Enimie  ont  lu  Clodoveus  dans  les  initiales  C.  ou  K.^  ou 
dans  les  abbréviations  Cl?  on  Kl?,  au  lieu  d*y  voir  C/otartW; 
ce  qu*ils  auraient  pu  faire ,  en  examinant  la  suite  du  texte  de 
leurs  manuscrits,  si  leur  ignorance  en  fait  d'histoire  ne  les  avait 
pas  empêchés  de  prendre  cette  précaution.  Hais  ce  qu'ils  n'ont 
pas  su  voir,  il  nous  est  très-facile  de  le  voir  nous-mêmes  par 
les  seules  données  des  traditions  qu'ils  nous  ont  transmises.  — 
Cela  posé,  nous  tirons  les  quatre  conclusions  suivantes. 

T*  ConelnsloB. 

S^   ÉNIMIE   A   ÉTÉ   DE   RACE    ROYALE. 

L'auteur  de  sa  vie,  au  XIV*  siècle,  le  dit,  ainsi  que  ceux  qui 
Font  alors  abrégé  en  le  copiant.  Ce  même  auteur,  ou  bien  un 
autre  presque  aussi  ancien,  en  nous  donnant  l'histoire  de  l'in- 
vention du  corps  de  la  Sainte,  ajoute,  à  l'occasion  de  certains 
faits  où  l'origine  royale  de  cette  B*  Vierge  se  trouve  hnpiiquée  : 

Veterum  est  fatna  et  antiqiu>ruin  vera  relatio quod 

negotium  ita  fore  peractum  apud  nos  nulU  dubium  est— 
Aussi  retrouve-t-on  la  tradition  dont  nous  parlons,  jusque  dans 
la  liturgie  usitée  à  cette  époque  : 

(I  noct.  I  antienne)  sanctaprolesBnimia  à  summis  mundi 
regibus  camis  traxit  initia.  (II  noct.  I  ant.)  Brgo  Regina 
denique  gravi  leprd  percutitur.  (Vesp.  ult.  ant.  )  fer  te 
gaudet  regnum  Francia  de  que  tuus  humilis  g^Htar  et 
nobilis  rex  fuit  et  dominus.  (Prose,  !•  strophe.)  Proies regu 
incorrupta  laudetur  Emmia. 

En  somme ,  que  S^  Enimie  ait  été  fille  de  roi ,  la  tradition 
nous  l'a  transmis  :  Ce  fait  n'a  rien  d'impossible,  et  Ton  ne  peot 
soulever  contre  lui  aucune  objection  sérieuse. 


—  309  — 

CLOTAIKK  11  A   ÉTÉ  LE  PÈRE  DE   S^   ÉNIMIE. 

Cet  lionneur  ne  revient  pas  à  Clovis  II.  Les  légendes  et  TofSce 

dumoyen-àge  nous  apprennent  que  le  père  de  S**  Enimie  voulut 

^  forcer  de  prendre  un  époux  et,  que  plusieurs  années  plus 

tod,  lors  qu'elle  eut  établi  un  monasière  et  qu'elle  en  eut  été 

sacrée  àbesse,  il  Im  fournit  de  quoi  faire  plusieurs  acquisitions, 

dans  les  environs,  poui  l'entreiien  de  ses  filles  spirituelles.  Or 

Clovis  II  n*a  rien  pu  faire  de  tout  cela ,  puisqu'il  est  mort  à  22 

ou  23  ans  (Bouillet,  Dict.  Hist.) 
D.  MabiUon  dit  que  Clovis  II  n*a  eu  que  trois  fils  et  point  de 

fiUes. 

L'anteur  de  l'histoire  de  l'invention  du  corps  de  S^  Enimie, 
^  qualifiant  Clovis  II  du  titre  de  père  de  cette  Sainte,  lui  donne 
Xissi  le  titre  de  fir  strenuus ,  et  in  rerum  administratione 
pTMlarui.  Cet  éloge  convient  parfaitement  à  Clotaire  II;  mais 
il  ne  peut  appartemr  au  Jeune  Clovis  II  qui  a  régné  peu  de 
^^oxf%,  et  que  les  historiens  placent  à  la  tête  des  rois  fai- 

ÏÏMV  Oonclasion. 

s**  ÉNIMIK  A  K(7  POUR  FRÈRE  UN  PRINCE  DU  NOM  DE-DAGOBERT. 

0^m\  ^  Bt  dans  la  première  vie  :  «  Misit  rex  Clodoteui,  pro- 

f^"  I  jeuilof  tjus,  ae  Dagobertus,  germanus  ipsius,  legatos  qui 

«wnaiiertttm  firginis  ditarent.  » 

(Sodalis  S»  Enimim,  tjusdtm  nominis,  )  Corpus  à  Da- 
gobcrto  qui  multa  sanctorum  corpora  de  Gabalitani  par- 
iibut  transportavit,  inter  reliqua  Enimm  Sanctm  sororis 
^^  I  scis  piuans  se  déferre  corpus,  in  Franciam  delatum  est.i^ 
—  On  lit  encore  dans  la  deuxième  vie  :  t  Quod  factura 
(nempè  filiolam  sepultam  esse  in  loco  eminentiori,)  ant- 
^adteriitur,  ne  Dagobertus  sanctum  sl.e  sororis  agnos- 


—  310  — 

cens  corpxifS  auferrei,  sed  aller  lus  virginis  etc *  Hoc 

enim  modo  posteà  contigit.  » 

L'auteur  de  l'histoire  de  rinvention  du  corps  de  la  Sainte, 
qui  parait  être  le  même  que  celui  de  la  première  vie,  nous  dit: 

€  Dagobertus locum  in  quo  Beatissimœ  Enimim 

soRORis  sUiE  sepultum  fuerat  corpus,  inquirere  cœpit, 
ardens  desiderio  ut  illud  secum  deferrel  ad  patriam  et 
seu  GERMAN.E  hofioribtks  exomaret.  » 

IV*  COBClvUiiOB. 

DAGOBERT    I   EST    LE    DAGOBERT,    FRÈRE   DE   S**   ÉNIMIE. 

Uauteur  de  la  première  vie  dit  :  €  Cujus  (sodalis  S**  Eni- 
mÙB,  ejusdem  nominis,)  corpus  juœtà  sepulcrum  ipnui 
(S*  Enimiœ)  in  loco  eminentiori  collocatum  est.  Quod 
posteà  à  Dagoberto ,  qoi  multa  sanctordm  coftPOiiA  db 
GABALrfANi  PARTiBus  TRANSPORT A\iT,  intcr  rcUqua Entmii^ 
Santm  sororis  su^  putans  se  déferre  corpus,  in  Franeiam^ 
delaium  est.  » 

Uauteur  de  l'histoire  de  l'invention  du  corps  de  S««  Bnioiie^ 
nous  dit  à  son  tour:  «  Ciim  rex  Ciodoteus,  tir  strenuus  e^ 
in  rerum  administratione  prœclarus,  migrasset  de  cor-- 
pore  y  filiusque  ejus  Dagobertus  regni  esset  adeptn$  g%^^ 
bemacula.  et  in  Sancti  Dionysii  decorandis  jsdibus  mclto 

DBFLAGRASSET  AMORE,  AC  DE  DIVERSIS  REGXI  SCI  PARTIBUS  Â.t> 
PR.EDICTI  MaRTTRIS  BaSILICAM   PLVRIMA   RERUM  ORNAUKlfTA. 

ET  SANCTORUM  piGNORA  DETt- nssET,  ad  gabalitonos  pervet^i^ 
usque  fines:  qtM^  peragraf^do  locum  in  quo  Beatissifm^^ 
Emimi^  sororis  su^  srpultum  fuerat  corpus,  inquir&r^ 
nryitl.  ardens  desiderio  ut  illud  secum  deferretinpairiatam^ 
et  seu  germante  honorihus  erornaret.  * 

Dans  ces  deitx  passages  il  s'agit  d'im  prince  lrès-dé\(H  & 
Donys  :  qni  a  fait  ombollir  le  monastère  et  la  basilique  ée  4 
S.  Martyr,  prè^  Pari^:  et  qui  :\  ou  la  pieuse  manie  d'y  Irsini 


—  311    - 

porter  les  cor[is  lies  Saints  les  plus  Hhislres  do  son  rovanmo. 
Or  Mes  les  histoires  nous  disent  que  ce  prince  a  iHt^  Da^- 
bot  V^  <{«,  i  cause  de  ses  saintes  rapines,  s'est  fait  donner  le 
snon  de  Frmdo  reliquiarum. 

Dns  ran  de  ces  deux  extraits,  il  est  dit,  en  outre,  que  Dago- 
toteDlera plusieurs  corps  saints  dans  le  GcHaudan,  sans  parler 
du  corps  de  la  filleule  de  S*«  Ënimie,  qu'il  avait  pris  nour  celui 
de  sa  soeur.  Et,  en  effet,  dans  un  de  nos  vieux  manuscrits,  qui 
est  antérieur,  de  près  de  deux  siècles,  aiLX  vies  de  S*«,  Enimie, 
et  qui  a  pour  auteur  Aldebert  III,  évéque  de  Mende  de  1154  à 
HW,  ont  lit  ce  qui  suit  : 

<  i  major%b%kn  nostris  usquè  ad  nos,  famé  vulgante, 
f^latum,  tst,  etinecclesiâfnimaiensi  ab  antiquo  assidue 
eekbratum,  quod  Dagobertus,  Rex  Francorum,  qui  mo^ 
fuutmum  S.  Dionysii,  propè  civitatem  Parisios,  magni- 
fUentiiregiâconstruxit;  B.  Privati,  martyris ,  corpus 
de  mimatensi  ecclesid  nostrd ,  ut  et  aliorum  sanctorum 
corpora,  quos  sanctiiate  ac  miraculis  prœcipuos  noverat, 
de  suis  ecclesiis  ad  monasterium  B.  Dionysii  îranspor- 
tatit,  Qmi  B.  Martyris  corpus ,  Domino  miserante  qui 
nolltt  tcslesiam  mimatensem  proprio  frustrari  patrono , 
dumper  quemdam  Clericum  religiosum  cum  multo  labore 
ttpericulis,  quœ  longum  est  enarrare,  ad  ecclesiam  pro- 
pfiamreferretur,  Sanctarum  Rehquiarum  bajulojampro- 
pins  eonsistente,  cœpere  campanœ  ecclesiœ,  nullo  agitante, 
ut  famaperkibet,  danger e  suo  ventura  urbi  gaudia  nun- 
tiare,—  Cujus  etiam  rei,  videlicet  quod  B.  Martyris  corpus 
ad  ecclesiam  suam  fuerit  reportatum,  monumento  sunt 
ecclesiainsuburbiis  civitatumAurelianœ  et  Bituricensis, 
teu  aliis  lacis  per  quœ   sanctissimi  Corporis   bajulo 
trmisitus  état  m  honore  B.  Privati  eonstitutœ.  Unde  et 
nie  quipro  recuperando  corpore  B.  Martyris  sepericulo 
dederat,  tam  egregio  molimine  ndeo  relchris  est  cffectus, 
ut  fx  ejus  nominp  hodie  quoque  nppellelur  rofjvntio  Ci.oc- 


—  312  — 

BERTORUM  atquc  eorumdemhabitatiowêmaepossessiani 
loca  monstrèntur,  i» 

U. 

Les  anciens  Pères  Bollandistes  ajoutent  : 

«  Uauteur  de  la  légende  de  S*«  Enioiie,  au  Propre  de  16 
a  eu  sous  les  yeux  une  vie  assez  différente  de  celle  dont  pa 
Habillon.  Car  il  fait  cette  Sainte  fille  de  Qotaire  n  et  non 
Clovis  II,  et  lui  donne  Dagobert  pour  frère,  et  non  pour  gi 
main  (sic]  » 

OBSERVATIONS. 

I.  —  L'auteur  de  la  Monarchie  Sainie,  le  P.  Dominkpie 
Jésus,  religieux  canne ,  traduit  par  le  P.  Amable ,  du  mè 
ordre,  nous  dit,  dans  le  chapitre  qu'il  a  consacré  à  S^  Bnino 
que  c'est  le  docte  Pereyrbt  ,  Théologal  de  Mende,  qui 
d'après  Tordre  de  M^  de  Rousseau,  évèqde,  composé  la  légei 
qui  figure  au  propre  de  4 649. 

n.  —  Ce  même  P.  Dominique  de  Jésus  nous  apprend  q 
a  lui-même  vu  les  trois  vies  de  la  Bibliothèque  royale ,  a 
qu'une  quatrième  vie  conservée  au  monastère  de  S^  Eniaif 
à  lui  communiquée  par  le  R.  P.  Prieur  de  cette  maison,  n  ' 
dit  ensuite  que  cette  quatrième  vie  est  entièrement  coofi 
aux  trois  autres. 

m.  —  Où  donc  le  Docte  Pereyret  art-il  vu  que  Clota 
était  le  père  de  S*«  Bnimie  et  que  Dagobert  I  était  son 
Evidemment  ce  n'est  pas  dans  les  quatre  vies  de  la  SaiF 
n'est  pas  non  plus  dans  des  légendes  plus  anciennes:  a 
un  recueil  de  manuscrits  de  nos  archives,  (moyen-ftge), 
une  légende  de  S*«  Bnimie ,  qui  contient  aussi  l'en 
quatre  vies,  c'est-ànlire,  que  le  père  de  la  Sainte  s 
Clodoveut.  Qu'a  donc  fait  le  Docte  Théologal  Pcrei 
autre  chose  que  ce  que  nous  venofis  de  faire  nous-m 
les  obscnations  ci-dessus. 


—  313  — 

iir. 

Les  Bollanclistes  supposent  que  les  aute;urs  dos  vies  de  2^^ 
Enimie  ont  observé  la  différence  qu'il  y  a  entre  les  mots  fraj^er 
et  germanus,  soror  et  germana. 

OBSERVATIONS. 

On  n'a  pas  à  s'occuper  ici  de  la  différence  qu'il  y  a  entre  ces 
mots.  Mais  on  peut  soutenir  que,  dans  l'esprit  des  auteurs 
susdits,  il  n'y  eu  avait  pas. 

L'auteur  de  la  première  vie  nous  dit  :  Misitrex  Clodovewf, 
progenitor  ejus  ac  J)agobôrtus ,  germanus  ipsius  legatoi 
qui  monasteriiMn^virginis  ditarenu...  et  ua  peu  plus  loin: 
eujus  (sodalu  S*  EnimuB^  ejwdem  nominiê,}  corpus 
juxta  sepulcrum  ipsius  (S^  Enimim,)  in  loco  eminenUori, 
collocatumest.  Quodpostea  àDagobtrto  qtii  multasanc- 
torum  corpora  de  GabalitanipatHbus  transportavit,  inter 
reliqua  Enimiœ  Sanctœ  sororis  su^e  putans  se  déferre 
corpus,  in  Franciam  delatum  est. 

L'auteur  de  l'histoire  de  l'invention  du  corps  de  S^  Enimie 
dit  aussi  :  «  Veterum  est  fama  et  antiquorum  vera  relatio, 
quiàEnimia,  Beatissima  Virgo,  adhuetWens,  cœlîcdsit 
visione  admoniiaquodposi  obitumsuum,  Dagobertus  rex, 
^termancs  ip^igs,  ad  ejus  invmiendUfn  et  trànsferendum 
pertingeret  corpus,  et  fertwr  imperdsse  ut  ejus  corpus  in 
imo  et  f>iU  loco  tumularent,  et  Sanetof  eonsodalis,  à  ^tto 
nomine  vocitato ,  in  emitéentiori  loco ,  hônoriftcèpeHès 
smm  sépslirent ;  ut  i>eniens prcsdictus  rex,  dUm  sororts 
corpus  se  transferre  arbitraretur,  inventttm'ipèius  Comttis, 
Dei  nutu,  et  loco  ttnomine  delusus,  sûum  transpotthfét 
ad  régnum.  Quod  negoiinm  ita  fore  pèracium  apud  nos 
nulli  dubium  est,  » 

IV. 

Enflu,  les  rotoes  Pères  Bollandistes  4îseAt  :  ;   . 

82 


—  3U  — 

«  Dans  la  vie  de  S**  Eniinic,  il  est  question  d'un  S' Hère,  ou 
Ylanis ,  évêque  de  Mende.  Or ,  dans  le  propre  du  diocèse  de 
Mende,  de  1619 ,  ce  Saint  a  une  légende ,  que  l'on  trouve  évi- 
demment la  même  sous  le  nom  de  S*  Hilaire ,  Hilariiu ,  cet 
autre  évéque  de  Mende  qui  a  réellement  assisté  au  Concile  de 
Clermont  en  534.  Ces  deux  Saints  ^  dont  le  nom  est  presque 
identique,  sont  sans  doute  le  même  personnage.  Et  s'il  n*en  a 
existé  qn*un,  c'«9t  à  coup  sûr  le  second ,  c^est-à-dire  S^  Hila- 
nus. 

Par  conséquent ,  puisqu'il  est  question  d*ufi  saint  Hilariut 
dans  la  «rie  de  S^  Eiiimie ,  cette  Sainle  a  vécu  plustôt  que  sa 
légende  ne  le  dit  ;  elle  n'a  pu  être  fille  de  Clovis  II,  ni  de  Clo- 
taire  li;  011  ne  p^ut  même  admettre  sa  légende,  qui,  déjà  erronée 
sur  les  parenlBde  la  Sainte^  fait  en  o«(re  mention  d'un  évéqfue 
qui  11*41  pa»  existé  au  teiiq[)s  où  elle  le  place.  » 

aBSERVAIiONS. 

I.  —  Les  leçons  propres  donnée;s  à  S*  lieras,  au  propre  de 
1619,  sont  la  même  chose  que  l^i  légende  attribuée  à  S^  Hila" 
riiù,  comme  on  peut  eri  jiiger  par  les  deux  extraits  suivants: 

(  Vita  S,  Hiiarii.  ex  BoUandianis.) 
Infxilld  (MartravilljB,  9oxt%U>sUiMta 
in  margine  in  maniAscripio  regitus^ 
Suœciw,)  tirginis ,  proflud  n^nans 
undd,  repente  fons  aruit  per  septev9. 
amo^  ovMki pror^us  humore^  subîato  ^ 
quo.i9\.hci)^  socià  Yirgi^e^  PaUir  (Hilm.- 
ruâjadvênii,  et  prece^  Domino  esoratiê^ 


(In  festo  S.  Ileri^ 

leçi.y.) 

Propre  lois; 

firtc^bus,  t^%rgi»e 

eamitanfe, .  Eni 

ïïlfdf,^  aridp   per 

septenniU'ff^  Mae^ 

GAYiL^;EQ,/b»ri  ^f-  €ffundu^  rcGepio  mcwr  cursu  undçi  redH^ 


ber^  aquas  Deus 
restituit 


atg^ê  iLsibus  kominum  uberi  IqrgiUiX^ 
servivit.  ,.         .  . 

Cet  extrait  de  la  vie  de  S*  Hilarins  se  trouve  mieux  cou — 

serve  dans  un  manuscrit  du  XIV»  siècle,  appartenant  aux  archi  v  e  s; 

delà  préfecture ^Itfenflte^     :      -  .  \ 


-  315  — 

^  In  tilld  Marciamll.€  virginis,  per  seplcm  annos,  fons 
ar\dt ,  omni  prorstM  kumore  sublato  ;  quem  in  locum, 
som  Virgine ,  venerabilis  Pater  (Ylarms)  advenit ,  et 
prtcem  à  Domino  exoratus  e/fudit,  moxque  recepto  cursu 
nnda  rediitatgue  usibtis  hominum  uheri  largiiate  ser- 
mit.  » 

H.  Nous  croyons  et  nous  devons  croire  que  la  légende  en 
question  appartient  à  S*  Hilarius,  qui  a  siégé  vers  534 .  Le  Prélat 
de  celte  légende  traite  avec  les  Sicambres  ou  Francs ,  qui 
rassiëgentdans  le  château  de  Méléna,  Or,  c*est  en  effet  en  531 
que  Thierry  I,  fils  aîné  de  Clovis,  et  roi  d'Austrasie,  s*erapafc 
du  Gévaudan,  ainsi  que  des  autres  petits  pays  environnants. 
Ce  même  Prélat  va  trouver  le  roi  Théodebert,  fils  du  précédent, 
qui  succède  à  son  père  en  534,  Tannée  même  du  Concile  de 
r.lemont,  tenu  avec  l'autorisation  de  ce  prince, 

HI.  Cela  posé,  nous  ne  concluons  pasque  S^Ilerusoix  Ylan^ 
n'a  pas  existé  ;  mais  seulement  que  nos  ancêtres  du  moyen-âge 
ont  faussement  attribué  à  ce  dernier  prélat  la  légende  du  pre- 
mier :  ce  qui  ne  prouve  pas  que  S*  Ileriis  n'a  pas  existé.  — 
La  cause  de  Terreur  de  nos  pères  du  moyen-âge ,  c'est  que  : 

l**  Les  noms  Hilarius  et  Ylarus  sont  presque  identiques  ;  v 
^  ils  ont  trouvé  dans  la  légende  une  source  abondante  et 
mt  vierge  (dont  ils  n'ont  pu  lire  le  vrai  nom  Marcianil.a,]  à 
qui  cette  source  appartenait.  C'est  pourquoi  ils  ont  dit  :  Celte 
source,  c'est  la  fontaine  de  Burle  ;  celle  vierge  est  S»«  Enimie; 
et  S*  Uilarus  est  le  prélat  qui  Ta  sacrée  abbesse.  Ainsi  opèrent 
ordinairement  les  hommes  peu  instruits  et  sans  critique. 

Nous  sommes  persuadé  que ,  si  les  anciens  Bollandistes 
avaient  eu  sous  les  yeux  tous  les  documents  qu'il  nous  a  été 
donné  de  voir,  ils  auraient  été  moins  sévères  ;  ils  auraient  même 
cru  comme  nous ,  et  comme  le  docte  Pereyret ,  auteur  de  la 
'^ende  de  1619,  que  S»*  Enimie  a  été  fille  de  Clotaire  II. 
Paris,  le  6  mai  186V. 

L'abbé  GHARBONNEL. 


/ 


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—  317  — 


SÉANCE  pu  7  JUILLET  1864. 

rifiSimiilCI  BB  M.  DELAPIERRE, 

PRÉSIDENT. 

Présbiits:  MAL  Roos,  H»  Vidal,  vice-prèsideuts. 
Martinet,  raW)éP0LaE»P0RTÀLiÉ,  IgNon  (Camille), 
André  ,  ardiivtste ,  ÊABBf£  ^  Paradis  (Théodore) ,  Ga- 

THAUN  et  VlWCRIf».        : 

M.  André,  archlviâté  à  la  préfecture,  remercie  la 
Société  de  l'avoir  adihfs  comme  membre  titulaire  ;  il 
lui  fait  hommage  d'un  exemplaire  de  l'ouvrage  qu'il  a 
publié  sous  le  titre  d'Histoire  de  V abbaye  de  St-Sau- 
^cwr-de^MmeiUe^  timi  que  d'une  monnaie  phocéenne 
en  aident.  M.  le  Président  adresse  des  rettiercîments 
à  M.  André  au  nom  de  la  Société. 

T- Sf.  Martinet  dépose  sur  le  bureau  un  fragment 
d'aéroliihe,  de  6  centimètres  de.  diamètre,  donné  à  la 
^'élépar  M.  Guibert ,  membre  correspondant.  Des 
remerciments  ^ront  adressés  à  M.  Guibert. 

-  Sur  la  proposition  de  M.  le  Président,  la  Sociélé 
^nne  son  adhésion  à  t  Association  pour  les  voyages 
écoles  créée  en  Allemagne  afin  que  les  jeunes  gens, 
"^l^nis  d  une  lettre  de  crédit  d'une  société  afBli(^e , 
^  ï'eçus,  pendant  quelques  jours  et  moyennant 
J||ûitable  indemnité,  chez  les  agriculteurs  et  dans  les  .  ^,.^^.:f^^ 
«^Wissements  agricoles.  (Voir  au  nultetin.)  "    -   ^^ 


/ 


â3  /^'^        ^K^' 


1^ 


—  318  — 

—  Pour  répondre  à  l'invitation  collective,  fîiite  Uans 
la  dernière  séance,  de  donner  les  résultats  des  graines 
envoyées ,  soit  par  la  Société  d'acclimatation,  soit  par 
d'duf  res  associations  a{i;ricoles,  et  distribuées  à  certains 
membres  ,  M.  Martinet  remet  une  note  détaillée  de 
celles  qui  ont  été  cultivées  au  jardin  de  la  pépinière 

provenant  de  la  Société  dite  la  Fourmilière)  lesquelles 
ont  très-bien  réussi. 

—  Une  commission,  chargée  par  la  Société  impériale 
et  centrale  d'horticulture,  de  lui  présenter  le  relevé 
des  fraises  qu'on  peut  considérer  comme  les  plus  re- 
commandables  sous  tous  les  rapports ,  a  adressé  un 
tableau,  en  forme  de  questionnaire,  en  priant  les  per- 
sonnes qui  se  livrent  à  ce  genre  dé  culture  de  vouloir 
bien  le  remplir. 

—  M.  le  Président  fait  connaître  les  résultats  des 
(  encours  qui  ont  eu  lieu  à  Ghàteauneuf  et  à  Mende,  par 
les  soins  de  la  Société  d'agriculture,  pour  la  distribution 
des  primes  que  M.  le  Préfet  a  bien  voulu  mettre  à  sa 
disposition  sur  les  fonds  alloués  par  le  Conseil  général 
pour  encouragements  à  Tagriculture  et  à  Vélève  des 
chevaux. 

—  M.  le  Président  fait  connaître  égalemeot  que  les 
lauréats  lozériens,  au  concours  régional  de  Grenoble, 
pour  la  race  bovine  d'Aubrac,  oiit  été:  M.  Charles  Du- 
rand, qui  a  obtenu  cinq  prix,  et  M.  Talansier,  qui  en 
a  obtenu  trois.  Une  mention  honorable  a  été  accordée 
à  M.  (îroussel,  de  Barjac. 

Parmi  l(\s  serviteurs  ruraux  qui  ont  été  récompensés 
pour  avoir  soigné  les  animaux  primés  au  même  con- 
cours, on  remarque  le  sieur  liugonnet ,  employé  clM* 


•    —  319  — 

M.  Durand^    et   Ui  àieiir  Cheminai,  employé  chez  M. 
Talansier. 

—  Lecture  est  donnée  d'une  lettre  adressée  à  la 
Société  par  M.  Gournut,  professeur  au  collège  de  Lons- 
le-Saunier,  récemment  nommé  membre  correspondant. 
[Voir  au  Bulletin.) 

—  La  Société  avait  fait  remettre  à  M.  le  Président 
du  Comice  agricole  de  Florac,  ainsi  qu*à  M.  Cafhalan, 
fMiucateur  à  Mende ,  de  la  graine  de  vers  à  soie  qu'elle 
avait  reçue  de  la  Société  impériale  zoologique  dac cli- 
matation.  Cette  graine  était  signalée  comme  provenant 
de  iiostitut de  Panteleimon,  près  Bucharest. 

M.  Catbalan  rend  compte,  dans  un  rapport  qui  sera 
inséré  au  Bulletin,  de  toutes  les  phases  observées  pen- 
dant l'éducation  qui  lui  avait  été  confiée  et  qui,  du 
reste,  a  réussi  complètement.  La  Société  remercie  M. 
(>athu1an  des  soins  qu'il  a  donnés  à  ces  vers  ainsi  que 
de  la  communication  qu'il  vient  de  lui  faire  au  sujet 
le  ses  procédés  d'éducation. 

M.  le  Président  fait  observer,  à  ce  sujet,  que  les  faits 
'xposés  par  M.  Gathalan  concordent  entièrement  avec 
^ux  qui  ont  été  signalés  par  M.  Guérin-Menneville  à 
la  Société  centrale  d'agriculture,  touchant  les  grainages 
lans  les  pays  du  Nord.  Cet  éminent  sériciculteur  a 
constaté  que,  dans  les  contrées  froides  et  où  les  éduca- 
tions se  font  par  petites  chambrées,  les  œufs  produits 
étaient  parfaitement  sains.  Il  voit  dans  ce  fait  la  possi- 
[)ilité  d'une  régénération  de  l'industrie  sérigène,  sans 
Tcourir  aux  exportations  à  grands  frais  de  graines 
les  pays  lointains.  Le  grainage  se  ferait  dans  le  Nord, 
a  production  de  la  soie  dans  le  Midi,  auj^rand  avantage 
*éciproque  des  deux  régions. 


—  320  —     . 

Du  reste,  uous  avons  eu  déjà,  dans  le  département, 
plusieurs  exemples  d'éducations  parfaitement  réussies 
<lans  des  localités  relativementTroides,  où  elles  n^étaient 
en  quelque  sorte  qu*unc  exception  et  où,  par  suite  de 
cet  isolement ,  répidémie  n'a\ait  point  sans  doute  pé- 
nétré. Dans  d*autres  localités,  d'une  exposition  privi- 
légiée ,  cettaines  chambrées  ,  objet  de  soins  spéciaux  et 
intelligents,  ont  également  donné  un  excellent  grai- 
nage. 

Nous  citerons  «^  ce  sujet  diverses  éducations  faites  il 
la  Canourgue,  à  Ghanac,  à  îspagnac,  celles  de  M.  Mey- 
nadier,  de  la  Roque,  etc.  Nos  vallées  et  nos  pentes  de 
moyenne  altitude  seraient  dans  les  meilleures'  condi- 
tions pour  fournir  de  j?raines  saines  et  fl*condes  le^ 
magnaneries  aux  abois  de  nos  Cévennes  et  du  Bas— 
f.ânguedoc,  tout  en  se  créant  une  précieuse  et  tuera- 
tîVe  industrie. 


IfOMIlffATIOIfS. 

Menlircs  ttt«l«ire«. 

M.  De  Ronchaud,  conseilW  de  préfecture,  à  Mende. 
M.  \  iD\i.  lîls,  négociant  à  Serverette. 

LoBS-le«SMiBi6r,  15  javi  1864. 

Messieurs, 

On  constate  tous  les  jours,  avec  une  certaine  inquié- 
tude, que  les  campagnes  se  dépeuplent,  et  que  la  po- 
pulation des  grands  centres  industrielss^accroit  déplus 
en  plus.  La  raison  de  cela  serait  facile  à  trouver.  Un 
salaire  relativement  plus  élevé,  des  encouragements 


-  3-21   - 

plus  nombreux,  un  genre  de  vie  qui  paraît  d'abord  plus 
commode  et  plus  agréable,  voilà  bien  de  quoi  tenter 
des  esprits  en  général  peu  cultivés.  Cependant  aujour- 
d'hui, comme  du  temps  du  poète  latin,  nous  i>oumons 
bien  nous  écrier  :  «  0  felices  nimium  sua  si  bona 
«  rwrint  !  «►  Que  de  déceptions  en  effet  pour  ces  cam- 
pagnarde devenus  industriels  ,  pour  ces  hommes-ma- 
chinesd*une  machine  à  vapeur  ou  d'un  moteur  hydrau- 
lique I  Eh  bien!  Messieurs,  combattre  cette  tendance 
d'émigration  par  tous  les  moyens  possibles,  prouver  à 
la  population  des  campagnes  que  ta  vie  des  champs 
>-aut  fcîen  celle  de  Tatelier;  apprendre  au  cultîTaleàf 
à  dojiibler  le  produit  de  ècè  terres,  par  une  culture  de 
plus  en  plus  intelligente  ;  faire  comprendre  à  tous 
eiifln,  qu*on  peut  se  passer  des  productions  de  Tin- 
dustrié,  tandis  que  celles  de  Ta^'culture  sontindispen-! 
sables  ;  voilà,  si  je  ne  me  trompe,  un  des  buts  pi^lnci^ 
paux  que  doivent  se  proposer  les  Sociétés  d'agricolturé, 
noble  but  auquel  je  vous  remercié  de  m'avoir  associé. 
Je  ferai  tous  mes  efforts  pour  me  montrer  digne  de 
l'honneur  que  Vdtis  me  faites.. 

Perraettez-^moî  ntàititenant,  non  pas  de  vous  parler 
du  Guano  que  vous  connaissez  tous,  mais  de  deux 
essais  que  vient  è" en  farréf  it\  un  riche  propriétaire, 
M.  Wîilard.  H  a  mélangé  100  kilogrammes  de  cet 
engrais  avec  300  kilogrammes  de  terre  fine,  puis  il  a 
étendu  le  tout  sur  un  terrain  d'ewviron  60  ares.  Sur  ce 
teMàfk  ainsi  préparé,  mais  couvert  de  pierres  et  formé 
d'un  espèce  d'argile  rougeâtre  sans  consistance,  et 
comitie  <m  en  rencontt'e  sur  les  flancs  de  quelques-unes 
de  nos  montagnes,  il  a  semé  du  sainfoin.  Malgré  les 
pierres  et  la  mauvaise  quaUté  du  terrain,  cette  plante 


—  322  — 

a  levé  avec  tant  de  rapidité,  et  poussé  avec  tant  de 
vigueur,  que  quelque  temps  après  elle  faisait  borne 
avec  le  sainfoin  du  champ  limitrophe.  Le  propriétaire 
de  ce  champ  disait  à  M.  Willard  :  «  Mais  ça  tient  du 
«  prodige.  Nous  avons  ensemencé  le  même  jour,  et 
«  votre  sainfoin  est  deux  fois  plus  long-,  deux  fois  plus 
«  épais  que  le  mien.  Il  y  a,  bien  sûr,  quelque  diable 
«  par-là  dessous.  » 

On  ne  a'aUendait  gaère 
à  Toir  le  dîable  en  cette  affaire  î 

Cela  ne  m'étonne  pourtant  pas  :  la  Comté  est  ud  pays 
à  légendes.  Elle  emploie  le  diable  à  tant  d'autre  choses^ 
pourquoi  ne  remploierait-elle  pas  à  faire  pousser  le 
sainfoin  I.... 

Le  second  essai  a  été  fait  sur  un  champ  de  blé.  Les 
proportions  du  mélange  étaient  les  mêmes  que  ci- 
dessus,  et  le  résultat  a  dépassé  les  espérances  du  pro- 
priétaire. Il  y  avait  surtout  un  endroit  dont  le  terrain 
plus  humide  ou  moins  bon  donnait  toujours  une  ré- 
colte plus  chétive.  Là,  le  blé  était  plus  formé,  les 
plantes  moins  nombreuses,  la  paille  moins  longue,  les 
épis  plus  grêles.  Cette  année  on  ne  remarque  auciue 
différence.  Le  blé  est  partout  le  même.  M.  Willard  m*a 
assuré  que  c'était  la  première  fois  qu'il  le  voyait  ainsi. 

Je  vous  transmets  ces  deux  essais  du  Guano  à  titre  de 
renseignement.  Vous  jugerez  vous-mêmes  s'il  y  aurait 
utilité  à  remployer  chez  nous. 

Agréez,  je  vous  prie,  les  sentiments  avec  leaquab 
j'ai  rhonneur  d'être , 

Votre  très-reconnaissant  et  tout  dévoué  serviteur, 
G.  E.  COURNUT. 


—  343  - 


REVUE   AGRICOLE, 

Par  M.  DELAPIBRBE,  présideiil. 

Perte»  •ccaelennéee  par  le»  eani 
terrentlellea. 

M.  Uervé-Mangmi ,  dans  un  mémoire  qu'il  a  présunti^  h 
i* Académie  des  Stiences,  calcule  que,  dans  l'espace  d'une 
^laie,  la  Dumee  a  charrié  10,770,313  mètres  cubes  d'excel- 
teiileiare,  di  poids  total  de  plus  de  17,000,000  de  tonnes, 
prise  €■  eiier  an  terrains  supérieurs.  Cette  rivière  entraîne 

doue  chaqK  aînée  un  volume  de  terre  équivalent  au  sol  pro- 

<»€«  de  3^M  hectares,  et,  en  cinquante  ans,  l'équivalent  de 

i»  tmearMe  4e  tout  un  département. 
Oa  laii  par  œl  eiemple  quelle  est  l'immense  utilité  Ae  U 

coMlkin  <■  sol  des  montagnes  par  le  reboisement. 

■enëcMeat  ûm  Mé. 

V^B  k  Jounal  d'agriculture  U  Sud-Eêt ,  la  Malifti" 
^PMtkifidcaieit  mojen  <tai  Mé,  par  hedare,  |*oiif  \h 
^^■■i i*ebSeiiic,à K^  7* 

CMkniMeilieptashaii; 

»arkifjpMiciwitdefaL(tttfe,à 0^  Ç7' 

5^k  dâpMeaeirt  qn  puMlnile  OMmifr. 

t  les  BOieKd'asfMeaier  celle  pn^deeliM  «ar 


for  Xtiftvmm^âm  6^  t^hv^^rer^ 


—  324  — 

que  9^  55'  à  riioelare,  M.  Bodia,  directeur  de  la  ferme-écol 
de  Trois-Croix,  a  porté  le  produit  de  son  domaioe  successive 
ment  à  20,  à  30,  puis  à  36  et  même  jusqu'à  41  heetolitres 
rtiectare  ;  il  a  par  conséquent  quadruplé  la  préaiÂJtJon. 

On  pourrait  citer  de  nombreiLX  exemples  de  terrains  amen< 
à  produire  30  hectol.  à  Thectare. 

A  Yincennes,  dans  la  f(^£m^  impériale,  on  obtîeni  S 
hectolitres. 

M.  Danicoqrt,  yrès  Orlé^uis,  a  gt)l^a3pi»pc|Al^.;4^anel 
en  Angleterre,  jusqu'à  51  l^ectol,  Ce$  ijeux  riches  productioi 
étaient  dues  au  choix  de  semences  améliorées. 

Pour  atteindre  de  pareil^»  résultats,  U  t^^i^  ;  -    ^ 

Labourer  profond  ;  on  ram^  ^insi  à  la  ^rf^c^  des  temif 
nou  épuisés  par  des  réc^U^s  ^uccf  s^veçi.  Lçs  b^ur$  profiMnd 
font  que  lesraciQes  tallept  uiieux»  que  le  tarrai»,aipfi#,diraiiH 
écoule  mieux  la  pluie,  et  laracii^»  plus  prcIcwMiiéiiicM^iilQiKiéc 
craint  moins  la  >éçbQrçs^. 

FuQ)er  abondammaut  et  non  pas  à  moiMé.  Nq  psn  mM 
trop  de  semences;  125  litres  ^(Bseut,  par  beçiare.  .  ;       i  i 

Herser  les  blés  au  printemps,  et  puis  tes  rquleç,     : ,, 

Bien  choisir  les  semences  ;  c'est  le  pojpl  te  plus  inwQrta^l 

De  la  place  de  TaTOine  4iim#  l'aBsolemeai. — 
AYaniage  de  l'aUeruance  des  ealinrea. 

Dans  le  Bulletin  de  la  Société  industrielle  d'jinfanr»  H 
Bodiu,  directeur  de  Técole  d'a^^riculture  de  Reûnes,  UHL  ob» 
server  que  c'est  presque  toujours  après  une  récolte  de  fronéD 
ou  de  seigle  qu'on  sème  Tavoine.  Il  en  résulte  i|oe,  dansées 
conditions,  l'avoine  salit  beaucoup  la  terre  en  facilttanC  bi  pio 
pagation  des  laauvaises  herbes  qui  ont  graine  dans  le  fremMK 
si  c'est  une  avoine  d'hiver ,  le  labour  donné  immëdiateinett 
après  la  moisson  met  en  réserve  dans  le  sol  les  graines  qui  (M 
trouveront  tôt  ou  tard  dans  des  conditions  fovoraMee  à  km 
développement.  Celles  qui  ne  sont  pas  enfoncées  titip  prolto- 


—  3K  — 

ënM  T^Bt  UMtr  «pcr  ravMh^.  ^  les  imo^er»  H  tk^il  Im 
cikirelciirfmitlen. 

Si  c  est  uae  avcMiie  de  priaiemps  qui  di>il  siKH^^ktor  au  fnniUMil 
oa»seifie,le  labour  d'aïuoome  sera  HMtm^  un  (Hiissanl  nioyon 
decoDserratiOQ  pour  lesiiMiinraise!^  gnùm^^;  puis,  m  priuUMupn, 
tonqo*mi  donoera  le  second  labour  de  «emaillo,  on  rauh^uor» 
lessemenees  qui  serimt  dallis  les  meilieureH  conditions  do  v<^* 
(séuten.  En  semant  l'avoine  aprte  une  aulre  cM^ilo,  on  Hill 
dOBClametlIettre  réfterve  de  mautaises  graines,  qui,  mucooshI 
veneat  ramenées  à  la  surface  du  sol  ot  dans  des  cln^onstiinrcK 
fn-onUes  à  leur  végétation,  lèvent,  se  développent  et  InA^Mloril 
lesciiltnres  pendant  plusieurs  années,  et,  niosi  quMI  nrrive 
touoonqnBd  on  fiiit  se  succéder  imnriédiatemonldenx  ri^rénlêH, 
os  aimyiae  tous  les  sarclages  et  tous  les  binages  qui  nurulinit 
été  pratiqués  antérieurement  sur  les  plantes  sarclées.  (!eux*rl 
constiUM»!  4ës-lors  une  dépense  en  pure  perte. 

UfMIdoueiiroserife  absolument  favolné  nprH  mir*  dutrc 
céréale.  Sn  mdement  d'aHleurs,  après  les  autres  récolt^*H, 
setroaceboBODuppItts  élevé.  M.  Bodin  elle  à  vAt  suj<;td<;H  lajlH 
signîfcatt^: 

UadiBpée  3  hectares  33,  après  betteravr^n  fum/'**s,  orjfft 
sans  eip»  «  1rt«e.  a  produit  196  hectoL,  soit  ÎW  hi*AUA .  \m' 
hectare: Ibf  %eF  aimnt  atteint  presque  la  hauteur  d'un  boffifri^' 
^n  >**  Anç*  de  î  hectares  \%  après  la  \ï\hi\*^.  r^itali^/ii,  % 
pwWtIftiBCioL.  soit  52  heetoL  à  fb^j^tar^,  Vaï  émîï\i  d^ 
**«tBt5i.  apref  betteraves,  dans  une  partie,  et  /4m>ux  fa- 
nés fcKTa*^  a  prodwt  «l  hecirf.,  w*  M  h«^^.  i  X\ï^a: 
tm. 

h»  1?  1^3»  ordre  d*îdée^ .  %.  l^nivA  ui^ale  da<*^  U 

f^atL  h-  WÊÊd-EsL  Iç  tut  siDiaot  omatut  \fiTKm^wt^  et  t>- 

^«■^ifTaliÇTBaBf»  d»?«  cuHurç*>. 

B  nor  arfei^  am  çininu»  d*-  RnkuMk  un  doiuaib*-  di^ii 

u*^  WT*  d*r  lerr*  tf'irw'  *;>f»uleiaiii*>f  d^  7  iPî^lat'-^ft . 

^  ïïsân-^^air»'  L*-f  *H*niieuitr  \nt\;t*i>  a  li  ':uliur*r  dv 


—  326  — 

trop  coucinuc  de  celle  céréale  sans  fumure,  quoiqu'elle  u*y  fiikt 
emblavée  qu'une  année  sur  deux ,  après  jachère  ,  qii*elle  ne 
rendait  plus  que  4  à  5  hectol.  à  rbeetare.  Il  la  sema  en  sain- 
foin et  en  obtint ,  Tannée  suivante ,  sans  le  secours  d*aiiCQn 
engrais ,  sauf  un  plàtrs^e ,  environ  96,000  kilog.  de  fourrage 
sec  à  rhectare  ;  ce  produit  s*éleva ,  au  moyen  du  plfttre ,  pen- 
dant quatre  autres  années,  jusqu*à  100,000  kilog.  Celte  prairie 
artificielle  fut  alors  défrichée  et  reçut  deux  semis  de  fromeni 
successifs,  dont  le  rendement  fut  de  SO  à  35  beetd.  à  rhectare; 
ils  furent  suivis  d*une  récolte  de  vesces  d'hiver  qui  fut  eoo- 
sommée  en  vert ,  puis  d*un  autre  froment  aussi  productif 
que  les  deux  précédents ,  et  les  mêmes  procédés  employés 
depuis,  ainsi  que  sur  d'autres  parties  du  même  domaîne,  con- 
tenant les  mêmes  éléments  calcaires,  ont  toiqours  donné  des 
résultats  aussi  avantageux. 

Nécessité  ée  ééTclopper  la  cvliwe  4ss 
foarrac^s. 

Dans  une  séance  de  la  Société  d'agriculture  de  la  Sarthe, 
M.  Dugrip  a  résumé  les  principaux  avantages  par  lesquels, 
indépendamment  de  l'heureuse  infinence  qu'elle  exerce  sur 
l'amélioration  du  sol  arable ,  se  recommande  la  production 
d'abondants  fourrages.  Non  seulement,  dil-lK  le  développement 
des  cultures  fourragères  permet  d'élever  et  de  nourrir  un  plus 
grand  nombre  de  bestiaux  sur  lesquels  le  fermier  trouve  un 
profit  clair,  mais  il  procure  une  masse  de  fuinier  plus  consi- 
dérable qui  fait  produire  plus  de  blé  ;  la  différence  est  très- 
grande  pour  un  fermier  de  récolter  40  hectol.  de  blé  sur  un 
hectare ,  ou  de  les  obtenir  sur  une  étendue  quadruple.  Dans 
le  premier  cas,  les  bénéfices  sont  très-grands  ;  dans  le  deu- 
xième cas,  au  contraire,  le  fermier  couvre  à  peine  ses  frais  ; 
une  seule  mauvaise  année  le  ruine,  cela  est  facile  à  compren- 
dre :  les  frais  de  labour  sont  quatre  fois  plus  grands,  il  &ul 
une  quantité  de  semence  quatre  fois  plus  considérable. 


—  327  — 

Si,  par  uive  cause  aimosphériquc  quelconque ,  le  blé  réussit 
mal,  le  profit  donné  par  les  bestiaux ,  qui ,  dans  ce  cas,  pren- 
nent une  plus  grande  valeur,  rend  la  perle  moins  sensible 
pour  celui  qui  possède  de  grandes  prairies  naturelles  ou  artifi" 
cielles.  Lorsque  le  blé  manque,  la  perte  du  grain  est  augmentée 
de  celle  de  la  paille  ;  loin  de  trouver  une  ressource  sur  les 
bestiaux,  le  fermier  est  obligé  de  s'en  défaire,  n'ayant  pas  le 
moven  de  les  nourrir. 


Un  nouveau  fourrage ,  le  Brome  de  Scbrader,  a  fait  son  ap- 
l>arition  dans  le  monde  agricole,  où,  s'il  faut  eu  croire  les 
organes  de  la  presse,  ses  hautes  qualités  aidaient  produit  quel- 
que sensation.  Jalouse  de  concourir  à  la  propagation  de  toutes 
les  tentatives  de  progrès,  la  Société  s'est  empressée  de  faire 
venir,  pour  en  essayer  la  culture  dans  sa  pépinière,  de  la  graine 
de  cette  plante,  dont  elle  a  d'ailleurs  fait  une  distribution  à 
plusieurs  de  ses  membres. 

Le  Brmne  de  Scbrader  est  signalé  comme  étant  une  graminée 
vivace,  originaire  de  la  Caroline.  Cette  plante^  vigoureuse, 
rustique,  dont  les  racines  s'enfoncent  de  90  à  35  centtm.  dans 
le  aol,  donne  une  tige  de  70  centim.  à  1  mètre  de  hauteur. 

Coupé  comme  fourrage  vert,  le  Brome  donne  jusqu'à  cinq 
coupes  dans  l'année.  La  première  peut  avoir  lieu  de  mars  au 
90  avril.  Séché,  il  donne  un  excellent  fourrage. 

Vert  00  sec,  le  Brome  est  mangé  avec  avidité  par  les  vaches. 
Mis  en  comparaison  avec  la  luzerne,  il  a  été  constaté  qu'il 
tJMiniit  iO  ^/o  de  beurre  en  plus,  «t  un  beurre  plus  ferme. 

Le  produit,  première  coupe,  est  de  17,300  kilog.  à  Thectare; 
les  trois  autres  coupes  ont  donné  18,970  kilog.,  soit  36,270 
kilog.  en  vert  ;  en  foin  sec,  12  à  13^000  kilog. 

On  peut  cultiver  le  Brome  pour  le  grain  ;  alors  on  aura  deux 
coupes  seulement  qui  produiront  130  hectol.  à  Thectare,  c'est- 
à-dire  plus  que  ne  donne  l'avoine  ;  mais  ce  grain  pèse  moitié 


—  328  — 

moins  que  celte  dernière ,  il  est  très  bon  pour  les  aniinaux  de 
basse-cour,  engraisse  les  porcs. 

La  paille  du  Brome  cultivé  pour  le  grain,  est  mangée  par 
les  besliaux. 

Un  avantage  de  cette  culture,  c'est  qu'elle  nettoie  le  terrain 
de  toutes  les  mauvaises  herbes. 

Culture.  —  Lé  Brome  vient  bien  partont  ;  il  préfère  lès 
terrains  frais.  Au  printemps  (mars,  avril)  sur  un  labour  pro- 
fond, on  sème  200  litres  à  Fheclare;  ou  herse  et  l'on  roule. 
Le  Brome  lève  au  bout  dé  douze  à  quinze  jours.  Au  bout  de 
deu.x  mois,  on  fauche  en  vert. 

La  durée  est  de  six  à  huit  ans. 

On  doit  rouler  chaque  année  au  printemps. 

Bemtmetîon  de  l*alaclte  et  eu  cliiiraMç^M  a« 
nio;^eii  ée  la  machine  à  battre. 

M.  le  docteur  Herpin  a  communiqué  à  la  Société  centrale 
d'agriculture  le  moyen  suivant  qu'il  a  employé  arec  sticcës 
pour  se  débarrasser  de  Falucite  et  du  charançon  au  moyen  de 
la  machine  à  battre,  et  dont  le  résultat  a  été  confirmé  par  les 
obsen'ations  de  M.  Ouérin-Menneville. 

11  fait  couper  le  blé  encore  un  peu  vert  et  le  battre  de  suite 
aussitôt  après  la  moisson.  En  effet ,  à  ce  moment  les  œah  de 
Talucîte,  déposés  à  la  surface  des  enveloppes  du  grain  ou  de  la 
balle,  ne  sont  pas  encore  tous  ëclos,  ou  du  moins  le  jeune  in- 
secte très  grêle,  très  débile,  qui  est  à  la  surface  du  grain,  tf  a 
pas  encore  eu  le  temps  de  le  perforer,  de  creuser  le  trou  dans 
lequel  il  doit  se  loger  ;  il  peut  être  facilement  détaché  du  grain, 
blessé  et  meurtri  par  le  choc  des  aubes  du  batteur  mécanique. 

Sur  trois  parties  de  blé.  Tune  qui,  d'après  M.  le  docteur 
Herpin,  a  été  coupée  de  bonne  heure  et  battue  îmniédiatemeirt, 
n'a  présenté  aucune  trace  de  piqûre  tf  insectes  ;  une  antre, 
récoltée  un  peu  plus  tard,  et  battue  un  mois  après  la  moisson,  a 
laissé  éolore  un  assez  grand  nombre  de  papillons  d'alucite  et  a 


—  3i9  — 

en  beaucoup  de  grains  percés  ;  la  iroisièuie,  resiée  eu  gerbes 
el  en  meules  pendant  ctaq  mois,  s*es(  trouvée  alors  très  chaude 
cl  fortement  endommagée. 

Pour  cette  opération  le  battage  mécanique  est  incomparable- 
ment supérieur  à  tout  autre  mode.  Le  choc  violent  des  battes 
ou  des  aubes  d*un  tambour-batteur,  animé  d*une  vitesse  de 
500  à  700  tours  à  la  minute,  peut  seul  blesser  ou  tuer  ins- 
tantanément les  ûLsectes,  lorsqu'ils  sont  renfermés  dans  Tinté- 
rieur  des  grains  et  protégés  par  leur  enveloppe. 

La  machine  à  battre  ordinaire  peut  aussi  très  bien  servir 
pour  puiser  des  insectes  les  blés  que  Ton  veut  conserver.  Il 
suffit  de  faire  passer  le  blé  dans  la  machine  à  battre  de  la 
même  manière  qu*on  le  fait  pour  les  gerbes  ;  il  faut  y  introduire 
le  blé  en  nappe  mince  de  4  centimètre  environ  d^épaisseur; 
mais  on  peut  utiliser  toute  la  longueur  du  tambour-batteur. 

Une  lai^e  trémie  avec  une  porte  ou  une  planchette  mobile, 
laissant  une  ouverture  de  1  centim.  de  hauteur  pour  régler  le 
passage  du  grain,  remplit  parfaitement  ces  conditions. 

Il  est  préférable  aussi  de  disposer  ou  de  croiser  les  courroies 
de  manière  à  ce  que  le  tambour-batteur  tourne  en  sens  inverse 
de  la  marché  ordinaire,  c'est-à-dire  que  les  aubes  frappent  le 
grain  en  remontant,  ou  de  bas  en  haut. 

Le  choc  produit  sur  le  blé  par  les  battes  du  cylindre  batteur 
meurtrit  et  assomme  les  insectes. 

La  vitesse  du  tambour  doit  être  telle  que  les  grains  creusés 
ou  attaqués  .soient  seuls  brisés,  et  que  les  grains  sains  ne  soient 
aucunement  cassés  ni  endommagés. 

Ob  peut  ainsi  nettoyer,  et  cela  beaucoup  mieux  qu'avec  le 
(anre  et  le&  pellêtages,  100  hectoL  de  grains  par  jour.  L'opé- 
ralkm,  répétée  deux  ou  trois  fois,  à  quelques  semaines  d'inter- 
viUe ,  et  phis  souv^t  si  le  blé  s'écbaufTe ,  débarrassera  corn- 
plèieaienl  le  grain  des  insectes  qu'il  p^rrait  renfermer. 


—  330  -, 

^ouTrlIe  m^llioile  de  tmnmge  povr  les  prairie» 
arlifleieiles. 

Noos  avons  fait  cooDaitre  (1]  une  méthode  de  fanage  pour 
consen^er  aux  plantes  fourragères  foliées,  telles  que  le  trèfle, 
sainfoin,  luzerne,  etc.,  leurs  feuilles  et  leurs  fleurs,  partie  la 
plus  nutritive  et  la  plus  savoureuse  de  ces  végétaux.  Un  antre 
procédé  ayant  le  même  objet  est  recommandé  par  M.  Gaud, 
ingénieur  agricole. 

Une  demi-heure  après  la  fauchaison,  des  ouvrières  viennent 
secouer  et  répandre  les  andains,  afin  (jue  Tair  les  pénétre  pk» 
facilement  ;  le  soir ,  sur  les  quatre  heures,  on  faif  passer  le 
râteau  (de  préférence  le  râteau  à  cheval),  pour  ramasser  le  tout 
en  forts  rouleaux  bien  serrés.  Le  lendemain  matin,  deux 
femmes,^placées  Tune  devant  Tautre,  ouvrent  ces  rouleaux  à 
Taide  de  fourches,  afin  d*y  faire  pénétrer  le  hâle  ;  le  soir,  ces 
ouvrières,  armées  chacune  d*un  fauchet ,  ferment  ces  rouleaux 
en  les  tirant  sur  elles  et  en  feur  faisant  faire  en  même  temps 
un  demi-tour,  pour  que  la  partie  qui  se  trouvait  en  dessus  se 
trouve  en  dessous,  et  que  le  fourrage  vienne  se  poser  sur  un 
terrain  qui.  a  subi  pendant  toute  la  journée  Tinfluence  du 
soleil.  Le  jour  suivant,  même  travail  d'ouverture  le  matin,  de 
fermeture  et  de  culbutage  le  soir,  jusqu'à  ce  que  Ton  juge  le 
fourrage  bon  à  enlever. 


1^  purin  est  formé  par  les  urines  dont  la  litière  est  impré- 
gnée. L'agriculture  n'a  peut-être  pas  d'engrais  plus  puissant, 
aussi  faut-il  avoir  grand  soin  de  ne  pas  le  laisser  s*écooler  dans 
les  endroits  où  il  deviendrait  inutile,  et  même  quelquefois  nnî- 
sible,  comme  dans  les  mares ,  dans  les  puits  ,  et  le  long  des 
écuries,  où  il  attire,  en  été,  un  grand  nombre  de  mouches  qui 
tourmentent  le  bétail. 

a    V.  B.  1861,  p.  167. 


Poer  obvier  à  ces  inconvénienls  ;  dit  Te  Journal  agricole  (K* 
^'iort,  intitulé  MaUrt  Jacques ,  et  rendre  au  fumier  sa  plus 
l^rande  richesse,  il  faut,  si  le  lieu  oii  Ton  veut  disposer  le  tas 
absorbe  le  pnrin  ,  commencer  par  revêtir  cet  emplacement 
d*une  couche  de  terre  glaise,  qui  empêche  Tinfiltration.  Ensuite 
CD  pratique  au  tour  du  tas  une  rigole  ayant  une  pente  douce 
vers  ûQ  trou  avec  lequel  on  lui  donne  communication  qui  est 
la  fo$$e  à  purin.  La  rigole  reçoit  le  purin  qui  s'échappe,  à  la 
longue,  de  la  masse  du  fumier,  et  le  conduit  en  vertu  de  sa 
pente  dans  le  trou  destiné  à  le  recueillir.  Quant  la  fosse  est 
remplie,  on  rejette,  au  moyen  d*un  seau,  ou  mieux  encore  d*un 
arrosoir,  le  purin  sur  le  fumier. 

Faute  de  ces  soins ,  le  fumier  perd ,  par  la  moisissure  et  le 
blanc,  la  moitié  de  sa  valeur. 

Comme  dans  certains  cas,  surtout  avec  les  vaches ,  dont  une 
seule  peut  produire  en  une  année  près  de  11,000  litres  d'urine, 
la  litière  a  de  la  peine  à  tout  absorber,  il  est  à  propos^  s*il  est 
possible ,  de  creuser  dans  retable  une  rigole  qui  conduise 
l'excès  liquide  dans  quelque  bassin  ou  secoude  fosse ,  d'où  on 
le  prend  ensuite  pour  le  verser  aussi  sur  le  tas. 

Enfin,  pour  éviter  une  trop  forte  fermentation  et  par  suite 
une  trop  grande  déperdition  d'ammoniaque,  le  fumier  doit  être 
mis  à  l'abri  des  rayons  directs  du  soleil. 

Le  vin  die  pelle. 

Le  vin  de  pelle,  avantageusement  signalé  par  M.  Henriou 
Barberaut  à  la  Société  centrale  d'agriculture,  qui  lui  a  décerné 
pour  ce  fait  une  mèlaille  d'or  à  TefBgie  d'Olivier  de  Serres,  se 
prépare  au  moyen  d'un  brassage  énergique  de  la  vendange 
écrasée,  efTectué  durant  48  heures  avec  des  pelles  en  fer  ana- 
logues aux  ustensiles  des  brasseurs.  Ce  travail  aère  le  moût, 
laisse  dissoudre  une  partie  des  matières  colorantes  et  des  autres 
principes  que  renferme  le  raisin  ;  il  suspend  la  fenncntation 
tout  en  la  disposant  à  une  grande  activité  dès  que  le  moût  est 


—  33a  — 

soutiré  dans  des  tonneaux  que  l'on  reiuplit  aux  3/4>de  leur  ca- 
pacité. Ces  tonneaux  sont  fermés  immédiatement  ensuite  avec 
une  bonde  hydraidique  qui  assure  le  facile  dégagement  du  gaz, 
sans  permettre  l'accès  de  Tair  extérieur  tant  que  ce  dégage^ 
ment  a  lieu. 

La  dépense  de  la  manipulation  spéciale  ne  dépasse  pas  1  fr. 
par  hectol.  au-delù  des  fiai.s  ordinaires. 

Le  vin  est  plus  promptemenl  livrable  à  la  consommatioD»  se 
conser\'e  mieux,  offre  un  bouquet  plus  agréable  et  une  plus 
forte  proportion  d*alcool  ;  il  se  vend  de  15  à  20  p.  1 00  plus  cber 
que  le  produit  obtenu  dans  les  mêmes  localités  en  laissant  en 
repos  la  première  fermentation  s'accomplir  dans  les  cuves. 

Ver»  à  ••!€  ée  Chiae. 

Nons  avons  fait  connaître  Tinsnccès  des  graines  de  vers  à 
soie  de  Chine,  vennes  par  voie  de  mer  et  par  voie  de  Sibérie, 
qui  nous  avaient  été  envoyées  par  la  Société  d'acclimatation. 
Une  lettre  d*nn  éducateur  de  TArdèche,  M.  Jouanin,  insérée 
dans  le  Bulletin  de  la  Société  d'agriculture  de  ce  département, 
annonce  que  ces  mêmes  graines ,  qui  avaient  également  mal 
réussi  aux  essais  précoces  ,  lui  ont  donné ,  placées  dans  des 
conditions  particulières,  d'excellents  résultats. 

Il  a  fait  éclore  les  vers  à  la  vapeur  d'eau  et  les  a  placés  dès 
leur  naissance  dans  un  Aiilieu  humide  ,  mais  suffisamment 
aéré,  une  cave  en  un  mot ,  aBn  de  les  élever  le  plus  possible 
dans  les  mêmes  conditions  atmosphériques  que  celles  des  lieux 
de  leur  origine.  Ces  vers,  dit  M.  Jouanin,  sont  devenus  mag- 
nifiques et  ont  parfaitement  monté ,  sans  présenter  aucun 
indice  de  maladie. 

IVouTclIc»  espère»  de  rerm  à  «efle  sawage».  — 
Qualités  des  soles  saoTases. 

Dans  la  séance  de  rAcadt^mie  des  sciences  du  â5  avril,  li 
(iufhn-Monni*vi1U\  qui  a  déjà  iatroiluit  trois  espères  de  vers  z 


—  33.1  — 

soieviva»!  sur  le  chêne,  (le  Bombyx  Mylitta,  du  Beugale, 
le  BoNi6yx  Pernyiy  du  nord  de  la  Chine,  et  le  Bombyx  Yama 
miiy  da  Japon)  a  présenté  les  premiers  sujets,  parvenus  en 
loropcd'un  quatrième  \tT  à  soie  du  chêne  le  Bomb\^  (An-, 
therœa)  Roylei,  de  Moore. 

Cette  espèce  provient  des  hauts  plateaux  de  l'Himalaya,  sur 
les  frOBtières  du  Cachemire.  Son  acclimatation  parait  donc 
li^ile  daas  le  centre  et  dans  le  nord  de  la  France,  car  le  climat 
des  parties  élevées  de  l'Himalaya  ne  doit  pas  différer  notable- 
ment da  nfttre,  et  beaucoup  de  végétaux  de  cette  chaîne  cen- 
trale de  TArie,  la  pins  élevée  connue  «  prospèrent  très  bien 
chinons. 

La  chenille  vit  sur  un  chêne  à  feuilles  épaisses,  le  QuercvLs 
i^Qli^ay  qui  a  beaucoup  d'analogie  avec  nos  chênes- liège  et 
yense,  et  il  est  évident  qu'elle  pourra,  comme  les  trois  autres, 
tee  aUmentée  avec  les  chênes  de  nos  forêts. 

Son  eocon  dillère  de  ceux  des  trois  autres  espèces  par  un 
phtt  grand  volume,  et  surtout  parce  qu'il  est  entouré  d'une 
enveloppe  également  composée  de  soie  d'un  joli  gris  claii'.  Os 
cecons  frais  pèsent  de  4  à  6  grammes,  ou,  en  moyenne,  4  gr. 
625  cliac.ue.  Us  sont  entièrement  fermés ,  et  leur  soie  doit  être 
d'un  gris  de  lin  très  clair. 

U.  Gaérin-Menneville  a  donné  également  communication  à 
la  Société  centrale  d'agriculture  de  l'envoi,  qu'il  avait  reçu,  de 
cocons  du  plus  grand  Bombyx  connu,  le  B.  Allas  de  Linné.  Ce 
serait,  a-t-il  dit,  une  acquisition  très  précieuse,  car  son  cocon 
est  énorme  et  pèse  près  de  9  grammes.  Sa  chenille  vivrait  sur 
ttw espèce  d'éfrine-^inette  de  l'Himalaya,  le  Berberis  Asiatica, 
qui  croiten  pleine  terre  à  Paris  et  qui  paraît  facile  à  multiplier. 
M.  Guérin-Menneville  espère  pouvoir  l'alimenter  d'ailleurs 
avec  notre  épine-vinette  commune ,  comme  aussi  avec  les 
feuilles  de  plusieurs  autres  végétaux,  tels  que  le  Cognassier,  etc. 

ï>»»  la  même  séance  de  la  Société  centrale  d'agriculture, 
M.  Gnérin-Menneville  a  présenté,  en  donnant  des  PNplicatiows 

2V 


~  334  — 

sur  les  qualités  de  chacune  d'elles ,  des  échantillons  de  soie  de 
irfusieors  vers  sauvages  d^à  introduits  en  France. 

Le  Bombyx  Mylitta ,  originaire  du  Bengale,  donne,  dans 
toute  rinde  anglaise,  la  soie  Tussah  qui  entre  dans  la  confec- 
tion des  fameux  foulards  de  Flnde.  Cette  soie,  filée  en  France 
avec  des  cocons  provenant  du  Bengale,  est  beaucoup  phn  ré- 
gulière et  plus  belle  que  celle  qui  nous  arrive  de  TOrienl. 

La  soie  du  Bombyx  Pemyi,  qui  vit  sur  le  chêne  dans  les 
i^ons  tempérées  et  froides  des  provinces  montagneoses  de 
la  Chine,  d'où  lui  vient  son  nom  de  Chmn-txee^  c'esl^nlire 
ver  des  monughes ,  est  tout-^-fait  semblable  à  la  soie  Tus9mk 
du  Bengale. 

Le  Bombyx  Yama-mai,  originaire  du  Japon,  où  il  vit  égale- 
ment sur  le  chêne,  dans  des  localités  élevées  et  assez  finoides,  et 
dont  le  nom  veut  dire  également  ver  de  montagne,  donne  ane 
soie  de  qualité  supérieure,  qui  ne  diRre  presque  pas  de  celle  do 
ver  du  mûrier.  Cest  Tespèce  dont  l'acquisition  parait  ta  pins 
précieuse  pour  la  France  ;  d^  die  y  a  doomé  dThearenx  ré- 
sultats, ainsi  qu'en  Italie,  en  Suisse  et  en  Autriche. 

TramsTaneaieMt  û%m  ai^elll»». 

M.  llamet,  dans  le  journal  VxpicuUeur,  donne  les  expli- 
cations sui^'antos  sur  l'opération  du  transvasement  des  abeilles, 
qu'il  considère  comme  Tune  des  plus  importantes. 

Dès  qu'on  se  propose,  dit-il,  de  chasser  les  abeilles  ou  les 
transvaser,  il  faut  projeter  une  certaine  quantité  de  fumée  à 
rentrée  de  leur  ruche,  soulever  celle-ci  •  enfumer  encore  ;  pois 
enlever  cette  ruche ,  la  renverser  sens  dessus  dessons  et  la 
coiffer  d'mie  ruche  vide.  L*enfumage  des  abeilles  doit  être  pins 
ou  moins  fort,  selon  Tépoque  à  laquelle  on  opère  ;  au  début  de 
la  campagne,  au  printemps,  lorsque  la  température  est  encore 
fraîche  et  que  les  ruches  ont  une  certaine  quantité  de  coavaifis, 
ilfaut  peu  enfumer  les  abeilles  pour  les  maîtriser;  elles  sa 
mettent  bientôt  en  bniissement  et  leur  chasse  est  &rile.  iiai» 


—  335  — 

tn  éié^  lorsque  la  chaleur  les  a  rendues  plus  vives ,  il  faut  les 
eofooier  d'avantage  pour  obtenir  Tâal  de  bruissement.  A  cette 
époque,  on  se  trouve  bien  d*^ooter  un  pen  de  chiffon  nitré  ou 
de  vesse  de  loiq)  à  la  nuitière  qu'on  emploie  pour  produire  la 
fumée. 

Lorsque  la  ruche  i  transvaser  a  été  j^cée  sur  un  tabouret* 

dépaillé,  sur  un  tonneau  défoncé,  ou  établie  dans  un  trou  sur  le 

sol,  el  qà'Mt  a  ff«ç«  «ne  rueiie  vide  dans  laquelle  doivent  loger 

les  abdUes ,  les  deux  ruches  sont  enveloppées  à  Taidc  d'un 

liage.  L'enveloppeiMiil  n'est  pas  indispensable  ;  certains  pra- 

ticîeiis  n*eft  usent  pas.  Mais  si  le  temps  est  orageux,  si  les 

ibeUles  sont  irvitéês,  si  l'on  craint  leurs  piqûres,  il  est  bon 

d'esvek^per  les  raches  pendant  les  premiers  moments  du  tapo. 

tage  ;  aa  bom  deft  à6  ainntes,  lorsqiÉ'on  entend  que  le  bruis- 

seoKat  se  bit  et  ifse  les  abeilles  montent,  l'opération  marche 

phis  vite  en  enlevant  le  linge  et  en  découvrant  une  partie  des 

n;oas4e  b  roche  à  transvaser.  En  même  temps  qu'il  tapote, 

To^Aratenr  patt  sonffler  sur  les  abeilles  pour  les  contraindre  k 

monter;  on  fvit  que,  dans  cette  circonstance,  le  souflle  peut 

ivsqifà  un  certain  point  remplacer  la  fumée  ;  le  fumeur  peut 

eo^yerlapîpe. 

La  radie  sopérieure  est  reculée  successivement  jusqu'à  ce 
Vlék  ne  iMcte  plus  que  par  nn  point  à  rmfërienre.  Les  abeilles 
settrigent  fcn  ce  point  et  montent  plus  vite  que  lorsqu'elles 
BctiiatpanluluHaière.  Si  un  certain  nombre  s'obstine  k  rester 
ealif  iesofUBudaas  le  iMid  de  la  mche,  on  dirige  l'entanoir 

Fnr  fne  rupA^ion  mardie  vite,  a  faut  que  la  fîflnée  vienne 
*sccMB  du  tapotement.  Aussi  toute  ruche  percée,  que  l'on 

(Mit  «rus 


Mèneé  dans  lequel  ou  a  pbeé  un  fta- 

en  beaucoup  moins  de  temps  et  plus  com- 

HMie  dans  laquelle  ou  ne  peut  bire  passer  la 

la  ruche  supérioire  de  cAté,  la  tanée  peut 

m  les  afcelBes  éé^à  moulées.  Pu  reste  r o  - 

li  Mis  tupéfletM  i  «Frite  ou  i  #miif.  viou 


—  S36  — 

que  les  abeilles  et  la  l'uuiée  se  porleot  plus  d*un  coté  que  ie 
Tautre.  Voyant  ee  qu'il  fait,  son  opération  est  plus  certaine  et 
plus  accélérée  ;  en  douze  ou  quinze  minutes  au  plus  elle  est 
achevée.  S'il  est  exercé  et  aguerri,  il  n'emploie  pas  le  masque 
qui,  par  la  chaleur  qu'il  procure,  devient  très  Saftigant  lorsqu'on 
a  un  certain  nombre  de  ruches  i  transTaser. 

CoattomnailoM  émm  abeilles  ipeadaMt  l'iilrep» 

Dans  une  des  séances  de  la  Société  centrale  d'agrieultare, 
M.  Vignole ,  ainsi  que  le  rapporte  la  Revue  d'économie  m- 
raie,  a  déclaré  qu'il  résultait  des  observations  qa*il  avait  fidtea 
pendant  l'hiver,  que  la  consommation  moyenne  de  ses  nidies 
avait  été  de  ô  kilogr.  87  gr.  depuis  le  10  octobre  jusqu'ait  4*^ 
mai*  Cet  agriculteur  a  constaté  qu'à  populations  égales,  le» 
colonies  logées  dans  les  ruches  en  petit  bois  ont  consommé 
plus  que  celles  logées  dans  les  ruches  en  paille  ;  la  différence 
était  de  1  kilogr.  Il  a  constaté  aussi  que,  dans  les  transports 
qu'il  a  exécutés  en  octobre,  la  consommation  avait  été  plus 
forte  que  dans  les  ruches  laissées  au  rucher,  et  les  grandes 
ruches  ont  consommé  plus  que  les  petites,  celles  en  bois  plus 
que  celles  en  paille. 

La  consommation  a  été  de  8  kilogr.  pour  les  ruches  en  petit 
bois,  et  de  6  kilogi*.  pour  celles  en  paille.  M.  Vignole  pense 
que  la  consommation  occasionnée  par  les  transports  d'arrière 
saison  a  lieu  en  pure  perte  pour  les  abeilles,  tandis  que  ceux 
faits  au  printemps  provoquent  un  développement  de  couvain 
favorable  à  la  prospérité  des  colonies. 


iffrleeiee. 


Nous  reproduisons  l'article  suivant  du  Jowmal  d'agrie^U- 
ture  pratique. 

Trente-huit  des  principales  Sociétés  agricoles  de  rAilemagiio 
ont  pris  des  mesures  pour  que  les  jeunes  gens,  moais  d*iin^ 


—  38T  — 

\turt  de  crédit  d'une  Société  affiliée,  soient  reçus,  moyennant 
équitable  indemnitéf  pour  un  jour  ou  deux  ou  même  plus  long- 
temps, s'il  est  nécessaire,  chez  les  agriculteurs  et  dans  les  éta- 
bissementâ  de  teelmologie  agricole  représentant  le  plus  par- 
bitemeot  la  pratique  de  la  contrée. 

L'association  ne  borne  pas  son  action  à  T  Allemagne .  M .  Koltz, 
secrétaire  général  du  cercle  agricole  du  Grand-Duché  de  Lu- 
xeroboarg,  est  autorisé:  4  ^  à  recueillir  les  adhésions  des  Sociétés 
agricoles  de  France  qui  désireraient  faire  partie  de  l'Association  ; 
2^  i  fournir  aux  personnes  qui  voudraient  entreprendre  des 
voyages  agricoles  et  qui  seraient  nanties  de  lettres  de  créance 
d*w  comice  agricole,  tous  les  renseignements  qu'elles  pour- 
nient  désirer.  Il  suffira  pour  cela  de  lui  adresser  copie  de  ladite 
lettre»  en  indiquant  le  pays  que  Ton  désirerait  parcourir  et  la 
brandie  d'agriculture  que  l'on  voudrait  étudier  plus  spécia- 
lement. 


SCIENCES  ET  ARTS- 


FOUILLES   DE   JAVOLS. 

COMPTE-RENDU 

Par  M.  Delapierre  ,  Président. 

Des  fouilles,  ayant  pour  objet  les  recherches  d'anti- 
quités romaines,  ont  été  exécutées  Tan  dernier  à  Javols, 
aux  frais  communs  du  département,  de  la  commune 
et  de  la  Société.  Chargé  par  M.  le  Préfet  de  la  direction 
de  ces  fouilles ,  je  n'ai  pu  jusqu  à  présent ,  à  raison 


—  3;«  — 

croccupatioQs  exceptionnelles,  rendre  compte  de  leur 
résultat  autrement  que  de  vive  voix.  En  voici  l'expcflé 
sommaire  : 

On  a  d*abord  exploré  le  terrain  faisant  suite  à  eeloi 
où  avait  été  découverte,  lors  des  investigations  primi- 
tives, la  colonne  de  Posthume.  Il  y  a  été  trouvé  : 

1*"  Une  colonne  en  calcaire  exotique,  brisée  en  trois 
morceaux,  d'une  longueur  totale  de  4  mètres,  n'offrant 
d'ailleurs  aucune  particularité  ; 

2^  Trois  ou  quatre  médailles  ; 

3""  Un  mur,  d'origine  romaine,  qu'on  a  suivi  mur  une 
certaine  longueur.  Mais  bientôt  on  a  été  arrêté  ptr 
Teau  qui  se  reneonirait  à  une  faible  profondeur  et  n'a 
pas  permis  de  pénétrer  plus  bas  que  1*  25^  Après 
une  semaine  de  travaux,  on  a  été  obligé  de  se  trans* 
porter  sur  un  autre  point,  contigu  à  celui  qui  avait  déjà 
été  exploré  en  1857. 

Là  les  fouilles  ont  mis  à  jour  divers  murs  et  un 
aqueduc  se  dirigeant  vers  un  bassin  précédemment 
découvert  ; 

Des  médailles,  en  nombre  de  plus  de  vingt,  une 
entr'autres à  Teffigie  de  lempereur  Sévère  : 

Des  fragments  de  mosaïque  ; 

Un  fragment  de  statuette  en  marbre  blanc  (fig.  1)  ; 

Deux  doigts  d'une  statue  de  bronze  (grandeur  natu- 
reUe)  ,fig.  2)  ; 

Divers  ustensiles,  tels  que  lampe  ^fig.  3)  ;  style, 
(fig.  4)  ;  spatule  ^fig.  5),  etc.  ; 

De  nombreux  débris  de  marbres  et  de  poteries  ; 

Des  bois  de  cerf,  des  écailles  d'buitres,  etc.  ; 

Tous  les  objets  de  quelque  valeur,  qu'on  a  pu  trans- 
porter sans  trc^  de  difficulté,  ont  été  déposés  au 


—  339  ~ 
Musée  ;  ils  se  trouvent  figurés  sur  les  planches  ri- 
jointes  ;i). 

Si  ces  recherches,  Décessairement  restreintes,  à  rai- 
son de  Texiguité  des  ressources ,  n'ont  pas  amené  de 
découverte  comparable  à  celle ,  par  exemple ,  de  la 
colonne  de  Posthume ,  trouvée  lors  des  premières 
fouilles,  dlas  ne  semblent  pas  toutefois  indignes  d*at- 
teution.  EOes  atttsteot  une  fois  de  plus  la  prodigieuse 
richesse  de  ce  sol  qu'il  suffit  à  peine  d'entr*ouvrir  pour 
en  faire  surgir  les  inoombrables  vestiges  d'une  civili- 
sation qui»  au  centre  de  nos  montagnes,  étonne  par  sa 
splendeur.  De  puisianti  wcounigements  doivent  en 
résulter  pour  des  explentions  ultérieures,  entreprises 
sur  une  plus  yaste  échelle. 

Un  fait  dont  nous  sommes  frappés  à  Toccasion  des 
différentes  fouilles  pratiquées  à  Javols,  c'est  que  parmi 
les  médailles,  qui  ont  été  déeouvertesen  si  grand  nom- 
bre, toutes ,  sauf  quelques-unes  de  date  relativement 
récente ,  sont  d'origine  romaine  ;   nulle  monnaie  , 
à  notre  connaissance ,   ne  s'y  est  rencontrée   des 
temps  Mérovingiens.  Cette  particularité  ne  serait-ello 
pas  de  Mlure  à  jeter  qndque  jeiar  sur  l'époque  ,  au 
moinsafpraûmativi,  où  JKwlniili  dtée  Gabalitaine? 
Elle  i  il  MMeombar  sans  4Mtti  wn  Vvm  des  grandes 
invarisis  èi  cinfaième  siècle.  C'est  en  effet  tei's  le 
sièctoinhaBt  que  commencent  d'un  autre  côté  à  pa- 
raître tes  Itiens  Mérovingiens  des  ateliers  monétaires 
deBanassac.  Une  pareille  coincidenoe  nous  semble, 
pour  Tapprécialian  d'une  ém  gnaaMona  laa  plus  obs- 
cures de  naaarigiQes  locdes,  d'une  haute  signification . 

l)  On  iféwiaaMices  mêmes  planches  divers  aniros  o^j««ti«  provoiian! 
i'sfoaillfs  aDtérieiir^m«*nt  faite*  a  JavoN. 


—  3*0  — 


ne 


-   341  — 


S 


rig.  s. 


_-  3V2  " 


-   341  — 


« 


S 


ïïig.  s. 


—  2kk  — 


—  343  — 


^  .lifi  — 


—  345  — . 


—  3'jG    -^ 


—  349  — 

^«i  OBI  «te  obliges  an  pori^i  à  Meude  de  l'afoine,  tuiu  el  paille  : 

Uie  4e  CM  denrées  à  U  Saiul  Jeio  e(  à  U  Saiul  Michel.     -  As 

«mUée  des  Doubles.  —  Deux  Baîllis  «llernitirs  en  Gé? audan    — 

Bitikékaiy  Tardiea  ,  Seigneur  de  Sejas  ,  parnî  les  réformés.  — 

Ah|nnUeu  de  Prançois  BardoQ  el  Jean  On  Alaa ,  de  Ckaua€  — 

Mitls  %wi  ae  ae  préaenlaat  aux  rerues  que  pour  faire  nombre, 

M  \^l  a'oal  pas  des  armes  en  propre,  ou  changent  ^  leui  gré  de 

««■pagrie  et  s'absentent  fana  permission.  —  Eèglemenl  détaillé 

f*>v  !•  ffards  de  Sainie-Bnimie  ;  diseniers,  cinquanlenters  .  etc. 

—  àbieraiien  de  Slaise  Ver.iier,  praticien  du  Malaicu.  —  A\i8  à 

TEfèquede  Rodei  ei  an  Sire  d'Estaiog  d'aller  battre  le  furC  de 

I*s1naf,  sur  la  frontière  du  Gévaudan  — Avis  des  nouTeaot  mou- 

^^neoU  des  reformés  dans  les  Cévennes  et  en  Rouergoe  :  «  osto- 

cation  de  ban  et  arrièr^-ban. 

Le  leademain,  huictiesme dud.  mois,  auoiis  reiou  de 
la  part  de  Monsieur  De  Joyeuse,  instructions  et  ordre 
comme  toutes  choses doibuent  estre  legh^es  au  pn^sonl 
diocèse  parled.  Seigneur,  de  teneur  : 

Le  Vicomte  De  Joueuse,  cheuallier  de  lordre  du  Uo>, 
•'i^iï/Uaino  de  cinquante  hommes  darmes  de  srs  urdou- 
liiuii^es,  et  lieutenent  yeneral  pour  Sa  Magestc  au  pays 
el  ^[ouuerneinent  de  Languedoc ,  ayant  eu  commandr- 
nn*nt  de  Monseigneur,  Frère  du  Roy  et  son  ru»uteneiit 
l^eneial  de  nous  achemyner  vers  luy  avec  les  forces 
quauoDsau  présent  pays  et  gouuerncment  de  Langue- 
^.  après  auoyr  pourueu  a  la  seurete  des  villes  dud. 
W»»  et  .estant  tenu  de  nous  y  acheminer  auer  lesd. 
forces  et  nous  despartir  dud.  gouuerncment;  oheyssant 
<ui commandement  dud.  Sire,  représentant  la  personne 
^  Sad,  Hagcste,  auant  le  despartement,  auons  estably 
lordre  que  sensuyt  pour  la  conseruation  dud.  paysiii 
son  obcjfssance,  et  ce,  par  laduiset  communication  de 
messires  les  premier  el  second  prcsidens  Fabri,  Saba- 
li^^r,  Ouuryer  et  Ve/ian  ,  conseilliers ,  el  Durant  et 

'>5 


—  350  — 
Sabdtf^ry*  ^duocat  et  pro€Ui*eur  gon^rauix  ou  la  court 
de  Parlement  (lé  tholozé,  depputes  par  lad.  court,  et 
du  Siie  de  Bellegarde,  aussi  cheualier  de  lordre  du  &oy 
et  cappitaine  dé  cinquante  hommed  daranes  de  ses  or- 
donnancée ,  cotnmandant  en  làbsc^nce  de  Hotlsiétir  le 
IVUresehai  de  Dampuiïle  éi  de  nous  en  ïa  ville  el  àènés- 
chaucee  de  Tholoze  et  de  Lauragoia  pour  U  fakA  des 
afifies,  et  des  sieurs  De  Scîpion  Vicme^at,  capitaine  de 
cinquante. hommes  darmês,  be  Sarlabons,  maidtte  du 
camp,  et  De  Villeneufue»  lieutenent de  nostred.  compa- 
nie,  cheualier  de  lordre  du  Key  ^  et  de  m/  «Mian  Dtl- 
benas,  seigneur  de  CoUias,  lieutenent  gênerai  en  la 
Seneschaucee  de  Beàucayre  et  Niâmes  : 

Premièrement  auôhs  ordonne  la  charge  hud.  Sirû  fté 
Kellegarde ,  suyuant  ausàt  t^s  lettre^  t)ataht(!'s  àé  Sla 
Mageste,  de  commander  generàlletnent  en  labiteâcé  Ae 
monsieur  le  Maresbhal  Ût^  îiavtipïSWlb  et  liOits  ,  ett  ta 
présent  uille  dé  tholo2e  et  ez  Sehëschaucees  dud. 
Tholoze  et  pays  dé  LauMgbys  en  ce  qui  touché  le  faict 
des  armes  soubz  les  lïiôdiiAcâtiotis  conté'Anè^  ez  krgts-^ 
très  de  lad.  court. 

f:t  daultant  que  aud.  pnjs  ontete  fotctés )VliMîèurd 
companies  de  gens  dé  pied  et  de  cheuàl  de^  te  cOolv 
niencement  des  troubles  'àuH  fins  deffrei^el*  leH  dooreèè 
et  inuasions  des  enhémys  du  Roy,  lescïtretleë  Viufetil 
sur  le  peuple,  et  la  plus  part  sont  inutiles,  lèd.  siéttl* 
De  Bellegarde  fera  fayre  la  reûeue  de  toutes  M»d.  totih 
panies  et  rap[>ourtera  le  tout  aud.  Seigûe*t  t^rëfnt^ 
Président  poui" ,  pat*  lofdohnance  dyfeelte  fco*ir>,  en* 
tretenîr  ou  casser  relief^  que  par  feuh  ensMrilliHkiéM 
sera  aduise. 

Et  sera  de  besoing  ([U^  tesd.  Seigneurs  u!féHt  hAteHi- 


—  3*J  — 
f^Dce  avec  les  si^ir»  Eues^M  dAU)}  «  et  Daintut^  ^ 
commandans  generallement ,  cest^  led^  Kuesque  au: 
dioc68e  dAU^y»  et  lad.  %imf  Daaibres,  au  diof^e^  4le 
Lamor,  et  par  kduis  dieeulx  eatablir  leagaraisoDs  qu^: 
seroit  neceaaayres  ausd«.  diocèses,  ensemble  1^  cs^i^ 
taines  et  nombre  des  soldatz.  '      . 

Sera  aussi  eslu  ung  personnaige  de  quialité  n^uise 
par  lesd.  Sires  Premier  Président  et  de  Beilegsrde,  qui 
aje  la  sorinieûdaaee  de  tottt  le  pi^ys  de  Foix«  et  aog 
aultre,  du  pays  da  Laurâgays  et  eu  aduisdesd*  d0p^> 
pâtes»  establyrlesgaroisons  nécessaires  et  faire  eliec- 
lion  deschefz;  le  tout  par  laduis  et  ordenuance  de  lad. 

C4ÂÊTL 

El  pour  Je  regard  de  la  garde  de  la  pt^esent  fille  4^ 
TholoM^  cappitalle  dud.  pays,  seront  par  lesdi.  aieurs 
Premier  Président  et  De  Bellegardei  et  par  erdonnance 
de  lad^  court  de  Parlement,  mises  en  UA^  yille»  com»-. 
paayes  estraiogieres  «  jusques  a  ue  quoo  puisse  venir 
la  dîaposîtion  des  aflbiresret  aptel  chemin  Ma  prem^ 
droAt 

Etotfltreee,  seroot  di^esseee  deux  eompagnies  de 
gène  a  «dioTal ,  des  babitaos  de  lad.  ville^  qui  nauroM 
aolcune  Mie  ;  et  leur  pôuruoyroot  lesd.  Sires  Prefti«- 
dM(  et  De  Bolle^arde  de  cheCx  par  lordoilnance  de  laA. 
eoartpour  leur  coJâmanderqui  soyent  e^iperimeotes  et 
aeUateurs  du  service  de  Dieu  et  du  fioy  ;  4csquels  fieront 
oortdgyea  aelloa  lestât  queii  sera  faict. 

Slaeroiit  mises  les  garnisons  tant  de  cheual  que  de 
pîftd  ao  pluapres  den  ennemis  du  Boy  «  afin  dempecher 
lot  oourees  dead.  ennemys  du  Roy. 

JBIdetoitteB  lesd.  fonées  sera  dresse  ung  esial  a  ce 
qiMO  puisse  seauoir  quelles  sont  et  de  quoy  o»  m  pMrra 


—  3foÉ  — 
prenalloyr  et  styder  au  besoing,  et  a  ce  'aussi  que  soit 
pourueu  a  leur  solde. 

Sera  deffendu  aux  cappitaines/  qui  seront' ^n  |^oi- 
son  dans  les  villes  ,  de  prendre  ny  recepuoii*  eâ  letiris^ 
companyes,  aulcuns  habîtans  des  villes  ou  ils'seroDt 
establis  en  garnison,  sur  peyne  desirë  casses.    -. '  "     -^ 
Et  daultantque  led.  pays  ne  poUit^oit  iongtiement 
souslenyr  la  solde  necessayre et  payemeïit  des  soldatÈ  en 
(lieniers,  sera  expédiant  de  charger  les  >'illes  de  la  nour- 
riture des  cappitaynes  et  solda tzsellon  te  reiglement 
quen  sera  iaict  modereement  et  au  plus  grbnd  soulll^^ 
gément  que  fere  se  pourra  ;  et  neitcedcntta  fourniloré 
des  viures  de  plus  de  quatre  souls^  le  jour  ;  et  estal^ty 
solde  ausd.  soldats,  oultre  la  nourriture,  pour.môis 
nexcedant  la  solde  plus  de  trois  ]iures,i'einioîBgs:dî 
fere  se  peult  ;  et  a  lequipolKent  tes  chefs  (tes  cCMftfpdi- 
gnyes;  laquelle  solde  sera  payée' par  le  tt^Borièr  dé^ 
lextraordinayreou  son  comniiSfdes  emprunta  ordonneB* 
sur  chacun  diocèse  ausd.  lins;  feictes  les  rêuenes  et 
monstres  quil  appartient.  Et  aux  rolles,  les  solduts 
seront  désignes  par  nom  et  surnom ,  et  dn^  lieu  de 
leur  habitation;  et  pour  pouruoyr  que  né^Bdit  faicfr 
aulcung  abuz  sur  lad.  nourriture  et  les  hàbitanir  des 
villes  constraincts  fournir  plus  avant  qùb  -èë'  ifUé 
pourtera  le  reiglement,  sera  loption  des  hostés  de 
fournir  lad.   nourriture  scllon  led.  taux^   ou  bietf 
quatre  souiz  par  jour.  Et  seradeilendu  aux<cappîftfyiiié^ 
et  soidatz  de  soy  loger  a  sa  discrétion,  ams  touHendént 
par  les  bilhets  des  consuls  des  villes,  lesquels  l6^1b^ 
geront  chez  les  plus  nyses  qui  ontr  moyen  <ladiiltooer 
lad.  nourriture  :  et  ou  les  habitans  des  viflès'ou  seront 
establies  lesd.  garnisons,  si'  trouueroîii  par  trop  ^ur^ 


—  343  — 

charges,  leur  sei*ont  bailles  ajrdes  des  villes  et  viliaiges 
plus  proches;  de  laquelle  nourriture  les  habitant 
desd.  villes  et  viUa^^es,  qui  lâuront  aduancee,  seriont 
i^embources*  par  tous  les  aultres  habilans  du  diocèse; 
et  de  tout  aéra  faiete  esgalisation,  comme  sest  acmiâ^ 
tume  fere  ;  en  laquelle  esgalisation,  pour  esuitor  fràiy. 
et  surchargeiau  peupleiserafaicte  compensation  5des 
sommes  que  chacune  ville  ou  villàige  debura  fournir 
aiiec  ce  qiiil  debfura  rec0|Hioyr  pour  auoyr  plus  des- 
pendu ;  et.ne  sâra  mys  sus  ny  desparty  entre  les:habi>^ 
tans  de^d«..yîlHs  et  villalges  que  les  sommes  qiie  se 
treuueront  estre  ,nevessayre8  pour  fere  la  récompense 
a  ceulx  qui  auront  plus  despendu,  faiete  la  compensa- 
tion susd.  De  quoy  les  commissaires  de  lassiette  feront 
uog  evstat  9eUo0  lequel  la  cuilhette  des  deniers  sera 
baillée  au  recepn^Uf  dud.  diocèse  pour  en  fayre  paye- 
ment a  ceulx  que  seront  nommes  aud.  estât. 

Les^  chefs  des  diocèses  et  pays  susd.,  seront  tenua 
de  quinze  en  qoinee  jours; fayre  la  reueue  et  visiter  les 
garnie^opSi»  faisans  cesser  toutes  oppressions  et  viollan- 
ces,  et  chastier  les  soldats  mal  eomplectiones,  ainsin 
que  le  «^^  la  requerra. 

Demeurera  neantmoings  en  la' faculté  et  discrétion 
desd.  si^ur^,  Premier  Président  et  De  Bellegarde  da- 
uantaîgar  ou  diminuer  les  gajrnisons  que  seront  asta- 
blyes  hors  ^ad.  ville  de  Tholoze  sellon  loccurrence 
ées  a^Tayr^  ;  comme  aussi  fera  quant  aux  villes , 
maisons  et  chasteaux,  qae  sera  de  besoing,  ouuryr  et 
deamanteller,  a  ce  que  les  ennemys  ne  sen  puissent 
preualoir.    . 

,  Et  Cachera  led.  seigneur  De  Bellegarde  de  saduan- 
taigei;  sur  |es  eni^mys  le  plpsqutl  pourra,:  san^totb- 


—  ««  — 

et  compaif^yes  esttblyes  aud.  pays  pour  le  semiceée 
sa  Mageste,  et  conseraation  dycelluy  soubz  son  obeys- 
sance,  est  ordonne  aud.  sire  De  Ceneret  que,  qoaad  a 
présent  il  suffira  aud.  pays,  pour  toutes  garaisom,  de 
deux  companyes  de  gens  de  pied  aoubz  la  diarge  des 
cappitaynes  Bressollea  et  La  Gaze;  dont  iceile  deBrea- 
soUes  qui  sera  de  deux  cens  bommes  aenlleDient  èen 
establye  et  aura  pour  garnison  la  TtUe  de  Marsejete, 
pour  la  guarde  aussi  et  conseraation  dn  lieu  de  OiaDtc, 
sans  foulie  et  oppression  des  habitans  et  aubjeets  4kid. 
lieu  de  Ghanae  ;  et  oelle  du  cappitayne  La  €aze,  sem 
de  eent  bommes  et  mise  en  garniseia  ez  Tîllea  de  Plorac 
et  Ispaignae.  Pour  le  payement  et  solde  desquelles 
pour  lailuenir,  actendu  les  cbarges,  folles,  et  oppres- 
sions cy  deuant  souffertes  par  le  pays  et  la  pautirele 
dycelluy,  sera  procède  suyuant  les  ediets  el  ofd#B- 
nances  de  Sa  Mageste  a  la  aaysie  des  biens  rneuMes  «t 
immeubles,  debtes  et  actions,  et  aultres  quetoonques 
de  la  preibendue  nouuelle  religion  qui  se  sont  abMOliS 
desd.  villes,  bourgs  et  bourgades  dud.  pays  pour  Ml. 
reli^on,  pour,  lesd.  biens  saysis,  eryes,  subasies„ 
estre  adjuges,  vendus  et  delliures,  et  les  deniers  pr^ 
uenans  de  lad.  rente,  mys  ez  maias  de  tel  personnaige 
receuant  et  soluable  qui  sera  deppute  par  led*  dkm  Se 
Ceneret  et  les  qutlre  commis  des  Estatz  4u  {MTfs. 
Desquels  deniers,  distribution  sera  faiete  par  led. 
payeur,  et  ee,  par  les  estats  et  ordonnancetf  éud^  sise 
De  Ceneret ,  et  dont  led.  payeur  sera  tenu  réaéie 
compte.  Et  ee  feront  les  monstres  desd.  eampauyes 
en  présence  dud.  sire  De  Ceneret  ou  aultre  qui  M#a 
par  hiy  commis,  qui  tiendra  Hoh  de  compissayre,  M 
le  greffier  du  lieu  ou  se  fera  lad.  monstre»  qni  tiendhiL 


—  389  — 
lieu  aussi  de  conterolleur  pour  lèxpedition  des  acquits 
des  payemens  qui  seront  fournis  au  commis  et  payeur 
desd.  companyes  pour  sa  descharge  ;  et  ce ,  sans 
[rrendre  aulcune  taxation  ne  frais,  ny  ayant  aulcun 
estât  ordonne  pour  eulx  ;  et  ce,  pendant  et  attendant 
que  lesd.  deniers  prouenans  de  lad.  Tente  puissent 
estre  receus,  seront  lesd.  gens  de  guerre  nourris, 
loges  et  entretenus  aux  frais  et  despens  de  ceulx  de  la 
reli^n.  Et  quant  au  rembourcement  de  la  somme  de 
(hnize  mille  liures  que  Icd.  sire  I>e  Ceneret  dict  auoir 
este  fournie  et  aduancee  par  le  passe  par  le  receueur 
et  trésorier  dud.  pays  pour  les  monstres,  payement 
et  entretenemeat  de  trois  companies  de  gens  de  pied 
CT  deuant  establyes  aud.  pais,  sera  lad.  somme  prinse 
et  rembourcee  sur  le  restant  de  limposition  leuee  par 
Cbeu^llier,  si  tant  elle  se  peut  monter  ;  et  le  surplus 
qui  sen  deffandra  sera  prins  sur  les  denyers  qui  pour- 
ront prouenyr  de  la  vente  des  biens  desd.  de  la  reli- 
gion. Et  ou  les  sommes  procédantes  de  lad.  nature  de 
deniers  ne pourroyent  suffire  au  rembourc^mentde  lad. 
somme  de  douze  mil  liures,  ce  que  en  deffauldra  sera 
prins  et  leue  jusques  au  complément  de  lad.  somme 
de  doutse  mil  liures  sur  les  deniers  accordes  par  led. 
pals  aux  Estats  derniers.  Qbant  a  la  ville  de  Monde  et 
attitrés  dud.  pais  que  se  sont  cy  deuant  gardées  et  en- 
tretenues soubz  lobeyssance  de  sad.  l^ageste  a,  led. 
seigneur  Mareschal,  ordonne  que  le  Bailly  de  Giuaudan 
commis  des  villes  feront  (byre  guarde  et  sentfnelles 
aux  portés  et  murailles  dycelle  aux  habltans  chacun 
endroict  soy  respectfbement  a  tour  de  rolle,  en  la 
mesme  fbrme  et  manière  que  lad.  guarde  se  faict  en 
toutes  les  bonnes  villes  de  ce  Royaulm(*  qui  sont  de- 


—  360  — 

luuroes  fulelle  et  soubz  lobeyssaoce  de  sad.  3Iageste  ; 
et  a  ce  fayrc,  seront  contraiiicts  lesd.  habitans  par 
condeiupnatioii  damaodes,  mulcte^s  et  aultr^s  peyoes 
arbitrayres.  A  quov  led.  seigaeur  De  Ceneret  tieodra 
la  main  pour,  eoce,  fayreobeyrsad.  Mageste.Etquant 
au  desmantellement  des  villes  qui  ont  este  tenues 
par  ceulx  qui  se  sont  esleues  durant  les  premiers  et 
seconds  troubles,  led.  sire  De  Ceneret  sera  plus  am- 
plement aduerty  de  lintention  et  volunte  de  sa  Mggeste; 
et  ne  permectra  ez  villes»  bourgs,  et  bourgades  de  sad. 
charge  que  Ion  eslise  aulcuns  consuls,  scindicqs«  pro- 
cureurs, ny  conseillers  pour  ladministration  desrepu- 
blicques  qui  spyent  subsonnes  daultre  religion  que  de 
la  religion  catholicque,  appostollicque  et  romayne. 
Faict  a  Paris,  le  treiziesme  jour  de  nouembre  mil  ciuq 
cens  soixante  huict.  U.  De  Montmorency.  Par  mond. 
seigneur,  Viart. 

Le  vingtneufiesmc  dud.  mois,  nayant  moyen  recou- 
urer  deniers  pour  fere  fayre  monstre  a  la  companye 
dud.  cappitayne  La  Gaze,  qui  a  faulte  dycelle,  estoyent 
en  dangier  se  desbander  et  laisser  la  ville  deMaruejplz, 
ou  elle  est  en  garnison,  sans  gardef  que  pourrait  estre 
cause  de  la  perte  de  lad.  ville,  auryons  mande  aux 
officiers,  consuls  et  habitans  de  lad.  ville  de  Maruejolz 
nos  lettres,  par  lesquelles  les  prions,  eue  conferance 
entre  eulx,  prester  et  auaneer  au  Boy  pour  la  solde  et 
entretenement  de  lad.  companye ,  pour  deux  mois 
prochains,  jusques  a  1î^ somme  de  trois  mil  liures  tour- 
nois, et  ycelle  mectre  en  mains  de  m.*  Jehan  Viuyan, 
receueur  particullyer  dud.  pays,  cest,  présentement, 
quinze  cens  liures  tournois,  et  les  aultres  quinze  cens, 
le  premier  jour  dejanuyer  prochain  venant,  qui  en 


r^    381     - 

sera  comptable  pour  estre  employée  suyuant  dos  esrats, 
inandemens  et  ordonnances,  a  la  solde  et  entretenez 
ment  de  lad.  compunyc,  attendant  que  ayons  faict  pro- 
céder a  la  vente  des  biens  de  ceulx  dé  la  religion 
foyiife  ;  et  a  la  charge  de  leur  bailler  et  delli- 
urer  desd.  biens  jusques  a  la  concurrence  de  lad. 
somme,  ou  les  rerhbourcer  des  deniers  qui  proûien- 
droient  de  lad.  vente,  ou  auUrement,  comme  verrions 
a  fayre  pour  le  bien  dud.  seruice  ;  et  ce  faisant,  oultrè 
le  seruice  quils  feroyent  a  sa  Mageste,  seroient  ils 
soullaiges  de  lad.  nourriture  de  lad.  companye;  la- 
quelle nouniture  aoltrement  seroyent  contraincts 
administrer  a  lad.  companye. 

Le  trentiesme  dud.  mois  de  décembre,  messires 
DalBs,  premier  président,  etSabatier,  procureur  gêne- 
rai du  Roy  au  parlement  de  Tholoze,  nous  ont  escript 
et  enuoye  ung  arrest  du  vingt  cinquiesme  jour  de  no- 
ûembre  contre  les  officiers  de  la  nouuelle  oppinïon  ; 
ensemble  deux  requestes  par  led.  procureur  gênerai 
présentées,  estant  le  tout  de  teneur  :  Veu  par  la  court, 
etc;  a  Nosseigneurs,  etc,  a  Nosseigneurs,  etc  auec  les 
actes  de  publication  au  doz. 

Le  demyer  jour  dud.  mois,  anons  ordonne  estre 
paye  par  led.  trésorier  a  Pierre  Vemîn,  la  soibme  de 
doutze  liures,  doutze  solz  tournois  pour  ung  voiaige 
par  luy  faict  de  la  ville  de  Mendé  en  Tholoze,  deoers 
led.  sieur  Président  Daffis  pour,  en  labsence  dûd.  sire 
De  Joyeuse,  linformer  des  choses  qui  se  passoyent  en 
ce  pays.  . 

Le  niesme  jour,  auons  baille  mandement  aud.  tré- 
sorier pour  payer  au  susd.  Carel,  nostre  dispensier, 
la  somme  de  cinq  cens  lîures  tournois,  pour  nostre 


—  36a  — 

estai  el  entreteuemeul  des  geutils  hommes  de  nostr^ 
suitte  du  présent  mois  de  décembre. 

Le  premier  jour  de  januyer  mil  cinq  cens  soixante 
neuf,  en  la  ville  de  Mende,  et  dans  la  basse  court  de 
nostre  maison  et  lotgis,  se  sont  présentes  m.^  Jehaa 
Martin  pour  Bardou  Raymond  ,  et  Pierre  Torrent, 
Jehan  Guerin,  Pierre  Duiant,  Anthoine  ChiuaUiert 
Estienne  Ligiere,  Jehan  Vergille,  Aldebert  Goderc  et 
Guillaume  Roddez^  merchant,  habitans  de  lad.  YÎlle 
de  Mende,  lesquels  nous  ont  présente  uneprotestt^on 
et  rennunciation  a  leur  hérésie  par  eulx  signée  en  HiiMb 
fueiUe  de  papier,  et  supplie  les  vouUoyr  recepuoyr  a 
fere  le  serement,  promesse,  abjuration  et  protestation 
y  contenues.  Et  en  ayant  faict  fere  lecture  par  nostre 
secretayre  a  voix  intelligible,  les  auryons  ensuis  ^ 
les  esmouuoit  a  présent  faire  led.  serement,  ven  quils 
en  out  faict  aultre  contrayre  deuant  le  Bailly  de  Gi*^ 
uaudan;  et  uous  auoir  appareu  parleurs  dires  gue 
cestoit  pour  la  descharge  de  leurs  consciences  et  pçnr 
la  bonne  volunte  quils  ont  de  demurer  bons  et  fidelles 
subjects  du  Roy  ;  ont  preste  serement  de  fidellite  a  sa 
Mageste  en  nos  mains,  renunce  et  abjure  leur  beresie 
et  erreur,  et  promis  doresenauant  viure  cathoiieque- 
ment  suyuant  les  constitutions  de  lesglise  catholicqne 
appostolicque  et  romayne ,  et  aultremeut  comme  a. 
plain  est  porte  par  leur  dire  quont  remis  deuers  nous, 
signe  de  leurs  mains,  de  teneur  :  Nous,  Jehan  Martini 
etc.  Ce  quauryons  ordonne  estre  escript  par  nostred. 
Secretayre  en  nostre  procès  verbal,  pour  leur  seruir 
que  de  raison  ;  leur  enjoignant  se  retirer  au  sire 
Euesque  de  Mende,  ou  son  viccayre  gênerai  pour.ab- 
jurer  lad.  hcresie  et  renuncer  a  lerreur  que  cy  deuant 


—  363  — 

i  tenu  couire  la  foy,  religion  et  conslitulious  <!e  lad. 

[lise  catholicque^  appostolicque  et  romayne  (d  eu 

^teoir  absolution.  Neantmoings ,    leur  auons  laict 

imoiandenncnt  de  doi^senauant  viure  catholicque- 

ent  et  en  bons  et  fidelles  subjects  et  seruiteurs  de 

i  liageste»  a  peyne  de  confiscation  de  corps  et  de 

ieos.  Presens  Guy  Relh,  sire  de  Bressolles;  Ânlhoine 

«rbaud,  sire  dOrssiere  ;  Anthoine  Baron*  bacbiUier 

Kdroicls,  de  Mende  ;  Claude  Auzirand,  sire  de  Be-^ 

estan  ;  Jacques  Boschet ,   diet  De  La  Riuyere ,  de 

algues,  et  plusieurs  aultres. 

Le  mesme  jour  auons  ordonne  que  tous  et  chacuns 

n  kabitans  des  parroisses  et  mandemens  du  présent 

iocase  et  pays  de  Giuaudan  qui   auroyent  este  cy 

ieuant  par  nous  cottises  pour  le  seruice  du  Roy  pour 

MHiiter  foing,  paille,  et  auoyne  en  la  présent  ville  de 

Hende,  et  es  mains  de  ni/  Michel  Raidit,  pour  lainu- 

nitien  de  lad.  ville,  seroyent  retnbources  de  ce  quils 

Siuoyent  paye  jusques  au  jour  S^  Jehan  Baptiste  der- 

mer  passe;  Et  ce,  a  rayson  de  vingt  cinq  soûls  tournois 

pour  cestier  auoyne;  huiet  soûls  pour  quintal  foing, 

etquatre  soûls  pour  quintal  paille.  £t  de  ce  quils  ont 

psiye  depuis  la  sainct  Michel  dernier  au  payement  cy 

spns,  a  raison  de  vingt  cinq  soûls  tournois  pour 

cMierauoyne;  cinq  soûls  pour  quintal  foing,  etdeux 

souk  six  deniers  pour  quintal  paille.  Et,  aud.  rem- 

boorcement  sera  led.  Baldit  constrainct  par  toutes 

vofes  deues  et  raisonnables  ;  rabattre^  sur  ce,  neû^ 

dni^pour  liure  queluy  a  este  ordonne  pour  ses 

glifes;  auquel  Baldit  est  ci\)oiiict  contraindre  ou  fere 

cMtraindre  par  corps  et  comme  pour  les  propres 

du  Roy  tous  ceulx  qui,  pour  ce,  seriont  a  coa- 


-  364  — 
traiAdre  pour  ce  que  te^le  a  léuer  de  limpositiou  de 
lad.  munition;  et  a  tous  seigneurs,  gentils  hommes 
et  subjects  du  Roy,  en  ce,  luy  tenir  la  main. 

Le  troysîesme  dud.  mois  de  januyer,  le  susd.  Câ||M- 
taîne  BressoIIes  estant  en  nostred.  lotgis  de  la  precen- 
torîe,  luy  auons  commande  se  retirer  a  Florac  et  Isp/ai- 
gnac  pour  y  commander  a  sacompanye  y  estant  en 
garnison  ':  et  daultant  que  par  Monseigneur  le  Mares- 
chai,  par  sa  dernière  despeche,  nous  est  mande  ne' 
retenir  que  trois  cens  hommes  de  guerre  a  pîed  en  ce 
pais,  et  les  distribuer  en  garnison  ez  lieui  neces* 
sayres,  auons  reduictesad.  companye  a  cent  hommes, 
oultre  les  dix  que  sont  a  Chanac  ;  luy  enjoignant  la 
tenyr  complecte  et  satisfaire  au  deu  de  sa  charge.  Led. 
De  BressoIIes  a  dict,  que  par  mond.  sire  le  Mâresdiaf 
nous  estoit  mande  laisser  sad.  companie  en  la  ville  dé- 
Maruejolz  auec  deux  cens  hommes  ou  il  oflTroit  sache- 
miner  et  satisfaire  a  la  volunte  de  mond.  sire  le  'Ma- 
reschal,  proueu  que  promptement  etàuant  partir  desd'. 
villes  de  Florac  et  Ispapnac,  iiss'ons  fero  monstré'îi 
sad.  companie,   aultrement  nanoyt  il  moyen  retenir 
les  soldatz  ny  les  conduire,  en  aulcnn  lieu.  C^uoy  en- 
tendu, luy  auons  baille  le  choix,  ou  bi^n  de  dtMrturer 
ezd.  villes  de  Florac,  Ispaîgnac  et  Chanac  Auer  lesdl 
cent  dix  hommes  de  guerre,  ou  bien  dans  Marùejotz 
auec  deux  cens,  a  la  charge  de  viure  et  fere  viure  lesd: 
soldatz  suyuant  le  reiglement  de  mond.  sire  le  Mares- 
chai  sur  ceulx  de  la  religion,  et  après,  de  les  Tere  payer 
sur  leâ  deniers  qui  prouiendront  de  la  uente  des  biéiis 
dé  ceux  de  la  religion  fugitifs.  Et  ayant  declaire  qm; 
soubz  ces  condition^,  il  aymoit  mieulx  demiiiH»!-  ezH. 
vifles  dé  FInrar,  Ispaignac  et  Chanac  que  aifd'.  Martté^* 


joui/,  liiy  auons  comin€  dessus  commande  se  achemi- 
ner  et  se  garder  de  surprinsc  ,  sans  permectre  ou 
souffrir  que  aulcung  de  ses  soldatz  uzc  dé  aulcune 
maluersation  en  lendroict  des  vrays  subjeets  du  Roy. 
Presens  noble  Claude  De  Molette,  sire  de  Maurengiers; 
François  de  Pierres,  escuyer,  siredud.  lieu. 

Le  cinquiesme  jour  dud.  mois  de  januier,  en  la  ville 
de  Mende,  et  dans  la  salle  haulte  de  la  precemptorie» 
ayant  illec  mandes  assembler  messires  m."*  Jacques 
Macel,  docteur  ez  droits,  viccayre  gênerai  pour  le  sei- 
gneur Euesque  de  Meude,  Raymond  Claustre,  cha- 
noine et  baille  du  chappitre,  m. "^  Jehan  Rossai,  baille 
du  cierge,  Jehan  Nigri,  Pierre  La  Gente,  Francoys  De 
Cayres  ,  Pierre  Michel ,  Jehan  Combalbert ,  Pierre 
Chaptal,  Jehan  Chasalmartin,  Jacques  Pons,  Francoys 
Baldit ,  Loys  Fontibus ,  Jacques  Vellayc  et  Claude 
Bodet,  benefficiers  en  leglise  cathedralle  dud.  Mende  ; 
Philippes  De  Robert,  sire  di*  Boysuerdun,  bailly  de 
Giuaudan ,  Jehan  Malzac,  procureur  du  Roy,  Loys 
Fontunye,  substitut  du  scindic  dud.  pais  de  Giuaudan, 
Claude  Achard,  licencie,  Jehan  Bastit,  notayre,  et 
Loys  Baldit,  mercbant,  consuls;  et  m.^  Jehan  De 
Sabran  et  Anthoine  Moret ,  docteurs  en  médecine , 
Francoys  Du  Mas,  Loys  Cbiuallier,  Jacques  De  Ro- 
celles,  Vidal  Cbiuallier,  Vidal  Rocheb^ron,  Anthoine 
Gerbaud  «  sire  dOrssiere,  conseillers  de  lad.  ville; 
leur  auons  faict  lecture  du  susd.  roiglement  par  mond. 
seigneur  le  Mareschal  a  nous  enuoye ,  en  datte  du 
treitziesme  nouembre  mil  cinq  cens  soixante  hui(*t  ; 
et  remonstre  comme  par  led.  reiglement  estoit  no- 
Camoient  porte  que  la  ville  de  Mende  et  aultres  dud. 

nais  qui  sestoyewt  auparauant  gardées  et  contenues 

26 


—  36€  — 
soubz  lobeissaiice  du  Roy,  Feroyenl  gardées  p.ir  les 
Bâilly  (le  Giiiaudan'et  consuls  des  villes  auec  les  habî- 
lans  dycelles,  chacun  endroict  soy  respectîuemefit  a 
tour  de  roolle;  el  que,  a  ce  seroycntconstraincte  lesd. 
habitans  par  condempnations  daniandes  et  mulctes, 
et  aullres  poynes  arbilrayres.  Et  pour  aultant  qui! 
nous  estoit  besoing  aller  reigter  les  aultres  villes  quant 
esle  cy  douant  occuppes  par  les  ennemys  et  laisser  |h 
présent  ville  pour  quelque  tenips,  auons  faict  comman- 
demf'nt  ausd.  Bailly  et  Consuls  de  fore  bien  et  deue- 
ment  leur  deliuoyr  a  la  pirde  et  conseruation  de  lad. 
ville  de  Monde  en  lad.  obeyssance  aue.i  les  habitans 
dycelle  ;  et  aux  susnonnnes  et  en  leur  personne  a  ttiu.s 
les  aultres  susd.  habitans  tant  ecclesiastieques  que 
auUre:s  de  leur  obeyr  en  ce.  Et  pour  lexeeiHion  dud. 
reiglement,  pour  obuyer  aux  frais  que  lad.  \ille  de 
itende  et  pays  [lourroyenl  souflfrirpour  lentretenement 
duiH'  garnison  eslraingiere,  enjoignant  aud.  De  Boys- 
nerdun,  bailly,  de  sacheniiner  ez  aultres  villes  dud. 
(iiuaudan  pouruoyr  a  la  garde  dycelles,  comme  par 
inond.  soigneur  le  Mareschal  luy  estoit  mande  par 
sond.  reiglcuieut,  a  peyne  de  sen  prendre  a  luy  des 
ineonueniens  que  a  faultc  de  ce  en  pourroyent  adoe- 
nir.   Lequel  Bailly  nous  a  dict  et  respondu  qtiil  y  a 
deux  Baillifs  en  Giuaudan,  alternatifs;  cest,  k  sei- 
gneur De  Salles  et  luy,  qui  administrent  la  justice, 
l»ing  une  année,  et  laultre,  lautre.  Et  danltant  que 
lel   De  Salles  (*iiloit  pour  le  jourdhu:  en  son  année  et 
chargx*,  que  L^xecution  d.'  la:l.  volunte  d  »  mond.  sei- 
gneur le  Miïres'liai  sadrt^ssoit  a  luy  et  non  aud.  De 
Boysuerdun  ;  et  tojs  les  aultres  susnommés  noua  ont 
prie  nevoul'oyr  haSan  louner  lad.  ville  mais  v  résider 


—  34i7  — 
rt  la  ruiiseruer  et  guarder  comme  auyoos  faici  cy 
(louant  en  lad.  obeyssance,  oous  ofirant  toute  obeys- 
sancc. 

Les  mesmos  jour,  veues  les  auditions  et  res|  onces 
rcylterees  de  Philip  Vigan,  dict  Pompel,  de  MaruejoU, 
treuue  saysi  de  ung  quintal  de  pouldre,  par  lesquelles 
rofifesse  auoyr  treuue  lad.  pouldre  dans  la  mayson  de 
Barthélémy  Tardieu,  seigneur  de  Segas,  fuitif  dud. 
Maruejolz  et  pourtant  les  armes  contre  le  Roy  ;  auons 
ordonne  que  lad.  pouldre  estant  ez  mains  et  pouuoyr 
du  eappitayiie  La  Gaze,  commandant  en  nostre  absence 
aud.  Maruejolz,  sera  mise  a  la  munition  de  lad.  ville 
pour  estre  employée  pour  le  seruice  du  Roy,  et  quil 
sera  plus  amplement  enquis  pour  led.  Vigan  ;  auquel 
sont  faictes  deffences,  de  par  le  Roy  et  nous,  de  ne  fa- 
noriser  directenient  ny  indirectement  les  enoemys  du 
Roy,  leur  administrer  viures,  pouldre  ny  aultre  chose 
dont  ils  ^  puissent  preoalloyr  contre  lauctorite  de  Sa 
Mfgeste,  contreUenyr  a  ces  edicts  et  nos  ordonnances 
cy  deuênt  faicteir  ^  peine  de  confiscation  de  corps  et 
de  bietis.  Neantmoings,  sera  led.  Vigan  eslargi  des 
pt-fsonè  oti  il  est  détenu,  n  la  charge  de  se  représenter 
toutes  fois  et  quantes  par  nous  aînsin  sera  ordonne  ; 
a  pêyne  de^tre  atteint  et  eonuaincu  des  cas  et  crymes 
È  hiyhnptoeSf  et,  de  ce  fere,  bailler  bonnes  et  sufii- 
sente*  cautions. 

Le  lendemain  le  sosd.  Vigan  conduiet  par  le  geôlier 
en  oc^stre  maison  et  lotgis,  entendue  la  lecture  de 
(ièétreé«  ordonnance,  a  promis  y  obeyr  et  se  repre- 
seMer  tentes  et  (fuMleé  foys  par  nous  sera  ordonne, 
â  pêyM  destreattainctet  cdnuaincu  des  ca^4  et  or i mes 
Il  hiy  îmjioses.  Ef  a  j^resentc  en  pieiges  Anlhoine  et 


—  368  — 
Luys  Massebeufs,  frères,  de  S^  Laurent  de  ribedol  ; 
lesquels,  a  la  prière  dud.  Vigan  se  sont  constitues 
pleiges  pour  luy  aux  fins  contenues  en  nostred.  ordon- 
nance. Et  illec  estant  ni/  Jehan  Barrau,  notajre  de 
Maruejolz,  a  nomme  lesd.  Massebeufs sufiizcns,  et  sest 
dyceulx  constitue  nominateur,  moyennant  ce  que  led. 
Vigan  a  promis  les  relouer  respect! uement  de  toute  io- 
dempnite,  et  de  ce,  ont  faictes  respectiuement  les  sub- 
missions, et  auec,  les  renunciations  et  juremens  en 
tel  cas  neccssayres.  Presens  m.*  Jehan  Certain,  sire 
de  \  alescure;  Claude  Do  Molette,  sire  De  Haurengiers; 
Baptiste  De  Cbappelu,  sire  De  La  Vigne:  Philippe»  De 
Robert,  bailly  de  Giuaudan. 

Le  septiesme  jour  dud.  mois  de  januyer,  ou  que 
dessus,  se  sont  présentes.  m~  Francoys  Bardon,  no- 
tayre  et  Jehan  Du  Mas,  merchant  de  Chanac,  lesquels 
ont  abjure  Iheresie  quils  ont  cy  deuant  tenue,  proteste, 
promis  et  jure  de  doresenauant  vîure  eatholicquemènt 
H  en  bons  et  fidelles  subjects  et  seruiteurs  du  Roy,  en 
nos  mains  et  eu  la  mesme  forme  que  m.*  Jehan  Martin, 
aduooat  de  la  présent  ville  et  aultres  promirent  et  ju- 
rarent  deuant  nous  le  premier  jour  du  présent  mois, 
et  quest  contenu  oy  dessus  en  lacté  dud.  jour.  Lesquels 
auons  renuoyes  a  lEuesque  de  Mende  ou  son  Viccayre 
ignorai  pour  abjuivr  et  renuncer  a  lourd,  hérésie  a  la 
forme  de  lEsglisecatholicque,  apostolicque  et  romayne 
et  en  obtenir  absolution  dans  trois  jours  ;  leur  enjoi- 
gnant ce  fere  et  de  viure  doresenauant  eu  bons  catho- 
licques  et  fidelles  seruiteurs  du  Roy,  a  peyne  de  retapa 
et  de  la  vie.  Prezens  m.**  Francoys  Du  .Mas;  Claude 
Achard,  licencies;  le  susd.  sireDeMaurengiers;  Loys 
Cheuaiiier,  merch;àntdud.  Mende,  etpliisieursafltlrw. 


—  369  — 
Le  huictiesiue  jour  dud.  moisde  januyer,  nuons  or- 
donne inhibitions  et  deffeuces  cstre  Taictes  a  tous  arti- 
sans et  aultres  personnes  quelles  que  soyent,  de  soy 
présenter  a  la  monstre  de  la  companye  du  cappitayne 
La  Caze,  establye  en  garnison  en  la  ville  de  Maruejol/, 
si  nestpour  seruir  actuellement  le  Roy  a  lad.  garnison, 
pour  lequel  il  fera  le  serement  de  le  seruir  en  personne 
et  non  pour  se  prester  pour  rendre  la  bande  plus  corn- 
plecte  a  lad.  monstre;  et  ce,  a  peyne  desti'e  pendus  et 
estraingles. . Et  aud.  eappitaine  ne  les  y  présenter  a 
peyne  destre  casse  et  puny  des  aultres  peynes  conte- 
nues en  lordonnance  du  Roy.  Est  aussi  deffendu  a  tous 
soldatz  de  soy  présenter  a  iad.  monstre  en  armes,  si 
les  armes  ne  sont  a  eulx,  a  peyne  de  la  vie  et  de  conGs- 
fution  desd.  armes,  et  ne  changer  de  eappitaine  sans 
le  congie  dycelluy  ou  de  nous,  sur  mesmes  peynes.  De 
mesmes  est  commande  et  enjoinet  aud.  cappitayne, 
ses  lieuteneos,  enseigne,  membres  et  soldatz  de  lad. 
companye  de  viure  paysiblement  et  modestement , 
sans  foUer  leurs  hostes  ny  aultres  habitans  de  lad. 
^illeet  de  lenteur,  allans  ou  venans  a  lad.  ville,  aux 
foeres,  maiches,  ou  pour  aultres  leurs  afferes,  rien 
prendire  ou  exiger  deulx  que  de  gre  a  gre  et  en  payant 
raysonnablement  suyuant  le  taux  que  cy  deuant  a  e8to. 
ou  sera  par  nous  mis  aux  viures,  ou  par  les  oflSciers  et 
consuls  de  lad.  ville  a  lassistance  dud.  eappitaine  ; 
sur  les  mesmes  peynes  que  dessus.  Laquelle  ordon- 
nance le  lendemain  auroyt  este  publyee  a  son  de 
trompe  en  lad.  ville  de  Maruejoulz  comme  appert  par 
luie  ao  pied  dycelle  escript,  signe  :  Dorihac,  conte- 
roilear. 
4[«edixtesme  jour  dud.  moisde  januyer,  auons  or- 


—  370  ^ 
donne  qiiil  seroil  ^ai^ae  nionslie  uu.v  c'Oiii|)aoyes  dosd. 
('a[>[»itaincs  La  Cazeet  Bressolles,  a  raison  de  ce  que 
dessus  est  porte  par  lestât  gênerai,  montant  celle  de  la 
companye  du<I.  cappitaine  La  Cuzc  estant  de  deux  cens 
hommes  de  guerre  a  pied  franeois,  deux  mil  cent  ume 
liures  tournois  :  et  celle  dud.  cappitaine  Bres^ollês 
estant  de  cent  dix  hommes  de  guerre,  aussi  a  |ùed 
franeois,  mil  trois  cens  quatre  liures  touraois.  Et 
pour  fere  le  payement,  baille  lestât  a  m.*"  Adrian  De 
Petremol,  conseiller  du  Roy,  et  par  luy  commis  a  la 
trésorerie  de  lextraordinayre  des  guerres  du  conite  de 
Piedmont,  Lyonnois,  Daulphine,  Prouence,  Languedoc 
et  Guyenne,  ou  a  8(m  commis  estant  lez  nous  ;  et  aussi 
pour  payer  a  Francoys  de  Pierres,  sire  dud.  L'eu, 
commisayre  par  nous  commis  a  fere  lesd.  monstres, 
la  somme  de  quarante  liures  tournois  ;  et  a  m.**  Jehan 
Dorlhac,  conterolleur  extraordînayre  aussi  par  neus 
commys  a  fere  le  conterolle  desd.  companyes,  la 
somme  de  trente  liures  tournois  ;  et  a  m.*  Claude 
Achard ,  licencie ,  nostre  niaistre  de  requestes ,  la 
somme  de  quarante  liures  tournois,  pour  les  taxations 
du  présent  mois  de  januyer;  reuenans  lesd.  parties 
en  somme  uniuersellr  a  trois  mil  cinq  cens  vingt  cinq 
liures  tournois. 

Le  unziesmo  jour  dud.  mois,  avons  ordonne  qoeen 
faisant  la  monstre  de  la  companie  dud.  De  Bressolles, 
seroil  publiée  lordonnance  que  sensuyt  :  sont  fiiictes 
defiences  a  tons  artisans  et  aultres  personnes  queUes 
que  soyent  de  se  présenter  a  la  monstre  de  ta  compas 
nye  du  cappitaine  Bressolles,  establie  en  garaisan  et 
villes  de  Florac,  Ispaignac  et  Ghanac,  si  nest  pèvr 
seruir  actuellement  le  Roy  a  lad.  gamisim,  dnrtint 


—  371  — 
11*  |iruckain  mois,  tt  pour  lef]Ui4  il  preslera  le  scrc* 
iue*iil  ;  et  non  pour  se  premier  alin  de  rendre  lad.  coiu- 
puuie  plus  complète  a  lad.  iiionsUo  ;  et  C(\  a  peyae 
destre  pendus  et  estr^iiiigles  ;  et  and.  eappitayoe,  ne 
Icsy  présenter  a  peynedfstre  casse,  ctpuny  des  aulfres 
pcynes  contenues  oux  ordonnances  royaulx.  Et  a  tous 
soldatz  de  se  présenter  a  lad.  monstre  aueo  armes  que 
ne  leur  appartiennent  a  peyne  de  la  vie  et  confiscation 
ifesd.  armes.  Neantmoings  après  lad.  monstre  leur 
est  defiendu  soubz  niesme  peyne  de  habandonner 
aulcunement  leur  garnison,  sans  exprès  commande- 
ment ou  licence  dud.  seigneur  De  Ceneret,  ou  de 
leursd  cappitaines  par  f script.  Et  ou,  et  quant  ils 
seroyent  treuues  discourant  le  champ  sans  led.  congie 
ou  licence,  estenjoinct  a  touspreuostsdemareschaulx 
ou  leurs  lieutenens,  baillifs,  et  senesehaulx  iceulx 
prendre  et  saisir  au  corps,  et  fayre  exécuter  la  peyR€ 
que  dessus  sans  depport,  et  quil  en  soit  exemple  ;  et 
que  par  tels  moyens  soit  reflrcnee  laudace  el  lemeute 
de  tous  soldatz  mal  complcxionnes. 

Estdeffendu  au  cpppitaine  Bressolles  et  a  son  lieu- 
tenent,  de  ne  donner  congie  a  leurs  soldatz,  legiere- 
mcntetsans  cause  legittime,  affin  que  le  seruice  du 
Roy,  pour  labsence  de  tels  congédies,  ne  deniure  en 
arrière,  a  peyne  destre  casses,  et  de  nous  respondre 
des  faoltes  q^ue  lesd.  congédies  pourroyént  fayre  , 
WoêUB  les  obaraps,  etdesinconueniensque  pourroyént 
surueoyr  ausd.  villes  de  leur  garnison  pendant  leur 
abseoce^ 

Auxquels  cappitayae,  ses  officiais  et  soldatz,  sont 
fittstes  deffences  de  ne  fere  auleunes  coursses  surle^ 
vrajps  et  fidèles  stftbjects  du  Roy,  manger  In  ipotille,  ny 


— .  378  - 
tenyr  les  champs  sans  lexpres  conimandefneot  li 
seigneur  De  Ceneret,  a  peyne  désire  pendus  et  estr 
gles.  Ains  leur  est  très  exti  oictement  eiijoiuct  el  o 
Miaude  de  viure  paysiblement  ez  lieux  de  leur  garni 
comme  y  sont  ordonnes^  sans  molester,  tourmen 
ue  affliger  les  vrays  catholicques  et  fidelles  subjecU 
Roy,  en  personne  ne  biens,  rien  prendre  deulx,  n; 
ceulx  de  la  religion  prétendue  reformée  qui  se  sei 
contenus,  si  non  de  gre  a  gre  en  payant  raysonnai 
meut  suyuant  le  taux  qui  sera  mis  aux  viiires  par 
officiers  catholicques  et  consuls  des  lieux  ;  appel< 
assistant  led.  cappitaine. 

Le  mesme  jour  unziesme  januyer,  m/  Estienoe 
Brueil,  notaire,  auec  procuration  de  m.'^Bertrand 
Pontaud,  prieur  et  seigneur  de  S^*  Enymie,  el  tant 
que  m.*  André  Compte,  aussi  notayre,  Jacques  I 
siere  et  Jehan  Chaluidan  et  Guerin  Bolet  en  leurs  m 
propres  et  de  tous  les  aultres  habilans  de  lad.  ville 
les  ont  délègues  a  lacté  soubz  escript,  ainsi  quil  f 
ont  iaict  apparoir  par  lacté  de  lad.  délégation,  f 
par  ai.^  Jehan  Comitis,  uolayre,  du  huictiesme 
du  présent  mois;  et  led.  Du  Bruéil  de  la  procura' 
luy  faicte  par  led.  seigneur  de  Saincte  Enyniie  é 
demain  receue  et  signée  par  luy  et  le  susd.  m.* 
Comte  ;  nous  ont  renionstre  que  ayant  receu  i 
lettres  daduertissement  comme  mond.  sire  le 
clial  entendoil  que  les  villes  qui  sestoyent  ma 
durant  les  troubles  soubz  lobeyssance  du  Ro 
gardées  par  les  habitans  catholicques  dycelle 
seigneur  que  habitans  désireux  de  garder  et  < 
la  volunte  de  mond.  seigneur  le  Marescha' 
ville  en  lad.  obeyssauce,  leur  auoyent  doni 


—  37S  — 

s^  venyr  présenter  deuaut  nous,  et  pour,  et  en  fours 

noms  prendre  lad.  vilte  en  garde,  prester  le  seiement 

et  recepiioir  de  nous  le  reiglement  necessayre  ;   se 

oflransce  fcre  etobeyr  aux  commandemens  que  leur 

ferions  en  cest  endroict.  Et  lors  leur  auons  faict  lire 

le  texte  dud.  reiglement  de  mond.  seigneur  le  Mares- 

t:hal,  et  enjoinct  ycelluy,  ensemble  lordro  que  leur 

luryons  dresse  et  baille  par  escript,  comme  sera  cy 

après  insère  immédiatement,  bien  guarJer,  obseruer 

et  entretenyr  sans  infraction,  et  conseruer  lad.  ville 

en  lobeyssance  du  Roy,  a  peyne  de  leurs  vies  ;  ce  quils 

ont  promis  fayre  aux  noms  qup  procèdent,  et  de  ce, 

ont  iaictes  les  submissions  accoustumees,  comme  pour 

les  propres  affayres  du  Roy.  Presens  les  susd.  De  La 

Molette,  seigneur  de  Maurengiers  ;  Symon  Clément, 

deRetomaguet;  Pierre  Saluaing,  du  Chambon,  diocèse» 

du  Poy. 

Lemesme  jour,  entendu  ce  que  dessus  ,  auons  par 
manyere de  reiglement  et  statut,  statue  et  ordonne  que 
doresenanent  pour  la  guarde  ordinayre  de  lad.  ville  de 
Sainete  Enymye,  seront  esleus  et  nommes  par  les  sei- 
Ki^eors  prieur  et  consuls  dycelle  ville  un  chef  principal 
qui  eommandera  en  nostre  absence  generallement  a 
tous  les  habiUns  de  lad.  ville  et  de  ses  fauls  bourgs 
P^^^fhguardcetconseruation  dycelle  soubz  lobeys- 
da  Roy. 

Z?*''^'  chef,  qui  sera  catholicque,  bon,  loyal  et 

«objet  du  Roy  ,  seront  esleus  trois  ou    uatre 

^^  de  mesme  qualité  et  religion  ;  chacun 

commandera  a  cinquante  desd.  habitans  des 

P*"«ppablcs.  Et  a  ces  fins ,  sera  lad.  ville  et  (aulx 

^•'••e  par  quartiers;  et  soubz  lesd.  i-inquanle- 


-  37V  ~ 
uicrs  seront  rslus  ilixeiiniersqui  coniuiûnderont  eluicui 
a  dix  lioiaiiics,  aux(|uels  s^n"A  permis  auc^yr^  portera 
tenir  unnesen  leurs iiiaisous.  Kt  serorit  eiuplo^cslt'sd 
cinqiiauleuierà,  dUeuaiers  et  hi^Litans,  tant  eccJesi» 
tiquds  que  aultres  ,  eurolios  a  la  garde  de  la  porte 
senliiu'IIes  et  aultres  guardes  ordinayres  qui  MrM 
necessayrcs  pour  la  seurte,  thuitioii  et  deffence  de  lad 
ville  sdlon  et  ainsiu  que  par  Icd.  chef  principal,  et  ei 
sou  absence,  par  lesd.  consuls  leur  sera  comniand 
tant  de  uuict  que  de  jour. 

Auquel  chefpiincipal  et,  eu  sou  abifence,  ausd 
consuls  est  enjoinct  fere  passer  a  la  guarde  tous  < 
chacuus  lesd.  hahitans  t;:nt  ecelesiaslîques  que  8ulli'€ 
aptes  a  co  fayre,  par  quai  tiers  et  a  tour  de  roolle«  san 
support,  faneur,  ne  dissimulation,  et  en  tel  nombre  qi^ 
verront  estrenecessayre  pour  le  Litn  du  service  dufto 
et  conseruation  de  lad.  ville  en  son  obeyssance. 

El  aussi  pouruoiront  que  a  la  porte  y  ayt  tout  le  joi 
uog  ou  deux  personnaiges  de  qualité  qui  aient  loeil 
le  commandement  sur  lad.  poite,  et  tiennent  la  ma 
que  personne  de  quelque  estât  ou  condition  que  ce  a 
ne  soyent  injuries,  ouUrc.i^e^^  ne  offenees  de  faict 
de  parolle. 

Par  lesquels  tous  ceuU  qui  vouldront  entrer  en 
ville ,  indifféremment  et  sans  exception  de  peraoi 
ny  de  relip:ion,  seront  reserehes  a  lad.  porte,  et  en 
de  loccasion  de  leur  venue,  noms,  surnoms,  qu; 
et  lieux  de  leurs  demuiances,  et  quels  affayres  il 
ront  a  négocier ,  auant  que  leur  perinectre  lent 
lad.  ville  ;  et  leur  feront  illec  laysser  les  armei 
leur  estre  rendues  lorsquils  souvtiront  de  lad. 
dont  ils  retiendront  registre,  lequel  cbacuy  sf 


Ui?  1 

lie 

:llc 


-     37o    ~ 

dpiM>rte  atiec  iostl.  «iims  muI.  cbcf  |u*iiH-tf>ii)  im  «>»^ 
cuiisuls  eu  sou  ah^oiu^e. 

Lesd.  dcppulesiio  periiioitiNMiJ  <|itcAi4JoiinN^)^i<^M< 
uellc  opiunîoii  qui,  a  ovrasioii  (li\s^>iv>onN  IimoI^K'n  vy^ 
&«iit  absentes  de  lad.  ville  ou  auUivs  ii<Hi\^  cl  ^mi 
ttbaodoune  leurs  maisons  et  fauiillos  |«aur  |uuiili^r  1%^^ 
annes,  suyure,  adheier,  ou  tauoriser  ct>ulx  %\kù  ^  s^aul 
esleiHrs  contre  Sa  Mag^ste»  entriMildansicoUcvillo;  ain.s 
metteul  toute  peyuo  |)Our  les  ^ayaiir  ;m  on ps vl  Ioh 
infctieez  mains  dud.  diief  principal  ;  lo<|uel  sora  U  nu 
kêitimner  et  fere  conduiiH^  deuers  nnus  pour  y  vMw 
isuyuant  la  volunte  du  ttoy  ;  et  on  iU  ho  uioc 
deffence  avec  armes  et  quou  nu  Ion  pnull 
|ireudre  etsay.sir,  estenjoincl  auxd.  choiVi 
H  habitans  leur  courir  »iis  et  Ich  dolliiirtf, 
r  H  «eetre  en  pieee.s. 
kam  ftt  pennectront  led.  depput^'H  («mtrre  du  iMd. 
^SktMÊitmms  pourtans  aruie:H|ui  najft  perminnion  du 
^pmÊÊÊT^  oy  pareillement  :i  uukum  ^HitîàU'fUdnt 
fm^ mm ^titÈOUts  et  aultres  per^mM^fi» «utip^'^t^f»  un 
nK^mi&tïfiiie.  Et  ne  soffrant  keulx  tiainpuo^  '|Mi^ 
soit  faicte  a  kof re<f  et  >ih>u«;  4^^  IimJ/ 
ar  9tm«  de  seo  prendre  a  eiils. 
giL-  i*!TOot  mandes  par  l'd.  *  U^f  y$m*i^ui  ma 
.'91  «M  abi«ooe,  pMir  entité ««  ic^^,  »^  irv^ 
i  iàÊSL  ^  keHf  e  qœ  \tmr  %^t9%  its^iA^^  4%^^  Wh% 

^  3Miur  jai  jiffaukre  ^it  :  ^  ue  ti^r^  ^r^wvV]^  aM^ 

f>«  ât:  ititteiiaui  auai.ia.  «s|«|it^:^i4^  juav^Ut^ 

r .  ^  Iwmrt  jk^Jk^  asti  »^f<r44*vii*  Vi;  ^st4- 


4.aa< 


iHbtitaH^  liifWMT  aF^-nuv*  K^»«r  ifli^^ 


376  — 
lad.  luulele,  seront  mis  en  prison  au  pain  et  a  leau, 
durant  (rois  jours,  sans  que  pour  ce  on  puisse  prendre 
ou  exiger  sur  eulx  aulcuu  droiel  degeolle. 

De  niesines  peynes  seront  punis  tous  eeu\  qui  de 
nuict  habandonneront  le  corps  de  garde,  ou  la  porte 
le  jour  sans  eongie  de  eelluy  qui  y  commandera,  et 
exécutes  comme  dessus  ;  et  pour  double  peyne  ceuix 
qui  failliront  en  ce  par  seconde  foys.  Et  ou  nauroyent 
de  quoy  payer,  seront  chasses  hors  lad.  ville,  et  a  eux 
interdite  lentrée  et  habitation*  dans  icelle. 

Celluy  qui  abandonnera  le  lieu  ou  son  chef  laura  mis 
en  sentinelle  ,  guet ,  ou  escoutte  ,  sera  mis  au  carcan, 
despuis  les  sept  heures  du  matin  jusques  a  dix,  pour 
illec  souffrir  opprobre  et  ignominie.  Et  si  par  seconde 
fois  il  est  trouve  en  mesmes  faulte  ,  sera  exécute  au 
fouet  par  tous  les  carrefours  de  lad.  ville,  et  baoy 
dycelle  et  des  faulx  bourgs. 

Et  en  oultre  aura  led.  chef  principal  pouuoir  de  con- 
traindre par  muictes  et  amandes  lesd.  habitans  a  se 
munyr  et  pouruoyr  darmes  aptes  a  faire  seruice  au 
Roy ,  suyuant  leurs  qualités  ,  facultés  et  pouuoirs  ,  et 
aussi  de  munitions  a  eulx  nécessaires ,  chacun  en  son 
endroiet  ;  le  tout  par  prouision  et  jusques  aultrement 
soit  ordonne. 

Le  doutziesmejour  du  mois  dejanuyer,  en  lad.  ville 
de  Monde  et  maison  de  la  precemptorie ,  nostre  habi- 
tation, auons  reytere  aux  susd.  De  Boysuerdun,  baitly, 
Achard,  Bastit,  et  Baldit,  consuls  de  la  présent  ville  de 
Mende,  noscommandemens  de  doresenauant  pouruoyr 
et  entendre  avec  les  habitans  a  la  garde  et  conseruation 
dycelle  en  lobeyssance  de  Leurs  Magestes  suyuant  les 
reiglements  et  instructions  de  mond.  Seigneurie  Ma* 


—  377  — 

reschal,  dont  leur  auGiisfaicl  Taliv  U^cture  afin  qiiils  ne 
prétendissent  ignorance,  et  ce,  a  peine  de  nous  en 
prendre  a  eulx  ou  il  en  aduiendroit  faulte.  Lesquels 
respectiuement  ont  promis  y  fayre  leur  deuoyr.  Presens 
messires  m^  Francoys  Du  Mas,  Jehan  De  Miremonl, 
Raymond  Claustre,  chanoynes;  Jehan  Rossai,  preben- 
dier  en  lesglise  cathedralle  de  Mende;  Jehan  Grassin, 
Priuat  Tnard,  merchans  dud.  Mende  et  plusieurs 
aultres. 

Led.  jour  auons  ordonne  au  susd.  De  Molette,  sei- 
gneur De  Maurengiers,  la  somme  de  cent  cinquante 
liures  tournois  pour  estre  payée  par  led.  De  Petramol, 
trésorier  de  lextraordinayre  de  la  guerre,  pour  les 
peyneset  yaccations  par  led.  De  La  Molette  exposées  a 
nostre  suitte  depuis  le  dernier  jour  de  septembre  jus- 
ques  au  dernier  jour  du  présent  moys,  et  pour  cet 
elTect  luy  auons  despeche  nostred.  ordonnance. 

Le  quinziesme  dud.  mois  de  januyer,  auons  ordonne 

a  m"  Guy  Albaric,  greffier  de  la  Court  commune  du 

Comte  et  Bailliaige  de  Giuaudan,  estre  paye  par  le  susd. 

hePetramoI,  tresoryer  ,  ou  son  commis,  la  somme  de 

trente  liures  tournois,  pour  les  peynes  et  vacations  par 

Iqj  exposées  a  nostre  suitte,  et  a  prendre  les  actes  de 

Ia  réduction  des  villes  de  Maruejolz  et  Cbanac  en  lo- 

beyssance  du  Roy. 

Les  mesmes  jour,  ou  que  dessus,  m*"  Blaize  Verdier, 
pratiden,  natif  du  Malzieu,  a  renonce  a  Iheresie  quil 
^Qojt  auparauant  tenue,  promis  et  jure  viuredorese- 
iMaat  catholicquement  et  en  bon  etfidelle  subjet  du 
loj/eo  nos  mains  ;  comme  plus  amplement  est  pourte 
par  800  abjuration  escrite  et  signée  de  sa  main,  de 
f0OHir  :  Nous  Biaise  Verdier,  etc.  Et  auquel  auons  en-. 


—  378  — 
joiiicl  se  relirer  dans  trois  jours  a  son  diocésain  ou  a 
son  vicaire  gênerai  pour  abjurer  solempnellemcnt  sad. 
hérésie,  suyuant  la  forme  de  lesglise  catholicque  et 
romayne  et  en  obtenir  absolution,  et  cy  après  vîure 
catholicquement  en  bon  et  fiielle  subjet  du  Roy,  a 
peyne  de  relaps  et  de  la  vie.  IVesens  les  sus  J.  Acliard  ; 
m*Francoys  Enjaluin,  Priuat  Tnard,  Loys  Baldit»  iner- 
chans;  Charles  dAlbinbae,  escuyer;  Mathieu Frontter, 
de  Seruieres,  Jehan  Baslit,  notayres  de  Mende. 

Ia^.  jour  auons  Iraille  nostre  ordonnance  et  mande- 
ment a  m'  Jehan  Carel ,  nostr^^  dispensier  pour  recep- 
uoirdu  sud.  DePetramol,  trésorier,  ou  son  commis  !ex 
nous,  la  somme  de  cinq  cens  linrcs  tournois,  a  nous, 
comme  cy  dessus  est  escripi  accordée  par  les  gens  des 
trois  Estatz  dud.  pays;  pour  nostre  nourriture  et  entre- 
fenement,  ensemble  de  nostre  train  et  suytte  durant 
le  présent  mois  de  januyer. 

Le  vingt  ungiesme  jour  dud.  mois  do  januyer,  dans 
les  maisons  episcopalles  dud.  Mende  ,  et  a  la  chamhre 
<|t]est  au  pied  de  la  grand  salle,  ayant  illectreuue  Albert 
De  Frcdaud,  seigneur  de  Salles,  bailly  de  (iiuauJan, 
luy  auons  inthime  comme  bailly  susd.,  faict  lire  et 
donner  a  entendre  le  reiglemr^nt  de  inond.  Sire  le  Ma- 
réchal du  tretziesme  nouenilTc  dernier,  <'t  enjoînct  le 
suyure  ,  garder  et  enlretenyr  en  et»  que  concerne  la 
garde  des  villes  catholicques  qui  se  tayrnt  maîntcnnes 
durant  les  troubles  en  lobeyssancc,'  du  lloy  ,  el  réitère 
semblable  injuncfiûn  au  sud.  Do  Uoysucrdun  ,  aussi 
bailly  deGiuaudan,  la  cstr.nt,  a  peyne  de  respondre  des 
faultes  et  inconueniens  que  pounayent  aduenir  dsdf. 
villes  êf  pays  en  leurs  propres  et  prines  noiîîs.  Led.  Dé 
Hovuerdun  a  dict  <|uil  nest  aulcunenient  de  tour,  aîn^ 


—  :)7y  -  - 
le  l.  Sire  Ul*  Salles  qui  est  daiis  son  îinuee,  et  ejinnic 
tel  doibt  e\ec»uter  la  volunte  de  monJ.  Sire  leSIiires- 
chal.  Et  ou  ne  le  feroit,  et  (|iiil  en  adnint  faultc.  a 
proîesl?  eontre  luy  de  tous  dépens  ,  doinniaiges  et  in- 
t'?rets.  Ledict  De  Salles  a  repondu  esîre  véritable  il 
f»stic  de  lour  exere^^ant  la  justice  au J.  bailliaige  ceste  . 
présente  année,  et  non  led.Boysuertlun,  eteommetelt 
a  offert  fayre  son  debuoyr.  Presens  les  susd.  Macel, 
vîccayre  gênerai;  Baptiste  De  Chappeleu,  Albert  De 
^^happeleu,  fraires,  seigneurs  de  La  Vigne;  Aymard  De 
Koehenieure,  seigneur  du  Bessot  ;  Guy  Albaric  ;  Loys 
FontuDve  ;  m.**Antboine  Baron,  Anthoine  Gleyse  et 
Jehan  Viuyan,  inerchansdud.  Mende. 

Le  vingt  sixiesme  jourdud.  mois  de  januyer,  auon» 
ordonne  estre  paye  a  Jehan  Doziech  ,  du  lieu  de  Samct 
Georges  lez  Roddez,  la  somme  de  doutze  liures  tournois 
pour  ses  peynes  et  vaccations  de  denx  voiaiges  par  luy 
fefcts,  de  nostre  mandem?nl,  de  la  ville  de  Mende  ez 
ville  de  Roddez  et  Villefranche  de  Rouergue,  deuers 
les  S2igneurs  de  Rod Jez  et  De  Lestaing,  gouuerneur 
pour  le  Roy  aud.  Rouergue,  pour  auoir  deulx  aduer- 
tisrsemeotà,  et  les  demander  daller  battre  le  lieu  et  fort 
de  Palmas,  frontière  de  Gîuaudan,  occupe  par  les  en- 
nemys,  et  baille  descharge  de  lad.  som-me  au  susd.  De 
Petramol,  trésorier. 

I-e  trentiesme  jour  dud.  mois,  Jaukem  Malgoyres, 
laboureur  du  licù  de  Chabritz,  paroisse  Sainct  Gervays 
lez  Mende,  sest  présente  en  la  salle  liaulte  de  la  maison 
precemptoîre  dud.  Mende,  qui  a  abjure  et  reuenu  de 
lerreur  et  hérésie  par  luy  cy  deuant  tenus  ;  promis  et 
jure  ny  reohoir  et  viiue  ra!holicqnement  et  bon  et  fi- 
dellc   subject  du  Roy  dî)rrsenauant,  en  la  forme  cy 


i 


—  380  — 
dessus  iiisei*ee  a  la  datte  du  preiiiier  jour  du  preseni 
mois  pour  m/  Jehan  Martin,  licencie  et  aultres.  Et 
auquel  Malgoyres  ont  este  faictes  mesmes  injunctions 
que  aud.  Martin  et  consorts.  Présenta  Guy  De  Reth, 
seigneur  de  BressoUes,  cappitaine  ;  Francoys  De  Pu- 
chault,  escuycr,  sire  dud.  lieu  ;  Jehan  De  Presie,  de 
Prevenchieres  ,  Laurens  Brajaon ,  charpentier  ;  m.' 
Pierre  Durant,  notayre  de  Mende  et  plusieurs  aultres. 

Le  dixiesme  jour  du  mois  de  leuryer,  an  susd.,  ayant 
eu  aduertissement  de  plusieurs  assemblées  des  ennemys 
ez  Ceuenes  et  Rouergue,  et  quils  deliberoient  saehe- 
mineren  ce  pays  de  Giuaudan,  le  discourir  et  royner, 
auonsaduiseestre  necessayre,  pourespargner  despense 
aud.  pais ,  mander  a  la  noblesse  dycelluy  subjecte  aux 
ban  et  arrière  ban  nous  venir  treuuer,  et  tous  les  offi- 
ciersdes  villes  et  lieux  delobeyssance  du  Roy  de  nostre 
{;ouuernement  enroller  tous  et  chacuns  les  hommes  et 
habitans  de  leurs  mandemens,  ensemble  leurs  terries, 
et  nous  enuoyer  dans  liuictaine  les  roUes  pour  scauoir 
de  combien  nous  pourrions  preualloir  de  leur  couste 
pour  le  seruice  du  Roy.  Et  a  ces  tins  leur  aurions  en- 
uoye  nos  mandemens  et  ordonnances,  et  i'aict  publier  a 
son  de  trompe  en  la  ville  de  Maruejolz,  Mende  et  aultres 
villes  principalles  de  nostre  gounernement  la  convoca- 
tion desd.  ban  et  riereban. 

(La  suite  an  prochain  Bal  le  fin.) 


*^^< 


—  38i  — 


SEANCE  DU  H  AOUT  1864. 

PRfiSIBlIlCI  DE  I.  DELAPIERRE, 

PRÉSIDENT. 

Pi'ésenls  :  MM*  Jkaffs^  vice-président,  l'abbé  Bosse, 
Tabbé  Charbonnel,  Tabbé  Coste,  André,  archiviste, 

PORTÀLIÉ,  €aTHÀL^  et  VUf GENS. 

M.  Th.  Roussel  a  transmis  à  M.  le  Président,  qui 
en  donne  lecture,  uae  note  de  M.  Massabuau»  sérici- 
culteur à  St-Geniès,  contenant  d'intéressantes  obser- 
vations pratiques  sur  la  maladie  des  vers  à  soie.  (Voir 
au  liullelin^     /. , . .  ■;■  n    ;  ■ .    ,  .   , 

—  A  roccasion  de  la  réunion  du  Conseil  général, 
M.  le  Préfet  avait  demandé  à  M.  le  Président  un  rap- 
port sur  les  travaux  el  les  besoins  dé  la  Société.  Lec- 
ture est  donnée  de  ce  rapport  qui  sera  inséré  au 
Bulletin. 

—  Appelé  par, l'administration  départementale  à 
faire  transporter  et  à  melti'e.en  ordre,  au  dépôt  général 
des  archives,  les.  ppfpbreuses  pièces  qui  existaient 
éparses  dans  une  des  salles  du  grand  clocher  de  la  ca- 
thédrale de  ]M[ende^  Jfi.  Andrée  s'çst  déjà  livré  à  un 
premier  triage  qui  dénote,  d'après  un  état  sommaire 
qu*il  communiqué  à  la  Société»  une  série  de  document^ 
propres  à  élucider  certains  points  de  notre  histoire 

27 


—  âd2  — 

locale.  M.  André  poursuit  sa  commuriicatiou  par  la 
lecture  d*une  notice  sur  la  commanderie  de  Gap- 
Francès.  (Voir  au  Bnllêtin.) 

—  M.  le  Président  expose  que  le  principal  objet  de 
la  séance  est  la  formation  d'une  commission  chargée 
de  procéder  au  choix  des  Histi-ttnie«to'agriooles  perfec- 
tionnés dont  la  Société  doit  faire  l'acquisition  pour  les 
vendre  à  prix  réduits* 

MM.  Rous,  vice-président,  l'abbé  Bosse*  de  Lescure 
et  H.  Boarnlloii  sont  nommés  mèmbreir  de  cette  corn- 
rtrtssîon. 

NOMIITATIOII. 

iM.  MASSEG«frTf,  libfain^,  k  Hht^t. 


OBSERVATIONS  PRATIQUES 

stm 

LÀ  MALADIE  DÈS  VERS  A  SOIE. 


Le  Gouvernement  s'est  justement  préoccupé  de  la 
maliidie  de^  Vef^  à  ^ëh,  et  Û  MVb^é,  lihr  lék  Keiix  de 
pfMtitttôii,  d^É  homMéâ  plàeél^  ^tt  lés  ^bththfftél^  A»  la 
ilbierlee.  Je  M  vién^  ^aâ  leS  sVrtti^daiDâ  lefit^fir^afi'i^  ; 
if^  *i6ni  plUH  experts  (^e  mdi  ef  ont  û\è^  \hiifnUënh 
dro|tli<|u^  méiD^titS.  Se  ttà  bttrnè  4  firè^ntér  ittte 
)#6pret^  bbsét^vntiAh»  Sli^  lëi  t^^Ukei  <(u?  t*bht  àttietiéé, 
«(  Mt  W^  tho^trfs,  Mkiôtt  d^é  t'évite^  AH  thoihs  diéb 
pàllWr. 


—  w  — 

L'apparition  dç  U  iiuUa4i#,a  c<Mi)Qidé  s^vec  un  cbao,- 
gement  notable  des  saisons;  ainsi,  pendant  plusieurs 
;)nnées,  à  lUI  biver  trèMoux  succédait  un  printeiDps 
froid,  ce  quii  Cérait  dire  que  nous  n'avions  plus  de 
[U'intempa,  de  sorte  que  noi,is  avions  une  transition 
sainte  du  froid  an  cbjaud.  La  végétation,  très-ret^r- 
4^1  prenait  ensuite  uq  développement  trèi^>-rapide  an 
GOiinieoceqDeaV  de  Tété,  souvent  pluviaux  a?ec  beau- 
coup de  brouillard* 

C'efil  aeus  cette  influence  que  la  maladie  s  est  déve- 
loppée ;  l9t  preuve  en  est  que  ce  sont  les  lieux  où  \^ 
végétation  est  le  plus  avancée,  tels  que  les  plaines  ou 
bas-fonds  qui  ont  été  les  premiers  envabi^t  tandis  que 
It  Lozère,  l'Aride,  les  montagne^  du  Piémont,  etc., 
ont  pu»  pendant  deux  ou  trois  an^,  fournir  de  la  bonne 
graine.  Ces  pays  ont  été  successivement  atteints,  et  il 
ny  a  eu  de  préservé  que  quelques  endroits  trè^réJevés 
et  très-rares,  parce  qu^on  trouve  peu  de  mûriers  à  ces 
hauteurs. 

La  raison  de  ce  qui  précède  est  que,  plus  un  pays  est 
élevé,  plus  les  saisons  sont  restées  pour  lui  dans  leur 
eut  normal,  et  k  végétation,  ne  s'y  développant  que 
très  tard,  il  a  eu  peu  ou  point  à  souffrir  du  brusque 
changemeikt  de  température,  et  encore  parce  que  les 
brouillards  sont  moins  intenses  sur  les  hauteurs  que 
dans  la  plaine. 

Moneîeur  Lesoure  de  Lavernbe,  près  Sévérac-le- 
Château  (Aveyroe),  n'a  jamais  eu  la  maladie,  parce  que 
son  éducation  neeommence  que  vers  la  mi-juin. 

Dans  les  pays  accidentés,  tout  propriétaire  de  mi^- 
rtfire  a  pu  remarquer  que  la  feuille  est  plus  ^iiie  au 
kaul  d'un  coteau  que  celle  qui  vient  au  bas,  ejt  surtout 


—  384  — 
près   des    cours  d*eau,  qui  amèûcnf    île    tVéquenls 
brouillards. 

A  uiou  avis  doue,  la  maladie  à  laquelle  on  a  donné 
tant  de  noms  provient  de  la  feuille,  et  le  ver  à  soie, 
n'ayant  qu'une  nourriture  malsaine,  a  dégénéré,  et, 
par  suite,  la  graine.  Elle  est  en  outre  contagieuse. 
Nous  voyons  en  effet  que  la  même  graine  réussit  bien 
(*hez  les  uns,  tandis  qu'elle  échoue  complètement  chez 
les  autres;  ceci  peut  bien  tenir  quelquefois  à  la  mau- 
vaise qualité  de  la  feuille,  mais  généralement  cela 
provient  de  ce  que  les  magnaneries  sont  infectées  de 
la  maladie. 

('eci  étant  bien  établi,  je  me  suis  pi*éoccupé  d*y 
obvier  autant  qu'il  dépendait  de  moi.  La  première 
(*hose  à  faire  était  de  puriOer  ma  magnanerie  ;  p6ur 
cela  j'ai  eu  recours  au  lavage  àl'eau  de  chaux,  avec  une 
solution  de  sulfate  de  cuivre,  qui  m'ont  imparfaite- 
ment réussi.  J'ai  fait  brûler  du  soufre,  d^ger  du 
chlore,  ee  qui  a  été  d'un  effet  nul.  Après  d'autres  essais 
aussi  infructueux,  j'ai  eu  rcH^ours  au  chlorure  de 
ehaux,  et  j'en  ai  obtenu  d'excellents  résultats.  Un 
mois  environ  avant  l'éducation,  je  prends,  pour  une 
magnanerie  où  on  peut  élever  250  grammes  de  graine  : 

Chlorure  de  chaux 10  kîl. 

Chaux  vive 10àl5kil. 

le  tout  délayé  dans  une  quantité  suffisante  d*-eau,  pour 
badigeonner  exactemefU  les  {dafonds,  murs,  plan- 
chers, étagères,  absolument  tout.  L'expérience  ai*ki 
prouvé  que  cette  opéi*ation,  imparfaitement  faite,  la 
maladie  n'en  persistait  pas  moins. 

Aussitôt  le  badigeonnage  terminé,  je  ferme  toutes 
les  ou\-ertures  pendant  une  quinzaine  de  jours,  je 


—  383  - 
issse  ensuite  ouvert  pour  laisser  sécher  pendant  une 
litaine,  et  immédiatement  j'y  mets  les  vers  à  soie, 
ri'ste  encore,  pendant  tout  le  temps  de  Téducation, 
I  dégagement  de  chlore  qui  aide  à  maintenir  la  ma- 
lanerie  saine*  et  les  vers  n'en  sont  nullement 
eéààméàés. 

J'ai  dit  plus  haut  que  la  feuille  des  mûriers  les  plus 

erés  était  la  moins  atteinte  par  la  maladie,  et  sou- 

(nt  pas  du  tout,  c'est  celle-là  qui  doit  être  donnée  la 

"emière;  plus  tard,   le  ver  ayant  acquis  plus  de 

rce,  résiste  mieux  à  celle  qui  est  malade. 

Depuis  quatre  ans  que  j'use  de  ce  procédé,  j'ai  eu 

instammert  de  belles  récoltes,  tandis  qu'à  côté  de 

ni,  dans  d'aussi  bonnes  conditions  et  avec  la  même 

aine,  d'autres  ont  échoué,  et  beaucoup  d'éducateurs 

sC6vennes,  à  qui  je  l'avais  communiqué,  s'en  sont 

en  trouvés  et  m'en  ont  remercié. 

D'après  mes  observations,  la  feuille  est  bien  plus 

le  cette  année  que  les  précédentes;  cependant  lés 

ueeës  ont  été  plus  nombreux.  La  mauvaise  qualité 

graine  en  est  bien  une  cause,  mais  certainement 

talubrité  des  appartements  y  est  pour  beaucoup. 

1  résumé,  ma  conviction  est  que  la  maladie  tend 

paraître,  que  si  elle  persiste  dans  la  plaine  et  dans 

eux  exposés  à  l'humidité,  elle  est  moindre  à  pro- 

m  qu'on  s'élève,  et  a  tout-à-fait  disparu  sur  les 

nrs  ;  et  que  de  petites  éducations  faites  avec  cette 

et  dans  un  appartement  bien  purifié  donne- 

de  la  bonne  graine. 

9  jaUlet  1864. 

MASSABUAl. 


38< 


RAPPOIIT 

SUR 

LIS  OPfiRilIOiYS  II  LA  SOCIiTfi  rifiRUULUAI^ 

^ar  i.  DËLlPlfiRRE.  >résideit. 

iluffitetlSBêr 
Monsieur  le  Préfet, 

J*ai  rhoDiieur  de  vous  adresser  les  rèBseignemontsqiie  vm 

avez  bien  voulu  me  demander  sur  les  opérations  ^  lesbesmi 

de  la  Société  d*agriculture. 
En  1863,  ia  Société  a  distribué  en  primes,  indépendwwei 

de  diverses  médailles,  les  sommes  suivantes  : 
Pour  les  concours  d'animaux  reproducteurs ,  somme  joint 

par  la  Société  à  celle  aRouée  par  le  département. .      âOO 

Pour  le  reboisement 400 

Pour  raplcariure 75 

Pour  la  fabrication  du  fromage Mi 

Pour  la  culture  des  fruits 70   » 


Total 735 


x 


Elle  a  fait  Tacquisition  de  divers  instruments  é^agricaitoN 
perfectionnés,  destinés  à  être  revendusàprix  réduit  ou  donnés 
en  primes,  pour  une  somme  de 4,009   i 

Elle  a  également  fait  venir,  pour  être  revendus  à  prix  ré^oi 
ou  distribués  en  primes,  divers  traités  élémentaires,  au  nonibn 
d'environ  40,  sur  diverses  branches  de  l'agriculture. 

Comme  les  années  précédentes,  elle  a  f  empli  là  ndGKâVA  0*)^ 
précier  le  mérite  des  Concurrents  à  la  prime  départemental 
pour  le  développement  des  cultures  fourragères ,  d'après  I 


—  88Ï  — 
rapport  de  trois  de  ses  membres  4^iP^  P^Ui*  visiter  les  ^JLr 
ploitations  admises  au  concours. 

La  Société  a  coaliaué  de  donner  :^s  »om  h  la  pépinière  dé- 
partementale ;  elle  s*atu.che  principalemeni  a  propager  les 
bonnes  espèces  d'arbres  fruitiers  et  ceufi  de  plantations  ;  elle 
a  poursuivi  également  Fœuvre  du  reboisemj^nt  de  la  montagne 
de  Saint  Privât,  sur  ujn  terrain (lu'eUe  possédai  titjre  d'él^iblis^ 
sèment  d'utilité  publique;  les  jeunes  plants  et  semis  sont  en 
boone  voie. 

Le' Bulletin  mensuel  pubUé  par  Ja  Société  a  rendu  compte 
de  ses  séances^  en  s*appliquaoi  d'ailleu^  à  répandre  w^nt  q|ue 
possible  les  notions  de  progr^  a|^i0e. 

La  Société  fournit  an^ueUemejQit ,  ii  titre  de  fondateur ,  une 
mscription  pour  la  Société  du  Prince  Impérial. 
Elle  est  agrégée  moyennant  une  cotisation  de  25  fr.  à  h 
Société  impériale  d'acclimatation,  dont  elle  reçoit  chaque  année 
dnrers  envois,  de  graines  notamment.  Un  bouc  d'Angora,  mis 
depms  quelques  année  à  sa  disposition  par  cette  3QCiété,  a 
donné  par  im  croisement  répété  avec  les  chèvres  du  p;iys  des 
produits  qui,  pour  la  finesse  de  la  toison,  se  confondent  pres- 
que avec  le  père. 

IndépendammeDt  de  son  but  agricole ,  la  Société  comprend 
encore  dans  ses  attributions  les  encouragements  à  Tindustrie, 
aux  sciences  et  aux  arts. 

Elle  a  consacré,  en  1863,  avec  divei*ses  médaUles,  JOO  fr.  à 
Vencouragemeni  de  rindustrie  de  la  dentelle,  40  fr.  à  celle  de 
la  broderie. 

Une  prime  qu'elle  a;irait  établie  en  faveur  de  Tij^du^trie  ma- 
nnbcturière  n'a  pas  trouvé  de  com^un^njis. 

Une  somme  de  tOO  fr.  a  par  elle  été  jointe  à  celle  qu'avait 
illoné  1^  départemeni  pour  des  fouilles  archéologiques  à  Javols; 
ccslbninesonteu  lieui^usla  direction  de  la  Sociéié.  les.objeis 
trouvés  qui  ont  pu  être  Iran^poctés  sans  trop  de  4iftioutii^^ 
pffsentant  d'aiUeurg,  un  intérêt  réeUnt  été  déposés  au  Mpa^ 


—  388  — 

de  la  Société,  ils  seront  prochainement  figurés  dans  son  Bul 
letin  avec  d*autres  provenant  de  fouilles  antérieures. 

Une  somme  de  600  fr.  réalisable  en  trois  anmiités  Tait  parti 
de  notre  budget  jusqu'en  1865  pour  la  pubfication  d*un  inté 
ressaut  mamiscrit  historique,  dit  de  Saint  Privât,  trouvé  dap 
les  archives  de  la  préfecture  et  qui  a  été  signalé  dé  l«i  màhrër 
la  plus  a\antageuse  par  M.  Delille  au  Congrès  des  Société 
savantes. 

En  186(^,  la  Société,  limitée  par  la  modicité  de  ses  ressource5 
se  meut  dans  im  cercle  analogue  d'opérations. 

Une  somme  de  1,400  fr.  est  consacrée  par  elle  à  une  non 
velle  acquisition  dinstruments  d'agriculture  perfectionnés. 

Vous  avez  bien  voulu ,  Monsieur  le  Pk*éfet ,  lui  conQer,  ave 
la  direction  des  deux  concours  d'animaux  reproducteurs  d 
Mende  et  de  Châteauneuf,  la  libre  disposition  des  sommes  qv 
y  étaient  affectées.  Le  concours  de  Châteauneuf  a  donné  d 
très-bons  résultats,  tant  en  raison  du  nombre  que  de  la  beaat 
des  animaux.  Celui  de  Mende  s'est  trouvé,  sous  tous  les  ràp^ 
ports,  très-inférieur.  Il  serait  peut-être  préférable  de  réunir  ce 
deux  concours  en  un  seul  qui  se  tiendrait  à  Châteauneuf»  e 
ou,  par  suite,  on  pourrait  disposer  de  primes  plus  nombreuse 
et  plus  im|)orrantes. 

Un  jury  désigné  par  la  Société  a,  comme  précédemment 
visité  les  fennes  concourant  pour  la  prime  des  cultures  fourra 
jçères.  Son  rapport  n'est  point  encore  parvenu. 

Le  montant  des  primes  qu'elles  consacre  cette  année  à  l'en 
couragement  du  reboisement,  de  l'apiculture,  de  la  fabricatio 
du  fromage,  de  la  culture  des  fruits,  de  Tindustrie  manufactu 
rière,de  la  dentelle,  de  la  broderie,  se  porte,  indepeBdammen 
des  médailles,  à  une  somme  totale  de  750  fr. 

Dans  le  double  intérêt  de  l'agriculture  et  de  la  science»  deu 
stations  destinées  à  des  observations  météorologiques  ont  él 
établies  par  la  Société ,  sous  la  direction  de  M.  ringénien 
Lefranc,  sur  deux  points  du  département ,  Saint-Germain-de 


—  389  — 

Calberte  et  Viltefort,  qui,  par  leur  situation  (opûgraphiqiie  et 
!ear  proxinrité  de  la  cliaine  des  deux  mers,  paraissent  offrir 
roQs  ce  rapport  un  intérêt  tout  spécial. 

L*noe  des  préoccupations  de  la  Société  est  le  dévetoiipement 
et  ramélioration  constante  de  la  pépinière  qu'elle  dirige.  Elle 
étudie  en  ce  moment  un  projet  de  serre  ainsi  que  dMrrigation 
pour  rédvcâtion  des  jeunes  plants.  Le  terrain  dont  elle  dispose 
<^taat  Irès-insufQsant,  surtout  si  la  construction  de  la  nouYcllc 
raseme  en  enlève  une  partie,  elle  cherche  à  en  affermer  un 
nooveau.  ^ 

Désireuse  de  répandre  les  saines  notions  d*arboriculture,  elle 
s'occupe  de  créer,  à  cet  effet,  un  cours  pratique  et  gratuit  dans 
lequel  ie  pépiniériste  montrerait  manuellement  la  taille  et  la 
coDclaite  des  arbres.  Dans  le  même  but,  des  leçons  pratiques 
voBi  être  données  par  le  pépiniériste  aux  élèves  de  l'école 
oomale. 

Le  reboisement  de  Saint  Privât  a  été  continué. 

Profitant  de  nos  rapports  avec  la  Société  impériale  d*acclima- 
ution,  nous  en  avons  reçu,  le  printemps  dernier,  de  la  graine 
de  vers  à  soie ,  de  deux  provenances  :  l'une ,  de  Chine ,  partie 
par  voie  de  mer,  partie  par  voie  de  Sibérie,  l'autre  de  l'établis- 
sement modèle  de  sériciculture  de  Pantéleimon,  près  de  Bu- 
charest.  La  première,  surtout  celle  venue  par  la  voie  de  Sibérie, 
û'a  malheureusement  donné  lieu  à  constater  que  des  insuccès; 
celle  au  contraire  envoyée  de  Bucharest,  laquelle  paraît  être 
de  race  Japonaise,  a  produit  de  très-bons  résultats. 

Des  fouilles  exécutées  à  Lanuéjols,  près  du  monument  ro- 
Bwin,  aux  firais  de  la  Société,  ont  mis  à  jour  plusieurs  objets 
intéressants ,  déposés  au  Musée ,  décrits  et  figurés  dans  le 

Bidletin. 
Touten  continuant  ses  encouragements  et  ses  travaux,  la  So- 

délé  sent  vivement  riraporiance  de  leur  imprimer,  s'il  est  pos- 

sMcunplusgrand  développement.  En  agriculture,  le  drainage, 

Tirrigation  dont  rnction  combinée  est  appelée  à  produire,  sur 


—  3ttp  — 

iios  peiiies  étagées,  de  si  heureux  résultats,  les  amendements 
calcaires  qui  régénéreraient  la  majeure  partie  de  nos  terrains 
prives  d*un  semblable  élément,  l'industrie  de  lasoie,  celle  de 
la  vigne,  la  pisciculture  qui  deviendrait,|)Our  nos  innombrables 
ruisseaux  d*eau  vive,  une  source  incalculable  de  richesses  ; 
renseignement  agricole  qu'il  importe  à  un  si  haut  degré  Ab 
faire  pénétrer  dans  Xa  masse  des  travailleurs,  rencouragement 
des  fermages  à  long  tenue,  dont  llabsence  c^  si  regrettable 
dans  notre  économie  rurale^  tous  ces  objets^  p<)ur  me  borner 
aux  plus  saillants,  réclameraient  instamment  Tactive  sollicitude 
de  la  Société. 

La  moisson  s'effectue  encore  dans^  nos  cbamps  avec  la  fau* 
cille,  le  battage  avec  le  fléau  ou  les  bétes  de  somme.  Il  serait 
particuUèremeni  urgent  d'introduire  dans  la  moyenne  et  la  petite 
culture  la  faux,  la  machine  à  battre,  instrument  coûteux  adopté 
seulement  par  quelques-uns  de  nos  grands  propriétaires,  n 
faudrait  de  toute  nécessité  amener  des  entrepreneun^  i  se 
charger,  au  moyen  de  machines  en  leur  possession  et  à  un  prix 
convenu,  du  battage  des  récoltes  dans  leur  voisinage.  Nul  en- 
couragement ne  serait  mieux  appliqué  qu'à  des  entreprises  de 
cetie  nature,  de  même  qu'à  l'emploi  de  la  Caux  pour  la  moisson 
des  céréales. 

Une  somme  de500fr.  votée  par  le  Conseil  général  ^iiroduirait 
à  cet  égard  les  meilleurs  résultats. 

La  Société  ne  serait  pas  moins  heureuse  de  pouvoir  donner 
de  l'extension  i  ses  travaux  et  à  ses  recherches  archéolo- 
giques. 

Les  sommes  dont  elle  peut  disposer  sont  tout  ii  lait  insuffi- 
santes pour  se  livrer  à  des  explorations  suivies  et  de  quelque 
importance.  Pour  réaliser  les  féconds  résultats  que  promettent 
les  heureuses  tentatives  faites  à  Javols  et  à  Lanuéjols,  ou  celles 
précédemment  opérées  à  Banassac ,  une  somme  de  1,000  fr. 
au  moins  serait  nécessaire.  Elle  ne  pourrait  évidemment  s'ob- 
tenir qu'avec  l'aide  du  département,  etsans<loute  au  mojten 
des  ressources  cumulées  de  plusieurs  années. 


—  3»i  — 

D'autres  d<MîiiiMiits  tociux  offrinaieut,  -non  moins. que  le 
inaouflcrtl  d*Akiebert>  un  intérêt  sérieux  pour  Tbistûire  du  p^ys. 
De  ce  Mmbre  est  le  Thalamm  contenant  les  anciennes  cou- 
tumes de  la  ville  de  Meyrueis,  dont  le  Bulletin  a  donné  déjà, 
quelques  extraits  ^t  dont  rentière  pul^lication  serait  également 
désirable. 

tel  est ,  en  résumé ,  Monsieur  le  Préfet ,  Tensemble  des 
travaux  auxquels  s'e*^  livrée  6û  qtfïi  en  vue  ïa  Société  d\!gri- 
cullure. 

Si  soik  adion  a  pu  réaliser  qoelcfue  bi^a,  unelal^  pM4oit 
adsttrétnetit  en  rèveiriv  fiu  gétiéretix  aiq)Ui  de  rtidutinistrotion 
départementale.  La  Société  s'empresse  de  vous  en  4émoigtier 
0i  d'expMMT  au  Conseil  fénéral  sa  vive  gratitude.  Elle  pcte  le 
Goiiseil  éè  ?oaloir  bien  lui  maintenir  ses  précédentes  allocar 
lions,  de  les  augmenter,  s'il  est  possible,  en  vue  desaméliorations 
à'MCompUr.  Elle  ose  espérer  trouver  auprès  de  vous,  Monsieur 
le  Préfet,  la  continuation  des  marques  de  conûance  que  déjà 
vous  avez  cru  devoir  lui  accorder,  ainsi  que  les  bienveillantes 
sympathies  auxquelles  Font  habituée  vos  prédécesseurs. 

Je  vous  prie  â*agréer.  Monsieur  le  Préfet,  l'hommage  de 
mon  respectueux  dévoueDfient. 

Le  Président, 

H.  DELAPIERRE. 


AKCHIKES  DfiPARTENENTALES. 


liMW  doimons  ci-après  la  liste  de^  priiicipaux  et 
précieux  documents  trouvés  par  M.  André  dans  une 
dM  «aUes  du  grand  clocher,  et  qui  ont  été  réiutégvés 
aux  archives  dfîpartementales  : 


—  392  — 

1109.  Acte  (le  fondation  pat*  Tévèque  Aldebert,  d'un 
anniversaire  pour  son  pj're  et  ses  autres  parents,  et 
assignation  pour  cet  effet  de  rentes  dans  le  village  de 
Lascols. 

1123.  Copie  de  la  Bulle  du  pape  Calixte  H  portant 
confirmation  de  l'état  régulier  du  Chapitre  cathédral. 

1219.  Hommage  rendu  par  le  seigneur  de  Château- 
neuf  à  révèque  Guillaume  de  Peyre. 

1246.  Nouveau  bail  d'une  métairie  située  dans  la 
vicomte  de  Grëzes,  par  le  roi  St-Louis  à  divers  parti- 
culiers de  Grëzes. 

1302.  Transaction  entre  Tabbé  de  la  Ghaise-IHeu  et 
révèque  Guillaume  Durand,  relative  à  des  droits  épi^ 
copaux. 

Du  XIII''  au  XVIII*  siècle  :  Divers  actes  relatifs  aux 
monastères  des  Bénédictins  de  Chirac,  des  Carmes  et 
frères  Mineurs  de  Mende,  des  frères  Mineurs  de  St- 
Chély  ;  aux  abbayes  des  Dames  de  Mercoiré  et  du 
Chambon  ;  aux  prieurés  de  Ste-Enimie,  de  la  Ca- 
nourgue  ;  à  la  collégiale  du  Malzieu,  etc. 

1286.  Statuts  du  Concile  provincial  de  Bourges,  dans 
lequel  rarchevèque  Simon  de  Beaulieu  publia  une 
constitution  de  37  articles,  pour  rappeler  la  mémoire 
et  rexécution  de  ce  qu'avaient  ordonné  les  Conciles 
précédents. 

1584-1585.  Correspondance  de  TEvèque  de  Mende 
relative  au  rachat  des  archives  de  Tévéché  enlevées 
par  le  capitaine  Merle. 

Une  lettre  autographe  dé  Christophe  de  Thon  adres- 
sée à  révèque  Adam  de  Heurtelou. 

Documents  divers  se  rattachant  aux  guerres  reli- 
gieuses des  XVr  et  XVIII*  siècles. 


<30  chartes,  du  XIl*'  au  X\7  siècle  reUtives  ù  des 
droits  seigneuriaux  des  Svèques  de  Mende. 

Quelques  autographes  des  Prélats  qui;  ont  occMpé 
le  siège  épiacopal  du  XVP  au  XVUP  siècle. 

Divers  actes  relatifs  à  la  reconstruction  de  Téglise 
cathédrale^  XVIP  siècle,  —  à  Tachât  du  métal  pour 
la  fonte  des  cloches,  XVP  siècle,  etc. 

Correspondance  entre  le  Chapitre  cathedra!  de 
Mende. et  un  imprimeui'  de  Lyon,  en  1619,  pour  Vm- 
pression  du  bréviaire,  etc. 

150  liasses  d*anciens  papiers  de  comptabilité  et  de 
procédures.    >  i , 

20  registres  de  notaires. 

Un  fragment  d'un  ancien  obituaire  de  réglise  cathé- 
drale de  Mende,  etc.  < 

Nous  pouvons  encore  ajouter  à  la  précieuse  décou- 
verte de  M.  rArchiviste,  celle  des  papiers  de  Tadmi- 

aistration  départementale  et  des  districts  de  la  Lozère. 


NOTICE  HISTORIQUE 
SUR  LA  GONNANDERIE  DE  GAPFRANCfiS 

ET  CHRONOLOGIE  DE  SES  COMMAJ(DEURS. 
Par  ■.  âNDii.  archifitte. 

^     I  L'ordre  célèbre  des  chevaliers  de  St-Jean  de  Jéi'Ù- 

'^    ■  saleni,  appelés  dari.^  la  suite  chevaliers  de  Malte,  eut 

dans  le  Gévauclan  deux  commanderîes  importante^  : 
Gap-Francès  (1)  et  Palhers.  Elles  dépendaient  du  grand 

eV^     1  ^'  1>iiit  les  actes  Oa  lîl  :  Hospifalis  de  Vado  PranHsco;  dlé  Coadio 

IriDcisoo^  de  Gado  Calliro,  de  T.na  Frances. 


—  S94  — 

prieuré  de  St-4jilles,  chet-lieu  de  cinquante  coniman- 
deries,  en  Languedoc,  en  Provence  et  en  Daopbmé. 

Le  Gévaudan  fournit  à  Tordre  de  nombreux  et  tail- 
lants chevaliers,  et  nous  pouvons  citer  les  noois  de 
Villaret,  de  Tourne!,  de  Lescure,  etc.  Il  lui  donna 
aussi  deux  de  ces  grands  maîtres,  Guillaume  et  Foul- 
que de  Villaret.  Le  premier  laissa  éans  Mende  un 
souvenir  de  sa  piété;  il  fonda  dans  TégUse  cathédrale 
l'office  qti*on  y  célébrait  le  jour  de  Ste-Magdelèiie.  (Sy. 

Les  premières  donations  dans  le  pays,  en  ftiveur  de 
f  hôpital  de  St-Jean  de  Jérusalem,  remontent  presque 
au  berceau  de  Tordre.  Dès  l'année  1166,  le  Seigneur 
du  Tournel  rendait  hommage  au  frère  Assalit 
4*  grand  maître  pour  plusieurs  domaines  situés 
entre  le  Lot  et  le  Tarn,  faisait  don  aux  chevaliers  de 
ce  qu'il  possédait  à  Gap  Francès ,  à  Salarial ,  aux 
Alpiers,  a  Malavielle,  etc.,  les  affranchissait  des  droits 
de  péage  et  leur  accordait  plusieurs  (Vtciiltés  dans  ses 
tjerres. 

En  1179  l'évèque  Aldebert  leur  cédait  Téglise  de 
Ginestoux  et  en  1187  celle  de  St-Privat  de  Frutgères. 
Les  dooations  deviennent  plus  nombreuses  encore 
dans  le  Xlir  siècle.  Les  Commandeurs  de  Gîip  Francès 
se  virent  danî  la  suite  propriétaires  d'une  grande 
étendue  de  pays,  il  eurent  entrée  et  voix  délibérative 
aux  Etats  du  Gévaudan. 

La  commanderie  comprenait  dix  membres  ou  Dis- 
tricts :  Frujtgëres,  le  Limarès,  AlUer,  le  Bleymard,  St- 


{%)  Obiliiaif^  maouscrif  <tp  tK28>  à  ia  biblîolbè^ie  <1e  U  vUk  de 
>lf*nd«. 


Saaveup-dt'  Ginestôux,  les  Eslivts,  faaihae,  Pierr'r- 
ftche,  la  Ganourgue  et  Mende. 

L^hôpltal  de  Gap  Pratucès,  appelé  aussi  (feLozërre, 
chef- lien  de  la  commanderie,  possédait  un  château  et 
maison  seigneuriale,  une  chapelle  sous  le  titre  de  St- 
Jean-^aptisie.  Le  tout  fut  dévasté  dans  les  premières 
années  du  XVni^  siècle,  pendant  la  guerre  dite  des 
Camisards.  Une  foire  importante  se  tenait  en  cet  en- 
droit l0!2d  juin  de  chaque  année.  ^ 

l*h6prtal  possédait  en  outre  30  sétérées  de  terres 
cultes  et  la  même  étendue  en  p&turafgei^  et  plnsjetirs 
forêts  importantes;  4,000  bêtes  à  laine  étaient  nour- 
ries dai^s  les  montagnes  de  la  comitianderié. 

FRù¥6£ftÉS.  —  L'église  de  fVntgères,  sous  le  titre  de 
St-Privat,  avait  été  donnée  à  Tofdré  en  H79  par 
l'évèque  Aldebert  (A] ,  elle  servit  de  paroisse  à  Gap- 
francès,  au  Poût-de-Motttvért  et  à  plusieafs  villages 
et  hameaux  du  voisinage.  Pendant  les  troublés  du 
IVIIP  siècle,  le  curé  fut  àSSassiné  et  la  maiSob  curfale 
dévastée. 

Ëû  sa  qualité  de  seigiïeur  spirituel,  le  comniàndeur 
nommait  à  la  cure  de  Frtitgère*. 

n  avait  la  haute  |nrhli<^l!on  dàus  lés  villages  de  Gap 
Francès,  Salarial,  fé  Cr<irs,  MontJ^ros,  Laubsi^et,  \ts 
tfoubat,  Viah,  Pont-de-MbhtVért,  etc.  Là  moyenne 
<:t  bds^  juridfctiorn  datist  lès  paroisses  de  Prutgètès, 
Fraissinet,  Grisac,  St-Frézal,  Chamboiias,  èft«f. 

tihAHÈs.  —  Les  dé(iièrtdanccs  dé  I5hiârè«  s'éfëtt- 
ftietot  eti  partie  dahs  It^  Vivartiis;  la  Cèrfimandërièy 
Possédait  Ch&Tti!rori|çand  et  plusieurs  autres  tillages. 


1 


—    SM»  J  1 

leur  i^--^    ^;:7;^     B^^«^,fti**'^ 


—  394;  — 

Le  Coinmamieur  percevait  divei^s  cens  et  rentes  fît 
cières  dans  les  lieux  de  FigeiroUes,  du  Vialas,  de 
Privat^e-Vallongue,  de  St-FrézaI ,  de  St-Martin-^ 
Lansuscle,  de  Trabussac,  de  Ghambonet,  etc. 

Altier.  —  Les  dépendances  d*Aitier  consi8tai( 
en  bois,  pâturages  et  rentes  foncières.  I^  Gomma 
deur  avait  la  justice  haute,  moyenne  et  basse  da 
les  localités  cl-aprës  :  Bergougnoux ,  Villespasse 
Valfournes,  la  Pigeire,  la  Rouvière,  le  Fossat,  Gous 
Chadepeau,  la  Rochette,  Montredon,  etc. 

Le  Bleymjlrd.  —  Ses  dépendances  étaient  Mal 
vieille,  Louzet,  Feljas,  le  Mazel,  le  Cheyroux,  C 
cières,  Vareiile,  les  Alpiers,  Neyrac,  Sauvages,  i 
Julien-du-Tournei,  etc. 

PierrefichEv  —  Le  Commandeur  possédait  Tégl' 
paroissiale  squs  le  titre  de  St-Privat,  un  château 
ses  dépendances,  deux  forêts  d*unc  grande  étond» 
exerçait  la  haute  ,  moyenne  et  basse  juridictioi 
prenait  la  dîme  sur  les  lieux  de  Pierretiche,  d 
Ghaze,  d'Aurouzet,  de  Sagnerousse,  de  TAubarnes 
f)ercevait  divers  droits  seigneuri$iux  au  Grouz 
Ghâteauneuf-Randon,  àSt-Jean-la-Fouillouse,  à 
reilhes,  la  à  Veissière,  etc.,  et  le  droit  de  péa; 
tQU$les  yoyageyrs  à  l'exception  des  sujets  du 
de  Po]ig;nac. 

Les  vassaux  de  Pierrefiche  fournissaient  le 
nécessaires  aux  Commandeurs:  1""  LorsquHs 
daient  à  Malte  ;  2""  pour  son  rachat  s'il  ét;nt 
sonnier  et  3®  pour  lo  voyage  de  la  Terre  Saii 


^  i 
mi' 


—  anî  — 

ei  éuH  seigneur  temporel  et  spirituel  ;  percevait  la 
dime  dus  toute  Tèteadue  de  la  paroisse  et  dana 
qaekpies  autres  Yillages,  et  y  exerçait  la  haute  jurir 
dictioB.  Las  biens  fonds  consistaient  en  prairies  ot  en 
terres  labourables. 

Us  EsTSETs.  —  Les  dépendances  de  ce  membre 
éiaôest  un  cbàteau  seigneurial«  une  chapelle  sous  le 
titi!e  de  St-Jean-Baptiste,  des  terrains»  di«  prairies 
et  une  forêt. 

Le  Commandeur  percevait  des  cens  dans  les  villages 

des  Estrets,  de  Fontans*  de  Malavielletto,  de  Mas- 

beral,,  de  Gbabanes,  de  Serverette,  de  Leslival,  de 

Montcham,  de  Buffeirette,  de  Javols,  de  Recoutes,  ^tc. 

Il  n'avait  que  la  moyenne  et  base  juridiction. 

La  haute,  c*est-à-dire.la  criminelle,  appartenait  au 

Seigneur  de  tfejffv 


Paclhjlc.  —Le domaine  consistait  en  terres  cultrs, 
e'  en  prairies  et  en  forêts.  I^e  Commandeur  percevait 

b  un  grand  nombre  de  censives.  La  justice  entière  au 

lien  de  Paulhac  appartenait  au  duc  de  Mercajur  ;  le 
Commandeur  Texercait  dans  les  localités  suivantes  : 
Weges.  la  Molle,  Varhelerv,  le  Mfiteieii,  etc. 


1^  Ci!K0(»6ÇE  ou  Pgech-Banàssàc.  —  Le  CoinniaU' 
deur  y  possédait  un  ebât^.'au  seif^ueurial,  des  jardins 
et  éesffiirifs  :  prenant  la  censive  dans  les  hanieaui 
suivaHs  :  la  Fagette,  Pertuzades,  le  mas  Hequirsfi, 
le  Lâiboiix,  le  Duc,  Grèzf^,  If*  Bouquet,  Tartarone, 
le  Maiei.  Le^icun;.  etc. 

27 


—  398  — 

Mende.  -^  Le  CommaDdeur  y  possédait  une  maison 
à  la  rue  d'Auriac  ;  elle  porte  encore  aujourd'hui  le 
nom  de  maison  de  la  Commanderie  (1] ,  plusieurs 
directes,  censives  et  rentes  foncières  dans  la  ville  et 
aux  environs,  particulièrement  à  la  Brageresse  et  à 
Badaroux.  Le  propriétaire  d'une  maison,  en  fece  de 
celle  du  Commandeur,  lui  payait  la  redevance  d'une 
paire  de  perdrix  chaque  année. 

Tel  est  l'état  sommaire  des  dédendances  de  la  Com- 
manderie deGap  Francès.  Elles  produisaient,  en  1713, 
un  revenu  net  de  5,174  livres.  C'était  un  bénéfice 
assez  important. 

La  révolution  vint  dépouiller  l'ordre  de  ses  biens,  et 
c'est  à  peine  si  le  nom  de  chevaliers  de  Malte  est 
aujourd'hui  connu  dans  le  pays. 


LISTE  OHRONOLOCUQUB 

des  Oommaiidears  de  Gap-Fraiieès  (2). 

1177(3)  F.  Jean  de  Chalanr. 
1215      F.  Pallet. 
1229      F.  Benedit.  1233 
1234      F.  Aldebert. 

1239  F.  Raimond  de  Cervieres. 

1240  F.  Guillaume  de  la  Garde. 


(1)  Ell«  futTendae  par  U  nation  le  19  arril  1791. 

(%)  CeUe  lisle  a  élé  dressée  d'après  les  chartes  de  li  ComoiMiéerie 
eoBterTées  aux  archÎTes  déparlementalps  des  Bonches  du  Rhône. 

(S)  Ces  dates  ne  sont  point  celles  de  la  nomination  ni  de  U  i 
des  Commandeurs,  mais  celles  des  actes  qui  mentionnent  OM 
Taliers. 


—  *w  — 

A  F.  Bertrand  Perrier. 

h7  F.  Bertrand  de  Mootegut.  ..-u 

5  F.  Foulque  du  Tournai.  1261. 
i3  F.  Raimonot  du  Luc.  1264. 

i5  F.  PonsRaimond.  1280. 

18  F.  Jordan  de  Chaudairac.  1297.  j 

17  F.  Pierre  de  Chaudairac.  1307.   ; 
iècleF.  Urbain  d'Qzerie. 

6  F.  Guillaume  de  Borrenc.  1352. 

i8  F.  Amalvin  de  la  Tour.  .    . 

iO  F.  Foulque  du  Tournel.  >  /    i 

7  F.  Guillaume  Fabri.  1374. 

A  F.  Aldebertdela  Romeguiere. 

17  F.  Raimond  de  Lescure.  ;  ^ 

«  F.  Almaric  de  Sanhac.  1416. 

A  F.  Bertrand  d'Arpajon.  1445.  ^ 

5  F.  Raimond  Ricard.  1481. 

•1  F.  CoUon  de  Mandolx.  1492. 

»2  F.  Charles  Alamand.  1507 

4  F.  Jean  de  Bidoux. 

!8  F.  Antoine  de  Barras. 

•0  F.  Jacques  de  Manas. 

4  F.  Philippe  de  Vente  1551 .  ;^-'  • 
[7  F.  Barthélémy  Bermond,  dit  de  Rosset. 
15  F.  Jean  de  Barras. 

'6  F.  Bertrand  de  Varadier  St-Andeol.         ? 

^  F.  Georges  de  Berton,  dit  de  Crilhon:  1600. 

17  F.  Charles  de  Panisse.  1626. 

i2  F.  François  de  la  Crote,  s«^  de  la  Menardie. 

5  F.  Faspard  de  ViUeneuve-Chàteauneuf. 

\8  F.  Antoine  de  Puget-St-Marc.         ^  .   .     ? 

A  F.  Jean  de  Villeneuve-Chàteauneuf.  .  ; 


^ 


1648 

F. 

1657 

F. 

1658 

F. 

1667 

F. 

1695 

F. 

1707 

F. 

1729 

F. 

1742 

F. 

1753 

F. 

1769 

F. 

1779 

F. 

—  4*»  — 

F.  Gaspard  de  Castellane.  1662. 
François  de  Ratte  Gambons 
Jean  -  Jérôme     de     Gallian  -  Gbàtetit  - 

neuf.  1663. 
PierredeRaphelisd'Agout-Rognes.  1692. 
François  Timoleon  de  Montâud  Ubat. 
Félix  de  Grimaidy.  1716. 
Secret  des  AIrîs  de  Roussel.  1731.      * 
Philippe  de  Pagesse  d'Assas.  1746. 
F.  Joseph  d'OHvary.  1767. 

Pierre  -  Antoine   de   Raymond    d'Eaux. 
Louis  de  Moreton  de  Gbabrillan. 
En  1787,   ce  titulaire  étant  mort,  le  frère  Brtibo 
Marie  de  Foresta,  chevalier  de  Tordre,  administra  la 
commanderie  pendant  la  vacance. 

Nous  n'avons  pas  pu  eonnaître  le  nom  dé  son  suc- 
cesseur. 


(A)  B«Biitl«ii  faite  pur  Aldebert,  é^é^^m  ^e 
Hende  ,  à  l*ta6pital  de  «ap  -  Vn|ne^  f  e 
l'église  de  Fratgèrea. 

1187. 

Pateat  omnibus,  hanc  scripturam  audientibus,  quod 
ego  Aldebertus  tercius,  Mimatensisecclesie  episcopus, 
dono  et  concède  tibi,  Johanni  de  Ghalanco  magistîro 
hospitalis  de  Gafrances,  et  omnibus  fratribus  ibidem 
Deo  famulantibus  in  perpetuum,  ecciesiam  S^-Prrvâti 
de  Frotgeiras  ;  Salvo  tamen  jure  episeopalr.  PredicU 
namque  eorlesia  propter  l^ngas  flosrtri  temporiîî  cala- 


—  401  — 
mitâtes  adod  depopulata  erat,  quod  minister  ecclesie 
solîto  more,  nec  ia  ea  sustentari,  nec  oaChedraticum 
nostrum  nobîs  persolvere  poterat,  tum  propter  deci-* 
mas  quas  bospitalariî  jure  privilegioruro  romane  ec- 
clesîe  quibua  reaîstere  non  poteramus,  in  parochia 
illi  in  quà  et  atationem  et  multas  aiias  jam  diù  pos- 
sessiones  adquisierant  retinebant  ;  tum  propter  alia8 
propter  .quas  ut  ,|Mf(iiKin)Lis  infestationes  depauperati 
erant  ;  Unde  fréquent!  et  instant!  rogatu  ministri  et 
presentis  tempori9  neccessitate  compulsi  ad  banc  do< 
nationem  processimus,  Ut  autem  bec  donatio  firma  et 
illibata  perman^^igîl^  nQjB^ri  ai)et(>rit3t6  ^m  con- 
lirmamus.  Facta  est  donatio  ista,  anno  dominice  in- 
carnationis  M.  C.  LXXXVII.  Urbano  episcopo,  summe 
sedis  apostolice  pontifico  présidente,  Régnante  Pbî- 
lipporege  Prancorum,  Indîctione  X,  quinta  Kalendas 
febroarii.  Hulc  donation!  vocati  testes  înterfueriint  : 
Girbertus  d'Atbugairetas  sacerdos;  S.  de  Brazac,  sa- 
eerdos;  6.  Capellanus;  Richardasdela  Noiol  sacerdos; 
S.  de  Fontanas  sacerdos;  S.  S'*  Stehpani;  Tbomas; 
G.  Bonacbara;  Jobannes  clericus;  Andréas  Chabrerii; 
P.  Dureiidarnz  ;  Pelloseta  qui  banc  cartam  scripsit. 


(B)   BeafttiMi  die  l'églÉM  die  Mmmm$mmm. 

1179. 

A9m  j^  Hjcapiji^tjone  4QWni  M,  C<  hXXl^.  figo 
Aldebertus,  Mimatensis  episcopus,  donoet  qob^o  tibi 
AfOiddo^  ma^atro  domus  hospitalis  de  Pipirafiehe  et 
sufceasoribus  fuis  în  perpetuum,  acclastani  de  Gc- 


—  i02  — 

nestos,  cuin  ouinibus  ad  eaindeiii  ecelesiam  pertinent 
tibus,  salvo  in  omnibus,  jure  episcopali  et  auctoritate 
Mimatensis  ecelesie.  De  hoc  testes  sunt  :  Odilo  pre- 
positus  ;  Sicardus  ;  Bernardus  de  Cabrera^  Johannes 
Salmoirat  ;  Arnaldus  de  Gevena,  Bonus  pars  de  alta 
rippa;  Bernardus  de  alta  villa;  Guillelmus  de  Chirae; 
Petrusde  Silanet  et  magister  Alveredus. 

Ferd.  ANDRÉ. 


DISTRIBUTION   DE  GRAINES. 


La  Société  d'agriculture  de  la  Lozère  a  reçu  de  ia  Sociélé 
impériale  d'acclimatation  des  graines  des  végétaux  désignés 
ci-après.  Elle  les  distribuerai  aux  membres  titulaires  qui  en 
demanderont  au  Président,  en  s*engageant  à  rendre  compte  du 
résultat  de  leurs  semis.  Pour  les  membres  qui  ne  résident  pas 
à  Mende,  renvoi  leur  sera  fait  franco. 

4  AcaciALebbeck  (Légumineuse-mimosée).  Arbre  d^omement 

originaire  des  régions  équatoriales. 

2  Acacia  leucocephala  id.  id. 

3  Agati  grandiflora(Légumineusecésalpiniée].  Arbre  à  fleurs 

très-grandes gomme,  etc.  —  Malaban* 

k  Asclepias  gigantea  (Apocynée)  Plante  vivace  ei  textile. 

5  Bauhinia  purpurea  (Lég.  césalpiniée].  Arbrisseau  élégaïki^ 

—  régions  équatoriales. 

6  Bignonia  fraxinea  (Bignoniacée).  Plante  sarmenteuse,     â 

belles  fleurs. 

7  Blé  de  Taganrock.  Des  essais  de  cette  céréale  ont  dé}4  i^m 

lien  dans  la  fx)zère. 


—  403  — 

8  BoQibax  malâbaricuni  (Buuibacée)  Vuigo  Fromager.  ApI)Pi> 

à  croissance  rapide,  remarquable  par  la  grosseur  de  sou 
tronc  et  la  beauté  de  ses  fleurs.  Ses  semences,  torréfiées, 
sont  bonnes  à  manger.  Orig.  de  FAmérique  tropicale. 

9  C^sia  Auriculata  (Légum.  césalpiniée] .  Arbre  d'où  Ton 

retire  canelle,  séné  etc.  —  Egypte. 

10  Choux  de  Chang-tong  (Crucifère] .        ? 

il  Coesalpinia  Sappan  (Lég.  césalpiniée).  Arbrisseau  épineux, 
teinture  rouge.  —  Région  tropicale. 

12  Cryptomeria  Japonica  (Conifôre).  Bois  très-solide  et  dont 

récorce  donne  une  couleur  rouge.  Il  fructiflait  et  se  re- 
produisait en  Sologne  dès  1854. 

13  Elevin  marum.—  Ëriodendron  anfractuosum  (Sterculiacée) . 

Bel  arbre  laineux ,  à  beau  feuillage,  à  fleurs  grandes  et 
singulières.  (Régions  tropicales  d'Asie  et  d'Amérique). 

iS  /     Plantes  à  mêmes 
i\  propriétés  que  la  sa. 
£,  I  ponaire  officinale  de 
3  \  nos  campagnes. 
l6Ërythrina  monosperma  (Pàpillionacée).  Arbuste  d'orne- 
ment. —  Abyssinie. 
n  Id.  id.  id. 

18  Eucalyptus  globulus  (Myrtinée).  Arbre  feuillu  de  premier*» 
grandeur  et  à  croissance  rapide;  originaire  d'Australie; 
répand  une  odeur  basabnique  et  off're  une  résine  abon- 
dante. Convient  pour  les  terrains  ni  trop  secs  ni  trop 
humides.  Très  ornemental. 
1^  Eucalyptus  obliqua  (Myrtinée).  Id.  id.  Nouvelle  Hollande. 

20  Guazuma  lomentosa  (Byttnériacée).  Orme  ou  cèdre  d'Amé- 

rique —  bon  bois;  ses  fruits  distillés  donne  une  sorte  de 
bière. —  Tropiques. 

21  Haricots  i  cheval  du  Canada.  Récollés  à  Sigy  en  1863. 
^  Haricots  du  Pérou.        ? 

M  Hibiscus  populneiis  (Malvarée!.  Plante  à  ^raïuh's  ol  belles 
fleurs.  —  Régions  inlortropirales. 


—  404  — 

â4  Korau.        ? 

35  Lawsooia  aiba  (Salicariée).  Ariraste  dont  ks  ievUtes  ser- 
vent en  teinture.  —  Egypte. 

26  Lentilles  de  Chine.       ? 

27  Maïs  de  Cosco  (Graminée).  On  connaît  déjà  le  résultai  de 

sa  culture  dans  le  département. 
â8  Moû  Siû  —  Luzerne  chinoise.  -^  Dure  10  à  12  ans  ;  ftwirnît 
ebaque  année  deux  coupes  et  un  pàtonge. 

29  Ortie  de  Chine.  —  D'âne  latore  textile;  drane  de  Bngnifi- 

ques  tissus. 

30  PaUlou  perdagan.       f 

31  Parkia  biglanduiosa  (Lég.  inimosée).  Arbire  à  belles  fleurs 

rougest  en  épis  axillaires.  Ses  gnôies  tocréiées  dmiiie*t 
Me  sorte  de  café.  —  Régions  tropicales. 

32  Pentapterâ  coriacea.       ? 

33  Plerocarpus  Massupium  (Papillonacée).  Arbre  à  gomme , 

teinture  ;  beau  kois  —  Amérique  dtt  Sud. 
34i  RaFesdel'lBde.        ? 

35  Ricin  de  Belem.  (Para)        ? 

36  Tainarindus  Indieà  (Légiomineuse  césidpiiiiée].  ilel  arinrtf  ; 

de  ses  gousses  les  Indieus  refusent  aae  pulpe  rafinlchis- 
sante  qui,  délayée  dans  de  Teau,  leur  donne  «ne  sorte  de 
limonade. 

37  Teetona  grandis  (Verbénaeée).  Chêne  de  l'Inde;  im  des 

plus  grands  arbres  connus;  son  bois  est  supériear  à  celui 
du  chêne.  Ses  feuilles  donnent  une  teinture  pourpre. 
Indes  orientales. 

38  Tipsîna,  Psoralea  esculenta.  Picquotiane  (PapiUonacée). 

Sa  racine  féculente  fournit  un  aliment  sain  et  agréable. 
Amérique  du  Nord. 

39  Volkameria  inerrais  (Verbénaeée).  Arbrisseau  d*omement, 

k  beUes  fleurs.  Amérique  du  Sud. 


-    405  - 
PRIX  DES  GR4INS,  PAR  HECTOLITRE, 

d'après  les  SBRCURIALfiS 

DES  MIRCHES  DU  DEPIRTEMENT  DE  L«  LOZERE. 


Juin  1864. 


LnUX  DES  MARCHES. 


Florac 

Meynieis 

PoDt-de-Montvert . . 

La  C&nourgue 

ât-€hély-d'Apcher. 

MarvejoU 

Serverette 

Langttgne 

Mende 

Vîllefort 

Prix  mutkn. 


Fromeiil. 


fr.  c. 
20  56 
17     > 

15     » 

17  85 


17  70 
19    » 


17  85 


NATURE  DES  GRAmS. 

MeleiL  |   Seigle.        Orge 


fr.  c. 
15  61 
13  62 


13  98 


14  40 


fr   c. 

13  20 

12  » 

14  * 

10  » 

11  62 

13  » 

11  50 

12  20 
12  53 

14  * 


fr.  c. 

10  50 

11  12 
» 

9  50 


10  4â 
10  46 


12  40   10  40 


Avoine 


Juillet  1864, 


fr.     c. 

7  50 

7  50 

» 

8  » 


7  80 

8  16 

9  > 


8 


Florac 

Heyraeis 

Pont-âe-Montvert . . 

La  Canourgue 

St-Chély-d'Apcher . 

Haivejols 

Serverette 

Langogne  

Mende 

Yillefort 


Prix  moyen. 


20  55 

17     » 

13  50 
17  67 


17  75 
19    » 


15  60 
13  50 


14 


17  58 


14  37 


13  20 
12    » 

14  » 
12  » 
12  ^ 
12  50 

11  50 

12  12 
12  75 
14     - 


12  60 


10  50 

11  25 

10    » 


10  50 

10  60 


10  57 


TSBÎ 


7  50 
7  50 


8  25 

8  » 

9  ^ 


804 


Florae 

Heynieis 

Pont-de-Moniverl . . 

La  Canourfnie 

8t-Chély-d'Apcher. 

Manreiols 

Serverette 

Langogne 

Mende 

Viilefort 


Prix  motbn. 


_  Août 

» 
13  60 
17  50 


17  65 
19    » 

17  65 


14  20 


14  78 


13  20 

14*  * 
9  66 

11  85 

12  y> 

11  50 

12  » 
12  50 

14  v> 

12  30 


10  50 
10  06 


9  72 

10  80 

» 

10  27 


7  50 
» 

» 

8  r. 


8  47 

8  60 

9  » 

8  31 


—   406  — 


VENTE  D'ARBRES. 


Les  arbres  dont  la  Société  d'Agriculture  dispose  dans  sa 

pépinière  située  à  Mende,  pour  être  vendus  à  l'antomne  de 

4864  et  au  printemps  de  1865,  sont  cexm  désignés  ci-après 
avec  indication  de  leur  prix  : 

1°  Arbres  forestiers  et  d'ornement, 

fr.  c. 

Acacia  à  fleur  rose,  greffé,  tige>  le  pied, 1  » 

—  comnaun,  lige,  le  pied, »  40 

Ailanlhe,    id.,          id., »  50 

Aubépine  ergot  de  coq,  le  pied, •  90 

Aulne  à  feuille  en  cœur,  id., «  40 

Bouleau,  id  , »  50 

Catalpa,   id., »  60 

Cèdre  du  Liban,  id., »  50 

Charme  commun,  id.^ »  50 

Cytise,  tige,  le  pied, »  M 

—  greffé,  id.,  id., , »  75 

Erable  negundo,  plane  et  sycomore,  id.,  id., »  00 

Frêne  à  feuille  de  lentisque  et  de  noyer,  id.,  id «  60 

—  à  feuille  simple,  greffé,  id.,id., 1  » 

—  commun,  lige,  I"  choix,  le  pied, »  45 

—  —      id.,  id.,  pour  50  et  au-dessus,  id.,. . .  »  iO 

—  —      id.,  2*  choix ,  le  pied, »  35 

—  —      id.,  id.,  pour  50  et  au-dessus,  id., .    .  »  30 

—  pleureur,  greffé,  lige,  le  pied, 1  » 

Févier-lriacanlhos,  le  pied, »  50 

Gatnier,  arbre  de  Judée,  id., »  50 

Hêtre  cuivré,  id., \  50 

Lilas,  id-, »  60 

Marronnier  d'Inde,  tige,  le  pied, i  » 

Merisier  à  gra.pe,  id »  10 

—  (le  Virginie,  id., »  50 


407  — 


d'Amérique,  lige,  le  pied, 

lige,  <•'  choix,  le  pied, 

id.>       id.,      poar  50  et  aa-dessas,  id., 

id.y  ^  choix,  le  pied, 

id.,       id.,      pour  50  et  au-dessus,  id., 

er  blanc,  de  Virginie  et  d'Ilalie^  le  pied, . . . 

kulriche>  le  pied, 

e  à  feuille  d'orme,  le  pied^ 

e,  lige,  le  pied, 

de  bouture,  le  pied, 

greffé  sur  églanlier,  lige,  le  pied, 

osier,  le  pied, 

pleureur,  id., 

•a,  id., 

fuslel,  le  pied, 

,  li^e,  le  pied, 

igtonia  gigantea,  le  pied, 


2®  Arbres  fruitiers, 

lier  greffé,  lige,  le  pied, 

sauyageon,  id.,  id., 

lier  greffé,  à  coque  teudre,  tige,  le  pied, 

sauvageon,  le  pied, 

T  greffé  sur  franc,  tige,  le  pied, 

—     sur  Sainte-Lucie,  le  pied, 

sauvageon,  tige,  le  pied, 

ssier  commun,  le  pied, 

de  Portugal,  greffé,  le  pied, 

)oisier  à  fruit  coul.de  ch.  et  des 4>  sais.,  les  25, 
merveille  des  quatre  saisons,  le  pied, . . 

lUier  à  grappes  et  à  maquereau,  id., 

lier,  aveline  et  grosse  ronde,  id., 

r,  tige,  le  pied, 

repiqué,  fort,  les  50, 

—      moins  fort,  id., 

?r  greffé,  !e  pied, 

SHU vagoon,  id. , 


60 
V5 
ÏO 
35 
30 
50 
25 
iO 
» 
50 

» 

2U 
25 
60 
30 
75 


25 

7*) 

» 

50 

« 

75 

60 

50 

75 

50 

20 

25 

30 

6() 

8 

» 

6 

9 

• 

75 

» 

50 

1 

«*«ur  franc,  »i««';**jfVcbôto,'^«^**'     \    15  ' 
Z     sauvageon, U«e.V^,.,       j'-;;;.;...      *    » 

-        1     s«Uoneinou8«^^^,,pied .    « 

'        sauvageon,  iif^      i,.,       id •-•      .    50 

—        *"  id.,  »  id «      • 

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dcC 


—  409  — 


SÉANXE  DU  6  SEPTEMBRE  1864. 


nlSlDENCE  DE  I.  DELAPIERRE 


PRÉSIDENT. 


10>" 


A'-'N 


Présents  :  MM.  l'abbé  Bosse,  Martinet,  Lefranc, 
Grosieân,  Ignon  (Camille),  André,  archiviste,  l'abbé 
RiGiL,  Buisson,  négociant,  et  Vincens. 

M.  le  Préfet  a  adressé  à  M  le  Président  un  exem- 
plaire du  Rapport  fait  par  M.  Hervé-Mangon,  au  nom 
du  Comité' d'agriculture,  sur  la  formation  des  prairies 
en  pays  de  montagnes  d'après  le  système  de  M.  Bargné, 
membre  de  la  Société  d'agriculture  de  la  Lozère. 

—  M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  par 
laquelle  M.  Valantîn,  docteur-médecin  à  Mende,  fait 
don  à  la  Société,  pour  le  musée,  de  trois  gravures 
avec  cadre  doré,  représentant  : 

1^  Henri  IV,  gravé  par  Janinet,  d'après  un  tableau 
deRubens; 

2^  Sully,  gravé  par  Frieselhem,  d'après  un  tableau 
dePorbus; 

3«  Les  deux  jeunes  frères  de  Choiseul,  neveux  de 
Monseigneur  de  Choiseul,  évêque  de  Mende,  gravé  par 
de  Lalive,  d'après  une  peinture  de  Drouais.  Le  |)re- 
micr,  Marie-Gabriel,  comtede  Choiseul,  devenu  pair  de 
France,  évèque  de  Châlons;  le  second,  Michel-Félix, 
chevalier  de  Choiseul,  devenu  cardinal-orchevêque  de  ^, 


/ 


fi 

il 


\"    . 


—  410  — 

Besançon.  On  remarque  la  ressemblance  frappante  de 
(  ette  gravure  avec  les  portraits  de  ces  deux  prélats  qui 
se  trouvent  déjà  au  musée. 

La  Société  vote  des  remercîments  à  M.  Valantin. 

Des  remercîments  sont  également  votés  à  M.  Henry 
Doniol,  pour  Tbommage  qu*il  a  fait  à  la  Société  d*un 
exemplaire  de  son  Rapport  sur  la  prime  d'honneur 
du  concours  régional  du  département  du  Yar  en 
1864,  ainsi  que  de  la  Statistique  agricole  sommaire 
du  département  de  la  Haute-Loire. 

—  M.  le  Président  a  déposé  sur  le  bureau  un  sceau 
en  cuivre  donné  par  M.  Boyer,  relieur  à  Mende,  et 
dont  voici  l'empreinte  : 


^^M 


On  pense  que  ce  sceau,  dont  la  légende  serait 
E-DV-G  (pour  Etats  du  Gévaudan)  DESINFECTEE- 
1722,  était  destiné  à  marquer  les  objets,  tels  que  tissus 
et  étoffes,  afin  d'en  autoriser  la  circulation,  pendant 
la  désastreuse  épidémie  de  cette  époque. 

—  M.  André,  archiviste,  fait  aussi  don  à  la  Société 
de  quehjues  documents  imprimés  trouvés  en  plusieurs 
exemplaires  dans  le  dépôt  des  archives  départemen- 
tales. Parmi  ces  pièces,  qui  sont  relatives  à  Tliistoir^ 
locale,  on  remarque  un  exemplaire  de  la  BuUeiùT^ 
de  Vacte  de  Pariage,  etc. 


—  411  — 

Des  remercîments  sont  votés  à  M.  André  ainsi  qu'à 
M.  Boyer. 

—  Lecture  d'un  mémoire  adressé  par  M.  Tabbé 
Charbonnel,  au  sujet  des  diverses  légendes  de  S.  lli- 
laire,  évéque  de  Meode,  avec  d'autres  documents  sur 
rhistoire  ecclésiastique  du  diocèse.  (V^oir  au  Bulletin.] 

—  M.  André  doaoe  lecture  d'une  note  concernant 
Vaete  de  prix  fait  de  la  rosace  de  la  cathédrale  de 
Monde.  (Voir  au  Bulletins) 

—  MM.  les  Membresydu  Conseil  d'administration 
du  Congrès  pomologique  de  France  font  connaître 
que  la  neuvième  session  de  ce  Congrès  se  tiendra  à 
Nantes  le  24  septembre  courant,  et  invitent  à  y  as- 
âster  les  délégués  des  diverses  sociétés  horticoles. 

—  n  est  donné  lecture  d'une  lettre  de  MM.  les 
Membres  du  bureau  de  l'association  scientifique  pour 
l'astronomie,  la  physique  et  la  météorologie,  tendant 
à  recueillir  des  souscriptions  à  cette  utile  institution. 

—  La  Société  donne  son  adhésion  au  choix  qui  a  été 
fait,  |yar  une  commission  nommée  à  cet  effet,  des  ins- 
truments à  acquérir  pour  être  vendus  à  prix  réduit 
dans  la  séance  publique  du  3  novembre  prochain. 

—  A  l'occasion  des  primes  k  distribuer  pour  le 
reboisement,  M.  le  Sous-Inspecteur  des  forêts  émet 
ra?is  que  des  récompenses  soient  accordées  à  ceux  de 
MH.Ies  Maires  ou  agents  forestiers  qui  se  seraient  par- 
ticulièrement fait  remarquer  par  leur  zèle  dans  Tac- 
complissement  de  cette  œuvre  difficile.  H  est  prié  de 
vouloir  bien  présenter  des  propositions  à  ce  sujet. 


_  412  —  '^ 

NOMIlffATIOlffS. 

IHenibre  titulaire. 

M*"^  Cambessëdb,  propriétaire  à  Ferrussac 
mune  de  Meyrueis. 

Membre  ass^elé. 

M.  BoissBROLLE,  maire  de  St-Frézal-d'Albu{ 
Hembre  earrespandant. 

M.  Saurin,  de  Marseille,  propriétaire  à  Meyr 


M.  De  la  Pierre,  capitaine  en  retraite,  n 
titulaire,  est  nommé  membre  de  la  Commissic 
pépinière. 


SCIENCES  ET  ARTS. 
LE  GÉVAUDAN 

PENDANT  LA  DEUXIÈME  GUERRE  CIVII 
DITE  RELIGIEUSE. 

(Année  1567  et  snivantes.) 
Suiie  (1). 

Emprunt  sar  les  plas  riches  de  la  paroisse  de  Languedoc.  — 
ordonnance  contre  ceux  qui  sont  allés  rejoindre  les  ré' 
Rérocalion  du  sienr  De  Born^  goaremenr ,  Gilibert  Fal 


(1)  Voir  le  BoUetin  d'avTÎl,  p.  59,  de  mai,  p  163.  de  join, 
juillet  et  août,  p.  348. 


—  413  — 

lenant  de  Juge.  Pierre  Crécjr ,  procureur  du  Roi ,  Jean  Borrelli  . 
BoUire,  comme  proleslans  Dotoires.  —  De  Born  etCrécy,  sommés 
de  rendre  les  armes  et  muuîlioDS  qu'ils  possèdent.  ~~  Défense  au 
Baron  du  Toumel  et  du  Boj  d'entretenir  aucunes  troupes,  et  à  ses 
pajsaus  de  lui  faire  aucun  serfice  militaire.  —  Ordonnance  pour 
le  baptême  des  enfants.  —  Armes  saisies  chei  des  réformés  de 
Uirrejols.  —  Abjuration  de  Jean  Bouquet,  notaire,  Antoine  Si- 
bert,  apothicaire,  de  la  Canourgue,  et  André  Passebois,  de  Codo- 
loai.  —  Défense  à  tous  magistrats  qui  ont  embrassé  la  réforme 
d'eiercer  leur  cbarge  ;  nou?elle  injonction  aux  réformés  de  re- 
■tttre  leurs  armes  ;  défense  de  payer  ce  qui  est  dû  à  ceux  qui  ont 
rejoint  les  rebelles.  —  Abjuration  de  Pierre  Jouve,  sire  d'Inosses 
etGatlIaome  Gibilin.  de  TAldonnès.  —  Le  Seigneur  De  Morangiés, 
ittacbé  an  Baron  comme  conseiller  militaire.  —  Mesures  contre 
le  passage  des  soldats  protestans  qui  se  font  passer  pour  catholi- 
\MS  et  portent  des  croix  blanches.  —  Voyage  du  Baron  au  Puy. 
Pendant  son  absence,  Bressolles  se  laisse  surprendre  dans  Florac. 
—  Mesures  de  sûreté  prises  par  le  Seigneur  de  Morangiés  à  Ispa- 
gMC  et  à  Monde.  —  Abjuration  de  Pierre  Crécy.  —  Garde  du  châ- 
teai  de  Recolettes.—  De  Pnchaut  et  Du  Boys  envoyés  à  Ispagnac 
pour  renforcer  la  garnison.  —  Antoine  de  Grimaud  envoyé  à  la 
garde  de  Chanac  avec  vingt  hommes.  —  Ordre  relatif  au  déman* 
tellement  on  restauration  de  la  maison  collégiale  de  Quézac  ;  re- 
BMntrances  de  Biaise  Poojol.  doyen ,  et  Etienne  Vidal,  sacristain 
en  Chapitre.  —  Contribution  en  nature  des  villages  des  environs 
^l^gnac  pour  rapproTisionnement  de  la  garnison  et  taxe  de  ces 
"Xirnilores.  —  Garde  de  la  tour  du  Pnech  de  Banassac  et  des 
chèleaux  de  La  Prade  et  du  Planhol.  —  Jean  Comitis,  notaire  de 
o**«te-Eniniie,  se  cbarge  de  garder  avec  quatre  hommes  le  chà- 
«w>  do  Planhal —  Boisverdun  réorganise  une  compagnie  de  deux 
«enu  hommes.  —  Plainte  des  habitans  do  Planchamp  et  environs 
«otre  les incnnions  des  réformés  qui  tiennent  Villefort.  —Nou- 
velles réanions  des  réformés  au  Pont-de-Montvert  ;  ils  menacent 
»  cbâteao  d'AIlenc.  —  Garde  de  la  tour  de  St-Germain-du-Teil. 
_vi^  r  T^  ^"^*  ^^^  Bascle  averti  pour  n'ayoir  pas  procédé  à  la  vente 

W    *?**    .'®^"^"">^qoi  ont  pris  les  armes.  —  Gradation  dans 
irA         Al  '*'"?  *  '"fliger  aux  habiUns  de  Prades  qui  ne  se  prêteront  pas 
Il        ■"§«weda  château. 

mesme  jour,  avons  ordonne  que  la  sonnne  de 
^    lures  quinze  soulz  tournois  st^oit  delliuree  piir 


J. 


—  U4  — 

le  susd.  De  Petremol,  trésorier,  a  Jacques  Hebrard 
pour  ung  voiaige  par  luy  faict  a  Milhau  et  Seaeyrac 
pour  descouurir  les  desseings  desd.  ennemys. 

Le  doutziesme  jour  dud.  mois  de  feurier,  auons 
receu  des  mains  de  Pierre  Comte,  cure  de  Baijac, 
lettres  du  Roy  et  de  la  Reyne  pour  tenyr  la  main  au 
seigneur  Darenes  a  lexecution  de  la  charge  et  commis- 
sion par  Leurs  Magestes  a  luy  donnée  pour  le  faict  de 
certain  emprunt  sur  les  plus  riches  et  ayses  du  Lan- 
guedoc, eseriptes  au  cliasteau  de  Boloigne  le  vingt 
sixiesme  aoust  util  cinq  cens  soixante  huîet;  enaeaible 
lettres  dud.  Darenes,  suynant  lesquelles auonsenjoinct 
au  seigneur  De  Salles,  bailly  de  Giuaudan,  commis- 
sayre  en  ceste  partie,  fere  son  debuoyr  a  limpoct  et 
despartement  dud.  emprunt,  ensemble  a«x  comniis 
et  depputes  du  présent  pays  de  Giuaudan  qui  ont 
offert  y  fere  leur  debuoir. 

Le  tretziesme  jour  dud.  mots  de  feurier,  aumis  rey- 
tere  ausd.  De  Salles,  bailly,  et  Achard,  premier  consul 
dud.  Mende,  treuues  en  ycelle  ville,  les  instructions 
de  pouruoyr  a  la  guarde  de  lad.  ville  de  Mende,  soy- 
uant  le  reiglement  de  mond.  seigneur  le  MareschaL 
Neantmoings,  de  nous  delliurer  le  rolle  des  babitans 
et  de  leurs  armes,  a  peyne  de  sen  prendre  a  eulx,  sil 
y  aduient  faulte.  Lesquels  nous  ont  offert  fere  leur 
debuoir  ;  nous  remonstrant,  led.  Achard,  que  cestoit 
a  nous  daduiser  sil  y  auoit  lieu  de  tenir  forces  estrain- 
gieres  pour  la  garde  de  lad.  ville,  veu  que  lennaiii 
sassemble  et  les  y  fayre  gecter,  et  non  a  luy  comme 
consul;  offrant  de  son  couste  recepuoir  et  lotger  ceulx 
que  par  nous  luy  seroit  commande  aux  despens  du 
pays,  toutes  foys  en  corps,  suyuant  la  delliberttlon 


—  415  — 

s  gens  des  trois  Estais  dud.  pays.  Presens  Claude 
)  Molete,  seigneur  de  Maurengîers;  Jehan  Sarrazin, 
*e  de  Chamboniiet  ;  Symon  Clément  et  plusieurs 
litres. 

Le  quatorziesme  jour  dud.  mois  de  feurier,  auons 
ict  reyterer  en  la  ville  de  Maruejolz  a  son  de  trompe 
publication  de  nostre  ordonnance  publiée  aud.  Ma- 
ejolz  le  huictiesme  du  dernier  mois  de  januyer , 
mme  appert  par  ycelle  auec  la  publication  au  pied, 
tant  de  teneur  :  sont  faictes,  etc.  Le  mesmesjour, 

Le  quinziesme  jour  dud.  mois,  auons  aussi  faict 
iblier  en  lad.  ville  de  Maruejolz  a  son  de  trompe,  a 

place  publicque  et  carrefours  acoustumes  aultre 
^stre  ordonnance,  estant  de  teneur  : 
Est  inhibe  et  defTendu  a  tous  de  quelque  estât,  qua- 
e  et  condition  quils  soyent,  de  ne  fauoriser,  ne  re- 
^er  en  leurs  maisons,  ceulx  de  la  nouuelle  religion 
li  ont  prins  les  armes  depuis  le  dernier  edict  de 
iciffication,  ou  se  sont  retires  ez  villes  et  lieux  oc- 
ippes  par  lesd.  de  la  religion,  les  receller,  entretenyr 
r  ayder  en  manyere  que  ce  soit.  Moings,  prendre 
urs  biens  et  armes  en  leurs  pouuoirs,  ny  daultruy, 
s  lattiter,  cacher,  ny  retirer  directement  ny  indirec- 
ment,  aius  les  venyr  reueller  a  nous  ou  a  nos  lieute- 
rns,  en  nostre  absence,  incontinent  et  sans  dellay, 
peyne  destre  punys  comme  faulteurs  desd.  séditieux 

rebelles,  et  de  confiscation  de  leurs  biens. 
Passe  le  présent  jour,  est  enjoinct  au  cappitaine  La 
ize,  ou  son  lieutenant  de,  en  la  présence  et  assistance 
iS  consuls,  et  led.  lieutenent  soubz  et  par  le  com- 
andement  dud.  cappitaine ,  faire  perquisition  des 


—   416  — 

maisons  et  lieux  suspects  exactement,  et  ou  trouueron 
aulcuns  biens  ne  armes  desd.  absens,  portans  le 
armes  retires  ez  lieux  occuppes  ou  leurs  cc/adjuteur 
contre  lauctorite  du  Roy,  les  saysir,  mectre  en  maii 
tierce  soluable  ou  des  consuls  de  la  présent  ville,  aue< 
deu  et  loyal  inuentayre,  pour  après  estre  vendus  e 
employés  pour  le  seruice  du  Roy,  et  comme  par  now 
sera  ordonne  ;  et  aussi  prendre  et  saisir  au  corps  les 
recellateurs  et  maistres  des  maisons  ou  lesd.  biens  ei 
armes  caches  se  treuueront,  les  admener  a  bonne  el 
seure  garde  deuers  nous  pour  estre  punys  de  la  peyn< 
que  dessus  ou  aultre  que  de  droict  selon  lexigence  do 
cas. 

Est  aussi  enjoinct  a  tous  les  babitans  de  lad.  vilk 
(le  la  nouuelle  oppinion,  suyuant  les  aultres  précé- 
dentes et  reytterees  injunctions  que  leur   ont  este 
faictes  cy  deuant,  de  pourter  toutes  et  chacunes  leun 
armes  et  aultres  appartenans  a  aultruy  quils  ont  ei 
leurs  pouuoirs,  ou  scauent  ou  sont,  de  les  reueller  ( 
remectre  incontinent  et  sans  dellay  deuers  nous, 
peyne  destre  tenus,  reputes  et  punys  comme  rebell 
et  desobeyssans  au  Roy,  et  turbateurs  du  repoz  p 
blicque  contre  lesquels  comme  tels,  passe  le  jour.  I 
aussi  enjoinct  ausd.  cappitaine  et  son  lieutenent  p 
céder  affin  quil  en  soit  exemple,  et  que  par  telle  pu 
tion  soit  refïrenee  leur  coutumaee  et  pertinacite,  i 
tous  les  catholieques  et  bons  seruiteurs  du  Roy  de 
ville  en  ce  dessus  donner  toute  ayde,  faueur  et  mo 
ausd.  cappitaine  et  son  lieutenent  sur  mesmes  pc 

Le  mesmes  jour,  en  lad.  ville  de  Maruejoulz  et 
la  maison  de  Pierre  Born,  seigneur  dAuriac,  î 
liée  mande  venir  led.  De  Born,  gouuerneur,  n! 


—  417  — 

libert  Fabri ,  lieutenant  gênerai  du  juye ,  et  Pierre 
Crecy,  procureur  du  Roy  en  la  court  royal  le  dud. 
Maruejolz»  leur  auons  inthinie  lecdit  du  Roy  sur  le 
descbargement  de  leursd.  offices  du  vingt  cinquiesme 
septembre  dernier,  ensemble  larrest  de  la  Court  de 
Parlement  de  Tholoze  du  vingt  cinquiesme  nouembre 
ea  suyuant»  sur  la  déclaration  et  interprétation  de 
certains  cbiefs  dud.  edict  de  poinct  en  poinct  comme 
y  est  contenu.  Neantmoings,  leur  auons  declaire  que 
veu  quils  se  aduouent  publicquement  estre  de  la  nou- 
uelle  oppinion  et  prethendue  religion,  que  le  Roy  nen- 
tend  se  seruir  deulx  ausd.  estats;  et  leur  auons  faictes 
deffences  de  ne  contreuenyr  doresenauant  ausd.  edict 
et  arrest ,  a  peyne  de  nullité  des  actes,  de  faulx  et 
aultres  peynes  de  droict.  Lesquels  Born,  Fabri ,  et 
Crecy,  tous  dune  voix  et  unanimenient  ont  offert  obeyr 
ausd.  edîct  et  arrest  doresenauant  jusques  a  ce  que  par 
Sa  Mageste  aultrement  leur  y  soit  pourueu  et  ordonne; 
deselarans  lesd.  De  Born  et  Crecy  que  pour  ee  quils 
sont  de  lad.  religion  depuis  quils  ont  este  aduertis  de 
de  la  publication  dud.  edict  quils  nont  aulcunement 
exerce  leursd.  estats  et  offices  pour  ne  contreuenir  a 
la  Yolunte  du  Roy.  Et  la  mesmes,  auons  faicte  sem- 
blable inthimation  a  m.*  Jehan  Borrelly,  notayre  et 
fermier  du  greffe  de  lad.  court,  et  commande  dans 
Iheure  de  midy  du  présent  jour,  nommer  a  m.®  Jehan 
Bascle,  juge  dud.  Maruejoulz,   homme  catbolicque, 
cappable  et  suffizent  pour  exercer  lestât  de  greffier, 
saulf  a  luy  ses  esmoluments  comme  fermier;  a  quoy  a 
offert  obeyr.  Presens  lesd.  seigneurs  De  Maurengiers, 
De  La  Gaze;  m.«  Jacques  Fabry,  Jehan  Bascle,  doc- 
teurs, et  Jehan  Assenac  de  Lode. 


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—  kl9  — 
appartiendra  et  sera  ordonne.  Et  le  tout  a  este  porte 
en  la  maison  commune  de  lad.  ville  par  commande- 
ment dud.  Polalhon,  consul.  Presens  qui  dessus. 

Le  vingtiesme  jour  dud.  mois  de  feurier,  sestant 
absente  Francoys  de  Pierres,  sire  dud.  lieu,  commis- 
sayre  extraordlaayre  par  nous  deppute,   auryons  en 
sa  place,  et  absence  du  commissayre  extraordiuayre 
^s  guerres  au  pays  de  Languedoc,  commis  Gabriel 
Du  Boys,  escuyer,  sire  dud.  lieu  pour,  comuiiî  com- 
missayre eitraordinayre  des  guerres,  taire  les  monstres 
et  leueues  des  companies  faisant  seruice  au  Roy  en 
noitre  gouuernement  ;  et  de  luy  receu  le  sercment  en 
tel  cas  requis,  luy  auryons  faict  despecher  uostre  com- 
mission. 

L£  mesmes  jour  auons  ordonne  la  somme  de  doutze 
liures  tournois  estre  payée  par  le  susd.  De  Petramol, 
twsorier,  a  Jehan  Vigan,  de  S^  Enymye,  pour  le  rem- 
bearcer  des  despens,  Journées  et  vaccations  exposées 
aa  Toiaige  quil  auoit  faict  de  nostre  mandement  ez 
villes  de  Gailhac  et  Castres,  occuppees  par  lennemy, 
poor  a&yres  importans  le  seruice  du  Roy  ;  et  baille 
wr  ce  a  luy  descharge. 

I^Tîngtcinquiesme  dud.  mois  de  feurier,  estant  en 
W.  fille  de  Meode,  auons  ordonne  quil  est  enjoinct  a 
tossleshabîtansde  lad.  ville  de  Maruejoulz  estansde 
1*  BOQoeUe  oppinion  et  prethendue  religion,  soyent 
ikraioltes  et  ayans  preste  le  serement  de  fldellite,  ou 
«•««•es  en  leurs  sectes,  de  se  contenir  chacun  en  sa 
■"«sooa  toute  paciffication  ettranquilite,  sans  prendre 
■ewfliyr  en  leurs  pouuoyrs  ny  daultrcs  aulcune» 
►prohibées,  vaguer  par  lad.  ville  de  nui<  t  ny  de 
■y  se  assembler  aulcunement,  a  pevne  de  cent 


—  420  — 

liures  tournois  a  chacun  qui  y  faillira  pour  la  première 
foys,  que  sera  executtee  sans  depport;  et  pour  la  se- 
conde foys,  de  prison  aux  fers,  en  pain  et  en  eaa  par 
quinzaine  ;  et  pour  la  troysiesme  foys  a  peyne  de  la 
hard,  aussi  sans  depport.  Et  ou  ils  seroyent  treuues 
par  la  ville  de  nuict  et  feroyent  résistance,  destre  mis 
en  pièces  sur  le  champ  ;  et  aux  seigneurs  De  La  Caze, 
cappitaine,  juge  et  consuls  de  lad.  ville  chacun  en- 
droict  soy  tenir  la  main  a  lexecution  de  ce  dessus,  a 
peyne  den  respondre  en  leurs  propres  et  priues  noms 
et  destre  punys  comme  faulteurs  desd.  de  la  religion, 
et  des  faultes  quen  pourroyent  aduenir.  Et  le  lende- 
main vingt  sixiesme  dud.  mois,  lad.  ordonnance  a  este 
publiée  aud.  Maruejolz  comme  appert  par  lacté. 

Le  lendemain  vingtsixiesme  dud.  mois,  auryons 
ordonne  pour  rompre  les  desseings  et  entreprinses  des 
eunemys  du  Roy  et  obuyer  aux  inconueniens  que  sen 
pourroyent  ensuyure,  sont  faictes  inhibitions  et  def- 
fences  au  Baron  du  Tornel  de  ne  fayre,  ni  fere  feyre 
par  ses  subjects  ni  estraingiers,  en  armes  ny  aultre- 
ment,  aulcuns  guets  ny  sentinelles  en  ses  maisons  du 
Tornel  et  du  Boy,  ny  ailleurs,  de  nuict  ni  de  jour,  y 
retenir  aulcunes  armes  prohibées  a  ceulx  de  la  religion 
prethendue  reformée;  ains  les  venir  dcclairer  inconti- 
nent et  sans  dellay,  et  mectre,  auec,  toutes  pouidres 
en  nos  mains,  a  peine  de  rébellion  et  dosebeyssance  a 
Sa  Mageste,  et  destre  puny  des  peynes  contenues  ez 
edicts  du  Roy.  De  mesmes,  sont  faictes  deffences  a 
tous  les  subjects  de  la  terre  et  baronnye  du  Tornel  et 
du  Boy,  fayre  aulcun  guet  ny  bande  de  nuict  ny  de 
jour  en  armes  ne  aultremeut  soubz  mesmes  peynes 
(|ue  dessus,  sans  exprès  mandement  de  Sa  Mageste, 


—  421   — 

ou  dud.  seigneur  Dé"  Joyeuse,  ou  nous.  Et  ou  Ion  les 
y  vouldroît  contreindre,  le  nous  venir  declairer  incon- 
tinentsoubz  mesmes  peyne;  et  en  cas  decontreuention, 
enjoinct  aux  bailly  et  juge  de  Geuaudan,  ou  leurs 
lieutenens,  et  premier  magistrat  royal  en  enquérir 
diligemment,  secrettement  et  bien  pour,  linquisition 
deuers  nous  remise,  y  estre  proueu,  ou  en  aduerlir  Sa 
Mageste  comme  de  rayson. 

Semblablement  est  deffendu  tant  aud.  Baron  du 
Tornel,  ses  subjects  et  aultres  quelconques  seigneurs 
et  personnes,  de  ne  fayre,  permectre,  fere  fayre,  ny 
souffrir  estre  faict  en  aulcuns  endroicts  de  leurs  terres 
et  juridictions,  ny  du  présent  pays  deGiuaudan  aul- 
cuns baptesmes  ny  administration  des  aultres  sacre- 
mens  en  aultre  forme  quede,  et  en  lEgliseapostolicque, 
catholicque  et  romaine,  et  suyuant  nos  précédentes 
ordonnances,  a  peyne  de  confiscation  de  corps  et  de 
biens,  suyuant  les  edicts  du  Roy  ;  et  a  tous  payres  et 
mayres  ayans  enfans  sans  baptesme  leur  est  enjoinct 
les  pourter  en  leglise  catholicque  chacun  en  son  par- 
roisse,  et  yceulx  fayre  baptiser  par  les  recteuis,  vic- 
cayres  ou  aultres  ayans,  a  ce,  pouuoyr,  dans  trois 
jours  prochains  aux  mesmes  peynes. 

Et  le  mesmes  jour,  auons  faict  publier  nostred. 
ordonnance  par  Aymar  Brugiere,  sergent  et  trompette 
en  la  place  publicque  de  lad.  ville  de  Mende,  a  voix 
de  trompe,  ainsin  quil  nous  a  rapporte  lauoyr  faict. 
Presens,  m.~  Francoys  Du  Mas,  Jacques  Le  Vieulx, 
Francoys  Brolhet ,  Jehan  Gay ,  notayres  ;  Pierre 
Claustre,  Pierre  André  et  Pierre  Martin,  prebendiers 
en  leglise  cathedralle  dud.  Mende,  et  Loys  Borrillon, 
de  Changefége. 


—  422  — 

Led.  jour,  auons  baille  aud.  trésorier  nostre  man- 
dement pour  bailler  et  delliurer  au  susd.  Garel^  la 
somme  de  cinq  cens  lîures  tournois  a  nous  accordée 
par  les  gens  des  trois  Sstats  du  présent  pays  pour 
nostre  estât  et  entretenement  de  nostre  train  et  suytfe 
du  présent  mois  de  feurier. 

Le  premier  jour  du  mois  de  mars,  an  susd.,  auons 
ordonne  estre  baille  et  delliure  a  Jacques  Roy t  du  lieu 
de  Lode  la  somme  de  seitze  liures  tournois  pour  ses 
peynes,  journées,  et  vaccalions  exposées  au  voiaige 
quil  vient  de  faire  de  nostre  mandement  du  couste  de 
Capdenac  et  Fijac,  pour  descouurir  les  desseings  et 
forces  des  ennemys,  et  baille  descharge  aud.  trésorier. 

Le  second  jour  du  mois  de  mars,  Anthoine  de  Gri- 
maud,  lieutenent  de  la  companye  dud.  cappitaine  La 
Gaze,  nous  a  rapporte  auoyr  treuue  en  la  maison  de 
Grinhon  Gerbal,  de  Maruejolz.  un  archepic  faict  en 
marteau  de  fer,  deux  arcquebuz  a  crog  de  fer,  caches  ; 
ung  corps  de  cuyrasse  ;  une  arbaleste  auec  son  han- 
daige  ;  une  hallebarde,  garnie  de  trippe  de  vellours 
noir  et  houppes  de  soie  jaulne  et  noyre;  et  ung  baston 
ferre  a  deux  bouts,  en  la  maison  de  Pierre  Jouue, 
seigneur  d'Inosses.  Plus  en  la  maison  de  Jehan,  de 
Nismes,  plus  jeune,  masson  de  Maruojoulz  deux  mos- 
quets  de  fonte  dans  terre  ou  sous  les  armoyres,  de 
Pierre  Born,  gouuerneur  ;  lequel  De  Born  les  auroit 
aduoues  et  recogneus  luy  appartenir,  et  comme  tels 
retires  en  sa  maison  de  nostre  commandement,  après 
les  auoyr  faict  mectre  ensemble  les  aultres  susdictes 
armes  entre  les  mains  de  m.""  Guillaume  Fortis,  second 
consul  de  lad.  ville  de  Maruejolz;  comme  a  faict  appa- 
roir par  son  receu  des  vingt  quatriesme  et  vingt  cîn- 


—  433  - 

quiesme  dud.  mois  de  feurier.  Presens  m.*  Francoys 
Du  Mas,  licencie;  les  susd.  De  Maurengiers,  De  Bres- 
solles  et  Assenac. 

Le  quatriesme  jour  dud.  mois  de  mars,  auons  baille 
et  dellîure  lestât  du  payement  que  entendions  estre 
faict  par  le  susd.  trésorier  pour  deux  mois  entiers, 
commences  le  premier  jour  de  feurier  dernier  et  finis- 
sant le  dernier  jour  du  présent  mois.  Gest  :  a  la  com- 
panye  dud.  cappitaine  La  Gaze  estant  de  deux  cens 
hommes,  pour  ung  mois  commençant  le  quatorziesme 
dud.  mois  de  feurier  et  finissant  le  quatorziesme  du 
présent  moys  de  mars,  deux  mil  cent  quatorze  liures 
tournois;  a  la  companye  dud.  De  Bressolles,  estant  de 
cent  dix  hommes  de  guerre  arcquebusiers,  pour  ung 
mois  commence  le  dix  septiesme  dud.  feurier,  et  finis- 
sant le  setziesme  du  présent  mois  de  mars,  montant 
mil  trois  cens  quatre  liures  tournois  ;  a  vingt  ung 
hommes  de  guerre  aussi  arcquebusiers  a  pied,  estans 
en  garnison  pour  le  seruice  du  Roy  en  la  ville  de  La 
Ganorgue,  soubz  la  charge  et  conduite  de  Pierre  De 
Roquefueil,  sieur  Du  Pinet,  pour  led.  mois  de  feurier, 
a  raison  de  vingt  liures  tournois,  le  chief,  et  neuf 
liures  tournois  chacun  desd.  vingt  soldatz,  montant 
le  tout  deux  cens  liures  tournois.  Et  semblablcment 
pour  payer  led.  Roquefueil  et  sesd.  vingt  soldatz  de 
pareille  solde  pour  le  présent  mois  de  mars,  aultres 
deux  cens  liures  tournois  ;  et  au  susd.   De  Pierres, 
commissayre,  quarante  liures  tournois;  aud.  Dorlhac, 
conteroUeur  extraordinayre,  trente  liures  tournois  ; 
au  susd.  Achard.  nostre  maistre  de  requestes,  quarante 
liures  tournois,  pour  leurs  taxations,  estats  et  entre- 
lemens  desd.  deux  mois;  reuenans  lesd.  sommes  en 


—  42i  — 

uuiuersel  a*  troys  mil  neuf  cens  vingt  huiot  liures 
tournois. 

Le  septiesme  jour  dud.  mois  do  mars,  Esti(^nne  Beys, 
fils  i\v  feu  Jehan,  du  lieu  du  Bleymar,  prisonnyer  en 
liij  présent  ville  de  nostre  auctorite  a  raison  des 
plainetes  quauous  reçues  contre  luy,  scauoyr,  soubz 
prétexte  de  la  leuee  de  la  munition  du  foing,  paille  et 
auoyne  par  nous  ordonnée  estre  portée  en  la  présent 
ville  pour  le  service  du  Roy,  laictes  plusieurs  con- 
cussions sur  le  peuple,  nous  ayant  faict  apparoyr  par 
le  rapport  de  m.®  Anthoine  Moret,  docteur  en  méde- 
cine, estre  indispose  de  sa  personne ,  luy  auryons 
amplie  larrest  par  la  ville  pour  se  fere  penser,  a  la 
charge  de  se  remectre  en  lestât  toutes  et  quantes  fois 
seroit  ordonne;  et  de  tenyr  larrest  par  lad.  ville  a 
peyne  destre  attainct  et  conuaincu  des  cas  et  crymes  a 
luy  imposes.  Ce  qua  promis  fere  et  dhobeyr  a  droict, 
et  payer  chose  jugée  ;  et,  pour  ce  fayre,  présente  en 
caution  Pierre  Issartel,  merchant  dud.  Mende,  qui 
sest  constitue  pleige  pour  luy  soubz  les  conditions 
pôurtees  par  nostred.  ordonnance  ;  (îe  quoy  led.  Beys 
a  promis  le  relleuer  indempne  de  tous  despens,  dom* 
maiges  et  intherests.  Et,  pour  ce  fayre,  ont  faictes  les 
submissions  respectiuement,  jurement  et  renuncia- 
tiens  necessayres.  Presens  le  susd.  Moret  ;  Bernard 
Renard,  licentie  du  baille  dud.  Mende,  et  Aldebert 
Coderc,  geollyer  des  prisons  du  Roure  de  lad.  ville. 

Le  unziesme  du  mois  de  mars,  en  la  ville  de  La  Ca- 
norgue,  et  audeuant  la  porte  de  leglise,  Jehan  Bocquet, 
notayre  royal  et  Anthoine  Sibert,  appothicayre  de  lad. 
ville,  ont  renunce  a  Iheresie  et  erreur  que  cy  deuant 
ont  tenu  contre  U  foy,  religion  et  constitutions  de 


—  426  — 

leglise  catholicque,  apostolicque  et  romayne  et  a  tous 
aeremens  quils  pouuoyent  auoyr  faicts  et  a  ce  con- 
traires ;  promis  et  jure  en  nos  mains  de  doresenauant 
mre  catholicquement  et  en  bons  et  fidelles  subjects 
de  leurs  Magestes.  Ce  que  leur  auons  enjoinct  fayre  a 
peyne  de  relaps  et  de  la  vie,  et  de  se  retirer  a  lEuesque 
de  Mende  ou  son  viccayre  gênerai  pour  solempnel- 
hment  abjurer  leurd.  hérésie  et  obtenyr  absolution 
de  la  sentence  dexcommunication  en  laquelle  seroyent 
tumbes  au  moyen  dycelle,  dans  trois  jours  prochains, 
soubzmesmes  peine.  Presens  les  susd.  De  Maurengiers; 
De  Pierres  ;  Baptiste  De  Chappelu,  sire  de  La  Vigne  ; 
Gilibert  Malian,  sire  de  Grand  Lac,  et  m/  Jehan  May- 
nadier,  notayre  dud.  La  Ganorgue. 

Lamesmes,  sest  aussi  présente  m.*  André  Passeboys, 
natif  du  lieu  de  Codoloux,  a  présent  marie  et  habitant 
dad.  La  Ganorgue,  qui  a  renunce,  promis  et  jure.  Luy 
a  este  enjoinct  sur  les  peynes  et  comme  les  precedans. 
Presens  qui  dessus. 

Le  mesmes  jour,  auons  ordonne  que  seront  faictes 
deftences  a  toutes  personnes  ayans  este  cy  douant  pro- 
ueus  doffices  au  présent  ressort  de  Giuaudan,  estans 
de  la  nouuelle  oppinion  et  prethendue  religion,  tant 
par  le  Roy  que  Vicomtes,  Barons  et  aultres  seigneurs 
déplaces,  denexercer  doresenauant  iceulx  offices  de 
publicque  fonction ,  ne  aultrement  contreuenans  a 
lecdict  de  Sa  Mageste  et  arrest  de  la  Gourt  de  Parlement 
de  Tholoze  sur  ce  faicts,  publies  en  lauditoyre  de  la 
Court  commune  du  Bailliaige  de  Giuaudan,  a  peyne 
de  nullité  de  leurs  actes,  destrepunys  comme  deso- 
beyssans  et  des  peynes  contenues  ezd.  arrests,  edict 
et  disposition  de  droict  ;  ains  leur  est  enjoinct  et  a 

29 


—  426    — 

tous  aulires  estans  de  lad.  oppinioD  ;  incontinent  et 
sans  dellay»  rendre  et  remectre  deuers  nous  toutes  et 
chacuues  leurs  armes  quils  ont  en  leur  pouuoyr  ou 
daultruy,  a  peyne  de  confiscation  de  corps  et  de  biens. 
Aussi  leur  est  commande  très  expressément  se  tenyr 
et  ne  sourtir  de  leurs  maysons  pour  euiter  aux  iocoB* 
ueniens  qui  sen  pourroyent  ensuyure,  a  peyne  de  cent 
liures  tournois,  et  de  demurer  quinze  jours  en  prison 
clos  au  pain  et  a  leaue,  laquelle  peyne  est  enjoinct  tux 
officiers  catholicques  des  lieux,  faire  exécuter  sans 
depport  contre  les  contreuenans  a  peyne  destre  priose 
lad.  muicte  de  cent  liures  tournois  sur  eulx  en  leurs 
propres  et  priues  noms  et  de  priuation  de  leurs  offices. 
Neantmoings  auons  très  expressément  deffendu  aux 
officiers  catholicques  chacun  en  son  distroict  et  juri- 
diction, permectre  aulcuns  des  aultres  officiers  de  lad. 
nouuelle  oppinion  soyent  ils  proueus  par  le  Roy  ou 
par  lesd.  Vicomtes,  Barons  et  aultres  Seigneurs  juri- 
dictionnels de  ce  ressort  de  Giuaudan,  tant  pour  lad- 
ministration  de  la  justice,  des  finances,  réception  des 
actes,  contracts  et  aultres  choses  de  publicque  fuuction 
exercer  iceulx  ;  aius  ou  ils  seroyent  tant  proterbes 
que  de  voulloir  continuer,  se  saisir  de  leurs  personnes, 
icelles  mectre  en  prison  assurée,  enquérir  des  contre* 
uentions,  et  nous  remectre  les  inquisitions  et  verbaulx 
sur  ce  Taicts,  pour  y  pouruoyr  ainsin  quil  appartient  ; 
et  ce,  a  peyne  de  priuation  de  leursd.  estats  et  destre 
punyscoiume  faulteursde  tels  rebelles  et  desubeyssans* 
Et  en  oultre  est  deffendu  a  toutes  personnes  estant 
débiteurs  eiiuers  ceulx  delà  nouuelle  oppinion  qui  ont 
prins  les  armes  contre  lauctorite  du  fioy,  ou  se  sont 
relires  ez  villes  occuppes,  de  ne  leur  payer  aulcune- 


—  W7  — 

ment  yceuix  dobtes  a  peyne  de  les  payer  aullrefoys  el 
destre  punys  comme  fauorisans  les  ennemys  du  Roy  ; 
et  a  tous  nottayres  ayans  aulcunes  obligations  en  fa- 
neur desd.  de  la  religion,  les  mectre  par  roolle  deuers 
nous  par  tdut  le  jourdhuy  sur  mesmes  peyne.  Laquelle 
ordonnance  auons  faict  publier  a  son  de  trompe  en  la 
pbce  publicque  de  la  ville  de  La  Ganorgue  par  Jehan 
Badaroux,  sergent  et  trompette,  assistans  les  officiers 
royaulx  dud.  La  Ganorgue,  comme  appert  par  lacté 
de  lad.  publication,  signe  :  Maynadier,  au  pied  de 
nostred.  ordonnance. 

Le  quinziesme  dud.  mois  de  mars,  en  la  ville  de 
Mende  et  dans  la  salle  haulte  de  la  maison  de  la  pre- 
cemptorie,  Pierre  Jouue»  sire  dlnosses,  Guillaume 
Gibilin,  sire  de  lAldonnes,  habitans  de  la  ville  de 
Mamejoulz,  se  sont  présentes  par  douant  nous,  ont 
abjure  et  renonce  a  Iheresie  par  eulx  cy  deuant  tenue, 
promis,  jure,  proteste  comme  en  leur  dire  par  escript 
signe  de  leurs  mains,  estant  de  teneur  :  Nous  Pierre 
Jouue,  etc.  Ce  que  auons  ordonne  estre  escript  par 
nostre  secretayre,  et  concède  acte  requis  ausd.  Jouue 
et  Gibilin  ;  a  la  charge  de  par  tout  le  jourdhuy  se  re- 
tirer au  sire  Euesque  de  Mende  ou  son  viccayre  gênerai 
pour  abjurer  lourd,  hérésie,  en  la  forme  de  lad.  Eglise 
romayne  et  en  obtenyr  absolution.  Leur  enjoignant 
doresenauant  viure  catholicquement  et   en  bons  et 
fidelles  seruiteurs  et  subjects  du  Roy,  a  peyne  de  con- 
fiscation de  corps  et  biens. 

Le  vingt  quatriesme  dud.  mois ,  auons  despeche 
aostre  mandement  au  susd.  trésorier  pour  delliurer 
au  susd.  Garel,  nostre  dispensier,  la  somme  de  cinq 
cens  Hures  tournois  que,  par  lesd.  des  Estats  dud. 


—  428  _ 

pays  (le  Giuaudan,  nous  a  este  accordée  pour  nostre 
i'stat  et  entretenement  de  nostre  train  et  suytte  durant 
le  présent  mois  de  mars. 

Le  vingt  cinquiesme  dud.  mois  de  mars,  auons  or- 
donne estre  baille  et  delliure  au  susd.  De  La  Molette, 
seigneur  deMaurengiers,  la  sommede  cinquante  liures 
tournois  pour  son  entretenement  despuis  le  commen- 
cement du  dernier  mois  de  feurier  jusques  a  présent* 
quil  a  este  retenu  par  nous  pour  nous  seruir  de  conseil 
en  lart  militayre  et  a  descouurir  et  rompre  les  des- 
seings  des  ennemys  du  Roy  estans  ez  lieux  occuppes 
du  présent  pays  ;  et  baille  sur  ce  nostre  ordonnance 
et  descharge  aud.  trésorier. 

Le  lendemain  vingt  sixiesme  dud.  mois,  aduerty 
que  plusieurs  soldalz  de  la  religion  quon  dict  reffor- 
mee,  ayant  porte  a  ces  factions  les  armes  ez  armées  des 
Prinee  De  Conde  et  Adm'yral  De  Chastilhon  contre 
lauctorite  du  Roy  et  repoz  de  ses  subjects,  se  sont 
desbandes  et  desbandent  tous  les  jours  desd.  armées, 
vont  et  viennent  en  leurs  maisons  et  autres  lieux  que 
bon  leur  semble,  en  armes,  passent  et  repassent  dans 
nostre  gouuernement,  sallans  joindre  a  daultres  de 
leurs  consorts  pour  continuer  leurs  dampnables  des- 
seings, et  pour  auoyr  le  passaige  plus  libre,  se  feignent 
catholicques  et  porter  les  armes  pour  Sa  Mageste,  se 
marcquans  de  croix  blanches;  auons  mande  aux  habi- 
tans  de  la  parroisse  de  Rieutort  et  des  aultres  par- 
roisses  et  lieux  do  passaiges  de  nostre  gouuernement 
de,  incontinent  quils  seront  aduertis  que  aulcuns  de 
lad.  qualité  passeront  de  leurs  coustes,  incontinent  se 
assembler  a  son  de  tocquesain,  cry  de  allarme,  ou 
aultre  forme,  en  armes,  les  arrester  et  les  conduyre 


—  42»  — 

prisonniers  et  adniener  deuaut  nous  a  bonne  et  scure 
garde  pour  les  ouyr  en  leurs  raisons.  Et  ou  se  mec- 
troyent  en  deffence  et  que  aultrement  ne  se  peussent 
asseurer  de  leurs  personnes,  uzer  des  forces  et  moyens 
acoustumes  contre  tels  rebelles,  en  sorte  que  la  force 
en  demure  au  Roy  ;  leur  enjoignant  y  entendre  et 
vacquer  a  toute  dilligence  a  peyne  destre  punys  comme 
faulteurs  desd.  ennemys. 

Le  premier  jour  du  mois  dapuril,  auons  commande 
a  Francoys  De  Pierres,  commissayre,  et  m.""  Jehan 
Des  Estreicts,  conterolleur  extraordinayre  des  guerres 
par  nous  commis^  sacheminer  ez  villes  de  Maruejoulz 
et  de  Florac  pour  fere  fayre  monstre  et  reueue  aux 
companyes  des  cappitaines  La  Gaze  et  de  Bressolles, 
et  icelles  payer  de  leur  solde  et  entretenement,  au 
feur  de  nos  precedans  estats,  et  pour  cest  effect,  auons 
faict  despecher  nostre  ordonnance  aud.  trésorier  de 
lextraordînayre. 

Le  quatriesme  dud.  mois  dapuril  auons  baille  et 

delliure  aud.  De  Petramol,  ou  son  commys,  nostre 

ordonnance  et  estât  pour  payer  a  cent  quatre  vingt  dix 

hommes  estans  en  garnison  en  la  ville  de  Maruejolz 

soubz  la  charge  et  conduite  du  cappitaine  La  Gaze,  la 

somme  de  deux  mil  vingt  sept  Hures  tournois  ;  a  cent 

dix  hommes ,  tenans  garnison  ez  villes  de  Florac , 

bpaignac  et  Ghanac  soubz  la  charge  et  conduyte  du 

cappitaine  Bressolles,  la  somme  de  mil  trois  cens 

quatre  Hures  tournois;  et  a  vingt  ung  hommes  de 

guerre  aussi  tenans  garnison  en  la  ville  de  La  Ganorgue 

soubz  la  charge  et  conduyte  du  cappitaine  Roquefuelh, 

deux  cens  Hures  tournois,  pour  leurs  solde,  estats, 

nourriture  et  entretenement  desd.  companyes  pour  le 


^->. 


—  430  — 

présent  mois  dapuril.  Et  au  susd.  De  Pierres,  commis- 
sayre,  quarante  liores  tournois  ;  aud.  Des  Estreicts, 
conterolleur ,  trente  Uores  tournois  ;  et  au  sosd. 
Achard,  nostre  maistre  de  requestes,  quarante  Hures 
tournois,  pour  leurs  taxations  et  estats  dtid.  mots.  Le 
tout  reuenant  a  la  somme  de  trois  mil  six  cens  quarante 
une  Hures  tournois. 

Le  mesmes  jour,  despartant  dud.  Mende  pour  aller 
au  Puy  a  raison  de  certains  nos  ui^ns  affayres,  auons 
donne  mandement  au  susd.  sire  De  Maurengiers  de- 
murer  en  nostre  absence,  et  pouruoyr  en  lad.  ville  de 
Mende  et  ez  aultres  villes  et  lieux  de  nostre  gouueme- 
ment  a  toutes  choses  qui  se  presenteroyent  pour  le 
seruice  du  Roy  et  nous  aduertir  de  tout  ce  que  se 
passeroit. 

Leneufuiesme  jour  dud.  mois  dapuril,  de  soir,  en 
lad.  ville  du  Puy,  ayant  reeeu  aduertissementdud.  De 
Maurengiers  comme  les  ennemys  du  Roy  sestoyent 
ampares  de  la  ville  de  Florac,  et  faict  prisonnier  le 
susd.  cappitaine  Bressolles  et  aulcuns  de  ses  soldatz, 
sommes  monte  a  cheval,  et  a  toute  dilligence  le  len~ 
demain  nous  sommes  rendu  dans  lad.  ville  de  Mende, 
ou  arriue,  led.  De  Maurengiers  nous  a  rapporte  comme 
toutes  choses  sestoyent  passées  a  la  prinse  de  lad. 
ville  de  Florac  ;  quil  auoit  faict  acheminer  le  cappi- 
taine Montet,  enseigne  dud.  De  Bressolles  a  Ispaignsc 
afin  quil  ny  mesaduint,  et  escript  au  sergent  La  Ri- 
uyere  qui  y  commandoit  de  bien  fere  son  depuoyr  pour 
la  garde  de  lad.  ville  et  nobejT,  ne  y  recepuoyr  led.  De 
Bressolles  son  cappitaine  tant  quil  seroit  ez  mains  des 
ennemys,  ny  aulcuns  dyceulx  ennemys,  a  peyne  de  sa 
vie.  Et  aussi  comme  m.*  Pierre  Creoy,  procureur  du 


—  431  — 

ftoy  cy  devant  de  Maruejolz,  estoit  venu  fere  serement 
en  aes  mains  le  jour  dhier  huietiesme  du  présent  nioys 
destre  doresenauant  bon  et  fidelle  subject  et  seruiteur 
du  Rof,  reonnee  a  Iheresie  et  promis  viure  cy  après 
Gatholicquement.  Et  de  mesmes,  auoyr  faiet  deffences 
a  Sandre  Cayrelle,  dud.  Mende,  mère  de  Helye  Serre 
qnestoit  long  desd.  ennemys  qui  auoyent  surprins  lad. 
TÎUe  de  Florac,  de  ne  recepuoir  auicuns  pacquets  de 
sond.  filst  ne  lui  escripre  ou  enuoyer  aulcune  chose 
sans  luy  en  eommuniquer,  a  peyne  de  confiscation  de 
eorps  et  de  biens»  Et  en  oultre  a  Raymond  et  Pierre 
T<Nrrents,  Pons  Bardon,  Jehan  Martin  et  aultres  qui 
aaoyent  este  de  la  religion»  de  se  contenir  serres  en 
leurs  maisons  sans  en  sourtir  ny  communicquer  les 
ungs  avec  les  aultres»  directement  ny  indirectement, 
jusques  aultrement  fust  ordonne  sur  mesmes  peynes. 
Le  dixiesme  dud.  mois  dapuril,  aud.  Mende,  dans 
la  maison  de  la  precemptoire»  auons  enjoinct  a  Jehan 
Granyer,  seigneur  de  lArcis  et,  parlant  a  luy,  a  Je- 
hanoe  Dolmyeres,  sa  mère,  de  par  le  Roy,  de  bien  et 
fidellement  garder  et  fere  garder  par  soldatz  et  hom- 
mes catholicques  en  lobeyssance  de  Sa  Mageste  leur 
ehasteau  de  Recollettes,  a  peyne  de  confiscation  de 
hd.  place  et  destre  punys  comme  faulteurs  des  en- 
aemys  du  Roy.  Ce  que  led.  Granyer  a  promis  et  jure 
&yre,  et  faictes  toutes  les  submissions  a  ee  neces- 
sayres  :  Presens  le  susd.  De  Maurengiers,  Anthoine 
G«4)aud,  seigneur  dOrciere,  m."  Guy  Albaric,  notayre 
et  greffier  du  bailliaige  de  Giuaudan. 

U  onziesme  dud.  mois,  auons  commande  a  François 
De  Puchault  et  Jehan  Du  Boys  saller  gecter  dans  la 
ville  dispaignac,  et  auec  les  soldatz  (|ui  y  treuueroyent 


~  4S2  — 

et  autres  a  suffizence  que  leur  seroit  loysible  leuer  et 
assembler,  garder  lad.  ville  en  lad.  obeyssance.  Et  a 
ces  fins  auons  despeche  commission  aud.  de  Puchaat 
qui  sest  charge  de  garder  lad.  ville,  et  faict  le  serement 
a  ce  necessayre.  Presens  led.  De  Maurengiers,  De 
Pierres,  Gabriel  Du  Boys. 

Le  doutziesme  dud.  mois  dapuril,  pour  obuyer  aux 
incursions  et  invasions  de  ceulx  de  la  nouuelle  oppi- 
nion  et  prétendue  religion  et  pouruoyr  a  la  garde  et 
conseruation  de  la  ville  et  chasteau  de  Chanac  en  son 
obeyssance,  daultant  que  la  companye  du  cappitaine 
Bressolles  qui  les  auoit  en  charge  se  trouuoit  desban- 
dee  et  luy  prisonnier  ez  mains  desd.  ennemys»  auons 
baille  commission  a  Anthoine  Grimaud,  du  lieu  de 
Pays,  en  Daulphine,  pour  se  gecter  auec  vingt  soldats 
dans  lad.  ville  et  chasteau  de  Chanac,  pour,  auec 
iceulx  et  les  habitans  garder  et  maintenir  lad.  ville  et 
chasteau  en  lad.  obeyssance. 

Le  tretzîesme  jour  dud.  mois  dapuril,  Pierre  Gre- 
goyre,  seigneur  de  Lambrandes,  Guillaume  Grégoire, 
et  Pierre  Astanyeres,  notayres  dispaignac,  tant  en 
leurs  noms  propres  que  de  tous  les  autres  habitans  de 
lad.  ville,  nous  ont  remonstre  quil  y  a  au  fort  de 
Quezac,  certaines  tours  encores  habitables,  desquelles 
si  lesd.  ennemys  samparoyent,  sen  pourroit  ensuyure 
la  perte  et  entyere  ruyne  de  lad.  ville  dispaignac  pro- 
chaine dud.  Quezac  de  deux  gects  darbalesle;  et  requis 
y  pouruoyr  pour  le  bien  du  seruice  du  Roy.  Et  au 
mesmos  instant  auons  mande  venyr  m.*  Blayse  Pojol 
et  Estienne  Vidal,  doyen  et  sacristain  de  lesglise  col- 
legialle  dud.  Quezac,  auxquels  et,  parlant  a  eulx,  a 
tous  les  aultres  chanoines  et  du  Chapitre  dud.  Quezac, 


—  433  — 
auons  enjoinct  de,  suyuant  larrest  donne  par  la  Court 
de  Parlement  de  Tholoze,  sur  la  conseruation  des 
places  du  ressort  dycelle,  guarder  ou  fere  guarder  en 
lobeyssance  du  Eoy  par  soldatz  et  personnes  catho- 
licques  les  tours  restans  habitables  au  fort  et  maison 
collegialle  dud.  Quezac,  ou  bien  fere  abattre  les  def- 
fences  dycelle  et  les  mectre  en  estât  que  lennemy  du 
lloy  ne  puisse  auoyr  retraicte,  a  peine  de  confiscation 
de  lad.  place  et  ses  deppendances,  et  destrc  punys 
comme  faulteurs  desd.  ennemys.  Lesquels  Pojol  et 
YidaA  nous  ont  declaire  tant  pour  eulx  que  pour  leursd, 
compaignoosque  au  moyen  des  troubles,  le  Chappitre 
dud.  Quezac  est  deuenu  si  panure  quils  ne  scauroyent 
entretenir  garnison  en  leurd.  maison,  ayant  este 
bruslee  par  lesd.  ennemys  ;  et  quant  a  la  mectre  en 
plus  grand  ruyneled.  Chappitre  nen  estoitdoppinîon, 
ains  aduenue  une  pacification  et  leur  ayant  Dieu 
donne  le  moyen  et  commodité  de  jouyr  de  leurs  be- 
neffices,  entendoyent  le  fere  reparer.  Et  non  obstant 
leur  dire,  leur  auons  reytere  la  susd.  injonction  sur  les 
peynes  que  dessus,  et  que  a  faulte  dy  auoyr  par  eulx 
satisfaict  par  tout  le  lendemain,  par  nous  y  seroit 
pourueu  a  leurs  despens,  comme  de  rayson,  Presens 
Pons  Destreicts,  Jehan  Serre  dud.  Mende,  m.«  Es- 
tienne  Du  Brueil,  notayre  de  la  ville  de  Saincte  Eny- 
mye. 

Led.  Jour,  auons  ordonne  quil  estoit  enjoinct  a 
tous  et  chacuns  les  soldatz  enroUes  et  aulcuns,  faict 
monstre  pour  le  moys  présent  soubz  la  charge  du 
cappitaine  BressoUes  tant  a  Florac  que  a  Ispaignac,  de 
fere  le  seruice  du  Roy  quils  sont  tenus  durant  led. 
mojs  en  lad,  ville  dispaignac  soubz  la  charge  du  cap- 


—  434  — 

pitaine  Puchaut;  et  ceulx  qui  seront  désarmes  se 
vîenjient  pouruoyr  promptcment  darmes  en  la  présent 
ville  de  Mende,  et,  fere  led.  semîcc  sans  abandonner 
lad.  ville  dispaîgnac  que  nesoitpar  nostre  exprès  com- 
mandement, a  peyne  destre  pendus  et  estrangles. 
Laquelle  peyne  est  aussi  enjoînct  au  premier  des 
preuosts  des  mareschaulx  et  aud.  Puchaut  et  chacun 
deulx  fere  exécuter  sans  figure  de  procès,  led.  faiet 
sommayrement  veriflSe  contre  cenlx  qui  se  treuueroût 
y  auoyr  contreucnu.  Neantmoings,  sont  faictes  def- 
fences  ausd.  soldatz  de  ne  prendre  rien  des  habitans 
de  lad.  ville,  vîures,  marchandises  ny  aultres  choses 
que  de  gre  a  gre  et  en  payant  raysonnablement  at- 
tendu qufls  sont  payes  de  leur  solde,  soubz  mesmes 
peine  ;  enjoignant  a  tous  vagabonds,  gens  sans  adaea, 
ragas  et  aultres  personnes  inutilles  qui  ne  seruent  que 
de  manger  les  prouisions  de  lad.  ville  de  partout  le 
jour  uyder  dycelleapeyne  du  fouet  et  de  bannyssement. 
Laquelle  fust  publiée  aud.  Ispaignac  le  qoinziesme 
dud.  mois,  comme  en  lacté  de  lad.  publication,  signe 
Gregoyre. 

Le  mesme  jour,  les  deux  De  Lambrandes,  6regoyf& 
et  Astanyeres,  nous  ont  faiet  entendre  que  lad.  v^ll^ 
dispaignac  est  si  panure  et  desnuee  de  prouisiott^a 
quelle  na  moyen  fourjiir  de  viures  aux  soldatz  qui  ^ 
sont  en  garnison,  si  par  nous  ne  leur  estoit  pern^%^ 
den  pouuoyr  recouurer  des  villaigeojs  circunuoisia.:s 
a  pris  honneste  et  modère.  Et  la  dessus  auons  ordom  V3 
que  pour  lauictuaillement  de  lad.  ville  dispaignac  c^^ 
ront  contraincts  despartir  et  leuer  sur  eulx,  scavol 
sur  les  habitans  de  Molynes,  froment  deux  cesti^s 
auoyne  ung  cestier,  mottons  deux;   sur  les  habit; 


—  436  — 

Des  Parros,  froment  quatre  cestîers,  auoyne  deux  ces- 
tîers,  mottons  quatre;  sur  les  habitans  de  La  Bazal- 
gette,  froment  quatre  cestîers,  aucyne  deux  eestiers, 
et  mottons  six;  sur  les  habitans  Du  Frayssinel,  fro- 
ment deux  eestiers,  mottons  quatre  ;  sur  les  habitans 
de  Hontmjrat,    froment  trois  cestîers,  auoyne  ung 
cestier,  mottons  trois;  sur  les  habitans  de  La  Borye, 
seigle  quatre  eestiers,  auoyne  ung  cestier,  mottons 
deux,  foing  six  quintaulx  ;  llloste  de  Combettes,  paille 
six  quintaulx  et  ung  motton;  sur  les  habitans  de 
Louganhes,  seigle  ung  cestier,  mottons  denx,  foing 
six  quintaulx,  paille  six  quintaulx;  sur  les  habitans 
du  Marzeil,  seigle  deux  eestiers,  paille  six  quintaulx; 
sur  les  habitans  de  Nozieres,  froment  un  cestier,  seigle 
ung  cestier,  auoine  deux  eestiers,  mottons  deux,  foing 
quatre  quintaulx,  paille  six  quintaulx  ;  Montmejean, 
froment  deux  eestiers,  mottons  deux,  auoine  deux 
eestiers,  foing  deux  quintaulx,  paille  troys  quintaulx; 
Volturargues,  auoyne  quatre  eestiers,  foing  trois  quin- 
taulx; Fraissînet,  foing  deux  quintaulx,  auoyne  quatre 
cartes;  LaRochelte,  seigle  ung  cestier,  mottons  deux; 
sur  les  habitans  des  Faulx,  seigle  un  cestier,  froment 
ung  cestier,  et  deux  mottons  ;  sur  les  habitans  de 
Byassette,  froment  quatre  cartes,  foing  deux  quin- 
taulx; sur  les  habitans  de  la  Bieysse,  froment  ung 
cestier,  auoyne  ung  cestier  ;  sur  les  habitans  de  Sa- 
lanson,  froment  ung  cestier,  avoine  ung  cestier,  mot- 
tons  deux  ;  Lo  Moly  de  Bertrande  que  tient  Pierre 
Gelade,  froment  quatre  cartes  ;  Lou  Moly  del  carme 
que  tient  Pierre  Seruiere  et  Jehan  Creyssent,  froment 
deux  cartes  ;  sur  Jacques  Molynes  des  Badieux,  seigle 
dix  cartes,  foing  six  quintaulx  ;  sur  les  habitans  du 


—   436  — 

Mas  André,  froment  deux  cestiers,  avoine  uDg  cestier, 
motions  deux;  sur  les  messieurs  du  Chapitre  de 
Quezae,  froment  deux  cestiers,  seigle  deux  cestiers, 
auoine  deux  cestiers  ;  sur  les  babitans  de  Quezac,  fro- 
ment deux  cestiers  ;  sur  les  babitans  de  la  Conidamjne, 
froment  ung  cestier,  auoyne  quatre  cartes,  motions 
deux;  sur  les  babitans  de  la  Cisterna»  froment  ung 
cestier,  mettons  deux;  sur  les  babitans  de  Vallongue, 
froment  deux  cestiers,  auoine  doutze  cartes,  mettons 
trois  ;  et  icelles  quantités  de  bled,  auoyne,  mettons, 
foing  et  paille  apporter  et  remectre  dans  lad.  ville 
dispaignac,  reuenans  a  trente  six  cestiers  deux  cartes 
froment,  treize  cestiers  deux  cartes  seigle,  dixneuf 
cestiers  auoyne,  quarante  troys  mettons,  trente  quin- 
taulx  foing  et  vingt  sept  quintaulx  paille,  ez  mains  de 
m.^  Guillaume  Gregoyre  et  Antboine  Gerssier,  babi- 
tans dud.  Ispaignac,  en  payant  par  eulx  a  rayson  de 
troys  liures  quinze  soulz  le  cestier  froment,  trois 
liures  le  cestier  seigle,  trente  seuls  le  cestier  auoyne, 
mesure  dispaignac,  vingt  cinq  soûls  chacun  motten 
gras,  cinq  seuls  pour  quintal  foing;  lesquels  Gregoyre 
et  Corssier  conserueront  ycelles  quantités  pour  la 
munition  de  lad.  ville  et  nourriture  des  soldatz  y 
establis  en  garnison  et  leurs  montures,  sans  fraude, 
et  aduenant  une  nécessite  et  non  autrement. 

Le  quatorziesme  dud.  mois  dapuril,  auons  escript 
a  Pierre  De  Roquefeuil,  sire  Du  Pinet,  cappitaine  dud. 
La  Canorgue,  commander  au  Commandeur  du  Puech 
Banassagues,  ou  ses  rentiers,  de  bien  et  fidellement 
garder  ou  fere  garder  la  tour  dud.  Puech,  et  y  mectre 
nombre  suflizant  de  soldatz  catholicques,  pour  la  cen- 
seruer  en  lobeyssance  du  Roy,  a  peine  de  confiscation 


—  437  — 

de  la  place  et  de  respondre  des  dommaiges  et  intbe- 
rests  que  les  subjects  de  Sa  Mageste  en  pourroyent 
souffrir.  Et  aussi  auons  escript  a  Damoiselle  Jehanne 
de  Montesquieu  de  fere  fayre  semblable  garde  aux 
chasteaux  et  maisons  de  La  Parade  et  Du  Planhol 
soubz  mesmes  peynes. 

Le  vingtiesme  jour  dud.  mois  dapuril,  le  susd.  De 
Roquefueil  nous  a  enuoye  lacté  de  commandement  par 
lay  foit  a  m.*  Gabriel  Rostaing,  baille  de  La  Canorgue 
et  rentier  du  susd.  Commandeur  du  Puech,  signe 
Meynadier,  notayre,  du  jour  dhier»  de  teneur;  lan 
mir,  etc. 

*   Led.  jour  auons  receu  commission  de  Monseigneur 
le  Duc  dÂnjou,  fraire  du  Roy,  et  lieutenent  gênerai 
représentant  sa   personne  par  tout  son  royaulme, 
dressée  au  Bailly  de  Giuaudan,  ses  lieutenens  et  a 
nous  pour  imposer  tous  les  deniers  necessayres  pour 
le  faict  de  la  guerre,  du  premier  jour  du  présent  mois, 
signe  :  Henry;  et  par  mond.  Seigneur  :  Ruze;  a  scel 
pendant  de  cire  rouge,  estans  de  teneur  :  Ilenry,  frère 
du  Roy,  Duc  dÂnjou  et  de  Bourbonnays,  et  son  lieu< 
tenant  gênerai,  représentant  sa  personne  par  tout  son 
royaulme  et  pays  de  son  obeyssance,  a  nostre  cher  et 
bien  aime  le  Seigneur  De  Ceneret,  chiuallier  de  lordre 
du  Roy,  nostred.  Seigneur  et  Frère,  et  lieutenant  gê- 
nerai de  Sa  Mageste  au  pays  de  Giuaudan  en  labsence 
de  nostre  très  cher  et  bien  aime  cousin  le  Seigneur  de 
Dampuille  ,   mareschal  de  France,   le   Seigneur  de 
Joyeuse,  Bailly  de  Giuaudan^  et  ses  lieutenans  et  a 
chacun  deulx  si,  comme  a  luy,  appartiendra,  salut  et 
dilection.  Gomme  pour  la  garde  et  conseruation  du 
pais  de  Giuaudan  en  lobeyssance  du  Roy  nostred.  Sei- 


—  438  — 

gneur  il  ayt  este  par  cy  devant  ordonne  le  nombre  de 
huict  cens  hommes,  lesquels  despuis  avoyent  par  luy 
este  reduicts  au  nombre  de  troys  cens  hommes  de 
guerre  a  pied,  comme  suffizant  pour  la  garde  et  con- 
seruation  des  places  et  chastaulx  forts  estans  en  ycal- 
luy;  pour  le  paiement  desquels  trois  cens  hommes  il 
seroit  besoing  pour  le  souUaigement  des  finances  du 
Roy,  nostre  Seigneur  et  Frère,  mectre  et  leuer  sur  les 
subjects  de  Sa  Mageste,  habitans  dud.  pays,  et  quil  se- 
roit raysonnable  charger  de  ceste  despence  ceulx  de  la 
nouuelle  religion,  comme  estans  cause  de  la  calamité 
et  ruyne  aduenue  en  ce  royaulme,  et  en  deschai^er 
entièrement  les  bons  et  fidelles  subjects  de  Sa  Mageste. 
Nous,  a  ces  causes,  voulions,  vous  mandons  et  très 
expressément  enjoignons  quc|vous,  ou  lung  de  vous, 
ayez  a  mectre,  sus  imposer  et  leuer,  appelle  auec 
vous  le  procureur  du  Roy,  nostred.  Seigneur,  et  les 
principaulx  merehans  et  habitans,  gens  de  bien  et  ca* 
tholicques  des  villes  dud.  pays  de  Giuaudan  sur  tous 
et  chacuns  les  habitans  dud.  pais,  estans  de  la  oou- 
uelle  religion,  la  somme  a  quoy  se  peuuent  monter  les 
payemens,  soldes,  estats  et  appoinctemens  desd.  trois 
cens  hommes.  Scauolr  est  pour  ce  quil  leur  est  deu 
par  le  passe  et  ce  quil  leur  sera  deu  pour  laduenir  et 
durant  le  temps  quils  feront  le  seruice  sellon  les  estats 
qui  en  ont  este  faicts  et  dresse  par  cydevant,  auec  les 
frais  et  despens  quil  conuiendra  fere  pour  la  leuee 
desd.  deniers,  leplus  justement  et esgallement  que  fere 
se  pourra  et  a  la  moindre  (oulle  et  oppression  des 
subjects  de  sad.  Mageste;  et  ce,  seullement  dui-aotle 
temps  quil  sera  necessayre  tenir  aud.  pais  lesd.  gens 
de  guerre.  Et  les  deniers  dessusdîcts  ferez  recepuoir 


—  439  — 

parle  recepueur  ordiuajrre  de  nostred.  Seigneur  au 
pais  de  Giuaudan  ;  et  après  estre  par  luy  receus  lesd. 
deniers,  iceulx  ferez  mectre  ez  mains  du  trésorier  de 
lextraerdinayre  des  guerres^  ou  son  commis,  pour 
estre  par  luy  faict  le  payement  ausd.  gens  de  guerre 
en  présence  des  oommissayres  et  conterolleurs  qui 
seront  commis  par  nous,  nostred.  cousin  le  Mareschal 
de  DampuiUe,  le  Sire  De  Joyeuse,  ou  ledl  De  Ceneret 
a  fera  les  monstres  dycelles,  esquelles  nous  voulions 
les  consuls  des  villes  dud.  pais  et  procureur  du  Roy  au 
principal  siège  dycelles  estre  assistans,  afin  deviter  les 
firaudes,  abuz  et  larrocins  qui  se  y  peuuent  commec- 
tre;  contraignant  ou  faisant  contraindre  au  payement 
desd.  sommes  chacun  des  cottises  leur  quotte  part  et 
pourtion  par  toutes  voyes  et  manyeres  deues  et  ray- 
sonaables  et  comme  pour  les  propres  deniers  et  af- 
(ayres  du  Roy  nostred.  Seigneur,  nonobstant  oppo- 
sitions ou  appellations  quelconques  et  sans  préjudice 
dycelles  pomr  lesquelles  ne  voulions  estre  diffère  et  en 
rapportant  ces  présentes  par  led.  recepueur  ordinayre 
auec  les  estais  dessusd.  et  récépissés  dud*  trésorier  de 
lextraordinayre  des  guerres  tout  ce  que  paye  ycelluy 
reeeueur,  baille  et  delliure  aura  este  aud  trésorier 
de  lextraordinayre  pour  raison  de  oe  que  dessus,  luy 
sera  passe  et  alloue  en  la  despence  de  ses  comptes  et 
rabattu  de  sa  recepte  par  nos  ehers  et  bien  aimes  les 
Seigneurs  des  Comptes  a  Paris  ;  ausquels  nous  man- 
dons ainsi  le  fere  sans  desficulte.  Donne  au  camp  de 
Aigre,  le  premier  jour  dauril,  lanmil  cinq  cens  soixan- 
te neuf,  Henry.  Par  mond.  Seigneur  :  Ruze.  Lesquelles 
auons  présentées  a  Albert  De  Fredaud,  bailly,  et  en- 
joinct  de,  par  laduisde  messieurs  les  commis  et  dep- 


é 


—  440  — 

putes  dud.  pays,  faire  emprunt  sur  ceulx  de  la  re- 
ligion dud.  pays  jusques  a  la  somme  de  vingt  neuf  mil 
liures  tournois,  et  qualité  guardee,  pour  subuenyr  aux 
frais  de  lextraordinayre  de  la  guerre,  et  en  fera  fayre 
la  leuee.  Ce  que  led.  Bailly  a  offert  fere  suyuant  la 
volunte  et  commission  de  mond.  Seigneur,  qui  la 
receue  auec  honneur  et  reuerance. 

Le  vingt  troysiesme  jour  dud.  mois  dapuril,  la  susd. 
De  Montesquieu  nous  a  faict  responce  par  une  sienne 
lettre,  de  teneur  :  Monseigneur,  jay  receu  une  lettre 
contenant  que  je  fisse  mectre  garnison  au  chasteau  de 
Planhol  et  de  La  Parade,  dont  quant  a  celluy  de  La 
Parade  ou  je  me  tiens,  en  feray  faulte  le  fere  garder 
en  lobeybsance  du  Roy  et  vostre,  et  quant  celluy  du 
Planhol,  monsieur  le  Bailly,  a  commis  séquestre,  le- 
quel ne  veulx  empêcher  pour  me  rendre  toujours 
obeyssant  a  la  Mageste  du  Roy,  et  vous  prie  croyie 
quil  ny  a,  comme  me  semble,  damoyselle  en  France 
que  de  meilleur  cueur  vous  voulcisse  fayre  seroice 
dune  aussi  bonne  volunte,  que  supplieray  vostre  Sei- 
gneurie accepter  mes  treshumbles  recommandations 
a  vos  bonnes  grâces;  priant  Dieu,  Monseigneur,  vous 
donner  en  saincte,  heureuse  et  longue  vie  a  vostre 
maison  de  La  Prade,  ce  vingt  troysiesme  apuril  mil 
cinq  cens  soixante  neuf;  Vostre  très  humble,  Jehanne 
De  Montesquieu. 

Leraesmesjour,  a  Monde  et  dans  la  maison  de  la 
precemptorye,  informe  que  les  ennemys  du  Roy  se 
veullent  gecter  et  emparer  dans  la  maison  et  tour  du 
Planyol  lez  La  Malene,  appartenant  à  Maffre  et  Pierre 
De  Montesquieu,  fraires,  qui  tiennent  le  parti  desd. 
ennemys  pour  le  jourdhuy;  pour  a  ce  obuyer,  auons 


—  441  — 

enjoinct  et  enjoignons  a  m.""  Jehan  Comitis  de  Saincte 
Enymye,  séquestre  des  biens  desd.  De  Montesquieu, 
ordonne  que  le  Bailly  de  Giuaudan  suyuant  la  commis- 
sion du  Roy  a  lui  dressée  de  se  gecter  dans  lad.  maison 
et  tour  du  Planyol  et  toutes  aultres  appartenans  aus- 
susd.  (De  Montesquieu,  auec  les  forces  dbommes  ca- 
tholicques,  bons  et  fidelles  subjects  dud.  Seigneur 
necessayres,  et  les  conserver  a  lobeyssance  du  Roy  ; 
Et  ce,  a  peyne  de  confiscation  desd.  places  et  de  res- 
pondre  en  son  propre  et  piiue  nom  de  tous  les  incon- 
uenients  quen  pourroyent  aduenyr  tant  au  seruice  du 
Roy  que  aux  subjects  de  Sa  Mageste,  et  destre  puny 
comme  faulteur  des  ennemys;  et  aud.  effect  fournir 
et  auancer  le  necessayre  pour  la  nourriture  et  entrete- 
nement  des  solda tz  quil  y  mectra  ;  saulf  a  luy  rebattre 
et  tenyr  en  compte  sur  les  premiers  fruicts  desd.  biens 
quil  recepura  et  lors  de  son  compte.  Ce  quest  enjoint 
aud.  Bailly  et  a  tous  aultres  quappartiendra  fere  sans 
diffieulte.  Lequel  Comitis  a  dict  nauoir  moyen  fayre 
lad.  auance  pour  ce  quil  n a  encore  rien  receu  desd. 
biens.  Toutesfoys  obeyssant  aud.  commandement,  a 
offert  et  sest  charge  de  la  garde  de  lad.  maison  et  tour 
du  Plaohiol  en  lobeyssance  du  Roy  auec  quatre  soldatz 
quil  prendra  ;  declairant  quil  ne  demande  que  vingt 
liures  par  moys  pour  la  nourriture  et  entretenement 
desd.  quatre  soldatz  quil  admenera  a  la  charge  susd. 
Et  de  ce,  a  faictes  les  submissions  necessayres  comme 
pour  les  affayres  et  service  propres  du  Roy.  Presens  : 
nobles  Claude  De  Molette,  seigneur  de  Morengiers, 
Albert  De  Fredaud,  seigneur  de  Salles,  Philippes  De 
Robert,  sire  de  Boysuerdun,  bailly  de  Giuaudan. 
Le  vingtquatriesme  jour  dud.  mois  dapuril,  daultant 

30 


—  i^w  — 

que  depuis  h  prinse  et  inuasion  de  la  ville  de  Florae, 
les  ennemys  ont  faict  et  font  and.  Florae  plusieurs 
assemblées  et  entreprinses  pour  soy  amparer  des  villes 
catholicques  du  présent  pays,  les  trouuant  desnuees 
de  forces  a  raison  de  desbandement  de  la  companye 
du  cappitayne  Bressolles  qui  en  auoit  les  aulcunes  en 
garde,  auons  expédie  commission  a  Philippes  De  Ro- 
bert, bailly  de  Giuaudan,  pour  fere  leuee  de  deux  cens 
hommes  de  guerre  a  pied  francojs  pour  après  estre 
desparlis  par  nous  en  garnison,  ou  aultrement  em- 
ployés pour  le  seruice  du  Roy,  comme  verrions  a  fere  ; 
pourtant  commandement  de  viure  et  fere  viure  les 
soldatz  doulcemént  et  modestement  et  sans  foller  les 
subjects  du  Roy;  ce  quil  a  promis  et  sestsoubzmis 
fere. 

Le  vingt  sep tiesme  dud.  mois,  auons  baille  mande- 
ment aud.  trésorier  pour  payer  a  m.*  Jehan  Carel, 
nostre  dispensier,  la  somme  de  cinq  cens  liures  a  nous 
ordonnée  par  lesd.  des  Estasts  du  pays  pour  nos  es- 
tasts  et  entretenement  et  de  nostre  train  et  suytte 
pour  le  présent  mois  dapuril. 

Le  vingt  buictiesme  dud.  mois,  veue  certaine  re- 
queste  a  nous  présentée  par  les  habitans  de  Plan- 
champ  et  Chasornhes  pour  euiter  les  incursions,  in- 
uasions,  pilleryes  et  massacres  que  journellement 
lesd.  ennemys  du  Roy  qui  occuppent  Villefort  et  aul- 
tres  commectent  sur  les  bons  et  fidelles  subjects  du 
Roy,  aurions  ordonne  quil  est  enjoinct  a  Charles  De 
Molette,  sire  de  Felgeyrolles  et  de  Planchamp  de  a 
toute  dilligence  se  gecter  dans  sond.  chasteau  de  Plan- 
champ,  auec  tel  nombre  de  soldatz  catholicques  quil 
verroit  estre  necessayres  pour  résister  ausd.  ennemys; 


—  443  — 
oonseruer  lad.  place  en  lobeyssance  de  Sa  Mageste, 
sur  les  peines  contenues  en  ses  edicts  et  arrests  de  la 
souueraîne  Court  de  Parlement  (\e  Tholoze.  Et  a  ces 
fins,  luY  auryons  enuoye  nostred.  ordonnance  en 
forme  par  lesusd.  Sire  De  Maurengiers,  son  frère,  qui 
sest  charge  la  luy  fayre  tenyr.  Par  laquelle  luy  auons 
aussi  donne  pouuoir  et  mandement  de,  sans  consé- 
quence ne  préjudice  des  droicts  des  aultres  sei^^neurs 
circumuoysins,  constraindre  pour  le  seruiee  de  Sad. 
Mageste  les  habitans  des  lieux  dalentour,  et  fayre  guet 
aud.  chasteau  ;  et  aussi  sassembler  a  son  de  tocques- 
cin,  cry  dallarme  ou  aultrement  pour  courir  suz  lesd. 
ennemys  trouues  assembles  en  armes,  les  rompre  et 
deffayre  suyuant  lesd.  edict  et  arrest,  ausquels  luy 
auons  deifendu  et  ausd.  habitans  de  contreuenyr,  ny 
soubz  ce  prétexte  user  daulcunes  pilleryes  ou  maluer- 
sations  sur  les  subjects  du  Roy;  ains  fere  letout  a  leur 
plus  grand  soullaigement  et  auantaige. 

Le  vingtneufuiesme  jour  dud.  mois  d^apuril,  auons 
ordonne  estre  paye  a  Claude  Jehan,  habitant  dcMende, 
la  somme  de  quatre  liures  dixsouls  pour  ses  despences 
et  vaecations  exposées  allant  et  reuenant  en  la  ville  de 
Roddez  et  Villefranthe  de  Rouergue  pour  entendre  ou 
estoyent  les  Vicomtes  et  leurs  desseings;  et  sur  ce, 
despeche  nostre  ordonnance  au  trésorier  de  lextraor- 
dinayre. 

Le  cinquiesme  jour  du  mois  de  may,  auons  ordonne 
que  monstre  seroit  faicte  et  payement  a  la  companyc 
du  cappitaine  Boysuerdun  estant  en  garnison  pour  le 
seruiee  du  Roy  au  présent  pays  de  Giuaudan,  de  deux 
cens  hommes  de  guerre  a  pied  francoys,  sa  personne 
et  ses  officiers  comprins,  reuenant  suyuant  nostre  pre* 


—  4M  — 

cèdent  estât  a  deux  nnl  cent  dix  sept  lîures  tournois  ; 
a  quatorze  hommes  de  guerre  a  pied,  estans  en  gar- 
nison en  la  ville  de  Ghanac  soubz  la  charge  et  con- 
duyte  du  cappitayne  Grimaud,  sa  personne  y  corn- 
prise,  huict  vingts  sept  liures  tournois;  a  soixante 
ung  aultres  hommes  de  guerre  estaas  en  garnison  en 
la  ville  dispaignac  soubz  la  charge  du  cappitaine  Pu- 
chaut,  sa  personne  et  ses  officiers  comprins,  la  somme 
de  six  cens  quatre  vingts  cinq  liures  tournois;  et  a 
vingt  six  aultres  hommes  de  guerre  estans  en  garnison 
en  la  ville  de  La  Canorgue,  soubz  la  charge  du  cappi- 
taine Roquefueil,  la  somme  de  deux  cens  quarante 
cinq  liures  tournois,  pour  leur  nourriture,  soulde, 
estats,  appoinctemens  et  entretenemens  dung  rooys 
entyer,  commence  le  premier  jour  du  présent  mois  et 
finissant  le  dernier  jour  dycelluy  ;  au  susd.  Francoys 
De  Pierres,  commissayre,  quarante  lîures  tournois;  a 
m.*  Jehan  Des  Estreicts,  conterolleur  extraordînayre, 
trente  liures  tournois  et  a  m.«  Claude  Achard,  nostre 
maistre  des  requestes,  la  somme  de  quarante  livres 
tournois  pour  leurs  taxations  dud.  mois;  et  a  cest 
eifect  auons  delliure  lestât  au  susd.  De  Petramol,  ou 
son  commis. 

Leseptiesme  jour  dud.  mois  de  may,  certains  jours 
auparauant  ayant  eu  aduertissement  comAie  les  en- 
nemys  du  Roy  et  du  repoz  public  sestoyent  assembles 
au  Pont  de  Montuerd  et  aultres  lieux  de  la  montaigne 
de  la  Lozère  pour  sacheminer  surprendre  et  mectre 
hors  lobeyssance  du  Roy  la  tonr  et  chasteau  dAllenc, 
appartenant  a  noble  Eymar  De  Rochemeure,  sire  Du 
Besset.  Pour  a  ce  les  empêcher,  auryons  donne  man- 
dement au  cappitaine  Boysuerdun,  auec  tel  nombre 


—  445  — 

de  soldatz  quil  verroit  estre  de  besoiug,  saller  gecler 
aud.  lieu,  comme  aaroit  faict  ;  et  des  yer  escript  aud. 
Seigneur  Du  Besset,  pourueoyr  a  lad.  garde.  Qui  aous 
auroit  escript  eslre  prest  fere  son  debuoyr,  par  m.* 
Jehan  Richard,  dict  Coronnat  et  Barthélémy  Laurens, 
son  seruiteur.  Parlant  ausquels,  veue  sad.  lettre,  luy 
aurjons  enjoinct  de,  suyuant  la  volunte  du  Roy  et 
arrest  de  la  Court  de  Parlement  de  Tholoze  sur  ce 
faict,  tenir  a  bonne  et  seure  garde  lad.  place  dAllenc, 
ensemble  ses  subjects;  et  aud.  effect  y  mectre,  esta- 
blir,  ordonner  et  entretenir  tel  nombre  dhommes  ca- 
tholicques  quil  verroit  estre  de  besoing,  sur  les  peynes 
contenues  aud.  arrest.  Et  neantmoings  luy  auons  per- 
mys  et  permectons  contraindre  et  fere  contraindre 
tous  et  chacuns  les  subjects  de  lad.  place  luy  doibvans 
guet  et  autres  villaiges  circumuoisins,  de  fayre  led. 
guet,  par  tour  aud.  chasteau  tant  que  la  nécessite  du- 
rera, comme  pour  les  propres  aflfayres  du  Roy.  Les- 
quels Richard  et  Laurens  se  sont  charges  en  aduertir 
led.  Seigneur  Du  Besset;  et  ce  pendant  suyant  nostre 
commandement  quils  salloyent  gecter  dans  led.  chas- 
teau, ou  leur  avons  enjoinct  bien  fere  leur  debuoir. 
Ce  quils  ont  promis  fere  pour  le  bien  et  seruice  du 
Roy. 

Le  dixiesme  jour  dud.  mois  de  may,  en  la  ville  de 
Maruejols  et  dans  la  maison  du  Seigneur  dlnosses, 
Jehan  Grangier,  seigneur  de  Larcis,  nous  a  faict  en- 
tendre comme  les  ennemys  du  Roy,  estans  de  la  re- 
ligion prethendue  reformée,  se  veuUent,  comme  il  a 
este  aduerty,  saisir  de  la  tour  de  Sainct  Germain  du 
Telh,  luy  appartenant,  quest  ung  lieu  fort  et  tel  que 
si  lennemy  y  estoyt  une  foys,  nen  pounoit  eslre  lire 


y 


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>i  ^    C^j 


—  44«  — 

sans  le  canon,  qui  tourneroit  au  grand  préjudice  du 
seruice  du  Roy  et  interests  du  pays ,  et  quil  ne  peult 
entendre  a  la  garde;  que  nous  lauons  charge  se  teniret 
guarder  le  fort  de  Recolleltes;  nous  requérant  ordon- 
ner pour  la  guarde  dud.  lieu  les  prebtres  et  villaigeoys 
circumuoysins  estrecontraincts.  Quoy  entendu,  auons 
enjoinct  aud.  Grangier  suyuant  la  volunte  du  Roy  et 
arrest  de  la  Court  de  Parlement  de  Tholoze  de  fere  ou 
fayre  fere  garde  de  lad.  tour  de  Sainct  Germain  par 
soy  ou  aultruy  et  par  personnaiges  de  qualité  requise, 
en  lobeyssance  du  Roy,  sur  les  peynes  y  contenues. 
Et  aud.  elfect,  luy  auons  donne  pouuoyr  comme  pour 
les  propres  affayres  du  Roy,  contraindre  ou  fere  con^ 
traindre  tant  les  ecclesiasticques  que  aultreshabitans 
dud.  lieu  et  enuyrons,  a  fere  guet  et  guarde  aud.  lieu 
de  nuiet  et  de  jour,  tant  que  le  seruice  du  Roy  se  pré- 
sentera ;  sans  conséquence  ny  préjudice  des  droicts 
des  autres  seigneurs  y  pounans  auoir  întherests  ;  et 
de  tout  ce  que  se  présentera  nous  informer  pour  y 
remédier  en  nostre  pouuoyr,  a  peyne  de  rébellion  et 
desobeyssance  au  Roy  et  aultres  arbitrayres. 

Le  mesme  jour  auons  enjoinct  a  m/  Jehan  Bascle» 
juge  de  Maruejoulz,  nous  certiflSer  du  debuoyr  quil  a 
faict  pour  lexecution  de  leedict  faiet  par  le  Roy  sur  la 
vente  des  biens  périssables  de  ceulx  de  la  religion 
prethendue  reformée,  et  de  lordonnance  du  Seneschal 
de  Beaucayre  a  luy  sur  ce  enuoyce.  Qui  nous  a  res- 
pondu  estre  en  continuelle  dîUigence  enquérir  et  ve- 
rifBer  qui  sont  ceulx  qui  sont  subjects  ausd.  edict  et 
ordonnance  et  nous  en  oertiffier  deuement,  a  peyne  de 
prîuation  de  son  oflice,  et  de  mil  Hures  tournois  en 
son  propre  et  priue  nom;  laquelle,  a  faulte  de  ce 


~    447  — 

fayre,  luy  auous  déclarée.  Ordonnant  quil  en  seroit 
faicteredde  lesd.  trois  jours  passes,  et  luy  contrainct 
au  payement  dycelle  par  corps.  Presens,  Jehan  Prelle; 
Pierre  Jouue,  seigneur  du  Mazet. 

Le  mesme  jour  auons  donne  commission  et  pouuoir 
a  Jehan  Brunenc,  sieur  De  La  Cornilhade,  cappitaine 
par  nous  estably  pour  la  guarde  du  chasteau  de  Prades, 
de  pouuoir  contraindre  et  fere  guet  et  garde  de  nuict 
et  de  jour,  et  par  tour,  en  armes,  ainsin  que  par  luy 
seroit  aduise  et  suyuant  la  nécessite  aud.  chasteau  de 
Prades,  tous  et  chacuns  les  manans  et  habitans  dud. 
lieu  et  mandement  de  Prades,  par  mulctes  et  amendes  : 
la  première  de  dix  soûls,  la  seconde  de  cent  soûls,  et  la 
troysiesme  de  dix  liures;  et  quil  pourroit  détenir  pri- 
sonniers les  defaillans  jusques  a  lentier  payement 
degd.  amandes.  Et  ou  par  quatriesme  foys  recidiue- 
royent  en  leur  contumace,  actendu  quil  est  question 
du  seruice  du  Roy,  quils  seroyent  mis  au  carcan  pour 
trois  heures,  banys  dud.  mandement  et  punys  des 
astres  peynes  quil  trouueroit  le  cas  mériter. 


Réclamation  de  trois  des  Ordres  Mendians  de  Marrejols  sar  les  pertes 
qae  lear  ont  fait  éprourer  les  réformés  ;  l'église  des  Dominicains 
lear  est  assignée  pour  y  faire  leors  offices  en  attendant  que  leurs 
églises  respectires  soient  rétablies.  —  Jean  Crécy,  chanoine  de 
Marrejols,  lieutenant  du  capitaine  de  la  yille,  maintenu  dans  la 
jouissance  de  ses  rerenas  de  chanoine  tant  que  sa  charge  de  lieu- 
tenant Toccupera.  —  Ordre  aux  consuls  de  St-Chélj  d'amener 
les  nommés  Allier  et  De  Fabrica,  soldats  de  l'armée  de  Condé, 
retirés  à  St-Ghély.  —  Procédure  pour  un  mulet  rolé  par  les  ré- 
formés à  Mathieu  Pontier,  des  Chanials.  —  Annulation  de  Télec- 
tion  consulaire  ée  Ste-Ënimie,  où  se  trouvaient  désignés  comme 
consuls  on  paralytique  et  un  octairénaife,  tous  deux  illetlréf:.  — 


/ 


—  448  — 

NouTeaai  ordres  poor  presser  la  rente  des  biens  des  réformés  qai 
ont  pris  les  armes,  et  défense  à  qui  qoe  ce  soit  de  s'en  approprier 
le  moindre  fruit.  —  Logement  des  soldats  chez  les  habitans  par 
bolUttu  et  atUeguettêi  ;  détail  de  ce  qae  les  babitans  doirent  lear 
fournir.  —  Formule  d'engagement  de  Jeanne  Dolmières,  damoi" 
selle  de  Recoulettes,  et  de  ses  deux  61s,  pour  la  gtrde  de  la  tour 
et  château  de  Recoulettes.  —  Le  Baron  se  dirige  vers  St-Floar 
pour  conférer  arec  Damyille  ;  D'Apchier  lui  ferme  les  portes  de 
St-Chély  ;  incidens  de  cette  aflbirc.  —  Noureau  règlement  pour  la 
garde  de  Monde. 

Le  unziesme  dud.  mois  de  may,  sur  la  requeste  a 
nous  présentée  par  les  religieux  des  trois  couuents 
mendians  de  Maruejolz  tendant  a  reintegrande  reedif- 
fication  de  leurs  églises  et  pour  auoyr  lieu  pour  fere  le 
seruice  diuin,  auons  ordonne  que,  faicte  sommayre 
veriffication  de  la  pierre,  boys  et  aultres  choses  dont 
les  supplians  ont  este  expolies,  ou  leurs  couuens,  par 
deuant  le  premier  magistrat  sur  ce  requis  ;  si  sont  en 
nature,  en  seront  réintègres  et  a  ce  fere  constraincts 
tous  ceulx  qui  pour  ce  seront  a  contraindre  par  toutes 
voyes  deues  et  raysonnables,  et  arrestation  de  Teurs 
personnes,  si  mestier  est  ;  et  au  surplus  enquis,  pour, 
linquisition  faicte,  deuers  nous  remise,  y  estre  proueu. 
Et  ce  pendant  les  supplians  feront  le  seruice  diuin  par 
ensemble  ou  séparément  en  leglise  des  Jacopins  jus- 
ques  aultrement  estre  porueu.  Enjoignant  aud.  ma- 
gistrat procéder  a  lad.  reintegrande  et  inquisition  a 
toute  dilligence,  et  au  procureur  du  Roy  ou  son  sub- 
stitut y  tenir  la  main  a  peyne  de  mil  liures  tournois. 

Led.  jour,  sur  aultre  requeste  présentée  par  m.® 
Jehan  Crecy,  chanoyne  en  leglise  collegialle  Nostre 
Dame  de  la  Charce  en  la  ville  dud.  Maruejolz,  auons 
ordonne  quil  est  deffendu  aux  nommes  en  la  requeste 


—  449  - 

de  doresenauant  punctuer  le  suppliant,  moings  lem- 
pecher  a  la  perception  et  jouyssance  des  fruîcts  de  sa 
chanoinie  soubz  prétexte  des  defaulds  par  luj  faicts  en 
lad.  église  au  seruice  diuin*et  heures  canonicques 
depuis  quil  a  este  ou  sera  cj  après  en  la  charge  de 
lieutenent  de  cappitaine  de  lad.  ville  employé  pour  le 
seruice  du  Roy  et  conseruation  dycelle  en  son  obejs- 
sance,  a  peyne  de  mil  liures;  enjoignant  aud.  sup- 
pliant fera  lad.  seruice  lorsquil  sera  hors  lad.  charge 
ou  ne  sera  occuppe  pour  ycelle,  sujuant  les  saincts 
décrets  et  coustume  ancienne  de  lad.  église. 

Le  vingt  ungiesme  jour  dud.  mois  de  may,  les  con- 
suls de  la  ville  de  Ghanac  nous  ont  présente  requeste 
sur  la  réduction  de  la  garnison  establie  aud.  Ghanac 
sur  laquelle  auons  reduicte  y  celle  garnison  a  doutze 
soldats  estraingîers  arcquebuziers  a  pied,  et  quil  seroît 
inthime  aud.  Grimaud  cappitaine. 

Le  vingt  sixiesme  dud.  mois  de  may,  auons  baille 
mandement  au  susd.  trésorier  pour  bailler  et  delliurer 
au  susd.  Carel,  nostre  despencier,  la  somme  de  cinq 
cens  liures  tournois,  a  nous  ordonnée  par  lesd.  des 
Estats  du  présent  pays  pour  nostre  estât,  nourriture 
et  entretenement  de  nos  personne,  trein  et  suytte 
durant  le  présent  mois  de  may. 

1«  vingt  neufîesrae  jour  dud.  mois  de  may,  a  raison 
de  quelque  différant  suruenu  entre  les  soldatz  de  la 
companye  dud.  De  Boysuerdun  et  aulcuns  des  habitans 
de  lad.  ville  de  Mende  quelques  jours  auparauant, 
pour  euiter  a  une  sédition  quen  pourroit  yssir,  aurions 
faict  acheminer  le  susd.  De  Puchaut  auec  sa  trouppe 
estant  aud.  Ispaignac  en  lad.  ville  de  Mende  ;  ou 
esUnt,  se  seroit  charge  bien  garder  la  ville.  Et  par 


—  450  — 

niesmes  moyen,  nous  estant  achemine  aud.  Ispaignac, 
auryons  installe  led.  De  Boysuerdun  et  sa  companye 
en  garnison,  ensemble  ez  villes  de  La  Canorgue  et 
Saincte  Enymye;  lesquelles  villes  led.  De  Boysuerdun, 
le  mesme  jour  estant  aud.  Ispaignac  et  dans  la  maison 
de  Pierre  Gregoyre,  sire  de  Lambrandes»  se  seroit 
charge  garder  fidellement  en  lobeyssanee  du  Roy,  les 
nous  rendre  toutes  et  quantes  foys  en  seroit  requis  en 
lad.  obeyssance,  et  bien  verser  en  y  celles  auec  les 
soldatz.  Et  de  ce,  ont  lesd.  De  Puchant  et  Boysuerdun 
faictes  les  submissions  necessayres.  Presens  lesd. 
Gregoyre  ;  Francoys  de  Pierres  et  plusieurs  aultres. 

Led.  jour,  en  lad.  ville  de  Maruejoulz  et  dans  la 
maison  du  susd.  Du  Mazet,  illec  estant  Francoys 
Constant,  habitant  du  lieu  de  Sainct  Chely,  lauons 
enquis  si  Francoys  de  Fabrica^et  aultre  nomme  OUyer 
despuis  quils  sont  venus  de  lad.  armée  se  sont  retires 
et  habitent  aud.  Sainct  Chely  librement,  presens, 
voyans,  et  non  contredisans  tant  le  seigneur  dApchier 
que  ses  officiers  et  tous  les  aultres  hahitans  de  lad. 
ville.  Quoy  entendu,  auons  escript  ausd.  officiers  et 
consuls  dud.  Sainct  Chely  de  incontinent  sesaysir  des 
personnes  desd.  De  Fabrica  et  Ollier,  et  les  jsk)us  con- 
duyre  et  admener  a  seure  garde  dans  huictaine,  a 
peyne  de  desobeysssance.  Laquelle  lettre  led.  Constant 
a  prinse  et  sest  charge  fere  tenir  ausd.  officiers.  Pre- 
sens Baptiste  De  Chappelleu,  sire  de  La  Vigne  ;  Ber- 
trand De  Monstuejouls,  seigneur  de  La  Caze  ;  Pierre 
Jouue,  seigneur  du  Mazet;  m.®  Claude  Achard,  juge 
dud.  Monde. 

Led.  jour  dud.  mois  de  may,  en  la  ville  de  Mende 
et  dans  la  maison  de  ta  preeemptorie,  De  Roquefueil 


r\ 


—  451  - 

prieur  et  conseigneur  de  La  Canor^ue,  Gillibert  Ma- 
lian,  seigneur  de  Grandiac,  et  Jehan  Massier,  appothi- 
cayre,  principaulx  babitans  de  lad,  ville  de  La  Canor- 
gue,  et  Pierre  de  Roquefueil,  seigneur  du  Pinet,  cappi- 
taine,  commandant  en  nostre  absence  en  lad.  ville, 
lesquels  tous  ensemble  pour  euiter  a  aultre  garnison 
estraingiere,  et  pour  le  bon  contentement  quils  ont 
heu  cy  deuant  de  celle  qui  y  est  a  présent,  ont  promis 
garder  lad.  ville  auec  les  soldatz  qui  y  sont  en  lobeys- 
sance  du  Roy,  et  entretenir  lesd.  soldatz  aux  despens 
de  lad.  ville  pour  le  prochain  mois  de  juing.  Et  a  ce 
fayre,  se  sont  soubzmis  comme  pour  les  propres 
affaires  du  Roy,  auec  les  jurement  et  renunciation 
necessayres.  Presens,  m.®  FrancoysMalian,  archidiacre 
deMende;  Francoys  de  Pierres,  seigneur  dud.  lieu. 

Le  premier  jour  du  mois  de  juing,  en  lad,  ville  de 
Maruejolz  et  dans  la  maison  du  susd.  Pierre  Jouue,  sur 
la  requeste  a  nous  présentée  par  Mathieu  Pontier, 
mulatier  du  lieu  de  Ghabnials,  paroisse  de  Luc,  au 
diocèse  de  Mende ,  aux  fins  destre  réintègre  dung 
mullet  baste,  poil  bouchard,  a  luy  voile  et  desrobe  a 
la  Sainct  Michel  dernier  passe,  passans  les  trouppes 
de  ceulx  de  la  religion  prétendue  reformée  aud.  lieu  ; 
duquel  mullet,  Francoys  Germain,  mullatier  de  Barre 
sest  treuue  saysi  ;  et  led.  Germain  sur  ce  ouy  en  ce 
quil  a  volleu  dire  au  contrayre,  veriffication  faicte  par 
m.*  Guy  Alfoaric,  greffier  en  la  Court  commune  du 
Bailliaige  deGiuaudan,  commissayre  par  nous  en  ceste 
partie  deppute,  led.  mullet  appartenyr  aud.  Pontyer, 
et  luy  auoir  este  voile  par  lesd.  de  la  religion  prethen- 
due  :  auons  ordonne  que  led.  Pontyer  sera  réintègre 
(lu  susd.  mullet.  Et  a  ce  fere  et  souffrir  constrainets 


—  452  — 
tant  led.  Germain  que  Jehan  VerdeJhan,  bostellyer 
dud.  Mande ,  deppositajre  de  justice  dud.  niullet , 
promcctant  le  rendre  tantes  et  quantes  foys  par  nous 
ou  la  justice  ainsin  sera  ordonne;  et  pour  ce  fere 
bailleroit  bonnes  et  suffizentes  cautions  en  lad.  ville 
de  Mende,  la  réception  desquelles  auons  commise  aud. 
Albaric,  ensemble  lexecution  de  nostre  présente  or- 
donnance, et  condempnant  led.  Germain  ez  despens 
de  boucbe  et  guarde  dud.  mullet  et  fraiz  faicts  par 
led.  Pontier  a  lad.  poursuitte,  modères  a  buict  liures 
tournois,  saulf  aud.  Germain  son  recours  pour  son 
indempnite  contre  qui  appartiendra,  luy  faisant  et  a 
tous  aultres  subjects  du  Roy  dans  nostre  gouuerne- 
ment  inhibitions  et  deifences  de  ne  recapter  ny  achap- 
ter  choses  derrobees  aux  subjects  du  Roy,  a  peyne 
destre  punys  comme  faulteurs  des  ennemys  de  Sa  Ma- 
geste  et  des  peynes  édictés  aux  larrons  et  volleurs. 

Le  mesmes  jour  du  mois  de  juing,  en  lad.  ville  de 
Maruejolz,  veues  les  requestes  a  nous  présentées 
par  m.*  Anthoine  Rosson  et  Jacques  Pages  et  entendue 
la  requeste  verbalement  faicte  par  m/  André  Comte, 
notayre,  pour  et  au  nom  de  Pierre  Combes,  esleus 
chacun  deulx  en  premier  consul  pour  lannee  prochaine 
en  la  ville  de  Saincte  Enymie,  lad.  élection  en  datte 
du  penultiesme  du  dernyer  mois  de  may,  an  présent; 
et  ouys  sur  ce  m.*  Esticnne  du  Brueil,  notayre,  consul 
premier  de  lannee  dernier  passée  ;  ensemble  Jehan 
Brunenc,  sire  de  Lq  Cornilhade,  lesd.  Rosson,  Pages 
et  Comte;  et  par  leurs  dires  nous  estre  appareu  led. 
Rosson  estre  habitant  dans  les  murs  dud.  Saincte 
Enymie^  quil  a  este  cy  deuant  consul  de  lad.  ville  ny  a 
que  buict  ans  et  estre  la  présente  année  collecteur  du 


—  463  — 

parroisse  dud.  Saincte  EnymLe  ;  led.  Combes  estre 
paraliticque  depuis  doutze  ans  en  ca,  ne  pouuant 
bouger  du  lict,  etny  auoyr  que  sept  ans.quil  a  este 
consul,  outre  ce  quil  est  ignare  et  illitere:  et  led. 
Pages  estre  octuagenayre,  ne  sachant  lyre  ny  escrîpre, 
auons  enjoinct  aud  Du  Brueil  en  nommer  aultres  de 
qualité  requise.  Qui  auroit  dict  ne  pouuoyr  varier  en 
son  ellection,  ayant  ja  donne  sa  voix  aud.  Rosson  qui 
est  tel  quil  est  requis  aud.  estât.  Afin  que  la  republic* 
que  dud.  Saincte  Enymie  ne  deroure  sans  administra- 
teur et  en  bransle  destre  sur  ce  a  faulte  de  chef  sur- 
prinse  et  mise  hors  lobeyssance  du  Roy,  auons  ordonne 
et  ordonnons  que  led.  Du  Brueil  ect  continue  en  lad. 
charge  de  premier  consul  pour  lannee  prochain 
venant,  et  aud.  eifect,  prestera  le  serement  en  tel  cas 
requis  et  accoustume  deuant  nous.  Lequel  Du  Brueil 
a  remonstre  nestre  tenu  accepter  lad.  charge  daultant 
quil  a  (aict  seruice  a  lad.  ville  durant  son  année,  quil 
y  en  a  plusieurs  aultres  qui  nen  ont  point  este,  plus 
riches,  suffizans  et  cappables  que  liiy  sans  comparai- 
son ;!quil  na  moyen  de  viure  aud.  estât,  ne  se  pouuant 
occupper  aulcunement  a  ses  propres  affayres,  de  quoy 
dependroit  son  entière  ruyne  sil  en  estoyt,  veu  quil  na 
nul  deniers  pour  prester  ny  aduancer  pour  les  affayres 
de  lad.  ville  comme  sera  plus  que  necessayre,  puys 
quil  y  a  garnison  et  gens  de  guerre  dedans.  Quoy 
entendu  par  nous,  et  sans  y  auoir  aulcung  esgard,  luy 
auons  commande  de  prester  le  serement  requis  a 
peyne  de  cent  liures  damande  et  de  prison,  et  exercer 
lad.  charge  durant  lad.  année  en  homme  de  bien  et 
comme  bon  et  fidelle  consul  et  seruiteur  du  Roy.  Ce 
quil  a  faict,  la  main  leuee  a  Dieu  ;  et  affin  quil  puisse 


—  46i  — 

mieulx  régir  auec  Anthoine  Pelât,  second  consul  de 
lad.  ville  et  fere  led.  estât,  luy  auons  sans  conséquence 
augmente  ses  gaiges  de  la  somme  de  vingt  liures  tour- 
nois, a  prendre  sur  les  habitans  de  lad.  ville  et  tallia- 
bilité.  Et  seront  tenus  lesd.  Comte,  Pages,  Rosson  et 
Combes  de  luy  seruir  de  conseil  en  particullier  et  gê- 
nerai en  toutes  choses  qui  se  présenteront  pour  le 
seruice  du  Roy  et  bien  de  lad.  ville;  et  tant  yceulx 
que  les  aultres  habitans  dycelle  luy  ayder  pour  lexe- 
cution  de  ce  que  sera  besoing  faire,  et  luy  obeyr  en  ce 
quil  aduisera  et  sera  treuue  raysonnable  et  utille  au 
bien  de  lad.  ville,  a  peyne  de  prison  et  destre  punys 
comme  desobeyssans  ;  ce  que  led.  Comte  pour  son 
particullier  a  promis  et  jure  faire.  Et  en  oultre  auons 
enjoinct  tant  au  Seigneur  de  Saincte  Enymye  que 
cappitaine  que  comcnandera  en  lad.  ville  luy  tenir  la 
main  forte,  a  peyne  aud.  seigneur  de  mil  liures,  et 
aud.  cappitaine  destre  casse  ;  et  pour  satisfaire  a  ce 
dessus,  est  enjoinct  ausd.  Pages,  Rosson  et  Combes 
prester  mesmes  serement  deuant  lesd.  seigneurs  et 
officiers  de  lad.  ville,  que  pour  cest  effect  auons  com- 
mis et  commectons  par  nostre  présente  ordonnance. 

Le  second  jour  dud.  mois  de  juing,  auons  faict  des- 
pecher  commission  aux  Bailly  et  Juge  de  Giuaudan 
establys  en  lad.  ville  de  Maruejoulz  important  com- 
mandement de  exécuter  reallement  et  de  faict  la 
commission  a  eulx  dressée  par  le  Roy  et  seneschal  de 
Beaucayre  pour  establyr  commissayres  au  régime  et 
gouuernement  des  biens  de  ceulx  de  la  religion  pre- 
thendue  reformée,  fayre  vendre  au  plus  offrant  ceulx 
qui  estoyent  périssables  et  procéder  par  voyes  de  droict 
et  justice  contre  lesd.  de  la  religion,  mesmes  contre 


--  466  — 

ceulx  qui  sont  et  seront  preuenus  de  crime  de  leze 
mageste  ;  aussi  pour  fayre  rendre  compte  et  prester  le 
reliqua  a  tous  séquestres  que  par  cy  deuant  ont  eue 
ladministration  desd.  biens,  et  tous  et  chacuns  les  de- 
niers prouenans  tant  de  lad.  vente  de  biens  que  dud. 
reliqua,  mectre  ez  mains  et  pouuoyr  de  Jehan  Viuyan, 
receueur  du  diocèse,  ou  ses  commis  ;  et  du  debuoîr 
que  sur  ce  auroit  faict  nous  encertiffier  dans  huictaine, 
a  peyne  de  mil  liures  et  aultre  arbitrayre  ;  laquelle 
commission  auons  delliuree  a  m/ Jehan  Bascle,  juge 
dud.  Maruejoulz. 

Le  quatriesme  jour  dud.  mois,  en  lad.  ville  de  Ma- 
ruejolz,  par  nous  a  este  ordonne  que  deffences  sont 
faictes  a  toutes  personnes  de  quelque  estât,  qualité  ou 
condition  que  soyent,  et  tant  soldatz  que  habitans  de 
la  présent  ville  et  aultres,  de  ne  coupper  ny  deppaistre 
par  leurs  montures  ny  aultre  bestial,  Iherbe  des  prez 
appartenans  a  ceulx  de  la  religion  prethendue  refor- 
mée, ny  aultres,  ny  le  fere  fayre  par  leurs  seruiteurs 
ou  interposées  personnes;  moings  de  troubler  les  sé- 
questres ordonnes  ez  biens  desd.  de  la  religion  a  la 
perception  des  fruicts  dyceulx  en  manyere  que  ce  soit, 
a  peyne  de  la  hard.  Laquelle  ordonnance  a  este  le 
mesmes  jour  publiée  a  voix  de  trompe  par  les  carre- 
fours accoustumes  de  lad.  ville  de  Maruejoulz  par 
Ânthoine  Delherm,  sergent  royal  et  trompette  dycelle, 
comme  resuite  par  son  exploict  a  part  descript. 

Le  cinquiesme  dud.  mois  de  juing,  en  lad.  ville  de 
Maruejolz,  pour  obuyer  aux  fraudes  et  desordre  que 
pour  raison  des  logis  qui  sont  bailles  aux  soldatz  des 
companies  des  cappitaines  Boysuerdun,  Puchaut  et 
aux  gentilhommes  de  nostre  train  et  suytte,  pourroyent 


r 


—  456  ~ 

aduenyr,  a  la  grande  folle  des  habitans  de  lad.  ville 
de  Maruejolz,  au  préjudice  et  contre  la  volunte  du  Roy 
et  son  service,  suyuant  nos  aultres  précédentes  ordon- 
nances publiées  en  la  présent  ville,  sont  faictes  def- 
fences  aux  susd.  cappitaines,  leurs  lieutenens,  ensei- 
gnes, fourryers,  mareschaulx  de  logis,  et  tous  aultres 
de  ne  se  loger,  ny  fayre  loger  les  soldatz  ny  aultres  de 
nostre  train  et  suytte  sur  les  habitans  de  lad.  ville, 
aultrement  que  par  bollettes  et  atticquettes  que  leur 
seront  baillées  par  lesd.  consuls,  leur  secretayre  ou 
aultre  que  par  eulx  sera  commis  en  leur  absence  ou 
legittime  occupation,  que  sera  de  qualité  requise,  et 
suyuant  le  roi  le  arreste  en  la  maison  consullayre  de 
lad.  ville  ;  et  ce,  modestement  et  egallement,  a  la 
moindre  folle  que  fere  se  pourra;  a  peyne  ausd.  cappi- 
taines et  leurs  membres  destre  casses,  et  aux  soldatz 
de  trois  coups  destrappade,  que  sera  exécute  sans 
depport  des  lors  que  sera  venu  en  nostre  notice. 
Aussi  est  enjoihct  a  tous  les  habitans  de  la  présent 
ville,  ayant  receu  bouUettes  et  atticquetz  pour  lotger 
lesd.  companyes,  leurs  membres,  soldatz  et  nostred. 
train  et  suytte  despuis  le  despart  du  cappitayne  La 
Gaze  de  la  présent  ville  de,  incontinent  et  sans  dellay 
pourter  toutes  et  chacunes  les  bollettes  deuers  lesd. 
consuls  et  leur  secretayre,  et  declairer  par  serement 
quels  hostes  ils  ont  chacun  endroict  soy  au  vray  ; 
pour,  ce  faict,  estre  proueu  de  logis  aux  susd.  par 
iceulx.  Auxquels  consuls  est  commande  garder  toute 
egualite  et  modestie,  et  fere  entendre  ausd.  habitans 
comme  la  volunte  du  Roy  et  nostre  uest  de  les  charger 
de  fournyr  aulcuns  viures  ausd.  soldatz,  mais  seulle- 
ment  leur  apprester  ce  quils  appourteront  pour  leur 


—  467  — 

nourriture,  snyuant  leur  possibilité,  et  leur  fournir 
seullement  de  logis,  linge  et  ustencilles  a  eulx  ne- 
cessayres. 

Sont  aussi  faictes  deffences  aux  soldatz  de  nostre 
soytte  de  ne  demander  ny  constraindre  leurs  hostes  a 
leur  fournyr  ny  administrer  aultre  chose,  ou  ce  seroit 
de  gre  a  gre  et  en  payant  raysonnablement  ;  moings 
après  auoir  este  loges  demander  aultre  logis,  sans 
cause  l^ittime,  ny  fayre  contribuer  leursd.  hostes  en 
aulcune  chose  pour  leur  dicte  nourriture  par  menasses 
ny  aultrement,  a  peyne  de  trois  coups  destrappade. 

Enjoignons  ausd.  cappitaynes ,  leurs  lieutenens , 
enseignes,  sergens  et  fourriers,  veiller  a  ce  dessus,  en 
aorte  quil  nen  vieigne  poinct  de  plaincte,  a  peyne 
destre  casses  et  de  respondre  des  fraudes,  abbuz,  et 
ineonueniens  quen  pourroyent  aduenir  en  leurs 
propres  et  priues  noms.  Et  afiSn  que  nul  ne  puisse 
pretheodre  ignorance  a  ce  dessus,  sera  nostred.  or- 
donnance publiée  a  son  de  trompe  et  de  tambour  au 
corps  de  garde  de  la  porte  de  lad.  ville,  a  la  place  pu- 
blicque  dycelle  et  aultres  carrefours  acoustumes  fere 
criées  et  publications. 

Led.  jour  estant  aud.  Maruejoulz,  a  la  companie 
dnd.  cappitayne  La  Gaze,  de  Pierre  Grespin  et  aultres 
habîtans  de  lad.  ville,  auons  visite  lartillerie,  pouldres 
et  munitions  de  guerre  y  estans,  tant  aux  tours,  mu- 
railles que  a  la  maison  commune  de  lad.  ville. 

Le  dixiesme  dud.  mois  de  juing,  auons  mande  venir 
J)amoiselle  Jehanne  Dolmyeres,  damoyselle  de  Reco- 
lettes,  Jehan  et  Anthoine  Grangiers,  frayres,  ses  fils, 
seigneurs  de  lArcis,  ausquels  auons  remonstre  lim- 
portance  de  la  garde  de  leur  maison  et  tour  de  Recol- 

31 


—  4/>8  — 

lottes,  et  commande  suyuant  aultres  precedens  eom- 
mandemens,  le  reîglement  de  Monseigneur  le  Mare^- 
chai,  et  arrests  de  la  Court  de  Parlement  de  Tholoze, 
la  faire  bien  et  fidellement  garder  en  loheyssance  du 
Roy  par  soldatz  et  personnaiges  catholicques,  a  peyne 
de  confiscation  de  lad.  place  aud.  seigneur,  et  de  tous 
les  despens,  dommaiges  et  intherests  que  les  subjects 
de  Sa  Mageste  ou  le  pays  de  Giuaudan  en  pourroyent 
souffrir,  en  particulyer  ou  en  gênerai.  Lesquels  nous 
ont  remonstre  auoyr  jusques  ici  bien  gardée  lad.  place, 
comme esperen  fere  cy  après;  en  sorte  que  nul  in- 
conuenient  y  aduîendra  au  seruice  du  Roy,  ny  interest 
a  ses  subjects.  Et  pour  ce  fayre,  nous  ont  faict  les 
promesse  et  jurement  pourtes  et  escripts  en  une 
demye  fueilhe  papier,  de  leurs  mains  signée,  de  te- 
neur :  Nous  Jehanne  Dumyeres,  Damoyselle  de  Recol- 
lettes, Jehan  et  AnthoineGrangiers,  frayres,  seigneurs 
de  lArcis  soubzsignes,  prenons  en  main  et  promectons 
garder  le  chasteau  de  Recollettes  en  loheyssance  du 
Roy  et  de  Monseigneur  De  Ceneret,  chiuallier  de  lordre 
du  Roy,  lieutenent  pour  Sa  Mageste  au  paya  de  Giuau- 
dBn  et  ny  recepuoii  aulcun  de  la  nouuelle  oppinion, 
ny  aultre  en  armes,  ny  sans  armes  que  ce  ne  soit  par 
commandement  de  Sa  Mageste  ou  dud.  seigneur  De 
Ceneret,  et  leur  rendre  et  remectre  led.  chasteau 
toutes  et  quantes  foys  en  seront  requis,  a  peyne  de 
confiscation  de  nos  corps  et  biens  ;  donner  aud.  sei- 
gneur De  Ceneret  tous  aduertissemens  pouuans  ad- 
uancer  le  service  du  Roy  et  euiter  a  tous  iuconueniens 
y  pouuans  porter  préjudice  tant  que  nos  vies  dureront; 
et  tout  autrement  fayre  comme  bons  et  fidelles  subjects 
du  Roy  sont  tenus  fere.  TA  ainsin  le  jurons  la  main 


—  459  — 

leuee  a  Dieu.  Ainsin  signes  :  J.  Dumyeres;  Larcis  , 
A.  Grangier.  Dequoy  auons  faict  retenyr  acte  a  m.* 
Jehan  Destreicts,  notayre  et  nostre  secretayre.  Presens 
m.*  Salomon  Fain,  chirurgien  de  Retournât  ;  Jehan 
Gapdet,  praticien  ;  Pierre  Chieuraud,  du  Puy. 

Le  dixhuictiesme  jour  dud.  mois  de  juing,  ayant 
este  mande  par  Monseigneur  le  Mareschal  de  Dainp- 
uille  le  venyr  treuuer  en  chemin  du  cousle  de  Saînct 
Flour,  nous  y  acheminant,  comme  auryons  este  au 
port  de  larcquebouze  de  la  ville  de  Sainct  Chely  dAp- 
chîer  auec  nostre  train  et  suytte,   pour  aultant  que 
auparauant  nous  auryons  esie  informes  que  Francoys 
De  Fabrica,  Jehan  Marchou,  fuytif  de  Maruejolz,  ung 
aultre^Qomme  AUyer  ayans  porte  les  armes  contre  le 
Roy  et  presens  troubles,  sestoyent  retires  d»ns  lad. 
ville  et  y  Taisoyent  leur  demure;  et  que,  auryons  com- 
mande par  f plusieurs  nos  lettres  aux  consuls  de  lad. 
ville  de  les  prendre,  saysir  au  corps  et  les  nous  mectre 
en  main  pour  en  fere  fayre  justice.  Afin  de  scauoir 
quel  debuoîr  ils  en  auroyent  faict,  auryons  faict  ad- 
uancer  Francojs  De  Pierres,  seigneur  dud.  lieu,  nostre 
maistre  dhostel  et  m/  Jehan  Des  Estreicts,  notayre 
de  Mende,  nostre  secretayre,  pour  aller  dire  a  Guyot 
Grès  et  Guillaume  Ghaluet,  consuls  de  lad.  ville  quils 
vinsent  parler  a  nous.   Lesquels  De  Pierres  et  Des 
Estreicts  nous  auroyent  rapporte  estre  ailes  jusques 
auprès  de  la  porte  inférieure  de  lad.  ville,  quils  auoyent 
treuuee  la  première  fermée  et  la  barrierre  liree,  re- 
senie  le  guichet  qui  estoit  garde  par  trois  habitans 
de  lad.   ville  qui  nauoyent  volleu  dire  leurs  noms  ; 
auxquels  auoyent  demande  lentree  de  lad.  ville  pour 
aller  dire  aux  consuls  quils  vinsent  parler  a  nous. 


i 


—   460  — 

Qui  leur  auoyent  faict  responce  que  lung  deulx  seii 
âlloit  le  dirc.auxd.  consuls  qui  estoyent  la  près  de  la 
seconde  porte,  et  estre  ycelluy  entre  dans  lad.  ville  ; 
bientost  après  en  courant  seroit  reuenu  a  la  première 
porte,  qui  auroit  dict  que  lesd.  consuls  parloyent  a 
Jean,  bastard  dApehier,  seigneur  de  Ilaulte  ville, 
cappitaine  de  lad.  ville.  Et  nous  voyant  entrer  dans 
le  faulx  bourg  lesd.  gardes  auroyent  soubdainement 
ferme  led.  guichet.  Sur  quoy  led.  De  Pierres  leur 
auroit  remonstre  quils  ne  nous  debuoyent  fermer  la 
porte,  ayant  reguarde  lestât  et  reng  que  tenyons,  veu 
questyons  chiualliers  de  lordre  du  Roy  et  lieutenent 
pour  Sa  Mageste  au  pais  de  Giuaudan  en  labsence 
desd.  sires  Mareschal  et  De  Joyeuse.  Lesquels  auroyent 
respondu  telles  paroles  :  vous  autres  non  intrares  pas. 
Et  de  faict  se^eroient  retires  dans  lad.  ville,  et  nau- 
roient  volleu  fere  autre  responce,  ny  aulcuns  desd. 
consuls,  ny  aultrement  venir  parler  a  nous. 

Quoy  voyant,  nous  estre  approche  tout  incontinent 
lad.  porte,  auons  appelé  Anthoine  Allier,  laboreur  et 
Jehan  Montet,  pareur  de  draps,  habitant  dud.  faulx 
bourg  et  leur  auoir  demande  si  lesd.  consuls  estoyent 
en  lad.  ville  et  qui  commandoit  dans  icelle.  Qui  nous 
auroyent  dict  lesd.  consuls  estre  dans  lad.  ville,  en- 
semble led.  dllaulte  ville  qui  y  commandoit  pour  la 
garde  dycelle.  Auryons  faict  appeler  a  la  fente  de  lad. 
porte  a  haulte  voix  lesd.  consuls  et  De  Haulte  ville  par 
led.  Allier  pour  venyr  parler  a  nous.  Et  ne  repondant 
personne,  se  seroient  présentes  au  dessus  de  lad.  porte 
troys  jeunes  hommes  qui  nauroyent  aussi  rien  dict, 
ains  se  seroient  retires;  et  après  auryons  faict  hurter 
a  lad.  porte  auec  une  pierre  par  troys  foys  diuerses. 


~  461  — 

et  a  chacune  foys  faict  a  haulte  voix  commandement 
de  par  le  Roy,  a  peine  de  rébellion  et  desobeyssance 
a  Sa  Mageste  ausd.  consuls,  dHaulte  ville  et  habitans 
dycelle  ville,  de  venir  parler  a  nous,  et  nous  fere  ou- 
uerture  des  portes  de  lad.  ville  et  donner  passaige  pour 
aller  treuuer  mond.  sire  le  Mareschal  de  Dampuille, 
ou  nous  acheminions,  leur  remonstrant  nostre  qualité, 
estât  et  charge  et  la  rébellion  quils  commectoyent. 
Mays  personne  ne  seseroit  présente,  volleu  respondre, 
ny  prester  aulcune  obeyssance.  Qui  nous  auroit  cons- 
trainct  poursuyure  nostre  chemin  par  le  dehors  de 
lad.  ville  :  et  passant  près  les  murailles  auryons  veu 
ycelles  garnyes  de  plusieurs  hommes,  singulièrement 
aux  trous  du  dessus  des  portes  et  a  la  porte  supé- 
rieure   

estans  a  nostre  suytte  nous  auroyent  afferme  auoir 
recogneu  led.  De  Fabrica.  Et  le  tout  aurions  faict  par 
nostred.  secretayre  coucher  en  nostre  procès  verbal 
pour,  parSad.  Mageste,  ou  mond.  sire  le  Mareschal, 
ycelluy  veu,  y  estre  proueu  et  ordonne  comme  leur 
bon  plaisir  seroit. 

Le  vingt  deuxiesme  dud.  moins  auons  baille  mande- 
ment au  susd.  trésorier  pour  payer  a  m.**  Jehan  Carel, 
nostre  despencier,  la  somme  de  cinq  cens  liiires  tour- 
nois a  nous  accordée  pour  nostre  estât  et  entretenement 
et  de  nostre  train  et  suytte  par.les  gens  des  Estats  dud. 
pays  et  pour  le  présent  moTs  de  juing. 

Le  trentiesme  dud.  mois  de  juing,  les  consuls,  ma- 
nans  et  habitans  de  la  ville  de  Mende  nous  ont  présente 
requeste  pour  estre  reigles  a  fere  la  guarde  de  lad. 
ville,  et  a  ces  fins  baille  rolle  des  nommes  et  délègues 
par  lad.  ville  pour  garder  la  porte  dycelle.  Sur  laquelle 


—  462  — 

auons  ordonne  que  pour  la  garde  delad.  ville  et  rondes, 
est  enjoinct  aux  ecclesiasticques  et  habitans  dud. 
Mande,  garder  et  obseruer  le  reîglemeut  et  ordre  sur 
ce  par  nous  cy  deuant  faict  sur  les  peynes  y  contenues. 
Et  pour  plus  grande  asseurance  et  soullaigement  des 
pauures  artisans  viuans  du  jour  a  la  journée  de  leur 
trauail,  les  nommes  aud.  rolle  esleus  par  lad.  ville, 
reserue  nostre  secretayre  qui  ne  peult  vacquer  pour 
les  occupations  quil  a  a  nostre  suytte,  au  lieu  duquel 
lesd.  consuls  prendront  et  mectront  ung  aultre  cappa- 
ble,  seront  tenus  tout  le  jour  demurer  et  fere  guarde 
auec  leurs  armes  a  feu  et  mourryeus  aux  portes  d  vcelle 
et  aux  lieulx  que  par  leurs  corporaulx  et  chefz  prin- 
cipaulx  seront  ordonnes  par  tour.  Auxquels  leur  est 
commande  obeyr  en  tout  ce  quils  leur  commanderont 
concernant  leur  estât  et  charge,  a  peyne  de  cent  soulz 
a  chacun  qui  y  faillira  pour  la  première  foys,  appli- 
cables, le  tiers  aud.  capporal  et  aultres  de  son  escoadre 
qui  sera  en  garde,  et  les  aultres  deux  tiers  aux  répara- 
tions de  la  ville  ;  et  soubz  double  peyne  obeyront  lesd. 
capporaulx  ausd.  chefz  et  se  comporteront  et  feront 
comporter  lesd.  habitans  auec  lesd.  ecclesiasticques. 
et  iceulx  ecclesiasticques  auecques  eulx  mutuellement 
si  bien  quil  nen  aduienne  aulcung  desordre  ny  faulte 
au  seruice  du  Roy  et  repoz  de  ses  subjects,  a  peyne  do 
la  vie;  visiteront  tous  ceulx  qui  entreront  ou  sortiront 
sans  support  ny  dissimulation,  et  nous  aduertiront  de 
toutes  choses  que  se  passeront  pour  y  ordonner  et  re- 
médier comme  de  besoing  sera  tant  que  nous  serons  a 
la  présent  ville  ou  ez  enuirons,  et  en  nostre  absence, 
le  Bailly  de  Giuaudan  ou  aultre  que  par  nous  y  sera 
mys  ;  et  lung  desd.  consuls,  chefz  tant  desglise  que  de 


—  4G3  — 

la  ville,  et  capporal  qui  sera  en  garde  assisteront  tous 
les  matins  et  soirs  a  louuerture  et  fermure  desd. 
portes;  et  tous  les  matins  a  lad.  ouuerture;  et  auant 
permectre  que  aulcuu  entre  ne  sorte,  feront  fere  la 
descouuerte  par  gens  entendus  aux  molins,  églises  de 
Sainct  Geruays,  des  Cordelliers  et  enuyrons,  et  par 
suffizent  nombre  darcquebuziers  jusques  a  ce  quils 
seront  de  retour  pour  prendre  la  guarde  de  lad.  porte, 
ne  sera  loysible  a  auleung  de  ceulx  qui  auront  este  en 
garde  de  la  nuict  se  despartir  ny  habandonner  leur 
sentinelle  ou  corps  de  garde ,  ny  aullrement,  sans 
licence  de  leur  capporal,  a  peyne  de  vingt  cinq  soulz, 
ny  aud.  capporal  ou  aultre  desd.  chefz  de  leur  donner 
congé  de  ce  fayre  ny  les  souffrir  en  ce,  a  peyne  de  cin- 
quante soulz.  Que  sera,  ensemble  les  aultree  muictes 
susd.  executte  sans  depport,  et  mises  en  main  du  se- 
cond consul  de  lad.  ville  pour  les  employer  ausd.  ré- 
parations de  lad.  ville,  comme  pour  les  propres  affayres 
du  Roy.  Et  afin  que  lad.  garde  se  face  plus  exactement 
lesd.  consuls,  chefz  tant  de  la  ville,  de  lesglise  que 
Ânthoine  Vachery,  Loys  Fontunye,  et  Claude  Corryer, 
veilleront  par  tour  si  exactement  quil  nen  aduienne 
aulcun  inconuenient,  a  peyne  de  nous  en  prendre  a 
chacun  deulx  ;  leur  enjoignant  très  extrietement  y 
mectre  peyne  et  chastier  en  nostre  absence  les  mal 
complexionnes  en  sorte  quil  ne  nous  en  vienne  poinct 
de  plaincte.  Et  tout  ce  dessus  par  prouision  jusques 
aultrement  y  estre  proueu  et  ordonne. 

(La  suite  au  prochain  Bulletin.) 


«»o^« 


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REVUE   AGRICOLE, 

(ET  IRDUSTRIILLS). 

Par  M.  DELÀPIERBE,  président. 

Les  Tentes  publiques. 

Le  Moniteur  du  i9  octobre  186i  contiem  d'intéressantes 
considérations  au  sujet  des  ventes  publiques  appliquées  aux 
produits  de  Tagriculture. 

La  grande  préoccupation  des  économistes,  dit  ce  journal, 
lorsqu'ils  ont  voulu  introduire  dans  la  pratique  de  la  vie 
usuelle  les  principes  de  leur  science,  a  toujours  été  de  rap- 
procher le  consommateur  du  producteur. 

n  est  prouvé  en  effet  que  les  nombreuses  mains  qui  con- 
courent à  Fexécution  d'une  transaction  commerciale  absorbent 
souvent  des  sommes  égales  à  la  valeur  première  de  l'objet 
vendu,  lequel  arrive  ainsi  doublé  de  prix  au  consommateur 
sans  que  le  producteur  y  ait  rien  gagné,  sinon  parfois  les  ma- 
lédictions du  consommateur  qui  s'en  prend  au  premier  d*une 
exagération  de  prix  dont  il  ignore  la  cause. 

A  l'époque  où  les  chemins  de  fer  ni  le  télégraphe  électri- 
que n'existaient,  ce  mécanisme  dispendieux  avait,  sinon  sa 
raison  d'être,  du  moins  son  excuse.  Les  peines  et  les  frais 
qu'imposaient  aux  intermédiaires  des  déplacements  fréquents, 
la  nécessité  d'opérer  parfois  sur  des  données  incertaines  et 
aléatoires  méritaient  une  rémunération. 

Aujourd'hui  les  progrès  de  la  science  facilitent  singulière- 
ment l'accomplissement  des  affaires  ;  n'est-il  pas  juste  que  le 
proflt  qui  en  résulte,  placé  à  chaque  extrémité  d'un  contrat  de 
vente,  soit  réparti  équitablement  entre  les  deux  iudividus, 
c'est-à-dire  entre  celui  qui  produit  pour  vendre  le  fruit  de  son 


.—  4«5  — 

travail  et  celui  qui  produit  pour  acheter  le  résultat  du  travail 
du  vendeur? 

Notre  législation  a  compris  ce  nouvel  état  de  choses,  et,  en 
donnant  la  loi  du  28  mai  4858  sur  les  ventes  publiques,  le 
Gouvernement  a  réglementé  la  révolution  qui  s*opérera  tôt  ou 
tard  dans  les  conditions  actuelles  du  commerce. 

Le  commerce  des  vins  et  des  spiritueux  doit,  un  des  pre- 
miers, être  appelé  à  tirer  bénéfice  du  système  des  ventes  pu- 
bliques. 

L*énumération.  des  opérations  successives  auxquelles  est 
soumise  une  livraison  de  vins  pour  arriver  du  vignoble  à  la 
cave  du  consommateur,  suffira  pour  édifier  tout  le  monde  sur 
les  bienfaits  qu^apporterait  l'usage  de  Tachât  aux  ventes  pu- 
bliques. 

Des  commissionnaires  établis  dans  des  pays  de  production 
vont  acheter  le  vin  chez  le  propriétaire  ;  ces  commissionnaires 
agissent  pour  les  négociants  en  gros;  à  leur  tour,  les 
négociants  en  gros  remettent  à  d'autres  commissionnaires 
le  soin  de  transmettre  la  marchandise  au  demi-gros,  qui  la 
repasse  au  commerçant  en  détail,  où  le  consommateur  vient 
enfin  la  chercher. 

On  voit  dMci  ce  que  son  vin  lui  coûte  à  ce  consommateur. 
Il  a  fallu  que  chacun  de  ces  intermédiaires,  le  propriétaire,  le 
commissionnaire  au  vignoble,  le  négociant  en  gros,  le  com- 
missionnaire placier ,  le  négociant  en  demi-gros  et  le  débi- 
tant y  trouvât  son  gain.  Total,  six  bénéfices.  Chacun  de  ces 
bénéfices,  ne  fût-il  que  de  10  <>/o,  cela  ferait  encore  60  •/© 
abandonnés  aux  intermédiaires. 

Le  système  des  ventes  publiques  supprime  tout  cela,  en  ne 
laissant  subsister  qu'un  seul  intermédiaire.  Le  producteur 
lui  envoie  directement  sa  récolte,  et  le  consommateur  vient 
aussi  le  trouver  directement  à  certains  jours  fixés  d'avance. 

I-es  Crais,  contenus  dans  de  justes  bornes  par  la  loi  autant 
que  par  l'inlérét  bien  entendu  de  l'intermédiaire,  ne  seront 
plus  de  60  ni  de  100  °/o,  mais  de  5  ou  même  de  4  °/o  aban- 


/: 


é'"^' 


\  '  '-/ 


—  466  — 

donnés  pour  rénumérer  les  peines  et  les  dépenses  de  l'agent 
de  vente,  et  le  surplus  se  partagera  entre  le  producteur  et 
le  consommateur.  II  se  produira  alors  ce  phénomène  qui  peut 
paraître  singulier  au  premier  abord,  mais  que  les  détails  pré- 
cédents expliquent  tout  naturellement,  c'est  que  le  vendeur 
vendra  plus  cher  et  que  Tacheteur  achètera  à  meilleur  marché. 
Le  système  des  ventes  publiques,  appliqué  déjà  en  grand 
et  avec  suite  au  commerce  des  vins  et  des  spiritueux,  (1) 
mérite  donc  d'attirer  l'attention  de  tous,  producteurs,  con- 
sommateurs et  capitalistes.  C'est  le  système  de  transaction 
le  plus  honnête,  le  plus  loyal  qui,  s' opérant  ouvertement,  ne 
se  prête  pas  à  la  supercherie  et  établit  l'égalité  parfaite  entre 
les/parties. 

Vromagerlea  dites  fruitlèrem. 

L'usage  de  fabriquer,  par  association,  du  fromage  de  Gru- 
yères, depuis  longtemps  établi  dans  les  montagnes  du  Doubs 
et  du  Jura,  tend  chaque  jour  à  se  propager  dans  les  régions 
voisines.  Les  résultats  obtenus  font  désirer  de  voir  se  géné- 
raliser de  plus  en  plus  cette  pratique  qui,  particulièrement 
dans  les  localités  éloignées  des  grands  centres  comme  le  sont 
nos  montagnes,  procureTmpTacement  du  lait  assuré  et  avan- 
tageux, tout  en  épargnant  le  temps  et  les  soins  qu'exige  la 
conduite  d'une  laiterie. 

Le  Recueil  agronomique  de  la  Haute-Saône  contient  d'in- 
téressants détails  sur  la  manière  dont  fonctionnent  ces  utiles 
établissements. 

1°  Organisation  des  fromageries.  —  Toutes  ont  été  fondées 
au  moyen  de  l'association  d'un  nombre  suffisant  de  proprié- 


(1)  Nous  ferons  observer  que  ce  système  de  vente  publique  est  pra- 
tiqué avec  le  plus  grand  succès  à  Beaune  pour  les  vins  de  Bourgogne, 
4  la  suite  de  l'exposition  vinicolc  qui  a  lieu  annuellement  dans  celte 
localité. 


—  467  — 

taires  ou  fermiers  qui  sont  convenus  de  mettre  en  commun 
le  lait  de  leurs  vaches.  Le  nombre  des  associés  varie  entre 
29  et  70,  celui  des  vaches,  entre  50  et  89,  pour  chaque  fro- 
magerie. Cinquante  vaches  au  moin?  sont  indispensables  pour 
alimenter  convenablement  une  fruitière  ;  indépendamment  de 
réconomie  obtenue  sur  les  frais  généraux,  celle-ci  ne  peut 
en  effet  fonctionner  avantageusement  que  tout  autant  qu'elle 
nVprouve  pas  de  chômage,  et  qu'elle  peut  fabriquer  chaque 
jour  un  fromage  d'un  poids  considérable.  (Les  fromages  de 
grande  dimension  sont  préférés  pour  la  vente). 

L'administration  de  la  fromagerie  est  confiée  à  un  confeil 
composé  de  sept  membres  élus  chaque  année  par  l'assemblée 
générale  des  sociétaires.  Ce  conseil  nomme  un  président,  un 
vice-président  et  un  secrétaire-trésorier.  L'association  est 
d'ailleurs  soumise  à  un  règlement  délibéré  et  accepté  en  as- 
semblée générale. 

• 

2<»  Attributions  du  conseil  d'administration.  —  Le  conseil 
loue,  pour  le  compte  de  la  société,  le  local  nécessaire  à  la 
fabrication  ;  il  choisit  et  engage  le  fromager,  fixe  son  traite- 
ment et  surveille  ses  travaux  ;  il  vérifie,  de  concert  avec  cet 
employé,  la  quantité  du  lait  fourni  par  chacun  des  associés, 
prononce  les  amendes  encourues,  et  peut  même,  dans  les  cas 
déterminés,  ordonner  l'expulsion  des  contrevenants. 

n  est  également  chargé  de  l'achat  des  ustensiles  et  objets 
nécessaires  pour  la  fabrication,  des  réparations  dont  ils  ont 
besoin,  comme  aussi  de  la  vente  des  fromages  et  de  leur  li- 
vraison. C'est  sous  la  surveillance  du  conseil  que  le  secrétaire- 
trésorier  inscrit  les  délibérations  au  registre,  qu'il  passe  écri- 
tures régulières  de  la  fabrication,  des  recettes  et  des  dépenses, 
et  qu'il  prépare,  soit  le  compte  général  qui  doit  être  rendu 
chaque  année  à  l'assemblée  des  sociétaires,  soit  les  comptes 
particuliers  à  remettre  à  ceux-ci,  afin  que  chacun  d'eux  puisse 
vérifier  si  sa  part  a  été  régulièrement  fixée. 

Enfin,  le  conseil  slatue,  en  qualité  d'arbilre  el  amiable  com- 


r 


—  468  — 

posileur,  sur  toutes  contestations  entre  les  associés,  touchant 
leurs  intérêts  dans  la  fromagerie. 

S""  Devoirs  du  fromager.  —  De  Thabilité  et  de  Thonnéteté 
de  cet  agent  dépend  en  grande  partie  la  prospérité  de  Tasso- 
ciation.  En  Suisse,  il  est  soumis  à  un  apprentissage,  et,  avant 
de  devenir  fromager,  il  demeure  pendant  deux  ou  trois  ans 
valet  ou  aide. 

La  charge  du  fromager  eonsiste  à  mesurer  le  lait  avec  exac- 
titude et  à  noter  la  quantité  reçue,  soit  sur  la  taille  qui  reste 
déposée  entre  ses  mains,  soit  sur  celle  corrélative  apportée 
par  le  sociétaire  ;  à  vérifier  avec  soin  la  qualité  du  lait  que 
chaque  associé  lui  envoie  et  la  propreté  des  vases  qui  le  con- 
tiennent ;  à  refuser  le  lait  falsifié  et  à  prévenir  la  fraude  en 
signalant  ceux  qui  s*y  livrent  au  conseil  d'administration  ; 
enfin  à  confectionner  les  fromages,  les  saler  convenablement 
et  les  conserver  jusqu'à  la  vente,  comme  s'ils  étaient  sa  pro- 
priété personnelle. 

&®  Obligations  et  droits  des  associés.  —  Chacun  de  ceux-ci 
s*engage  à  fournir  le  lait  d'une  ou  plusieurs  vaches. 

n  doit  à  la  société  tout  son  lait,  à  l'exception  seulement  de 
ce  qui  est  nécessaire  aux  besoins  de  son  ménage. 

Ce  lait  doit  être  apporté  à  la  fromagerie  dans  des  vases 
tenus  très-proprement;  l'apport  a  lieu  deux  fois  par  jour  aux 
heures  fixées. 

Ce  lait  doit  être  livré  immédiatement  après  la  traite,  chaud 
et  pur,  tel  qu'il  est  sorti  du  pis  de  la  vache. 

Lorsqu'une  vache  engagée  est  tarie  ou  fraîche-vêlée,  ou 
malade,  et  lorsqu'un  obstacle  quelconque  s'oppose  à  l'apport 
régulier  du  lait  de  la  part  d'un  associé,  celui-ci  doit  en  pré- 
venir immédiatement  le  conseil,  qui  vérifie  l'exactitude  du 
fait  allégué,  et  décide  si  le  déclarant  est  excusable  ou  si  l'a- 
mende est  encourue. 

Le  fromage  du  jour  est  inscrit  au  nom  de  celui  des  associés 
qui  a  le  plus  de  lait  en  avance  ;  ce  fromage  devient  sa  pro- 


-  469  — 

priélé,  en  sorte  qu'au  moment  de  la  vente  il  en  touche  le 
prix,  prélèvement  fait  d'une  part  proportionnelle  des  frais  de 
fabrication.  La  crème  et  le  petit-lait  du  jour  lui  appartiennent 
également,  mais  par  compensation  il  doit  fournir  le  bois  né- 
cessaire à  la  cuisson. 

Dans  quelques  fromageries,  le  fromager  reçoit  son  gage  en 
argent  (de  700  à  800  fr.  par  an)  ;  dans  les  autres,  il  ne 
reçoit  que  partie  de  celte  somme,  et,  pour  complément  de 
gage,  il  est  nourri  chaque  jour  par  celui  des  associés  qui  a 
prélevé  la  crème  et  le  petit-lait,  ou  bien  il  en  reçoit  une 
indemnité  de  nourriture,  fixée  de  i  fr.  25  à  1  fr.  50  c. 

Enfin  les  infractions  au  règlement,  telles  que  l'apport  du 
lait  à  une  heure  tardive,  l'emploi  de  vases  mal  propres,  l'ap- 
port du  lait  d'une  vache  nouvellement  vêlée  ou  malade, 
l'apport  de  lait  écrémé,  la  vente  faite  par  l'associé  d'une 
partie  de  son  lait  au  préjudice  de  la  société,  l'altération  du 
lait  par  une  addition  d'eau,  de  petit-lait  ou  de  toute  'autre 
substance  frauduleuse,  la  cessation  ,  sans  motifs  reconnus 
valables,  d'apports  à  la  fromagerie,  sont  punis  d'une  amende 
qui  varie,  selon  le  cas,  de  50  c.  à  50  fr.,  ou  même  de  l'ex- 
pulsion et  de  la  privation  des  droits  aux  fromages  fabriqués. 

Le  recueil  précité  fait  ressortir  à  150  fr.  80  c.  en  moyenne 
le  produit  net  par  an  de  chaque  vache  engagée  dans  une  frui- 
tière. Il  constate  d'ailleurs  que  partout  oii  se  fondent  ces 
associations,  le  nombre  des  vaches  s'accroît,  ces  animaux, 
mieux  soignés,  mieux  nourris,  fournissent  une  plus  grande 
masse  d'engrais ,  les  terres  sont  plus  fertiles ,  les  cultures 
plus  variées  et  les  récoltes  plus  abondantes. 

Crémolre  Vronteau-Hérln. 

Le  Journal  d'agriculture  pratique  décrit  cet  appareil, 
aussi  simple  que  commode,  pour  faire  crémer  rapidement  le 
lait  (1).  Construit   en  fer-blanc,  il  ne  présente  aucun  des 

(1)  V.  B.  1860,  p.  343. 


—  470  — 

dangers  ou  des  inconvénients  signalés  pour  remploi  du  zinc 
à  l'usage  des  laiteries.  Le  système  consiste  en  deux  bassins 
superposés:  le  plus  élevé  contient  le  lait;  dans  celui  de 
dessous,  on  verse  de  Teau  bouillante,  qui  a  pour  effet  d*é- 
chauffer  le  lait.  Sous  cette  action,  la  crème,  34  heures  après, 
monte  à  la  surface  et  se  laisse  facilement  enlever  avec  une 
cuiller. 

D*une  expérience  comparative  faite  sur  deux  de  ces  appa- 
reils, dont  Tun  seulement  a  fonctionné  avec  Teau  bouillante, 
Fautre  étant  abandonné  à  lui-même,  il  est  résulté  que,  dans 
les  24  heures,  la  crème  était  bien  montée  dans  le  premier, 
paraissait  très-ferme  et  se  laissait  enlever  en  gardant  sa  con- 
sistance, tandis  que  chez  celui  qui  n'était  point  chauffé,  le  lait, 
dans!le  même  espace  de  temps,  s'est  trouvé  seulement  recou- 
vert d'une  couche  de  crème  peu  épaisse.  Le  beurre  extrait 
du  premier  appareil  s'est  porté  à  un  peu  plus  de  53  grammes 
par  Htre  de  lait,  soit  5,30  p.  iOO. 

La  facilité  et  la  promptitude  d'extraction  du  beurre  au 
moyen  de  cette  crémoire  en  recommandent  vivement  l'usage, 
surtout  dans  la  saison  oii  la  qualité  du  beurre  laisse  plus 
particulièrement  à  désirer.  Son  emploi  ne  serait  pas  moins 
avantageux  pour  la  production  des  fromages  frais. 

Enfilage  de»  racineâi. 

M.  G.  Heuzé  indique,  dans  le  Journal  d'agriculture  pro- 
gressive^ les  moyens  à  employer  pour  réussir  dans  la  con- 
servation des  racines  déposées  dans  un  silo  temporaire  et 
en  terre. 

n  faut  : 

4*  Coordonner  la  profondeur  de  la  fosse  avec  la  nature 
perméable  et  imperméable  du  sol  et  du  sous  sol. 

On  creuse  la  terre  jusqu'à  30  et  50  cenlim.  quand  elle  est 
sablonneuse  ou  calcaire  perméable.  On  se  borne  à  ouvrir  une 


—  471   — 

rigole  de  10  à  15  ccntim.  lorsque  le  sol  est  argileux  ou  le 
sous-sol  imperméable. 

2<>  Remplir  le  fond  du  silo  et  couvrir  les  racines  de  paille 
de  seigle»  de  bruyère  ou  de  branches  de  genêts  dans  le  but 
d'éloigner  les  racines  de  la  terre  et  d'empêcher  par  là  leur 
pourriture, 

La  paille  d'avoine  et  de  sarrasin  ou  les  feuilles  d'arbres  ne 
doivent  pas  être  employées,  parce  qu'elles  absorbent  facile- 
ment l'humidité. 

On  peut,  quand  les  terrés  sont  saines  et  lorsqu'on  procède 
à  l'ensilage  des  racines  ou  tubercules  par  un  beau  temps, 
se  dispenser  de  garnir  le  fond  du  silo  d'une  couche  de  litière. 

8^  Etablir,  tous  les  ^,  6  ou  8  mètres,  des  cheminées  d'appel, 
c'est-à-dire  placer  à  ces  distances  des  tuyaux  carrés  formés  de 
quatre  planches  clouées,  ou  des  tuyaux  en  terre  ayant  environ 
10  à  15  centim.  de  diamètre,  dans  le  but  d'obtenir  une  com- 
munication entre  l'atmosphère  et  l'intérieur  du  silo. 

4«  Couvrir  les  racines  d'une  couche  de  terre  épaisse  de  30 
à  35  centim.  destinée  à  les  garantir  de  la  pluie  et  surtout  de 
la  gelée. 

5®  Creuser  autour  du  silo  une  rigole  ayant  30  centim.  de 
largeur  et  plus  profonde  de  10  à  20  centim.  que  le  fond  du  silo. 

Cette  rigole,  destinée  à  assainir  la  fosse  et  les  racines,  doit 
communiquer  à  un  petit  canal  d'écoulement. 

6®  Boucher  avec  de  la  paille  ou  du  foin  les  ouvertures  des 
cheminées  pendant  les  temps  froids  ou  pluvieux,  afin  que  ni 
la  gelée  ni  l'eau  n'arrivent  jusqu'aux  racines. 

7«»  Enlever  les  bouchons  de  paille  et  de  foin  pendant  l'hiver, 
quand  le  temps  est  beau,  dans  le  but  d'aérer  le  silo.  Les  che- 
minées d'aération  exigent  une  surveillance  hebdomadaire. 
Lorsqu'il  survient  des  pluies  abondantes,  les  terres  souvent 
s'en  vont  à  l'eau  ;  alors  elles  n'ertveloppent  pas  entièrement 
les  tubes  en  bois  ou  les  tuyaux,  et  l'eau  pénètre  dans  Tinlx^rieur 
du  silo  et  altère  les  racines. 

On  évite  cet  inconvénient  en  renonçant  aux  cheminées  pour 


r 


—  472  - 

adopter  le  système  d'aération  de  M.  Bailly,  lequel  consiste  à 
assembler  trois  perches  de  la  grosseur  du  poignet  à  Taide  de 
planchettes  longues  de  30  centim.  et  éloignées  de  1  mètre 
environ  les  unes  des  autres.  Ainsi  disposées  les  perches  for- 
ment une  véritable  cage,  qu'on  place  à  l'intérieur  du  silo  ou 
directement  au-dessus  des  racines.  Chaque  comble  ou  tube 
à  claire-voie  à  2  ou  3  mètres  de  longueur.  On  les  dispose 
les  uns  à  la  suite  des  autres  dans  toute  la  longueur  du  silo, 
de  manière  qu'il  excMe  ses  extrémités  de  quelques  centim. 
Alors  l'air  circule  librement  dans  toute  la  masse  des  racines, 
et  les  pluies  ne  peuvent  arriver  jusqu'à  ces  dernières. 

Quand  le  silo  a  une  grande  longueur,  il  est  utile  de  placer 
transversalement  et  horizontalement,  tous  les  6  ou  8  mètres» 
de  petits  conduits,  de  manière  qu'ils  soient  en  communication 
directe  avec  le  tube  principal. 

Ainsi  disposé,  le  silo  permet  de  conserver  les  betteraves, 
carotes,  etc.  parfaitement  saines  jusqu'à  la  fin  de  février  ou 
mars. 

On  doit  aussi  boucher  les  ouvertures  quand  le  temps  me- 
nace de  gelée. 

WLémulimtm  donnés  par  le  Brome  de  Schrader. 

Le  Journal  d'agriculture  pratique  signale  les  heureux 
résultats  de  la  culture  du  brome  de  Schrader  sur  deux  points 
pour  ainsi  dire  opposés  de  la  France.  Nous  avons  déjà  en- 
tretenu nos  lecteurs  de  cette  plante  fourragère,  dont  nous 
avons  d'ailleurs  distribué  des  graines.  Ce  serait  avec  recon- 
naissance que  nous  recevrions  de  ceux  qui  l'ont  expérimentée 
la  communication  des  résultats  qu'ils  ont  obtenus. 

M.  Maigne  écrit,  à  la  date  du  30  août,  de  Florat  (Haute- 
Loire)  au  journal  précité  qu'il  a  pu  d'autant  mieux  comparer 
la  vigueur  du  brome  de  schrader  et  celle  des  autres  plantes, 
que,  cultivant  toute  espèce  de  fourrages  dans  sa  propriété, 
tout  pour  le  moment  y  était  grillé  et  anéanti,  moins  le  brome 


—  473  — 

de  Schradcr  el  les  loplnambours.  Au  milieu  de  celte  désola- 
tion, le  brome,  semé  en  mai  dans  un  terrain  ordinaire  et  non 
arrosé,  à  fait  ses  trois  pousses,  la  i",  de  1  mètre,  la  2«»,  de 
80  centim.  et  la  3«,  de  17  centim.  Après  un  pareil  résultat, 
surtout  par  une  si  grande  sécheresse,  il  déclare  qu*il  va  s'em- 
presser de  consacrer  au  brome  une  certaine  étendue,  de  même 
qu'il  a  remplacé  certaines  racines  par  le  topinambour,  qui  lui 
a  toujours  donné  un  résultat  satisfaisant  et  qui  ne  Ta  jamais 
trompé. 

D'un  autre  côté  M.  Briot,  président  du  comice  agricole  de 
Quimper,  fait  connaître  que  les  semis  faits  en  mai  du  brome 
de  Schrader  ont  atteint,  malgré  une  sécheresse  extraordinaire, 
1  mètre  50  de  hauteur,  et  que  les  ayant  coupés  par  la  moitié 
pour  mieux  récolter  la  graine,  il  lui  reste  sur  le  champ  un 
chaume  luxuriant  dé  verdure  dont  les  animaux  se  trouvent 
très-bien.  Par  le  temps  humide,  ils  préfèrent  le  brome  aux 
trèfles  de  3"  coupe. 

Ces  résultats  sont  d'autant  plus  dignes  d'attention  que  le 
brome  de  Schrader  avait  été  indiqué  spécialement  jusqu'à 
présent  pour  des  terrains  humides.  Du  reste,  un  autre  N^  du 
Journal  d* agriculture  pratique  consMc  que  la  plante  a  par- 
faitement réussi  dans  l'Isère,  la  Mayenne,  la  Moselle,  Saône-et- 
Loirc,  Seine-et-Marne,  Scine-et-Oise  et  Haut-Rhin.  M.  le  Mar- 
quis de  Leusse  rend  témoignage  aux  bonnes  qualités  de  la  graine, 
qui  est  mangée  avidement  par  les  chevaux  et  tout  le  bétail. 
Cette  graine,  d'après  M.  Mayre,  de  Seine-et-Marne,  ne  serait 
touchée,  ce  qui  a  bien  son  mérite,  ni  par  les  volailles  ni  par 
les  oiseaux  ;  on  peut  donc  sans  inconvénients  semer  auprès 
des  bâtiments  et  éviter  ainsi  les  charrois  lointains  qui  pèsent 
tant  sur  le  compte  des  fourrages  distribués  en  vert. 

Des  renseignements  non  moins  avantageux  sur  le  brome 
sont  envoyés  de  la  Belgique  par  M.  de  Biseau,  membre  du 
conseil  administratif  de  la  société  centrale  d'agriculture  de 
cette  contrée. 

33 


( 


—  474  — 
Vécondatlon  do  maïs  de  Cazco. 

Nos  lecteurs  savent  que  des  graines  de  maïs  de  Cuzco  ((], 
reçues  par  la  Société,  ont  été  en  partie  semées  pour  essai 
dans  sa  pépinière,  en  partie  distribuées  à  plusieurs  de  ses 
membres.  M.  Guichard,  chef  du  serA  ice  agricole  au  domaine 
de  rOuady  (Egypte],  a  fait  connaître  à  la  Société  Impériale 
d*acclimatation  que  d'abord  une  première  tentative  de  culture 
de  cette  plante,  faite  par  lui,  avait  complètement  échoué  au 
point  de  vue  de  la  fructitication,  par  suit«  de  l'apparition  tar- 
dive des  fleurs  femelles.  Celles-ci  ne  s'étant  ouvertes  que 
lorsque  la  fleur  mâle  était  déjà  passée,  n'avaient  pu  dès-lors 
être  fécondées.  Dans  une  plantation  ultérieure,  cet  obstacle  a 
été  évité,  en  réser\'ant,  sur  160  graines,  40  graines  qui  n'ont 
été  semées  que  quinze  jours  plus  tard  entre  les  lignes. 

Cette  précaution  si  simple  a  donné  un  résultat  magnifique  : 
un  rendement  en  grains  a  été  obtenu  d'environ  65  pour  1. 

M.  Guichard  fait  ressortir,  à  cette  occasion,  la  grosseur 
extraordinaire  du  maïs  Cuzco,  la  blanclieur.et  la  qualité  de  sa 
farine,  l'abondance  de  son  produit,  qui  en  feraient  pour  le 
Midi  de  la  France  une  des  cultures  les  plus  précieuses  à 
propager. 


La  race  d'Aobrae  au  Concoara  régional 
de  Tulle. 

Voici,  telle  qu'elle  est  consignée  dans  le  Jaurnal  d'agri- 
culture progressive,  l'appréciation  portée,  à  l'occasion  du 
concours  régional  de  Tulle,  par  un  habile  zootechnicien, 
M.  Renaud,  sur  notre  race  d'Aubrac,  pour  laquelle  nous  avons 
demandé  récemment  le  rétablissement  de  l'ancien  nombre  de 
primes  qui  lui  étaient  attribuées. 

«  Quoique  le  catalogue  porte  en  première  ligne  la  race 

V.  p.  139. 


—  475  — 

»  Limousioe,  nous  iransgres&erons  avec  lui  cette  fois,  car  nos 
»  prédilections  sont  acquises  à  la  belle  race  d'Aubrac,  qui 
»  remporte,  selon  nous,  sur  la  Limousine,  par  son  apti- 
»  tude  au  travail,  sa  force,  son  énergie,  sa  sobriété.  La 
»  sûreté  de  son  pied  la  rend  précieuse  pour  la  culture  sur  la 
»  pente  de  nos  montagnes  ;  en  effet,  le  bœuf  d'Aubrac  passe 
»  et  se  tient  ferme  là  où  un  autre  hésiterait.  Quant  à  son  apti- 
»  tude  pour  la  boucherie,  on  sait  que,  bien  traitée,  elle  ne  le 
»  cède  à  aucune  autre  race  française.  » 

Ainsi  notre  race  d'Aubrac  est  mise  sans  hésitation  en  pre- 
mière ligne  parmi  les  races  bovines  du  centre  et  bien  au-dessus 
de  Tune  de  celles  qui  ont  le  plus  de  renom. 

Bergeries  et  élables  moliile». 

Dans  la  séance  publique  annuelle  de  la  Société  centrale 
d'agriculture,  M.  Payen  a  signalé  les  avantages  des  bergeries 
et  éCables  mobiles,  dont  la  description  détaillée  se  trouve  dans 
un  ouvrage  de  M.  Reiset,  auquel  a  été  décernée  l'une  des 
grandes  médailles  d*or  distribuées  par  cette  Société. 

Ces  constructions  en  bois  léger,  qui  peuvent  renfermer 
50  moutons,  sont  montées  sur  quatre  roues  en  fonte  à  larges 
jantes  ;  au  moyen  d'une  simple  corde  enroulée  autour  d'un 
treuil,  la  force  d'un  enfant  suffit  pour  les  mettre  en  mouve- 
ment. Un  champ  se  trouve  ainsi  directement  fumé  par  les 
animaux,  plus  régulièrement  et  avec  plus  de  facilité  que  ne  le 
pourrait  faire  un  berger  transportant  les  claies  de  son  parc  à 
moutons. 

Les  parcs  mobiles  de  M.  Reiset  sont  en  même  temps  cou- 
verts de  manière  à  être  employés  pendant  la  saison  hivernale. 

Les  vaches,  les  bœufs  d'élevage  et  les  moutons  se  sont 
maintenus  en  très  bon  état  dans  ces  économiques  abris,  qui 
offrent  d'ailleurs  de  grands  avantages  au  point  de  vue  du 
transport  et  de  Tépandage  des  fumiers.  De  l'avis  des  agro- 
nomes les  plus  autorisés,  c'est  là  un  procédé  qui  peut  conduire 


( 


—  476  — 

directement  à  utiliser,  sur  la  plupart  des  terres,  les  excréments 
solides  et  liquides,  sans  la  moindre  déperdition  préalable. 
On  parvient  ainsi  à  réaliser  les  avantages  des  litières  terreuses, 
mais  avec  une  très-grande  économie.  L'application  de  cette 
méthode  serait  particulièrement  précieuse  dans  les  localités 
où  la  litière  est  rare  ou  de  mauvaise  qualité. 

chants  hygiéniques  poar  le  pansage 
des  boeafs  (1). 

M.  Delporte-Bayart  vient  de  remplacer,  pour  le  pansage 
des  bœufs,  les  anciennes  étrilles  par  des  gants  hygiéniques 
confectionnés  avec  de  vieilles  curdes  hors  de  service.  Cet 
instrument,  en  forme  de  gant,  dans  lequel  on  passe  les  quatre 
doigts  et  le  pouce,  peut  être  facilement  promené  sur  toute  la 
surface  du  corps  de  l'animal,  dans  les  creux,  dans  les  cavités 
où  rétrille  ne  peut  atteindre  et  où  se  loge  souvent  la  mal- 
propreté. Les  dents  de  ce.%  curdes  sont  flexibles  et  ne  causent 
aucune  douleur  à  ranimai  ;  elles  ne  déchirent  ni  les  hanches, 
ni  les  épaules,  ni  Fépine  dorsale,  quand  bien  même  elles  se- 
raient maniées  par  une  main  rude  et  inintelligente. 

Le  prix  de  l'appareil  est  minime. 

Baltlème  aeaalan  da  Cangrè»  Pomologlqae. 

Le  Ck)ngrès  pomologique  de  France  (2)  a  tenu,  en  1863,  sa 
H^  session  à  Rouen .  Il  a  admis  dans  cette  session  les  fruits 
suivants  : 

POIRES. 

Beurré  Delfosse.  Fruit  moyen,  très-bon,  à  chair  fine 
et  fondante,  mûrit  en  décembre  et  janvier.  Arbre  très  fertile, 

(1)  V.  B.  1863,  p.  290. 

(2)  V.  B.  1859,  p.  276,  451.  -  1860,  p.  545.  -  186L  p.  90,  118.  - 
1862,  p.  74.  306.  -  1863.  p.  125. 


—  W7  — 

mais  de  vigueur  moyenne  sur  cognassier  ;  greffé  sur  franc, 
il  s'élève  sous  toutes  formes. 

Beurré  de  Mérode.  Fruit  gros,  assez  bon,  à  chair  mi- 
fine,  tendre,  fondante,  mûrit  en  septembre;  toute  forme. 

Fondante  Paniselle.  (Fondante  Pariselle).  Fruit  moyen, 
très  bon,  à  chair  fine,  fondante,  juteuse,  mûrit  en  novembre 
et  décembre.  Arbre  fertile,  délicat  sur  cognassier,  peut  être 
cultivé  sous  toutes  formes,  toutefois  la  haute  tige  lui  convient 
moins,  vu  le  peu  de  longueur  du  pédicelle  du  fruit. 

Madame  Elisa.  Fruit  gros  ou  très  gros,  bon,  à  chair 
fondante,  rosée,  mûrit  en  novembre.  Arbre  vigoureux,  se 
prête  à  la  forme  pyramidale  et  à  l'espalier. 

Nouvelle  Fulvie.  Fruit  assez  gros  ou  gros,  très  bon, 
à  chair  fine,  fondante,  exquise,  mûrit  de  décembre  à  février. 
Aitre  peu  vigoureux,  épineux,  peu  propre  à  la  forme  pyrami- 
dale, plus  convenable  pour  cordon  et  espalier. 

Fasse  -  Golmar  François.  Fruit  moyen  ou  assez  gros, 
bon,  à  chair  mi-fine,  fondante,  mûrit  de  février  en  mars. 
Arbre  de  vigueur  moyenne  sur  cognassier,  s'élève  sous  toutes 
formes  sur  franc. 

Royale  d'hiver.  (Fruit  ancien,  spécial  au  midi  de  la  France). 
Gros  ou  assez  gros,  bon,  à  chair  fine,  fondante,  juteuse, 
mûrit  de  novembre  à  février.  Se  cultive  en  haute  tige  et  en 
espalier,  dans  les  sols  chauds  à  bonne  exposition. 

Virgouleuse  (Virgoule,  Virgoulée],  variété  ancienne. 
Fruit  moyen,  bon,  à  chair  fine,  mi-fondante,  mûrit  de  novembre 
à  janvier.  Arbre  fertile,  réclame  la  greffe  intermédiaire  ;  se 
cultive  en  espalier  et  en  haute  tige. 

POMMES. 

Reinette  de  Dieppedal.  Fruit  moyen,  bon,  mûrit  en 
hiver.  Arbre  fertile,  délicat;  haute  lige. 


r 


—  478  — 

Reinette  de  Saintonge.  Fruit  moyen,  bon,  mûrit  en 
hiver.  Arbre  fertile,  quelquefois  chancreux  ;  haute  tige. 

Reinette  grise.  (Variété  ancienne].  Fruit  moyen,  très 
bon,  mûrit  en  hiver  et  au  printemps.  Arbre  fertile,  réclame  la 
greffe  intermédiaire  ;  toutes  formes. 

POMMES  A  CIDRE. 

PREMIÈRE   SAISON. 

Amourette  précoce.  Fruit  assez  gfOs,  à  chair  jaune,  un 
peu  sèche,  sucrée  ;  épiderme  complèteHnent  lavé  de  rouge 
écarlate;  renfoncement  pédicellaire  est  bistré;  Tarbre,  d'une 
vigueur  moyenne,  à  branches  verticales,  assez  fertile,  se  cul- 
tive à  Darnetal  (Seine-Inférieure),  dans  les  sols  argileux  et 
abrités. 

Baril.  Fruit  moyen,  ovoïde  épiderme;  jaune,  fouetté  de 
rouge  vif;  cavité  du  pédicdle  légèrement  teintée  de  bistre  ; 
Tarbre,  très-vigoureux,  à  braiiches  horizontales,  très-fertile , 
prospère  dans  les  sols  argileux  reposant  sur  le  grès  vert,  à  la 
Ferté-Bernard  (Sarthe]. 

Blanc  molet.  L'épiderme  de  ce  fruit  est  blanc  avec  quel- 
ques petites  lignes  brunes  ;  sa  chair  est  blanche,  un  peu  sèche 
etamère;  Tarbre,  rustique,  vigoureux,  irès-ferlile,  précoce, 
à  branches  horizontales,  divergentes,  se  cultive  dans  les  sols 
argileux,  à  Roncherolles  (Seine-Inférieure),  Rasne,  Longé, 
Saint-Brice  (Orne),  oîi  il  est  renommé  pour  la  qualité  du  cidre. 

Carlantine.  Voir  Carlotin, 

Carlotin.  Fruit  petit,  ovoïde,  à  épiderme  rouge  terne, 
rayé  de  rouge  plus  loncé  sur  toute  sa  surface;  chair  tendre, 
blanche  ;  Teau,  abondante,  sucrée,  amère,  produit  un  cidre 
de  bonne  qualité;  Tarbre,  robuste,  très-fertile,  à  branches 
horizontales,  d'une  très-belle  forme,  se  cultive  dans  les  sols 
argileux,  à  Houppeville  (Seine-Inférieure). 


—  479  — 

DouGE-ARAïuNkiE:.  Fruît  gros,  conique  tronqué,  à  épiderme 
jaune,  pointillé  de  fauve;  chair  tendre;  Teau  abondante, 
sucrée,  amëre,  fait  un  bon  cidre  ;  Tarbre,  peu  vigoureux  mais 
sain>  très-fertile,  à  branches  horizontales,  se  cultive  dans  les 
sols  argileux,  à  RoncheroUes  (Seine-Inférieure). 

Doux  ÉvÈQUE  PRÉCOCE  (à  Cacn).  Fruit  moyen,  conique, 
à  épiderme  jaune,  frappé  de  rouge  du  côté  du  soleil,  mélangé 
de  taches  irrégulières  et  grises  ;  chair  blanc  jaunâtre,  tendre  ; 
Teau  peu  abondante,  sucrée,  un  peu  amère,  fournit  un  cidre 
de  première  qualité  ;  Tarbre,  fertile,  vigoureux  est  cultivé  dans 
!es  environs  de  Caen. 

Nouveau  gérard.  Fruit  moyen  ;  épiderme  jaune  clair  ; 
chair  blanche,  sucrée  ;  eau  abondante  ;  Tarbre  rustique,  à 
branches  horizontales,  d'une  belle  forme,  fertile,  se  cultive 
dans  les  sols  argileux,  à  Roncherolles  (Seine-Inférieure). 

Pomme  de  dieppe.  Fruit  gros,  arrondi  ;  épiderme  jaune, 
légèrement  coloré  en  rose  du  côté  du  soleil,  semé  de  points 
Dondbreux  gris  roux  et  de  marbrures  de  mêmes  couleur  ;  bon 
pour  la  table  et  pour  le  cidre  ;  Tarbre,  branches  horizontales, 
assez  fertile,  se  cultive  en  sol  argileux,  à  Houppeville  (Seine- 
Inférieure). 

deuxième  saison. 

Amer-doux  fgros).  Fruit,  très-gros,  plus  haut  que  large, 
côtelé  ;  épiderme  jaune,  strié  de  rouge  vif,  pointillé  de  brun  ; 
chair  tendre,  blanc  verdàtre;  eau  abondante,  sucrée  et  amère; 
l'arbre,  vigoureux,  très-fertile,  d'une  forme  pyramidale,  se 
cultive  sur  le  plateau  argileux  de  Lalonde  (Seine-Inférieure). 

Amer-doux  (petit).  Fruit,  petit;  épiderme  jaune  verdàtre, 
lavé  partiellement  de  rose  et  pointillé  de  rouge  ;  chair  blanche, 
légèrement  sucrée,  très-amère  ;  eau  peu  abondante  ;  Tarbre, 
vigoureux,  fertile,  à  branches  horizontales,  est  cultivjMJansTte  - 
terrains  argileux  de  Rocherolles  (Seine-lnférieureJ^*        *        V/v 


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—  480  — 

Amèiue-moussb.  Fruit  moyen,  arrondi  et  peu  atténué  vers 
l'œil  ;  épiderme  rose  clair,  strié  sur  toute  la  surface  de  rouge 
carmin,  parsemé  de  petits  points  noirs;  chair  fine,  blanc  jau- 
nâtre ;  Teau,  suffisante,  amère  et  sucrée  donne  un  cidre  de 
première  qualité  ;  l'arbre,  vigoureux,  à  tête  ronde,  à  branches 
arquées,  est  cultivé  sur  les  sols  argileux  des  environs  de  Pa- 
villy  (Seine-Inférieure). 

Amourette  (gros).  Fruit  assez  gros  ;  épiderme  jaune  ver- 
dàtre,  lavé  et  strié  de  rouge  brique  ;  chair  ferme,  verdâtre  ; 
eau  abondante,  sucrée,  légèrement  amère  ;  l'arbre,  très-fertile, 
d'une  grande  vigueur,  à  branches  horizontales,  réclame  les 
lieux  abrités,  vu  sa  floraison  délicate.  Cultivé  comme  le  précé- 
dent et  sur  le  même  point. 

AvENETTE.  Fruit  gros  :  épiderme  vert,  fortement  coloré  de 
de  rouge  bronzé,  cavité  du  pédicelle  rousse;  chair  verte,  ferme, 
assez  sucrée,  d'une  saveur  particulière  très-prononcée;  l'eau, 
suffisante,  fait  un  cidre  de  première  qualité  ;  l'arbre,  très  vi- 
goureux et  très-tertile,  â  branches  horizontales,  est  cultivé  dans 
les  sois  argileux  et  sur  le  minerai,  près  Rasne  (Orne),  où  il 
pousse  avec  vigueur. 

Barillet.  Fruit  assez  gros,  un  peu  déprimé;  épiderme  vert 
jaunâtre,  pointillé  et  strié  de  rouge;  chair  verte,  sucrée;  eau 
assez  abondante;  l'arbre,  rustique,  assez  vigoureux,  à  branches 
verticales,  est  cultivé  en  compagnie  de  V Amer-Doux. 

BÉDAN,  BÉDANG.  Fruit  gros,  variantdans  sa  forme,  quelque- 
fois presque  conique,  d'autres  fois  plus  large  que  haut;  épi- 
derme jaune,  presque  recouvert  d'une  teinte  légère  gris  fauve 
pointillé  de  brun  foncé,  notamment  du  côté  du  soleil,  chair 
blanche,  creuse;  l'eau,  peu  abondante,  très-sucrée  et  légère- 
ment amère,  donne  un  cidre  excellent;  l'arbre,  sain,  vigou- 
reux, assez  fertile,  à  branches  verticales,  est  cultivé  fréquem- 
ment dans  l'Eure  et  la  Seine-Inférieure,  sur  les  sols  argileux. 

Bédan  commun  (à  Caen).  Voir  Bédan. 


—  481  — 

Belle  fille  ou  bklphie.  Fruit  moyen;  épiderme  jaune  ver- 
datre  lavé  de  rouge  terne;  pédicelle  long,  placé  dans  une  cavité 
peu  profonde;  œil  fermé,  situé  dans  une  cavité  plissée;  chair 
blanche,  sucrée,  très-sapide;  eau  abondante;  l'arbre,  vigoureux, 
fertile,  à  branches  horizontales,  est  cultivé  à  Chaille  (Calvados). 

—  Ne  pas  confondre  cette  variété  avec  celle  du  même  nom, 
cultivée  dans  la  Seine-Inférieure  et  qui  a  pour  synonyme  les 
noms  de  Bonne  Ente,  Petite  Ente, 

BiNET.  Fruit  moyen;  épiderme  vert  sale,  légèrement  lavé  de 
rose  roussâtre  pointillé  de  rouge-bnin;  chair  verdâtre;  Teau, 
très-abondante,  sucrée  est  légèrement  acidulée;  l'arbre,  d'une 
grande  vigueur,  fertile,  à  branches  verticales,  rustique,  se 
cultive  dans  les  sols  argileux,  à  RoncheroUes  (Seine-Inférieure), 
très-répandu  dans  TEure. 

—  On  cultive,  sous  le  même  nom,  un  fruit  excellent  de  3"« 
saison. 

Châtaigne,  Châtaignier.  Fruit  moyen,  se  conservant  jus- 
qu*en  janvier,  vendu  comme  fruit  de  tible  sur  les  marchés  de 
Paris;  épiderme  jaune,  fouetté  ou  lavé  de  rouge  vif;  cavité  du 
pédicelle  grisâtre;  chair  verte,  ferme,  sucrée;  l'eau,  assez  abon- 
dante, donne  un  bon  cidre;  l'arbre,  très-vigoureux,  à  branches 
très-garnies,  formant  une  tête  arrondie,  se  cultive  dans  les 
vallées,  sur  les  terrains  sableux,  à  sous-sol  argileux,  aux  envi- 
rons de  La  Hutte  (Sarthe). 

CoQUERiE.  Fruit  moyen  ou  gros,  conique;  épiderme  jaune, 
pointillé  et  marbré  de  gris,  rugueux;  chair  fine,  blanche,  tendre, 
l'eau,  assez  abondante,  sucrée,  très-légèrement  amère,  donne 
un  cidre  bon  et  fort;  l'arbre,  très-fertile,  sain,  vigoureux,  à 
branches  horizontales  et  tête  en  parasol,  est  cultivé  dans  les 
terres  calcaires  de  la  vallée  de  Bray  (Seine-Inférieure). 

Corneille  ROLGE.  Fruit  assez  gros,  ovoïde;  épiderme  jaune 
clair,  rayé  de  rose  foncé;  chair  blanche,  sucrée,  ferme;  l'eau, 
assez  abondante,  donne  un  cidre  de  première  qualité;  l'arbre. 


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—  482  — 

vigoureux,  fertile,  à  branches  horizontales,  est  cultivé  en  sol 
argileux  sur  le  plateau  de  Longré,  Ranes  et  St-Brice  (Orne). 

Croix  de  bouelle.  Fruit  moyen,  arrondi;  épiderme  jaune 
clair,  lavé  de  rouge  du  côté  du  soleil  et  légèrement  strié  de 
rouge  foncé;  chair  blanche,  un  peu  ferme;  Teau,  abondante, 
amère,  légèrement  sucrée,  produit  un  cidre  excellent;  l'arbre, 
élancé,  très-feriile,  très-sain,  très-vigoureux,  à  branches  ver- 
ticales, est  cultivé  dans  les  terrains  calcaires  de  la  vallée  de 
Bray  (Seine-Inférieure). 

DiAUME  (gros).  Fruit  gros,  sphérique,  bosselé;  épiderme  vert 
clair ,  recouvert  presque  entièrement  de  fauve  ;  chair  jaune , 
ferme,  serrée,  saveur  agréable;  Teau,  suffisante,  donne  un 
cidre  de  première  qualité  ;  Tarbre,  vigoureux,  à  branches  ver- 
ticales, peu  fertile,  se  cultive  dans  les  sols  argileux,  à  La  Ferté- 
Macé  (Orne)  et  à  La  Londe  (Seine-Inférieure). 

Doux  AuvET  ou  Doux  AUVRAY.  Fruit  petit;  épiderme  jaune, 
pointillé  de  fauve  brun  ;  chair,  blanche,  sucrée  ;  Teau,  abon- 
dante, fournit  un  cidre  estimé  ;  l'arbre,  vigouroux,  à  branches 
verticales,  est  très-cultivé  sur  les  sols  argileux,  à  La  Ferté- 
Macé  (Orne). 

EcARLATiNE.  Fruit  moyen,  oblong;  épiderme  jaunâtre, 
lavé  et  strié  de  rouge  écarlate  ;  chair  vert  jaunâtre,  sucrée  ; 
l'eau,  abondante,  donne  un  cidre  de  bonne  qualité  ;  l'arbre, 
délicat,  spécial  aux  vergers,  d'une  bonne  vigueur,  à  branches 
verticales ,  se  cultive  dans  les  sols  argileux,  à  Roncherolles 
(Seine-Inférieure). 

Gros  Bédangue  de  quelques  localités  de  la  Seine-Inférieure. 
Voir  Bédan. 

Gros  Moussette.  Voir  Diaume  (gros). 

Motissette.  Voir  Diaume  (gros). 

Moussette  Amère  Mousse.  Voir  Amère  Mousse. 


^  48S  - 

TROISIÈME   SAISON. 

Doux  ÉvÊQrE.  Fruit  moyen,  allongé  ;  épiderme  vert  clair 
fouetté  et  strié  de  rose  vif^  parsemé  de  points  gris  irréguliè- 
rement placés  ;  chair  blanc  verdàtre,  sucrée  ;  Teau,  abon- 
daute,  produit  un  bon  cidre;  Farbre,  vigoureux»  très-fertile,  à 
branches  horizontales,  est  cultivé  sur  les  plateaux  de  la 
Seine-Inférieure. 

SORBES. 

Sorbier  (cormier)  a  gros  frlit  comestible.  Fruit  gros, 
roux  grisâtre,  oblong,  ne  se  sert  que  lorsqu'il  est  blet;  a  un 
peu  le  goût  de  la  Nèfle  ;  est  employé,  ainsi  que  ses  variétés 
à  fruit  rose  et  à  ffuit  rouge,  pour  la  confection  de  boissons. 
Le  bols  est  recherché  pour  sa  bonté  et  sa  dureté. 

NÈFLES. 

Néflier  a  gros  fruit.  Arbrisseau  de  moyenne  grandeur, 
buissonneux  et  rustique  ;  le  fruit,  gros,  aplati,  roux  brun, 
n'est  bon  à.  manger  que  lorsqu'il  est  blet.  Sa  chair  est  plus 
douce  que  celle  du  Néflier  des  bois  d'où  il  sort.  La  variété 
récemment  introduite  sous  le  nom  de  Néflier  à  fruit  monstrueux 
n'a  pas  d'autre  mérite  que  celui  d'être  plus  grosse. 

PÊCHES. 

Belle  cartière.  Fruit  assez  gros  ou  gros,  coloré,  carac- 
térisé par  une  côte  bien  prononcée,  à  chair  blanche  et  bdnne,^ 
mûrit  dans  la  deuxième  quinzaine  d'août.  Arbre  fertile,  vigou- 
reux, se  prête  naturellement  à  la  haute  tige. 

Tardive  d'oullins.  Fruit  très-gros,  bosselé,  rougfe  d'un 
côté,  verdâtre  de  l'autre,  à  chair  blanche,  très-bonne,  mûrit 
de  la  fin  de  septembre  au  milieu  d'octobre.  Arbre  très-fertile, 
réussit  en  haute  tige  et  en  espalier. 


r 


—  484   - 

Teissier,  Fruit  gros,  bien  coloré,  mamelonné,  très-bon, 
mûrit  verâ  la  fin  de  septembre.  Arbre  délicat,  peu  vigoureux 
dans  sa  jeunesse,  reprend  de  la  vigueur  avec  Tâge. 

(Le  Congrès  fait  observer  qu'on  obtient  de  hautes  tiges  bien 
faites,  bien  garnies  et  de  longue  durée,  en  soumettant  annuel- 
lement les  pêchers  à  une  taille  simple  et  facile,  qui  consiste 
à  éclaircirla  tête,  laquelle  doit  ressembler  à  celle  d*un  oranger 
bien  venu,  et  à  écourter  les  rameaux  de  Tannée,  même  les 
branches  de  la  charpente,  qui  tendraient  à  dépasser  leurs 
voisines.) 

ABRICOTS. 

Abricot  angoumoisd'oullins.  Moyen,  ferme,  sucré,  juteux, 
d*un  goût  relevé  ;  mûrit  de  la  fin  de  mai  au  commencement 
de  juin,  très-propre  à  Tapprovisionnement  des  marchés  et  à 
Fexportalion.  Arbre  vigoureux  et  fertile. 

Abricot  mille.  Moyen,  rond,  juteux,  très-sucré,  parfumé, 
mûrit  vers  la  fin  de  mai.  Arbre  très-vigoureux  et  très-fertile. 

Abricot  de  hollande.  (Variété  ancienne).  (Abricot  d'Am- 
puis,  Abricot  à  amande  douce).  Petif,  presque  rond,  rouge 
violacé  du  côté  du  soleil,  jaune  pâle  du  côté  opposé,  très-bon 
pour  la  confection  des  conserves,  mûrit  de  la  fin  de  juillet  à  la 
mi-août.  L'amande  est  douce.  Arbre  très- vigoureux  et  très- 
fertile,  se  reproduit  de  semence. 

(De  très-intéressants  renseignements,  confirmés  par  M.  Wi- 
lermoz  et  deux  autres  membres,  ont  été  fournis  dans  cette  ses- 
.  sion  par  M.  Gaillard  sur  les  sujets  de  Prunier  les  plus  propices 
pour  recevoir  la  greffe  de  TArbricolier.  Les  sujets  à  écorce 
grise  devraient  être  préférés  à  ceux  dont  Técorce  est  brune, 
attendu  que,  sur  ces  derniers,  les  Arbricotiers  seraient  ra- 
rement exempts  de  gomme  et  de  gerçures,  tandis  que,  sur  les 
autres,  au  contraire,  ils  seraient  toujours  sains  et  par  consé- 
quent pliis  vigoureux) 


—   485  — 
PRUNES. 

Monsieur  DR  LA  Gironde.  Fruit  moyen  ou  petit,  un  peu 
ovoïde,  jaune  taché  et  piqueté  pourpre,  bon,  mûrit  en  août. 
Toutes  formes. 

OuEEN-VicTORiA.  Fruit  gros,  ovale,  obtus,  rose  foncé 
teinté  violet,  très  joli,  bon,  délicieux  en  espalier,  mûrit  en  août 
et  septembre,  très  fertile»  toutes  formes. 

Prune-d' Ambre.  Cultivée  dans  les  environs  de  Bordeaux. 
Reine-Claude-de-Brignais. 

CERISES. 

Guigne  marbrée.  Fruit  moyen,  blanc,  ombré  de  rose  et 
taché  de  jaunâtre;  bon,  mûrit  fin  juin.  Arbre  fertile  sous  toutes 
formes,  mais  spécialemeut  en  espalier. 

Griotte  d'Allemagne  (Cerise  de  Chaux,  Griotte  Cerise  de 
M.  le  comte  de  Si-Maure].  Variété  ancienne;  fruit  gros, 
rouge-brun  foncé,  presque  noir;  bon  pour  ratafia  et  conser- 
ves ;  mûrit  à  la  mi-juillet.  Arbre  peu  Vigoureux  et  délicat,  ré- 
clame spécialement  Tespalier. 

FRAISES. 

Marguerite.  Plante  très  vigoureuse,  touffue  et  très  fer- 
tile. Fruit  p}Tamidal,  conique,  très  gros,  rouge  foncé,  à  chair 
rose  rouge,  pleine,  sucrée,  parfumée,  trèsbonne;  mûrit  en  mai. 
(Récolte  prolongée.) 

FRAMBOISES. 

Belle-de-Fontenay  (Belle-d'Orléans).  Arbuste  ( bifère ) 
peu  élevé,  très  productif  en  automne  sur  les  rameaux  de  Fan- 
née;  fruits  bcîmx,  sphériques,  rouge  foncé,  savoureux,  très 
parfumés. 


—  486  — 

Falstolf  (  Filby  ).  Arbuste  (bifère)  rustique,  vigoureux, 
très  productif;  les  fruits,  placés  au  sommet  des  tiges,  sont  très 
gros,  coniques,  obtus,  rouges,  savoureux,  d'un  arôme  très 
agréable. 

Merveille-des-quatre-saisons,  fruits  rolges.  Arbuste 
vigoureux,  remontant,  très  fertile,  à  panicules  longues, 
abondantes,  chargées  de  beaux  fruits  oblongs,  rouge  violacé, 
très  savoureux  et  très  agréablement  parfumés. 

Merveille-des-quatre-saisons,  fruits  jaunes.  Art)uste 
plus  faible  et  plus  délicat  que  celui  à  fruits  rouges,  également 
remontant  ;  fruits  gros,  arrondis  ou  oblongs,  jaune  d*or  tendre; 
très  savoureux,  d'un  parfum  très  agréable. 

Seedling. 

GROSEILLES. 

Groseille-cerise.  Arbrisseau  très  vigoureuxl  fertile;  grappe 
très  longue;  baies  très  grosses,  rondes,  d'un  rouge  foncé 
brillant.  Ce  fruit,  le  plus  beau  du  genre,  perd  une  partie  de 
son  acide  prononcé,  comme  la  Groseille-Gondouin,  si  on  le 
récolte  tardivement. 

Groseille  de  hollande  a  longues  grappes  rouges 
(Grosse  Groseille  rouge  à  grappes).  N'est  qu'une  amélioration 
de  la  Groseille  rouge  commune,  dite  Groseille  des  jardins.  Les 
grappes,  de  8  à  10  cent,  de  long,  portent  des  fruits  asses  gros, 
d'an  beau  rouge  clair  brillant,  et  d'une  saveur  excellente, 
quoique  un  peu  acide,  quand  ils  sont  mûrs.  M"^  Aglaé  Adanson 
dit  que,  pour  obtenir  des  groseilles  souvent  aussi  grosses  que 
les  grains  d'un  petit  raisin,  il  suffit  de  supprimer  les  dernières 
fleurs  de  la  grappe.  M.  C.-A.  Tliory  dit,  à  son  tour,  qu'on  ob- 
tient le  même  résultat  en  retranchaot  quelques  gra|)pes  lorsque 
les  baies  conmiencent  à  nouer. 

Gros^lls  gondouin  blanche.  Variation  de  la  suivante, 
mais  à  fruits  moins  acidulés. 


--   487  — 

Groseille  gonlouin  rouge.  Variété  vigoureuse,  Irapue 
et  ramifiée  ;  grappe  longue,  ornée  à  son  sommet  de  grosses 
baies  d'un  beau  rouge.  Fruit  de  même  qualité  à  peu  près  que 
le  précédent,  toutefois  un  peu  plus  acidulé,  particulièrement 
s'il  est  récolté  de  bonne  heure. 

Groseille  versaillaise.  Arbrisseau  vigoureux  et  très  fer- 
tile ;  grappe  longue  ;  baies  un  peu  moins  grosses  que  celles 
du  Groseiller  Cerise,  mais  beaucoup  moins  acides.  La  variété 
dite  Grosse  blanche  transparente^  une  des  plus  douces  gro- 
seilles connues,  lui  ressemble,  sauf  la  couleur. 

CASSIS. 

Cassis  commun  a  fruit  noir.  Arbrisseau  trapu,  vigou- 
reux, assez  fertile  ;  grappe  courte,  à  baies  grosses,  noires, 
finement  ponctuées  gris.  Ne  sert  que  pour  faire  des  liqueurs. 
Cette  espèce  a  donné  des  variétés  à  fruit  uoirs  beaucoup  plus 
gros,  et  une  sous- variété  à  fruits  blanc  sale  tirant  sur  le  bru- 
nâtre. Elles  sont  employées  pour  le  même  usage. 

Cassis  royal  de  Naples.  Arbrisseau  semblable  au  précé- 
dent, mais  à  feuilles  plus  grandes;  grappe  courte;  baies 
moyennes  ou  assez  grosses,  noires,  plus  douces  que  celles  de 
toutes  les  autres  variétés. 

AMANDES. 

Amande  gros  fruit  a  coque  dure.  Fruit  gros,  oblong, 
plat;  amande  douce,  très  bonne;  arbre  vigoureux  et  fertile. 

Amande  des  dames  a  coque  tendre.  Fruit  assez  gros, 
oblong  ;  amande  douce,  très  bonne  ;  arbre  assez  vigoureux  et 
fertile. 

Amande  princesse  a  coque  tendre.  Fruit  moyen,  ovale  ; 
Amande  douce,  bonne;  arbre  de  vigueur  moyenne  cl  fertile. 


r 


—  i88  — 

NOIX. 

A  COQUE  TENDRE  (origine  ancienne).  Fruit  assez  gros,  à 
coque  tendre,  très  bon  ;  a  produit  par  le  semis  plusieurs  sous- 
variétés  estimées  et  ressemblant  presque  toutes  au  type  ;  bon 
fruit  de  dessert. 

Chaberte  (originaire  de  l'Isère).  Arbre  très  fertile,  à  pousse 
tardive  ;  donne  un  fruit  moyen,  un  peu  allongé,  qui  fournit 
une  huile  de  ^^^  qualité.  Cultivé  sur  une  grande  échelle  dans 
risère  et  là  Drôme,  où  il  tend  à  se  substituer  au  noyer  St-Jean. 

Mayette  (originaire  du  même  pays).  Fruit  gros,  allongé, 
aplati  à  sa  base,  atténué  et  effilé  au  sommet;  très  bon,  à  coque 
demi-dure  et  pleine  ;  très  bon  fruit  de  dessert.  L'arbre  fleurit 
tard,  il  est  peu  sujet  aux  gelées  tardives. 

NOISETTES. 

Aveline  blanche  longue,  fruit  gros,  allongé,  blanc,  très 
bon,  coque  demi-dure: 

Aveline  rouge  longue.  Fruit  long,  rouge,  très  bon, 
coque  demi-dure. 

Aveline  rouge  longue  (arbre  à  feuilles  pourpre).  Fruit 
long,  rouge,  très  bon,  coque  demi-dure. 

Grosse  ronde  du  Piémont.  Fruit  très  gros,  rond,  rouge, 
très  bon,  coque  dure. 

RAISINS. 

l^  De  table. 

Chasselas  bifère  (du  Gard),  (Muscat  bifère,  Muscat  de 
Patras).  Grappe  grosse,  allongée  ;  grains  gros,  ronds,  jaunes, 
peu  serrés.  Très  bon  et  superbe  raisin,  mûrit  vers  la  fin  de 
septembre.  Bonne  vigueur,  mais  fertilité  moyenne. 


^ 


—  4»9  — 

Chasselas  rose  de  Falloux.  Grappe  longue  ;  grains  gros, 
ronds,  roses  d'un  côté,  blanc  verdâtre  de  l'autre,  parfois  lout 
roses,  peu  serrés,  croquants,  très  sucrés,  très  agréables.  Ex- 
cellent raisin,  mûrit  en  septembre.  Cépage  assez  vigoureux  et 
fertile,  regardé  par  Duhamel  comme  une  variété  du  Chasselas 
doré. 

Muscat  Caillaba  (originaire  des  Hautes-Pyrénées).  Grappe 
moyenne,  tronquée  ;  grains  assez  gros,  ronds,  noir  velouté,  pas 
trop  serrés,  musqués,  très  agréables.  Délicieux  raisin,  mûrit 
en  août  et  septembre.  Cep  assez  fertile,  d'une  vigueur  moyenne, 
réclame,  pour  se  soutenir,  quelques  engrais  ou  amendements 
et  une  taille  courte. 

2®  De  grande  culture. 

Corbeau.  Grappe  assez  grosse,  tronquée;  grains  gros,  noir 
velouté,  assez  serrés,  pourvus  d'une  eau  abondante,  mais  peu 
relevée.  Ce  raisin,  qui  donne  beaucoup  de  jus,  mûrit  en  sep- 
tembre. Le  cep,  fertile,  est,  dit-on.  le  même  qui  est  cultivé 
dans  risère  sous  le  nom  de  Noir,  Gros-Noir,  Grenoblois, 
Savoy ard,  Montélimart,  Bourdon,  Mouleuse,  eldansTAin, 
sous  celui  de  Mauvais  Noir. 

Riesling  (Gentil.  Riesler  blanc).  Grappe  petite,  régulière; 
grains  petits,  ronds,  blancs,  serrés,  sucrés  vineux.  Mûrit  en 
septembre.  Cep  fertile,  doit  être  traité  comme  les  Pinots. 

MURIER. 

Mûrier  a  gkos  fruit  noir  dit  Mûrier  d'Espagne.  Fruit 
gros,  rouge  cerise,  passant  au  noir  violet  à  la  maturité,  abon- 
damment pourvu  d*un  suc  violet  foncé,  sucré,  acidulé,  rafraî- 
chissant, employé  pour  faire  des  sirops.  L'arbre,  très  vigou- 
reux, fertile,  est  d'une  reprise  assez  difficile  et  réussit  mal  par 
greflTe  et  par  bouture.  La  multiplication  est  plus  certaine  par 
le  marcottage.  Les  branches  du  mûrier  à  gros  fruit  doivent 

33 


f 


—  490   — 

être  écourtées,  et  les  rameaux  éclaircis,  au  moins  tous  les 
trois  ans. 

Le  Congrès  a  publié  un  catalogue  général,  avec  description 
sommaire,  de  tous  les  fruits  qu^il  a  définitivement  adoptés  jus- 
qu'à ce  jour  et  de  ceux  qu'il  a  renvoyés  à  l'étude. 

Arbres  •qnelelles  p^nr  la  dém^nslrall^n 
de  la  taille. 

M.  Brémond,  instituteur  primaire  à  Marseille,  a  imaginé, 
selon  ce  que  rapporte  le  Journal  de  la  Société  impériale  et 
centrale  d* horticulture^  d'enseigner  la  taille  au  moyen  de 
démonstrations  basées  sur  l'emploi  d'arbres  factices  préparés 
de  manière  â  s'articuler  et  se  désarticuler  à  volonté  sur  les  points 
qui  doivent  la  recevoir.  Ces  charpentes  desséchées  ont  subi 
des  sections  aux  endroits  où  le  professeur  indique  que  les 
tailles  doivent  être  pratiquées,  et  les  arbres  sont  ainsi  com- 
posés de  fractions  qui  s'ajoutent  l'une  à  l'autre  au  moyen  de 
petites  liges  de  fer  invisibles  à  l'œil.  Ils  offrent  ainsi  à  volonté, 
soit  des  sujets  entiers  et  tels  qu'ils  sont  avant  les  suppressions 
de  la  taille,  soit  des  arbres  tronqués,  exemples  ayant  subi 
les  retranchements  successifs  que  prescrivent  les  principes  de 
culture  enseignés  par  le  professeur. 

Le  comité  d'arboriculture  de  la  société  précitée,  réuni  ex- 
traordinairement  pour  l'examen  et  l'appréciation  de  ce  système 
d'enseignement  de  la  taille,  a  exprimé  l'avis  : 

«  Que  le  procédé,  considéré  comme  élémentaire,  est  simple, 
ingénieux,  pratique;  il  convient  aux  premières  leçons  de  l'ar- 
boriculture,  permettant  de  les  faire  en  tout  temps,  en  toutes 
circonstances,  en  l'absence  des  arbres,  cl  d'cx|)liquer,  à  l'aide 
d'exemples  frappants  pour  les  yeux,  les  cas  principaux  qui  se 
rencontrent  dans  la  conduite  des  arbres  fruitiers. 

»  Les  modèles  se  démontent  avec  une  extrême  facilité  ;  la 
^-r^,  ^oOHOîtion  est  portative  et  ne  paraît  pas  de  nature  h  être  trop 


—  491  — 

dispendieuse  pour  que  la  dépense  n'en  soit  dès-à-présent  à  la 
portée  des  écoles  normales  primaires,  des  fermes-écoles,  des 
grandes  agglomérations  de  populations et  même,  peut- 
être  plus  tard  des  simples  écoles  des  villages  éloignés,  pour 
la  plupart,  des  pépinières  et  des  jardins  assez  bien  cultivés  pour 
fournir  des  exemples  aux  leçons. 

«  Déjà  M.  Brémond  a  rédigé  un  traité  élémentaire  d'arbori- 
culture accompagné  de  planches  et  de  dessins  explicatifs,  qui 
a  reçu  l'approbation  de  la  Société  impériale  et  centrale,  et 
qu'il  a  pu  foire  mettre  en  vente  pour  le  modique  prix  de 
1  fr.  50  c. 

»  Le  comité  estime  que,  par  ces  moyens,  dans  lesquels 
l'économie  est  un  but  qu'il  poursuit  avec  on  ne  peut  plus  de 
raison,  M.  Brémond  pourra  rendre  des  senices  réels  à  l'en- 
seignement élémentaire  de  l'arboriculture 

»  Ott'en  particulier,  pour  démontrer  la  (aille  des  arbres  et 
les  greffes,  le  procédé  que  cet  actif  et  intelligent  instituteur  a 
imaginé  est  destiné  à  aider  l'enseignement  élémentaire  de  l'ar- 
boriculture  » 

IMouveaa  procédé   de    bonturage  de  la  vigne. 

Nous  avons  fait  connaître  {<)  le  moyen  pratiqué  par  M.  Hu- 
delotj  pour  propager  la  vigne,  lequel  consiste  à  planter  des 
boutures  très-courtes,  n'ayant  pas  plus  de  2  à  3  centim.,  et 
ne  comprenant  qu'un  seul  œil.  M.  Payen  a  entretenu  la  Société 
impériale  et  centrale  d'agriculture  du  résultat  de  ses  expé- 
rimentations sur  un  nouveau  procédé  inventé  par  M.  Chantrier 
dans  lequel  sont  employées  des  boutures,  moins  volumineuses 
encore  et  se  réduisant  à  une  sorte  d'écusson  de  greffe  un  peu 
épais,  ne  présentant  qu'une  faible  épaisseur  de  bois.  Ces  bou- 
tures, à  la  2*  année  de  leur  végétation,  ont  développé  des 


ai  ..1863  ,,,157.  -'-etjjïs 


V  ■..   '"  ''/î 


r 


—  492  — 

pousses  vigoureuses,  lesquelles  ont  donoé  naissance  à  deux 
grappes  qui  étaient,  au  mois  de  juin  dernier,  en  pleine  floraison 
et  paraissaient  notablement  plus  volumineuses  que  les  grappes 
des  vignes  environnantes. 

Ces  observations  ont  été  confinâées  par  M.  Pépin,  qui,  dans 
une  autre  séance  de  la  Société  centrale,  à  présenté  des  bou- 
tures faites  d'après  le  même  procédé,  et  dont  les  racines  radi- 
cales étaient  plus  développées  que  celles  qui  auraient  été  obte- 
nues par  la  méthode  ordinaire. 

Indépendamment  de  ces  caractères  ,  annonçant  une  plus 
grande  vigueur,  M.  Payen  a  appelé  l'attention  sur  le  faible 
volume  que,  dans  les  spécimens  présentés  par  M.  Pépin,  of- 
frait la  portion  ligneuse  enlevée  pour  former  l'espèce  d'écus- 
son  qui  constitue  cette  bouture.  Or  cette  partie  ligneuse  où 
la  vitalité  diminue  bientôt,  étant  bien  moins  considérable  que 
dans  tes  autres  boutures  et  ne  se  trouvant  pas  renfermée  dans 
les  nouveaux  tissas,  laisse  à  la  jeune  pla&ie  une  plus  grande 
viguenr. 

Les  dindes  bonnes  pondeuses. 

M.  le  docteur  Sacc  fait  part,  dans  le  Bulletin  de  la  Société 
zoologique  d* acclimatation,  d'une  observation  qu'il  a  faite 
au  sujet  des  qualités  exceptionnelles  que  présentent,  comme 
pondeuses,  les  dindes  de  couleur  grise.  Il  a  pu  s'assurer, 
dit-il,  que,  taudis  que  les  dindes  noires  et  les  dindes  blanches 
ne  faisaient  guère  plus  de  20  œufs  par  an,  les  grises  en  pon- 
daient 42  dans  le  même  espace  de  temps.  M.  Sacc  livre  ce 
fait  inattendu  à  l'appréciation  des  amateurs  d'oiseaux  de  grande 
basse-cour,  qu'il  engage  à  rechercher  et  à  isoler  les  dindes 
bonnes  pondeuses  à  Teffet  d'en  multiplier  la  race.  Il  fait  ob- 
server en  même  temps  que  la  ponte  des  dindes  à  généralement 
lieu  de  deux  jours  l'un,  et  que  c'est  seulement  vers  la  fin  ou 
lorsqu'il  fait  très-chaud  et  qu'ils  sont  très-biens  nourris  que 
ees  oiseaux  pondent  tous  les  jours. 


—  4»3  — 

D*après  M.  Sacc,  il  serait  essentiel  de  ne  donner  à  couver 
aux  poules  d^Inde  que  leurs  propres  œufs,  qui  alors  éclosent 
presque  tous  ;  tandis  que  si  on  leur  donne  ceux  de  plusieurs 
poules,  on  ne  doit  compter  que  sur  la  réussite  de  moitié  ou 
des  2/3  au  plus  des  œufs. 

Une  excellente  nourriture  pour  les  dindes  serait,  d'après  le 
même  auteur,  les  fromages  rancis  cuits  ou  crus,  et  surtout  les 
carottes,  comme  encore  les  fruits  gâtés  et  les  noix.  On  doit 
éviter  de  leur  donner  des  tourteaux  de  graines  oléagineuses, 
parce  qu'ils  communiquent  une  odeur  huileuse  à  leur  chair. 

N^orrlssage  des  abeilles   en  applère-salssn. 

Un  article  du  Journal  Vapiculteur  fait  observer  que 
lorsqu'aprës  la  récolte  du  prinptemps  on  est  à  même  de  jouir 
d'une  fleur  d'arrière-saison,  on  a  souvent  de  grands  avantages 
à  utiliser  le  miel  de  cette  fleur  pour  compléter  les  provisions 
des  abeilles  nécessiteuses,  et  même  de  celles  qui  ne  peuvent 
jouir  de  cette  fleur.  Il  convient  alors  de  faire  remplir  des 
calottes  et  des  hausses  et  de  les  donner  aux  colonies  pauvres. 

Mais  dans  les  localités  où  la  faux  à  passé,  oii  les  plantes 
à  fleurs  mellifères  sont  mûres,  et  où  la  production  du  miel  a 
été  mauvaise,  il  faut  sans  plus  tarder,  même  dès  le  mois 
d'août,  penser  à  compléter  les  provisions  des  abeilles,  et  ne  pas 
oublier  qu'à  cette  époque  celles-ci  ne  sont  pas  difficiles  sur  la 
qualité  des  matières  qu'on  leur  présente,  parce  qu'elles  peu- 
vent composer  et  utiliser  ces  matières  autrement  qu'elles 
ne  le  feraient  en  automne.  Au  miel  inférieur  qu'on  leur 
destine,  on  peut  mêler  avec  avantage  et  dans  des  pro- 
portions plus  ou  moins  grandes  :  sirop  de  fécule,  ver- 
gçoise  commune,  sirop  et  jus  de  ûiiits  sucrés,  de  sorgho, 
moût  de  raisin,  de  poires  ou  de  pommes  douces,  etc.  Ces 
aliments  mis  au  feu,  s'ils  sont  mélangés  et  présentés  fraî- 
chement apprêtés,  sont  promptement  enlevés  et  emmagasinés. 


f 


—  494  — 

Le  miel  pur  vaut  mieux  sans  doute,  mais,  avec  une  mauvaise 
année  et  un  rucher  nombreux,  il  faut  nécessairement  avoir 
recours  à  des  aliments  inférieurs,  utiliser  toutes  les  matières 
sucrées  à  bon  marché  qu'on  a  quelquefois  pour  rien,  tels  sont 
les  fruits. 

La  nourriture  doit  être  administrée  le  plus  rapidement 
possible,  et  il  ne  faut  s'attacher  qu'à  des  colonnies  bien  popu- 
leuses, ce  qu'il  est  toujours  facile  d'avoir  par  les  réunions. 
Afin  d'éviter  le  pillage,  la  nourriture  doit  être  présentée  le 
soir  ;  le  lendemain  matin  elle  est  enlevée.  Cette  nourriture 
est  mise  dans  une  terrine  ou  un  vase  spécial,  qui,  selon  les 
circonstances,  est  placé  dans  une  hausse  ou  établi  dans  le  sol 
sur  lequel  on  pose  la  ruche.  L'essentiel  est  de  mettre  les 
abeilles  en  contact  avec  la  nourriture  pour  qu'elles  puissent 
l'enlever  le  plus  promptemeni  possible.  L'enlèvement  est  d'au- 
tant plus  prompt  que  la  nourriture  convient  aux  abeilles,  que 
la  population  est  forte  et  la  température  élevée.  Une  forte 
colonie  peut,  en  une  nuit,  monter  de  2  à  5  kil.  de  bonne  nour- 
riture en  cette  saison.  Plus  elle  en  enlève,  moins  il  y  a  de 
déperdition,  et  mieux  l'emmagasinage  se  fait.  Il  faut  ajouter 
le  moins  possible  d'eau  à  l'alimentation,  surtout  s'il  y  entre 
du  jus  de  fruit  ou  du  sirop  de  fécule  ;  l'eau  provoque  la  fer- 
mentation, et  toute  nourriture  fermentée  ne  vaut  rien.  Aussi 
celle  qui  n'a  pas  été  enlevée  la  nuit  doit  être  chauffée  jus- 
qu'à ébullition  avant  d'être  présentée  de  nouveau. 

En  opérant  sur  une  certaine  échelle  et  en  employant  des 
matières  sucrées  à  bas  prix,  on  peut  pour  6  ou  8  fr.  fournir 
les  approvisionnements  d'une  nichée  qui  rendra  le  double. 

Cirainc  de  vers  à  ««le    I). 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des  sciences  a 
présenté,  selon  ce  que  rapporte  le  Moniteur,  au  nom  de  M. 

1    V.  B.  p.  319. 


—  495  — 

Guérin-iMeiincNille,  de  magnifiques  cocons  do  vers  ù  soie  du 
mûrier  accompagnant  la  noie  suivante: 

«  If  est  reconnu  aujourd'hui  par  tous  les  agriculteurs  qui 
s'occupent  de  rélevagc  des  vers  à  soie,  que  les  graines  pro- 
venant de  localités  où  Tépidémie  de  la  gatline  ne  sévit  pas 
peuvent  donner  de  bonnes  récoltes  dans  les  pays  atteints,  et 
Texpérience  a  montré  que,  si  Ton  fait  de  la  graine,  dans  les 
pays  oîi  règne  Tépidémie,  avec  les  cocons  obtenus  de  ces 
bonnes  récoltes,  elle  est  infectée  le  plus  souvent  dès  la  pre- 
mière génération. 

»  11  résulte  de  ces  faits  que  tous  les  éducateurs  de  nos  dé- 
partements producteurs  de  soie  sont  obligés  de  faire  venir  la 
graine  nécessaire  à  leurs  récoltes  des  pays  étrangers  présumés 
sains,  ce  qui  fait  sortir  de  la  France,  suivant  M.  Dumas,  une 
somme  approchant  chaque  année  de  17  millions  de  francs. 

»  J*ai  observé,  depuis  quelques  années,  qu*il  y  a  en  France, 
et  sur  quelques  autres  points  de  TEurope,  des  localités  dans 
lesquelles  les  races  de  vers  à  soie  qu*on  y  élève  depuis  un 
plus  ou  moins  grand  nombre  d'années  sont  demeurées 
saines.  » 

(M.  Guérin-Menneville  cite  notamment  les  éducations  cons- 
tamment réussies  des  Ursulines  de  Montigny-sur-Vingemme 
(Côte-d'Or),  de  cocons  blancs,  et  celles  de  cocons  jaunes 
laites  par  M.  Tavocat  Mercier  et  par  M"«  Dessaix,  à  Thonon 
(Savoie)  ;  par  M.  le  d»*  Marin,  à  Genève,  par  le  capitaine  Jac- 
quier, à  Troyes). 

Ces  faits,  dit  Fauteur,  sont  un  mdice  favorable,  montran^ 
qu'il  serait  possible  d'arriver,  dans  un  avenir  plus  ou  moins 
prochain,  à  nous  affranchir  de  l'acquisition  des  44,000  kilog. 
d'œufs  de  vers  à  soie  (à  400  fr.  le  kilog.)  nécessaires  à  notre 
consommation  annuelle.  Une  étude  persévérante,  quelques 
encouragements  distribués  aux  éleveurs  et  une  grande  publicité 
donnée  à  ces  faits,  sufliraient  peut-être  pour  ramener  à  son 
état  normal  notre  récolle  de  soie,  réduite  si  déplorablement 
aujourd'hui  au  sixième. 


iTi^^fî?" 


\  ;.. 


—  496   — 

Des  observations  analogues  ont  été  présentées ,  par  M. 
Guérin-Menneville,  à  la  Société  impériale  et  centrale  d'agri- 
culture. D*après  lui,  l'état  pathologique  du  ver  à  soie  ne  s*a- 
méliore  pas  dans  lès  régions  méridionales,  mais  la  maladie 
semble  épargner  les  contrées  du  Nord.  Ce  n'est  pas  à  dire 
que  rindustrie  de  la  soie  et  la  culture  du  mûrier  doivent  émi- 
grer  et  quitter  la  Provence,  les  Cevennes  et  le  Dauphiné  pour 
la  Flandre,  l'Artois  ou  la  Picardie,  mais  au  moins  la  région 
septentrionale  pourrait-elle  produire  des  graines  saines  qui 
donneraient  ensuite  aux  éleveurs  du  Midi  une  génération  de  vers 
exempte  de  maladie  et  capable  de  parcourir,  sans  ambages, 
toutes  les  phases  de  l'éducation,  depuis  Féciosion  jusqu'à  la 
montée. 

Cdaeatl^n  des   vers  à  s^le  aa  Jardin 
d'accllmalatloD. 

M.  J.  Pinçon  a  Ëtit  connaître  à  la  Société  zo